De Ko Tao au Yunnan en passant par le Laos…

Retour en terre connue et inconnue : De Ko Tao en Thaïlande jusqu’à la province du Yunnan en Chine en passant par le Laos pour découvrir toujours et encore de nouvelles contrées …
Dernière étape postée il y a 36 jours
Ce carnet de voyage est privé, ne le partagez pas sans l'autorisation de l'auteur.
Du 7 janvier au 26 mars 2025
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Publié le 7 janvier 2025

La routine me direz vous… oui Ko Tao est un peu comme notre résidence secondaire, enfin, résidence est un bien grand mot pour notre bungalow perché sur la mer ! Et pour les nouveaux lecteurs du blog, je précise que Ko Tao est notre petite île favorite dans le golfe de Thaïlande où nous retournons pour la troisième fois.

Nous aurions pu faire simple et se contenter de lézarder le temps que l’hiver passe en Bretagne, mais avons d’un commun accord décidé de découvrir encore plus loin …

Notre choix tient à peu de choses, il suffit de la lecture d’un livre. « Cyrano, Confusius et moi, une Chinoise à Paris » de Chunyan Li.

Bon, vous devinerez qui l’a trouvé … l’homme 😉 en a dévoré la lecture, approfondi avec enthousiasme ses connaissances sur la Chine, étudié avec ferveur, consulté les cartes frénétiquement et appelé des agences directement là bas…

Et pourquoi retourner au Laos ? Et bien parce qu’une ligne de chemin de fer relie Vientiane à Pekin via Kunming dans la province du Yunnan. Et comme Kunming est aussi appelée « ville du printemps éternel », ça me va …

Bref, après six semaines tranquilles à Ko Tao à observer les poissons et les tortues sous l’eau, à lire et à peindre, nous poursuivrons notre périple au Laos jusqu’au Yunnan au sud-est la Chine.

Et gros changement cette année. Nos vélos Brompton resteront sagement à la maison. Les pentes de Ko Tao sont impraticables pour les cyclistes sous la chaleur, nous étions de toutes façons les seuls dingues à circuler à vélo sur l’ile ! Et je récupère dans la foulée plein de kilos pour mes bagages !!! YOUPIII !!!😂👍😃

Nous prévoyons tout de même d’en louer au Laos et en Chine …🚴‍♂️🚴‍♀️ et je vais certainement regretter mon petit Brompton si pratique et si maniable !

À gauche où se situe Ko Tao, à droite ligne train Laos Chine 
J’ai terminé cette toile avant de partir, peinture à l’huile , grand format 1m X 0,72
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Vendredi 10 janvier :

Ça y est nous sommes arrivés hier soir sur la petite île de Koh Tao… il n’y a pas de doute, c’est loin !

Partis mardi à 16 h en TGV de Rennes, nous avons passé la nuit dans un Ibis confortable à Roissy.

Mercredi matin : À l’aéroport nous voulons faire emballer mon sac de voyage en toile dans un « Bag wrap » prévu pour protéger les bagages de plusieurs couches de cellophane. La file est longue, prix affiché : 15€. Nous venions de croiser deux Chinoises malines qui entouraient leurs valises avec leur propre rouleau. Christian tente de les retrouver pour leur en acheter quelques mètres et il a dû faire jouer de son charme puisqu’il revient conquérant avec le rouleau offert !!! 😂

Départ de Saint Gregoire et victoire pour le rouleau ! 

Les files d’attente au niveau de l’enregistrement sont interminables, c’est pire au niveau du contrôle des passeports.

Le pompon est au contrôle sécurité des bagages et une impression d'être sur un marché africain au heures de pointe … bref une belle pagaille à peine organisée. Quelques secondes pour sortir IPad , IPhone, liseuse, lampe torche, batterie, petits contenants de liquide. Mon sac à dos est par erreur aiguillé dans la file « A Re contrôler » (Christian bougonne en se demandant ce que j’ai bien pu y laisser) mais aurai mieux fait de surveiller ses propres affaires, 😉 puisqu’il s'aperçoit au moment de l’embarquement que sa liseuse a disparu. Et trop tard pour faire demi tour…

Bref, à part cette petite contrariété, le vol de 12 heures pour Bangkok est fluide, le temps de visionner trois films distrayants, de somnoler et de prendre les repas dont on ne sait déjà plus s’ils correspondent à un dîner ou à un déjeuner. A l’arrivée, l’ambiance de l’énorme aéroport de Bangkok est calme et bien organisé. On se restaure pour faire passer le temps avant de changer de terminal pour notre court vol en direction de Sura Thani. Une heure trente dans les airs que je ne vois pas passer, à moitié endormie.

De là nous embarquons un peu plus tard dans un « speed boat » avec obligation d’enfiler nos gilets de sauvetage pour trois heures de traversée. Ce n’est donc pas le ferry lent et confortable auquel je m’attendais, un peu rude pour une fin de voyage sans dormir ou presque ... Nous sommes clairement les plus vieux.

Dans le speed boat 🤣

Dong vient nous chercher à l’embarcadère à l’arrivée de Koh Tao, nous tombons sur Michael et Ingrid les Berlinois qui font des courses au Seven Eleven.

Wilai nous accueille avec chaleur et retrouvons avec plaisir Sabine et Eberhart arrivés la veille de Francfort !

Bienvenue à Ko Tao ! 😄🦋🌴🐠🪷🦀

Arrivés au coucher du soleil !  Retrouvailles avec Wilaï
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L’avantage de retourner au même endroit et de s’y sentir tout de suite chez soi. Notre bungalow a un nouveau toit de chaume ( enfin juste une moitié ) un peu de peinture fraîche sur les murs et Wilai a fait imprimer en grand format une de mes gouaches accrochée au dessus de notre lit. Nous retrouvons nos affaires entreposées ici en mars dernier : vêtements, grille pain, glacière etc…

Un magnifique bungalow rose terracota à été construit juste à côté du nôtre, les autres ont été repeints dans un joli orange terre cuite…

A gauche les bungalows  à côté du nôtre. A droite ma gouache imprimée grand format 

Déjà remis du voyage, dès le lendemain matin, nous testons nos palmes et tubas reçus en cadeau de Noël. Et dans l’après midi partons à pied par le chemin de jungle acheter de quoi remplir le frigo, même si nous prenons nos dîners chez Wilai.

À gauche, Indiana Jones  😂

Le dernier couple allemand Inès et Mike sont arrivés hier soir, nous nous retrouvons tous pour ce premier repas de retrouvailles.

 Retour dans notre bungalow et retrouvailles avec la joyeuse bande d’allemands !

Cette année nous arrivons dès le début du mois de janvier directement ici. Pas de stop à Koh Samui ni à Kho Phangan. La température est douce, pas encore trop chaude 26-28 degrés, idem pour la mer plutôt agitée depuis deux jours. Peu de touristes se trouvent là ou nous sommes mais sans doute assez nombreux dans le centre de Koh Tao vu le nombre de bateaux qui accostent dans notre petite crique à l’abri des vagues. Ce matin j’en ai compté 20 dans notre petite baie, les bateaux tanguent, j’imagine l’inconfort des touristes.🙃

Et ce matin nous avons trouvé notre première tortue dans le fond de la mer… à peu près au même endroit que l’an dernier.

Entre les deux plages  

Alors pour le moment nous savourons le calme après la période intense de Noël et les préparatifs pour notre longue absence, nous prenons le temps de réfléchir aussi sur la suite du voyage. Plusieurs options se présentent pour la remontée au Laos fin février. Christian a étudié longuement les itinéraires possibles, je vais m’y intéresser davantage maintenant que nous sommes là.

Et ne vais pas tarder aussi à tester mes nouvelles gouaches acryliques…notre vie reprend son cours à Koh Tao !

Notre petite baie bien abritée du vent ! 
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Publié le 16 janvier 2025

Des rafales de 50 km soufflent sur l’ile, les vagues sont suffisamment hautes pour que les ferrys qui transitent depuis le continent soient annulés. Ici nous sommes à l’abri. Nous avons au dîner l’explication des nombreux bateaux qui attendent dans la nuit face à nous. Une bonne partie servent à la pêche aux « squid » (calamars) et attendent une météo plus propice pour repartir !

Lundi 13  : Le vent s’est un peu calmé ce matin mais la marée est particulièrement haute. Une conjonction de la tempête et de la lune ? En partant à pied dans le centre de Koh Tao par notre chemin côtier, l’accès est bloqué un peu plus loin par la mer. Enfin ça dépend pour qui. Nous franchissons l’obstacle entre deux vagues et continuons le chemin qui remonte ensuite. Deux jeunes filles allemandes sont les seules personnes que nous croisons, en bikinis et tongs. Elles voudraient se baigner. Vu les vagues, nous leur conseillons d’attendre, mais curieusement elles ont plus peur de prendre le ferry pour repartir le lendemain…. 🙃😏

Deux jours d’une petite tempête  

Nous dînons presque tous les soirs avec nos trois couples allemands. Seul Ines, Mike et Sabine parlent l’anglais. Nous avions eu l’explication l’an dernier. Originaires pour la plupart de l’ex Allemagne de l’Est, ils avaient dû apprendre à l’école des bribes de russe plutôt que l’anglais. Michael préfère mimer, ça met de l’ambiance. J’essaie de comprendre le plus possible leurs discussions en allemand, langue qui m’est pourtant familière. Dans l’Alsace de mon enfance, les sonorités germaniques étaient habituelles.

Les conversations tournent beaucoup autour des nouveaux aménagements des bungalows. Plusieurs ont subi des travaux de rénovation, peinture, nouvelle salle de bain, nouvelle terrasse. À la manière thaï…ce qui ne correspond pas aux critères allemands. Comme ils se sont tous bien équipés en outils au fur et à mesure de leurs séjours ici, ils réparent, accrochent et nettoient ce que les ouvriers ont laissé sous leurs bungalows.

La gestion des déchets est un vaste sujet non résolu ici. Où les entreposer après des travaux de construction ??? Pour les thaïs c’est assez simple, on brûle sur place ce qui peut l’être, on balance le surplus dans la nature.

Les conditionnements en plastique sont encore très utilisés et le recyclage des déchets n’est pas au point, manque d’argent ou manque de volonté … ils sont acheminés sur le continent pour être incinérés. Dommage de voir de si beaux paysages parfois gâchés ! Heureusement Wilai fait attention ici, enfin à peu près…

De mon hamac où je rédige, j’entends justement les coups de scie de Michael entrain de construire un petit meuble. Formidable !

Mardi 14 , mercredi 15 : ça y est le vent a cessé de souffler, le soleil et le ciel bleu sont revenus, la mer est à nouveau calme. Christian est content, il vient de commander un petit four sur Lazzada, un site Thaïlandais, au prix dérisoire de 18€ frais de ports compris. Objectif, faire son pain avec son propre levain qu’il a déshydraté à la maison et qui a fait le voyage jusqu’ici. Le prix du four est l’équivalent de trois pains (un luxe en Thaïlande). Il veut tenter l’expérience ! Et nous avons vérifié hier que nous pouvons acheter de la farine dans les petits supermarchés. 😀

Notre rythme est vite retrouvé : snorkelling, marches, peintures, lecture et préparation du voyage au Laos et en Chine. Surtout Christian. Il m’interrompt à tout moment pour me montrer des petites vidéos sur YouTube de Kunming la grande ville du Yunan. Et sur le train rapide reliant le Laos à la Chine, je sens que ça va contraster sérieusement avec notre vie tranquille ici !

Nous avons troqué les pommes de Bretagne pour les mangues, fruits du dragon, ananas, fruits de la passion… et notre classique potage d’hiver pour la « rice soup » de Wilai, soupe de riz brisé et légumes agrémenté de citronnelle, gingembre, piments, oignons frits et coriandre. Divin ! Chaque dîner chez Wilai est une explosion de saveurs épicées, aigres douces, un mélange harmonieux d’arômes et de textures …

Rice soup à gauche. 

Et mes deux premières gouaches :

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Brève histoire de Koh Tao : c’est toujours étrange de rêver à remonter le temps et imaginer comment était la vie avant …

Alors à quoi ressemblait l’île avant qu’elle soit prisée par les touristes ?

Koh Tao, 21 km2, située à 70 km des côtes au large du golfe de Thaïlande était inhabitée avant 1943. Ou presque.

Vers 1933 elle est seulement utilisée en tant que prison politique, étant donné son isolement. Les courants marins et les requins empêchant l’envie de fuir à la nage. Les conditions étant trop difficiles, vers 1945 tout le monde est transféré sur le continent, l’île est abandonnée et ne sert plus que d’abri pour les pêcheurs venant s’y réfugier par mauvais temps.

