Mercredi 9 mars, départ pour Kampot
Nous profitons de notre dernière matinée à PHNOM PENH pour nous renseigner à la poste sur le coût d’un envoi en France. Nos vélos prenant une bonne part de notre poids autorisé en avion, nous sommes vite limités. Et il y a tant de choses à rapporter … Depuis plusieurs voyages en Asie je rêve d’un bouddha pour la maison. Un souvenir rapporté d’un voyage pour qu’il ait une vraie histoire !
Nous en avons repéré plusieurs au « marché russe » (qui n’a rien de russe je le rappelle), ils font au moins 3 kgs… même si le vendeur veut nous convaincre qu’ils ne pèsent presque rien !
La petite poste du coin nous envoie à une plus grande située bien plus loin. Nous obtenons l’information, 160 € pour 10 kgs pour un envoi en France. OUP’S !!! Encore plus cher que la Thaïlande ! Et toujours pas d’envoi par bateau, uniquement par avion …Bon nous allons y réfléchir, trouver une autre solution ou tenter le supplément de bagages pour notre vol 😉
En attendant je me contente de regarder le joli bouddha de l’hôtel qui nous accueille au 12 ème étage !
En discutant au bord de la piscine avec un couple franco colombien qui vit à Singapour, Christian note les coordonnées du chauffeur qui les a conduit ici. Et qui parle un peu anglais, fiable et pas cher …
13 h 30. Allan, notre chauffeur, vient nous chercher, nous sommes prêts. Oui oui Hélène et Robert, Allan est aussi un prénom cambodgien 😉 ! Les grands sacs et nos balais sont gardés jusqu’à notre retour par les employés de l’hôtel attentionnés …
Et c’est parti pour les 150 km qui nous séparent de Phnom Penh. La voiture n’est pas rutilante, la climatisation peine à nous rafraîchir … mais Allan conduit prudemment. Il paraît avoir 30 ans, il en a 43, est père de 4 enfants , entre 20 ans et quelques mois…il fait ce métier depuis longtemps et fonctionne avec un réseau de chauffeurs indépendants comme lui pour conduire les clients sur de grandes distances. La route est longue, plus de 3 heures, et comme en 2020, il y a toujours de nombreux travaux …le pays se modernise lentement , le délabré se mélange au flambant neuf, le dénuement avec le luxe …les camions ne quittent pas la file de gauche, les voitures doublent à droite… et parfois sont à contre sens …
Notre nuit d’hôtel n’est pas réservée, mais nous avons repéré à 3 km de Kampot un petit hôtel sympa. Les avis sont bons, Jonny, un nouveau zélandais tient l’affaire.
Arrivés par une petit chemin de terre rouge et poussiéreux, notre hâvre convoité semble fermé. Nous trouvons Jonny seul dans son restaurant entouré d’une végétation luxuriante. Il nous dit qu’il n’y a personne et que de toutes façons pour le moment il est fermé ! Mauvais plan mais pas mécontente, le lieu ne m’inspirait pas vraiment ! Croisons les doigts pour le plan B !
Direction l’hôtel FIVE « S» niché dans le centre de Kampot, très bien noté. Arrivés dans le hall, nous croisons une cliente à l’accent belge (qui vit à la Guadeloupe) elle nous encourage à venir. Nous libérons donc Allan, les vélos et nos petits sacs. L’unique chambre libre est au 3 ème avec une petite terrasse. C’est bien, lumineux, propre et confortable … mais rien à voir et plus cher que notre magnifique Duong Chan Hôtel de PHNOM PENH…
Nous partons le soir tombé nous baigner dans la mini piscine de l’hôtel entourée de végétation d’où sort furtivement un petit animal noir …
Puis dîner dans le quartier, ce n’est pas très touristique, et toujours un peu déroutant… nous choisissons un endroit aéré et organisé. Le menu est en alphabet khmer, la serveuse ne parle pas un mot d’anglais, le choix est donc incertain. Soupe… riz… légumes … pas trop risqué !
