En route pour le pays du Nón lá

Voyage de Bangkok à Hanoï , à deux, en train, en bus, en tuk tuk et sur nos petits vélos...🚴🚴‍♀️ (Photo Réhahn)
Du 12 janvier au 30 mars 2023
78 jours
Dernière étape postée il y a 3 jours
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Et voilà …une fois de plus « hiver » va rimer pour nous avec vert, mer, lumière, frontières, super !…voir même « piscine rectangulaire » (pour ceux qui ont suivi le blog de l’an dernier) 🤣

Tout ça pour dire que nous partons à nouveau passer l’hiver en Asie du Sud Est.

Notre première intention était de voyager uniquement au Vietnam, (soit presque 3 mois). Lors de notre voyage en 2020 (Singapour, Malaisie, Thaïlande, Laos, Cambodge et Vietnam) nous avions visité une toute petite partie de ce grand pays, principalement Hoï An . Un vrai coup de cœur ! Mais nous avions dû rentrer en France plus tôt que prévu avec le début du confinement …

2020 

Depuis le Covid et la réouverture des frontières, les Visas pour le Vietnam sont limités à un mois. Et pour le renouveler, il faut sortir du pays et y revenir. Ça implique quelques détours, des formulaires à remplir et des sous …

Comme cela ne nous amuse pas plus que ça, nous commencerons donc notre voyage par la Thaïlande où il y a encore tant à découvrir !

Nous traverserons ensuite le Cambodge pour arriver au Vietnam par le sud et remonterons le pays avec des pauses dont nous avons pris goût.😎

Pour renouveler notre visa après un mois au Vietnam, un rapide-aller retour au Laos est prévu.

Itinéraire en bleu, de Bangkok à Hanoï…

Christian a étudié un plan de route (pendant que j'allais à la chasse aux cadeaux de Noël...) et voici le résultat, sachant que notre itinéraire peut changer du jour au lendemain...

Juste quatre nuits sont réservées dans un hôtel à Bangkok, nous aviserons au fur et à mesure pour la suite ...

J-14 : les derniers enfants venus pour Noël sont rentrés à Marseille ce matin, 8 d’un coup. Le spectacle de danse organisé par les enfants était fabuleux hier soir, un pur moment de bonheur plein de joie et de rythme ! 🎵🎸💃

J-9 : La maison reprend son cours normal de vie à deux, j'ai beau chercher sous les lits et les canapés, aucun lego déniché, aucun accessoire de poupée qui traîne … ça m’a presque manqué ! 😂

J'alterne rangements divers et préparatifs, le voyage approche...

J-7 : je viens de sortir mes habits de voyage asiatiques. Du coloré pour la Thaïlande, du plus sobre pour le Cambodge et le Vietnam afin de se fondre incognito dans la foule… 😎 Malgré l'habitude, je peine toujours à me projeter à des milliers de kilomètres de mon dressing 😂 …un coup d'oeil sur la météo à Bangkok me conforte, 30 ° en milieu de journée. Et cette fois-ci nous allons éviter de renvoyer la moitié de nos affaires à la maison !

Au fait… pour ceux qui se demandent ce que veut dire « Nòn lā »… il s’agit de l’appellation en vietnamien du chapeau conique caractéristique du Pays qui peut se traduire par « chapeau de feuilles ». Sa forme lui permet de se protéger du soleil ou de la pluie, à l’origine destiné aux paysans travaillant dans les rizières.

C’est dans le récit de voyage «Un duo vers l’inconnu » écrit par Thibault Clemenceau, que j’ai découvert son appellation. Il a parcouru avec sa femme Khanh Nguyen les 16000 km qui séparent la France du Vietnam à vélo… C’est évidemment une épopée incroyable, passionnante et pleine de péripéties !!!

J-2 : les affaires sont presque prêtes, pesées, emballées… ça paraît toujours trop mais je ne vois plus quoi enlever.

4 sacs pour chacun  

Comme d’habitude J’ai optimisé les restes du frigo en confectionnant des mini cakes : cake aux pommes, pruneaux et noisettes, cakes aux champignons échalotes olives, cakes carottes pruneaux cannelle . Certains serviront pour le pique-nique dans le TGV, les autres ont atterri dans le congélateur.

Jour J : ouf les sacs sont fermés, pesés, il y a de la marge… encore des petits détails à régler avant de laisser la maison pour plusieurs semaines. TGV jusqu’à à l’aéroport de Roissy, ensuite une longue attente avant d’embarquer…une escale à Dubaï, encore quelques heures d’attente et si tout va bien nous y serons demain… il est déjà 16 heures là bas …

Une fois de plus Christian et moi ferons blogs séparés, tout le monde sait qu’il ne faut pas faire TOUT ensemble pour le bon fonctionnement du couple ! 😉

Pour ceux qui aiment suivre notre périple, vous pouvez vous abonner comme d’habitude pour recevoir un mail à chaque publication.

Si des amis souhaitent nous suivre, c’est avec plaisir, il suffit de m’indiquer les adresses mail pour que je puisse transmettre le lien : Caroline.humb@icloud.com

Et pour ceux qui n’ont ni l’envie ni la disponibilité, sentez vous libres bien sûr de ne pas y donner suite !

Alors … on se retrouve dans quelques jours pour des nouvelles de Bangkok ? 🦋

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Arrivés en TGV à la gare de Roissy, c’est sans surprise et toujours autant le bazar avec le jeu des ascenseurs… nous finissons par en attraper un qui ne s’arrêtera pas à l’étage souhaité ! On s’en amuse presque avec d’autres voyageurs…

Pour occuper la longue attente avant notre départ, Yann nous a suggéré une pause dans l’ambiance cosy et feutrée du Sheraton… où nous resterons deux bonnes heures à déguster un daarjeling.😋

Les ascenseurs qui ne fonctionnent toujours pas finissent par nous agacer, nous sommes bien chargés avec nos gros sacs et filons au Terminal 1 d’où partira notre vol. Les grandes enseignes de luxe longent la salle d’embarquement qui se remplit au fur et à mesure…

Nous sommes 473 à embarquer dans cet énorme A 380. Le départ prend beaucoup de temps, le commandant de bord nous annonce 1 H 30 de retard. Le changement est par conséquent rapide à Dubaï où notre deuxième vol nous attend. Grosse fatigue pour moi, je m’endors et ne vois presque pas le vol passer, ni le repas d’ailleurs... Et quand au réveil j’envisage de demander un café à l’hôtesse, Christian me rappelle que c’est déjà le soir à Bangkok.

Notre passeport suffit pour passer la frontière, contrairement à l’an dernier où une liasse de documents était exigée à chaque contrôle … d’où ma sensation permanente d’avoir oublié quelque chose !

Nos gros sacs à vélos partis en « encombrants » à Paris arrivent ici sur le tapis roulant lambda…Christian parti les récupérer ailleurs, je saute sur notre premier sac « Vincita » que j’aperçois et que je n’arrive pas à extraire vu le poids. Un Monsieur me le récupère en me demandant si je déménage… 😂

Nous changeons nos premiers euros en baths, trouvons un taxi que j’estime trop petit au premier coup d’oeil. Et bien sûr … les sacs rentrent difficilement sur les sièges arrières, le coffre ne pouvant pas en contenir un seul. Une fois le taxi bien bourré (la voiture, pas le chauffeur) c’est parti pour notre dernière étape..

Après un si long voyage, l’arrivée à l’hôtel est toujours un moment formidable et relaxant.

Et la bonne surprise à l’ouverture du sac à vélo :

Le « Oui » répondu avec aplomb par Christian à la question du préposé à l’enregistrement à Roissy « Avez vous bien pensé à dégonfler les pneus ? » m’a laissé un soupçon de doute. L’agent d’enregistrement, lui, a gobé…J’imaginais déjà les pneus déchiquetés à l’arrivée… Et ouf, bien que non dégonflés, ils ont résisté à la pression !

Nous filons au «seven eleven» à 2 mn à pied acheter de quoi grignoter pour dîner. Tout est prévu ici, frigo, bouilloire, micro ondes … le canapé est filmé par du plastique comme les valises de l’aéroport. Ça me laisse perplexe, est ce pour faciliter le nettoyage ? Invention Covid ? Ou faut-il le déballer comme un produit neuf ? Dans le doute, je laisse et y étale mes affaires.

Enfin arrivés !

Samedi 13 janvier

Notre hôtel est situé dans une banlieue de Bangkok assez loin du centre. L’homme malin a pensé à tout. C’est au magasin Vincita de Bangkok (situé à deux minutes à vélo de notre hôtel) que nous avions commandé il y a quelques années nos grands sacs vélos adaptés pour les voyages de nos Brompton.

Christian a contacté la boutique avant notre départ, pour un conseil sur le transfert des sacs à Hanoï fin mars.

Gem , l’interlocutrice du magasin Vincita, nous a proposé de se charger de leur transport et par la même occasion suggéré une sortie à vélo dans Bangkok demain dimanche. Ce que nous avons accepté sans hésiter ! Nous ne les connaissons pas, mais on aime ça !

En 2020 nous avions longuement visité Bangkok à vélo, même si pédaler dans cette ville encombrée de 11 millions d’habitants paraissait insensé ! Un de mes coups de cœur avait été la visite de la maison de Jim Thompson dont j’avais peint cette toile.

La maison de Jim Thompson peinte d’après une de mes photos   

Ce premier matin nous nous plongeons dans l’ambiance asiatique bien typique aux abords de l’hôtel . Petites rues animées et encombrées, bazar ambiant, et pour limiter le choc de cet autre monde pourtant familier, nous commençons par un banal café croissant dans un petit restaurant moderne et aseptisé. Et craquons vite dans la foulée pour du local et lâchons nos croissants qui serviront de dessert ... Le riz bleu est surprenant, mais l’ensemble savoureux qui nous confirme que nous sommes bien en Thaïlande…

Dépaysement dès le petit déjeuner 😂

Première journée calme à savourer de ne pas faire grand chose. Nous fixons les quelques pièces détachées de nos montures et partons tester les Brompton avant la sortie demain. Et ne pas oublier qu’ici on roule à gauche… 😉

Ambiance du soir 

Dimanche 13 janvier, premières rencontres

Une fois de plus nos petits Brompton nous aurons permis de rencontrer des gens sympas lors de nos voyages …

Rendez-vous était donné à 7 h 30 ce matin à notre hôtel, le soleil brille déjà, l’air est doux. Nous faisons rapidement connaissance avec Ben et Gem, ce jeune couple souriant. Ben case aussitôt les 4 Brompton pliés dans le coffre de leur auto bien calés dans des casiers VINCITA. Direction le centre de Bangkok. C’est dimanche, la circulation est fluide et nous atteignons le centre ville en une demi heure.

Les parents de Gem ont fondé VINCITA il y a 35 ans, entreprise spécialisée dans la fabrication et la vente de toutes sortes de sacs conçus pour les vélos, dont certains adaptés aux Brompton. Une vingtaine d’employés travaillent dans l’affaire qui compte plusieurs revendeurs à l’étranger. Ils exportent partout dans le monde. Nous avions à l’époque apprécié l’envoi rapide et pro de nos grands sacs.

Gem, 34 ans et Ben 41 ans, thaïlandais d’origine Chinoise, sont mariés depuis un an, vivent dans une maison avec un grand jardin et deux chiens. Ils travaillent ensemble dans l’affaire familiale et reprennent progressivement les commandes, les parents de Gem souhaitant se retirer.

Ben connait Bangkok comme sa poche, nous nous faufilons dans les petites rues étroites de la vieille ville. C’est dimanche matin, la ville est étonnement calme , une petite brise rend la température agréable et pas une seconde d’hésitation sur l’itinéraire.

En milieu de matinée Ben et Gem suggèrent de nous inviter pour un brunch. Up to you !!! Référencé cinq années consécutives par Michelin, c’est une fierté pour ce minuscule restaurant dont je n’ai pas le nom, aux plats typiques et délicieux !

Oup’s, toujours  pas familiarisée avec l’alphabet thaï  

Nous longeons le grand palais, le fleuve, les rues typiques, des petits temples chinois dont le nouvel an approche ! Un peu plus tard, un autre arrêt pour boire un « Taï tea » dans un lieu calme et verdoyant attenant à une ancienne prison rénovée en musée.

Le nouvel an chinois approche  
Traversée du fleuve en bateau  

Notre grand tour à vélo se termine par un déjeuner dans un centre commercial moderne et luxueux. Ah oui, j’avais oublié, les thaïlandais mangent à toute heure !!! je choisis un plat iconique, un « Tom yam » au goût de citronnelle, bergamote, noix de coco et feuilles de kombava. Nous en profitons pour quelques emplettes du soir dont deux portions du célèbre « mango sticky rice » , (riz gluant, mangue et lait de coco)

Shopping mall  sur le chemin du retour pour un dernier repas !

Alors pour info, le bleu du riz ne vient pas d’une substance illicite mais d’une délicate infusion de fleur…

Avant de quitter le shopping mall, Ben nous offre une autre spécialité : le bubble tea… étonnante boisson au thé originaire de Taïwan avec d’innombrables petites perles de tapioca …bien glacé !

Et cerise sur le gâteau, lorsque Ben et Gem nous ramènent à l’hôtel, ils embarquent nos deux grands sacs encombrants et quelques vêtements chauds pour les expédier à Hanoï plus tard.

Merveilleux !!! aussi simple que ça et en plus nous avons passé une super journée !

Nous les retrouverons demain matin chez VINCITA, à suivre …

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Comme prévu, rendez vous à 10H chez VINCITA. C’est effectivement proche de l’hôtel. En Thaïlande contrairement à plusieurs pays d’Asie, la voiture est reine. Sur les grandes routes droites des villes, un terre plein infranchissable sépare les deux voies et il faut aller loin pour trouver un passage. C’est ensuite un challenge pour traverser ! rouler sur les trottoirs est une option mais ils sont en général si defoncés que c’est à peine mieux !

Nous retrouvons Ben et Gem sur leur lieu de travail. Les nombreux modèles de sacs, petits et grands sont bien exposés, à la fois ingénieux et esthétiques ! Nous craquons pour un gros sac de voyage pour Brompton qui remplacera un des nôtres, pénible à tirer avec seulement deux roues.. Avec ses roulettes amovibles, le nouveau glissera tout seul sur le sol des aéroports.

Plusieurs sacs peuvent se clipser sur un Brompton  

Par la même occasion nous réglons le transport des sacs vers Hanoï au Vietnam où nous ne connaissons pas encore l’adresse.

Ben est passionné de vélos Vintage, il en possède 7 dont un magnifique rose « Mercier » exposé dans le magasin.

Visite au showroom  VINCITA 

Les occidentaux sont rares dans cette banlieue située au Nord Est de Bangkok. Les indications en alphabet thaï sont incompréhensibles pour nous et les vendeurs ne parlent souvent pas un mot d’anglais. Des odeurs savoureuses s’échappent des nombreuses échoppes. Sucré ou salé ? Pour certains aliments, Impossible de savoir avant d’avoir goûté. Christian s’est imaginé avec bonheur trouver des pommes de terre dans cette chose inconnue saupoudrée de noix de coco.

Lundi 16 janvier : Notre prochaine étape est demain, direction Pattaya, j’épluche la liste des hôtels sur Booking.

Certains commentaires sont rédhibitoires, du style « je ne savais pas que j’avais réservé une cellule de prison » ou « l’eau de la piscine est juste bien pour laver mon linge » ou encore «la lampe au dessus de la baignoire est tombée, j’ai cru que j’allais être électrocutée » !!! 😂

Après de longues recherches, je déniche la perle rare ! Commentaires excellents à 30€ la nuit, piscine et petit déjeuner compris.

Pattaya, située à 150 km au Sud Est de Bangkok, est une ville balnéaire le long d’une plage de plusieurs kilomètres. La côte est bordée de complexes hôteliers, le genre d’endroits que nous évitons à priori. La réputation sulfureuse de la ville est ancienne, mais toujours actuelle même si la municipalité tente de donner une image plus soft et familiale.

Autrefois paisible village de pêcheurs, au milieu des années 1960 pendant la guerre du Vietnam, les militaires américains en permission viennent s’y d’étendre …C’est le début de la prostitution. Le tourisme de même genre prend la suite... Dans les années 2000, les touristes russes, indiens et chinois arrivent en masse.

Alors pourquoi aller à Pattaya me direz- vous ?

D’abord parce que c’est sur notre route pour longer le Sud du Pays en direction des prochaines îles et parce que nous préférons avoir notre propre opinion. Et aussi et SURTOUT parce que Christian a gardé contact avec la gentille famille ukrainienne qui vit ici dont nous avions fait connaissance à Ko Samui il y a un an début janvier.

Mardi 17 janvier : départ de Bangkok : un « gros » taxi nous dépose au terminal bus de l’aéroport…Christian envisageait cette étape à vélo le long du canal. Gem et Ben l’en ont dissuadé, routes en mauvais état, nombreux chiens errants…ça m’arrange. 😉

Leçon du jour : toujours lire TRÈS attentivement chaque indication sur un titre de transport. Tout naturellement nous avions demandé au chauffeur de nous laisser au terminal bus de l’aéroport. Ce qui n’est pas faux, mais on indique que pour les gros bus de Pattaya il faut aller au terminal 8 DANS l’aéroport Niveau 1. Ce qui est bien loin du terminal bus.

Au « bus terminal » insouciants et pas au bon endroit  …

Heureusement une navette peut nous y conduire et nous sommes bien en avance. Une demi heure plus tard et pas mal de recherches, nous trouvons enfin notre confortable bus juste avant le départ !

Arrivés à Pattaya, nous traversons le centre et longeons la plage sur nos Brompton ! Le nouvel an chinois approche, le lapin est mis à l’honneur pour 2023 avec l’espoir de calme et d’harmonie… espérons !

Arrivée à  Pattaya  

Les jeunes hommes, bières à la main qui nous photographient se vantent d’être russes. Ils sont un peu moins enthousiastes quand on leur dit que nous sommes français …

Devant la plage, des familles thaï vêtues de long, aspirent à l’ombre leurs nouilles avec délectation. Des vieux occidentaux finissent de se cramer en plein cagnard !

Après une quinzaine de kilomètres, nous atteignons JOMTIEN, la plage réputée calme et familiale au sud de Pattaya. Et au premier coup d’oeil, l’hôtel est encore mieux que nous l’imaginions.

JT Hôtel Jomtien (Pattaya) 

Diner thaï dans un petit restaurant proche : Des russes sirotent des cafés vodka, un londonien s’hydrate copieusement à la bière, nous sommes servis par une serveuse thaï au décolleté vertigineux. Bref, que du beau ! Bienvenue à Pattaya 😉

Mercredi 18 janvier : le petit déjeuner est servi dans une immense salle aux baies vitrées entourées d’arbres tropicaux. Le choix est difficile entre les nombreux plats : crudités, fried rice, nouilles sautées aux légumes, poulet, omelettes, soupes, Wok de légumes, fruits exotiques, pancakes…

La plage est en face, une première journée tranquille est au programme. A l’ombre des parasols, nous savourons nos premiers bains de mer dont la température à 27 degrés est idéale pour nous ! Des russes à droite et à gauche, parfait 😉

Les plus belliqueux ne semblent pas être ici, nos voisins sont presque discrets, surtout bien assommés après quelques bières et un massage vigoureux opéré sur place. Des bruits de chars et d’incompréhensibles commentaires s’échappent du smartphone de mon lourdeau voisin …

Tout ça me déconcentre de ma lecture de « Clara Malraux » par Dominique Bonna…

Et ça me revient : notre visite de Phnom Penh l’an dernier et l’hôtel MANOLIS. Coupables d’avoir volé des statues sur un temple proche d’Angkor, Clara et André Malraux y avaient été assignés à résidence pendant 7 mois dans l’attente de leur procès.

Passionnant !!!


Comme prévu nous retrouvons notre gentille famille ukrainienne à 19 h «chez Marco». Les retrouvailles sont à la fois chaleureuses, étranges et émouvantes.

Avec Anton, Anastasia, Anna et Alexis  chez « Franco » 

La conversation démarre sur les banalités de notre voyage, très vite nous abordons leur vie chamboulée et leur adaptation ici.

Partis passer deux mois en Thaïlande avec leurs deux enfants, Anton et Anastasia n’imaginaient pas la guerre possible.

Après l’annonce du début de la guerre, ils ont quitté Ko Samui et sont venus s’installer dans l’appartement prêté par leur ami russe, ici à Pattaya. Leur ami ayant fui la Russie pour les rejoindre, la famille s’est installée ensuite dans un appartement loué dans le même immeuble.

Après l’annonce de cette guerre à laquelle ils ne croyaient pas, leur univers a basculé. Rentrer au pays et se mettre en danger ? Ou rester en sécurité en Thaïlande. Ils se sont organisés petit à petit, ça n’a pas été simple, problèmes de visas etc… mais la Thaïlande étant plutôt ouverte, ils ont pu rester.

Anna (presque 11 ans) et Alexis (8 ans) sont scolarisés dans une école privée internationale, ils s’y plaisent avec leurs copains thaï et russes. On leur enseigne le thaï, l’anglais et un peu de chinois. Ils aiment leurs petits uniformes qui changent de style selon les jours de la semaine. Ici personne ne fait la différence entre russes et ukrainiens, tous parlent la même langue, ou presque.

Les parents d’Anton se sont installés dans leur maison à l’extérieur de Kiev, plus à l’abri que dans leur appartement au centre ville.

Ce conflit leur semble insensé, tant leurs peuples sont similaires. La suite les inquiète. Leurs projets sont à l’arrêt pour l’instant, les éléments étant incertains pour leur avenir. Impossible de savoir si le travail d’organisateur de concerts d’Anton sera encore possible après la guerre. Ils communiquent régulièrement avec leurs proches, leurs amis et leurs collègues qui pour l’instant vont bien !

Christian n’ayant pas été assez réactif pour sortir sa carte au moment de régler, ils nous ont invité, ce qui pour nous était plutôt gênant ! Nous trouverons de quoi nous rattraper par la suite…

Les au revoir sont encore plus chaleureux, nous leur souhaitons le mieux pour la suite, ce petit message envoyé sur le portable de Christian par Anton résume beaucoup de choses :

« Anna told me on a way home, she was looking at Carolin’s hand which was reminding her grandma, as looks exactly the same and then she touched her cheek… and it was exactly same feeling like grandma touched her before going to sleep… so Anna felt her self home for a moment….and it was very warm and pleasant&peaceful »

trop touchant ! 🥰

Anton et Anastasia nous ont conseillé d’aller passer une journée sur la petite île de Ko Larn à une demi heure de ferry du Port de Pattaya. L’eau y est limpide contrairement à ici.

Jeudi 19 janvier

Nous devons trouver un moyen de nous rendre à Chanthaburi, notre prochaine étape à 2 heures en bus de Pattaya. Les indications ne sont pas claires, il existe une petite compagnie de Van qui s’en charge, difficile à trouver. Après un détour à la grande station de bus du centre ville, nous sommes bredouilles sur nos recherches. Alors direction le port pour Ko Larn.

Cinq minutes avant le départ du ferry, nous embarquons avec les vélos.

L’eau turquoise y est effectivement limpide et douce, nous y passons quelques heures et reprenons le ferry en sens inverse. La mer est un peu agitée, quelques russes enfilent des gilets de sauvetage…

Expédition Ko Larn  

Un « rôti banana » plus tard sur le continent pour reprendre des forces, nous continuons la recherche de la petite compagnie de Van. Le jour commence à décliner .

Le centre de Pattaya n’est pas très beau, d’énormes bars et salons de massages de tous styles se suivent… les russes représentent 80 % des touristes, de gros charters les y emmènent directement. Cette année, sans doute plus que d’habitude, préfèrent-ils pour certains rester au chaud dans ce pays si bon marché pour eux !