Deux ans plus tard, des frères jumeaux habitant l’île voisine de Ko Phangan affrontent les dangers et arrivent dans leur barque traditionnelle munis de provisions de riz et y accostent. Ils défrichent et cultivent pour la première fois quelques légumes et surtout des cocotiers. Leurs familles les rejoignent puis d’autres groupes et se nourrissent de poissons, crevettes, riz et noix de Coco.

Progressivement la vie s’organise sur l’île. Au début des années 90 les premiers étrangers y arrivent sur des bateaux de transports de noix de Coco et tombent sous le charme. Des bungalows traditionnels en bois sont construits pour les accueillir.

Depuis, Koh Tao est devenu un petit paradis pour les amateurs de plongée. Les poissons tropicaux sont nombreux, les tortues marines s’y reproduisent chaque année, le climat y est chaud en permanence, entre 26 et + 30 degrés

En ce moment nous sommes dans la période froide, 26- 27 degrés … on résiste 😂 la mer est à 25 degrés, l’air et l’eau se réchauffent au fil des jours …

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Une vie simple : Comme l’an dernier, Christian épluche les mangues et les fruits du dragon dès le réveil face à la mer pour notre petit déjeuner et balance les épluchures par dessus de la rambarde. Les écureuils 🐿️ arrivent à vive allure, courent sur les poutres et sautent sur le petit arbuste sur lequel ont atterri les peaux. Les premiers bateaux accostent. Ensuite c’est peinture et écriture pour moi, lecture et préparation du voyage pour Christian. Puis snorkeling avec nos palmes et nos tubas suivi d’un grignotage déjeuner. Environ tous les trois jours nous partons nous ravitailler dans le centre, c’est aussi l’occasion d’une bonne marche !

Des 7 h 30 

Le centre animé où se trouvent les premiers commerces est à 1h à pied. Cette fois -ci nous empruntons un chemin par une autre forêt, ça monte et ça descend, la marée toujours trop haute le matin nous oblige à quelques détours.

Une alternative aux petits chemins de Saint Gregoire 😉

Aukotan le supermarché choisi cette fois ci n’est pas bien fourni, ni fromage, ni gâteau chinois, mais Christian y trouve un bol, un récipient et de la farine pour le pain à venir … on attend avec impatience l'arrivée du four. Il a vérifié, Wilai n’en a pas dans sa cuisine, inutile pour la cuisine thaï.

Après un plein de fruits acheté sur notre route, les sacs à dos sont lourds, l’homme porte un maximum… et nous remontons à pied par la grande route vertigineuse. Il a emporté des bâtons de marche qu’il trouve formidables ! Tant mieux parce que d’habitude il n’aime que son vélo 😂 !

Le retour … 

La nuit tombe vers 18 h 30. Wilai arrête de cuisiner vers 20 h -20 h30. Elle a passé l’été dernier en Allemagne, allant de l’un à l’autre et les remercie par plein de petites attentions dont nous profitons à la fin du repas. Des gourmandises insolites aux textures inhabituelles. L’ambiance est cool, pas de sujets sérieux, des anecdotes de la journée comme ce varan de 2 deux mètres rampant sous le bungalow de Mike et Ines et qui se faufile régulièrement sous le nôtre parait- il !

Samedi : la mer est extraordinairement claire ce matin et nous observons une quantité de poissons encore plus variée !

Snorkeling du matin  

Mike et Ines nous proposent une sortie pizzas ce soir à Sairee Beach en voiture avec tout le groupe. Les années précédentes, Wilai leur prêtait sa vieille voiture inutilisée pour leur séjour ici. Mike a suggéré par une boutade qu’elle pourrait en acheter une neuve… Sans hésiter, Wilai emprunte pour eux la grosse voiture presque neuve d’une de ses amies. Elle a trouvé l’argument imparable pour la convaincre, Mike est ingénieur et doit donc bien savoir conduire …😂 sans doute un critère thaï 😉

Sairee Beach, l’endroit très animé et festif de Koh Tao  
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Lundi : Wilai nous a offert hier des pommes de terre thaï, petites pommes de terre allongées comme des rattes au goût de patate douce. Et du sticky rice jaune canari emballé dans des feuilles de bananiers, au goût et à la texture caoutchouteuse …Nous découvrons la goyave, fruit vert un peu croquant entre la pomme et la poire pas mûre.

Des pommes de terre thai, un sticky rice sans mangue et une goyave 

La vie paisible continue … que raconter ? Nous sommes dans la période comtemplative de notre voyage. Il faudra attendre quelques semaines pour sans doute plus de découvertes.

Les petits événements insignifiants nous suffisent. Un écureuil court sur la balustrade, un chant d’oiseau inhabituel, un varan se faufile entre les rochers, un scarabée dans la douche, le cri d’un gecko ! Le bruit et l’effervescence de la ville sont loin. Ici nous vivons proche de la nature qui m’échappe d’ordinaire. En observant la mer, j’imagine la vie sous marine dans cette petite baie abritée. Les poissons colorés virevoltent et mènent leur vie dans leur monde aquatique qui nous devient familier au fil des jours…

Nous avons eu la surprise de revoir un couple de français avec lequel nous avions sympathisé l’an dernier. Alain et Anne Marie de la région de Lyon. A plus de 80 ans, ils sont toujours passionnés de snorkeling après avoir pratiqué intensément la plongée étant plus jeunes. Ils pratiquent leur passion chaque année en Égypte deux fois par an et en hiver en Thaïlande.

La livraison du four est retardée. Le premier levain n’est pas monté, Christian tente un deuxième essai avec une farine plus neutre. A suivre …

Les écureuils ne nous craignent presque plus, ils deviennent même un peu sans gêne… de mon hamac je les observe sautillant sur les poutres du bungalow, ils fouinent sur l’évier de la terrasse à deux mètres de nous. Ce matin, trois écureuils ont essayé de venir chaparder quelque chose. Mais cette année, on planque nos fruits dans le bas du frigo et plus aucune boîte ne reste à l’extérieur.

Nous revenons à Koh Tao pour la troisième fois. Certaines choses changent mais d’autres ne bougent pas comme ce grand resort du bord de mer abandonné au moment du Covid et qui témoigne d’une vie avant. La nature reprend ses droits, bungalows abandonnés, murs brisés, vestiges branlants …c’est notre chemin de jungle le long de la mer pour aller faire nos courses.

Un chemin étrange et sauvage qui surplombe la mer … 

La magie d’une mer laiteuse et rosée au coucher du soleil ou d’un rouge flamboyant illumine nos soirées. Nous sommes loin des grandes affaires du monde, je jette un coup d’œil sur les infos sans approfondir, juste pour garder les pieds sur terre. Une bulle d’insouciance de quelques mois qui donne une autre vision du monde.

Deux couchers de soleil différents  à deux jours d’intervalle  

J’ai rapporté mes gouaches dans mes bagages, et aussi un nouvel étui de gouaches-acryliques. Ils permettent un peu plus de nuances, mais rien ne sera aussi intense ou transparent que la peinture à l’huile que je ne peux pas emporter. (Matériel trop encombrant, et temps de séchage de l’huile trop long).

Mais peindre ici face à la mer est pour moi un moment exceptionnel au quotidien…

Vendredi : bonne nouvelle, le deuxième essai de levain deshydraté fonctionne et le four devrait arriver aujourd’hui. La livraison étant trop longue, la commande sur le site Lazzada a été annulée. Une nouvelle commande est passée dans un magasin de Surra Thani avec l’aide de Wilai. (Quand l’homme a une idée en tête !!! ) On croise les doigts 🤞

Depuis hier, la mer est verte. Un beau vert vif mais qui ne donne pas envie de s’y plonger. Enfin moi… l’homme hésite. Un phénomène qui arrive de temps en temps selon les courants et qui disparaît en un ou deux jours. Par endroits où selon le moment, l’eau piquotte. Ce sont des micro plancton ou des micro méduses dont l’effet désagréable mais inoffensif cesse vite. D’où l’avantage de se baigner avec un tee shirt…ça limite un peu.

Inès et Mike nous ont emmené hier dans la grosse voiture aller nager dans une autre baie. C’est plus facile qu’à pied mais ici à Koh Tao, circuler en voiture est un peu absurde. Les petites routes du centre sont encombrées de scooters, il n’y a presque pas de places prévues pour se garer et pas moyen de faire demi tour. On en a profité pour remonter des kilos de fruits….et eux de quoi prendre un apéro ce soir pour inaugurer leur nouvelle terrasse tous ensemble.

 Mercredi soir 
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Publié le 29 janvier 2025

Avant de commencer mon récit, pour ceux qui veulent lire la version du voyage de Christian, voici son lien : https://www.humbervelo.com/

Samedi 25 : La mer étant encore trop verte pour s’y plonger, nous décidons de partir ce matin dans le coin de Sairee Beach. Wilai est prête à nous prêter son scooter mais Mike descend au port en voiture récupérer des colis pour Wilai. Nous profitons donc du co-voiturage et rentrerons à pied…

Le gros bateau est arrivé de Surra Thani, des quantités de colis attendent sur le quai, notre four en fait partie. Nong la sœur de Wilai qui cuisine ici nous a prévenu, sa sœur Ying, restée à Sura Thani a envoyé un petit colis de nourriture pour l’homme par le même bateau. Elle a eu un crush pour lui l’an dernier et le gavait de petites attentions gourmandes.

Le retour à pied est chaud, l’air est lourd et sans brise. Un couple irlandais a eu l’idée inconsciente de faire la monter du port à pied jusqu’à leur hôtel perché près du nôtre en tirant leurs deux valises…

Le four a été déposé sur la terrasse ainsi que le cadeau de Nong pour l'homme. Des biscuits bizarres à la consistance de biscottes, un régime de bananes et des gâteaux chinois. Elle essaie de lui faire prendre du poids… 😉 Mais n’y arrivera pas 😅

Des victuailles et un four !  

Inès nous envoie sa vidéo filmée à l’instant sur sa terrasse : un gecko vient de se faire manger tout cru par un serpent, je vous passe les détails …

Nous partageons le dernier dîner d’Anne-Marie et Alain qui partent demain sur une autre côte.

Départ d'Alain et Anne Marie  

Selon notre habitude nous remontons au bungalow éclairé par nos lampes torches. Fin de soirée sur la terrasse, l’homme se balance sur son hamac. J’aperçois sur le mur de notre chambre un gros 🪲 scarabée que je n’envisage pas de garder pour la nuit. J’insiste et ouf l’homme s’extirpe de son hamac et s’en charge … et fais l’impasse sur un petit gecko fixé au plafond.

Dimanche : En voulant enlever les miettes au fond de notre grille pain, j’y trouve un scarabée dans le fond. Sans doute le même qu’hier que l’homme avait délicatement déposé dehors ? Cette fois-ci c’est trop tard pour le sauver !

Fin de vie pour le scarabée  

Après déballage et réflexion, Christian se dit que ce four est trop petit pour y cuire un pain. Sans se démonter il sollicite à nouveau Wilai pour l’échanger contre un plus gros. Emballage, re-bateau et retour à Surra Thani … Le nouveau devrai arriver au port demain. Espérons que la troisième commande sera la bonne ? La patience de Wilai n’a pas de limites… 🙃

En descendant nager en fin d’après midi, nous tombons par surprise sur Marion et Michael de Rhodes avec lesquels nous avions sympathisé l’an dernier. Ils sont ici juste pour l’après midi, nous irons peut-être les voir un de ces jours à Tanote beach où ils sont logés.

Photo prise l’an dernier  avec Marion et Michael de Rhodes 

Ce soir nous sommes conviés à l’inauguration de la nouvelle terrasse du bungalow de Mike et Ines. Ils en ont conçu les plans et financé en partie les travaux, pour le plaisir d’admirer les étoiles 🌟 C’est beau, bien conçu, parquet, bancs intégrés et la vue sur mer magnifique !

Leur présence m’est précieuse, un lien social qui nous relie dans ce lieu isolé loin des nôtres.

Les amis de Koh Tao 
Vue de la terrasse de Mike et Inès  

Lundi 27 : la mer est agitée et claire ce matin. Christian prolonge la nage, je le surveille de retour à la terrasse grâce à sa bouée de nage fluo fixée à sa taille.

