Notre dernière journée à Luang Prabang est axée sur le départ, Christian surveille constamment le virement de notre règlement à notre agence en Chine et qui tarde à arriver… Le conseiller de la banque ne répond pas depuis 2-3 jours et maintenant c’est le week-end.
Un dernier tour à vélo dans la ville, nous allons déjeuner au « Banneton » dont les petits plats français sont réputés. L’ambiance est animée et c’est effectivement très bon, nous sommes attablés avec trois jeunes Chinoises sympas.
Dernière journée à Luang Prabang Dimanche 9 mars
Notre voyage sera long aujourd’hui, environ 8 heures pour effectuer le trajet entre Luang Prabang au Laos et la ville de Kunming en Chine. Le tuk tuk nous cherche à l’hotel et nous emmène à la gare, c’est assez loin, il fait frais le matin, la route est poussiéreuse.
Le train est ponctuel, même l’embarquement est affiché à la minute près. Nous sommes une poignée d’occidentaux, la plupart des voyageurs sont asiatiques.
Hall de gare à Luang Prabang, comme un aéroport. Deux heures plus tard, le train s’arrête à Boten la ville frontière. Nous devons TOUS descendre avec nos bagages, passer le contrôle de douane pour sortir du Laos, re scanner tous les sacs puis reprendre nos places dans le train une heure plus tard.
Le train roule à nouveau une dizaine de minutes. Nous sommes à Mohen, la frontière chinoise cette fois. A nouveau tous les passagers du train descendent avec leurs bagages, passent la douane et scannent les sacs. Les formalités accomplies, tout le monde reprend sa place dans le train pour les 5-6 heures restantes jusqu’à Kunming. Et même s’il y a beaucoup de monde, tout se fait dans le calme.
Ces deux étapes passées, il est presque 13h, c’est le moment de déjeuner. De nature prévoyante, j’aurais préféré emporter un sandwich, ou au moins charger par avance l’application de paiement Chinoise Alipay dont se servent les chinois pour presque tous les règlements. Fini les liasses de billets à compter pour la moindre bouteille d’eau. Nous n’avons aucun Yuan (monnaie Chinoise) sur nous. Mais l’homme préfère attendre l’arrivée en Chine pour ces formalités et a gardé dans sa besace nos derniers kips pour le repas.
Sauf que, la frontière passée, personne ne veut de nos kips, ni à la gare ni dans le train. Nous avons juste quelques amandes et un biscuit sec restant à partager et 6 heures de voyage en perspective. Evidemment ça m’agace et me trouve bien stupide de l’écouter…
Une des rares occidentales proche de notre place arrive justement du wagon resto avec un plat chaud odorant.. Christian entame la conversation et surprise, elle est française. Laurine a 23 ans et voyage seule depuis deux ans à travers le monde, avec des allers-retours en France pour se refaire des sous dans des boulots saisonniers. Elle retourne en Chine tant elle aime ce pays. Alors Christian tente le coup de lui demander de nous payer notre repas avec l’application de son iPhone contre un billet de 10 €. Et bien sûr, elle accepte ! La capacité de l’homme à retomber sur ses pieds ….
Arrivée en Chine, des serres à perte de vue ! A l’arrivée à la gare de Kunming, un chauffeur (enfin une conductrice, parce que chauffeuse ça ne se dit pas 🤓) vient nous chercher à la gare située à 45 mn du centre ville. Nous proposons à Laurine de profiter de la voiture.
Notre guide Olivier (nom français qu’il se donne pour ses clients) qui a aidé Christian a préparer le périple en Chine, nous accueille chaleureusement. Un peu fatigués par ces longues heures de voyage, nous voulons installer rapidement avec lui l’application de paiement Alipay.
Christian reste contrarié, le virement en cours pour le solde du paiement à l’Agence n’arrive pas et la banque ne répond pas aux messages, ce qui devient problématique. Mais heureusement Olivier et son boss sont d’une gentillesse et d’une patience remarquables !
Depuis le Laos, Christian tousse de plus en plus, rien d’alarmant pour le moment, un courant d’air suffit à irriter ses bronches délicates. Nous réalisons que la combinaison des courants d’air dus aux ventilateurs, de la poussière des routes en terre et de la fumée des brûlis n’ont rien arrangé. Les agriculteurs laotiens utilisent la technique des brûlis pour défricher les champs entre mars et avril et polluent l'air. Rien de bon pour les bronches.
En voulant acheter un sirop à la pharmacie proche de notre hôtel à Kunming, l’application Alipay installée ne fonctionne pas, décidément ! Olivier nous dépanne et avance les paiements et aussi de quoi dîner dans la chambre. Il est déjà tard.