Grâce à KOMOOT (notre super appli allemande) et non sans difficultés et détours, nous trouvons enfin la petite échoppe organisatrice de transports en Van vers Chanthaburi. C’est fermé à l’heure où nous arrivons mais nous glanons tout de même quelques infos. Pour résumer il faut venir une heure avant, la réservation est impossible. A suivre …

Le retour à l’hôtel n’est pas une détente pour moi, nous roulons de nombreux km dans la nuit, la circulation est dense sur les grands axes dont les croisements sont encore plus périlleux que de jour. Les petites routes ne me rassurent pas plus, moins éclairées, moins passantes et des chiens qui errent … À défaut de gourdin, Christian déniche un bout de tuyau sur un chantier pour l’agiter au cas où …. Bref, c’est le bonheur de retrouver notre hôtel, une bonne douche et un merveilleux plat thaï commandé dans la chambre…

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Publié le 23 janvier 2023

Merci pour les commentaires reçus à mon précédent post, j’ai toujours grand plaisir à les recevoir !

La question m’a été posée pour savoir comment la famille ukrainienne subvient à ses besoins en Thaïlande.. Anton et Anastasia ne travaillent pas pour l’instant, ayant eu beaucoup à faire pour organiser une vie de famille non programmée si loin de chez eux. Et leurs réserves sont pour l’instant suffisantes pour vivre dans ce pays où la vie n’est vraiment pas chère.

Espérons juste que cette année sabbatique forcée ne s’éternisera pas, que d’incertitudes et d’inquiétudes tout de même pour ceux restés au pays !

Vendredi 20 janvier : Cette dernière journée à Pattaya est consacrée à profiter du confort et de la grande piscine à la température idéale de notre hôtel. Et aussi à la recherche d’un logement à Chanthaburi pour demain. Nous invitons nos ukrainiens à dîner ce soir dans le restaurant réputé de fruits de mer qu’ils nous ont conseillé.

Après une dizaine de km dans la moiteur du soir, nous arrivons dans la «walking street » rue bien encombrée de Pattaya. Le «Nang Nual » est un beau restaurant de cette rue mythique…. De nombreuses tables sont dressées sur l’immense terrasse face à la mer !

Sur la route 
Soirée au Nang Nual avec nos amis ukrainiens  

Anton arrive avec Anna, suivi d’Anastasia et Alex, sur leurs scooters respectifs ! Anna a revêtu sa jolie tenue du réveillon de nouvel an, elle me fait penser à Louise et Fleur, nos petites filles du même âge.

Deux américains attablés à côté de nous questionnent Anton et Anastasia et sont intéressés lorsqu’ils se disent ukrainiens. Du style : que pensez vous de votre président ? Parce que les Etats Unis envoient beaucoup d’argent pour cette guerre ! ». Leur réponse à l’unisson est qu’ils n’en pensent pas du bien.

La conversation tourne encore beaucoup autour du conflit, même si Anastasia tente des diversions. Anton nous raconte que des centaines de milliers d’ukrainiens sont partis fuir en Russie au début de la guerre. Les familles russes ou ukrainiennes ont beaucoup en commun et vivent souvent d’un côté ou de l’autre de la frontière.

Pour eux les raisons de cette guerre sont très complexes et ne peuvent se résumer en quelques mots, les dirigeants des deux pays étant, d’après eux aussi corrompus l’un que l’autre. C’est pour nous une vision du problème bien différente que l’idée faite par les médias…où est la vérité ? S’il y en a une… Anton déplore avec émotion la vie sacrifiée de tous ces jeunes partis sur le front.

Des sujets plus légers sont échangés avec Anastasia, comme la facilité de vivre en famille en Thaïlande, le sentiment de sécurité, le coût de la vie si bon marché. Les enfants font des progrès en anglais et arrivent à nous dire quelques mots. Alex est ravi d’essayer le Brompton de Christian, il a deux vélos à Kiev. La famille prévoit de voyager à travers la Thaïlande pendant les prochaines vacances scolaires. Ils aiment regarder des films français tous les quatre ensemble, Netflix a coupé ceux en russe, ce qui les sanctionne par la même occasion.

En sortant du restaurant, des russes les interpellent cordialement. Anastasia me dit qu’ils n’ont sans doute pas remarqué qu’ils sont ukrainiens, seules les prononciations peuvent être différentes.

Une dernière soirée avec eux  

Les dix kilomètres pour rentrer à l’hôtel dans la nuit nous font passer par toutes sortes de rues, dont une bloquée par des barrières à l’extrémité … Christian m’annonce fièrement «c’est bon il y a la mer au bout ! » et nous débouchons devant une simple piscine au pied d’un grand immeuble… bon, d’accord, c’était une très grande piscine! 😂

 Ben non, ce n’est pas la mer !  🤣

Samedi 21 janvier : premier jour de l’année du lapin🐰

Nos affaires rangées et les vélos harnachés, nous filons au boui boui terminal des Vans dont nous connaissons maintenant le lieu. De nombreuses offrandes sont exposées sur les trottoirs pour accueillir cette nouvelle année du lapin.

En partant à la station de Van


Départ de notre hôtel et arrivée à la station de Van

Ça tombe bien, il est 9 h 30, un Minibus part dans une demi heure. Nous quittons Pattaya, dont l’image pour nous sera bien meilleure que celle annoncée. Le détour valait le coup, notre hôtel formidable et comme toujours ce sont les belles rencontres qui font les meilleurs souvenirs !

Nous voyageons dans le minibus avec 7 femmes thaï dont les portables sonnent les uns après les autres. Les conversations sont animées, bien souvent en vidéo, c’est plus convivial ! 🤣

Deux heures plus tard, nous déballons nos vélos à Chanthaburi sous les regards toujours ahuris des chauffeurs. Et comme toujours ils nous demandent le coût, et pour ne pas passer pour des nantis, on leur donne un tarif deux fois moins chers en €, ça leur laisse le temps de convertir en baths et nous de partir !

Arrivée à Chanthaburi  

Un rapide petit tour dans une des rues commerçantes pour trouver de quoi déjeuner. Et vu la chaleur, nous avons hâte de trouver notre hôtel climatisé et la piscine. Nous approfondirons demain la visite de la ville.

Découverte de Chanthaburi

Le « Blue Monkey » trouvé sur Booking est assez excentré, Komoot nous fait en plus la farce d’un bon détour sous le cagnard. Et comme je ne me vois pas refaire ça demain, nous annulons notre deuxième nuit et décidons d’aller à Trat dès le lendemain.

Pas de vie aux alentours, la nuit tombe vers 18-19 h . Nous sillonnons devant les quelques maisons derrière l’hôtel. Devant l’une d’elle, un espace aménagé et quelques tables est la seule option, quelques inscriptions en Thaï à l’avant nous confirme qu’il s’agit bien d’un endroit pour dîner. Nous tentons un coucou en dérangeant une famille devant la télévision qui s’empresse de nous faire en 3 mn une merveilleuse soupe… Ça fait partie de tout ce que nous aimons ici, la facilité et l’accueil souriant quel que soit le moment !

Dîner improvisé ! 

Dimanche 22 janvier

Chanthaburi : qui veut dire, ville de la Lune, attire peu de touristes occidentaux. Réputée pour son commerce de pierres précieuses, elle l’est aussi pour la culture du Durian, ce fruit très prisé ici si malodorant que même le transporter dans un bus est interdit à Singapour !

Chanthaburi a été occupée par les français de 1893 à 1905, une sombre histoire de navires, de canons, de batailles et de malentendus dont je ne m’étalerai pas. Durant cette période, la très ancienne église de Chanthaburi a été rebâtie par les français qui est progressivement devenue le plus grand édifice catholique de Thaïlande.

A 500 mètres se trouve aussi le Wat Phan Lom, grand temple bouddhiste. Nous en avons souvent visité, et donc un peu blasés, mais celui ci nous attire …

Le Wat Phan Lom 

Je retrouve Christian après une courte absence en grande conversation avec un groupe de jeunes femmes. Elles sont sous le charme 😉 et tiennent à nous faire partager leur repas.

Les nouvelles copines  😉

Une cérémonie s’y déroule, de nombreux moines sont assis à l’intérieur d’un grand bâtiment. La cérémonie terminée, les moines sortent s’attabler. Nous comprenons qu’il est d’usage de leur faire à ce moment une offrande. Les jeunes femmes ont préparé des petits paquets. Un vendeur de balais arrive à l’instant …« oui ! un balai c’est une bonne idée pour une offrande » nous disent elles ! L’affaire est vite conclue à 1,80€ et nous partons l’offrir au moine qui ne semble pas étonné de le recevoir !😀

Un peu gênés aussi de se faire offrir le repas, nous complétons l’offrande par quelques billets… ce que le moine accepte rapidement. Il nous offre en retour un petit bouddha à chacun de nous. Bon, les cadeaux s’arrêtent là !

Les fidèles présents et sagement assis doivent attendre la fin du repas des moines pour se faire servir à leur tour. Nous en profitons pour aller voir la cathédrale réputée que je trouve sans vie en comparaison.

Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception  

Demi tour au temple, les nouvelles copines nous voient de loin et viennent nous chercher. Elles sont aux petits soins pour nous, nous apportent le repas, toujours bon et savoureux, et cerise sur le gâteau, 3 boules de crème glacée à la noix de coco.

Repas offert au temple  

Elles parlent un peu anglais ce qui permet quelques échanges, rient beaucoup et s’extasient pour pas grand chose. Nous comprenons qu’elles travaillent pour l’office culturel de la ville. Nous n’aurions pas osé prendre toutes ces photos, mais elles insistent pour se faire photographier avec nous !

Les remerciements au moine avant le départ de Chanthaburi 

Après avoir selon la tradition remercié le moine principal de nous avoir offert le repas, nous quittons le petit groupe et cet accueil gai et chaleureux qui fait du bien !

Un dernier tour dans la ville avant de pédaler jusqu’à la station de bus où nous trouverons un Van cinq minutes avant le départ. Encore bien entassés, nous voyageons avec 10 asiatiques plutôt discrets cette fois, et une heure plus tard arrivons à Trat.

La ville est étonnamment calme en ce début d’après-midi midi, c’est dimanche et jour du nouvel an chinois.

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Publié le 27 janvier 2023

lundi 22 janvier :

Pourquoi allons nous à Trat ? La principale raison est que c’est un des lieux de départ pour l’ile de Ko Kut où nous prévoyons de passer plusieurs jours. Et aussi, nous y reviendrons, parce qu’elle est proche de la frontière avec le Cambodge pour la suite du voyage.

Deux hôtels cochent nos critères à Trat. Un avec piscine mais excentré, l’autre sans piscine plus proche du centre. Nous choisissons le deuxième. Mais regrettons très vite la piscine... « choisir, c’est renoncer » comme le dit mon amie Simone … » 😅… problématique bien superficielle, me direz vous avec raison !

Le premier a du charme certes, Christian aperçoit juste avant l’accueil un énorme serpent, nous choisissons donc plutôt une chambre à l’étage avec une grande terrasse… 😉

Le BaanRimNam Resort à Trat  

Et partons tout de même visiter l’hôtel avec piscine un peu excentré où nous nous empressons de réserver une chambre pour le lendemain. Et pour la première fois ici nous pédalons sur une vraie mais trop courte piste cyclable ! Un détour au night Market local pour trouver de quoi dîner et retour à l’hotel avec nos sachets de légumes, de soupe et de mangues…

Enfin une vraie piste cyclable !  

Mardi 23 janvier

La journée commence par une belle rencontre. Nous traînons au petit déjeuner servi sur une terrasse surélevée quand arrive un couple de nos âges souriant et sympathique. Une conversation vite entamée, et faisons connaissance. Betty et Allan de Vancouver, en sont partis depuis 5 ans et voyagent partout dans le monde, au gré de leurs envies. Ayant vendu presque toutes leurs possessions et n’ayant pas d’enfant, ont peu d’attaches et semblent heureux de cette vie en liberté. Ce qui pour moi serait impensable.

Voyager quelques mois est une bouffée d’exotisme, de découvertes et de liberté, que je ne peux apprécier qu’en ayant une maison bien ancrée entourée d’une vie amicale et sociale solide. Et bien sûr nos enfants et petits enfants dont je ne pourrais m’éloigner trop longtemps…

Nous questionnons Betty et Allan sur les pays qu’ils ont visité. La France est selon eux bien pour le vélo mais si compliquée pour trouver un logement. Et sans doute n’ont ils pas fait l’expérience des grèves …une des raisons de leur départ est aussi le coût de la vie si élevé en Colombie Britannique.

Comme nous, ils aiment voyager sur leurs vélos, qu’ils ont cette fois laissé en Belgique. Nos Brompton leur font envie, si pratiques et peu encombrants !

Peut être allons nous les retrouver sur une île un peu plus tard ? Nous les quittons presque à regret pour notre hôtel avec piscine…

Avec Betty et Allan. 

Arrivés par la piste cyclable bleue au Canvas Family hôtel, nous plongeons rapidement dans l’eau bleue dont l’accès est direct de notre chambre. Fantastique !

Journée relax au Canvas hôtel  

Et retour au night Market dans la douceur du soir …

On ne se lasse pas de cette cuisine si savoureuse 😋
Et hop ! Comme à la maison 😋 à part la clim  …
le long de la piste cyclable  

Mercredi 25 : retour à la case départ pour cette troisième nuit au Baan Rim Nam, notre premier hôtel, plus familial, plus sympathique et moins « américanisé ».

Petit pont avant d’arriver au BaanRimNam

Le musée de Trat que nous visitons est charmant, intéressant et rafraîchissant. Il fait encore plus chaud aujourd’hui !

Musée de Trat sur l’histoire et la vie locale 
Sur cette maquette, Christian  y voit l’endroit idéal pour vivre … euh, pas moi 😉

Nous longeons une école, la cantine bat son plein …

Vert vert vert 🤢

Au début de blog je m’étais vantée de ne pas nous faire avoir cette-fois ci en emportant trop de bagages.

Ça n’a pas loupé, nous n’avons pas assez limité et renvoyons 4 kgs de vêtements et petites affaires. C’est plus une question d’encombrement que de poids. Alors direction la Poste où un gros paquet sera envoyé à Saint Grégoire chez nos amis Hélène et Robert.

A la poste de Trat  

Un habituel détour par le night Market à la nuit tombée …

Night Market à Trat  
Au Baan Rim Nam 
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Publié le 27 janvier 2023

Mercredi 25 janvier

Ko Kut, Ko Kood, sont les deux façons d’appeler cette île Thaïlandaise située en face du Cambodge. Trois îles principales font partie de la province de Trat : Ko Chang est la plus grande, la plus proche du continent mais aussi la plus touristique, Ko Mak, la plus petite.

Ko Kut la plus éloignée, d’une superficie de 25 km sur 12 dont les 2000 habitants vivent de la pêche, de la culture de noix de coco et de l’hévéa, et depuis les années 90, du tourisme . Les parties habitées sont regroupées essentiellement sur la partie ouest, l’est étant une jungle impénétrable. 🐒🐒🐍🌴🌴🌴

Nous prenons le ferry pour Ko Kut ce matin. Ayant réservé bien trop tard, le choix de notre hôtel est limité pour rester dans notre budget de voyage au long cours. L’île est réputée pour attirer un public aisé afin d’éviter le tourisme de masse. Ce qui en soi est plutôt attrayant d’autant plus qu’il s’y trouve tout de même des endroits abordables…

Nous sommes encore dans la période du nouvel an chinois et d’autres petits malins ont réservé avant nous !

Un peu naïfs nous nous disons qu’une fois sur place nous trouverons mieux ! « Nous sommes deux dans l’aventure, « l’homme » insouciant qui persiste à vouloir improviser et moi plus prévoyante …😉 Bon, vous voyez…

Un jeune et sympathique couple de Munich et leurs deux garçons de 4 et 6 ans partent en même temps que nous. Ils voyagent 6 mois en famille, Australie, Nouvelle Zélande, Costa Rica, Mexique, Îles Fidji et maintenant Thaïlande …les voyageurs au long cours sont fréquents, peut être un effet post Covid pour rattraper le temps perdu ?

Comme dans un aéroport, une navette dans laquelle s’entassent de nombreux touristes les dépose plus loin sur l’embarcadère. Une annonce au micro , « Mister Christian is invited to follow by bicycle » …🚴🚴‍♀️ vite vite nous pédalons et arrivons en même temps que la navette.

Après 1 h 30 de traversée, les pick up taxis sont organisés pour déposer les touristes à leurs hôtels respectifs. Nous sommes entassés avec les bagages et les vélos…et devons nous cramponner fermement dans les nombreuses montées et descentes … le chauffeur un peu sadique à l’avant doit bien s’amuser !

Le homestay est comme je l’imaginais, pas joli joli mais correct. Sans perdre de temps, nous partons sur nos Brompton dans le Sud de l’île où un jeune couple français nous indique un resort sympa sur une jolie plage. Une douzaine de km pour y aller, ça paraît peu, mais les montées et descentes me rappellent tout de suite nos routes trop escarpées de Ko Phangan et Ko Tao. En plein cagnard, c’est le bagne pour moi !

Alors une précision : depuis notre arrivée à Bangkok, je n’ai pas vu UNE femme sur un vélo et quelques rares hommes sans doute pas assez riches pour se payer un scooter … ce n’est pas un pays à vélo, peu adapté aux routes et au climat. Christian propose bizarrement de louer un scooter, mais vu le nombre de touristes amateurs estropiés, je n’ai pas confiance et me suis pas faite à l’idée. Je préfère encore pédaler…

Après visite du resort convoité, bien KO et sur le point de réserver, un sursaut d’intuition me dit que ce n’est pas une bonne idée. Il est délabré, cher, et sans wi-fi, bref pas engageant.

Ça monte et ça descend à Ko Kut  

Un deuxième resort espèré ne dispose que deux jours plus tard d’une cabane sommaire à l’eau froide, spartiate et aussi trop chère, donc c’est niet.

Ko Kut est sauvage, les restaurants rares, les locaux paraissent moins accueillants que les thaïs jusque là rencontrés…Nous rencontrons des suisses, des français et Tania une italienne de Florence, et comme nous, ils sont un peu déçus.

Bref, on se donne la nuit pour prendre une décision.

Alors deux options, soit nous trouvons une place dans un bel endroit quitte à y mettre le double de prix pour quelques jours, soit nous partons pour Ko Chang la grande île plus touristique et plus proche de Trat, où un hôtel nous est conseillé par Tania.

DARA  homestay à Ko Kut avec l’exubérante Tania de Florence 

Jeudi 26

Toujours à Ko Kut, Booking affiche ce matin une place au cossu Paradise Island proche, on tente donc notre chance…. La réceptionniste presque désagréable, nous affirme qu’aucune chambre n’est libre. Bref, nous quittons cet endroit sans regret.

La plage à un bon km de notre homestay est plutôt jolie, un autre resort nous attire, mais là aussi pas de place avant 3 jours.

Alors c’est décidé, nous profitons de cette jolie plage aujourd’hui et demain départ pour Ko Chang ! Réservation de bateau et hôtel conseillé par Tania.

Jolie plage de Ko Kut  
Notre petite plage  

Et retour en soirée pour les belles lumières du coucher du soleil !

On s’amuse comme on peut ! 😂
Au revoir Ko Kut  

A suivre à Ko Chang…

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Publié le 30 janvier 2023

Vendredi 27 janvier :

Un dernier bain de mer à Ko Kut ce matin et un poulet-riz acheté le long de la route pour déjeuner, nous filons à l’embarcadère pour partir à Ko Chang.

12h30. Nous retrouvons un jeune couple français rencontré le premier jour qui prend le même bateau que nous. Ils s’arrêteront à Ko Mak.

Assis face à face, nous discutons de voyages sans relâche… Bérenger et Camille, Toulousains, prévoient de voyager jusqu’en août… sans doute bien loin sur d’autres continents.

L’accès au bateau se fait sur une petite planche en bois, le bateau tangue, il faut viser le bon moment pour y sauter. Christian tient fermement à bout de bras les deux Brompton, je tente les quatre sacs d’un coup, Camille m’en porte un. Ouf !!! 🙏

Les bagages et les vélos pliés sont entassés sur la proue, c’est plutôt bien organisé.

Nous sommes une vingtaine de touristes à changer d’île, une petite brise marine nous rafraîchit et finalement les trois heures de traversées passent vite sur ce vieux bateau en bois …

Avec Camille et Bérenger jusqu’à Ko Mak

L’arrivée à Ko Chang donne un aperçu du relief, encore bien escarpé ! Ce qui m’est complètement égal puisque le pickup pour l’hôtel est compris dans le prix du bateau. 😉 Et que je compte bien profiter d’un temps de farniente avant de partir à PHNOM PENH.

Arrivée à Ko Chang  
Entassés à 10 dans le taxi au départ, nous sommes les derniers et les plus éloignés  

Le sud de l’île où nous accostons paraît encore plus abrupte que Ko Kut. Une vingtaine de km plus au nord où se trouve notre hôtel, c’est un peu mieux !

Et au premier coup d’oeil, je sais que je vais me plaire pour quelques jours au Chang Buri resort …

Une chambre spacieuse et lumineuse  

Ko Chang : ces trois journées à ne pas faire grand chose passent vite tout de même. Farniente et nage dans la grande piscine et la mer, lecture du seul « livre papier » emporté (guide du routard du Vietnam) et enfin du temps pour sortir mon matériel d’aquarelle.

3 jours relax  

Une des particularités de ce court séjour ici a été un vent fort, surtout la nuit. Avec l’avantage de ne pas avoir trop chaud même si le soleil brille toute la journée !

Ko Chang est la troisième plus grande île de Thaïlande. « Chang » qui signifie éléphant en thaï lui a été donnée en raison de sa forme. Et comme à Ko Kut, la côte Est est plutôt constituée de nature et de jungle, la côte Ouest concentre plutôt les habitations et les hôtels.

Même si ce resort est vraiment beau et confortable, l’ambiance manque de convivialité. Son coût plus élevé attirerai plutôt des retraités occidentaux axés sur la réservation matinale des meilleures chaises longues, peu ouverts ni communicants… Bref entre le petit hôtel cheap un peu délabré et le resort plus luxueux nous n’avons pas trouvé sur ces îles le bon compromis. Mais du bon temps quand même sans aucun doute ! 😎

Chang  Buri hôtel  

Tania nous avait parlé de l’environnement si vivant de cet hôtel avec nombre de boutiques et de restaurants. Mais c’était avant le Covid. Beaucoup de commerçants, restaurateurs et sans doute hôteliers n’ont visiblement pas réussi à s’en remettre vu le nombre d’endroits vides et fermés. Et les touristes ne sont pas nombreux non plus… du moins ici.

Nous profitons aussi de ces quelques jours pour réfléchir à la suite du voyage et à son organisation. Et pour faire la demande de visas pour le Vietnam où nous irons après le Cambodge, toujours un peu casse-tête, surtout au moment du paiement en ligne… mais on y arrive…

Passage à l’aquarelle toujours délicat après ma technique à l’huile habituelle . 

Lundi 30 janvier

Le départ est prévu de bonne heure demain matin où une journée de voyage nous attend. Départ en bateau, puis Van jusqu’à la frontière où des visas sont à faire sur place pour l’entrée au Cambodge. Ensuite 5 à 6 heures en bus pour arriver à Phnom Pehn en soirée.

