Carnet de voyage

Népal

21 étapes
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Ma visite au Népal
Janvier 2020
27 jours
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Ça y est, c'est parti et pas à moitié. Arrivée à Katmandou, Népal, première vraie étape.

Rien que la descente d'avion vaut le coup ! A peine atterris, tout le monde dans l'avion se précipite pour récupérer les sacs... L'avion est encore sur la piste d'atterrissage... Après un "coup de gueule" des stewards, tout le monde se rassois, pose les sacs qu'ils ont sortis des compartiments et attend sagement. Jusqu'à l'arrêt de l'avion où, rebelote, branle bat de combat, tout le monde debout et se presse vers l'avant de l'avion. Nouvelle blague des stewards, on sort par l'arrière de l'avion ! De nouveau la panique des "anciens" qui n'arrivent pas à faire demi tour tellement ils sont compressés dans le couloir de l'avion. Je regarde tout ça assis à ma place et c'est assez drôle !

On arrive enfin à descendre. Et là, nouvelle blague des Népalais, un bus nous récupère pour faire.... 50 mètres ! Enfin bref... Bienvenue au Népal !

Au passage, pour ceux qui viennent au Népal, vous avez un formulaire qui peut être rempli en ligne 15 jours avant

Et surtout, en sortant du couloir, présentez vous tout de suite au comptoir à gauche pour payer les frais de visa. En effet, ici vous payez à un comptoir et vous présentez votre passeport plus loin.

Une fois les démarches officielles remplies, on repasse une nouvelle fois par la sécurité histoire d'être sûr que les 3 précédentes sécurités n'ont rien laissé passer. Puis une suite de couloir pour récupérer les bagages. A la sortie, le vrai Népal commence. En 30 mètres on a du me demander 5 fois si je voulais : un taxi, un hôtel... Je finis par dire oui à un chauffeur qui m'a l'air moins crapuleux que les autres et lui demande avant de m'indiquer un distributeur. Ceux de l'aéroport délivrent moins que les autres en ville mais au moins ça permet de démarrer.

Je suis donc mon chauffeur jusqu'à sa voiture. Je monte et premier réflexe en bon français, la ceinture, ce qui fait bien rire mon chauffeur qui m'explique que la ceinture n'est obligatoire que pour le chauffeur au Népal... Original ! Ensuite, je crois que j'étais pas prêt pour la conduite Népalaise. Je ne sais toujours pas s'ils roulent à droite ou à gauche, combien il y a de voies de circulation, quelles sont les priorités... Ce qui est sûr c'est que si tu n'as pas de klaxon, tu ne conduis pas au Népal ! Il faut être sacrément accroché pour ne pas avoir peur une seule fois entre les arrêts à 30 cm de la voiture de devant, les motos et scooters qui déboulent de tous les côtés, parfois on se retrouve face à d'autres voitures... Je pense que je critiquerai moins la conduite des français en rentrant !

Dans la conversation, mon taxi m'explique qu'il est aussi guide pour une petite compagnie qui propose des séjours clés en main au Népal, que les renseignements sont gratuits et que la boutique sera fermée le lendemain pour cause de vacances. Je me laisse tenter par les renseignements et vais voir. On peut dire que le Népalais fait du zèle. En sortant de l'agence, j'ai un programme tout compris jusqu'à la fin de mon séjour au Népal. Je n'ai rien réservé, c'est quand même des sommes importantes et je réfléchis. J'arrive enfin à mon hôtel, non sans avoir encore un peu galéré à le trouver en haut d'un escalier qui démarre dans une coursive entre deux ruelles. L'endroit à l'air agréable, je pose mes affaires et repars directement en ville pour un tour en soirée.

J'erre un moment dans les rues et ruelles et me rends compte que je passe plusieurs fois aux mêmes endroits... je crois... Les ruelles se ressemblent énormément, ne débouchent pas toujours dans le quartier de Thamel et on a vite fait de tourner un peu en rond. Je finis par trouver un petit resto qui m'inspire et y commande des boulettes de soja que je demande le moins épicé possible. Et ben c'était encore bien trop épicé pour moi ! La cuisine népalaise ressemble beaucoup à la cuisine indienne et a tendance à arracher.

Je reprends la route et trouve mon hôtel plus facilement. Quelques nouvelles et je me couche.

Pour ceux qui veulent une auberge bien placée, pas chère du tout et agréable, vous pouvez essayer le yakety yak hostel. C'est propre, la terrasse est bien cool et le personnel est agréable.

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Aujourd'hui réveil à 8h, je me suis fixé un programme assez light pour pouvoir tout faire mais il y a du chemin à parcourir. Autant vous dire que ça ne s'est pas passé comme je l'avais prévu.