Une « swim buoy » fluo pour y mettre qq affaires et être vu de loin  !
Poste d’observation   😎

Mardi 28 janvier : Aujourd’hui est le début du nouvel an chinois. Une période de festivités qui peut durer quinze jours. Wilai nous a convié au festin de midi. Les rafales soudaines de leurs pétards sonores et continus sont assourdissantes ! Mais cette année on s’y attendait …

Repas festif pour le nouvel an chinois  

2025 est sous le signe de l’année du serpent de bois, symbole de la sagesse et du renouveau… il incarne une énergie calme et mystérieuse. Les personnes qui prendront la vie avec sérénité et sagesse seront en harmonie avec les forces du serpent de bois. Intéressant …😉

Ingrid repart à Berlin aujourd’hui. Elle ne reste jamais plus d’un mois, trop attachée à Willy son petit chien qu’elle est impatience de retrouver. Michael reste seul jusqu’à mi mars.

Départ d’ingrid et Nouvel an chinois  

Et bonne nouvelle pour ce jour de fêtes, le four de l’homme est arrivé, enfin à la bonne taille, et le voilà déjà les mains dans la farine. 🤣 Et me suggère de faire des gâteaux et des tartes… gonflé !!!

Enfin le four pour cuire le pain ! 

Je nage seule en fin de journée et savoure le plaisir d’être libre dans ce vaste espace. La mer est claire et les poissons habituels nombreux. Au moment d’arriver sur la rive j’aperçois un gros poisson qui me regarde, un baliste Titan, capable de croquer des coraux et des coquillages. Et ne suis jamais sortie aussi vite de l’eau !!!

À droite photo internet du baliste titan, je ne risquais pas de traîner pour le photographier 😏
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Publié le 4 février 2025

Jeudi 30 : les photos des inondations de Rennes, Saint Grégoire et de toute la région sont impressionnantes !!! Et compatis à des milliers de kilomètres…

Lire le récit de nos journées ici n’est peut être pas passionnant ? Nous avions pris l’habitude de partager des voyages de découvertes sur nos petits vélos et jusqu’ici je n’ai eu que des encouragements à poursuivre, alors Je continue…

Le mot « vacances » ne me parait pas adapté aux semaines que nous passons ici. Cet endroit fait de plus en plus partie de notre vie et je ressens de moins en moins la distance. C’est une vie ailleurs, une autre façon de passer l’hiver et un grand recul sur notre quotidien en France.

Pour la première fois aujourd’hui nous avons emprunté le scooter de Wilaï pour descendre dans le centre. Une première montée non maîtrisée en troisième vitesse nous stoppe direct… c’est donc pas rassurée et cramponnée à l’arrière de Christian que nous attaquons la route !

Petit à petit je prends confiance sur l’engin pétaradant, le centre est atteint rapidement. Je déloge un scarabée in extrémis à l’intérieur de mon casque. Nous en profitons pour effectuer quelques démarches et achats. Au magasin chinois, « Twenty Baths » le plastique coloré est roi, nous trouvons juste quelques accessoires et un joli tablier que l’homme s’empresse de me piquer au retour !

Emplettes en ville  

La multiprise n’a pas résisté à la puissance du nouveau four. Une simple rallonge est introuvable ici et faire chauffer le four dans la chambre n’est pas une bonne idée…

À gauche notre « cuisine improvisée ».  l’homme avec mon tablier en pleine action 😅

Mike qui sait tout bricoler, fabrique la rallonge parfaite à l’aide de sa boîte à outils ! Aussitôt sorti du four, Christian descend le pain chaud et croustillant et fait le bonheur de notre tablée d’allemands ! 😋

Wilai nous fait découvrir des desserts thaï insolites. Comme ces pommes de terre dans un jus de gingembre à peine sucré. Étonnant ! Et un fruit étrange, le salak, appelé aussi fruit du serpent en raison de sa peau comme des écailles. Le goût me fait penser à du schnaps alsacien et tant qu’il y a des vitamines …😂

À gauche, snake fruit, à droite dessert de pommes de terre au gingembre. 

Christian a organisé longuement la suite du voyage au Laos et en Chine. Avec des arguments persuasifs, il m’a convaincu du besoin d’avancer notre départ de Koh Tao de deux jours sur le calendrier prévu. Le vol est bouclé, et la suite bien dessinée. Je lui fais confiance, il aime découvrir des lieux inconnus et planifier les itinéraires avec un tableau. On fonctionne comme ça depuis plus de 46 ans et ça marche …

Sauf que hier il regrette son empressement. Nous aurions pu partir comme prévu en évitant une nuit dans une ville et de longues heures de bus. Incorrigible…. !!!🤪

Je ferai donc du bus sur les routes cabossées au Laos en rêvant de peindre sur la terrasse ou de nager avec les poissons 🤣 … et le rassure dans la foulée en lui affirmant que ce sera parfait comme ça 😉

Dimanche : deux anniversaires aujourd’hui : Nico notre gendre marseillais et Dirk le papa de Rieke notre belle fille allemande. Pile 40 ans d’écart !

L’homme a trouvé une nouvelle occupation ici. Comme à la maison, il pétrit sa pâte à pain et surveille toutes les étapes pour un résultat parfait !

Lundi : Aujourd’hui c’est l’anniversaire d’Eberhard, 74 ans. Journée de fête, nous sommes attendus à 15 h pour un gâteau d’anniversaire et ce soir pour un barbecue. Ils ont trouvé des côtelettes, des bradwurst, (saucisse à griller). Sabine prépare une salade de pommes de terre. Repas festif germanique !

En cadeau, Je lui ai peint une gouache incluant sa silhouette lorsqu’il pêche et les décorations qu’il a bricolées le long du chemin. Ces moments chaleureux et conviviaux nous rapprochent, partager nos dîners pendant six semaines renforce notre lien ! Ma compréhension allemande s’améliore, des expressions enfouies refont surface !

En se quittant le soir ça donne : Gute Nacht, Good night , Rā trii sa wat, et bonne nuit… 💤

 Première étape à 15 h  avec un gâteau au chocolat  😋
Dîner de fête 🥳  Allemande , une variante à nos plats thaï !

Depuis la fin du mois de janvier la température a augmenté. Idéale maintenant, du matin au soir 28 degrés avec une petite brise. L’eau est à 26 °donc juste ce qu’il faut pour rafraîchir !

Nous passons de nombreuses heures sur la terrasse, interrompues par un long snorkeling le matin et nage en fin de journée. Christian aime se balancer dans le hamac, pas moi. Ici j’arrive à peindre des heures, à la maison je n’y arrive pas. La belle lumière, le bruit des vagues et la vue panoramique sur la mer font la différence. Du calme et de la vie. Un bateau qui surgit derrière le gros rocher, un plongeur à observer, des voisins qui vont et viennent sur le chemin à l’arrière, une lumière changeante au long de la journée…

Je viens de terminer une gouache pour Mike et Inès qui m’en ont fait la demande.

L’année prochaine il faudra rester deux mois …

Un sujet qui résume tout  !  
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Mercredi : Plus les journées passent plus nous nous sentons bien dans cet endroit. Nous savourons nos journées avant le départ le 19. La suite du voyage sera différente, sans doute moins relaxante mais sûrement passionnante !

Christian semble avoir autant de plaisir à pétrir son pain face à la mer que moi d’y peindre…j’essaie de capter toutes ces sensations légères pour m’en imprégner le reste de l’année…

Après notre retour de courses dans le centre suivi d’un snorkeling, Mike et Inès nous proposent une randonnée dans la jungle au centre-est de l’ile jusqu’à la petite baie d’Ao Laem Thien.

Départ et retour des courses du matin 

Nos nems et notre salade de papaye avalés à toute vitesse, nous embarquons tous les quatre et Wilaï dans la grosse voiture.

Le chemin étroit et pentu qui mène à la jungle nécessite des manœuvres d’expert pour Mike qui conduit ! Nous entamons notre marche de plus d’une heure à travers la forêt sur des chemins creusés par la saison des pluies.

Voir la mer déboucher de la jungle fait l’effet d’un oasis. Nous enfilons nos maillots sans tarder, l’homme ne s’embarrasse pas du sien et plongeons sans hésiter dans les vagues bienfaisantes ! Wilai a pris soin de couvrir ses jambes et ses bras, ne se baigne pas et à eu la bonne idée d’emporter de quoi grignoter ! Et nous cède un œuf et 4 fruits du serpent.

L’homme a encore de l’énergie au retour 😂

Jeudi : Christian a promis une livraison de pain frais dès le petit déjeuner à nos amis. Je livre les précieux «brötchen» (petits pains) encore chauds à Wilaï, Sabine et Eberhart. Mike, Inès et Michaël dont les bungalows sont proches des nôtres viendront les chercher.

Livraison du pain frais . Avez-vous remarqué ces deux gros rochers en forme de cœur ❤️ ? 

Vendredi : on ne se lasse pas de nos explorations quotidiennes dans la mer. Ici comme partout, la mer est changeante. Agitée ou calme, plus ou moins transparente… trouver une tortue n’est pas systématique, c’est notre jeu. J’ai parfois l’impression de traverser un aquarium tant nous sommes proches des poissons, surtout à marée basse. Des bancs de centaines de petits poissons rayés jaunes et gris filent à toute allure. La plupart vivent leur vie sans se soucier de nous. Ma seule crainte est d’approcher un nid surveillé par le gros baliste titan, une sorte de petit cratère dans les parties sableuses au fond de l’eau. Ces gros poissons mesurant de 40 à 80 cm de long se défendent en mordant s’ils se sentent en danger. Le mâle monte la garde devant le nid où se trouvent les œufs, souvent proche de la plage où nous sortons. Hier j’en ai aperçu un et m’en suis éloignée très vite. J’ai tenté de prévenir l’homme qui n’a pas relevé la tête de l’eau et fonçait droit sur lui. Mais ouf… il ne s’est rien passé. Nous apprenons au dîner que le titan (triggerfish) dresse sa nageoire dorsale pour avertir s’il se sent menacé. 🧐

Mike profite d’un trajet en voiture et rapporte une grosse caisse du magasin chinois pour y caser notre four jusqu’à l’année prochaine.

Nous passons dire bonjour à Bovy dont nous avions fait la connaissance il y a 3 ans, elle était réceptionniste de notre hôtel à Sairee Beach. Avec Axel son compagnon français, ils ont monté une agence de visas.

Heureusement pas besoin de rapporter la grosse caisse sur le scooter ! 

Samedi : Avec notre petite bande nous partons explorer d’autres baies sur un long tail boat, bateau typique thaï aux couleurs vives.

L’île vue de la mer dévoile de grandes parties de jungle inhabitée, et partout de gros rochers superposés comme s’ils venaient juste de s’effondrer. Il y a des centaines de milliers d’années, Koh Tao était une énorme montagne.

Escapade en mer  

Deux stops sont prévus, le premier à Light House et le deuxième à Mango Baie réputés pour être les plus beaux endroits de snorkeling de l’île. Rien de neuf sous le soleil, (ou disons sous l’eau) mais c’est toujours fascinant… plus que les poissons que nous connaissons bien maintenant, les fonds y sont étranges. Des rochers sous marins surmontent des coraux subtilement colorés, des centaines de poissons de toute taille virevoltent dans tous les sens…

Photos trouvées sur internet des poissons que nous croisons le plus souvent … 
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Nos journées se suivent, rythmées par le lever et le coucher du soleil.

Aux alentours de 6 h, l’aube éclaircit la mer, le soleil se cache encore derrière l’horizon. Vers 7 heures, une lumière chaude illumine les rochers face à nous. Progressivement, les puissants rayons du soleil dessinent les contours avec plus d’intensité. A 18 h 30 la nuit tombe, juste après le spectacle du coucher flamboyant sur la mer.

Un spectacle quotidien du matin au soir …

A peine levés, Christian épluche et dispose les fruits coupés dans les bols, je fais chauffer l’eau dans la bouilloire et dépose sur la table de la terrasse ce qui va constituer notre petit déjeuner, pain, fromage, amandes, muessli…

Rituel du matin, j’ai élaboré un petit enchaînement de stretching, gi gong, cardio, Pilates… Comme je l’ai déjà écrit, les occupations de nos journées sont axées sur la peinture, écriture, lecture, snorkeling et s’y ajoute maintenant la fabrication du pain pour l’homme. Nous avons pris goût à la facilité des trajets à scooter, j’ai pris confiance à l’arrière.

Lundi : Inès rentre mercredi en Allemagne. Son papa va fêter ses 97 ans et elle tient à le fêter avec lui. Il vit au premier étage de leur maison avec sa compagne de 90 ans et ont assuré aussi la garde de leur vieux chien. Mike reste ici dix jours de plus.

Nous sommes invités à boire un verre d’au revoir au « High the Moon » situé pas loin de nous. Une grosse boule évoquant la lune est suspendue dans le vide créant le soir un bel effet d’optique.

Nous y retournerons de jour pour y voir plus clair .. 

