Nous voilà au nord de l'île du sud de la Nouvelle Zélande et aux portes d'un des parcs nationaux les plus fréquentés. Lors de la préparation de mon voyage, j'ai souvent lu que la plus belle façon de parcourir cette réserve est par les eaux, en kayak. Après une halte technique pour faire les pleins d'eau, d'essence, quelques courses et des machines à laver, nous nous mettons donc en quête des magasins de location afin de pouvoir comparer les tarifs. Nous rejoignons donc le petit village côtier de Marahau, d'où commencent la plupart des locations. Une fois sur place nous ne trouvons qu'un seul magasin ouvert et prenons les renseignements et avis sur le programme à suivre. En effet, il existe de multiples combinaisons entre navigation en kayak et à pied par les terres. Nous nous mettons d'accord pour finalement faire la totalité par l'océan, en deux jours, pour changer un peu des multiples randonnées. Voulant tout de même pouvoir comparer les prestations nous allons dans le village voisin de Kaiteriteri où nous trouvons tous les prestataires fermés pour l'après midi, puis retournons dans la ville de Motueka afin de se renseigner au I-center. Nous y arrivons juste avant la fermeture et sommes accueillis très gentiment par une Kiwi qui a vécu plusieurs années en France, à Gap, et une employée française. Après plusieurs appels téléphoniques et discutions avec nous, nous finissons par choisir un prestataire pour ces deux journées et réservons directement au I-center. Le départ est donné pour le lendemain matin 8h30.
Nous passons donc la soirée à préparer nos affaires et la nourriture pour la durée du séjour que nous ferons en total autonomie puisque nous passerons une nuit dans une hutte à mi-chemin où le plus grand confort sera la chaleur du poil à bois.
Après un petit briefing sécurité, une explication sur l'utilisation du kayak et quelques conseils sur le parcours à suivre nous voilà dans notre embarcation à 9h30, le long de la plage de Marahau. Il y a peu de vague et nous pagayons tranquillement le long des côtes avant d'entamer la traversée vers Adèle Island afin d'y prendre le repas de midi. Quand nous passons sur le côté exposé de l'île les vagues se font un peu plus grosses et on se fait un peu plus secouer mais rien de bien méchant, juste assez pour nous réveiller un peu. Nous atteignons une petite plage abritée pour y prendre le déjeuner en compagnie de différents oiseaux qui y vivent.
Nous avons même la surprise et le plaisir de voir passer dans l'eau, juste devant la plage, plusieurs otaries. Elles sont malheureusement un peu trop furtives pour que je puisse sortir mon appareil photo à temps.
Nous continuons notre navigation tranquillement en longeant les côtes afin d'atteindre la hutte où nous avons réservé une place pour la nuit, à Anchorage Bay.
Le soleil se couchant aux environs de 17h30 ajouté à la fatigue de la journée, nous sommes au lit vers 20h et le sommeil nous fait rapidement fermer les yeux. L'inconvénient pour moi qui ne suis pas un gros dormeur, c'est qu'à 4h30 je n'ai plus envie de dormir. Je me lève donc et prend mon temps pour petit déjeuner dans la salle principale où un autre pensionnaire est déjà en train d'allumer un feu dans le poêle à bois. J'en profite aussi pour me mettre à jour sur mon carnet de voyage en attendant les premières lueurs du jour.
Les couleurs du lever de soleil sont magnifiques et me font oublier mon levé plus que matinal. Les températures restent pour le moment très froides, on attend donc que l'air se réchauffe un peu avant de commencer à préparer les affaires pour la deuxième journée de kayak.
Vers 9h, nous mettons notre embarcation à l'eau en marchant sur le sable gelé, ce qui est très désagréable. Je lance en rigolant "Vivement qu'on ait les pieds dans l'eau" mais au final, en bord de plage, sa température est bien plus supportable que le sable.
Après une nouvelle matinée de navigation à travers différentes baies, nous faisons une halte pour le déjeuner aux Tonga Arches. Le soleil est vraiment agréable et nous prenons notre temps pour manger.