Les deux pays étant bien différents, changement d’environnement à prévoir, même si nos souvenirs de mars dernier sont encore frais ! Christian a changé nos baths en dollars, couramment acceptés au Cambodge. Ce qui est plus simple. Un euro représente environ 4500 riel, imaginez tous ces petits billets dans notre sac banane ! 😉

Notre chambre est réservée au Duong Chan hôtel qui nous avait tant plu …et j’ai vérifié, on roule à droite la bas…

Chang Buri hôtel à Ko Chang  

Allez… la suite au Cambodge …😀

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Publié le 4 février 2023

Mardi 31 janvier

Réveil matinal, un Van nous prend à 7 h30. Le soleil est à peine levé, nous bouclons nos sacs allégés avant un copieux petit déjeuner…

Un des verres à dent de la salle de bain s’est cassé à notre arrivée (ceux qui nous connaissent bien reconnaîtrons le coupable )😂 Rien de bien grave, sauf qu’au moment du Check out, on nous en demande avec ménagement le remboursement. Ce qui provoque l’énervement de l’homme (Christian), vu le tarif de l’hôtel…

De nature plus pondérée, je m’éloigne de la zone de conflit …style « je ne connais pas cet homme »…😉

Le chauffeur du minibus est ponctuel, nos vélos et nos sacs y sont casés au mieux. Quatre touristes sont déjà installés, cinq autres arrivent …avec grosses valises, poussette, canne à pêche. Tout ce bric à brac est bourré et entassé, mais tout est possible tant que la porte ferme.

Les nombreux vans font partie de la traversée, serrés, collés…les derniers s’engouffrent dans le bateau même s’il n’y a plus de place. Et même si compresser une voiture parait plus difficile que compresser une valise, ici ça marche !

Une bonne demie heure plus tard, le bateau accoste, tout le monde redescend pour rejoindre son minibus.…pas évident de le reconnaître, ils sont tous blancs ! Mais le nôtre a la particularité d’y entrevoir deux petits Brompton à travers les vitres teintées.

En route cette fois pour la frontière à une heure trente environ. La rue principale de Trat que nous traversons fait déjà partie de nos beaux souvenirs, que d’allers retours à vélo !

Joseph, retraité de Francfort voyage avec nous, il a bien bourlingué, son grand rire résonne dans le minibus et nous échangeons des anecdotes de nos voyages respectifs.

Nous reconnaissons la frontière aux nombreuses barrières et aux hommes en uniformes beiges.

Sortir de la Thaïlande est plutôt simple, entrer au Cambodge, c’est autre chose…

Notre chauffeur a gardé notre papier de réservation au départ de Ko Chang. Comme il ne veut pas nous le rendre, nous insistons pour le photographier. Il ne comprend pas ou ne veut pas comprendre, et affirme que le petit autocollant scotché sur notre tee shirt sera suffisant pour nous amener à destination. Soit !

Un premier passage pour recevoir un papier jaune sur lequel est noté un numéro à joindre si problème de santé. 2$, rien à dire…

Direction le bureau d’immigration où nous entrons avec Joseph. Cinq officiers à la mine sévère nous observent dans ce petit bureau glacé par la clim. Nous leur tendons courtoisement nos précieux passeports et nous annoncent en retour d’un ton ferme le prix en bath, équivalent à 36 dollars chacun. Joseph rouspète, il n’a payé que 25 dollars trois ans plus tôt… un officier nous tend un tarif officiel, bon, il semble que nous n’ayons pas le choix, on ne chipote pas …

Et même si nous n’avons rien d’autre à nous reprocher en Thaïlande qu’un simple verre à dent cassé, on se demande ce qu’ils vont bien trouver. Et bien justement … Christian dans un élan d’inconscience totale, prend discrètement des photos afin d’immortaliser l’ambiance. Un des policiers encore plus malin l’a remarqué, supprime les photos … et va même jusqu’à les supprimer dans sa «corbeille »

Incorrigibly man !!!

ON LE SAIT POURTANT que les douaniers cambodgiens ne sont pas des petits rigolos et c’est bien écrit sur une pancarte : No photo, no caméra, no mask…mais voilà, c’est plus fort que lui !

Un peu agacée, nous nous rendons maintenant à l’unique comptoir d’immigration… Le préposé est caché derrière une petite fenêtre sombre.

Et zut il nous renvoie sans ménagement au bout de la queue avec un papier à remplir. Ce que d’autres ont reçu directement des 5 officiers beiges …

Et après une bonne de dose de patience nous savourons l’instant où des petits tampons rouges et bleus sont apposés avec force et conviction sur les visas de nos passeports !

Rendez-vous est donné maintenant devant un tuc tuc rouge à peine plus loin. Le gars à la moustache et au polo gris rayé à l’encolure qui a remplacé notre chauffeur thaï a disparu. Ainsi qu’une partie des touristes de notre mini bus. Il en reste six, c’est rassurant et nos petits autocollants sont bien scotchés sur nos tee shirt.

L’organisation de la suite est un mystère. Une heure plus tard, un petit bus arrive. Nous comprenons qu’il doit nous conduire à une dizaine de km de là où un autre bus viendra nous chercher. Un peu contrariés par cette organisation bizarre, nous nous concertons avec les autres voyageurs… un seul mot à faire comprendre : Phnom Penh !

Encore une heure à poireauter au deuxième arrêt sous la chaleur et sans connaître la suite…

Patience !  
Deuxième bus  bien bourré 

Le deuxième bus arrive… Christian monte les deux Brompton pliés … le chauffeur s’énerve et fait signe de les redescendre tout de suite. Ses gestes sont clairs, pas question de les embarquer. Je suis déjà dans le bus avec les autres sacs. Christian parlemente, explique que nos vélos ne prennent pas plus de place que des grosses valises ou qu’une poussette, le chauffeur ne veut rien savoir et de toutes façons ne parle pas un mot d’anglais, appelle ses confrères, ils poussent des grognements, quelques dollars pourraient sans doute tout arranger. Mais Christian déjà quelque peu irrité depuis ce matin, ne veut rien savoir…bref, l’atmosphère est un peu électrique, un jeune cambodgien en profite pour piquer la place de Christian.

Le bus finit par démarrer…Christian est relégué au fond à côté d’un polonais encombrant et le chauffeur l’a pris en grippe. Chaque fois qu’il tente de remettre en place un de nos sacs ou nos vélos… il lui fait signe de ne pas approcher.

Quelques km plus tard, deux touristes montent, le bus est pourtant plein, le chauffeur réorganise les bagages et finit par mettre nos vélos dans le coffre. Voila une bonne idée ! Et renvoie à l’arrière Christian qui a tenté de prendre une meilleure place laissée vide par un voyageur.

Le voyage est long…cinq heures sur une route en aussi mauvais état que les amortisseurs. Ça secoue, ça vibre, ça grince …un arrêt pour se restaurer. Une vendeuse tente l’arnaque après l’achat d"un plat de riz sur les conseils du chauffeur, « l’homme » tient bon, bien échaudé depuis ce matin ! 😅

Je papote avec ma voisine de droite, une jeune lithuanienne tout juste mariée à un londonien, elle nous vante les beautés de son pays… en été. Le petit garçon qui voyage avec ses parents français d’origine tunisienne et cambodgienne fait un peu l’animation. Ils viennent de vivre en Australie et envisagent de s’installer au Cambodge.

Les passagers du Happy Bus  

J’observe les villages poussiéreux que nous traversons…des enfants traînent au bord des routes passantes jonchées de grands trous. Vaches maigrelettes, poules, écoliers en uniformes, chiens errants, famille à 4 sur une mobylette…. Le spectacle se répète inlassablement !

Longue route en chantier 
Sur la route … 

Il est plus de 20 h, la nuit est tombée et heureusement le bus a enfin pu rouler sur une route lisse. Nous arrivons à Phnom Penh, par chance l’arrêt se trouve à quelques km de notre hôtel.

Enfin arrivés !  

Les Brompton dépliés et nos sacs recomptés, hop, sans transition, nous plongeons dans la circulation du soir vers notre hôtel où nous avions passé du très bon temps, en mars dernier.

Nos téléphones ont reconnu le wifi dès notre arrivée, Ly, le jeune manager avec lequel nous avions sympathisé l’an dernier a eu la gentillesse de nous surclasser dans une chambre au 9 ème avec balcon… le Check in est d’une courtoisie infinie, musique douce, délicate senteur dans le hall raffiné, un garçon souriant nous apporte un merveilleux thé japonais, citron vert et gingembre.

Bienvenue au fantastique Duong Chan Hôtel !

Une petite soupe dans notre restaurant favori du bout de la rue et dodo ! 
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Publié le 4 février 2023

1er février Nous nous réveillons courbaturés après le voyage cahoteux de la veille. On aime bien le 12ème étage, piscine et petit déjeuner avec vue sur la ville !

Au 12ème 

Des petites courses et formalités sont au programme ce matin. D’abord écrire une carte à Minea, notre petite filleule cambodgienne de l’école Happy Chandara à qui nous rendrons visite la semaine prochaine.

Duong Chan 

Nous partons dans le quartier imprimer des photos à joindre à sa carte.

Première étape, l’imprimerie   

J’essaie de me réhabituer au trafic particulièrement dense en milieu de journée mais heureusement plus tranquille dans les petites rues.

Devant le marché central. 

Nous déambulons dans la ville, Phnom Penh nous paraît plus animée qu’en mars dernier, plus de restaurants, plus de boutiques, le Covid s’est éloigné …

Déjà 13 heures, détour par le marché central… nous avalons un bol de soupe aux nouilles et au poisson sur une petite table partagée avec un jeune professeur et son étudiante…les cambodgiens ont la particularité de commander plusieurs choses et d’en laisser souvent la moitié. Ça me dérange d’autant plus dans ce pays où vivent des gens extrêmement pauvres. Sur chaque table sont disposées des corbeilles contenant toutes sortes de sauces et petits ingrédients pour nous inconnus.

Sur notre route au bord du fleuve  

Direction La Poste centrale maintenant…je reconnais juste en face l’hôtel Manolis. Toujours dans la lecture de mon livre passionnant : « Clara Malraux » de Dominique Bona, voici à nouveau l’histoire pour ceux qui n’ont pas lu mon carnet 2022.

1923 : le jeune André Malraux et sa femme allemande Clara sont ruinés. Un investissement au Mexique a mal tourné.Passionné d’archéologie asiatique, Malraux a connaissance d’un monument perdu dans la jungle cambodgienne, non encore classé.

L’idée germe d’en desceller des statues pour les revendre à prix d’or. Un vieil ami de Saïgon accepte d’être son complice pour organiser le pillage. Ils embarquent de Marseille, munis de scies dans leur bagages.

Accompagnés de guides, en char à bœufs, ils découvrent le joyau au bout de 30 heures d’avancées périlleuses dans la jungle. Ils sont convaincus d’être en droit de posséder ce qu’ils viennent de trouver, De retour à Phnom Penh, ils sont arrêtés, dénoncés par un des guides . Dans l’attente de leur jugement, André Malraux et sa femme Clara sont assignés à résidence pendant plus de 6 mois et logent à l’hôtel Manolis dont ils auront même du mal à régler la note.

La prison est requise pour Malraux, il en écopera finalement juste une année avec sursis. Sa femme Clara, acquittée, a pu retourner à Paris et alerter ses amis intellectuels, Aragon, Gallimard, Gide, Mauriac…qui signeront des pétitions. De retour en France, André Malraux devient écrivain puis ministre de la Culture sous la présidence du Général de Gaule.

La lettre postée juste en face, nous faisons une pause à l’ombre dans ce lieu mythique .

Hôtel  Manolis abandonné et bien délabré, juste un café en dessous  

Quelques détours plus tard, retour à l’hôtel et vite à la piscine ! La journée n’est pas finie, nous avons rendez-vous pour dîner avec Joël et Irène, nos copains bretons les « Cyclomigrateurs ». Ils ont voyagé un peu partout dans le monde sur deux vélos couchés. Nous avions pedalé un bout avec eux et leurs copains Tim et Lucy en 2020 entre Chang Raï au Nord de la Thaïlande et la frontière du Laos. Un bateau sur le Mékong nous avait ensuite emmené tous les 6 et nos vélos en deux jours à Luang Prabang.

Nous n’arrivons pas à nous voir en Bretagne, alors ça tombe bien, ils sont à PHNOM PENH en même temps que nous, et sans se concerter, voyagent à peu près au même dates au Cambodge.

Sur le toit de notre hôtel  

Même si le rendez-vous que nous rejoignons à vélo est clair, nous avons quelques difficultés à nous retrouver, l’application Whattsapp sur le téléphone de voyage n’est pas à jour… mais une gentille pharmacienne nous vient en aide.

Dîner local au marché russe avec Noël et Irène, c’est sympa de se retrouver après 3 ans !

Dîner avec Les Cyclomigrateurs 

Jeudi 2 février

Deux anniversaires à fêter aujourd’hui dans notre famille élargie. Nico, notre gendre marseillais fête ses 40 ans et Dirk, le papa de notre belle fille de Hambourg en a juste le double …ça ne s’oublie pas !

Je m’amuse du 12 ème à observer et à filmer la circulation pour observer le jeu des tuk tuk, voitures et mobylettes qui se croisent … intéressant et tout compte fait c’est plutôt simple !

leçon de conduite du matin ,,, 

Bien remis dans le bain de cette ville, nous prévoyons aujourd’hui un tour à notre marché favori pour quelques emplettes. Et je le rappelle, qui n’a rien d’autre de russe que le nom donné à une époque ancienne. Et aussi d’aller visiter le Palais Royal fermé l’an dernier en raison des travaux et du Covid.

Nous partons en direction du Palais mais les horaires sont folklos, nous reviendrons en début d’après-midi. Tout ça nous fait comptabiliser pas mal de km sur nos vélos …

« L’homme » a envie de s’acheter une tenue légère et plus locale. Il en a déjà marre de son pantalon beige à poches Décathlon d’occidental 😉

Moins sûr de lui dans ce genre d’exercice, il a besoin de mon avis franc, et encore… il chipote… J’en profite pour ajouter dans le lot deux petits hauts unis pour moi.

Nous repartons avec un pantalon marine fluide et léger, une chemise en coton blanche encolure tunisienne pour l’homme plus mes deux hauts , pour 13 $ le tout ! YOUPI !!!

et hop ! Le voilà relooké dans un style « touriste franco-cambodgien élégant »

Un smoothie mangues-passion plus tard suivi d’un bol de quelque chose de local bien savoureux, nous retournons au Palais Royal.

Après quelques difficultés pour trouver un endroit autorisé où garer nos montures, nous entrons dans les jardins du Roi. Après avoir déboursé les 10$ chacun, on m’indique que la longueur de mon short n’est pas réglementaire… j’ai heureusement un châle au fond de mon sac à dos. Ni une ni deux , je l’enroule autour de mon short d’exploratrice et me voilà vêtue en honnête femme …

Avec masque obligatoire, casquette, lunettes de soleil , j’ai belle allure 😂 Evidemment, pour les hommes pas de problème avec la longueur du short 😡

Alors pour le prix des photos , en voici 4 à admirer, style « cartes postales » imposant et trop parfait pour moi !

Devant le Palais Royal, photos prises le matin   
Les jardins du Palais Royal  et la maison des éléphants.

Seuls les jardins sont autorisés pour la visite, l’entrée dans les bâtiments est interdite. Dommage j’aurai bien visité sa maison aussi 😉

Norodom Sihamoni, né en 1953 (comme Chris) est roi du Cambodge depuis 2004. Pour info, l’entourage royal est bien embêté, la succession pouvant être difficilement assurée avec ce roi célibataire, sympathique d’après nos sources, cultivé et qui parle un excellent français …

Un homme relooké et un dîner mexicain juste en face de notre hôtel !  

Demain nous prenons le bus pour Kampong Cham, à 120 km au Nord Est de la capitale. Nous y passerons le week-end avant un deuxième séjour à Phnom Penh …

Alors, on se retrouve la bas ? 😉

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Publié le 7 février 2023

Vendredi 3 février

Rien de mieux qu’un week-end à la campagne pour fuir le tumulte de la ville …Un jeune et fougueux chauffeur nous conduit à Kampong Cham. Nous sommes cinq passagers dans le minibus et cette fois-ci le transport de nos vélos ne pose pas de problème, une place supplémentaire est payée pour eux. Mais pas deux, comme l’aurai voulu le chef de la compagnie. Faut pas exagérer …

Kampong Cham est située à 2 h 30 en bus au nord de PHNOM PENH, le trajet est rapide sur une route lisse.

Cette ville de 120 000 habitants était à l’époque du protectorat français un important carrefour commercial. «Kampong» signifie « bord de la rivière » en khmer. D’où quelques noms de villes assez similaires … à ne pas confondre ! Des bâtiments de l’époque existent toujours, construits par des architectes français, qui se démarquent de l’architecture traditionnelle.

La sérénité de cette petite ville nous frappe dès l’arrivée. Notre hôtel est proche, un grand bâtiment pompeux au bord du Mékong visible de loin.

A peine installés, nous partons découvrir les rues jusqu’au déclin du soleil.

Du pompeux et une vue sur le Mékong  

L’ambiance est familiale, pas touristique, les écoliers traînent et les familles se relaxent sur la grande esplanade le long du fleuve. Le pont en bambou sur le Mékong de 800 m de long est une des curiosités de la ville. Il relie la petite l’ile de Ko Paen en face. Chaque année après la mousson, complètement dévasté par les pluies, il est reconstruit, uniquement fait de lattes de bambou et de fil de fer. Jusqu’à récemment, la traversée du fleuve ne pouvait alors se faire que par bateau, ce qui pénalisait les habitants de l’île et le coût de leurs exportations.

Un nouveau pont en béton vient juste d’être construit pour faciliter les échanges. Le pont en bambou n’est plus utilisé que pour les promeneurs, les touristes ou les pêcheurs. Le nouveau pont changera sans doute aussi la circulation de l’île avec plus de voitures et de camions.

Le long pont en bambou sur le Mékong 

Chris, (c’est l’homme, il se présente comme ça ici😉) est pressé de traverser ce pont aussi mythique qu’original. Je le suis comme d’habitude mais franchement pas emballée par l’idée…j’aurai préféré une balade plus romantique au coucher du soleil …mais voilà, j’ai épousé un cycliste aventureux ...🚴

Le pont, sans barrières latérales au dessus du fleuve, tangue sous nos pas et quelques lattes de bambou se détachent. J’alterne pédalage et marche en poussant la bécane, pestant un peu de cette idée saugrenue.

Sur le Mékong  

La nuit tombe vite après 18 h, un tour au marché du soir où nous rencontrons un père et son fils de 12 ans qui voyagent seuls à vélo depuis quelques mois.

A droite, notre hôtel visible de loin, des écoliers font leurs devoirs à la nuit tombée 

Samedi 4 février

Ce matin nous prévoyons la découverte de l’Île de Ko Paen juste en face. A peine sortis de l’hôtel, un chauffeur de tuc tuc jovial parlant bien anglais nous propose ses services. La matinée est bien avancée et la chaleur monte vite. Entendant que nous sommes français, il appelle son frère qui arrive aussitôt.

Il se nomme Sou Phal, sympathique et nous fait bonne impression. On parlemente et changeons nos plans de la journée pour quatre visites à l’extérieur de la ville. L’idée me plaît, j’adore les tuk tuk!

Nous partons pour la colline des hommes et des femmes vers le nord de Kampong Cham. Quelques km plus loin et après concertation, nous faisons demi-tour pour inverser l’ordre des visites. Sou Phal en profite pour se nourrir, il a faim même s’il n’est que 10 h. Il croque dans son riz blanc et les petits poissons séchés emportés avec lui. Une fois « rassasié » comme il dit, direction la plantation d’hévéas à 15 km à l’est de Kompong Cham.

Rubber Chup : Arrivés sur le site, nous longeons les immenses forêts d’hévéas sur les chemins de terre rouge... Des coupelles de noix de coco sont fixées à la base des arbres entaillés. L’usine attenante transforme la sève d’hévéa pour en faire du caoutchouc. Mais l’usine est interdite d’accès, allez savoir pourquoi …

La « Chup Rubber Plantation » date du temps de la colonisation française qui a débuté vers les années 1920. Les 20 000 hectares de plantation font vivre plus de 400 familles dans ce lieu à l’écart de la ville transformé en grand village. Les familles qui vivent ici sont essentiellement les ouvriers de la plantation.

Un petit groupe de femmes attendent le camion qui doit venir ramasser la récolte. Sou Phal nous traduit la conversation en khmer et en apprenons un peu plus sur leur vie. Ces femmes travaillent tous les jours, et la nuit à l’aide d’une lampe torche, de 2 heures du matin à 14h. Dimanche est donc leur seul jour de repos avec les dix jours de vacances annuels auxquelles elles ont droit. Elles gagnent pour ce travail entre 300 et 500$ par mois selon la récolte.

Les ouvrières de la plantation de Chup

Les grands mères assurent la garde des petits enfants, une entraide familiale indispensable dans ce pays dépourvu d’aides et de système de garde. Le chauffeur nous dit que les ouvriers étaient satisfaits de leurs salaires au moment du protectorat français, ce qui n’est plus le cas maintenant. Quand aux retraites, inutile de manifester, seule une petite pension est attribuée pour les employés de l’état. Les vieux doivent se débrouiller, continuent à bosser s’ils le peuvent. Et s’ils ont la chance d’avoir des enfants, ils seront pris en charge.

Direction la ville maintenant pour se restaurer avant de partir pour la colline des hommes et des femmes.

En direction du nord à quelques kilomètres de la ville se trouve les deux collines faisant l’objet d’une légende bien aimée des habitants. Il s’agit d’une confrontation entre les hommes et les femmes pour construire la plus haute colline avant le lever du jour. Les femmes, rusées, ont eu l’idée d’allumer un feu. Les hommes pas très malins, croyant qu’il s’agissait du soleil, ont arrêté leurs travaux bien trop tôt… et les femmes ont gagné la plus haute colline …Ah les femmes !!! 😂

Le chauffeur parlemente avec le policier qui réclame 10$ pour la visite du site. Un « Monsieur très gentil » affirme Sou Phal, qui finit par accepter un tarif de 5$ après un appel à ses confrères. Mais simplifions, simplifions, inutile de délivrer un billet… bien sûr 🙄

La suite de la visite des deux collines où sont érigés des temples est un peu glauque avec les explications de notre chauffeur qui parle beaucoup beaucoup…

Souphal raconte ses souvenirs, il avait 10 ans quand les khmers rouges et leur chef Pol Pot ont envahi le pays.

Petit rappel de cette terrible période …

1975 : les khmers rouges, Parti communiste extrémiste mené par leur chef Pol Pot édifient un état totalitaire et renversent le gouvernement. S’en suivent d’innombrables saccages et un massacre de presque 2 millions de populations urbaines et intellectuelles, professions libérales, universitaires, militaires, et vident Phnom Penh de ses habitants. Ils s’en prennent aussi à la minorité vietnamienne du Cambodge, ce qui amène le Vietnam à les combattre.

1979 : le Vietnam chasse les khmers rouges, mais ils ont continué à guerroyer…

1991 : la signature des accords de Paris instaure enfin une période de paix.

Ces périodes de profondes déstabilisations ont plongé le pays dans une pauvreté dont il a du mal à se relever. Et cette terrible période relativement récente est encore très présente dans l’esprit de nombreux cambodgiens.

Venant d’une famille de paysans à côté de Kampong Cham, Sou Phal raconte la faim, ses parents amaigris, le travail forcé des paysans et sa maman enceinte qui ne s’est jamais remise des privations de l’époque et du travail forcé.

Les mots « khmer rouge » qu’il prononce « merou » et Pol Pot « polpo » reviennent en boucle et ses propos terrifiants. Il nous raconte les camions charriant les morts pour les jeter dans une fosse, les pilleurs pour récupérer leurs maigres bijoux, les nombreuses mines dispersées dans cet endroit et qui ont fait tant de dégâts ! Il se souvient aussi de l’obligation d’être tous habillés en noir de la tête aux pieds. Alors même si l’endroit parait serein, l’ambiance et les ondes, disons …particulières.