Rassurant, il nous propose de résoudre ces tracasseries le lendemain, nous devons découvrir la ville avec lui cette première journée. Ensuite il est prévu de nous débrouiller seuls, des chauffeurs nous transporterons pour les trajets à la gare ou les petits trajets plus éloignés dans les villages.
En remontant dans la chambre, on s’amuse de notre effarement devant ce robot qui nous double et prend sa place dans l’ascenseur avec nous. La scène me rappelle la tête de Jacquouille la Fripouille dans le film les Visiteurs et ça nous fait bien rire ! Nous apprenons ensuite que le robot sert à livrer des repas dans les chambres…
Olivier notre guide et le robot étonnant Une chambre fonctionnelle et confortable très bien située et une collation achetée à côté dans une boulangerie raffinée . La nuit est une fois de plus perturbée pour Christian que ses soucis bancaires tracassent de plus en plus. La toux ne s’arrange pas et le paiement du solde n’arrive toujours pas . Mais la découverte du petit déjeuner est désarmante et bluffante de variétés ! Des produits inconnus en pagaille, des appareils étranges comme ce robot contenant du lait de soja chaud.
Petit déjeuner chinois Olivier nous rejoint vers 9 heures comme convenu et nous commençons à résoudre les problèmes de la veille. Notre règlement et Alipay sont toujours bloqués. Nous installons «We Chat » sur nos téléphones pour communiquer avec l’agence, (le whattsapp chinois), et qui peut servir aussi à payer les achats.
Sur les conseils de notre ami Jérôme installé depuis peu avec sa famille à Pékin, nous installons le logiciel VPN « Simple Link » qui nous permet d’accéder à Google, Whattsapp et les sites français. Ce logiciel débloque ce que la Chine bloque.
Nous installons aussi sur nos iPhones le traducteur « Papago » conseillé par Laurine ainsi qu’un outil de navigation « Map’s » pour nous guider dans les rues. Mais le traducteur ne fonctionne pas en dehors du wifi sur mon téléphone malgré notre forfait acheté sur Orange. Et «We Chat » comme « Alipay » restent bloqués. Bref ça ce corse ! Heureusement c’est la première journée et nous sommes avec Olivier qui nous avance gentiment chaque paiement et qui reste confiant !
La découverte des environs proches de notre hôtel nous enthousiasme tout de suite ! La douceur du climat, le grand soleil et 20 degrés, le calme des rues où ne circulent que des véhicules et engins électriques est étonnant pour cette grande ville, tout de même la population de Paris !
L’ambiance est joyeuse et décontractée autour du Lac d’Emeraude. Des chinois s’y retrouvent pour danser dès le matin, pratiquer le taï chi, admirer les oiseaux migrateurs et les écureuils ou juste déambuler dans le magnifique temple boudhiste de Yuantong ( aussi connu sous le nom « temple de la compréhension de toutes choses »), fondé entre 618 et 907 sous la dynastie des Tangs et reconstruit sous les Yuan entre 1276 et 1638)
Et partout dans les rues des fleurs à profusion, azalées, camélias, magnolias, orchidées… et de beaux arbres verts et fleuris.
Kunming, une impression de douceur de vivre Le temple de Yuanton Olivier nous emmène dans un petit restaurant local déjeuner un plat de nouilles et de légumes et je mesure la difficulté que nous aurons à choisir nos repas les prochains jours devant le panneau affiché en caractères chinois.
La conductrice qui nous emmène avec Olivier d’un point à l’autre nous dépose à la gare pour avancer nos billets de train, afin de rester une nuit de moins à Kunming pour profiter d’une nuit supplémentaire dans les villages à suivre…
Nous partons ensuite visiter la vieille ville et ses rues piétonnes puis le marché ou des centaines de stands proposent des aliments étranges. Tout est propre et organisé et ici la viande sur les étals n’est pas envahie par les mouches.
Les produits étranges…Nous découvrons une vieille pharmacie réputée, les médecins consultent à l’étage et fournissent les ordonnances de plantes qui sont ensuite préparées sur place par les pharmaciennes.
La vieille pharmacie Les rues sont longées de jolies maisons à l’architecture typique et toujours cette ambiance douce et joyeuse. J’aime aussi le spectacle du look des jeunes asiatiques qui semblent s’amuser dans leur extravagance. Elles paraissent libres de s’affranchir des codes du « bon goût » dont nous pensons être maîtres en France.
Ambiance douce et joyeuse dans les rues piétonnes de Kunming Christian commence à montrer des signes de fatigue, nous nous promettons de revenir tous les deux explorer plus à fond le lendemain.