Mardi : Départ d’Inès et Mike pour Koh Samui d’où elle prendra son premier vol pour Bangkok. Le collectif est au complet pour les embrassades d’au revoir ! Un autre couple d’habitués allemands arrive. Le surnommé « Chicken » et sa compagne, une autre Sabine.

La team avant le départ d’Ines.

Et comble de bonheur pour l’homme, Ying la sœur de Wilaï est arrivée hier de Surra Thani pour aider un temps à la préparation des repas. Il va encore lui faire les yeux doux pour se faire offrir des gourmandises.

Retrouvailles avec Ying, une des sœurs de Wilaï.

BIBI est le coiffeur réputé de Ko Tao. Nous l’avons connu juste avant le Covid dans une petite échoppe sans prétention. Il a pris du galon depuis, son « salon » est situé désormais dans une des rues principales proche du port.

BIBI est ce qu’on appelle en Thaïlande une Kathoey, une « lady boy », homme travesti en femme, dont l’acceptation est facilitée par la religion bouddhiste. Une histoire de karma. Les lady boys font partie de la culture thaïlandaise et leur présence est une évidence dans le pays.

Bibi arbore un joli maquillage et un brushing bien lisse. Sa stature masculine et sa voix encore grave n’effacent pas complètement son genre d’origine. Après quelques recommandations concernant ma future coupe, je précise une base carrée, 2 cm de moins et surtout couper ma frange. Bibi entame ma coupe avec assurance et conviction. Mes cheveux blancs et leurs ondulations sont inhabituels ici. Est-ce que c’est naturel me demande t’il dans ces bribes d’anglais ? Il (elle) a pris finalement l’initiative d’une coupe un peu sauvage ondulant au gré de la brise marine.

La nature offre plein de remèdes insoupçonnés et pourtant efficaces ! Même si nous évitons les quelques moustiques juste avant le coucher du soleil, certains sont plus malins. Ces petits moustiques n’ont rien à voir avec les gros moustiques du sud de la France .

Dans l’eau, des débris de plancton nous occasionnent parfois des petites démangeaisons. Mais la Nature a tout prévu 🙏: les nombreux Aloe Vera sont là pour ça, ils poussent en pagaille proche de la plage. Il suffit de récupérer le gel dans la feuille, c’est d’une efficacité incroyable, tout se calme et disparaît en peu de temps ! Je connais depuis longtemps les vertus de l’aloe, mais là je suis bluffée !

Aloe vera : remède  miracle  

Comme c’est une plante que je connais bien, sachez que l’aloès vera est aussi hydratante, cicatrisante, antiseptique, idéale pour les coups de soleil. Bourrée d’antioxydants , elle peut aussi se boire et aider à renforcer le système immunitaire. Pour la version liquide, vous en trouverez à la Biocoop !

😍 Vendredi 14 : Happy Valentine’s day ❤️ !

Sabine me fait remarquer que dans l’Allemagne de l’Est qu’ils ont quitté après la chute du mur, elle avait 38 ans, la Saint Valentin n’existait pas. Cette fête de l’amour et de l’amitié existe pourtant depuis des siècles, sous une autre forme. Et même si on peut trouver ce moment «commercial», se dire que nous nous aimons fait grand bien ! 😘

Je termine un livre offert par Christian pour Noël : « les clés de la vitalité de Lise Bourbeau », «comment prendre de l’âge en ayant beaucoup d’énergie »

Même si je n’y ai pas appris grand chose, et même trouvé parfois certaines réflexions un peu perchées , quelques phrases me parlent : les voici :

« La jeunesse n’est pas une période de la vie, elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort. »………..

« Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif, réceptif à ce qui est beau, bon et grand, réceptif au message de la nature, de l’homme et de l’infini. » d’après un texte de Samuel Ullman.

Et aussi en résumé :

« Demeurer actif en voulant toujours apprendre du nouveau ».

« Être passionné, manger bio, marcher trois ou quatre fois par semaine, faire des exercices tous les jours au lever. »

« Trouver des moyens de s’amuser, ne pas attendre que ça vienne des autres. Vivre dans la beauté par tous les moyens possibles. »

« M’assurer d’avoir des ententes claires et précises avec les proches dans tous les domaines. Developper la générosité sans attentes. »

Et comme je n’ai pas de cadeau à offrir à mon Valentin, je lui confectionne un gâteau avec les moyens de bord en y ajoutant de la noix de coco, un peu de vanille, des bananes et de la marmelade d’orange.

Je prépare un gâteau, Christian surveille le pain 
Occupations … 

La saint Valentin est l’occasion d’aller manger une glace dans un endroit réputé et dîner d’un énorme poisson grillé chez Wilaï. Pancake le chat a festoyé avec les restes…

De retour au bungalow, une fois de plus un ou deux gros scarabées vaquent dans la chambre. Autant j’accepte la présence d’un gecko, autant ce gros insecte pourtant inoffensif m’effraie. De bonne grâce (enfin presque) l’homme se charge de les capturer pour le relâcher dans la nature, mais ce soir ces deux bestioles ont déguerpi je ne sais où trop vite… J’entends le cri du gecko qui lui, va peut être s’en charger.

Le scarabée est pourtant un porte bonheur qui symbolise la force intérieure grâce à sa carapace le protégeant. Rêver d’un scarabée présagerai d’événements positifs dans sa vie …Bon, je crois bien qu’en plus des geckos, je vais devoir cohabiter dorénavant avec les scarabées ! 🪲💪🫣

Et pour m’endormir sereinement, penser au joli temple chinois découvert tout près de nous …

Et mes dernières gouaches :

Le même sujet pour Christian qui voulait celui donné à Mike et Inès. J’y ai ajouté un kayak et le ferry en direction du continent 
Sur le chemin de Chalok baan Kao 
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Mardi 18 février

La journée est consacrée aux tris et rangements de nos affaires. Partir de notre bungalow jusqu’à l’hiver prochain nécessite de mettre à l’abri notre attirail de cuisine afin qu’aucune miette ne soit détectée par un rongeur affamé ! Nous laissons aussi notre matériel de snorkeling inutile en Bretagne et quelques vêtements. Au total trois grosses caisses bien hermétiques que nous espérons récupérer en bon état l’hiver prochain.

Rangées dans une pièce abritée derrière notre bungalow  

Christelle notre fille aînée partie en Laponie avec ses enfants nous appelle. 40 degrés nous séparent… et avons communiqué avec nos autres enfants la veille. Ces appels me ressourcent pour continuer le voyage. Notre dernier dîner avec nos copains allemands est chaleureux et partageons des bananes frites et du vin blanc australien.

Un dernier apéro sur la terrasse de Mike   

Mercredi 19

Les valises sont bouclées, encore trop remplies. Les vêtements d’hiver que je portais en partant début janvier prennent de la place. Il serviront dans doute en Chine. Micha nous accompagne jusqu’au pickup et nous quittons Wilaï et ses sœurs qui s’activent déjà dans la cuisine.

Les au revoir du matin  
Ce gros catamaran nous emmène sur le continent 

Le gros catamaran est complet, plus de 400 passagers. Deux stops pendant la traversée : Koh Phangan, Koh Samui… 4 heures plus tard nous accostons à Surat Thani, l’organisation est parfaite. On nous dirige vers un gros bus qui nous emmène en plus d’une heure au port principal de la ville. De là, un mini van nous dépose à notre hôtel. Sur les conseils de Wilaï nous l’avons choisi en plein centre, à quelques mètres du Night Market où nous ne savons que choisir entre nouilles cuisinées, crabe, préparations odorantes de porc ou poulet, soupes de riz thaï …

Un dernier dîner thaï au night market 

Koh Tao est déjà loin, je regrette presque les geckos et scarabées dans la chambre vaste, aseptisée et confortable de notre nouvel hôtel. Demain est un grand jour de voyage : un vol pour Bangkok puis un pour Nakhon Phanom d’où se trouve une frontière pour le Laos.

Jeudi 20 février : Après un copieux petit déjeuner, un taxi nous conduit au petit aéroport de Surat Thani en longeant de vastes champs de bananiers et de cocotiers. Le premier vol pour Bangkok-Don Muang est rapide, à peine plus d’une heure. Le temps d’un bol de soupe coréenne à l’aéroport, nous embarquons pour le second vol aussi rapide en direction du petit aéroport de Nakon Phanom. La machine d’enregistrement nous a séparés à deux extrémités de l’avion. Coincée près d’un hublot, j’en profite pour faire des photos de nuages !

Départ de Bangkok  
Arrivée à Nakhon Phanom  

Le contraste est saisissant entre le décollage au dessus de l’immense ville de Bangkok et l’arrivée dans la campagne désertique de Nakhon Phanom.

En à peine dix minutes nous récupérons nos valises, Christian achète en un clin d’oeil deux tickets pour un mini van en direction de la station de bus de la ville. Pour rejoindre le Laos, nous devons franchir le « Troisième Pont de l’amitié » qui traverse le Mékong à cet endroit du pays.

Arrivés à la station de bus, nous nous empressons d’acheter nos tickets pour la navette de THAKAEK qui assure la liaison et l’attente des formalités pour l’obtention des visas d’entrée au Laos. Il est 16 h 50. La dame au guichet nous demande avec un air étonné « NOW ? »

Et nous nous engouffrons rapidement dans le dernier bus de la journée, le chauffeur est prêt à démarrer : il devait partir à 16 h 30 mais retardé par un changement de pièce. OUF !!!😥

Nous sommes 5 occidentaux et quelques laotiens. Un australien, un jeune couple allemand et nous. Un premier arrêt nous dépose à la douane pour sortir de Thaïlande. De là nous rejoignons le guichet des visas. C’est pour moi toujours un casse tête de remplir rapidement ses formulaires énigmatiques. Il semble finalement que de l’autre côté, les préposés n’y comprennent pas grand chose non plus avec nos noms étranges. Et tant que les cases sont remplies…😂

Le visa est valable un mois, nous avons le choix de payer en kips (monnaie locale que nous n’avons pas encore), en baths, (monnaie thaï), en dollars (non fournis à Koh Tao, des faux billets circulent) ou en euros. Le coût annoncé est de 2000 baths par personne, (l’équivalent d’environ 60 €) ou 45€. C’est donc vite vu, nous paierons en euros.

La nuit commence à tomber, nous attendons le jeune couple allemand coincé au guichet pendant presque une heure qui retarde les occupants du bus. Ils imaginaient un visa gratuit et n’ont pas le cash nécessaire sur eux. Leur carte de retrait reste coincée dans le distributeur qui ne fonctionne pas…

En désespoir de cause ils laissent leurs passeports aux douaniers et devront revenir demain avec les sous ! Et comme conclut la jeune allemande en revenant dans le bus : « We’re learning about Life » 🧐

Arrivés enfin dans la nuit à la station de bus de Thakhek, nous nous installons pour la dernière étape dans un tuk tuk pour rejoindre notre hôtel. Le chauffeur rassemble progressivement 9 passagers avec nous et les valises sur le toit. Après un trajet poussiéreux nous arrivons ENFIN ! à l’INTHIRA hôtel en plein centre et très très soulagés d’être arrivés ! Un peu vaseux tout de même …🤪

Enfin arrivés à l'hôtel Inthira de Thakhaek

Vendredi 21 février Après une nuit réparatrice, dans une chambre qui nous paraît trop petite et quasiment sans éclairage extérieur, Christian demande un changement de chambre. Et chance, une chambre s’est libérée à l’étage, plus grande, lumineuse et fonctionnelle qui nous satisfait complètement !

Nous partons louer des vélos à peine plus loin. Le mien est un petit vélo sans vitesse, je pédale donc deux fois plus que Christian sur son grand vélo performant ! Les rues sont calmes ce qui n’est pas courant pour une ville asiatique. L’ambiance est paisible et reposante, on se retrouve facilement dans les rues de cette ancienne petite ville coloniale.

Les rives du Mékong ont un petit air de Luang Prabang, moins joli et moins touristique mais sympa tout de même. Deux formalités à faire aujourd’hui : acheter une petite carte SIM en cas de besoin et surtout aller changer nos baths et nos euros en kips locaux. En sortant de la banque une impression d’être riches : pour 300€ nous récupérons en billets 6 750 000 kips… de quoi donner le vertige à chaque dépense !

Nous croisons et re croisons pas mal de français avec lesquels nous échangeons sur nos étapes à suivre, et particulièrement avec un jeune couple de parisiens que nous surnommons « Saint Briac » puisqu’ils nous disent y avoir une maison.