Les temples de la colline des femmes ont été construits après l’époque des khmers rouges et apportent un peu de beauté à ce lieu au passé si lourd !

La colline des femmes et des hommes au nord de Kampong Cham 

Après cette visite et l’énumération de ces atrocités encore si vivaces dans la tête de notre chauffeur, nous filons maintenant pour le petit village de Cheung Kok en direction de Kampong Cham.

Cette initiative éco touristique mise au point par l’ONG Amica (www.amica-web.org) soutenue par des partenariats, a pour but d’accompagner les villageois du monde rural à développer leur activité, comme par exemple l’accès à l’eau potable, la création d’espaces d’entraide et de rencontre, et porter secours si besoin… tout en restant en harmonie avec leur environnement et leurs traditions. Aline, nous emmène visiter son village, elle parle un anglais parfait. Sa maman confectionne à la machine à coudre toutes sortes de petites pochettes qui sont vendues au bénéfice de l’association dans une jolie maison rouge et verte.

Leur devise : « il est préférable d’apprendre à pêcher le poisson que de recevoir un poisson »

La traversée du village est paisible, nous déambulons le long des petites maisons en bois sur pilotis , les vaches maigres et blanches font partie de la vie, les enfants s’amusent librement…

A droite, la maison artisanale avec Aline  

Et comme dit Sou Phal notre chauffeur dans cette courte vidéo, aujourd’hui c’est la fête du village…

En direct de notre tuk tuk  …

Pendant les trajets, Sou Phal nous parle longuement des problèmes de son pays …

Ce n’est plus une surprise. Ici, les chinois riches viennent construire des usines, des grands bâtiments et des casinos. Il affirme que les chinois préfèrent l’argent aux gens, et donnent de grosses sommes pour obtenir ce qu’ils veulent, la corruption est permanente. Et dans ce pays de grande pauvreté, l’argent est bon à prendre ! Il prétend que tout appartient au premier ministre et à son entourage. Mais attention, il ne faut surtout pas critiquer le régime ! Le roi n’a qu’un pouvoir de représentation et n’a pas d’autre choix que d’accepter tout ce qu’on lui demande. Les problèmes de société sont énormes nous dit-il, il est plutôt pessimiste et négatif pour l’avenir de son pays.

Retour dans la ville, un peu plus tard en soirée …

La piscine : La piscine de l’hôtel est une expérience particulière. Les clients de notre hôtel ont accès à la piscine couverte qui jouxte le bâtiment, sauna, massages et bains. Pas informés, nous avons juste enfilé nos maillots sous nos shorts. Sur place, seuls des hommes cambodgiens profitent de cette piscine plutôt tristounette.. Un seul vestiaire commun entouré de casiers en bois est accessible, c’est convivial ! des maillots de bains traînent un peu partout dans les douches… tous les mêmes, sans doute prêtés par l’établissement. Je fais un peu sensation avec mon maillot de bain thaïlandais à motifs palmiers…

Les hommes paraissent complètement shootés après leur passage dans le sauna, mangent, boivent des jus de coco et bidouillent leurs smartphones. Le deuxième soir, avertis, nous traversons fièrement la rue en peignoir, mais rien ne surprend ici où les femmes se baladent en pyjama...

Dimanche 5 février

Nos vélos enfourchés de bonne heure cette fois, nous nous dirigeons sur le nouveau pont en béton pour visiter l’ile de Ko Paen où nous pensions aller la veille. C’est un plaisir de pédaler dans ses rues calmes du dimanche matin.

Une demi heure plus tard, nous arrivons sur l’île. Sur place, la balade commence mal.

Chris (L’homme pour ceux qui ne suivent pas 😉) suggère de prendre le premier chemin à droite, mais d’emblée il ne m’inspire pas, trop isolé. Christian insiste mais pas un chat y traîne …

Ah si justement, mais c’est un chien et il n’a pas l’air heureux de nous voir. Pas très engageant, Il se poste au milieu du chemin et nous observe fixement. J’en aperçois deux autres derrière pas plus attirants…

Et comme je n’ai pas envie de me jeter dans la gueule du loup, je refuse de continuer et fais demi tour … l’homme me traite de poule mouillée… et fait l’autruche 😀 et comme je ne veux pas passer pour une bécasse, je propose des chemins plus habités à quelques mètres à vol d’oiseaux…ok stop, je m’égare !!!😂

Depuis notre mésaventure en Thaïlande où une meute de chiens aboyants et agressifs nous avait encerclés à la tombée de la nuit, je suis sur mes gardes …

Et préfère juste aller pédaler dans des rues plus animées avec poules, vaches et cyclistes où nous passerons presque inaperçus . Et comme l’homme est rusé comme un renard, il déniche un bâton pour chasser les chiens suivants … il est content et se sent fort 💪

Mon guerrier vosgien !  

La suite est vraiment chouette , déambuler dans ces petites rues est un régal et nous donne une bonne idée de la vie familiale et amicale des habitants. Comme partout, les femmes aiment se regrouper. Mères, filles, tantes, grand mères, voisines, elles sont complices …Les pères sont plus solitaires, bricolent où se reposent dans leurs hamacs.

Un dimanche matin à Koh Paen. 

Une musique nous attire un peu plus loin . On y célèbre un mariage, les invités arrivent vêtus de blanc et s’installent sous un auvent devant la maison. Les maisons traditionnelles nichées entre les bananiers et les arbres fruitiers sont rudimentaires, des enfants s’amusent, la vie locale est animée et joyeuse. Nous n’y avons rencontré aucun touriste, et vu l’attraction que nous faisons sur nos Brompton, on se dit que l’authenticité de cet endroit est encore bien sauvegardé.


A Ko Paen 

Lundi 6 février

Même si je suis de loin les informations ici, je reste au courant de l’actualité. Ce terrible tremblement de terre qui vient d’avoir lieu est effrayant… que de drames dans ce monde !

Un bus dans l’autre sens avec un chauffeur encore plus fougueux nous ramène à Phnom Penh. Sur place, nous en profitons pour réserver le bateau qui nous emmènera au Vietnam vendredi.

Mon gourmand veut trouver des gaufres coûte que coûte, des mangues, du cash, et recharger son téléphone. Il fait 34 degrés en moyenne en milieu de journée. L’arrivée au Duong Chan nous donne l’impression d’un retour à la maison, nos petits sacs rouges laissés ici se trouvent déjà dans nos chambres.

Soirée détente piscine, on ne se lasse pas du coucher de soleil sur la ville.

Retour à Phnom Penh  

Demain nous partons rendre visite à Minea, notre petite filleule cambodgienne…

Alors rendez- vous à l’école Happy Chandara ! 😀

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Publié le 10 février 2023

Nous revenons au Cambodge à moins d’un an d’intervalle pour 3 raisons. C’est sur notre route entre la Thaïlande et le Vietnam, nous nous sentons bien à Phnom Penh et surtout, nous avons envie de revoir notre petite filleule Minea à l’école Happy Chandara.

Association « Toutes à l’école » et Happy Chandara

Un résumé pour ne pas lasser les lecteurs du carnet de voyage 2022 🥱

Notre envie de parrainer une petite cambodgienne est partie de la lecture passionnante du livre de Tina Kieffer « Une déflagration d’amour » qui raconte son cheminement entre la visite d’un orphelinat et la création de l’école.

Cette ancienne rédactrice en chef du magazine Marie-Claire et ex présentatrice télé, adopte une petite cambodgienne en plus de ses quatre enfants. Prenant conscience de toutes ces fillettes de familles démunies qui n’iront pas à l’école faute de moyens, elle fonde en 2006 cette magnifique école à PREK THMEY, à une vingtaine de km de Phnom Penh.

Profitant de sa notoriété, elle sollicite l’aide de grandes enseignes et de célébrités. Et se fait aider aussi sur place par des personnes compétentes et engagées à la même cause. Thary qui nous accueille a grandement contribué à la réussite de l’école. Son histoire est poignante, je l’ai racontée longuement dans mon carnet de voyage 2022. Tina Kieffer l’explique dans son livre.

L’école bleue est construite en premier en 2006. C’est l’actuelle école primaire. Au fur et à mesure des années, le collège, le lycée et récemment l’internat sont bâtis. Depuis notre dernière visite en 2022, des classes de maternelles sont crées en dessous de l’internat où les petites filles viendront dès l’âge de 5 ans, afin de faciliter leur intégration au primaire.

Outre les écoles, Happy Chandara dispose d’un service médical pour les familles des écolières, d’un cabinet dentaire, d’un service social et psychologique. Pour ne pas défavoriser les écoles avoisinantes, l’association leur vient en aide et soutient aussi ponctuellement les familles.

La plupart des élèves continuent leurs études à l’université de Phnom Penh, après une réussite de 100 % au bac. Le groupe des parrains et marraines sur la page dédiée Facebook témoigne de nombreuses réussites de ces petites devenues des jeunes femmes cultivées. Certaines se rendent pour des stages en France, beaucoup de parrains et marraines rêvent aussi de rencontrer leur filleule.

L’association crée par Tina Kieffer « Toutes à l’école » dont le siège est à Paris, fait le lien entre les parrains, marraines, l’école et les petites filles.

https://www.toutes-a-l-ecole.org/fr/

Allez voir leur site, c’est intéressant ! Et vous trouverez YouTube quantités de petites vidéos et témoignages en direct des petites filles à Happy Chandara.

« Je rêve d’une école pilote qui offrirait aux plus défavorisés l’instruction la plus exigeante. La plupart des ONG proposent aux démunis un enseignement basique, ce qui leur permet d’en sauver un grand nombre. Toutefois j’ai l’intuition que ces mêmes enfants pourraient aller haut et loin avec une pédagogie ambitieuse. Le Cambodge ayant perdu son élite, quelle belle idée que de la recomposer avec les plus pauvres ! Happy Chandara participera à cette mission. Les effectifs ne dépasseront pas 25 élèves par classe afin de bien pouvoir les suivre, et, outre le programme pédagogique khmer qui tient sur un mi -temps, nous dispenserons des cours de français, d’anglais, d’informatique, et, matière fondamentale à mes yeux, des cours d’ouverture sur le monde. Nous leur apprenons à lire, écrire, compter, mais aussi à débattre, réfléchir, critiquer, s’indigner, construire. Nous enseignerons la tolérance, le partage, la générosité, valeurs sans lesquelles ces futurs femmes diplômées ne sauraient vraiment être utiles à leur pays. Nous les encouragerons sans jamais les brusquer, redoublant d’efforts avec les moins compétentes, n’en laissant aucune sur le bord du chemin…………….. » extrait du livre, Tina Kieffer

Mardi 7 février :

Le tuk tuk nous conduit à l’école en début de matinée. Nous reconnaissons l’école primaire aux murs turquoises.

La douce et merveilleuse Thary nous accueille avec autant de gentillesse qu’en mars dernier.

Happy Chandara, école primaire  

Minea sans doute avertie, arrive aussitôt ! Intimidée l’année dernière à notre première rencontre, elle est cette fois-ci souriante, et montre des signes d’affection qui font chaud au cœur ! Nous sommes émus de cette rencontre à la fois rare et pleine de sens.

Nous communiquons un peu avec elle grâce à Thary qui traduit. Minea a appris quelques bribes d’anglais, même si c’est un progrès, c’est très limité ! C’est l’attraction, elle est entourée de ses petites copines. Dans le bureau de Thary, un moment privilégié entre nous pour lui offrir nos petits cadeaux de France, coloriages, feutres, carnet et un petit vêtement. Nous y avons joint des photos de nous et de nos petits enfants, heureusement imprimées en double, la carte postée à PHNOM PENH il y a une semaine n’est toujours pas arrivée ! Elle préfère attendre pour ouvrir ses paquets avec sa maman.😉

Avec Thary en haut à gauche  

Comme nous avions longuement visité les trois écoles l’an dernier, nous partons avec Thary découvrir la nouvelle école maternelle où les petits rentrent à partir de 5 ans. Ce qui leur permet une intégration plus facile au primaire. L’école accueille une centaine d’élèves par niveau, la maternelle, 6 années de primaire, 3 années de collège, 3 années de lycée. Ce qui fait un total d’à peu près 1300 élèves.

L’école  maternelle est située en dessous de l’internat dont les travaux sont maintenant terminés.

Les petites filles déjeunent à 10 h 30.

Le collège en rouge, le lycée en jaune, l’internat avec les rembardes en bambou.

Thary nous propose de rester déjeuner avec elle à la table des professeurs, ce que nous acceptons d’emblée. Minea nous a repéré 😉 elle s’amuse des pitreries de « l’homme » 😂

Les élèves déjeunent par terre à l’ombre  

Thary, comme notre chauffeur de Kampong Cham a envie de témoigner des problèmes de son pays. L’école a besoin de s’agrandir, un grand terrain proche du lycée était l’endroit parfait. Des investisseurs chinois l’ont racheté à prix d’or pour en faire un terrain de golf. C’est un exemple, il y en a plein…ils font monter les prix, les cambodgiens ont de plus de mal à faire face à cette concurrence. Thary ajoute qu’au moment de l’invasion des khmers rouges, la presque totalité du riz cultivé par les cambodgiens étaient vendus aux chinois contre des armes pour les khmers. Et maintenant l’histoire continue… le peuple cambodgien n’est toujours pas libre…elle est aussi pessimiste et inquiète pour l’avenir de ces enfants, et compare la situation à une guerre d’invasion économique.

Thary nous remercie à plusieurs reprises pour notre aide et notre engagement, ce qui ne représente pas grand chose pour nous. L’école a de plus en plus de mal à trouver des parrains et marraines. Problèmes économiques en raison du Covid ou de la guerre en Ukraine ? Peut être… mais aider une petite fille à s’instruire vaut plus que bien des choses…

Un dernier tour dans l’école avant de repartir pour garder le maximum de souvenirs, même si nous espérons pouvoir revenir ici.

Au revoir Happy Chandara !  

Notre tuk tuk nous ramène à la ville, nous savourons la chance mais aussi notre heureuse initiative de parrainer cette petite fille qui, j’en suis sûre ira loin. Son bulletin que nous recevons deux fois par an avec ses petits dessins est très bon, c’est une élève appliquée et travailleuse.

Quel bonheur d’avoir ce lien à PHNOM PENH, ce qui contribue sans doute aussi à l’attrait que nous avons pour cette ville.

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Publié le 10 février 2023

Mercredi 8 février

Visiter l’île de la soie à une quinzaine de kilomètres de PHNOM PENH est prometteur d’une belle découverte. Nous y avions renoncé l’an dernier, il faisait trop chaud fin mars.

Réveil à 6 heures ce matin pour partir de bonne heure et pédaler avant que le soleil ne tape trop fort.

Nous partons à l’embarcadère prendre un bac qui nous dépose sur l’autre rive du Mekong. Après quelques kilomètres, un autre bac nous amènera sur l’île un peu plus loin.

Premier bac, PHNOM PENH en face 

Arrivés en face, les voitures, camions et mobylettes dégagent pas mal de poussière sur la grande route non bétonnée.

Christian repère sur le chemin une jolie chemise à petits carreaux bleus et blancs posée sur un mannequin. Pas de prix affiché. La vendeuse ne comprenant pas un bribe d’anglais, elle téléphone à son mari, lui passe Christian qui lui indique le coût : 14$ … à la tête du client à mon avis. Ou plutôt à la voix 😉 Mais dommage, la bonne taille n’est pas disponible…

J’aperçois un bric à brac à la fois quincaillerie, épicerie, droguerie et suggère d’y trouver les sacs en plastique noir pour emballer nos vélos sur le bateau vendredi, ce qui devrait nous faire économiser du temps et quelques dollars d’après l’employé au comptoir de réservation. A suivre…

La dame cherche longuement les sacs dans son foutoir, ils sont dispersés un peu partout selon les tailles…

Routes bien poussiéreuses et caillouteuses 

Nous continuons notre route en direction du Nord. KOMOOT nous dévie par des petites routes animées par le retour des écoliers, du marché et des nombreux temples.

C’est joyeux, les petites filles sont spontanées et nous lancent des grands « hello » ! Les garçons sont plus réservés, dont un me fait craquer avec son grand sourire ! Voir tous ces enfants me donne un peu la nostalgie de nos six petits que je serai si heureuse de retrouver !

Les sorties d’école !  

Les adolescents que nous croisons un peu plus loin sont plutôt indifférents…

Quelques kilomètres plus tard et avec un peu de difficulté nous trouvons le deuxième bac qui nous dépose sur l’île de Ko Dach aussi appelée « île de la soie ».

Des tisseurs de soie donnent un peu de notoriété à cet endroit, mais nous ne les avons pas trouvé…et vu l’état des routes, des travaux et de la grosse chaleur de midi, nous n’avons pas persisté dans notre recherche. Il y a 3 ans nous avions visité le très bel atelier de tissage de soie sur les bords du Mékong à Louang Prabang au Laos.

Les maisons sont moins jolies que dans les petits villages visités précédemment.

Nous empruntons une route bien caillouteuse qui fait déraper mon vélo à chaque coup de pédale, il fait très chaud. Ça commence à être pénible …Tous ces efforts pour arriver devant un chantier qui bloque notre route, retour à la case départ. Et zut !!!

Nous économisons l’eau de nos gourdes, « l’homme » me parle d’un restaurant pour une grosse pause repéré sur KOMOOT. Ça me motive…

Des kilomètres après, il m’avoue pas fièrement que nous sommes passés devant mais qu’il est fermé. Re zut !!!

Pour retrouver la portion de bonne route dont les travaux sont terminés, nous n’avons pas d’autre choix que de passer par des sentiers sablonneux et difficiles à travers les plantations de bananiers. Ou de faire un enooorme détour …Bon, il faut bien avancer avec nos délicats Brompton qui ne sont pas des « tout terrains »

Encore quelques kilomètres et j’aperçois l’embarcadère d’un bac qui nous depose sur la presqu’ile en face. Enfin de l’eau ! Un peu plus loin, des petites bananes pendouillent sur un étal. Plusieurs personnes sont hélées pour comprendre ce que nous voulons, « we want banana, how much ? » c’est pire que du chinois ! Une jeune cliente vient traduire notre simple demande par miracle, elle parle un très bon français travaillant au consulat de France

Nous n’avons pas retenu son prénom cambodgien mais au moins nous avons pu acheter des bananes !  

Aucun étal sur notre passage ne nous donne envie de nous poser. On pédale, on pédale, il fait de plus en plus chaud.

Nous arrivons enfin dans les quartiers reculés de PHNOM PENH, le long de grandes routes où aucune végétation ou immeuble nous fait de l’ombre. C’est interminable mais nous nous mettons d’accord pour aller jusqu’à notre restaurant favori, le SAMAKY au bout de la rue de notre hôtel.

Un peu décomposés, les cheveux collés sous les casques, poussiéreux comme nos vélos, nous savourons notre repas, avant de passer discrètement mais dignement devant les employés du Duong Chan, qui eux sont tirés à quatre épingles dans leur costumes marine et blanc, impeccablement coiffés, et nous saluent respectueusement comme des princes.

Alors après ces plus de 50 km pédalés dans la grosse chaleur et la poussière, nous savourons une après midi relax à ne pas faire grand chose, piscine et retour au Samaky pour notre soupe du soir. 😉

Le SAMAKY, notre petit resto favori au bout de la rue, photo prise le soir … 

Jeudi 9 février

Puisque nous avons du temps, nous prenons les pauses nécessaires pour rendre notre voyage agréable. C’est notre dernier jour à PHNOM PENH. Demain un bateau va nous amener jusqu’à la frontière du Vietnam. Autre pays, autres expériences…

Après un tour au marché central que KOMOOT finit enfin par ne pas confondre avec la marché russe, nous rentrons munis de boulettes bizarres, de gaufres, de riz gluant couvert d’une purée de fruit inconnu que nous grignoterons dans notre chambre. Chris y a trouvé un petit câble pour son appareil photo, nous n’avons par contre pas déniché d’endroit pour faire laver nos Brompton qui en auraient pourtant bien besoin après notre virée sur l’île hier.

Emplettes du matin  

On se met à jour sur nos blogs et j’essaie d’améliorer ma technique de l’aquarelle que j’ai encore du mal à maîtriser …

Sur l’île de Ko Paen  

Vendredi 10 février

Une dernière matinée dans notre fantastique hotel Duang Chan, nous y sommes comme des poissons dans l’eau, une sympathie s’est créé avec le personnel et Ly le jeune manager de 30 ans.

Nous les quittons à regret, si la suite des prochains jours n’était pas déjà organisée, nous y resterions encore un peu. Alors nous faisons nos plans pour la prochaine fois pour y passer plus de temps …

Avec Ly, le manager avec la cravate et le personnel sympa et souriant ! 


Let’s go to Vietnam ! ⛴🚴‍♀️🚴😀

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Vendredi 10 février

Des petits paquets enrobés de feuilles de bananiers achetés in extremis, nous embarquons pour le pays du « Nòn lá ». On en trouve sur de nombreux étals le long de la route, du riz gluant et une mixture de banane au mieux, autre chose d’épicé et d’inconnu au pire. C’est la loterie puisque les dames qui les vendent ne comprennent pas un mot d’anglais, et nous pas une bribe de vietnamien …

4 h sont prévues pour le trajet de PHNOM PENH sur le Mékong à Chau Doc après la frontière du Vietnam.

Nos vélos pliés et protégés par les gros sacs en plastique noirs trouvés à Ko Dach sont rangés au fond de la cale avec les valises des autres passagers. Nous sommes les seuls français avec un groupe d’allemands en voyage organisé. Le speed boat sur lequel nous sommes est plutôt bruyant mais confortable.

En speed boat pour arriver au Vietnam  

Les douces sonorités germaniques familières m’assoupissent jusqu’au moment où l’un des passagers hèle avec enthousiasme son copain pour trinquer…

Une heure avant l’arrivée, nous sortons tous du bateau pour grimper à la douane. Sortir du Cambodge est simple. Et pas question de photos !!! Le responsable du groupe fourre tous les passeports dans un grand sac pour l’entrée au Vietnam avec nos visas. Retour dans le bateau, puis deuxième arrêt… Une demi heure après, l’affaire est faite, nous récupérons nos passeports à l’appel de notre prénom par le responsable du groupe. Aucun douanier n’a vu notre tronche, ni nos empreintes, et pas de joli tampon sur notre passeport. Aussi simple que ça ! 😀

Il est plus de 19 h quand nous arrivons à Chau Doc, il fait nuit. La Guesthouse où notre chambre est réservée n’est pas loin, la circulation est dingue, les incessants Klaxons des mobylettes sont un choc ! La propriétaire et son fils nous attendent, pas très affables. Le ton de la dame est brut, le fils, nonchalant, nous fait comprendre qu’il doit garder nos passeports et qu’il nous les rendra plus tard…. Décidément ! Sa mère nous annonce la couleur : ici, ni dollars ni carte de crédit et nous indique sur un plan un distributeur (ATM) proche. Un euro équivaut à 25000 dôngs … une nuit dans son hôtel : 700 000 dôngs , vertigineux !!! même si la somme ne représente que 28€. De quoi donner le tournis à « l’homme » 😂

Nous partons dîner dans la rue dans cet endroit pas touristique ou personne ne parle un chouïa d’anglais.

Samedi 11 février

Après un petit déjeuner improvisé sur le toit du homestay, nous partons naïvement à la recherche du marché flottant vanté dans les guides. Sans explications supplémentaires, on se dit qu’on le trouvera bien en longeant le fleuve. Komoot n’est pas plus explicite, on tente de se renseigner mais personne ne comprend… la vie locale du samedi matin est animée, les marchands de fruits et légumes avancent lentement sur les routes encombrées.