Avant de rejoindre l’hôtel, nous achetons aussi des billets pour un spectacle renommé « Dynamic Yunnan ». C’est à 10 mn à pied de notre hôtel. J’ai un doute en achetant les billets, me disant qu’avec sa toux il n’est peut être pas utile de sortir demain soir. Mais Christian insiste et en plus nous choisissons de bonnes places plutôt chères.
Olivier nous montre un petit resto self à côté de notre hôtel où il nous dépanne une fois de plus pour l’achat d’une préparation de pommes de terre, chou et patate douce et du riz sauté que nous dînerons au calme dans la chambre avec les grosses myrtilles achetées au marché.
La toux de l’homme ne s’arrange pas, le virement n’arrive pas et les applis de paiement sont toujours bloquées. Aie !!! aie !!!
Et comme c’est lundi soir et par conséquent en milieu de journée en France, il peut enfin appeler la Société Générale pour régler la situation. Effectivement l’interlocutrice reconnaît le blocage de la carte. Pourquoi ? On ne sait toujours pas… Christian avait bien prévenu la banque que nous allions faire un séjour en Chine. Bref dans trois heures, nous assure t’elle, pas d’inquiétude, tout sera réglé. OUF !!! Effectivement le virement arrive à l’agence et l’appli Alipay débloque. Et entre temps Olivier nous avait échangé des Yuan contre des euros. Même si payer en espèces en Chine fait un peu moyennageux ! 😉
La fatigue et le stress aidants, la toux évolue et la nuit est très agitée.
Le réveil est difficile, Christian se sent épuisé et incapable de manger. Je ne suis pas inquiète particulièrement par sa toux mais davantage par son état d’affaiblissement psychologique et son moral qui baisse. Pour ceux qui le connaissent, ce n’est pas du tout son style, toujours motivé, surtout en voyage, insouciant mais aussi excessif dans sa façon d’agir. C’est l’homme quoi…
Alors je lui propose de commencer une cure d’antibiotiques que j’emporte tous les ans « au cas où » et qu’il voulait mettre à la poubelle avant de partir. Ce qu’il accepte cette fois sans rechigner. J’ai confiance, dans deux jours il ira mieux, mais le hic est que nous avons hier avancé notre départ d’un jour pour la jolie ville de Dali qui promet d’être magnifique.
Petit à petit nous devenons perplexes sur la situation qui nous échappe un peu. Mon idée est de se reposer et d’attendre un jour de plus pour voir comment évolue son état. Mais curieusement une grosse inquiétude s’est installée dans la tête de Christian, ce qui est complètement inhabituel pour lui. Je suggère d’aller prendre un avis médical ce qui lui paraît bien trop compliqué ici.
Il commence à envisager de rentrer en France au plus vite, il y a déjà réfléchi depuis un moment. L’argument tient : nous sommes à Kunming d’où nous devions reprendre notre vol de retour et les deux prochaines semaines nous allons vadrouiller en train, voiture et vélo dans des endroits reculés et montagneux à plus de 2000 mètres d’altitude. Dali, Weishan, Nuodeng, Shaxi, route du thé et des chevaux, Gorges du Saut du Tigre, Montagne du Dragon de Jade, Fleuve du Sable d’or, Vallée du Baoshan, Lijiang, des villages de minorités typiques à la région du Yunnan. Un périple qui promettait d’être époustouflant et passionnant ! Mais voilà, il n’a plus d’énergie et ne se sent pas capable d’aller plus loin.
Christian se réjouissait et attendait tant cette étape, alors mon sentiment est que s’il veut rentrer en France c’est que vraiment il ne va pas bien. Je suggère à nouveau un jour d’observation supplémentaire afin de laisser les antibios agir, il insiste, plutôt demain, il y a de la place dans les deux vols. Alors nous sommes solidaires et après réflexion on se dit que c’est plus sage de rentrer.
Nous sommes bien évidemment déçus de cette tournure que nous n’avions pas imaginé et encore plus de quitter trop vite la Chine qui nous semble passionnante et riche de tant de beautés !
Les heures qui suivent passent vite, échange des billets d’avion malgré la différence de coût, billets de train à modifier, l’appli SNCF fait son bug dans la foulée, et surtout prévenir Olivier de notre départ anticipé. L’agence se montre particulièrement compréhensive et propose de nous rembourser les hôtels et trajets que nous n’avons pas utilisés. Voilà qui allège un peu notre décision.