A peine 100 mètres après être sorti de l'hôtel, je me fait accoster par un Népalais qui me vente, après les questions habituelles ( d'où viens tu, c'est ton premier jour, combien de temps tu restes... ), les mérites de son agence pour faire des activités au Népal. Je me laisse tenter une fois de plus après quelques réticences. Après tout, je veux aller au parc du Chitwan par la suite donc autant faire un comparatif des prestations. Ici aussi, ils me proposent un programme complet pour le mois entier. Après leur avoir fait comprendre que je ne cherche qu'à préparer le Chitwan pour le moment, ils me proposent un premier prix. Ce à quoi je réponds que l'autre agence est moins chère, du coup ceux là descendent le prix en dessous des autres. Puis je dis que je veux prendre une heure pour réfléchir, prévenir l'autre agence, etc. Un nouveau rabais. Je finis par accepter leur offre et m'en tire pour 150€ avec 4j/3n, hôtel, nourriture, sorties, transports... tout compris. J'avais bien parcouru les tarifs sur le net et ça me parait une bonne affaire.

Je reprends donc mon chemin à travers les rues de Katmandou et finis par me faire accoster par un deuxième homme qui me propose de m'accompagner vers divers temples. Je finis par le suivre, on visite plusieurs endroits intéressants et il m'explique que plusieurs religions se côtoient à Katmandou, notamment Hindou et Bouddhiste. Tout le monde ici prend le temps de prier, de faire tourner un moulin à prière, de faire tinter une cloche... Les religions sont omniprésentes.

Ce qui est aussi omniprésent malheureusement c'est la pauvreté. Entre les rabatteurs qui proposent tout et n'importe quoi comme de la drogue, des activités, des massages, et les femmes qui font la manche, on a l'impression que toute la ville quémande.

Une fois mon tour terminé avec mon premier guide, je reprends mon chemin pour Durbar Square, comme prévu initialement. Je dois encore refuser plusieurs propositions d'accompagnement et autres services en tout genre. Sur place, on doit payer un prix de 1000NPR pour l'entrée, ce qui doit normalement leur permettre de re-bâtir les temples qui ont été détruits lors du séisme de 2015.

Durbar Square 

Tout autour de la place, on trouve, comme souvent à Katmandou, des étales de commerces divers alternés avec des temples. Sur Durbare Square, la concentration de temples anciens est impressionnante. Des petits, des grands, plus ou moins anciens, Hindous, Bouddhistes... Beaucoup sont en ruines à cause du séisme, mais il y en a qui sont encore en très bon état. On peu même visiter l'ancien palais du roi. Tous les temples sont travaillés de manière très fine, avec beaucoup de détails. Il y en a même un dans les racines d'un arbre. Mon guide m'explique qu'il y a quelques années, c'était la place de référence pour toute la génération Hippie qui se retrouvait ici afin de refaire le monde à travers de grands nuages de fumée !!!

A la fin de cette visite, je me trouve un petit resto sympa, sur un toit qui donne sur Durbar Square. La vue est belle, on se rend bien compte de la grandeur, et aussi de la pagaille de Katmandou. Les ruelles sont tellement étroites que d'en haut on a l'impression que les immeubles se touchent. Une fois encore, je demande un plat non épicé, et ça arrache ! Moins que la première fois certes, mais quand même.

Restaurant Kasthamandap Restaurant au coin de Durbare Square, on peut manger sur la terrasse au dernier étage de l'immeuble avec une belle vue au dessus des toits de Katmandou.

Une fois le repas terminé, direction Monkey Temple, ou Swayambunath. Vu de la terrasse du resto ça ne parait pas très loin, mais à pied, à travers Katmandou, c'est une autre aventure. Je croise en passant une cérémonie avec des musiques, des costumes. A la vue de mon appareil photo, les gens posent presque pour moi sans que je demande.


Une fois arrivé au Monkey Temple, ils sont bien là. Les singes montent la garde, attrapent la nourriture que les gens peuvent laisser tomber. Parfois on entend des hurlements, tout le monde s'écarte et on voit passer un groupe de singes qui crient et se battent. Dans ce cas là vaut mieux ne pas se retrouver au milieu, ils ont de belles canines !

Le Monkey Temple ça se mérite ! C'est quand même 365 marches à gravir pour arriver en haut. Et je peux vous assurer qu'en terme de largeur de marches ils n'ont pas les mêmes standards que nous donc ça grimpe terriblement. Mais une fois arrivé en haut, après le passage obligé à la caisse ( 200NRP ), la stupa est magnifique, plusieurs petits temples sont dispersés autour et on a une belle vue sur Katmandou et sa pollution ! Je me laisse un peu entraîner par le flot de gens qui sont là et tournent autour de la stupa en actionnant les moulins à prière. Je reste encore un moment en haut pour m'imprégner de l'ambiance assez bizarre entre le flot de touriste qui a tendance à gêner les personnes qui viennent pour prier. Plusieurs fois je vois les premiers se faire bousculer par les seconds parce qu'ils sont dans le passage des moulins à prière. Quand il s'agit de religion, les Népalais sont moins arrangeants, ce qui peut se comprendre.

En redescendant, on trouve à nouveau plusieurs alignements de moulins à prières et statues de Bouddha.

Le retour à l'hôtel est à nouveau parsemé de rabatteurs en tout genre que j'esquive de plus en plus facilement. Ce soir c'est petit resto juste sous l'hôtel puis soirée tranquille. Demain rendez vous à 6h30 pour partir direction le parc du Chitwan pour 4 jours dans la nature. Ce soir je me dis que ça va me faire du bien de me mettre quelques jours au vert car entre le bruit de la circulation, la pollution et les odeurs d'encens omniprésentes dans les rues de Katmandou, la fatigue semble arriver plus vite qu’ailleurs.