On pédale, on pédale le long du fleuve et j’en conclus assez vite que ça ne sert à rien d’aller plus loin. Nous changeons de direction, prenons un bac, toujours rien …et rentrons finalement bredouille et de toutes façons il fait déjà bien trop chaud !

Samedi matin  à la recherche du marché flottant inexistant.

Nous apprenons plus tard que le « floating Market » de Chau Doc n’existe plus et qu’il est remplacé par celui au centre de la ville le long du fleuve.

Cette histoire commence à me chauffer sérieusement et cette circulation me rend dingue. Je fais le point au frais dans la chambre. «L’homme » insiste pour rester une nuit de plus, « plein de choses à faire me dit-il » Bonne poire, je cède et descend réserver la troisième nuit. Le fils esquisse une moue de satisfaction à la vue des 700 000 dôngs.

Dimanche 12 février

A 4 heures du matin, « l’homme » se ravise, me réveille et m’annonce … « mauvaise idée me dit-il, inutile de rester plus longtemps ici, partons à Can Tho dès demain » C’est Ok sans hésiter pour moi dans un demi sommeil et je me rendors sereinement.😴

Ce changement de plan met la propriétaire de l’hôtel de bonne humeur, et moi aussi même si nous perdons la nuit déjà payée…

Avant de partir nous filons voir le marché du jour le long du fleuve et les baraques de pêcheurs.

Marché central de Chau Doc 
A Chau Doc  

Nos vélos sont toujours sujets à débat avant la montée dans le bus, le chauffeur veut le paiement de deux places supplémentaires pour nos rikiki Brompton. Chris finit par accepter mais réclame en contrepartie deux billets justificatifs pour le paiement des vélos. Ce qui fait changer d’avis le chauffeur qui nous fait signe de les ranger dans la soute… et sans supplément. Imparable ! 😏

Départ pour Can Tho à 3 h 30 de route de Chau Doc.

Ayant pris nos places tardivement, avec obligation d’entrer sans chaussures dans le bus, nous sommes relégués au fond, c’est confortable. Deux jeunes femmes vietnamiennes viennent s’asseoir à côté de moi. Elles parlent fort, téléphonent en vidéo à leur carnet d’adresse et nous distribuent des oranges pour nous amadouer. Celle à ma droite me fait gentiment profiter des dernières photos trouvées sur son smartphone, quantité de statues de la vierge dorée, puis de toutes sortes de poissons pêchés (je comprend qu’elle est poissonnière), et me montre avec fierté la vidéo prise sur le trajet de sa mobylette, du port jusqu’à sa poissonnerie !

Il fait déjà nuit, le bus arrive enfin à Can Tho. Christian suit le trajet sur Google et réalise que nous nous éloignons jusqu’à la gare routière loin du centre. Et zut ! Et maintenant sans surprises sur la circulation qui nous attend, je monte à reculons (si je puis dire…) 🤪sur le vélo. KOMOOT nous indique des petits chemins excentrés, des ruelles cabossées, un grand pont et l’arrivée dans la ville pétaradante, bruyante et infernale ! mais heureusement, j’ai trouvé sur Booking un hâvre de paix dans un joli hôtel tenu par une famille charmante et accueillante et qui parle anglais. Le «Quennie hôtel » du nom de leur petite fille.

En route pour le centre de Chau Doc 

Assez KO par ce voyage, nous filons dans la petite rue tranquille en sortant de l’hôtel, dînons avec les locaux et sommes un peu l’attraction. Le « sans doute » propriétaire, hèle un ado pour traduire notre demande du soir : « riz, légumes et soupe »

Lundi 13 février

Après une « noodle soup » en guise de petit déjeuner, dans une rue pétaradante, nous rentrons à l’hôtel faire le point.

Ambiance dès le matin !  

Chris finit toujours par avoir une bonne idée quand la situation se complique. L’expérience à Chau Doc n’étant pas très positive, et Can To n’ayant pas beaucoup d’intérêt et trop bruyant, il suggère de trouver un endroit calme avec piscine pour quelques jours en dehors de la ville, même si notre « Queenie hôtel » est charmant.

Devant l’entrée du  Queenie Hôtel.  

Nous envisageons tout de même la visite du Marché flottant de la ville demain matin, l’hôtel peut nous l’organiser.

Pour éviter une mauvaise surprise, nous partons à vélo découvrir les resorts tranquilles sélectionnés sur Booking à une quinzaine de km du centre. Le Vam Xang Rustic home est le mieux noté, les commentaires sont positifs et le tarif à 35€ la nuit nous va bien.

Komoot se perd un peu et se contredit avec Google Map’s. Le chemin n’est pas facile à trouver, nous sommes sur une grande route bruyante et comme toujours la chaleur est intense..

En route pour le Vam Xang hôtel 

L’accueil au Vam Xang est agréable, nous déjeunons sur place, pesons le pour et le contre, ça nous ira pour quelques jours au calme et le personnel est très sympa et souriant. Nous réservons 3 nuits, on nous propose une chambre familiale pour le prix d’une simple et nous avons la possibilité de faire un saut dans la piscine avant de retourner à Can To. Ça tombe bien nous avons nos maillots. La route du retour est épuisante avec la chaleur mais le trajet plus facile et longeons principalement le fleuve.

Nous testons la spécialité locale pour dîner, le Phô vietnamien. Sorte de pot au feu dans lequel nous plongeons nombreuses herbes, pousses de soja et différentes sortes de nouilles … Et assurons le spectacle du soir pour nos voisins de table visiblement pas habitués à voir des occidentaux manger avec des fourchettes. Pas de couteaux ici, alors décortiquer de la viande sans se brûler les doigts est un peu sport…

Un phô pour dîner  

Mardi 14 février

Réveil à 4 h 45 ce matin, notre guide vient nous chercher à 5 h 30 pour le marché flottant. Il fait nuit quand nous arrivons sur le quai d’où partent les bateaux.

La dame qui conduit notre barque nous attend, et partons tous les quatre sur le fleuve à 7 km de Can Tho, direction le « floating Market ». Le soleil, pas encore levé, rougit le ciel dont la lumière se reflète dans l’eau du fleuve.. Notre barque passe sous le grand pont que nous avons traversé deux jours plus tôt à vélo dans la nuit.

En route pour le floating Market. 

Au bout de 3/4 d’heure de traversée, les premiers marchands sur l’eau apparaissent. Celui que nous visitons est un marché de gros, les acheteurs vendront plus tard leurs emplettes au marché central de la ville.

Ce n’est pas aussi coloré et charmant que la fresque de l’hôtel mais l’expérience est sympa, même si les touristes sont assez nombreux.

Marche flottante 7 km de Can Tho  

Dommage que le fleuve soit un dépotoir. Sacs en plastiques, boites en polystyrène, chaussures, tout y flotte…notre guide nous explique que le problème des ordures n’est pas résolu au Vietnam où le ramassage n’est pas organisé dans de nombreux endroits. Sans états d’âmes, les locaux jettent quantité de cannettes, bouteilles et sac entiers de poubelles sur la berge dont certains filent directement à l’eau. Choquant … et sommes loin du zéro plastique espéré chez nous…

La « noodle soup » servie par un resto flottant directement sur la barque fait office de petit déjeuner pour tous. Un peu plus loin, nous visitons une fabrique de nouilles colorées.

En revenant de la fabrique de nouilles  

Cuites à la manière d’une grande crêpe, séchées au soleil, les plaques de nouilles sont ensuite découpées à la machine. Leur coloration provient uniquement de fruits et de légumes. Même si c’est tentant, pas question de se charger d’un paquet de nouilles jusqu’à fin mars. Christian n’oublie pas la Saint Valentin, d’où ce paquet de « Jack fruit » séché qu’il m’offre fièrement 🥰.

 Un paquet de Jack fruit séché pour la St Valentin 🥰 et des mini paniers en osier 

Tout en conduisant la barque au retour, la gentille vietnamienne me fabrique un bouquet fait de feuilles et de bourgeons de Jacinthe d’eau. Le résultat est ravissant. Nous lui laissons un généreux pourboire dont elle nous remercie chaleureusement en me serrant la main. N’oublions pas que le Covid a été une catastrophe économique pour l’ensemble des habitants dont ils se remettent à peine…

De retour au Quennie hôtel, nous remballons nos affaires, et partons en direction de notre nouvel hôtel.

15 km c’est peu, mais toujours éprouvant sous la chaleur de midi. Et enfin un endroit calme où se poser quelques jours ! C’est le bonheur !

On se gare avec nos vélos pour quelques jours tranquilles   😎

Mercredi 15 février

Nous prolongeons d’une nuit supplémentaire pour profiter de cet environnement apaisant. Le resort est entouré d’une végétation luxuriante, de petits bassins, de fleurs et d’une piscine à la température idéale.

Nous y passons beaucoup de temps …😎

C’est familial, essentiellement des occidentaux dont plusieurs français. Nous sympathisons, plusieurs sont en voyage au long cours. Un couple italien- portugais. Daniel et Martha et leur petite Éléonore de 18 mois nous conseillent des coins sympas. Une famille de Toulouse dont leurs deux petits, Elisa et Charlie de 3 et 5 ans sont étonnants. Ils nous racontent en détail et de manière très vive et précise leurs expériences.

A gauche, Martha et Eléonore. A droite, avec les petits Charlie et Elisa. 

L’ambiance est conviviale, le personnel est au petits soins avec une extrême gentillesse .

La salle de bains extérieure à gauche …C’est cool au Vam Xang ! 

Deux jeunes employées nous ont découpé l’ananas acheté au marché par Christian et viennent toujours nous parler à deux de peur de ne pas bien nous comprendre. Elles sont touchantes et semblent se réjouir de nous savoir ici encore pour quelques jours. Il faut dire que « l’homme » ne peut pas s’empêcher de leur poser des questions bizarres qu’elles ne comprennent pas et fait le pitre ensuite pour se rattraper. 🤣

Notre joli resort pour se ressourcer au calme … 

On en profite pour organiser la suite et y voir plus clair à travers nos premières expériences du pays. Remonter vers le Nord du Vietnam sera d’après les avis plus tranquille et moins chaud. Notre départ pour Saïgon (Ho Chi Minh Ville) est prévu samedi. Christian vient de contacter Tuan chez qui nous logions à Hoï An il y a 3 ans. Il travaille à Saïgon dans le tourisme et pourra sans doute nous éclairer pour nos prochaines étapes.

Lumière du soir en face de notre bungalow  

Et demain je bosse et vais sortir enfin mon matériel d’aquarelles… 😀🎨

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Jeudi 16 et vendredi 17 février

Quatre journées tranquilles dans ce petit ressort familial pour prendre le temps de savourer la chaleur, la piscine, le jardin luxuriant, la jolie chambre en bois et la salle de bains extérieure.

Devant notre bungalow  

Mais surtout, le plus marquant : nous y avons trouvé l’extrême gentillesse du personnel, leur entière disponibilité et leur sourires à toute heure. Les deux Thou, Ann, Tam, font partie de l‘équipe et sont présents du matin au soir.

Six mois seulement se sont écoulés depuis la re ouverture de l’hôtel. Le Covid a provoqué un énorme manque à gagner depuis 3 ans. Voir le resort se remplir à nouveau est sans doute une bouée de sauvetage pour les employés du tourisme !

Le petit restaurant au Vam Xang où tout le monde se retrouve … 
Le restaurant au centre du Vam Xang 

Les clients sont essentiellement occidentaux, dont plusieurs français. Un couple de Chambéry et leurs trois filles, un autre de Quimper et leur petit garçon, les toulousains et leurs mignons petits… et surtout Daniele l’italien, Martha sa femme portugaise et leur petite Eléonore. Ils voyagent au long cours, Daniele télétravaille quand il peut, surtout le soir quand Eléonore s’est endormie. Comme nos amis sont loins, ces petits échanges cordiaux, ces sourires et cette fraternité font chaud au cœur.

Martha, Tam, Daniele et leur petite Eléonore  

Anaïs, Fanny et Hugo, 3 jeunes ingénieurs, sont arrivés la veille de notre départ. La conversation vite engagée au restaurant en les apercevant, nous nous installons ensemble pour dîner ! Fanny et Hugo ont déjà fait un bout de voyage au Vietnam, Anaïs revient du Japon. Ils vont continuer leur trip au Cambodge tous les trois. Anaïs hésite entre plusieurs destinations lointaines pour la suite qu’elle fera seule. Fanny et Hugo continuent de leur côté … des échanges sympas. Je suis toujours admirative de ces jeunes filles qui passent d’un continent à l’autre en solo et en toute confiance !

Hugo, Fanny et Anaïs  
Brin de causette avec Anaïs  

J’en profite pour peindre à la piscine entre quelques brasses … du bon temps comme j’aime…Chris part faire des courses pour le déjeuner dans la petite ville à côté, sandwichs, bananes, mangues, yaourts…C’est son rôle de chasseur … 😂

Un endroit inspirant pour peindre d’après mes photos 
Marché flottant  à Can Tho, Vietnam 
Happy Chandara à PHNOM PENH, Cambodge 
Un mix de mes photos à Ko Paen et Cheung Kok , Cambodge  

Tout le monde pose avec plaisir pour les photos que nous partageons aussitôt, les filles de l’hôtel nous demandent de revenir…et Tam, leur chef qui nous accompagne jusqu’au bus à notre départ, nous fait un grand hug chaleureux !

Nos copines du Vam Xang  

Un peut tristes de laisser tous ces sourires, nous sommes vite dans le concret à l’arrivée de la gare routière, où notre gros bus nous attend. Comme toujours on nous réclame des sous pour les vélos qui sont pliés dans les sacs, les employés ne sont pas dupes !

«L’homme » déjà installé sur son siège couchette est serein …qui pourrait imaginer que ce couple de français trimballe autre chose que des tonnes de riz dans ces deux gros sacs blancs ??? 😂

Bus couchette pour Saïgon avec nos vélos planqués dans des sacs de riz… 

C’est une nouvelle version de bus que nous expérimentons. La compagnie réputée FUTA BUS a quasiment le monopole avec leurs gros bus rouges visibles de loin. Et c’est parti pour 3 heures trente de trajet jusqu’à Saïgon, avec un break de trente minutes pour déjeuner dans un énorme hall. Je récupère Chris qui n’a pas vu le temps passer au stand de café, et heureusement j’ai photographié la plaque d’immatriculation du nôtre, tous les bus alignés sont identiques…

Et c’est parti pour Saïgon …

Une bonne étape et des belles rencontres …
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Samedi 18 février

Le gros FUTA bus rouge nous dépose à la gare routière de Saïgon excentrée. Par gestes, le chauffeur nous fait comprendre qu’un petit bus nous déposera dans le centre. De là il nous reste à rejoindre le district 1 où se trouve notre hôtel. On déballe les vélos tapis dans nos sacs de riz et plongeons dans la horde de cyclomoteurs !

Pas très fière, je me concentre pour ne pas dévier d’un centimètre, ça grouille de partout, à droite, à gauche, en face, en queue de poisson …J’évite aussi un jeune garçon qui fait pipi face à la route…

Nous avons réservé quelques nuits au Thien Thu Hôtel tenu par des amis collègues de Thuy et Tuan, nos hôtes de Hoï An avec lesquels Chris a gardé contact depuis 3 ans.

Nous sommes prévenus avant d’arriver : la fête perpétuelle du soir dans la Bui Vien Walking Street très proche peut être gênante, mais être chez des «copains de copains » aura sans doute des avantages. Ce que nous constaterons par la suite vu l’immense aide apportée par eux. L’hôtel est situé dans une rue étroite et sombre typique du quartier à deux pas de cette grosse rue bruyante.

Nous arrivons par l’entrée opposée à la Walking street 

Julia et Cate Dui (l’amie de Thui) nous reconnaissent grâce à la photo envoyée par « l’homme » au moment de réserver. Elle sont souriantes et accueillantes. La chambre est simple et confortable, propre et lumineuse.

Nous partons un peu plus tard trouver de quoi dîner et sortons cette fois côté Walking street où nous imaginions juste une boite de nuit un peu bruyante …

Et sommes complètement sidérés par le boucan insensé produit par le mélange de musiques qui s’échappe des nombreux bars et boites de nuits alignés. Des rabatteurs en polos noirs nous barrent le passage avec les cartes de bières, la foule est dense, hypnotisée par le son à la limite du supportable…


Bui Vien street  
Quelques secondes pour se mettre dans l’ambiance  

Des filles dansent et se déhanchent sur des petits promontoires pour mieux accrocher les clients, ça brille de partout ! …. La premiere fois ça nous amuse presque, mais l’effet ne dure pas… et trouverons un moyen d’y échapper par la suite…

La rue est fermée les week-end à la circulation. En semaine c’est insensé. Se frayer un passage est un parcours de combattant entre les tables et les chaises sur les trottoirs et les motos qui défilent les unes derrière les autres en plein milieu de la foule. Certains y amènent leurs petits enfants, nous voyons une mère vendre des broutilles et expose dans ce bruit infernal ses deux bébés jumeaux sur une natte à même le sol. Impossible de commenter une telle chose….

Et la fête n’a pas de répit, c’est tous les soirs comme ça, jusqu’à 4 h 30 du matin.

C’est là que l’homme me surprendra toujours….et ce que j’aime chez lui 😉 : il ne supporte pas le doux et discret ronronnement de notre frigo à 20 m de notre chambre à la maison, mais s’accommode de ces décibels toute la nuit, avec des boules quies, mais tout de même ! 🤪

Dimanche 19 février

« L’homme » ayant contacté Tuan de notre arrivée à Saïgon, nous sommes invités chez eux aujourd’hui. Leur maison se trouve dans un quartier un peu éloigné. Auparavant Thuy vivait à Hoï An (Centre Vietnam) dans leur grande maison familiale transformée en homestay, Et Tuan faisait la navette entre Saïgon où il travaille et Hoi An. Nous étions restés une douzaine de jours chez eux.

Photo prise en 2020 à Hoi An :  à gauche en haut Thuy et sa sœur Nih, en bas, Cate Tuong et Tuan. 

Juste avant de partir, je vérifie sur internet un guide de savoir vivre chez nos hôtes vietnamiens …et met en garde «l’homme » de ne pas se servir une grosse quantité dans sa petite assiette. Au Vietnam on ne prend qu’un seul morceau à la fois. De ne pas joindre les mains comme en Thaïlande, ici ça ne se fait que devant un moine. De ne plus dire « arkoun » pour remercier en cambodgien mais « Càmón » en vietnamien. De ne pas aborder les sujets politique et de penser à apporter un petit cadeau, qui est l’usage comme chez nous. 😅

10 h : Tuan vient nous chercher à l’hôtel en grab (taxi Uber local). Nous nous arrêtons au marché proche de chez eux. Un portail vert sépare la pièce principale de la petite rue étroite dans laquelle se trouve la maison.

Au marché à côté de la maison de Tuan  et Thuy  

Nous enlevons nos chaussures, une coutume que j’aimerai bien voir en France. Thui nous accueille chaleureusement ! Et nous retrouvons Cate Tuong et son grand sourire. Elle a 18 ans et va partir au Japon en avril pour plusieurs années d’études. Son frère est toujours à Singapour. Un neveu de Thuy, étudiant à HCMC vit avec eux en ce moment.

Tuan nous fait visiter sa maison étroite sur 4 étages. Le coût du terrain étant élevé, et la taxe foncière basée autrefois sur la superficie au sol, la construire en hauteur permettait d’avoir plusieurs pièces en limitant le coût. Au Rez de chaussée il n’y a que cette pièce principale qui sert à la fois d’entrée, de salon, de salle à manger, de cuisine et de garage puisque les 4 scooters y sont rangés. Une petite terrasse se trouve sur le toit pour étendre le linge et faire un peu de sport quand le soleil ne tape pas trop fort.

Un dimanche chez nos amis vietnamiens  

Le festin est dingue, salades, charcuteries, gâteaux de riz, bouillon, légumes, viande, tofu, nems et pour finir, ananas, pastèque et noix de macadamia. Tuan travaille pour l’agence « Saïgon Tourism », Thuy travaille aussi dans le tourisme et enseigne aussi le japonais. Ils nous donnent des conseils pour notre voyage, et tout en déjeunant appellent en vidéo Nhe, la sœur de Thuy que nous connaissons et leur fils à Singapour. Ils prennent des renseignements auprès de leurs collègues pour notre visa que nous devons renouveler en sortant du pays. C’est un peu compliqué, j’en reparlerai…

Avant de partir, Tuan et Thuy nous proposent de nous raccompagner sur leurs scooters respectifs… une nouvelle expérience pour moi, je vais y prendre goût !

Le masque est pour éviter de respirer la poussière de la rue 

Le chemin de l’hôtel nous fait passer par des beaux quartiers, hôtel Hyatt, palaces, boutique Hermès …

Et même le dimanche ça ne s’arrête jamais, la circulation est dingue …

Et nous arrivons au Thien Tu hôtel, seul le mari de  Cate Dui est là à cette heure de l’après-midi.

Nous restons à Saïgon jusqu’à samedi. Je vous emmène demain visiter la ville et s’imprégner de la vie locale…🚴‍♀️🚴 See you !

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Lundi 20 février

Organiser la suite de notre voyage prend du temps. « L’homme » réfléchit aux grandes décisions qu’il me soumet régulièrement et qu’il modifie aussi vite selon l’habitude … 😉 Il commence en général par « J’ai une idée … » où « j’ai pensé à un truc… » J’aime bien parce que tout est possible et imprévisible … je pèse le pour et le contre et me spécialise dans la recherche d’hôtels sur Booking.

Nous devons aussi régler notre problème de visa qui va expirer dans un mois. L’idée au départ était de sortir du Vietnam plus au nord à l’expiration de notre premier visa mi-mars pour y revenir aussitôt avec des nouveaux visas valables jusqu’à la fin du voyage. Mais cela aurai demandé beaucoup de km par une frontière avec le Laos.

Comme nous prévoyons de passer quelques jours dans un resort repéré par « l’homme » à 1 h 30 de Saïgon, il réalise que l’endroit se trouve à 30 km d’une frontière du Cambodge. Donc plus pratique et cela va nous libérer d’une contrainte. Sortir et revenir dans la foulée est absurde, mais pas le choix tant que le Vietnam n’autorise pas de visas pour plus d’un mois.

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Une brochure posée sur le comptoir de l’hôtel nous interpelle : une association d’étudiants propose une visite des sites importants du centre ville sur leurs scooters. Nous prenons Rv avec eux à 14 h et partons déjeuner juste avant dans un petit restaurant conseillé par Julia à la réception de notre hôtel.

Le Bun Cha 145 , un délice 😋

« Son » et son compère dont je n’ai plus le nom, arrivent avec un quart d’heure d’avance, motivés ! Ils ont 20 ans mais en paraissent 16.

Nous partons tous les 4 sur les scooters et constatons assez vite qu’ils ne connaissent pas la ville. Tout en conduisant dans la foule, ils sont scotchés sur leurs téléphones et encore plus quand Son avec qui je suis n’a pas vu son copain tourner à gauche. Je l’ai remarqué, mais trop tard… impossible de se rabattre à gauche vu le monde et nous mettons un bon quart d’heure pour nous retrouver. Nous vadrouillons comme ça d’un point à l’autre dans un sens insensé 🤪et décidons de retourner à certains endroits à vélo le lendemain.

Devant la poste centrale  
A côté, la bookstreet. 
Une bonne expérience du trafic de Saïgon sur scooter  

Après 4 heures de visites comme prévu, ils nous avouent un peu piteusement que nous sommes leurs premiers touristes. Nous les encourageons malgré tout …

De retour à l’hôtel, Julia nous affirme qu’elle connaît très bien Saïgon et qu’elle aurai pu nous emmener à leur place, dommage …

Avec Kate Duy, elles se partagent l’accueil et répondent à toutes nos questions pratiques. Kate Duy et son mari ont 3 enfants, deux ados et la petite Maca, 3 ans que nous voyons régulièrement au retour de l’école. Toute la famille vit à l’hôtel et se répartissent dans plusieurs chambres, l’ambiance est familiale. Les parents de Kate Duy sont propriétaires de l’hôtel.