Je pars acheter seule de quoi déjeuner, l’appetit de Christian est toujours en berne, il me demande des bananes. Ce qui se trouve facilement à chaque coin de rue en Thaïlande ou au Laos mais pas en Chine.
Comme mes applis de navigation et de traduction ne fonctionnent pas hors wifi, je fais quelques captures écran sur mon iPhone avant de partir… et Christian m’envoie une photo de bananes … ça donne une idée !
Mes captures écran pour acheter à manger… simplissime 🤗Je pars dans les rues en prenant des repères visuels pour ne pas me perdre et trouve finalement un stand de smoothies et en commande comme je peux à la mangue et la banane et complète à la boulangerie raffinée de quoi accompagner. Comment différencier un produit sucré d’un produit salé ? Je montre ma capture d’écran et fait fonctionner mon intuition pour le choix.
Mais l’homme ne mange toujours pas… vu son poids ça ne me plait pas…
Je vérifie qu’il prend ses antibios et Olivier lui envoie un message pour lui rappeler de prendre son sirop. La décision de rentrer est prise, ce n’est bien sûr pas facile mais on se dit 150 fois qu’il faut relativiser, que nous avons déjà fait un beau voyage, que la santé est primordiale et bla bla bla… mais quand même !
En soirée, Christian va mieux et arrive à avaler les trois soupes qu’Olivier est allé acheter pour nous au marché, une au riz, une au millet et une spéciale bronches avec des graines bizarres. Il est notre ange gardien. Olivier est retourné aussi à vélo à la gare avec nos passeports se faire rembourser les billets de train échangés la veille ! Décidément ! Les services qu’il nous rend et sa gentillesse sont inimaginables ! Et nous nous sentons bien désolés pour lui de tous ces tracas.
Les billets du spectacle pour le soir ne sont pas remboursables et Christian n’a pas la force d’y aller. Et moi seule non plus. Alors je propose à Laurine rencontrée dans le train de venir m’y accompagner. Ce qu’elle accepte sans hésiter, son auberge de jeunesse est située à un quart d’heure à pied de notre hôtel.
Le spectacle est effectivement grandiose, les costumes et la mise en scène époustouflants mais pour moi le cœur n’y est pas, plutôt triste de ce départ anticipé. Je discute avec elle sur les raisons de son voyage au long cours. Elle m’explique que ses parents ont trop travaillé et qu’ils sont en burn out tous les deux. Que sa génération pense ne pas avoir de retraite, qu’elle s’est sentie prisonnière pendant le confinement du Covid et que les tensions internationales l'inquiètent. Triste constat à 23 ans ! J’essaie de lui insuffler un peu d’optimisme.
Au spectacle « Dynamic Yunnan » avec Laurine Mercredi 12 : nous préparons nos valises facilement, la partie Ko Tao n’étant pas déballée et nous sommes bien rodés !
Vu le grand soleil ce matin, je suggère une balade jusqu’au lac et au parc proche. Nous sommes émus par cette ambiance douce et joyeuse que nous devons quitter, ce qui n’était pas au programme... et une fois de plus on se le répète : il faut relativiser, ce n’est pas grave, une broutille dans une vie et nous reviendrons poursuivre ce voyage dès que possible. Et pensons à tous ceux qui ont des peines légitimes bien plus importantes.
Activités matinales au bord du lac et dans le parc Les vélos électriques sans pédales sont un des moyens les plus utilisés ici, c’est une ambiance totalement différente des grandes villes asiatiques bruyantes, pétaradantes et polluées dont nous avons l’habitude.
Les vitrines débordent de choses attirantes et je fouine dans quelques boutiques de vêtements originaux et colorés. Je déniche vite un petit haut vert émeraude de forme un peu Chinoise en souvenir.
Dans les rues proches de l’hotel La gentille conductrice est ponctuelle, ce qui est important pour les chinois, (et pour moi l’alsacienne) et nous dépose à l’aéroport de Kunming à une demi heure de la ville, la circulation est fluide. Les différentes étapes des contrôles sont scrupuleux, on ne blague pas avec les fonctionnaires chinois. Mon passeport est scruté pendant une dizaine de minutes (et bloque par conséquent la queue derrière nous) par une jeune préposée aux grandes lunettes rondes. On ne sait pas ce qui coince, sans doute mon nom dont les dernières lettres sont supprimées sur le billet, mon nom de jeune fille accolé à mon nom actuel dépasse les cases. Le coup de tampon final nous libère , Ouf !
L’aéroport de Kunming est calme et organisé, des grandes baies laissent percevoir les arbres fleuris, nous nous partageons une dernière soupe typique de nouilles aux champignons étranges, « les nouilles de la traversée du pont ». Le premier vol dure 2 heures 30 pour Bangkok.