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Pour aller visiter le Chitwan depuis Katmandou il ne faut pas manquer de motivation. En effet, l'agence avec laquelle j'ai réservé 4 jours et 3 nuits au parc me donne rendez vous à 6h30 juste en bas de l'immeuble où elle est installée. Après un bon moment d'attente (j'étais un peu en avance), je vois s'approcher un jeune homme qui me regarde et me demande si je m'appelle Francis... Je lui réponds que non, ce à quoi il rétorque Chitwan? Je comprends donc que c'est bien celui que je dois suivre mais que la seule indication que lui avait donné le "chef" de l'agence était ma nationalité... Il me fait signe de lui donner mon petit sac et je lui emboîte le pas en pensant rejoindre une voiture au bout de la rue. Après 10 minutes de marche, je comprends qu'on est en fait en train de rejoindre le bus à pied. 20 minutes de marche plus tard, nous voilà arrivés en vue d'une longue colonne de bus que l'on passe en revu pour arriver à celui qui me concerne. Je remercie le jeune et monte dans le bus, le chauffeur me fait signe de m'installer au fond. Et nous voilà donc partis pour, en théorie, 4 ou 5 heures de bus. La route est parsemée de nids d'autruche (un peu comme les nids de poule mais...version népalaise quoi), les bouchons semblent interminables.

Au bout de 2h de route environ, première pause dans un endroit qui doit être ce qu'on peu appeler l'aire de route népalaise. Bah oui, il y a pas d'autoroute mais bien une aire, avec des magasins, des toilettes et même un stand avec toutes sortes de cafés. On repar ensuite pour s’arrêter autour de midi pour la pause déjeuner dans ce qui ressemble assez à un relais routier. Juste au dessus, le long de la route, toutes sortes d'échoppes et petits restaurants permettent de trouver un petit truc à manger. Je ne m'éloigne pas trop car le chauffeur et son acolyte qui gère les passagers n'ont pas l'air d'avoir donné un temps précis. Au bout d'une demi heure environ, tout le monde remonte en bus et on reprend la route.

Les Népalais ont l'air d'aimer customiser leurs véhicules. Entre les tracteurs, camions et bus de toutes les couleurs, avec des klaxons qui jouent la cucaracha et les taxis à Katmandou qui ressemblent à des voitures sans permis tunées, c'est assez marrant. Imaginez vous une voiture sans permis, avec un aileron, un porte bagage sur le toit et un bas de caisse avec marqué "NEED FOR SPEED"!!! J'en ai même vu une avec ADIDAS...

Bref, nous sommes donc repartis et petit à petit j'ai l'impression que quelque chose change... En effet, les maisons commencent à être un peu plus espacées, on a moins l'impression d'être au milieu d'un grand chantier de construction, il y a un peu de verdure.... Mais surtout il y a du vert ! Fini les feuilles grises recouvertes de poussière et de pollution, on arrive enfin à revoir des couleurs plus naturelles. Les bouchons se font moins nombreux aussi, mais je suis pas sûr que ce soit une bonne chose parce que le chauffeur à l'air d'apprécier la vitesse, et sur les routes du Népal, c'est hasardeux.

C'est donc après 7h30 de route au total, un peu de stress dû à la conduite, la route, mais aussi le fait de voir les gens descendre un à un et me rendre compte que je ne savais pas où je devais m’arrêter, que nous arrivons enfin au terminus. A la descente, quelqu'un est là pour me récupérer avec deux Népalais qui ont fait le trajet avec moi, et nous emmener au Chitwan Safari Lodge and Camp. Ce sera donc mon refuge pour les 3 prochains jours. En arrivant je découvre une belle chambre spacieuse, avec salle de bain privative. Ça me change de l'auberge des premiers jours, je vais pouvoir récupérer un peu du voyage et de la folie de Katmandou. En arrivant, on nous présente le programme, on nous invite à poser les bagages, manger un morceau, et on démarre par une petite mise en jambe.

Le guide nous fait faire une balade d'une grosse heure en passant par un camp de l'armée où sont gardés les éléphants mâles qui appartiennent au gouvernement. Il nous expliquent que ces animaux peuvent vivre plus de 90 ans, qu'ils sont utilisés par l'armée pour patrouiller dans la jungle en prévention des incendies mais surtout du braconnage qui sévit encore dans le parc National malgré plusieurs textes visant à préserver la faune de la réserve. Il nous explique que sur les 930km² environ du parc, 52 camps de l'armée sont répartis et dans chaque camp il y a environ 3 éléphants avec une quinzaine d'hommes pour surveiller. Il nous explique aussi que ces mâles ne sont pas utilisés pour la reproduction. Il y a un seul reproducteur, c'est Ronaldo, le mâle sauvage du parc.

Nous continuons la balade en bord de rivière et pouvons observer quelques biches, des martins pécheurs, des cormorans, divers oiseaux, plusieurs crocodiles d’espèces différentes, et nous arrivons même à voir un instant un rhinocéros. La balade prend fin avec un petit rafraîchissement dans un bar en bord de rivière devant le coucher de soleil.