L'après midi, nous faisons le tour de la Tonga Island, une autre réserve marine sur laquelle vivent de nombreuses otaries. L'une d'entre elle, surprise de notre présence, sort plusieurs fois la tête de l'eau pour nous observer. Enfin, nous atteignons notre point de rendez vous avec le bateau-taxi qui doit nous ramener au départ, à Onetahuti Bay.
Nous aurons donc parcouru 38km sur deux jours et vu de nombreux beaux paysages. Le fait de changer de moyen de visite est vraiment intéressant, permet de reposer un peu nos jambes, souvent sollicitées jusque là, et d'avoir un autre point de vue.
De retour à Marahau, nous avons la bonne surprise d'avoir une douche chaude à disposition. On se rend compte comment des choses qui pourraient d'habitude nous paraitre complétement insignifiantes nous font désormais plaisir. Quand on vit en van et que l'on veut prendre une douche chaude, il faut déjà la chercher, et en général elles sont payantes. Donc quand on a accès à ce sésame de manière gratuite, on en profite!
Dans la foulée et revigorés par la douche, nous prenons la route vers l'ouest afin de rejoindre la pointe nord de l'île du sud, Cap Farwell. Nous nous arrêtons un peu avant pour passer la nuit dans un freecamp.
Le matin, nous décidons d'emprunter un chemin afin de visiter les trois points repérés qui ne sont espacés que de quelques kilomètres. Le circuit n'étant pas une boucle, nous laissons une voiture sur le parking du phare de Farwell avant de rejoindre celui qui nous permettra d'aller à Wharariki Beach, le premier endroit que nous voulons visiter.
Nous y sommes accueillis par un paon qui se promène en liberté et vient tourner autour de chaque voiture qui s’arrête. Nous démarrons donc ce qui devait être une balade. La première partie est assez simple jusqu'à la plage, nous avons même la surprise de voir, de loin, une otarie jouer dans une rivière en contre bas.
Les paysages sont très verts, vallonnés, ce qui nous change des montagnes que l'on a pu voir jusqu'à présent. Après quelques minutes de marche, nous arrivons enfin à la fameuse plage. Pour ceux qui ont une impression de déjà vu, ces rochers sont célèbres pour être un des fonds d'écrans de base de Windows.
Après avoir longé la plage et essayé de trouver un point de vue qui n'apportait finalement pas grand chose, nous prenons la direction du cap Farwell. C'est alors que les difficultés vont commencer. On doit d'abord traverser un petit ruisseau, juste assez large et profond pour ne pouvoir ni sauter au-dessus, ni marcher dedans. Les seules grosses pierres qui pourraient nous permettre de créer un passage sont de l'autre côté. Je passe en premier, ayant des chaussures imperméables. Je réussis à prendre appui sur quelques pierres avant de sauter la deuxième partie. Je récupère quelques pierres afin de créer un passage un peu sur élevé et faciliter la tâche aux suivants. Ce qui nous semblait être une balade sur la papier s'avère finalement un peu plus compliqué,les pentes sont raides et parfois un peu glissantes. Heureusement ici encore, nous sommes récompensés par de très beaux paysages. Comme dans les Catlins, nous sommes épatés par ces arbres qui poussent quasiment couchés, contraints par le vent, et qui nous donnent l'impression d'être dans un tableau d'un peintre impressionniste.
Attention à bien respecter les règles de bonne conduite sur les chemins de Nouvelle Zélande car les gardiens veillent au grain!
Nous atteignons ensuite le Cap Farwell, point le plus au nord de l'île du sud de Nouvelle Zélande.
Nous poursuivons ensuite notre route jusqu'au phare, sur le même type de chemin. Celui-ci, contrairement à Waipapa et Nugget, est un phare moderne, en métal, avec des panneaux solaires et entouré de grillage. Il ne mérite pas vraiment l'effort à faire pour l'atteindre et les arbres qui l'entourent empêchent de voir le paysage et notamment la longue avancée de sable de 34km au bout de laquelle se situe l'ancien phare.
Nous rejoignons ensuite la première voiture et récupérons la deuxième avant d'entamer la traversée de l'île afin de rejoindre la quasi totalité du groupe de la colocation de Christchurch pour passer le week-end ensemble à Blenheim.