Kate Duy en tee shirt bleu, Julia en rose. Nous passons beaucoup de temps avec elles en bas de l’hôtel.

Mardi 22 février

Un peu d’histoire pour commencer cette journée de visites…

Pour ceux qui l’ignorent, SAÏGON, Sài Gòn en vietnamien , HO-CHi-MINH-CITY, et HCMC, c’est Kif Kif…

Saïgon est la plus grande ville et la capitale économique du Vietnam avec 12 millions d’habitants. Hanoï au Nord est la capitale administrative.

Christian a lu plusieurs livres sur l’histoire du Vietnam, pas moi. Parcourir ce grand pays ne peut pas être dissocié de son histoire si marquante encore relativement récente. J’ai envie d’en savoir plus, nous partons donc visiter l’incontournable musée des Vestiges de la guerre situé en plein centre ville.

Auparavant je m’informe pour mieux comprendre, dont voici un (long) résumé en quelques dates clé :

A la fin du 19ème siècle, la France colonise le Vietnam.

1862 : Saïgon, (du nom de la rivière qui la borde) située dans la partie sud du pays, devient la capitale de l’Indochine française au début de la colonisation. La ville, surnommée « le petit paradis de l’Extrême-Orient » se construit sous l’influence française, période où d’imposants monuments sont bâtis.

1945 : à la fin de la seconde guerre mondiale, le Vietnam est proclamé indépendant par Hô Chi Minh mais les troupes françaises reviennent une fois de plus en accordant davantage d’autonomie aux Indochinois. Les tensions s’accentuent.

1946 : C’est le début de la Guerre d’Indochine. L’Indochine regroupait alors plusieurs pays actuels : le Cambodge, le Laos et le Vietnam. La France imposait un régime économique et politique très dur aux populations locales. Le leader communiste Hô Chi Minh organise la résistance, la guerre éclate. L’armée française se rend le 7 mai 1954 après la bataille de Diên Biên Phu.

1954 : A la fin de la guerre, le pays retrouve son indépendance à la suite des accords de Genève. Le Laos et le Cambodge sont reconnus officiellement indépendants, mais le Vietnam est divisé en deux : le Nord Vietnam pro-communiste et le sud Vietnam pro américain . Saïgon devient la capitale de la république du Vietnam, dans le sud. La réunification complète est envisagée par la suite.

1955: les Français mettent fin à 100 ans de colonisation. Une rébellion communiste soutenue par le nord éclate dans le sud du pays. L’armée du Nord est soutenue par le bloc de l’Est et la Chine.

Les États Unis s’impliquent et aident financièrement et militairement le sud Vietnam contre le régime communiste du Nord. Ils craignent une chute en cascade des derniers régimes pro occidentaux en Asie. Les hostilités reprennent. L’Australie, la Corée du Sud, la Thaïlande et les Philippines soutiennent le Sud militairement.

1961 : John Kennedy envoie les premières troupes.

1964 : la présence militaire française qui avait tenté aussi de repousser le communisme, capitule et quitte définitivement Saïgon.

1965 : Américains et Vietnamiens du Sud commencent à bombarder le nord Vietnam.

1967 : des milliers de manifestants américains se lèvent et manifestent devant le Pentagone pour protester contre la guerre.

1968, le Vietnam est envahi de plus de 500 000 militaires américains, de milliers de Sud Coréens, de Philippins, de Thaïlandais, d’Australiens, de Neo-Zelandais et un million de soldats du sud Vietnam . Laos et Cambodge sont entraînés malgré eux dans le conflit. Cette même année, la contestation monte dans les campus Californiens puis dans les pays occidentaux pour se révolter et dire stop à cette guerre absurde.

1970 : Le président Nixon entame un début de retrait des troupes.

1971 : le mouvement pacifiste s’amplifie, une manifestation de 200 000 personnes à lieu à Washington contre la guerre. La majorité des Américains s’opposent à cette guerre suite à la médiatisation du conflit. De nombreux artistes s’insurgent, Jane Fonda par exemple effectue un séjour de 2 semaines à Hanoï et y dénonce la politique américaine.

1973 le président Richard Nixon annonce la fin de la guerre, un accord de paix est conclu mais la guerre se poursuit entre vietnamiens jusqu’à la chute de Saïgon.

1975 : le gouvernement du Sud Vietnam capitule après l’entrée des troupes du nord à Saïgon. C’est la fin du régime pro-américain remplacé par le régime communiste du nord du pays.

Le bilan est accablant, 58000 morts côté américains, 1,7 millions de vietnamiens tués, civils et militaires, 3 millions de blessés … les victimes du napalm et de l’agent orange est un drame absolu. J’en parle plus bas. Saïgon est re baptisée Hô chi Minh Ville du nom du fondateur du Parti communiste débuté en 1930.

Musée des Vestiges de la  guerre  

14 millions de tonnes de bombes ont été larguées par les US et 75 millions de litre d’herbicides de défoliation versés, dont les effets font du ravage à long terme. ( napalm et agent orange)

L’agent orange : c’est le surnom donné à ce puissant herbicide défoliant à base d’une grosse concentration en dioxine employé par l’armée US entre 1961 et 1971. L’orange étant la couleur des bandes sur les fûts le contenant. Le produit était répandu par avion au dessus des forêts et des cultures pour détruire la jungle et faire fuir les combattants vietnamiens qui s’y cachaient. Environ 4 millions de personnes y ont été exposées, et des millions d’hectares de forêts détruites, d’eaux et d’animaux contaminés. Cette arme biologique puissante produite par Mosanto et Dow Chemical dont le feu vert a été donné par Kennedy a continué ses effets jusqu’a 4 générations après la guerre. La substance se transmettant sur plusieurs générations, 100 000 enfants en auraient encore des séquelles et des maladies génétiques perdurent.

Le musée expose des centaines de photos des malformations à la naissance commises par ce poison, c’est monstrueux.

L’ancien secrétaire de La Défense sous la présidence de Kennedy et Johnson pendant la guerre, Robert Mc Namara confie dans son livre : « la Tragédie et les leçons du Vietnam » :

« Je n’avais jamais été en Indochine. Je n’en connaissais ni l’histoire, ni la langue, ni la culture, ni les valeurs. Mes collègues et moi décidions du destin d’une région dont nous ignorions tout »

Et conclut par ce terrible aveu : Yet we were wrong, terribly wrong, we owe it to future generations to explain why » reconnaissant complètement leur faute qu’il faudra expliquer aux générations futures.

Triste bilan 
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Nous sortons un peu sonnés par la visite, les explications écoutées sur les audio guides et les nombreuses photos prises à l’époque par les correspondants de guerre pour la revue LIFE.

Un repas pris au calme dans ce quartier résidentiel nous remet dans une réalité plus sereine…et partons dans la foulée visiter le palais de la réunification afin de conclure l’histoire sur du positif.

Palais historique de la réunification  

Construit en 1868 pour le gouvernement colonial, il devient en 1956 le palais présidentiel.

Fondé en 1955 dans le district 1, c’était auparavant le palais de l’Indépendance. Le bâtiment est lourdement endommagé suite à un attentat visant à assassiner le président. Il est alors démoli et reconstruit. Jusqu’en 1975, il reste le palais présidentiel. Reconverti en site historique à la fin de la guerre, on peut y voir les salles de réception et le bureau de l’ancien président.

Il est actuellement utilisé pour des rencontres diplomatiques et des réunions officielles.

Mercredi 23 février

Journée plus légère aujourd’hui : nous partons visiter le musée des Beaux Arts, longer le bord du fleuve, voir l’hôtel de ville et déjeuner au marché central.

La circulation est toujours dingue, nous comprenons qu’il faut rester dans le « flow » et se faufiler comme un poisson dans l’eau. Plus facile à dire qu’à faire, nous sommes pratiquement les seuls cyclistes. Traverser une route à pied est un exercice de kamikaze, c’est flippant de se faufiler entre les scooters qui ne ralentissent pas… et bien trop risqué de freiner cette foule.

Les sites historiques se trouvent heureusement dans des rues plus calmes et notre hôtel idéalement situé ne nécessite pas de trop grandes distances.

Le musée des beaux arts n’a rien de comparable à nos splendides musées occidentaux mais c’est toujours un moment que j’aime … et au frais.

Musée des beaux Arts de Saïgon  

L’hotel de ville est plutôt photogénique avec ses allées de lotus le précédant et la statue du Hô chi Minh.

Hôtel de Ville  

Nous découvrons des spécialités locales au marché central et achetons cette fois des sacs plastiques plus sophistiqués bleus toujours dans le but de camoufler nos vélos pour ne pas être enquiquinés dans les bus. Le must serons nos sacs Vincita que nous espérons récupérer à Hanoï.

Marché central. Smoothie avocat mangues et un plat spécialité de Hué.

Au retour à l’hôtel, Christian se fait convaincre par Julia de nous emmener visiter China Town et Cholon le lendemain, quartier nettement plus éloigné. Ils me proposent de partir sur le scooter avec Julia, Christian suivra sur son vélo. Je n’aime pas vraiment qu’on décide pour moi,😉 mais ne résiste pas longtemps et finis par accepter. Pédaler dans cette foule avec 35 degrés n’est pas une partie de plaisir !

Rendez-vous est pris dès 8 h le matin.

Après quelques jours ici nous prenons nos marques pour éviter de plonger dans la rue Bui Vien infernale du soir. Soit nous grignotons un dîner à l’abri dans notre chambre, soit nous nous faufilons dans les petites rues étroites et sombres habitées qui débouchent sur d’autres plus animées. . La vie y est étonnante, les minuscules habitations sont ouvertes sur la rue. Les habitants du quartier cuisinent, mangent à toute heure devant leurs maisonnettes sur des petites tables basses, sont vautrés sur le carrelage de la pièce principale, regardent la télé ou leurs smartphones.

Quartier de notre hôtel. Nous achetons tous les jours des mangues à cette dame juste  en face de l’entrée.
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Jeudi 23 février

8 h : Julia arrive au moment où nous descendons. Une longue journée en perspective pour elle, nous faire visiter China Town son quartier et Cholon puis enchaîner son travail dès 16 h jusqu’à 22 heures comme tous les jours dimanche compris.

Je suis en confiance sur son scooter, elle ne roule pas vite. Christian nous suit sur son vélo. Pendant notre trajet, un gros boum, une jeune fille en scooter percute un bus, c’est choquant mais heureusement ça n’a pas paru grave …

Départ pour le quartier de Cholon  

Nous nous arrêtons en passant par l’église Francois Xavier, église du prêtre Francois Xavier Tam Assou. Même si une majorité de vietnamiens pratiquent une religion traditionnelle comme le culte des ancêtres, nombreux sont boudhistes, catholiques, une minorité protestante, musulmane et d’autres religions.

Église Francois Xavier  

Une demi heure plus tard nous arrivons au marché Bihn Tay de Cholon, fondé en 1928 durant l’occupation française. C’est essentiellement un marché de grossiste chinois avec ses 2358 stands d’articles pour la maison, vêtements, chaussures… les acheteurs viennent de tous les coins du pays.

A droite la tante de Julia qui vend des articles de papeterie  

Son fondateur, Quach Dam, riche chinois négociant en riz surnommé roi du commerce et devenu protecteur du lieu. S’y prosterner pourrai aider à s’enrichir…😉 Julia tente… Le quartier de Cholon qui signifiait en vietnamien « Grand marché » servit de décor au film « l’Amant » de Jean Jacques Annaud sorti en 1992, adaptation du roman de Marguerite Yourcenar.

En plein milieu du marché  

Nous goûtons à des bananes cuites et lait de coco qu’une petite dame prépare dans un parking de cyclomoteurs, celui où Christian a justement confié son vélo.

Un délicieux petit en-cas du matin … 

Et partons ensuite sur un autre marché beaucoup plus petit où les locaux viennent acheter de quoi cuisiner. Julia nous emmène cette fois sur un stand de raviolis chinois (Bánh Gôi) qu’elle semble bien connaître. Je suis toujours effarée quand les motos se faufilent entre les stands exigus, personne ne bronche. Julia ralentit pour donner quelques billets à un moine, Christian l’imite.

Encas avant le déjeuner, les vietnamiens mangent à toute heure … 

Les derniers stop se terminent par des visites du temple taoïste de Thien Hau de Cholon appelé aussi le temple de la Dame céleste et le Guān Di Temple, temple bouddhiste.

Le  temple de la dame Céleste à Cholon 
Des endroits mystiques et sereins à l’abri du tumulte  

Et avant de partir déjeuner pour de bon cette fois, Julia nous emmène découvrir le « Saïgon square shopping center » où je déniche deux petits hauts à manches, plus adaptés pour le Vietnam.

Nous sympathisons le temps d’un repas avec un couple germano vietnamien’ de Stuttgart .

Cette journée passée avec Julia nous a permis de mieux nous connaître. Son petit ami danois l’a quittée au début du Covid. A 44 ans, elle vit dans une petite maison avec ses parents et un de ses frères. Il sont 6 enfants. Son père, âgé maintenant, était autrefois conducteur de cyclopousse. Sa maman vendait des fruits. Ils ne touchent pas de retraite à 73 et plus de 80 ans. Sa mère continue à cuisiner et vendre ses petits plats, la solidarité familiale fait le reste. Tout la famille s’est cotisée pour permettre à son papa de se faire opérer suite à des problèmes de santé. La pièce principale faisait au départ 2 m2, ils ont réussi à s’agrandir un peu. Les économies de Julia sont parties en fumée pendant les deux années de Covid pour continuer à manger et aider sa famille. Se nourrir est pour tous la priorité.

Elle rêve de vivre autre part… ayant voyagé un peu en Occident. Passer un diplôme pour être prof de yoga par exemple, il lui faut pour cela reconstituer ses économies. La réouverture de l’hôtel ne date que de l’été dernier et Julia y travaille depuis peu.

Vendredi 24 février

Après la journée bien remplie de la veille nous prévoyons aujourd’hui un dernier musée, celui de l’histoire de la ville.

Départ pour notre dernière journée à Saïgon 

Nous partons comme toujours à vélo, et comme toujours les rues sont encombrées de motocyclettes. Je pédale en général derrière « l’homme » qui m’ouvre la route, guidé par l’appli KOMOOT.

Une vieille dame tente de traverser à un des passages piéton qui sont ici purement décoratifs.. Grand seigneur, « l’homme » s’arrête pour laisser passer la dame… stupide réflexe !

Je freine net et le type collé à moi derrière me percute, je me cogne contre ma selle. Heureusement nous roulions tous doucement, et donc plus de peur que de mal… Nous en tirons des leçons et l’homme reconnaissant son erreur m’affirme ne plus jamais s’arrêter pour laisser passer qui que ce soit. Il faut s’y faire, c’est comme ça ici… toujours rester dans le flow !

Le musée de la ville n’est pas passionnant mais il y a toujours quelque chose à découvrir.

Pour compléter l’histoire de Saïgon  

Nous passons aussi un long moment en fin d’après-midi avec Julia puis Kate Duy, c’est notre dernière journée à Saïgon. Kate Duy nous prend en vidéo chaque fois que nous déplions nos vélos, ça l’amuse beaucoup ! .

Comme une grande famille  😍

Samedi 25 février

Un taxi vient nous chercher, nous partons ce matin aux « Hameaux de l’Orient » A 1h 30 de route de Saïgon, une trouvaille repérée par « l’homme » depuis longtemps qu’il a envie de découvrir. La photo de l’énorme piscine, du beau jardin et du calme qui semble se dégager me font envie, ça tombe bien !

Même si j’ai aussi aimé cette semaine infernale, pleine de vie, de sensations, de découvertes et de personnes attachantes !

Bye bye Maka ! Et bye bye le Thien Thu hôtel ! 
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25 février :

Nous quittons (en taxi) le Thien Tu hôtel de Saïgon, Kate Duy, Maka et Julia. Direction « Les hameaux de l’Orient » à 60 km au Nord Ouest de Saïgon.

Marcel et Maï HUYNH, ce couple de vietnamiens a fondé la première chaîne de parapharmacies en France « Euro santé beauté ». Ils vivaient à Reims, sont revenus au Vietnam et ont créé il y a une dizaine d’années ce magnifique resort. « Les Hameaux de l’Orient ».

Le site de 7 hectares est un hâvre de paix et de verdure. Maï, passionnée de fleurs, a conçu le parc et s’occupe du choix des plantations. Des petits pavillons de plein pied sont regroupés autour des étangs où glissent à travers les lotus des cygnes blancs et noirs. Des paons font la course et fanfaronnent, le spectacle est apaisant. Nous sommes à des années lumière de l’ambiance pétaradante de Saïgon !

Les Hameaux de l’Orient  

L’idée de Marcel et Maï est d’en faire un lieu privilégié pour les personnes, disons… pas trop jeunes, même s’il est ouvert à tous ! Il y a peu de monde en ce moment, nous sommes une vingtaine, en majorité des retraités français et quelques asiatiques.

Nos voisins sont d’anciens voyageurs baroudeurs qui veulent passer l’hiver au chaud, comme nous !

A 950€ pour un mois, pension complète et laundry comprise, c’est donné ! Marcel HUYNH, 78 ans, prend soin de ses hôtes, aide à gérer les formalités, au besoin accompagne un malade à l’hôpital de Saïgon…

Bref une idée à garder pour plus tard et une belle découverte ! Le temps passe trop vite, il faut dire que les horaires ne sont pas prévus pour les fêtards… ptit dej à 7 h, déjeuner 12 h et dîner à 18 h. Organisation presque militaire, mais on s’y adapte vite ! Ici on se couche et on se lève tôt avec le soleil …

« The place to be » est l’immense piscine au centre du jardin où l’on papote de tout et de rien. Le restaurant du resort est l’autre lieu de rencontre, Marcel fait son tour de table à chaque repas pour vérifier que tout le monde va bien.

A gauche, Beatrice vit ici en permanence. A droite, concours de chapeaux avec l’homme et nos voisines  😀

Dimanche 26 février

Journée relax, nous en profitons pour travailler sur nos blogs et raconter notre semaine à Saïgon. Et faisons un peu plus connaissance avec nos voisins, Anne et André de Bordeaux, Dany d’Aix, Beatrice d’Annecy. L’animation vient aussi des animaux sur le site, moutons, canards, cygnes, paons… un petit gecko dans la salle de bain s’est fixé sur un mur et a profité que je me brosse les dents pour s’éclipser… par où ??? Mystère🫣

Lundi 27 février

Le site historique de Cu Chi se trouve à une dizaine de km des Hameaux de L’Orient. Pour compléter nos connaissances de l’histoire du Vietnam, nous décidons d’aller visiter cet endroit si particulier à vélo. En partant dès 8 heures, nous éviterons la forte chaleur au moins au départ. (35 degrés en milieu de journée).

Cet immense réseau de galeries souterraines creusées à l’aide d’outils rudimentaires est créé dans les années 1946-48 sous la domination du pouvoir colonial français. Construit en douce dans la jungle tropicale pour ne pas éveiller les soupçons.

Ils sont développés par les Viêt-cong (résistants communistes du Vietnam) et les paysans pendant la guerre du Vietnam dans les années 1960-70 jusqu’à atteindre atteindre un réseau sous-terrain de 250 km. Les galeries étroites enfouies à une profondeur de 3 à 12 mètres débouchent sur des salles stratégiques, bases de coordination militaires, réserves de nourriture, stock de matériel de guerre, lieu de soin, école, cuisine. L’accès s’y faisait par des minuscules trappes camouflées par des feuillages indétectables par l’armée américaine. Des bouches de ventilation au niveau du sol étaient planquées sous des termitières ou dans des trous cachés aux pieds des arbres. Pour compléter leur défense, les Viêt-cong ont aussi imaginé et fabriqué de nombreux pièges barbares et indétectables…

On peut imaginer la difficulté et le cauchemar de se cacher sous terre parmi les cafards, les rats et les serpents.

Toutes les tentatives de l’armée américaine ont échoué pour anéantir ces réseaux, les soldats américains surnommés «rats des tunnels » n’étaient pas préparés à tous ces pièges. Leurs gabarits plus larges et plus grands leur permettaient difficilement d’y entrer. Creusés dans la terre d’argile très dure à la période sèche, les tunnels ont aussi résisté aux bombardements.

Pour qu’une petite partie de ces tunnels soient visitables maintenant, ils ont été assainis et légèrement agrandis. J’imagine mal comment ça pouvait être encore plus étroit !

• • •

Une quinzaine de km plus tard, nous arrivons sur le site, obligés de garer nos vélos et de continuer à pied le kilomètre restant. Les voitures par contre sont autorisées, cherchez l’erreur…

En route pour les tunnels de Cu Chi 

Un chouïa claustro, j’imagine pouvoir tenter la visite du tunnel numéro 1, réputé le plus facile.

Nous sommes un petit groupe avec un guide. M’engouffrer dans ce trou à peine éclairé m’oppresse dès le départ, je renonce à l’expérience. « L’homme » plein de bravoure, 😉 y rentre fièrement…et en sort un peu moins crânement !

Maquette d’une petite partie des tunnels  

Le groupe de jeunes qui nous accompagne ne recule devant rien. Ils rentrent sans hésiter dans le tunnel numéro 2, le plus étroit. Vu leur réaction à la sortie, je ne regrette rien !

Quelques minutes s’écoulent  entre l’entrée du tunnel et la sortie un peu plus loin… très étroit paraît il et une chauve souris en...

Je me force tout de même à entrer dans un petit tunnel plus loin qui accède à des pièces plus grandes. Ces quelques mètres sous terre me suffisent à réaliser le courage de ces résistants, question de survie sans aucun doute …

Un temple a été créé en commémoration de cette période et des événements qui ont eu lieu sur le site.

Temple sur le site de Cu Chi 

Le retour dans la grosse chaleur de midi est éprouvant… mais bon…après ce que nous venons de voir, relativisons !

Nous retrouvons notre petit paradis de calme et de verdure, nos sympathiques voisins, les animaux charmants et la grande piscine réconfortante !

Mardi 28 février

J’ai 66 ans aujourd’hui. Je me rends à peine compte de cette journée spéciale, si ce ne sont les nombreux messages reçus de la famille et des amis. Et puis dans l’environnement où nous sommes, je me sens presque jeune, 😂 c’est l’avantage !

Journée relax qui passe trop vite… au chaud, dans l’eau…ce qui est toujours miraculeux pour moi, née en plein hiver alsacien ! 🙃

Les Hameaux de l’Orient, en bas à droite avec Marcel 
Petite balade du paon blanc  

Mercredi 1er mars

C’est aujourd’hui et pas un autre jour que nous devons mettre à jour nos passeports et nos visas. Rendez vous à 8 h ce matin, un taxi nous conduit à la frontière du Cambodge, à une trentaine de km des Hameaux.

Arrivés sur place, c’est un peu la jungle, façon de parler, des hommes en uniformes sont partout.

Juste une photo … 

Quatre étapes à franchir : rien n’est clairement indiqué, ou du moins en vietnamien.

A part «Enter, ou exit » il faut deviner !

Sortir du Vietnam, rentrer au Cambodge, prendre un visa obligatoire pour 35€ qui nous servira 5 mn, passer la frontière, sortir du Cambodge, et rentrer au Vietnam. Nous avons acheté le dernier visa pour le Vietnam 25€ directement sur internet. Faut être motivé !

Le tout prend à peine plus d’une demi-heure, nous retrouvons notre taxi. J’éprouve un sentiment de liberté et de légèreté, nous sommes en règle maintenant jusqu’à notre retour.