Balades dans Tha Kaeck
Le long du Mekong  

Samedi 22 :

Je fais la difficile ce matin dans le choix du vélo à louer malgré l’impatience de l’homme. Après plusieurs essais sur des mini vélos dont je ne me contente pas, le loueur finit par chercher au fond du magasin celui de sa femme. Une pâle copie de Brompton mais qui me satisfait au premier regard. Difficile de passer d’une Rolls à une 2 CV ….

Christian a repéré une « french backery » « La vie de France » ouverte depuis à peine un mois. La jeune laotienne, Khouane, qui vient de l’ouvrir nous explique qu’elle fait le pain et les viennoiseries elle-même. Elle a appris la fabrication à Paksé et continue sa formation sur YouTube. C’est évidemment une longue conversation passionnante pour l’homme qui a bien voulu délaisser les poissons frits du Mékong contre un bon sandwich croustillant au jambon cru, moutarde tomate et salade. Suivi d’un chausson aux pommes maison à la cannelle remarquable ! Un petit goût de France qui fait du bien 🤩

Un long voyage de 8 h pour Vientiane la capitale nous attend demain, un bus VIP pour Ventiane, mais comme le souligne « Saint Briac » un VIP pour le Laos 😉 …A suivre !

Des fleurs le long des petite routes  
En face la Thaïlande … 


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Dimanche 23 Février :

Un tuk tuk nous emmène à la gare routière de Thakhaek, le gros bus coloré pour Vientiane est déjà presque plein. Il est complet, ce qui n’empêche pas un couple de locaux de s’installer sur des tabourets dans la rangée centrale. La dame accroche ses provisions sur mon accoudoir et prend ses aises …

Quelques heures plus tard, tout le monde descend, on comprend juste que si on veut manger c’est maintenant, et vite ! Nous partageons le traditionnel plat de soupe de nouilles au poulet. Trente minutes plus tard, le chauffeur s’impatiente en klaxonnant, il est temps de partir… Christian achète vite une cannette de café à 15 000 kips ( 0,60 €) et peine à compter la liasse. A peine monté, le chauffeur démarre, les voyageurs sont comptés à la louche… Quelques mètres plus tard, une clameur surgit, des voyageurs avertissent qu’il manque un passager. Ce qui fait bien rire le laotien concerné !

Il nous faut environ 8 heures de voyage pour rejoindre Vientiane. Tout au long de la route s’étendent des rues jonchées de nid-de-poule en terre rouge, des broussailles, des déchets…des chèvres et des vaches s’y promènent et des chantiers partout !

La carte Sim achetée à Thakeck nous est utile plus tôt que prévu. Un peu avant d’arriver à destination, nous recevons un message du « Peacefull hôtel » où nous avions réservé 4 nuits. En raison d’une grosse panne électrique, ils nous transférent dans un autre hôtel proche pour la première nuit. Ce qui fait tomber à plat les pronostics continus et convaincus de l’homme « A 17 h nous serons dans la piscine ! »🤪

L’hôtel de remplacement se situe pas loin du nôtre, dans une rue dont la chaussée est pleine de terre retournée et dévastée par de gros chantiers.

Nous trouvons de quoi dîner au night Market proche. Difficile de faire un choix dans cette quantité d’aliments inhabituels, je décline par contre tout ce qui a des pattes visibles, poissons visqueux, insectes grillés ou desserts trop colorés.

Après le bus, le tuk tuk passe devant l’arc de triomphe de Vientiane. 
Les chantiers sont partout dans la ville et le long des routes 

Lundi 24 février

Comme prévu, nous emballons à nouveau nos affaires pour déménager au Peacefull hôtel. La chambre est immense mais impersonnelle et froide et a la particularité d’avoir des fenêtres sans vitres pour profiter au mieux du bruit des marteaux piqueurs. Nous comprenons que ce grand hôtel est en complète rénovation, acheté par une famille de vietnamiens.

Vientiane est la ville la plus peuplée du Laos, environ 850 000 habitants, ce qui pour une capitale asiatique est très peu. Elle a l’avantage d’être relativement paisible mais sans attraits particuliers, il reste des traces de la colonisation française dans l’architecture de la ville.

Les rives du Mekong y sont inaccessibles, une grande route le longe. Les musées ne semblent pas passionnants, sans doute quelques beaux temples mais nous en avons vu tant en Thaïlande dans nos précédents voyages ! Nous arpentons donc les rues de Vientiane pour humer l’ambiance, les trottoirs sont rares ou utilisés pour garer les grosses voitures. L’immense marché du soir «night Market » regorge de vêtements et chaussures bas de gamme, contrefaçons grossières et je n’y trouverai pas le petit gilet fin en coton qui me serai utile.

Le Peacefull hôtel  sans âme et sans vitres aux fenêtres 

Mardi 25

Nous avions prévu de rester encore deux nuits au Peacefull hôtel et aujourd’hui il va pleuvoir toute la journée. Ce n’est donc pas possible de visiter plus la ville à vélo et sommes un peu dépités dans la chambre sans fenêtres. Subitement, Christian sort de la lecture de son iPad et me dit « Bon, on va partir d’ici, il y a un train pour Van Vieng à 13 h 30 , on a 15 mn pour boucler nos bagages ! » ça me va, et n’hésite pas un instant , habituée aux changements de dernière minute 😉

Le billet de train est réservé rapidement sur l’appli et nous partons en taxi à la grande gare de la ligne LAOS CHINE à 45 mn du centre.

Sauf que la réservation n’a pas fonctionné, et qu’en arrivant à la gare le train est complet. Le prochain est 3 heures plus tard. Soit, nous attendrons …

Les valises et les sacs sont scannés à l’entrée, il est interdit d’y avoir couteaux et aérosols dans ses bagages. On me demande d’ouvrir le mien… A la question «Do you have a knife? » et ma réponse négative, je laisse perplexe l’agent de contrôle qui finit par me dire tout simplement de refermer ma valise. Alors c’est vrai j'ai des pinceaux, des feutres, des crayons et des tubes de gouache… sans doute pas fréquents dans les valises. Par contre, l’homme a son couteau Suisse et deux aérosols.😅 Allez comprendre !

La gare ultra moderne est immense et quasi vide entre deux trains. Nous y trouvons un petit resto cosy où nous passerons notre long moment d’attente avec wifi, poulet Massamam curry et gâteau au chocolat. Deux françaises sympathiques s’installent à côté de nous. Elles habitent Singapour, Pouna est d’origine laotienne, Anne-Céline est expatriée depuis 7 ans et partent ensemble passer la semaine à Luang Prabang. Nous gardons leurs coordonnées et il se peut que nous nous rencontrions la bas dans quelques jours. Pouna nous indique l’hôtel d’une de ses amies à Luang Prabang, nous y réserverons une partie du séjour !

Une heure un quart de voyage, entre Vientiane et Vang Vieng, 130 km-

Vang Vieng : Les avis sont partagés, la région est belle, entourée de formations karstiques mais réputée aussi pour ses nombreux jeunes backpackers en quête de sports d’aventure et de sensations fortes à tous niveaux. Alors on hésite à y aller … mais décidons finalement de tenter l’expérience.

Arrivés à l’hôtel, on nous explique cette fois qu’il y a eu un problème avec Booking.com, que l’hôtel est complet. Décidément !!! On nous emmène au SKY HOTEL un peu plus loin pour cette première nuit. L’hôtel est impeccable, confortable et d’une propreté rare ici, le petit déjeuner est magnifique.

Mercredi 26 : Nous déménageons comme prévu au « Confetti Garden Hotel » le lendemain. L’hôtel est encore mieux que le précédent, une bonne surprise ! La vue du roof top plonge sur les montagnes, la ville et le grand Bouddha doré. Vers 17 h, les nombreuses Montgolfières s’élancent dans le ciel et offrent un spectacle grandiose.

Une chambre confortable, une belle vue, une piscine, le réconfort a Vang Vieng 

Vang Vieng est une petite ville plutôt tranquille malgré les touristes, nous croisons du monde rencontré à Tha Khaek ou Ventiane dans la rue principale, c’est convivial ! Il y a peu de circulation, on y trouve des petits restos de cuisine locale très bonne à petits prix…

Notre resto favori du soir  

Jeudi 27 :comme on se sent bien ici, nous décidons de prolonger. Mais seulement jusqu’au 2 mars, l’hôtel est « fully booked » ensuite. Ça implique de changer nos billets de train.

Nous partons à vélo à la grande gare Chinoise à 5 km du centre. Ce qui pourrai paraître facile ne l’est pas tellement pour moi. Je ne suis pas apte aux vélos tout terrain et pédaler sur des routes défoncées avec un vélo de ville n’est pas évident ! Et en plus il fait très chaud !

Du boulot pour les travaux publics … 

Le contraste est saisissant entre le mauvais état des routes et celle de l’arrivée à la grande gare moderne et luxueuse de la ligne LAOS CHINE. Le billet est changé et dans la foulée, nous nous décidons aussi à partir de Luang Prabang directement pour la Chine sans l’étape finale initialement prévue plus au nord à Udong Xay . Ce qui nous évitera de faire et défaire nos valises une fois de plus !

À la gare ultra moderne (construite par les chinois) de Vang Vieng pour le changement de billets

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Nous avions hésité à y venir… Vang Vieng est pourtant une étape qu’il aurait été dommage de rater ! On se sent bien dans cette petite ville à la fois animée et tranquille, entourée de nature et de petites montagnes.

Et comme nous sommes partis longtemps de la maison, être logés dans un hôtel cosy, propre et accueillant est un gros plus ! Le « Confetti hotel » nous comble, vue lumineuse et dégagée de notre chambre spacieuse et confortable. Une piscine pour la détente et le bienfait de l’eau… cet hôtel a tout ce que nous aimons plus un petit déjeuner buffet varié et du personnel souriant et serviable ! Nous sympathisons un peu plus avec deux indiens sikhs à la réception, Singh et Sunny qui parlent parfaitement l’anglais ce qui rare ici. Les laotiens n’en parlent que des bribes ou pas du tout, la communication est difficile, mais on peut imaginer la difficulté d’apprendre une langue quand même l’alphabet n’a rien à voir ! « ຂອບໃຈ » Se prononce «khobchaï » qui veut dire merci, un mot qui nous servira bien souvent !🙏

Avec Singh et Sunny  

Comme cela semble être le cas au Laos, il y a des travaux partout dans la ville, peu de voitures, quelques scooters surtout le soir, peu de cyclistes, des petites vaches, des poules et des coqs !

 Rencontres dans les rues de Vang Vieng  

Vendredi 28 février :

La journée s’annonce particulière aujourd’hui. C’est mon anniversaire et Christian fait son maximum pour que la journée soit belle ! 😍 Je lui demande juste de ne pas prévenir tout le monde par discrétion. Ça commence bien, dès 7 heures sur le roof top de l’hôtel, un anglais avec qui il discute avant mon arrivée me souhaite un bon anniversaire ! 🎉🎂🎊😂

C’est ma journée, je sais que j’aurai des messages et chaque attention me fait très plaisir ! Mails, whattsapps, appels des enfants et une vidéo chantée par nos petits marseillais. Me voilà déjà comblée ! Pendant que l’homme part découvrir la ville à pied au petit matin, je savoure un long moment de calme seule à la piscine

Nous partons dans un joli petit resto repéré la veille et déjeunons léger, une partie de l’après midi est passé au frais dans la chambre. Nous avons un rendez vous majeur en fin d’après midi, Christian m’a offert un vol en montgolfière ! Il n’a pas osé m’en faire la surprise me croyant trop trouillarde, et même après 47 ans de vie commune on ne se connaît pas encore totalement. L’idée m’a plu tout de suite, ces gros ballons colorés dans le ciel m’ont toujours fascinée !

A 16 h 30 le chauffeur de tuk tuk arrive comme prévu et crie « BALOON » !!! dans le hall de l’hotel. Ça y est c’est parti ! Nous sommes 8 personnes des hôtels alentours et arrivons sur le grand espace verdoyant en retrait du centre d’où s’élancent les paramoteurs et s’envolent les montgolfières, expériences typiques de la région.

A l’arrivée, les gros ballons sont à plat au sol, prêts à être gonflés. Des équipes de sécurité contrôlent les manœuvres, c’est rassurant. Des petits ballons de baudruche sont lâchés dans l’air pour vérifier le sens du vent. La préparation des montgolfières est assez longue, une douzaine s’envoleront ce soir. Une fois gonflés, l’air chaud est insufflé. Difficile d’imaginer que nous serons là haut un peu plus tard …

Préparation des montgolfières et envol des paramoteurs,

Nous escaladons dans la nacelle, il y fait presque chaud, les flammes sont proches, notre pilote semble maîtriser parfaitement l’engin. Des cordes retenues par plusieurs hommes sont relâchées progressivement. Le ballon se met à monter sans bruit et en douceur, l’instant est magique !

