Et en plus, elle remet ça ! Ma Demoiselle Carotte s'en retourne en balade un peu plus loin cette fois et ça commence par les Îles Canaries 🌞
Novembre 2019
12 semaines
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El médano

La folie.

Publié le 12 décembre 2019

J'ouvre enfin mon carnet. Il était presque trop tard. Mon esprit brouillé entre le français, l'anglais et l'espagnol, c'est devenu urgent de me débarrasser de mes pensées folles. J'ai pourtant deux carnets de poche et un carnet de dessin dans mon sac. J'adore me procurer de nouveaux carnets sans jamais les finir, desfois sans même les ouvrir. Comment expliquer ? C'est comme cette part de tarte au chocolat noyée dans la chantilly, elle me prend par les sentiments et je craque. J'ai lu récemment une citation qui dit : " je mange du gâteau parce que c'est toujours l'anniversaire de quelqu'un, quelque part." Et la culpabilité reste au placard.

Je suis assise dans ce café, face à la mer, face au vent du Médano. Terre et mer des voileux. Parapentistes et surfers se partagent un bout de cette magnifique baie.

Mon assiette a disparu, les doigts plein de chocolat, je rote. Mon père dirait : " c'est pas comme ça que je t'ai elevée.." et j'en ris de malice !

Les gens autour de moi me font sentir dans un autre monde. C'est un exercice, un saut d'obstacle, c'est un étirement un peu douloureux de traduire quelques mots pour en faire une phrase complète et audible.

Voilà cinq jours que j'ai mis le pied à Terre, au port de San Juan. S'ensuit une véritable course à travers l'île.

Pékin Express? Sans prétention, sans pression.

Hier matin, je quittais l'auberge de San Cristobal de la Laguna pour la petite ville d'Orotova. Une exploitation agricole y proposait une place dans le cadre d'un woofing. Je n'ai eu qu'une approximation géographique, aucun contact, seulement mon instinct. Bon, sans grand succès, malgré l'aide du sportif octogénaire Manuel De Nande Rodriguez rien que ça, du garde forestier, du conducteur du bus, de la grand mère au 4x4 et des voisines du coin...

Tant pis, il y faisait trop froid de toute manière.

Le volcan du Teide qui bloque les nuages fait basculer d'un coup le Nord dans le froid. De la brume au vent sec, de la polaire au coupe vent, il n'y a qu'un pas, qu'un trajet en bus.

D'ailleurs, en bus, tout est possible ici,TOUT. Je n'ai jamais vu ça. Un vrai réseau de fourmis hyper organisées. Des guagua ( terme espagnol) à tout va, tout vent.

Hier matin à La Laguna, hier soir à Puerto de la Cruz et me voilà au Médano.

Qui sait où je serai ce soir ? La lune, peut être.


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