Le retour aux hameaux est rapide, et profitons encore de notre hâvre de paix, départ prévu en soirée à Nha Trang par un bus de nuit.

Dernière  journée  
Les lotus aux hameaux de l’Orient  

Rendez-vous à Nha Trang pour la suite …😉

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Publié le 7 mars 2023

Mercredi 1 er mars, suite …

18 h : Les vélos soigneusement rangés dans les sacs bleus, nous partons à la gare de bus située au nord de Saïgon. Arrivés bien trop tôt, nous avons le temps d’observer les allées et venues des voyageurs, pas un seul occidental détecté. Personne ne semble comprendre l’anglais, même la destination « Nha Trang » est difficile à prononcer, heureusement, Julia s’était chargée de nous bloquer des places par téléphone.

Nous embarquons dans un gros bus rouge de la compagnie réputée FUTA avec nos vélos indétectables dans leur sacs.

Obligation d’enlever nos chaussures, on a l’habitude maintenant… à mettre dans un sac en plastique fourni à l’entrée.

Nous disposons chacun d’une couchette surélevée isolée par un rideau sur laquelle nous pouvons nous allonger. Il est 21h, et comprenons vite que la nuit sera bien chaotique entre les secousses et les coups de Klaxons incessants du chauffeur qui se faufile entre les voitures et les scooters.

Bus de nuit pour Nha Trang  

Le bus fait une halte environ deux heures après le départ. Un panier de mules en plastiques est prévu à la sortie, bonne idée sauf que nous avons nos chaussures à la main.

Un autre stop à 4 h du matin. Zut, je m’étais enfin endormie, nous sortons donc pied nus. Le chauffeur a oublié de préparer le panier de mules, obligée de retourner chercher mes chaussures dans le bus, ce qui est périlleux vu l’étroitesse des allées et que tout le monde en sort. «L’homme » ne se formalise pas, il pique tout simplement les mules du chauffeur ! 😂

Jeudi 2 mars

Après quelques rares moments de sommeil, nous arrivons un peu avant 6 h du matin dans la banlieue de Nha Trang. Un chauffeur veut nous emmener en taxi dans le centre-ville, « l’homme » veut y aller à vélo. Complètement dans le sac, l’idée ne m’emballe pas, heureusement, quelqu’un vient nous prévenir qu’une petite navette gratuite peut nous y déposer. Ça nous met d’accord.

Et heureusement nous avons réservé nos nuits dans l’Ibis Styles, où nous avons demandé un Check in matinal. Après un petit déjeuner copieux, une douche bienfaisante, nous savourons le calme et le confort dès 9 h du matin. Nous sommes complètement patraques après notre nuit presque blanche.

Arrivée à notre hôtel  

NHA TRANG est située sur la côte à 450 km environ au nord de Saïgon. Nous aurions préféré passer quelques jours dans un endroit réputé plus charmant comme MUI NE où nous avions déjà réservé un resort, puis annulé. Ayant dû « traîner » dans le Sud pour y renouveler nos visas, nous devons maintenant compter les jours pour chaque étape jusqu’à notre retour. Et pour éviter de trop nous éloigner de notre axe, on se dit que Nha Trang, la ville balnéaire réputée fera l’affaire pour 2-3 jours avant de rejoindre Hoi An.

Arrivés à Nha Trang, la première chose qui nous frappe est l’impression de fraîcheur, presque 10 degrés de moins qu’ à Saïgon. Un vent soutenu souffle cette première journée. C’est déroutant mais ça fait plutôt du bien.

Notre chambre au 15ème étage nous offre une vue sur la mer, un spectacle agité dont je ne me lasse pas…

Vue sur la mer de notre chambre  

Nha Trang ne fera sans aucun doute pas partie de notre top 5 du voyage … Le guide du Routard nous avait prévenu, le charme n’opère pas ici. Les russes sont les principaux touristes, même si cette année encore le taux de touristes présents n’excède pas les 20%. Les menus des restaurants sont principalement écrits en vietnamien et en alphabet cyrillique russe. Le guide du routard parle même de « Moscou sur mer »…

Mais la mer est belle et vivante comme en Bretagne, un petit vent souffle en permanence.

Nha Trang est essentiellement touristique avec ses bâtiments hauts, ses nombreux hôtels, salons de massages, restaurants… un tourisme de consommation et non respectueux qui ne nous correspond pas. La bière coule à flots…La ville est plutôt propre, ça circule peu ici. Les larges trottoirs permettent de s’y promener et l’énorme esplanade le long de la plage est plutôt agréable. mais il manque l’authentique, le charmant et la jolie végétation…

Bord de mer à Nha Trang

Vendredi 3, samedi 4 mars

Nous partons à vélo le long de la mer, pour une fois nous pouvons circuler sur des larges trottoirs en guise de piste cyclable, il ne fait pas trop chaud.

Il n’y a pas grand chose à voir ici à part la mer et la plage, mais tout de même …

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Le musée du Docteur Alexandre Yersin nous interpelle. Son histoire m’intéresse.

Ce français né en Suisse en 1863, est à la fois, explorateur, bactériologiste et passionné de géographie. Il a étudié la médecine à Paris avec Louis Pasteur, et s’engage en 1890 comme médecin sur un navire des « messageries maritimes » en partance de Marseille pour Saïgon.

Il débarque en Indochine et entreprend de découvrir la région. La jungle indochinoise est alors réputée sauvage et dangereuse. Pour mieux observer la vie locale, il s’établit dans un petit village habité alors par des pêcheurs, Nha Trang.

En 1892, il s’engage comme médecin de santé coloniale.

En 1894, le gouvernement français l’envoie à Hong Kong dévastée par une épidémie de peste. Yersin emporte avec lui du matériel de laboratoire de Saïgon. Il s’arrange pour prélever des bubons de pesteux décédés pour les analyser dans son laboratoire de fortune. Ses recherches aboutissent, il découvre peu après le bacille responsable de la maladie.

Au même moment, le rôle de la puce du rat dans la transmission de la peste bubonique est mis en évidence par un autre médecin chercheur, Paul Louis Simond.

Le laboratoire Pasteur, déjà créé à Saïgon en 1891, était orienté vers le traitement de maladies infectieuses, paludisme, variole, dysenterie et les morsures de serpent.

En 1895, Yersin crée une antenne de l’institut Pasteur à Nha Trang afin de lui permettre ses recherches sur un vaccin anti pesteux.

Il est envoyé à nouveau en mission en Chine où une nouvelle épidémie se déclare. Yersin y teste son sérum qu’il tente de perfectionner, n’étant pas assez efficace. Pour financer le coût de ses recherches, il se lance dans la culture de l’hevea, dont le caoutchouc sera acheté par Michelin. Il fait produire aussi le quinquina servant à fournir la quinine qui servira à traiter le paludisme. Dans la foulée, il fait développer aussi toutes sortes de cultures autour de la petite ville de Dalat qu’il fonde avec Paul Doumer, le gouverneur général de l’Indochine. Dalat, encore aujourd’hui réputée pour ces cultures, est devenue une station de villégiature ou d’anciennes maisons coloniales subsistent encore. (Nous avions hésité à y aller, mais trop excentrée et cela demandait encore de nombreuses heures de bus).

En 1902, Yersin fonde L’ECOLE de médecine de Hanoï devenue depuis l’université de médecine de Hanoï.

Alexandre Yersin à Nha Trang  

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Les tours Cham de Po Nagar ( nom de la déesse à qui il est dédié) à Nha Trang font partie des sites archéologiques classées au patrimoine national. En 748, le temple est bâti sur une colline au dessus de la ville habitée à l’époque par le peuple Cham. En 1906, des travaux de restauration sont réalisés. Les tours de briques rouges sont un mystère de longévité …

Les tours Cham 

Et le grand bouddha blanc fait partie du pèlerinage de Nha Trang…et au retour la cathédrale mais qui n’ouvre qu’à 14 h.

Bouddha et cathédrale. 

Dimanche 5 mars

Une dernière journée tranquille… Ce soir nous prenons le train de nuit pour DA NANG à 400 km plus au nord. En France, c’est l’affaire de deux heures en TGV.

Onze heures de voyage sont prévues pour cette distance, le train est d’une autre époque. Les vélos bien emballés dans leurs sacs, nous partons pour la gare. C’est notre premier expérience ferroviaire au Vietnam, nos repères habituels n’ont plus rien à voir. J’imaginais une grande gare et voyais mal comment y transporter tous nos sacs sans roulettes.

La gare est toute petite mais bien encombrée de voyageurs. Mais comme c’est d’une autre époque, un porteur s’occupe de nous dès la descente du taxi. Il ficelle notre barda sur un chariot et nous fait patienter jusqu’à l’annonce de notre train. (en vietnamien). Sans se formaliser, il nous indique de passer devant tout le monde, personne ne contrôle nos billets….

Notre train à droite

Aucune indication n’est prévue en anglais pour nous guider. Le train semble être sur la voie en face qu’il suffit de traverser et ne comprenons pas grand chose à l’organisation. Mais comme une seule ligne ferroviaire relie le Sud du Nord, il y a peu de chance de se tromper, les trains ne viennent pas dans tous les sens…

Le porteur dépose nos sacs dans la cabine. Un petit compartiment avec 4 couchettes superposées, c’est ce qui a de plus confortable dans ce train. Certains voyagent dans des compartiments à 6 couchettes, d’autres assis sur des banquettes. Nous ne sommes que tous les deux au départ, c’est cosy avec des oreillers et des couvertures. Des vendeurs ambulants se faufilent devant les cabines, « l’homme » revient fièrement avec un épis de maïs et des pop-corn, j’attends un petits sandwich croustillant qui va arriver un peu plus tard. La vendeuse en profite pour compter longuement ses billets, assise sur ma banquette… c’est convivial 😉

Il fait nuit quand le train démarre dans un roulis régulier… je me plonge un bon moment dans ma passionnante lecture « le courrier de Saïgon » d’Erwan Bergot. La nuit est interrompue par les 12 arrêts du train. Dans la nuit, un Vietnamien en uniforme vient constater que nous ne sommes que deux. A peine plus tard, l’ombre d’un vietnamien s’engouffre et grimpe sur la couchette du haut. Je ne verrai que ses chaussures par terre au petit matin.

Le train arrive avec un peu d’avance, le contrôleur vient nous prévenir… la navette envoyée par l’hôtel nous emmène à Hoï An. Je suis une fois de plus un peu KO par la nuit et le manque de sommeil…. « L’homme » me répète à plusieurs reprises qu’il a parfaitement dormi et qu’il est en pleine forme ! 😏😬

Arrivés au petit matin à Hoï An dans notre hôtel  

Comme il n’est que 7 heures 30 du matin, notre chambre n’est pas encore prête. L’hôtel nous offre le petit déjeuner en contre partie, ce qui est plutôt un bon début !!! 😋

Nous prévoyons de rester quelques jours ici à Hoï An, c’était un de nos « coup de cœur » en mars 2020 !

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Publié le 13 mars 2023

Mars 2020 :

Cette petite ville touristique du centre Vietnam, a fait partie de nos coups de cœur en mars 2020. Nous étions venus de Siem Reap au Cambodge à l’aéroport de DA NANG, à 40 km de Hoï An

La « Old Lane homestay » venait d’ouvrir depuis peu, chez THUY ET TUAN. Une sympathie mutuelle s’était crée, mais le Covid arrivait à grands pas. L’ambiance de la ville déclinait de jour en jour, les nombreuses boutiques, restaurants et hôtels fermaient au fur et à mesure… nous y étions restés une dizaine de jours. Les autorités demandaient aux hôtels de fermer, nous étions leurs derniers clients, et en sommes partis le cœur gros. Thuy et Tuan n’ont jamais re ouvert la « Old Lane homestay » et sont restés définitivement à Saïgon. La sœur de Thuy vit seule maintenant dans cette grande maison familiale.

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Les 6, 7, 8 mars 2023 :

Changement d’hôtel donc cette fois ci, nous avons choisi le TNT VILLA. Un petit hôtel charmant avec une piscine nichée en plein milieu.

Histoire de HOI AN : Au 16 ème siecle, les lanternes apparaissent à Hoï An avec les immigrés chinois.

XA DUONG, le précurseur, les fabriquait pour des spectacles traditionnels. L’activité a perduré et la technique artisanale se transmet depuis des centaines d’années. C’est devenu la particularité de la ville, il y en a partout, de toutes les tailles et de toutes sortes de tissus. La multitude de lampions est allumée le soir, ç’est féerique !

La rivière THU BON en plein centre de la vieille ville rajoute du charme à l’ensemble avec ses petites barques qui emmènent les touristes la nuit tombée pour y déposer sur l’eau des petite lanternes en papier. Au 15ème sièclé, Hoi An (autrefois appel FAIFO) est un gros carrefour commercial. Des commerçants arrivent de Chine, du Japon, d’Indonésie, des Philippines …c’est à cette époque qu’a été construit le célèbre pont Japonais, reliant le quartier chinois du quartier japonais, devenu l’emblème de la ville.

Hoï an au bord de la rivière  Thu Bon 

Les nombreux bâtiments anciens sont issus de ce mélange de culture, les façades colorées sont principalement jaunes, couleur prisée des vietnamiens, liée pour eux au luxe, à la chance et à la richesse.

Même le moisi sur les façades est esthétique, jaune et vert c’est plutôt harmonieux et ça ajoute un caractère supplémentaire ! 😉

Hoi An : en haut à droite, le vieux pont japonais

Hoï An est beaucoup plus animée qu’en 2020 et comme nous l’a expliqué ce matin une commerçante, les touristes sont aussi nombreux qu’avant le Covid mais sont frileux dans leurs dépenses. Les locaux nous expliquent les galères de ces deux dernières années, la plupart ont dépensé leurs économies et ont du se reconvertir pour subvenir à leurs besoins. C’est que nous entendons tout au long de notre voyage, Thaïlande, Cambodge, Vietnam …

Même si Hoï An est très touristique, le charme opère avec autant de couleurs et de beauté. Des femmes portent l’áo dái, cette robe traditionnelle portée surtout lors des cérémonies. Un pantalon long et large, souvent blanc sur lequel est superposé une tunique très près du corps, un col Mao et des manches longues.

Alors Hoï An c’est à la fois le charme de Venise et de Kaysersberg en Alsace !

Nos restaurants favoris sont toujours là, « le Morning Glory » et le « Vy’s Market » .

Le « morning glory, » et le Vy’s Market , plusieurs restaurants du même propriétaire, tous aussi bons !  

En 15 mn à vélo par la campagne, nous arrivons sur la grande plage de An Bang. La mer est assez agitée mais bien moins froide qu’en Bretagne.

En partant à la plage , nous croisons de buffles.

Les bars de plage et les restaurants se succèdent, nous retrouvons avec plaisir le SOUL KITCHEN à l’ambiance cosy dont les vibrations positives s’échappent au son d’une bonne musique.🎼

Les palmiers ont un peu souffert des typhons de l’hiver. Hoï An an subit tous les ans de fortes pluies et des inondations dans la ville.

Plage de An Bang
Au Soul  Kitchen face à la mer, avec un thé gingembre, citron  miel 😋

Hoï An est aussi réputée pour ces tailleurs qui cousent des vêtements sur mesure en 1 ou 2 jours. C’est comme les lampions, il y en a partout ! Plus de 400 parait-il …Les habits sont fabriqués dans des petits ateliers à deux pas des boutiques.

En voulant faire réparer un accroc sur un de mes pantalons, j’ai craqué pour la confection d’un ensemble pantalon et top …bleu et rose fleuri, on ne se refait pas !🤣

La vendeuse qui tient la boutique n’était pas insistante mais délicate … une qualité rare ici qui fonctionne !!

Jeudi 9 mars

Christian a réservé une sortie guidée à vélo pour la journée. 25 km dans la campagne pour découvrir les paysages, la vie locale et l’artisanat.

8 h : rendez-vous est donné à l’agence tenue par un français marié à une vietnamienne.

Lola, (le prénom occidental de notre petite guide vietnamienne) nous accueille avec beaucoup d’enthousiasme et un grand sourire. Elle a la carrure d’une enfant, 1,45m et 35 kg, mais une grande force physique et mentale ! 💪

Nous sommes tous les deux avec Loïc, un breton qui vit près d’Aix. Nous troquons nos Brompton pour ceux de l’agence, plus lourds et plus adaptés au terrain de campagne.

Un petit bateau bruyant nous dépose sur la première île. Nous longeons les rizières verdoyantes et les villages tranquilles, passons sur des ponts, et atteignons une autre île sur une barque. Les petites routes calmes sont bordées de cultures : cacahuètes, cornichons vietnamiens, joncs…

Le pneu du vélo de Loïc éclate, il faut dire que les chemins sont caillouteux et chaotiques…mais Lola a tout prévu et a une nouvelle chambre à air dans son sac. Sa technique est efficace, elle répare rapidement le pneu.

En 15 mn c’est réparé ! 

La culture du riz n’a pas de secret pour Lola. Originaire d’un petit village du nord du Vietnam, elle aidait dès 8 ans ses parents à cultiver le riz.

Un travail fastidieux qui se faisait à l’époque à la main : labourer à l’aide d’un buffle, semer le riz, le récolter, séparer la cosse de la graine… et comme elle nous dit, maintenant le « buffle chinois » (tracteur 😂) a allégé la tâche.

Elle nous explique aussi que selon le climat, les récoltes ne sont pas les mêmes : au nord à Sapa par exemple une seule récolte est possible par an, au centre, deux récoltes, et trois au sud dans le delta du Mekong. Question de climat. Quand le riz atteint la maturité il faut le récolter au plus vite, sinon une bonne partie est mangée par les rats.

Le papa de Lola, paysan et passionné de livres, a encouragé ses deux filles à faire des études. Lola parle bien l’anglais et parfaitement le français. Elle nomme certains chemins caillouteux « Paris-Roubaix » et nous lance des « en voiture Simone » pour la suivre ! Simone, ton prénom est célèbre !!! 🤩

Après un copieux déjeuner chez une famille locale, poisson à l’ananas, riz, liserons d’eau et mangues, nous visitons leur maison traditionnelle.

C’est vite vu : une pièce à l’avant de la maison avec une grande table en bois recouverte d’une natte en bambou pour monsieur, au centre, une pièce réservée pour le culte des ancêtres, à droite une pièce sans fenêtre pour madame, sommaire aussi.

Dans un coin de la pièce se trouve une grosse jarre en verre. Remplie d’alcool de riz et d’un énorme cobra bien conservé, aux vertus aphrodisiaques. En y rajoutant des scorpions, tortues ou autres petites bestioles, l’élixir serai encore plus efficace. Faut y croire !

A gauche, la bombe devenue vase, au centre, un cobra conservé dans de l’acool de riz. 
L’autel des ancêtres. La table sert pour les offrandes, les repas sont pris dans la cuisine attenante. 

Finalement ce sont les ancêtres les plus gâtés… une table est prévue pour y déposer les offrandes, des fleurs et des décorations. Ici rien ne se perd, une ancienne bombe de l’armée française est reconvertie en vase…fallait y penser 🧐

La culture des ancêtres est une tradition très ancrée qui continue à se transmettre. On leur donne presque plus d’importance que les vivants, ou du moins plus d’égards. Nombreuses sont les familles dans ces petits villages qui se cotisent pour fabriquer un temple familial.

Il faut d’abord acheter un grand terrain, construire le temple et toutes les décorations qui s’en suivent …. D’année en année, le temple s’améliore. Le fils le plus ancien de la famille élargie organise le rassemblement de tous les membres au moins deux fois par an. Des offrandes généreuses doivent être déposées, fruits, gâteaux … qui seront partagées à la fin du repas.

Mais aussi des offrandes plus étranges : vêtements, voitures de luxe, maison, iPad, iPhone, bijoux, billets, le tout imprimé sur des feuilles de papier. Tout ça est brulé à la fin pour les envoyer aux ancêtres afin qu’ils ne manquent de rien, en ayant pris soin au préalable d’y mettre un nom et une adresse… faudrai pas que ça arrive chez un voisin ! 😏

 Un Temple familial  dans un petit village 

Ces temples un peu luxueux contrastent avec les habitations sommaires de la famille. Un choix qui m’échappe !

Un couple voisin vit du tissage traditionnel de nattes en joncs. Les tiges sont teintes et assemblées manuellement avec un métier à tisser. Ces nattes servent essentiellement de « matelas » posés sur les lits en bois, les vietnamiens sont convaincus que plus le couchage est dur, meilleur c’est pour le dos. Les nattes servent aussi de tapis, c’est joli en tous cas.

Nous visitons un petit atelier d’alcool de riz, cette boisson qui fait partie de la culture vietnamienne. Un kg de riz donne un litre d’alcool, c’est à peine plus cher qu’une bouteille d’eau, 25000 dôngs le litre, soit un peu moins d’un euro. La fabrication artisanale et familiale n’est ni autorisée ni interdite…nous y goûtons du bout des lèvres… un vrai tort boyau !

Un spécialiste de la fabrication d’alcool de riz 

Des cochons font partie du décor, leur bouse sert de combustible pour la fabrication de l’alcool. On leur donne à manger les cosses de riz fermentées dont il reste forcément un peu d’alcool. Ça donne des cochons tout roses et euphoriques et le goût de la viande doit avoir un petit plus ! Ingénieux !

J’ai remarqué le pied en plastique du monsieur fabricant d’alcool de riz. Christian pose la question à Lola : il a sauté sur une mine après la guerre. Il y en a malheureusement beaucoup comme ça !

Un monsieur de 85 ans est un des derniers fabricants de ces « bateaux -paniers » en bambou . Encore un travail qui demande un savoir faire complexe. Une fois de plus la bouse de vache est récupérée pour combler les trous entre les lattes de bambou. Mais heureusement c’est collé à la résine et verni ensuite pour être étanche. Ces bateaux-paniers servent de chaloupes d’appoint et surtout pour des embarcations de sauvetage lors des inondations. Même si tout est prévu au préalable pour monter à l’étage ou sur le toit ce qui est précieux, les gens, les animaux et la nourriture.

Lola nous explique la façon de s’y poser et de ramer et nous propose de tester. Comme je n’ai pas le pied marin, l’homme s’y colle, avec la survoltée « Sexy lady »🤣 de 71 ans.

 Les bateaux paniers et sexy lady ! 

Un stop chez un artisan qui incruste la nacre dans du bois , un travail minutieux qui décore le bois toute en finesse et en nuances. Et pour finir le chantier artisanal d’un bateau en bois.

Outre toutes ces visites, Lola nous a beaucoup parlé de sa vie. Elle est étonnante de lucidité sur le Vietnam, sur les rapports entre hommes et les femmes, sa conception de la vie. Avec une pêche incroyable et un sens de la répartie étonnant !

D’après elle les garçons vietnamiens sont trop couvés par leur mère, ça en fait des hommes peu responsables et plutôt flemmards. Son premier mari était infidèle, elle n’a pas accepté la situation malgré la pression de sa famille et une petite fille en commun et l’a quitté.

Elle s’est remariée depuis, ils ont eu un petit garçon. Sa fille de 9 ans vit chez ses parents près de Hanoï, elle ne la voit que très peu. La distance est trop longue et les quelques jours octroyés de vacances trop rares. C’est une réalité courante ici, les systèmes de garde sont plus rares et la nécessité de travailler pour gagner de l’argent est vitale.

Super Lola !!! 

Vendredi 10 mars :

En partant en fin d’après-midi faire quelques courses, Christian veut dire bonjour à Nhy, la sœur de Thuy qui vit toujours dans notre Old Lane homestay de 2020. Elle est heureuse de le revoir et nous propose avec l’aide de Tuan en vidéo à Saïgon, de venir dîner avec elle à 19h30. L’invitation est inattendue, d’autant plus que dans nos souvenirs, elle ne parle pas anglais.