Après un passage au camp, petite sortie culturelle avec une représentation de diverse danses Tharu. Le maniement des bâtons est assez impressionnant et l'heure passe sans s'en apercevoir. Suite à cela, retour au camp et dîner.

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Aujourd'hui sera LA grosse journée Chitwan. Ce matin nous partons en jeep pour rejoindre un embarcadère où nous attendent plusieurs canoës creusés dans des troncs. On prend place dedans avec un autre groupe et on se laisse porter par les flots avec un guide qui pousse tel un gondolier à Venise. Il y a de la brume au dessus de l'eau, le guide nous dit de mettre la main dedans, les chinois de l'autre groupe hésitent un peu, je mets le bout des doigts, elle est chaude. Le guide nous explique que les rhino et les crocodiles restent dans l'eau une bonne partie de la matinée, et que quand l'eau refroidie ils vont prendre le soleil sur la rive pour se réchauffer.


On se laisse porter par les flots et on découvre d'une autre manière les oiseaux vus la veille, on voit les crocodiles de plus près, on aperçois des biches sur la rive. On croise même un groupe parti en safari éléphant qui passe par là. On quitte la rivière pour continuer un moment à pied avec le guide du lodge qui nous fait voir encore quelques biches, singes qui vivent dans le parc et il nous explique un peu plus la flore.

Nous arrivons enfin à l'endroit où sont gardées les femelles éléphants et les bébés qui appartiennent au gouvernement. Nous en faisons le tour, des petits sont en liberté dans l'enclos et s'amusent. Les éléphants ont l'air très bien traités ici, on voit des gens les dépoussiérer, leur donner à manger, leur laver les yeux. Une fois fini, nous retrouvons la voiture et rentrons au camp pour le déjeuner.

L'après midi, c'est safari jeep à l'intérieur de la réserve. Un tour de 3h environ dans une jeep assez bruyante et pas très confortable mais les paysages sont beaux et on croise quelques animaux. On arrive même à apercevoir une maman rhino et son petit mais ils s'enfoncent dans la jungle dès notre arrivée. Le tour fini, on rentre au camp pour attendre le dîner.

Pour donner un ordre d'idée, j'ai payé 19 000 NPR, soit 150€ environ pour le transport Katmandou/Chitwan, l'hébergement 4 jours 3 nuits, les repas, les entrées du parc, canoë, visites, jeep et un billet pour repartir. Plusieurs compagnies proposent ce genre de séjour, il ne faut pas hésiter à négocier. La première qui m'avait proposée le même pack le faisait à 170€. A savoir que sur tous les flyers de renseignement, le séjour est indiqué à 250€. Sachant qu'en faisant les comptes de tout réunis, si on ne passe pas par une agence, la totalité des activités, hébergement et repas revient environ a 17 500 NPR. Comme partout, le fait de choisir le tout organisé à un coût.

Petite précision qui peut en aider certains s'ils veulent venir au parc, ci contre les prix affichés par une agence juste à côté du Chitwan camp and lodge.

Si c'était à refaire, je prendrais un trek plus long dans la jungle histoire de vraiment s'enfoncer dans la nature et aussi avoir de meilleures chances de voir les divers animaux. Cela coûte surement plus cher mais des fois il vaut mieux payer un peu le prix. A négocier directement sur place avec des guides, il y a des agences dans toute la ville.

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Aujourd'hui dernier jour à Sauraha, le village à l'entrée du parc du Chitwan. Pas d'activité de prévue, donc je prends mon sac et mes chaussures et je pars faire un tour dans la ville que je n'avais pour le moment traversé qu'en voiture lors des différents trajets vers et depuis le parc.

Je commence par me mettre en quette du lieu où les privés emmènent leurs éléphants prendre un bain dans la rivière tous les matins. Me voilà donc à flâner et chercher un chemin qui part vers la rivière depuis la route principale, en vain... Je finis par trouver une route, plus loin que le lieu supposé mais qui part dans la bonne direction. Arrivé au bout, c'est une entrée d'hôtel. Le gardien me voit arriver, me devance et me demande ce que je fais ici. Après lui avoir dis que je cherchais simplement un accès à la rivière pour le bain des éléphants, il me dit de le suivre, me fait traverser le parc de l'hôtel jusqu'à un portillon qui donne directement sur la rive. Je passe en le remerciant et il me lance quelque chose du genre : "Si quelqu'un vous demande, je ne vous ai pas laissé passer, vous êtes arrivé de plus loin". Je suppose donc que l'accès à la rive est un peu réglementé, mais comme il m'a gentiment laissé passer, je continue.

Je fais quelques allers-retours entre l'hôtel en question et les premiers bars sur la plage sans trouver quoi que ce soit qui ressemble à un rassemblement que devrait générer ce genre de prestation.

J'en profite pour faire une photo d'un oiseau croisé plusieurs fois mais toujours un peu loin pour un beau cliché.


