Bonjour à tous, j’espère que tout le monde va bien. Me voilà de retour après une vingtaine de jours d’absence !
Pour en revenir où je m’étais arrêtée, les quelques jours où j’ai été malade, c’était bien le paludisme après confirmation par prise de sang. Je n’ai pas eu de forme sévère, j’ai été à plat pendant 3 jours seulement avec les symptômes classiques (nausée, grosse fatigue, fièvre etc) mais j’ai pris le traitement adapté sur 3 jours et j’ai vite été de nouveau sur pieds. Le mot palu fait peur quand on est pas habitué à vivre dans un pays où il sévit encore mais en réalité ce n’est pas particulièrement grave, d’autant qu’ils sont plus qu’habitués ici, tout le monde l’attrape donc ils savent très bien comment le soigner. Cela m’a permis d’arrêter depuis 3 semaines presque le traitement anti palu donc les cachets à prendre tous les jours (évidemment j’avais oublié 2 jours..) qui sont adaptés pour des courts séjours mais pas sur une longue période de plusieurs mois. Donc ce n’est pas plus mal, désormais je suis immunisée pour au moins quelques mois, il y a peu de chance que je le rattrape avant de partir !
Donc cette semaine là a été tranquille j’étais en off et c’était une période où on avait très peu d’activité donc tant mieux je n’ai pas pénalisé l’équipe. Le week-end (8 et 9 avril) comme je me sentais mieux nous sommes allées sur Ouidah le samedi, là on on avait visité le temples des pythons. Cette fois on a fait la route des esclaves donc en partant de la place historique où ils étaient vendus puis on a suivi les étapes de leur marche jusqu’à la plage qui durait des semaines souvent. Ils étaient enfermés dans des cages sans nourriture pour que les plus faibles meurent (nous avons vu la fausse où les morts et les malades étaient jetés) puis ceux qui avaient survécu jusque là étaient ensuite embarqués dans les bateaux négriers direction les Amériques où le passage du milieu était encore très meurtrier (ils étaient attachés par les pieds et les mains, entassés dans les soutes sous des températures intenables). Donc nous sommes passés par ces lieux historiques jusqu’à arriver sur la plage au niveau de la « porte du non retour » qui malheureusement était que peu visible du fait de travaux. C’était une visite riche en émotions mais aussi en apprentissage. Aujourd’hui sur la plage, juste à côté de la porte du non retour se construit un gigantesque complexe hôtelier financé par les chinois. Cela fait réfléchir, l’Afrique s’est libérée du joug colonial mais est loin d’avoir conquis son indépendance (les chinois ne sont évidemment pas les seuls fautifs…) et cela se ressent sur de nombreux aspects.
Le soir on avait réservé une chambre d’hôtel près de la plage de Cotonou pour la nuit. On a mangé un morceau dans un resto sur la plage très sympa et le lendemain on est allé au Golden Tulipe à savoir l’hôtel le plus prisé de Cotonou pour profiter de la piscine ahaha. Elément de contexte : le copain de Margaux est pilote de ligne pour Air France, il fait en sorte d’avoir des vols pour Cotonou pour la voir de temps en temps. Les équipages sont hébergés dans cet hôtel et en l’occurence il avait un vol qui arrivait le dimanche soir. Donc on a pu s’installer comme des intrus au bord de la piscine (sans payer grâce au fait que Margaux attend son mec pilote), on était chargées comme des ânes avec nos sacs de randos, comme on avait pas de chambre on s’est changées dans les toilettes, enfin bref c’était très drôle. Puis vers 17h j’ai repris zem et taxi pour rentrer sur Comè, Margaux avait posé 2 jours pour rester avec son copain sur Cotonou. Dans le taxi retour c’était royal, j’étais seule sur la place avant et il y avait même une ceinture !!! Même se déplacer seule aucun souci maintenant que j’ai pris mes marques c’est fastoche. Et puis comme je l’avais déjà dit je crois, ici pas de risque d’agression ou de vol, la journée en tout cas donc je me sens aucunement en danger.