Nous sommes à l’heure et un peu émus de retrouver l’endroit qui n’a plus rien d’un homestay, la pièce principale s’est vidée de tout l’agencement de l’hotellerie.

Nhy vient de prendre sa retraite et ne sait pas ce qu’elle va faire, retourner à Saïgon auprès de sa sœur ? ou rester à Hoï An dans un environnement plus calme et un meilleur climat ? Elle vient de perdre sa maman de 90 ans, un autel est installé dans la pièce à côté avec sa photo et des offrandes.

Ayant débuté des cours d’anglais nous arrivons à échanger un peu, mais Google Translate installé à la hâte sur nos iPhone nous sauve, avec la voix c’est magique de passer aussi vite du Français au vietnamien et l’inverse.

Dîner chez Nhy, à l’ancienne homestay de Hoi An  

Samedi 11 mars

C’est notre dernier jour, ce soir nous partons à Ninh Binh en train de nuit, 15 heures pour un trajet de 700 km environ.

Journée relax, piscine, un dernier tour à Hoï An, un déjeuner au Morning Glory « végétarien », je fais quelques emplettes souvenir…

A gauche, une annexe du Morning Glory  
Un vélo prêté le temps d’une petite réparation sur le phare de mon Brompton

Ninh Binh sera complètement différent : autre climat, autres paysages, autres ambiances et sans doute autres rencontres …See You ! 😀

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Publié le 19 mars 2023

Samedi 11 (suite)

Arrivés à la Gare de Da Nang, des backpackers occidentaux attendent comme nous le train pour Hanoï. C’est simple, il n’y a qu’une seule voie et par conséquent qu’un seul train. Un contrôleur fait signe aux voyageurs d’y monter une demi-heure avant le départ.

Habitués maintenant, nous avons nos repères, l’installation est vite faite. « L’homme » se réjouit de ses 15 heures de voyage à buller…même topo que le dernier trajet, 4 couchettes superposées, nous sommes seuls dans notre petit compartiment.

Départ à Da Nang pour 15 heures de voyage en train 

18 h 05 : le train part à l’heure. La voie ferrée traverse la ville et le trafic du soir est bloqué par les passages à niveaux. La nuit tombe vite, nous en profitons pour nous plonger dans nos lectures et oublier le bruit et les secousses incessantes.

« L’homme » part à la chasse pour dîner… convaincu qu’on y trouvera quantité de banh mie ou plats de riz appétissants. Rien de tout ça ! Dépité, il revient avec des boites de soupe de nouilles instantanées. La popote est vite faite, un distributeur d’eau bouillante est prévu dans chaque wagon ! Et prévoyante, j’ai des petits cakes et des bananes achetées avant le départ.

Toujours dans la lecture de mon livre passionnant « le courrier de Saïgon » d’Erwan Bergot » je m’évade dans cette saga familiale qui me plonge dans l’histoire de jeunes français arrivés en Indochine dans les années 1900 pour y créer leur vie.

Nous dormons une bonne partie de la nuit dans ce train chaotique. Et cette fois ci pas d’ombre Chinoise surgie au milieu de la nuit…

Dimanche 12 mars

La douce lumière du lever du jour nous réveille dès 6 heures. Les paysages traversés sont un spectacle à travers la vitre…rizières verdoyantes, trafic du matin dans les petites villes …une dame circule avec son chariot dans les couloirs des wagons et nous sert un café.

« L’homme » malin et affamé dégote d’étranges paquets de feuilles brunes acheté à l’arrache à une dame postée à un arrêt du train. Ils sont vendus par 5, nous déroulons une à une les grandes feuilles de bananiers.

Et n’y trouvons pas un riz gluant et une mixture de bananes comme imaginé, mais une masse gluante et noire… Téméraires, nous y goûtons. Ça se mange, légèrement sucré, et totalement inédit…mais un suffira ! Christian file chercher au bordélique « wagon restaurant » le même « instant noodle » de la veille.

Peu avant l’arrivée, la contrôleuse (qui ne contrôle rien d’ailleurs) vient nous prévenir que nous arrivons à Ninh Binh. Notre barda rassemblé, nous nous postons devant la sortie du wagon. Des jeunes vietnamiennes sympathiques nous proposent leur aide pour tout descendre.

La température est bonne. Nous déballons les vélos, Tam Coc est à 6 km, parfait pour une petite balade matinale !

Enfin arrivés à la gare de Ninh Binh !  

Les autres voyageurs ont déjà déserté, il ne reste que nous à la gare à part un couple en attente d’un chauffeur. Ils nous interpellent , intrigués par nos vélos ! Une longue conversation commence, Jaqueline et Ahmad voyagent depuis plus d’un an partout dans le monde. Ils vivent à Long Beach près de Los Angeles aux USA et ont quitté leur appartement avant leur voyage.

Ahmad, la quarantaine, originaire d’Iran a vécu en Allemagne et a émigré aux États Unis. Jaqueline, sa compagne, est américaine avec des ancêtres nippons et hispaniques. Un beau mix de culture ! Et comme ils sont avenants et sympas , nous restons en contact.

Avec Jaqueline et Ahmad 

L’ambiance est calme à Ninh Binh, la petite ville située à 7 km de Tam Coc. Nous roulons tranquillement dans des petites rues et logeons les paisibles rizières.

Au bout du chemin, le Tam Coc Ecofields homes » 

Notre petit resort « Tam Coc Ecofield homes » se trouve au bout d’un chemin lisse en pleine rizière. Deux vietnamiens nonchalants et rondouillards nous accueillent. L’un semblant plus jeune que l’autre fumant sa cigarette en regardant la télé. ( typique de la description des vietnamiens faite par Lola )

Les petits bungalows en bois sont nichés autour d’une piscine à l’avant d’un rocher sombre et imposant . La chambre est grande et confortable et l’ambiance paisible.

Tam Coc est le point central d’où partent les excursions de la baie d’Halong terrestre. Nous nous retrouvons par hasard pour dîner dans le même restaurant que nos deux voisines du resort. Allemandes toutes les deux et mariées chacune, elles ont laissé leurs maris casaniers à la maison et se rencontrées sur un site de voyage pour ne pas voyager seules. Elle font un grand périple de plus de 6 mois dans différents pays d’Asie. Un vrai challenge !!!

Notre petit bungalow à Tam Coc

Lundi 13

Le petit déjeuner est notre sketche du matin. « Tucòng » qui nous avait accueilli et qui connaît quelques mots d’anglais s’avère être le fils du deuxième qui nous paraissait à peine plus âgé … vous me suivez ?

C’est le préposé à la commande du petit déjeuner : et comme tous les matins il se trompe et apporte en partie l’inverse de ce que nous avons demandé. Nous avons donc la « bonne » idée d’écrire en lettres capitales sur un papier nos souhaits… C’ est pire ! On abandonne….🤪

La maman avenante et souriante s’active toute la journée, prépare les petits déjeuners et fait de son mieux pour satisfaire les clients. Son mari est actif dès le matin , après sa petite balade en fumant sa clope, il chante en karaoke devant sa télé.

Nous partons découvrir les paysages environnants. Les routes pour la plupart lisses et bien entretenues sont idéales pour pédaler, peu de circulation, nombreux touristes louent des vélos et envient les nôtres, bien équipés, rétroviseurs, freins qui fonctionnent et éclairage pour la nuit … la température est parfaite, de 22 à 26 degrés…

Les rochers karstiques gris se dressent sur un fond de rizières d’un vert franc d’où s’échappe ça et là un chapeau conique , le « Nòn là » typique du Vietnam . Des paysannes repiquent le riz dans la vase brune, un tableau naturel dont on ne se lasse pas…

Autour de Tam Coc  

Nous retrouvons nos nouveaux copains Ahmad et Jaqueline, et déjeunons ensemble à l’embarcadère des bateaux. Nous avons tant de choses à nous raconter, Ahmad est intarissable sur ses anecdotes de voyages, il est plus de 16 h quand nous sortons de table.

Comme il est trop tard pour faire une longue sortie sur la rivière, nous filons sur le site de Mua Caves, 500 marches à gravir sur des gros rochers pour admirer une vue plongeante sur ce paysage hors norme.

Restaurant de l’embarcadère à 12 km de Tam Coc.  
Il faut reconnaître que c’es tenues sont plus photogéniques que le «  short casquette, tee shirt  » 

Plus nous grimpons, plus la vue est époustouflante. Les vietnamiens aiment pour l’occasion porter des vêtements traditionnels, qu’ils peuvent acheter dans les boutiques en bas du site.

Mua Caves 

La nuit tombe quand nous redescendons, heureusement « l’homme » a fait réparer le phare arrière de mon vélo à Hoï An !

Mardi 14

Cette fois-ci nous partons en matinée pour notre sortie en barque, trois heures prévues sur un petit bateau. C’est une des sorties incontournables à Tam Coc, mais bien organisé. Les barques sont prévues pour 4 personnes plus la dame qui rame et qui doit avoir de sacrés biscottos !

Mat et Val (Mathilde et Valentin) de Poitiers font le tour avec nous. Ils sont jeunes et sympas. A 24 ans, Mat a déjà visité de nombreux pays lointains. Nous parlons bien sûr de voyages et de nos expériences communes mais aussi de leur travail qu’ils aiment même s’il est payé trop chichement. Tous les deux sont infirmiers psychiatriques pour des adolescents. Un métier qui vient en écho à un article lu le matin même dans OF (Ouest France) sur la santé mentale des ados.

Sur la rivière à travers les rizières, les rochers et les temples . 

Les paysages sont apaisants, nous nous accroupissons sous le passage des stalactites dans les grottes. Une jolie et ancienne pagode est nichée au milieu de nulle part .

trois heures qui  s’écoulent tranquillement …
Ancienne pagode sur la rivière  

Et pour la quatrième fois nous retrouvons par hasard un couple dont nous avions fait connaissance dans notre hôtel de Hoï An. Marie et Philippe, bretons émigrés à Perpignan, font à peu près les mêmes itinéraires que nous au Vietnam en plus rapide.

Marie et Philippe de Perpignan  

Mercredi 15 mars Journée relax, balade dans le centre de Tam Coc, piscine, blog et aquarelle

« Charlotte » c’est le surnom que nous donnons à la dame qui s’occupe de toute la partie ménage, jardin et entretien piscine. Elle porte en permanence une charlotte sur la tête…et nous aime bien, Christian fait le pitre avec elle ». Aucun échange possible sinon des gestes et des mimiques, elle continue à nous parler en vietnamien.

Tal Coc ecofields homes  
Tucòng  et Charlotte  
Des petites aquarelles en souvenir de Hoï An. 

Deux nouveaux voisins arrivent à côté de notre bungalow, Steve et Diana sont anglais, sympas et enthousiastes !

Steve et Diana  

Un dernier dîner partagé avec Ahmad, nous avons tant de choses à nous raconter ! Après leur long périple, ils vont se réinstaller quelque part. Ahmad est prof d’université et Jaqueline travaille dans l’environnement. Le choix est large d’un continent à l’autre, Nouvelle Zélande, Australie, Açores ou bien rester aux États Unis. Ils sont particulièrement fans des Acores et de ses beaux paysages sauvages, Ahmad trouve la situation idéale pour voyager d’un pays à l’autre. Il va falloir qu’on découvre cet endroit !

Mais ils vont découvrir avant l’Ouzbékistan. Une très belle rencontre de deux personnalités très différentes et complètementaires, Jaqueline douce et posée, Ahmad exubérant et enthousiaste !

Jeudi 16 mars

Aujourd’hui est notre dernier jour à Tam Coc, nous voulons profiter du calme de cet endroit avant d’aller à Hanoï pour deux jours, d’où nous repartirons pour Mai Chau .

Juste un tour à vélo pour revoir les jolies rizières environnantes sous le soleil et le site de « Bich Dong Pagoda », une ancienne pagode installée à flanc de montagne.

Bich Dong Pagoda  

Nous rencontrons un jeune couple sympa, Fahra et Jeremy. Originaires de Franche Comté, ils sont tous les deux titulaires dans l’enseignement. Fahra prof des écoles, Jeremy prof de sport. Ils se portent volontaires pour enseigner à l’étranger, ont été mutés à Bahrein et viennent juste de repartir du Caire. Mieux payés en statut d’expatriés, ils ont les vacances scolaires et se sont mis en arrêt le temps d’un grand voyage. Arrivés au Japon, ils sont retournés dans cette partie d’Asie, et vont continuer en Inde. Leur prochaine affectation pourrai être Dubaï ou les Seychelles …

Encore des passionnés de voyage, Farah et Jeremy  

Toutes ces couples rencontrés nous donnent une autre façon de voir et de construire sa vie différemment. Ils ont envie de découvrir d’autres paysages, d’autres cultures, d’autres manières de vivre, de se nourrir ou de travailler. Le télétravail par exemple, sans doute depuis le Covid est de plus en plus utilisé et d’après nombreux voyageurs actifs, une solution pour s’octroyer quelques mois ailleurs dans un pays lointain. Pour d’autres, ils mettent des sous de côté et profitent d’une année sabbatique, voire plus pour parcourir le monde.

Demain nous prenons un mini van pour Hanoï, nous quittons ce magnifique endroit si paisible… mais nous partons dès dimanche à Mai Chau dans une vallée tranquille pour quelques jours avant de retourner à Hanoi jusqu’à notre retour en France.

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Publié le 21 mars 2023

Vendredi 17 mars

C’est parti pour Hanoï, la capitale, à 2 heures en minibus au nord de Tam Coc. Des jeunes indiens arrivent et sympathisent avec un jeune couple d’americains. Ils sont intarissables et bruyants tout le long du trajet…Le minibus stoppe 30 mn plus tard : changement de véhicule, ce qui implique de sortir et de remettre tous nos sacs, difficilement cette fois-ci avec les gros sacs à dos des backpackers.

Nous sommes dans ce qu’ils appellent une « limousine » . Confortable certes, mais les dossiers sont si hauts que je ne vois rien du paysage. Le chauffeur zélé use de son puissant klaxon pour zigzaguer dans le trafic qui augmente sérieusement à l’entrée de Hanoi. Encore un changement, cette fois nous ne sommes plus que tous les deux dans une petite voiture qui nous déposera à notre hôtel situé dans la vieille ville.

Arrivés à Hanoï 

Christian a eu plusieurs contacts avec les préposés à l’accueil de l’hôtel : David et Jennyfer nous accueillent chaleureusement. Ils sont vietnamiens mais se donnent des prénoms européens pour plus de facilité. La chambre est comme sur les photos, grande et lumineuse.

Nos sacs de voyage pour les vélos envoyés de Bangkok par Gem sont partis comme prévu par Fedex jusqu’à notre hôtel. Christian suit leur acheminement sur internet mais ils sont bloqués à Hanoi à la douane. Il a fallu un certain temps pour comprendre où était le problème. Christian tente de répondre au mieux à leurs demandes, les douaniers sont tatillons et réclament des documents, copies de passeport etc…et nous craignons qu’ils nous réclament encore des frais. Mais ç’est le week-end il faut attendre la semaine prochaine. On espère surtout les récupérer !

Nous déjeunons par conséquent assez tard, un « banh me » dans un petit resto de rue comme il y en a tout au long des trottoirs . Au Vietnam, des mini tabourets en plastique servent à la fois de siège et de table pour manger dans les gargotes, pas de chichi…c’est vite empilé à la fin de la journée pour tout remballer .

Les « banh me » sont un peu l’équivalent de nos sandwichs , une sorte de baguette dans laquelle sont fourrés des légumes crus et des morceaux de viande grillée légèrement épicée. Ils sont préparés sur place au fur et à mesure, le pain chauffé est donc bien croustillant ! Et « l’homme » est ravi du prix , 25000 Dôngs …soit à peine un euro !

En soirée, nous partons à pied sonder l’ambiance en direction du lac Hoan Kiem situé non loin de l’hôtel dans la vieille ville . La nuit commence à tomber. Un peu bougon dès qu’il s’agit de marcher « l’homme » me répète inlassablement que ce serai moins dangereux à vélo . Il est vrai que marcher n’est pas évident sur les rares trottoirs encombrés de cyclomoteurs. Mais je reste ferme, ce soir pas de vélo.

Heureusement parce que nous découvrons que les rues autour du lac sont fermées à la circulation le week-end et que dès 19 h un grand marché de nuit est rapidement installé . Ce qui amène une foule de piétons qui déambule devant les nombreux stands. Le temple de la montagne de Jade situé sur le lac est propice à un moment de calme.

Le pont rouge illuminé pour accéder au temple sur le lac.
Temple de la montagne de Jade sur le lac Hoan Kiem en plein centre de la vieille ville. 

Plus loin, de nombreux locaux sont attablés devant le même plat, sans doute une spécialité locale. Une soupe de riz, des petits morceaux de viande, des os, des herbes et des croûtons.

On cherche à s’attabler, presque tous les petits tabourets sont occupés, exceptés deux. Un couple nous propose de faire « tabouret commun » et selon l’habitude on s’adresse en anglais au premier abord . Mais c’est vite vu, ils sont français, et une fois plus de Perpignan. Arrivés à Hanoï la veille , ils ont déjà quelques tuyaux à nous donner.

Samedi 18 mars

Nous enfourchons nos Brompton pour découvrir la ville de jour. En direction du vieux pont qui borde l’ancienne voie ferrée, nous longeons de jolies fresques murales représentant la vie locale de Hanoï.

Des jolies fresques peintes sous la voie ferrée. 

Des stands de rôtisseries pas ordinaires nous interpellent. Vu que les animaux sont rôtis entiers avec la tête, je perçois très vite, avec un certain dégoût, de quoi il s’agit.

Des stands qui donneraient juste envie de ne plus manger de viande … 

J’essaie d’en savoir plus sur cette coutume : la tradition veut que les chiens, à la campagne servent de gardien pour surveiller le domicile et les élevages quand le maître est absent. Et quand le chien est trop âgé, il finit sa vie dans une casserole comme les buffles, les canards ou les cochons. La tradition date d’une période de famine où manger du chien permettait de se nourrir…Cette tradition perdure, il est précisé qu’actuellement les chiens consommés sont soit d’élevage, soit volés…voir même jusqu’en Thaïlande par des circuits de marché noir…

Je comprends maintenant pourquoi les chiens ne traînent pas dans les rues, où s’il y en a, ils font profil bas…Cette coutume est choquante pour des occidentaux bien sûr, mais comme le fait remarquer Christian on mange bien des cochons, des poussins, des agneaux… pas faux !

Bon, il semble que le gouvernement essaie de faire arrêter cette pratique qui n’est donc pas interdite mais fortement découragée et qui donne une mauvaise image de la ville. Si ce n’était que ça !

Pédaler sur le grand pont rouillé n’était pas mon idée, mais plutôt que de poireauter seule devant ces stands , je choisis de suivre « l’homme ». Alors oui, nous avons pu admirer le fleuve rouge, (qui est brun d’ailleurs), se faire secouer sur la route mal entretenue et eu plein les oreilles des Klaxons incessants…et pas de retour possible, il faut le traverser complètement pour revenir de l’autre côté en sens inverse, après 3 km.

A droite une fresque plus jolie que la réalité  

Une des particularités de Hanoï est cette voie ferrée qui passe en plein centre et si proche des habitations que le train frôle quasiment les habitations à son passage. Nous essaierons d’aller voir de plus près prochainement…

Notre circuit continue en direction d’une vieille maison à visiter, le genre d’endroit que j’aime visiter pour y imaginer la vie de ses habitants... Nous y arrivons à 11 h 55, dommage ça ferme à midi, partie remise…Nous bifurquons en direction du musée des femmes vietnamiennes.

Sur la route … 

Le musée est entièrement dédié aux femmes du pays. On y apprend leurs coutumes du mariage à la naissance de leurs enfants, leur façon de vivre, le courage des femmes résistantes pendant la guerre et leurs actions... De nombreuses photos témoignent aussi de leur travail dans différentes ethnies, de leur croyances, de leurs vêtements…

Un gros travail fourni par les femmes… 

Il est plus que l’heure de s’arrêter pour déjeuner. Un « bun cha » fait l’affaire dans un petit resto de rue. C’est un plat typique, des nouilles de riz, de la viande grillée et légèrement épicée, différentes herbes et salades, de la sauce soja, de l’ail et des piments que nous n’ajoutons pas, sauf pour des sensations fortes !

Difficile de trouver de la place pour nos vélos sur les trottoirs encombrés de cyclomoteurs 



En continuant notre route, nous passons par hasard devant le « CRAFT LINK », boutique d’artisanat de qualité conseillée sur un guide. Un unique mannequin en vitrine porte une jolie tunique en lin rose orangé. Je renonce vu le prix vertigineux : 590 000 dôngs. Mais « l’homme » me fait gentiment remarquer que ça ne fait que 24€. Vu comme ça, je par l’essayer, la taille est parfaite, Youpii


Des petites rues étroites de commerçants trouvées par hasard me donne l’occasion de fouiner, je trouve un joli petit vase jaune.

Ahmad et Jaqueline nous ont prévenu qu’ils sont à Hanoi ce soir. Nous sommes ravis de les revoir et prévoyons de nous retrouver pour dîner dans un restaurant proche de notre hôtel .

Nous montons au premier étage de cette vieille maison par un petit escalier en bois au plafond bas, qui ne pose pas de problème pour moi 😉 …ce restaurant typique et ancien n’est pas touristique, seuls des locaux y sont attablés. On nous observe un peu bizarrement, avec presque l’impression de déranger. On se rend vite compte qu’un seul plat y est servi… tant mieux ça évitera un choix difficile ! Les casseroles grésillent sur les tables voisines, tout le monde se régale.

Notre réchaud arrive, des nouilles, une sauce, des cacahuètes, un gros bol d’herbes inconnues. Des morceaux de quelque chose grillent dans la poêle, Jaqueline à qui nous venons de raconter le stand de chiens du matin est horrifiée à l’idée d’en manger. Mais OUF ! C’est une sorte de poisson 😅 Le plat est une spécialité de Hanoi, le « Cu Cha » .

Encore un dîner ensemble !  

Le serveur très affairé porte curieusement un casque vietnamien sur la tête…un ancien ayant fait la guerre peut être ? Une jeune femme attablée un peu plus loin nous sert d’interprète. On ne sait pas comment nous y prendre, les patrons nous expliquent par gestes qu’il faut tourner la tambouille pour mélanger les herbes au poisson et les faire cuire. Évident !!!

Nous passons une très bonne soirée même si le Cu Cha ne sera pas mon plat favori, nous rions beaucoup et encore plus (discrètement) quand la patronne qui vient de compter ses billets au départ des clients, les coince dans sa bouche pour compter les suivants…

Décidément les vietnamiens ont des pratiques bien différentes des nôtres, c’est aussi ça qui fait le charme des voyages, remettre en question nos idées préconçues… ou disons plutôt, accepter ces différences…

Nous quittons Jaqueline et Ahmad sans doute pour de bon cette fois-ci, après une petite marche en direction du lac. Ils restent quelques jours à Hanoï mais seront déjà partis vers l’Ouzbékistan à notre retour.

Demain matin une navette nous conduit au Maï Chau Ecolodge, à 3 heures de route. Un hôtel un peu plus luxe pour notre dernier séjour dans ce coin de nature peu touristique dans les rizières. Nous renonçons à une escapade dans la Baie d’Halong Maritime, qui selon les avis des voyageurs rencontrés est si touristique et encombrée que ça en perd le charme. Et la Baie d’Halong terrestre nous a déjà donné une belle idée des gros rochers karstiques.

Notre dernière étape sera donc Hanoï avec plein de choses encore à découvrir, jusqu’à notre retour le 30.

En attendant rendez-vous dans les rizières …