Nous volons dans les airs 45 minutes en surplombant de 1000 mètres environ la ville à 360 degrés sur les pics karstiques, la vallée luxuriante, les petites maisons et la rivière Nam Song. Nous ressentons à la fois une sensation de liberté, de tranquillité et de légèreté ! C’est féerique, la vue des autres montgolfières en contre jour sur les rochers est époustouflante !

Le pilote fait tourner le ballon pour que nous puissions profiter de la vue de chaque côté. Il est bientôt temps de redescendre, une manœuvre délicate mais sans doute maîtrisée, enfin on l’espère. Quelques ballons sont comme nous prêts à se poser, les pilotes communiquent ensemble, le premier a atterri dans un parc pile entre les arbres.

À gauche un ballon atterri entre les arbres  

On nous demande de nous accroupir dans la nacelle avant qu’elle touche le sol. Comme le décollage, l’atterrissage se fait en douceur, les hommes sont prêts à attraper la corde envoyée du ballon pour le retenir au sol, un peu comme un bateau arrivant à quai .

Atterrissage en douceur et pas dans les arbres ! 
Maintenant il reste à dégonfler le ballon … 

Et cerise sur le gâteau, les passagers du tuk tuk au retour me chantent « Happy birthday » 🎉🤣 Tiens tiens qui leur a dit ? Bon la journée n’est pas finie, encore dans les nuages après cette expérience magique et romantique, on se prépare pour partir au restaurant proche « l’Académie » école hôtelière raffinée où nous avons réservé pour le dîner. Les jeunes élèves nous servent avec beaucoup de délicatesse un Green curry au poulet et des desserts de chez nous, glace et tarte au citron .

Je vois les jeunes serveuses chuchoter à l’oreille de l’homme… ma tarte arrive avec une bougie allumée plantée dans la meringue et tout le resto en cœur me chante «Happy birthday» ! je dois reconnaître que ça me touche 😍

Et voilà ! Un an de plus !!! « Au fait tu as quel âge maintenant me demande l’homme ? » 😂🤣😅 Bon, pour les curieux : j’ai 68 ans !

Dîner à l’Academie  

Samedi 1er mars.

Ce matin nous partons à scooter visiter les environs recommandés par les guides. Se déplacer à vélo ici n’est pas une partie de plaisir vu l’état de la chaussée et surtout la chaleur. Il faut être vigilant à tout moment pour éviter les nombreux et gros trous au sol. Nos destinations du matin sont assez éloignées, la poussière des routes après le passage des camions rend la visibilité limitée, nous finissons masqués.

Le « Blue Lagon 2 » enfin atteint et bien vanté dans les guides est un lieu de détente et d’amusement pour ceux qui aiment plonger à partir d’une tyrolienne, sauter d’un gros tremplin ou juste patauger dans l’eau. La ballade nous aura tout de même donné un aperçu de la région autour de la ville et surtout de l’état des routes qui nous paraît invraisemblable !

Blue Lagoon 2  toutes sortes d’attractions pour les locaux et les touristes pas nombreux.

Nous profitons de la location du scooter pour découvrir mieux Vang Vieng qui tout compte fait est plus grand que nous l’imaginions.

Les rues sont animées surtout le soir par les touristes de nombreuses nationalités, asiatiques, américains, européens, des jeunes et des moins jeunes, des familles. Le choix des nombreux restaurants est varié, il y en a pour tous les goûts. En attendant notre sticky rice « à emporter » dans un resto thaï (après avoir mangé des naans et un raïta dans un resto indien) nous conversons avec un américain de Los Angeles et son beau frère de Bangkok. (73 et 78 ans). Les échanges sur leurs vies sont touchantes, j’aime ces rencontres fugaces qui nous montrent à quel point les vies des uns et des autres sont différentes, et c’est passionnant !

Il n’y a pas de tourisme de masse ici et les gens que nous rencontrons nous paraissent sympas et chaleureux quelle que soit leur nationalité. Et ça fait du bien !

Dimanche 2 mars :

Réveillés à 6 heures par le chant des coqs, nous profitons de l’air frais du matin pour une petite marche en direction du temple…

Des clichés rares qui finiront sans doute sur une toile …😉

Et aujourd’hui départ pour Luang Prabang !

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Publié le 8 mars 2025

Nous quittons presque à regret notre « Confetti hôtel » en milieu de journée et rejoignons la grande gare du train rapide Laos - Chine pour Luang Prabang à un peu plus d’une heure.

Un premier contrôle du passeport et du billet est demandé en entrant dans la gare. Dans le grand hall ne se trouvent donc que des voyageurs et tout le monde dispose d’un siège en attendant l’arrivée du train. Nos sacs passent sur le tapis roulant sous le scanner. C’est rapide et efficace et il n’est pas utile comme dans un aéroport de sortir les téléphones, tablettes, chargeurs etc… ni de jeter l’eau de nos gourdes !

Mais cette fois c’est réglé. Le couteau suisse rouge dans le sac à dos de Christian est confisqué ! On s’y attendait. 😉

Il y a 4 ans j’avais eu un coup de cœur pour Luang Prabang et avais donc très envie d’y retourner… Comme nous restons une semaine ici, nous choisissons de passer deux nuits dans un hôtel typique en plein centre, le « Vieng Savanah II » et prévoyons ensuite un hôtel un peu excentré « le Madilao » pour des moments relax avec piscine, conseillé par Pouna. Nous avions déjà visité les Cascades de Kiang Si, le Mont Phousi ou le centre artisanal Ock Pop Tok et ne nous donnerons donc pas d’obligations touristiques cette fois.

Arrivés à Louang Prabang
Coucher de soleil sur le Mékong, resto et Night Market  *

Louang Prabang a tout ce que j’aime : douceur de vivre, calme, petits restaurants authentiques et raffinés, maisons à l’architecture typique, artisanat coloré, moines dont le coloris safran des robes contraste sur la végétation et le bois sombre des habitations. Et je ne parle pas des nombreux temples dispersés dans la ville !

Alors forcément cette beauté attire du monde. Nous ne ressentons cette foule qu’au night Market après 20h sur la grande place où des centaines de touristes viennent dîner et préférons donc les petits restos au calme.

Lundi 3 mars :

Christian a décidé de faire son « laotien » dans la chambre ce matin, c’est à dire rester relax 😉…

J’en profite pour vadrouiller seule et prendre le temps de m’arrêter dans les boutiques ou les stands du marché. L’artisanat coloré est un plaisir des yeux, j’achète des bijoux ethniques en tissu, un bandeau tressé cousu main pour un style laotienne 😂 et un carré de tissu artisanal brodé à coudre sur un sac ou un coussin.

Ballade- du matin … 

L’homme émerge de sa tanière tout ragaillardi par cette longue pause et partons dénicher de quoi déjeuner. On craque cette fois sur une pizza maison et une salade colorée à partager sur une terrasse joliment décorée.

Nos copines Anne-Celine et Pouna nous proposent de les rejoindre. Nous terminons joyeusement et longuement notre repas avec elles, un dessert de riz gluant aux mangues et un délicat thé de fleurs violettes, « butterfly pea flowers » 🦋

Pouna, d’origine laotienne, connaît bien Luang Prabang et nous fournit une quantité de bonnes adresses et de choses sympas à découvrir ici.

Deux restaurants pour un repas  

Mardi 4 mars :

Après un petit déjeuner vitaminé nous profitons du centre tout proche pour explorer davantage les ruelles, photographier les couleurs du marché et acheter des babioles souvenirs. J’y ai aussi trouvé deux petits hauts bleu et vert adaptés à ma hauteur asiatique 😉 .

Première étape, le Viang Sawanh II hôtel  
Ambiance du marché  

Notre deuxième étape à Luang Prabang, le « Madilao hôtel » se trouve à 4 km environ du centre de la ville. C’est pour moi un ravissement immédiat ! la végétation luxuriante et exotique me remplit de bien être…les formes harmonieuses des feuilles et les couleurs me captivent ! Bonne pioche pour ce dernier hôtel au Laos où nous passerons 5 nuits dans une chambre vaste, claire, confortable et dont les meubles en bois dégagent un subtil parfum exotique.

Madilao hôtel à l’exterieur de Luang Prabang  
Au Madilao, du bois, du blanc, de la lumière et des détails raffinés  …

Nous craignions que notre hôtel soit isolé, mais découvrons à quelques mètres cet endroit raffiné tenu par un couple américain-laotien. Je choisis un plat de légumes aigre-doux au poulet et un thé dans lequel infuse du gingembre à travers une petite passoire en bambou.

On peut aussi y prendre des cours de poterie et des cours de cuisine …

Après un moment relax à la piscine nous restons savourer notre nouvelle ambiance en dînant à l’hôtel où des portions généreuses sont servies. Une soupe aux nouilles traditionnelle « PHO » et des herbes fraîches, menthe, basilic thaï, coriandre, lime et une mixture jolie à voir mais redoutablement épicée ! Pour calmer le feu nous commandons des yaourts aux fruits… qui ressemblent finalement plus à des fruits au yaourt. 😉

Mercredi 5 mars : Je profite d’une table sur la terrasse pour terminer une gouache presque finie à Koh Tao pendant que Christian part reconnaître l’itinéraire pour aller dans la ville et changer de l’argent à la banque.



Prévoir les sous pour ne plus avoir de kips (inéchangeables en dehors du Laos) en partant dimanche est acrobatique.

Les dollars sont acceptés presque partout, mais la monnaie est rendue en kips… une bonne gymnastique ! 🤪

Et si le billet comporte un défaut, il est refusé. Les kips sont par contre de vrais chiffons, mais ça ne dérange personne !

Jeudi 6 mars : Ce matin nous partons à vélo à Luang Prabang à 4 kilomètres de notre hôtel pour découvrir l’autre rive du Mékong. Nous sillonnons une petite route de campagne, traversons un pont pour les scooters et les rares cyclistes et arrivons dans le centre.

Le bac municipal derrière le Palais Royal fait la navette de part et d’autre des rives, il essentiellement utilisé par les locaux. Et trouvons rapidement le lieu de départ pour cette balade hors du monde.

Sur la route de Luang Prabang  

Les petites rues bordées de temples et d’habitations typiques sont loins des lieux touristiques… l’endroit est apaisant, les villageois semblent y vivre tranquillement en famille et entre voisins et la plupart du temps à l’extérieur. Les chiens somnolent, les buffles broutent tranquillou, les coqs se bagarrent, les poules rassemblent leurs poussins, les moines balayent les allées des temples...

Loin des touristes et des voitures, cette balade le long des temples de l’autre côté du Mékong 
Des coqs bagarreurs 

La jolie piste termine par un chemin de terre caillouteux, il est temps de faire demi tour…Nous croisons un sympathique couple de Montreal, Simone et Serge, avec lequel nous échangeons un bon moment. Il est 13 heures, la chaleur est à son comble et reprenons le bac pour retourner à Luang Prabang.

Retour de l’autre côté de la rive  

Nous choisissons de déjeuner dans un petit resto « L’étranger, tea and books» tenu par Simon, un autre québécois venu s’installer au Laos depuis 2013. Sa compagne est d’ici, il est partagé entre sa vie construite à Luang Prabang et l’envie d’être plus proche de sa famille et de ses enfants restés au Québec. Choix difficile, on peut l’imaginer ! Cette fois repas québécois moins raffiné que d’habitude mais tellement bon : chipolatas, frites, salade et bière, la totale ! 😄

Chez Simon se trouvent aussi des livres en toutes langues laissés par des voyageurs. Nous en profitons pour en échanger deux. Trois mois de lecture à gérer et une liseuse en moins…😉

Les quebecois : À gauche Simone et Serge, à droite Simon dans son resto librairie 

Au Madilao hôtel où nous passons la semaine, nous côtoyons des voyageurs de nationalités bien différentes : pas mal de français, mais aussi finlandais, chinois, jeune allemande, amies canadiennes, couples russes ou ukrainiens ? l’ambiance est toujours conviviale et respectueuse. Christian entame la conversation facilement, ses échanges simples sont réconfortants et donnent une vision du monde fraternelle qui contraste fort avec les tensions actuelles…

Vendredi 7 mars : Outre les moments de piscine, lecture, écriture, nous prévoyons une sortie en bateau sur le Mékong. Aujourd’hui le soleil est discret mais n’empêche pas la chaleur. Nous partons en fin d’après midi à vélo rejoindre l’embarcadère de la SA SA CRUISE pour une navigation de 2 heures. Un bon moment même si nous n’y découvrons pas grand chose.