Notre voisin nous interpelle, il est français avec un accent marseillais… et se présente Guilhem de Hyères, bien vu ! Il est venu voir un ami français expatrié au Cambodge et en profite pour visiter la région. Et nous confie avoir pointé au pif sur la carte pour choisir son repas. Et faire confiance au moment de l’addition …nous discutons un bon moment, il semble ravi de parler à des compatriotes !
Jeudi 10 mars
La nuit n’étant pas reposante, mauvaise aération, adaptation, je suggère le matin de changer pour une chambre au Rez de chaussée, moins chère et un peu plus originale. (Pas libre à notre arrivée)
Et nous pourrons y caser les vélos, ce sera mieux que de les laisser derrière le comptoir à la réception.
Aussitôt dit, aussitôt fait ! La chambre nous plaît avec une vue imprenable sur la douche extérieure, 😂 et une enivrante odeur de citronnelle qui consume doucement …
Vue sur la douche 😂Programme du matin : se renseigner à de l’office de Tourisme, longer le fleuve et arpenter les petites rues sur nos vélos...
Kampot est une petite ville calme comparée à Phnom Penh, 40 000 habitants, de vieilles maisons coloniales, vestiges de la colonisation française, plutôt délabrées, bordée par la rivière TEUK CHHOU.
C’est plutôt sale et beaucoup de rues défoncées mais un certain charme tout de même. Nous logeons la rivière, au loin, la montagne avec la station réputée du Bokor. Le musée provincial de Kampot est fermé, pas assez de touristes depuis le Covid. Un gros rat surgit à notre passage et un petit gardien sourit en croisant les bras, signe de fermeture …
Centre de Kampot Nous entrons sous un marché….. Un capharnaüm d’objets et de vêtements à vendre dans la chaleur et la moiteur de midi …Qui jouxte avec la vente d’innombrables volailles et autres viandes qui pendouillent un peu partout, poules presque mortes sur le sol, poissons agonisants dans des bacs sans eau, spectacle répugnant qui nous rendra végétariens pour un moment... Nous marchons sur la pointe des pieds, sol juteux et nauséabond… je n’ose même pas m’arrêter pour photographier ! Et heureusement nous sommes masqués !
Vite vite un stand de fruits et de légumes ! Lestés d’une seule mangue juteuse dans le sac à dos, nous sortons vite au grand air…
Marché couvert de Kampot . Des vendeurs passent leur vie entourés de viande comme cette dame sur son hamac.Et partons déjeuner végétarien dans un petit restaurant occidental : l’EPICARTS
Sieste, lecture, trempette… il est l’heure de dîner, nous nous perdons un peu dans les ruelles ! Un restaurant animé nous attire malgré les nappes trouées et défraîchies.
Un jeune couple asssis à la table à côté nous interpelle, et nous suggère une bonne adresse : « Al Cioccolatino » , la meilleure pizza de Kampot ! Trop tard pour ce soir mais demain sans hésiter !
Ils nous mettent toutefois en garde, dans certaines pizzerias, une « happy pizza » est aux champignons hallucinogènes… bon à savoir … 😂
Nous n’arrêtons plus de discuter jusqu’au moment de nous séparer. Ils ont économisé pour s’offrir ce voyage de 6 mois, Thaïlande, Cambodge et bientôt le Vietnam ! Anabelle de Bruxelles et Virgile de Genève ont moins de 25 ans, sont passionnés et plein d’entrain !
Rencontre avec Anabelle et Virgile
Et comme nous ils prévoient de visiter demain « LA PLANTATION » un endroit renommé pour sa culture de poivre dont on nous dit grand bien !
Vendredi 11 mars
Au petit déjeuner à l’hôtel, un couple et une jeune fille s’attablent derrière nous. Ils parlent en français avec un accent familier. Des alsaciens ! Nous entamons la discussion. Eva, la fille de Sandrine et Marc travaille à PHNOM PENH. Elle a travaillé depuis quelques mois pour une entreprise de construction malaisienne tenue par des chinois. Et commence la semaine prochaine un travail d’audit pour la bien connue ONG « POUR UN SOURIRE D’ENFANTS ». Marc et Sandrine vivent à Bergheim en Alsace et voyagent 3 semaines dans la région.