Au bout de quelques temps, je commence à perdre espoir et à remonter, tombe à nouveau dans le parc d'un autre hôtel, fais demi tour, et là je vois au loin deux éléphants arriver. Ils avancent en direction de la rivière et je m'approche un peu pour mieux les voir. Bon... Si j'avais su comment ils seraient traités, je ne serais même pas venu les voir. Les cornacs se servaient de sortes de tisonniers métalliques pour taper sur le haut des oreilles des éléphants quand ceux ci ne répondaient pas au sollicitation avec les pieds... J'étais sur place, les animaux étaient quand même majestueux, j'ai pris quelques photos et ai vite fait demi tour. Les éléphants privés sont décidément bien mal traités par rapport à ceux qui appartiennent au gouvernement.

Sur le retour, je croises les plusieurs moyens de locomotions typiques du village.

Retour au camp pour le déjeuner, préparation des hébergements pour Lumbini et Pokhara, mes deux prochaines étapes, puis rebelote, chaussures sac à dos et me voilà parti, bien décidé à croiser des éléphants dans la rue, chose que je n'avais pas encore faite, et à prendre en photo le coucher de soleil.

Pour le coucher de soleil, il faudra repasser... Les locaux allument régulièrement des feux pour brûler l'herbe trop pauvre et permettre à une nouvelle plus riche de pousser pour que les animaux sauvages aient plus d'apports nutritifs. Je fais quand même une photo de la rivière qui prend un autre aspect avec cette fumée qui obscurcit le ciel et décide de prendre un peu de temps en buvant un café sur la terrasse d'un des nombreux qui bordent la sortie du parc. Dans l'arbre juste à côté, des perruches sont en train de manger les derniers fruits, j’aperçois même un toucan (je crois) mais il est trop loin et déjà en train de s'envoler.

Une fois mon café avalé, je repars en quette de ma deuxième mission de l'après midi. Je tombe au passage sur quelques vestiges soit des années 60, soit de quelques touristes passés par là.

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le cannabis est interdit au Népal. Si on vous prend à en consommer, la police vous délestera d'un petit 100$ pour vous éviter un petit tour à la case prison. Un seul jour permet de déroger à cette règle : le festival de Maha Shivaratri, la nuit du seigneur Shiva, où la consommation considérée comme pratique religieuse est tolérée par les forces de l'ordre.

Après ce petit aparté culturel, revenons à nos moutons... Ou plutôt nos éléphants. C'est pas un chien Pluto? C'est Dumbo l'éléphant non? Hum, je m'égare...

Je continue donc mon chemin et prends la route du retour puisque le jour commence à diminuer et qu'il va falloir penser à préparer mes affaires pour prendre le bus demain matin. Tant pis, des éléphants j'en ai quand même vu quelques uns même s'ils étaient pour la plupart dans un enclos. Et c'est donc au moment de tourner pour prendre le chemin du camp que je vois arriver au loin, deux éléphants. Une maman montée par un cornac et son "petit" qui la devance avec quelqu'un qui semble l’appâter pour le faire avancer. Enfin je les aurais vus. C'est bon, je peux partir tranquille vers la prochaine destination : Lumbini la spirituelle !

T'as déjà vu un éléphant qui se marre? :D 

Allez, ciao Chitwan, me voilà Lumbini !

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J’avais prévu de ne pas trop parler du trajet entre le Chitwan et Lumbini, me disant que ça allait être un long trajet, chaotique, encore une fois… Et ben finalement il y a des choses à dire !!