Un dîner rapide d’un potage au potimarron, nous filons au night market trouver deux cakes et des yaourts. Et rentrons dans la nuit avec nos lampes torches fixées sur nos casques. Il est 20 h 30, les boutiques sont encore ouvertes, les laotiens profitent de la température du soir. Une atmosphère joyeuse s’échappe d’une cour, musique entraînante et danseurs Laos que j’aperçois le temps de quelques coups de pédales.

Navigation sur le Mékong  

Samedi 8 mars : aujourd’hui est notre dernière journée au Laos. 🇱🇦

Petit pays tranquille, 7 millions d’habitants seulement, le Laos est entouré par la Chine, le Vietnam, le Cambodge, la Thaïlande et la Birmanie. Il n’a pas d’accès à la mer, une particularité par rapport à ses voisins, mais semble pouvoir attirer des touristes pour d’autres beautés.

Les Laos m’ont paru discrets et gentils. J’ai été surprise par la qualité des hôtels et l’excellente nourriture fraîche et variée. Un subtil équilibre entre saveurs et charmée aussi par le raffinement de la présentation des plats, surtout à Luang Prabang.

Demain nous reprenons le train rapide pour partir au Yunnan, en Chine, première étape à Kunming la grande ville. Gros changement en perspective ! Nous sommes allés dans un petit bout de Chine il y a 25 ans environ avec un groupe Legris pour courir le marathon de Hong Kong et visiter rapidement la filiale à Wuxi puis Shanghai. Mes souvenirs sont vagues, des travaux partout, de la pluie, de longs trajets en car et des toilettes communes pour les femmes dans un village avec une grande rigole en béton à chevaucher à la queue leu leu. Rien d’exaltant donc et aussi d’un marathon couru sous la grêle et le vent… mais avec une médaille récoltée, 3 ème senior femme 🤗

Alors j’imagine un peu comme la Corée du Sud ? Ou Taïwan ? L’homme m’a déjà prévenue : « au p’tit dej il n’y aura rien d’autre que des soupes … » 😅

J’ai compris aussi que peu de chinois parlent anglais, qu’on ne paie en principe qu’avec une appli sur son tel, que l’accès à Google, Whattsapp, Facebook etc, sera suspendu. Bref une bonne adaptation à prévoir, pour ce qui est de la communication on devrai pouvoir contourner avec un VPN. On verra sur place. Les températures vont bien baisser, fini les petites robes, les shorts et débardeurs… et sans doute aussi fini le calme.

Mais on devrai pouvoir continuer à vous raconter tout de même… À suivre en Chine alors, portez-vous bien… bises à tous et merci pour votre lecture 📖😄😘⛩️🎋🧧🏮

En finissant ce récit j’écoute un morceau de musique : « Another love » de Tom Odell… la musique a le pouvoir de rendre le monde beau … 😻🦋🙏



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Notre dernière journée à Luang Prabang est axée sur le départ, Christian surveille constamment le virement de notre règlement à notre agence en Chine et qui tarde à arriver… Le conseiller de la banque ne répond pas depuis 2-3 jours et maintenant c’est le week-end.

Un dernier tour à vélo dans la ville, nous allons déjeuner au « Banneton » dont les petits plats français sont réputés. L’ambiance est animée et c’est effectivement très bon, nous sommes attablés avec trois jeunes Chinoises sympas.

Dernière journée à Luang Prabang  

Dimanche 9 mars

Notre voyage sera long aujourd’hui, environ 8 heures pour effectuer le trajet entre Luang Prabang au Laos et la ville de Kunming en Chine. Le tuk tuk nous cherche à l’hotel et nous emmène à la gare, c’est assez loin, il fait frais le matin, la route est poussiéreuse.

Le train est ponctuel, même l’embarquement est affiché à la minute près. Nous sommes une poignée d’occidentaux, la plupart des voyageurs sont asiatiques.

Hall de gare à Luang Prabang, comme un aéroport. 

Deux heures plus tard, le train s’arrête à Boten la ville frontière. Nous devons TOUS descendre avec nos bagages, passer le contrôle de douane pour sortir du Laos, re scanner tous les sacs puis reprendre nos places dans le train une heure plus tard.

Le train roule à nouveau une dizaine de minutes. Nous sommes à Mohen, la frontière chinoise cette fois. A nouveau tous les passagers du train descendent avec leurs bagages, passent la douane et scannent les sacs. Les formalités accomplies, tout le monde reprend sa place dans le train pour les 5-6 heures restantes jusqu’à Kunming. Et même s’il y a beaucoup de monde, tout se fait dans le calme.

Ces deux étapes passées, il est presque 13h, c’est le moment de déjeuner. De nature prévoyante, j’aurais préféré emporter un sandwich, ou au moins charger par avance l’application de paiement Chinoise Alipay dont se servent les chinois pour presque tous les règlements. Fini les liasses de billets à compter pour la moindre bouteille d’eau. Nous n’avons aucun Yuan (monnaie Chinoise) sur nous. Mais l’homme préfère attendre l’arrivée en Chine pour ces formalités et a gardé dans sa besace nos derniers kips pour le repas.

Sauf que, la frontière passée, personne ne veut de nos kips, ni à la gare ni dans le train. Nous avons juste quelques amandes et un biscuit sec restant à partager et 6 heures de voyage en perspective. Evidemment ça m’agace et me trouve bien stupide de l’écouter…

Une des rares occidentales proche de notre place arrive justement du wagon resto avec un plat chaud odorant.. Christian entame la conversation et surprise, elle est française. Laurine a 23 ans et voyage seule depuis deux ans à travers le monde, avec des allers-retours en France pour se refaire des sous dans des boulots saisonniers. Elle retourne en Chine tant elle aime ce pays. Alors Christian tente le coup de lui demander de nous payer notre repas avec l’application de son iPhone contre un billet de 10 €. Et bien sûr, elle accepte ! La capacité de l’homme à retomber sur ses pieds ….

Arrivée en Chine, des serres à perte de vue ! 

A l’arrivée à la gare de Kunming, un chauffeur (enfin une conductrice, parce que chauffeuse ça ne se dit pas 🤓) vient nous chercher à la gare située à 45 mn du centre ville. Nous proposons à Laurine de profiter de la voiture.

Notre guide Olivier (nom français qu’il se donne pour ses clients) qui a aidé Christian a préparer le périple en Chine, nous accueille chaleureusement. Un peu fatigués par ces longues heures de voyage, nous voulons installer rapidement avec lui l’application de paiement Alipay.

Christian reste contrarié, le virement en cours pour le solde du paiement à l’Agence n’arrive pas et la banque ne répond pas aux messages, ce qui devient problématique. Mais heureusement Olivier et son boss sont d’une gentillesse et d’une patience remarquables !

Depuis le Laos, Christian tousse de plus en plus, rien d’alarmant pour le moment, un courant d’air suffit à irriter ses bronches délicates. Nous réalisons que la combinaison des courants d’air dus aux ventilateurs, de la poussière des routes en terre et de la fumée des brûlis n’ont rien arrangé. Les agriculteurs laotiens utilisent la technique des brûlis pour défricher les champs entre mars et avril et polluent l'air. Rien de bon pour les bronches.

En voulant acheter un sirop à la pharmacie proche de notre hôtel à Kunming, l’application Alipay installée ne fonctionne pas, décidément ! Olivier nous dépanne et avance les paiements et aussi de quoi dîner dans la chambre. Il est déjà tard.

Rassurant, il nous propose de résoudre ces tracasseries le lendemain, nous devons découvrir la ville avec lui cette première journée. Ensuite il est prévu de nous débrouiller seuls, des chauffeurs nous transporterons pour les trajets à la gare ou les petits trajets plus éloignés dans les villages.

En remontant dans la chambre, on s’amuse de notre effarement devant ce robot qui nous double et prend sa place dans l’ascenseur avec nous. La scène me rappelle la tête de Jacquouille la Fripouille dans le film les Visiteurs et ça nous fait bien rire ! Nous apprenons ensuite que le robot sert à livrer des repas dans les chambres…

Olivier notre guide et le robot étonnant  
Une chambre fonctionnelle et confortable très bien située et une collation achetée à côté dans une boulangerie raffinée . 

La nuit est une fois de plus perturbée pour Christian que ses soucis bancaires tracassent de plus en plus. La toux ne s’arrange pas et le paiement du solde n’arrive toujours pas . Mais la découverte du petit déjeuner est désarmante et bluffante de variétés ! Des produits inconnus en pagaille, des appareils étranges comme ce robot contenant du lait de soja chaud.

Petit déjeuner chinois  

Olivier nous rejoint vers 9 heures comme convenu et nous commençons à résoudre les problèmes de la veille. Notre règlement et Alipay sont toujours bloqués. Nous installons «We Chat » sur nos téléphones pour communiquer avec l’agence, (le whattsapp chinois), et qui peut servir aussi à payer les achats.

Sur les conseils de notre ami Jérôme installé depuis peu avec sa famille à Pékin, nous installons le logiciel VPN « Simple Link » qui nous permet d’accéder à Google, Whattsapp et les sites français. Ce logiciel débloque ce que la Chine bloque.

Nous installons aussi sur nos iPhones le traducteur « Papago » conseillé par Laurine ainsi qu’un outil de navigation « Map’s » pour nous guider dans les rues. Mais le traducteur ne fonctionne pas en dehors du wifi sur mon téléphone malgré notre forfait acheté sur Orange. Et «We Chat » comme « Alipay » restent bloqués. Bref ça ce corse ! Heureusement c’est la première journée et nous sommes avec Olivier qui nous avance gentiment chaque paiement et qui reste confiant !

La découverte des environs proches de notre hôtel nous enthousiasme tout de suite ! La douceur du climat, le grand soleil et 20 degrés, le calme des rues où ne circulent que des véhicules et engins électriques est étonnant pour cette grande ville, tout de même la population de Paris !

L’ambiance est joyeuse et décontractée autour du Lac d’Emeraude. Des chinois s’y retrouvent pour danser dès le matin, pratiquer le taï chi, admirer les oiseaux migrateurs et les écureuils ou juste déambuler dans le magnifique temple boudhiste de Yuantong ( aussi connu sous le nom « temple de la compréhension de toutes choses »), fondé entre 618 et 907 sous la dynastie des Tangs et reconstruit sous les Yuan entre 1276 et 1638)

Et partout dans les rues des fleurs à profusion, azalées, camélias, magnolias, orchidées… et de beaux arbres verts et fleuris.

Kunming, une impression de douceur de vivre  
Le temple de Yuanton 

Olivier nous emmène dans un petit restaurant local déjeuner un plat de nouilles et de légumes et je mesure la difficulté que nous aurons à choisir nos repas les prochains jours devant le panneau affiché en caractères chinois.

La conductrice qui nous emmène avec Olivier d’un point à l’autre nous dépose à la gare pour avancer nos billets de train, afin de rester une nuit de moins à Kunming pour profiter d’une nuit supplémentaire dans les villages à suivre…

Nous partons ensuite visiter la vieille ville et ses rues piétonnes puis le marché ou des centaines de stands proposent des aliments étranges. Tout est propre et organisé et ici la viande sur les étals n’est pas envahie par les mouches.

Les produits étranges…

Nous découvrons une vieille pharmacie réputée, les médecins consultent à l’étage et fournissent les ordonnances de plantes qui sont ensuite préparées sur place par les pharmaciennes.

La vieille pharmacie 

Les rues sont longées de jolies maisons à l’architecture typique et toujours cette ambiance douce et joyeuse. J’aime aussi le spectacle du look des jeunes asiatiques qui semblent s’amuser dans leur extravagance. Elles paraissent libres de s’affranchir des codes du « bon goût » dont nous pensons être maîtres en France.

Ambiance douce et joyeuse  dans les rues piétonnes de Kunming 

Christian commence à montrer des signes de fatigue, nous nous promettons de revenir tous les deux explorer plus à fond le lendemain.

Avant de rejoindre l’hôtel, nous achetons aussi des billets pour un spectacle renommé « Dynamic Yunnan ». C’est à 10 mn à pied de notre hôtel. J’ai un doute en achetant les billets, me disant qu’avec sa toux il n’est peut être pas utile de sortir demain soir. Mais Christian insiste et en plus nous choisissons de bonnes places plutôt chères.

Olivier nous montre un petit resto self à côté de notre hôtel où il nous dépanne une fois de plus pour l’achat d’une préparation de pommes de terre, chou et patate douce et du riz sauté que nous dînerons au calme dans la chambre avec les grosses myrtilles achetées au marché.

La toux de l’homme ne s’arrange pas, le virement n’arrive pas et les applis de paiement sont toujours bloquées. Aie !!! aie !!!