Il nous faut ensuite patienter 7 heures à l’aéroport de Bangkok. Je profite pour faire un peu de shopping dans le vaste espace Duty Free pendant que Christian se repose. Il va nettement mieux, nous partons prendre un thé dans un endroit calme et pour rire on se dit même : et si on retournait en Chine ? Deux heures dans l’autre sens et hop c’est reparti… mais bon impossible tout de même de faire demi tour maintenant… et on se dit une fois de plus qu’il faut relativiser…
Le gros Boeing nous ramène en France en 12h30, nous arrivons à dormir et l’arrivée à Paris à 6 h 30 du matin est sans surprise toujours agaçante.
Dernière étape le TGV pour Rennes. Dans le hall c’est comme toujours la pagaille, les annonces sont faites par un individu qui braille « le 8 h 25 pour Montpellier c’est par là » « le 8 h 29 pour Marseille c’est plus loin »
On gèle sur les quais de cette gare moche en plein courant d’air, les voyageurs se pressent de monter pour trouver une place pour les grosses valises… Bienvenue en France !
Mais le réconfort de voir Jean Jacques notre gentil voisin venir nous chercher, nos adorables voisines qui ont déposé des victuailles sur la table de notre cuisine, et au courrier un petit mot d’Andrea notre petite fille qui vient d’apprendre à écrire. Toutes ces attentions font chaud au cœur, on se régale, on déballe, on se réconforte …
Les réconforts à notre arrivée ! Avant de conclure et même si je n’ai pas lu autant de livres consacrés à la Chine que Christian, j’ai un aperçu sur ce pays si souvent critiqué. Alors même oui s’il y a des choses critiquables ici, il faut les placer dans le contexte de l’histoire de ce pays gigantesque de 1 milliard 400 millions d’habitants.
Depuis 30 ans la Chine a explosé. Nous y sommes passés en 1996, les endroits traversés n’avaient rien à voir, je n’ai rien retrouvé de mes vagues souvenirs.
Olivier nous a parlé de l’ascension fulgurante de son pays. Sa famille était pauvre comme la plupart des habitants de son village, sa mère comptait les portions de riz octroyées par le gouvernement pour les repartir dans la semaine. Sa grand mère a eu selon la tradition les pieds bandés, tout cela est heureusement fini. Tous ne peuvent pas poursuivre à l’Université, la sélection est drastique. Il a pu apprendre le français et le parle parfaitement sans jamais être allé en France. Il croise les doigts pour que sa fille unique de 15 ans ait la même chance que lui.
La religion et ses traditions sont toujours très ancrées chez ses parents. A l’occasion des fêtes, quand les plats sont prêts, il passent d’abord devant l’autel réservé à la grand mère défunte depuis quelques années, ce qui fait rouspéter le grand père qui va devoir manger les plats refroidis.
Il n’a pas eu le temps de nous raconter plus, dommage !
En lisant un livre sur la Chine j’y ai aussi relevé quelques éléments intéressants :
Les trois principales religions traditionnelles chinoises sont le Confucianisme, le taoïsme et le boudhisme.
Le Confucianisme : Il y a 2500 ans, Confucius a inventé une philosophie sur la façon de bien vivre ensemble. Il pensait que tout le monde devrait être respectueux et gentil envers les autres. Il pensait aussi que si nous écoutions nos parents, nos enseignants et nos amis, nous pouvons apprendre beaucoup de choses et devenir de meilleures personnes.
Le taoïsme : est plutôt axé sur l’équilibre de vie et l’harmonie avec la nature.
Le bouddhisme : enseigne la paix intérieure et l’éveil spirituel. De beaux principes qui me parlent …
Si la Chine vous intéresse, Christian va developper plus sur son blog qu’il va poster demain : Humbervelo.com
Vendredi 14 :
Christian va beaucoup mieux, nous reprenons doucement nos marques, on se calfeutre pour l’instant dans notre bulle à la maison et écrire cette partie du voyage nous fait grand bien. Oui le récit est long mais nécessaire pour reprendre le cours des choses. Voilà c’est fait, et si vous avez tenu la lecture jusqu’au bout, merci !
Nous repartirons en nous préparant mieux et en tenant compte du fait que nous ne sommes plus si jeunes: davantage anticiper, mieux se protéger… on apprend à tout âge !
En tous cas le goût de découvrir ce pays est encore plus fort maintenant et ne dit-on pas que tout le plaisir est dans l’attente ?
Prenez soin de vous les amis ! Je vous embrasse
Caroline
Avec notre ange gardien chinois