La semaine qui a suivi a été tranquille même un peu trop je n’ai presque pas eu de travail donc je me suis occupée ce n’était pas un souci. Mais j’avoue que j’ai été inquiète que cela continue car entre la chaleur et le rythme de vie tranquille c’est un coup à se prendre dans un cercle vicieux de flemme intense !!!! D’autant que comme vous le savez j’habite sur Comè où la seule activité est le marcher et je n’ai pas de moyen de me déplacer seule donc ça peut vite être trop calme. Heureusement Margaux est là je l’a retrouve souvent manger le midi et vers 17h quand elle rentre on se motive à faire du sport, aller faire des courses, cuisiner, etc et puis le soir souvent on regarde un film ensemble.
Pour se redonner un peu de courage et de motivation nous avons fait un super week-end (15 et 16 avril). Le samedi nous sommes allées visiter la ville sur l’eau près de Cotonou qui s’appelle « Ganvié » aussi connue sous le nom de la « Venise de l’Afrique » sur le lac Noukoué. Il s’agit d’une ville sur pilotis d’environ 30 000 habitants qui existe depuis 300 ans. Elle a été fondée par un peuple togolais fuyant la colonisation au 18ème siècle. Emmanuel avait contacté un guide qu’il connaissait donc nous l’avons retrouvé à notre arrivée et nous sommes partis en pirogue pour rejoindre Ganvié (depuis Abomey Calavi si vous voulez repérer sur la carte). La visite a duré presque 3h au total, c’était magnifique, comme vous le voyez sur les photos la vie se fait sur pilotis donc : les habitations, restaurants, marcher, etc. Uniquement l’église et la mosquée ont été faites sur terre (oui le christianisme, l’islam et le vaudou cohabitent ici en paix également). Comme le guide nous l’a expliqué, les enfants apprennent d’abord à nager et ont d’ailleurs des difficultés à apprendre à marcher car l’espace disponible et vraiment réduit et ce n’est pas la même chose d’apprendre à marcher sur des planches de bois que sur la terre ferme. C’est pour cela qu’ils construisent de plus en plus de terre pleins pour que les enfants apprennent à marcher correctement (on reconnait les enfants de Ganvié dans les villes à leur démarche mal assurée). Les enfants vont à l’école en pirogue, ils apprennent à pêcher très tôt car cette communauté vit de la pêche comme vous vous en doutez. La plupart continuent leurs études dans la ville de Calavi et s’installent ensuite sur la terre ferme. La gestion des déchets est aussi problématique sur place comme dans le reste du pays et de l’Afrique subsaharienne en générale, la plupart des déchets sont jetés dans l’eau.
C’est là-bas que j’ai pu trouvé quelques petits objets de déco et souvenirs car contrairement à ce que je pensais avant d’arriver on trouve très très peu d’artisanat au Bénin. Même sur les marchés on ne trouve pas de vêtements traditionnels, il faut acheter le tissu et ensuite aller chez une couturière. D’ailleurs je ferai ça le mois prochain, les tissus sont magnifiques je vais me faire faire quelques vêtements. Mais mes frérots du coup je m’excuse, c’est trop dur de vous en faire faire. Je garde espoir de trouver un stand sur un marché ou une boutique où il y a des tenues déjà toutes faites pour vous en ramener.
Nous sommes rentrées de Ganvié après la visite en fin d’après-midi et le lendemain, dimanche, nous sommes allées vers Possotomé au niveau du lac Ahémé, plus proche de la maison cette fois. On a savouré un jus de pastèque sur un bar/resto en pilotis c’était vraiment cool aussi.
La semaine passée, une nouvelle stagiaire, Lauranne est arrivée dans la maison. Elle occupe une autre chambre du coup avec son copain quelle a rencontré ici il y a 2 ans la première fois où elle est venue. Elle vient de Bretagne et fait des études dans le journalisme, elle fait un stage comme nous jusqu’en juin/juillet dans la radio locale (elle est aussi très sympa). Donc entre elle, son copain et Pierre le belge (qui repart dans quelques jours) ça fait plus de vie à la maison c’est très sympa.