Et comme c’est lundi soir et par conséquent en milieu de journée en France, il peut enfin appeler la Société Générale pour régler la situation. Effectivement l’interlocutrice reconnaît le blocage de la carte. Pourquoi ? On ne sait toujours pas… Christian avait bien prévenu la banque que nous allions faire un séjour en Chine. Bref dans trois heures, nous assure t’elle, pas d’inquiétude, tout sera réglé. OUF !!! Effectivement le virement arrive à l’agence et l’appli Alipay débloque. Et entre temps Olivier nous avait échangé des Yuan contre des euros. Même si payer en espèces en Chine fait un peu moyennageux ! 😉

La fatigue et le stress aidants, la toux évolue et la nuit est très agitée.

Le réveil est difficile, Christian se sent épuisé et incapable de manger. Je ne suis pas inquiète particulièrement par sa toux mais davantage par son état d’affaiblissement psychologique et son moral qui baisse. Pour ceux qui le connaissent, ce n’est pas du tout son style, toujours motivé, surtout en voyage, insouciant mais aussi excessif dans sa façon d’agir. C’est l’homme quoi…

Alors je lui propose de commencer une cure d’antibiotiques que j’emporte tous les ans « au cas où » et qu’il voulait mettre à la poubelle avant de partir. Ce qu’il accepte cette fois sans rechigner. J’ai confiance, dans deux jours il ira mieux, mais le hic est que nous avons hier avancé notre départ d’un jour pour la jolie ville de Dali qui promet d’être magnifique.

Petit à petit nous devenons perplexes sur la situation qui nous échappe un peu. Mon idée est de se reposer et d’attendre un jour de plus pour voir comment évolue son état. Mais curieusement une grosse inquiétude s’est installée dans la tête de Christian, ce qui est complètement inhabituel pour lui. Je suggère d’aller prendre un avis médical ce qui lui paraît bien trop compliqué ici.

Il commence à envisager de rentrer en France au plus vite, il y a déjà réfléchi depuis un moment. L’argument tient : nous sommes à Kunming d’où nous devions reprendre notre vol de retour et les deux prochaines semaines nous allons vadrouiller en train, voiture et vélo dans des endroits reculés et montagneux à plus de 2000 mètres d’altitude. Dali, Weishan, Nuodeng, Shaxi, route du thé et des chevaux, Gorges du Saut du Tigre, Montagne du Dragon de Jade, Fleuve du Sable d’or, Vallée du Baoshan, Lijiang, des villages de minorités typiques à la région du Yunnan. Un périple qui promettait d’être époustouflant et passionnant ! Mais voilà, il n’a plus d’énergie et ne se sent pas capable d’aller plus loin.

Christian se réjouissait et attendait tant cette étape, alors mon sentiment est que s’il veut rentrer en France c’est que vraiment il ne va pas bien. Je suggère à nouveau un jour d’observation supplémentaire afin de laisser les antibios agir, il insiste, plutôt demain, il y a de la place dans les deux vols. Alors nous sommes solidaires et après réflexion on se dit que c’est plus sage de rentrer.

Nous sommes bien évidemment déçus de cette tournure que nous n’avions pas imaginé et encore plus de quitter trop vite la Chine qui nous semble passionnante et riche de tant de beautés !

Les heures qui suivent passent vite, échange des billets d’avion malgré la différence de coût, billets de train à modifier, l’appli SNCF fait son bug dans la foulée, et surtout prévenir Olivier de notre départ anticipé. L’agence se montre particulièrement compréhensive et propose de nous rembourser les hôtels et trajets que nous n’avons pas utilisés. Voilà qui allège un peu notre décision.

Je pars acheter seule de quoi déjeuner, l’appetit de Christian est toujours en berne, il me demande des bananes. Ce qui se trouve facilement à chaque coin de rue en Thaïlande ou au Laos mais pas en Chine.

Comme mes applis de navigation et de traduction ne fonctionnent pas hors wifi, je fais quelques captures écran sur mon iPhone avant de partir… et Christian m’envoie une photo de bananes … ça donne une idée !

Mes captures écran pour acheter à manger… simplissime 🤗

Je pars dans les rues en prenant des repères visuels pour ne pas me perdre et trouve finalement un stand de smoothies et en commande comme je peux à la mangue et la banane et complète à la boulangerie raffinée de quoi accompagner. Comment différencier un produit sucré d’un produit salé ? Je montre ma capture d’écran et fait fonctionner mon intuition pour le choix.

Mais l’homme ne mange toujours pas… vu son poids ça ne me plait pas…

Je vérifie qu’il prend ses antibios et Olivier lui envoie un message pour lui rappeler de prendre son sirop. La décision de rentrer est prise, ce n’est bien sûr pas facile mais on se dit 150 fois qu’il faut relativiser, que nous avons déjà fait un beau voyage, que la santé est primordiale et bla bla bla… mais quand même !

En soirée, Christian va mieux et arrive à avaler les trois soupes qu’Olivier est allé acheter pour nous au marché, une au riz, une au millet et une spéciale bronches avec des graines bizarres. Il est notre ange gardien. Olivier est retourné aussi à vélo à la gare avec nos passeports se faire rembourser les billets de train échangés la veille ! Décidément ! Les services qu’il nous rend et sa gentillesse sont inimaginables ! Et nous nous sentons bien désolés pour lui de tous ces tracas.

Les billets du spectacle pour le soir ne sont pas remboursables et Christian n’a pas la force d’y aller. Et moi seule non plus. Alors je propose à Laurine rencontrée dans le train de venir m’y accompagner. Ce qu’elle accepte sans hésiter, son auberge de jeunesse est située à un quart d’heure à pied de notre hôtel.

Le spectacle est effectivement grandiose, les costumes et la mise en scène époustouflants mais pour moi le cœur n’y est pas, plutôt triste de ce départ anticipé. Je discute avec elle sur les raisons de son voyage au long cours. Elle m’explique que ses parents ont trop travaillé et qu’ils sont en burn out tous les deux. Que sa génération pense ne pas avoir de retraite, qu’elle s’est sentie prisonnière pendant le confinement du Covid et que les tensions internationales l'inquiètent. Triste constat à 23 ans ! J’essaie de lui insuffler un peu d’optimisme.

Au spectacle « Dynamic Yunnan » avec Laurine  

Mercredi 12 : nous préparons nos valises facilement, la partie Ko Tao n’étant pas déballée et nous sommes bien rodés !

Vu le grand soleil ce matin, je suggère une balade jusqu’au lac et au parc proche. Nous sommes émus par cette ambiance douce et joyeuse que nous devons quitter, ce qui n’était pas au programme... et une fois de plus on se le répète : il faut relativiser, ce n’est pas grave, une broutille dans une vie et nous reviendrons poursuivre ce voyage dès que possible. Et pensons à tous ceux qui ont des peines légitimes bien plus importantes.

Activités matinales au bord du lac et dans le parc  

Les vélos électriques sans pédales sont un des moyens les plus utilisés ici, c’est une ambiance totalement différente des grandes villes asiatiques bruyantes, pétaradantes et polluées dont nous avons l’habitude.

Les vitrines débordent de choses attirantes et je fouine dans quelques boutiques de vêtements originaux et colorés. Je déniche vite un petit haut vert émeraude de forme un peu Chinoise en souvenir.

Dans les rues proches de l’hotel  

La gentille conductrice est ponctuelle, ce qui est important pour les chinois, (et pour moi l’alsacienne) et nous dépose à l’aéroport de Kunming à une demi heure de la ville, la circulation est fluide. Les différentes étapes des contrôles sont scrupuleux, on ne blague pas avec les fonctionnaires chinois. Mon passeport est scruté pendant une dizaine de minutes (et bloque par conséquent la queue derrière nous) par une jeune préposée aux grandes lunettes rondes. On ne sait pas ce qui coince, sans doute mon nom dont les dernières lettres sont supprimées sur le billet, mon nom de jeune fille accolé à mon nom actuel dépasse les cases. Le coup de tampon final nous libère , Ouf !

L’aéroport de Kunming est calme et organisé, des grandes baies laissent percevoir les arbres fleuris, nous nous partageons une dernière soupe typique de nouilles aux champignons étranges, « les nouilles de la traversée du pont ». Le premier vol dure 2 heures 30 pour Bangkok.

Il nous faut ensuite patienter 7 heures à l’aéroport de Bangkok. Je profite pour faire un peu de shopping dans le vaste espace Duty Free pendant que Christian se repose. Il va nettement mieux, nous partons prendre un thé dans un endroit calme et pour rire on se dit même : et si on retournait en Chine ? Deux heures dans l’autre sens et hop c’est reparti… mais bon impossible tout de même de faire demi tour maintenant… et on se dit une fois de plus qu’il faut relativiser…

Le gros Boeing nous ramène en France en 12h30, nous arrivons à dormir et l’arrivée à Paris à 6 h 30 du matin est sans surprise toujours agaçante.

Dernière étape le TGV pour Rennes. Dans le hall c’est comme toujours la pagaille, les annonces sont faites par un individu qui braille « le 8 h 25 pour Montpellier c’est par là » « le 8 h 29 pour Marseille c’est plus loin »

On gèle sur les quais de cette gare moche en plein courant d’air, les voyageurs se pressent de monter pour trouver une place pour les grosses valises… Bienvenue en France !

Mais le réconfort de voir Jean Jacques notre gentil voisin venir nous chercher, nos adorables voisines qui ont déposé des victuailles sur la table de notre cuisine, et au courrier un petit mot d’Andrea notre petite fille qui vient d’apprendre à écrire. Toutes ces attentions font chaud au cœur, on se régale, on déballe, on se réconforte …

Les réconforts à notre arrivée !  

Avant de conclure et même si je n’ai pas lu autant de livres consacrés à la Chine que Christian, j’ai un aperçu sur ce pays si souvent critiqué. Alors même oui s’il y a des choses critiquables ici, il faut les placer dans le contexte de l’histoire de ce pays gigantesque de 1 milliard 400 millions d’habitants.

Depuis 30 ans la Chine a explosé. Nous y sommes passés en 1996, les endroits traversés n’avaient rien à voir, je n’ai rien retrouvé de mes vagues souvenirs.

Olivier nous a parlé de l’ascension fulgurante de son pays. Sa famille était pauvre comme la plupart des habitants de son village, sa mère comptait les portions de riz octroyées par le gouvernement pour les repartir dans la semaine. Sa grand mère a eu selon la tradition les pieds bandés, tout cela est heureusement fini. Tous ne peuvent pas poursuivre à l’Université, la sélection est drastique. Il a pu apprendre le français et le parle parfaitement sans jamais être allé en France. Il croise les doigts pour que sa fille unique de 15 ans ait la même chance que lui.

La religion et ses traditions sont toujours très ancrées chez ses parents. A l’occasion des fêtes, quand les plats sont prêts, il passent d’abord devant l’autel réservé à la grand mère défunte depuis quelques années, ce qui fait rouspéter le grand père qui va devoir manger les plats refroidis.

Il n’a pas eu le temps de nous raconter plus, dommage !

En lisant un livre sur la Chine j’y ai aussi relevé quelques éléments intéressants :

Les trois principales religions traditionnelles chinoises sont le Confucianisme, le taoïsme et le boudhisme.

Le Confucianisme : Il y a 2500 ans, Confucius a inventé une philosophie sur la façon de bien vivre ensemble. Il pensait que tout le monde devrait être respectueux et gentil envers les autres. Il pensait aussi que si nous écoutions nos parents, nos enseignants et nos amis, nous pouvons apprendre beaucoup de choses et devenir de meilleures personnes.

Le taoïsme : est plutôt axé sur l’équilibre de vie et l’harmonie avec la nature.

Le bouddhisme : enseigne la paix intérieure et l’éveil spirituel. De beaux principes qui me parlent …

Si la Chine vous intéresse, Christian va developper plus sur son blog qu’il va poster demain : Humbervelo.com

Vendredi 14 :

Christian va beaucoup mieux, nous reprenons doucement nos marques, on se calfeutre pour l’instant dans notre bulle à la maison et écrire cette partie du voyage nous fait grand bien. Oui le récit est long mais nécessaire pour reprendre le cours des choses. Voilà c’est fait, et si vous avez tenu la lecture jusqu’au bout, merci !

Nous repartirons en nous préparant mieux et en tenant compte du fait que nous ne sommes plus si jeunes: davantage anticiper, mieux se protéger… on apprend à tout âge !

En tous cas le goût de découvrir ce pays est encore plus fort maintenant et ne dit-on pas que tout le plaisir est dans l’attente ?

Prenez soin de vous les amis ! Je vous embrasse

Caroline

Avec notre ange gardien chinois