Le matin de bonne heure, un employé du lodge où je séjournais m’emmène donc au bus. Je vois qu’il paye mon billet, on met mon sac sur le toit pour le trajet, on m’installe à l’intérieur, jusque là tout va bien. Là où ça se gâte c’est qu’au bout de 2h de trajet environ, le gars qui s’occupe de faire monter/descendre les gens vient vers moi, me tend son téléphone sans rien dire. Je vois qu’un appel est en cours donc je prends. Au bout du fil, le responsable du lodge qui m’explique avec beaucoup de difficultés que le prix du billet de bus n’est pas inclus dans mon package et qu’il faut donc que je le paye. Je lui explique, deux ou trois fois, qu’on m’a assuré le contraire à plusieurs reprises et que j’ai clairement vu celui qui m’a emmené le matin payer. Je suppose donc que j’étais censé payer pour que lui se fasse rembourser par les gars du bus. Il m’annonce donc que je dois payer mon billet 1700NPR, ou l’équivalent 15$. Pour ceux qui suivent ( ;p) la veille j’avais vu le prix des billets pour Lumbini affichés à 650NPR. Je suppose que la télé passant des clips népalais ou indiens avec le son au taquet et qui ferait frémir un sourd sont gage de qualité du bus et donc d’un prix supérieur. Bref, comprenant très mal en vocal, mon anglais n’étant pas parfait et le son du téléphone plus que pourri, je note son numéro et lui envoie un SMS. Il me répond qu’il est bien désolé, qu’il a eu celui qui m’a vendu le pack à Katmandou et que le billet n’étant pas inclus dans le pack, je dois payer 500NPR. Bon, j’ai déjà gagné 1200NPR, sans rien faire c’est pas mal. Je lui réponds que je vais payer puisque je n’ai pas le choix, je suis dans le bus au milieu de nulle part, je ne veux pas qu’ils me laissent sur le bord de la route… Mais que je ne suis pas content du tout. Je paie donc les 500NPR au gars du bus, surpris par le montant, à qui je montre le SMS. Il fait la moue, prend mes 500 roupies et me tourne le dos. Ça aurait pu s’arrêter là, mais j’ai décidé de ne pas me laisser faire. J’envois donc un message au gars de Katmandou en lui expliquant la situation et lui disant que je ne suis pas content etc. Au bout de quelques temps, il me répond en me disant qu’il est désolé du malentendu, qu’il a eu le gars de l’hôtel qui doit appeler le bus pour qu’ils me remboursent. Ouais, un sacré bazar… Bref, les mecs du bus ne bougent pas, on se rapproche de l’arrivée… On fait une dernière pause, je leur demande d’appeler le gars de Katmandou en rapport avec mon problème de billet, ils se regardent tous les trois, rigolent… Je sens que la situation va avoir du mal à se débloquer… Je relance le gars de Katmandou qui finit par me sous-entendre que ces gars ne sont pas honnêtes, de laisser tomber et qu’il me paiera un autre billet, ou me remboursera quand je repasserai à Katmandou. Je pars donc sur cette solution quand le bus s’arrête et que les gars nous disent de descendre. Tout le monde se regarde, ce n’est pas Lumbini. On finit par comprendre que le trajet se finira avec un autre bus, plus petit. On s’exécute donc, et au moment de descendre, le chauffeur du bus me tend mes 500NPR en grimaçant. Moi je lui fais un grand sourire en lui lançant un joyeux « Thank you, have a nice day ». Au passage, les gars n’ont pas arrêté de faire monter du monde dans le bus, on était entassé la dedans sans vraiment pouvoir bouger. A un moment ils ont fait monter deux jeunes filles qui avaient l’air déçu du manque de place mais ils se sont mis devant elles quand elles ont voulu redescendre et ont fait démarrer le bus. Il y a aussi eu une grosse explication, en Népalais donc je ne pourrais pas vous dire exactement, avec toute une famille qu’ils ont fait changer de bus et en ont profiter pour mettre les deux jeunes dans l’autre bus aussi. Ça donne l’impression que les bus au Népal c’est un peu la Mafia ou un truc du genre. Chacun a le sien, veut le rentabiliser au max et est donc prêt à faire un peu n’importe quoi pour avoir le plus de sous possible à la fin du trajet.

Mais ce n’est pas fini ! Si vous avez bien suivi, nous voilà donc en train de changer de bus. On nous fait monter presque de force dans un bus encore plus petit, mais on était à peu près aussi nombreux, voire plus. Bon… Il reste que quelques kilomètres, et comme le dit le canadien qui était dans l’autre bus avec moi, « It’s a travel experience ». Dans l’autre bus il y avait aussi un népalais d’une soixantaine d’années qui parlait assez bien anglais. Je vois que les gars de ce bus commencent à demander les paiements pour ce trajet, je me penche vers le népalais qui me dit non, non, le prix de celui la est inclus dans celui qu’on avait avant. Il se tourne vers le gars du bus qui était en train de collecter l’argent du canadien, lui explique. Celui-ci lui fait oui de la tête, empoche l’argent du canadien qui n’a rien suivi, et continue son tour. Dommage pour le canadien, moi je n’ai rien payé. Après quelques kilomètres de route complètement défoncée, en travaux, nous voilà arrivé à Lumbini. Il aura donc fallu encore 7h de trajet aujourd’hui.

A la descente du bus, j’attrape mon sac qui a été évacué du coffre et m’empresse d’avancer car une nuée de petit népalais arrive en courant pour faire la manche. Je rejoins mon hôtel et monte directement dans ma chambre pour me préparer à ressortir commencer à visiter le site de Lumbini.

A savoir donc que pour le moment, vu les travaux entre Siddharthanagar et Lumbini, aucun bus n'est direct et il y a forcément un changement dans ce dernier village. Mais, comme moi, si vous avez payé un billet jusqu'à Lumbini, cette dernière partie est incluse dedans.

A priori, il existe au moins deux types de bus au Népal. Les grands bus comme ceux qu'on connait en France, qui sont relativement confortables, pas de télé ou de radio à fond, des prix à priori plus bas, et qui offre en plus des bouteilles d'eau pour le trajet.

Les autres ce sont ceux comme j'ai eu pour Lumbini, ça ressemble à un mini bus plus ou moins tuné, les gars font monter le plus de monde possible, je supposes que c'est censé être plus rapide, mais c'est à priori beaucoup plus cher.

A préférer donc les grands bus, mais je n'ai pas encore trouvé la différence d’appellation entre les deux. Je pensais qu'un était appelé Local Bus (le petit) et l'autre Tourist bus (le grand) mais sur les deux il est placardé Tourist.

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Me voilà donc arrivé à Lumbini, dans ma chambre d'hôtel. Je pose mes affaires rapidement, me change parce que j'ai trop chaud, et prépare mon sac pour aller visiter la première partie du parc, le temple de Maya Devi, la mère de Bouddha. On frappe à ma porte, j'ouvre. Un thé de bienvenue, froid, ça fait du bien un peu de douceur dans cette journée un peu folle.