Cette semaine par contre j’ai croulé sous le travail car nous devions faire le rapport financier du 1er trimestre à la GIZ (le groupe allemand qui finance notre projet) dont j’étais en charge sous la supervision de Linda, la chargée de mission au siège à Paris. J’ai flippé au début car c’est que des tableaux Excel, des mots barbares en anglais et une tonne de chiffres donc clairement pas dans mes compétences de juriste et politiste ! Mais au final j’ai pris mon temps et je m’en suis sortie, j’ai plutôt fait du bon travail et pour le coup je sens que j’ai vraiment été utile à l’équipe donc c’est hyper valorisant. Je faisais des journées de dingue mais ça m’a redonné une pêche d’enfer ! En plus de ça le mardi on a eu un rdv à la mairie de Comè (enfin!) avec Emmanuel et Harrison qui est venu exprès de Cotonou pour présenter le projet aux autorités. Le maire n’était pas présent au final mais on a pu voir son 1er adjoint, qui a beaucoup aimé le projet TAC donc nous allons prochainement (attention le prochainement en Afrique peut être assez long ahaha et d’ailleurs le 1er adjoint ne s’est pas caché de dire qu’avec un petit billet sous la table les choses iraient plus vite…) pouvoir le présenter au conseil municipal. Pour le coup je n’ai pas été utile pendant le rdv mais au moins je vois comment ça se passe au sein de la mairie, les différents postes, répartitions des compétences, fonctionnement général …
Les jeunes du programme BanCoo arrivent début juin normalement pour 10 jours, ils vont construire un terrain de foot à coté du Carrefour Jeunesse (centre aéré où je vais parfois) donc pareil avec Emmanuel on s’occupe de l’organisation de leur séjour (hébergement, chantier, visites, etc). Donc je suis sur tous les fronts c’est top !
D’ailleurs bonne nouvelle, l’agrément tant attendu devrait sortir avant la fin du mois ce qui nous sauverait vraiment !!
Je devais retourner sur Djougou cette semaine mais la réunion initialement prévue pour demain est reportée (encore) à une date inconnue. Je suis un peu déçue j’aurais aimé retourner dans le Nord mais c’est comme ça !
Que vous dire d’autre, une fois par semaine maintenant, debout très tôt pour aller marcher de 6h à 7h avec mémé Madeleine dans le village avant qu’il ne fasse trop chaud. On s’entend bien toutes les deux ça fait plaisir.
D’ailleurs ici les gens ne s’appellent que très peu par leur prénom pour les jeunes femmes c’es tata (donc je suis tata Capucine pour les garçons par exemple) pour les femmes c’est maman (même si c’est pas ta mère tout le monde!!) et pour les plus vieilles c’est mémé. Pour les hommes c’est papa ou pépé. Donc normalement je devrais appeler Emmanuel papa, Edith maman et Madeleine mémé. Ça parait hallucinant mais on s’y habitue vite, à l’oreille en tout cas je n’ai pas encore osé sauter le pas mdrrr. Sinon c’est Madame ou Monsieur quand c’est une personne que tu ne connais pas.
Enfin, ce week-end c’était fiesta vendredi et samedi. Vendredi soir sur Grand Popo on a profité de partir dans l’après-midi car c’était férié ici (jour de l’Aïd, lendemain du Ramadan) donc après-midi piscine, détente et petite soirée. Le lendemain sur Cotonou on est retournées dans le bar d’expat c’était super aussi, on a fêté l’anniversaire de Margaux qui tombait dimanche. Le soir en rentrant on a fait un repas pour elle à la maison avec la famille et quelques potes, c’était un chouette moment. J’avais tout prévu à l’avance avec Emmanuel, il a préparé un super repas et moi j’avais cuisiné deux gâteaux le vendredi. La surprise n’était pas réussie mais Margaux était très heureuse et touchée par le geste.
Voilà, toutes ces nouvelles en même temps ça fait un peu beaucoup mais j’étais bien prise depuis 10 jours. Cette semaine donc je reste sur Comè j’ai un peu de travail et la vie suis son court. Je me sens toujours très bien, je n’ai pas le mal du pays, j’adore mon expérience mais bien sûr je serai heureuse de vous revoir tous ;)
D’ailleurs Axelle et Aurel je vous attend de pied ferme :)!!
Je vous embrasse à très vite <3
la porte du non retourHommage aux messagers de la Bonne nouvelle au Dahomey Voici Pierre au premier plan et des amis de Grand Popo que j'ai rencontrés grâce à lui Ganvié l'église la mosquée mairie de Comè Salon de coiffure à Comè