Comme nous ( et comme Anabelle et Virgile) ils vont aujourd’hui à « LA PLANTATION » , à une vingtaine de kms de Kampot. En scooter.
Nous hésitons donc pour y aller entre trois options : vélo, tuk tuk, scooter…Vu la tête de l’employé de la réception à qui nous demandons si nous pouvons y aller à vélo et les mimes qu’il nous fait avec sa main, nous abandonnons l’option vélo.
Reste le scooter ou le tuk tuk, et mon choix est vite fait. Aucune confiance dans un trajet à scooter, depuis 45 ans Christian a sans doute perdu la main, et je l’imagine chercher sa route dans ce trafic incontrôlable… Ok pour un tuk tuk.
Au rond point à côté les chauffeurs nous attendent. Nous nous faisons héler par un cambodgien bourru et pas frais. Christian commence à parler tarif … sauf que j’ai repéré au bout de la rue, un jeune homme discret, propre sur lui, habillé avec soin, masqué et qui attend tranquillement. Et le premier ne comprend pas un mot d’anglais et n’apprécie qu’a moitié qu’on lui passe sous le nez.
Pas de regret pour le scooter, le chemin est effectivement très cahoteux sur les derniers 10 km. Nous sommes bien secoués dans le tuk tuk et chaque passage de camion, heureusement rare, soulève un énorme nuage de poussière rouge. Nous dépassons nos alsaciens …
Sur la route de « La PLANTATION »Après ces kilomètres poussiéreux, notre tuk tuk s’arrête devant un lieu parfaitement entretenu, maisons sur pilotis dans la végétation tropicale. La visite de «LA PLANTATION » vaut à elle seule un chapitre dont je parlerai donc plus bas, nous y restons plus de 4 heures…
Notre chauffeur a patienté et nous ramène à la ville… nous retrouvons en soirée Virgile et Anabelle pour dîner chez l’italien «Al Cioccolatino »
On essaie juste de voir l’effet à 4 sur le scooter !
Les jeunes backpackers et les vieux routards 😂
Samedi 12 mars
Eva la fille de nos alsaciens a dérapé hier en scooter sur la route cabossée et s’est blessée au bras et à la jambe … mais heureusement casquée !
Même si les cambodgiens roulent moins vite que les Thaï, la plupart du temps seuls les conducteurs portent un casque. Les passagers, souvent des enfants assis à l’avant, ne portent aucune protection. Les rares routes sont mal entretenues, de nombreux chemins en terre et beaucoup d’accidents… Anabelle nous confie aussi s’être blessée en dérapant en Thaïlande, son casque lui, a été bien endommagé !
Nous partons à vélo en direction de « SABAY BEACH » un joli endroit de détente au bord de la rivière dont nous ont parlé Sandrine et Marc. J’ai cru comprendre que ce n’était pas loin et accepte donc sans hésiter la proposition de balade.
Sauf qu’il est déjà presque midi, il fait plus de 30 degrés, l’air est moite est sans le moindre souffle de vent. Au bout de quelques kilomètres, la route se transforme en chemin de la même terre rougeâtre et caillouteuse de la veille. La distance n’est plus très longue, quelques kilomètres incertains, mais beaucoup trop dans ces conditions pour poursuivre sur nos vélos. Un tuk tuk garé devant une cabane nous donne une idée. Les enfants qui traînent pied nus autour de nous s’amusent de ne pas nous comprendre… Le chauffeur de tuk tuk ne s’attend visiblement pas à avoir des clients qui lui tombent sous la main devant sa maison…
« SABAY BEACH » est un ensemble de petits bungalow nichés dans la nature au bord de la rivière. Une belle ambiance reposante et raffinée…
Mon énergie revient après un delicieux cocktail détox : lime, menthe, concombre, gingembre et miel 😋
Christian a repéré un hamac au bord de l’eau, une nostalgie de Ko Tao…
Non, mon mollet n’ est pas tatoué, juste un petit peu de cambouis 😉Sans hésiter cette fois, nous plions les vélos et rentrons en tuk tuk…je tente quelques clichés, malgré les secousses, typiques maisons de la campagne cambodgienne…
Retour de SABAY Beach