J'ai séjourné au Seven Steps Guesthouse. La chambre était propre, le lit assez confortable, le personnel serviable ( ils se sont occupés de prendre mon billet pour Pokhara ), l'hôtel un peu à l'écart de la rue principale, du coup un peu moins de bruit même si les chiens errants sont une terrible nuisance sonore la nuit.

Mon thé avalé et mon sac prêt, direction le parc. J'esquive les multiples toucs toucs qui veulent me faire faire le tour du parc. Après une journée assis dans un bus, j'ai de toute façon envie de marcher.

En passant à côté d'un premier temple ( le Old Shakya temple ), j'entends des chants, m'approche, une dizaine de moines bouddhistes ont l'air en train de prier. J'écoute un moment, les vibrations sont assez intenses. Puis je continue mon chemin vers le temple de Maya Devi.


 Je fais au passage le tour du  Dharmodaya Buddha temple.

Me voilà enfin arrivé devant le Maya Devi, le fameux temple de la mère de Bouddha, qui abrite le rocher sur lequel elle se serait assise pour mettre au monde Siddhartha Gautama, le fondateur du bouddhisme, et premier Bouddha, considéré comme le Bouddha parfait. Lumbini serait aussi apparemment au centre de la région qui aurait vu naître le plus de Bouddha. En effet, ce nom est un titre donné à une personne qui atteint l'éveil, contrairement à des titres uniques donnés dans d'autres religions.

La plupart des bouddhistes considèrent même que le bouddhisme est plus une façon d'être et de penser qu'une véritable religion.

Le Panchasila (les cinq préceptes fondateurs du bouddhisme) :

  1. J'entreprends le principe d'entraînement qui consiste à m'abstenir de tuer la vie ;
  2. J'entreprends le principe d'entraînement qui consiste à m'abstenir de prendre ce qui n'est pas donné ;
  3. J'entreprends le principe d'entraînement qui consiste à m'abstenir de commettre des inconduites sexuelles ;
  4. J'entreprends le principe d'entraînement qui consiste à m'abstenir de prononcer des paroles fausses ;
  5. J'entreprends le principe d'entraînement qui consiste à m'abstenir de prendre des boissons alcoolisées causant la nonchalance.

A savoir qu'à Lumbini, tous les temples sont sacrés, il est donc quasiment interdit de prendre des photos ou des vidéos, mais surtout il est interdit d'y entrer avec des chaussures. Dans certains, le sol était très froid et c'était pas super agréable. A prévoir donc des grosses chaussettes assez solides pour ceux qui viennent en hiver. Pour ceux qui viennent en été, les tongs peuvent être une bonne idée afin de les mettre et enlever sans effort. Cependant, le site est assez vaste, et une journée de marche en tong peut ne pas être agréable à la longue.

Me voilà donc entré dans le site du Maya Devi, après m'être acquitté du droit d'entrée de 500NPR pour moi et 2$ pour mon appareil photo. Chaussures enlevées, contrairement à tous les autres qui se précipitent dans le temple pour voir la fameuse pierre sacrée, je commence par faire le tour du parc. L'ambiance est très particulière, des pratiquants sont un peu partout en train de méditer dans le parc, des drapeaux de prière suspendus dans les arbres, des murmures de chants qui résonnent. La foule de touriste s'est précipitée dans le temple donc l'extérieur est assez calme.

Au centre du parc, l'arbre sacré de la religion Bouddhiste  autour duquel se réunissent les fidèles pour prier

Autour du palais, on trouve aussi la colonne d'Asoka, commandée par le roi du même nom pour prouver sa dévotion et sa reconnaissance de Bouddha et qui marqua aussi une période d'exemption de taxe pour la ville de Lumbini considérée comme un lieu des plus sacré. Il y a aussi le bassin sacré, le Puskarini, au bord duquel Maya Devi donna naissance à Bouddha, dans lequel elle lui donna son premier bain, et d'après la légende, le bassin ou le futur Bouddha aurait fait ses premiers pas, sous lesquels seraient apparus sept lotus.

Je suis quand même allé à l'intérieur du temple pour voir ce qu'il y avait. Ce doit être important pour les fidèles, qui y viennent nombreux, font de nombreuses offrandes ( il y a une petite fortune en billets jetés sur les pierres au centre du temple ), mais pour un non fidèle comme moi, pas de grand intérêt. Mais il n'y avait personne quand j'y suis allé.

Je profites de la nuit qui tombe pour prendre une dernière photo, je vais manger au "Lumbini invitation 365 restaurent" que j'avais repéré sur internet, je rentre à l'hôtel et la journée est finie.

8

Après un début de nuit difficile à cause des hurlements des chiens errants, je me réveille de bonne heure plein de motivation, j'ai une grosse journée devant moi. J'ouvre les rideaux... Une sacrée purée de pois... Tant pis, je suis réveillé, direction le parc, un arrêt petit déj au passage, je me dis que la brume va finir par se lever.

Bouddha a beau essayer de pousser le soleil, c'est pas encore gagné ! 

Au début du jardin où sont érigés tous les temples, il y a la flamme de la paix éternelle ainsi que la cloche de la paix. Deux monuments très sacrés eux aussi pour les bouddhistes.

Ma tournée des temples commence avec celui du Sri Lanka. La porte est presque plus impressionnante que le temple en lui même.

Je passe ensuite par le seul bâtiment du parc qui abrite les nones bouddhistes.

Je passe ensuite au temple suivant, celui que tout le monde attend de voir parce qu'il est considéré comme un des plus beau du parc, le temple d'or du Myanmar (Birmanie). Il est assez impressionnant et vraiment très beau. Autour du temple, il y a des colonnes qui expriment la dévotion envers Bouddha, des cloches de prière, ainsi que 7 statues, une pour chaque jour de la semaine.

Vient ensuite le temple du Cambodge, dont la partie principale est achevée mais plusieurs petits bâtiments sont encore en construction autour. Celui là est impressionnant de détails aussi. Un des seuls aussi dans lequel les photos sont autorisées.

Les décorations intérieures des temples reprennent toujours un peu le même principe même si elles sont parfois revues un peu avec le style du pays constructeur. La naissance de Bouddha, sa vie, ses épreuves, sa grandeur, son éveil, sa mort.

Le temple suivant est beaucoup moins impressionnant, c'est celui de l'Inde, même si l'intérieur est là aussi très bien décoré avec notamment une plaque en or reprenant la scène de la naissance de Bouddha et ses premiers pas.

Je passe ensuite par un autre des temples les plus admirés sur le parc, celui de la Thaïlande, d'un blanc immaculé, avec sa statue de l'enfant Bouddha en or.

A ce moment là, j'ai fini la visite de la partie Est du parc, celle où il y a le moins de temple. Je pousse donc en direction de la pagode de la paie, construite grâce à Nichidatsu Fujii. Il en existe 80 dans le monde, principalement construites grâce a Nichidatsu, et en tout cas toutes grâce au mouvement bouddhiste Japonnais. Ces pagodes ont été construites suite à la rencontre de ce dernier avec Gandhi, pour promouvoir la paix dans le monde. Il y en a notamment deux au Népal, ainsi que deux au Japon, à Hiroshima et Nagasaki. Celle ci fait 41 mètres de haut, sa base mesure 59 mètres de diamètre et son dôme 20 mètres de diamètre. Elle est impressionnante de blancheur et vraiment imposante.

En repartant, je passe devant le chantier de construction du temple aux 1000 Bouddhas. Déjà en construction il est impressionnant avec ses 3 grands Bouddhas qui trônent à l'entrée, je pense qu'une fois fini il sera une des principales places à visiter sur le site.

Le suivant est le temple construit par Singapour, que beaucoup de personnes croient être celui de la France, peut être à cause des couleurs. Ici aussi, on retrouve un style de construction typique de la république de Singapour.

Juste à côté, le "temple" construit par la France. On est au moins sûrs que nos impôts ne sont pas passés là dedans 🤣 . Le bassin au dessus duquel trône la statue de Bouddha est d'un bleu indigo profond comme la coupe qu'il tient dans sa main et le joyaux au milieu de son front.

A côté de ce temple se trouve celui bâtit par les allemands, qui est aussi un des plus beaux de la place. L'extérieur comme l'intérieur et la structure sont extrêmement bien décorés avec des détails très fins. Les statues dans le jardin représentent les différentes grandes étapes de la vie de Bouddha, il y a même des moulins à prière géants.

Un peu plus loin, le temple japonais, à la structure très nippone (ni mauvaise..oui je sais, je sors =====>[ ])

En face du temple allemand, un bâtiment nommé le centre pour la paix et l'unité, dans lequel on retrouve là aussi une grande statue de Bouddha entourée de centaines de petites dans des alcôves tout autour de la salle.

C'est le seul stupa non sectaire du lieu et il fournit nombre d'installations pour des conférences internationales mais aussi pour les particuliers (yoga, méditation...).

J'arrive ensuite devant le temple canadien. Et non, il n'est pas construit en troncs d'arbres et graisse de castor !

La suite se passe en Autriche.

Nous passons ensuite au Viêt Nam, dans le jardin duquel vivent des oiseaux plutôt bruyants. En y entrant j'ai cru avoir déclenché une alarme! C'est le seul temple qui abrite des animaux vivants. La construction est assez impressionnante là aussi avec des structures de la forme de montagnes des deux côtés d'un immense escalier.

Viennent ensuite les temples chinois ( deux images a gauche ) ainsi que le coréen qui est actuellement en travaux.

Viennent ensuite un temple érigé par le Népal et qui abrite un musée relatant toute l'histoire du mouvement Bouddhiste, le Swayambhu Mahavihara.

Puis deux nouveaux monastères, le Mahayana et le Karma Samteling qui est aussi un centre de méditation.

J'arrive enfin au bout du parc, j'esquive encore nombres de touc touc et autres mendiants et décide de m’asseoir un moment pour récupérer en regardant les singes jouer et se disputer des fruits donnés par les népalais qui travaillent ici.

La journée se termine par un restaurant à côté du 365 en travaux avec un bon Thali comme j'ai pris l'habitude de manger ici. La nuit tombe et je rentre à l'hôtel.

La journée a été longue et éprouvante pour moi, mais aussi pour mes chaussettes qui n'ont pas résisté aux nombreuses fois où j'ai marché avec dans les temples parce que les sols étaient trop froids.

A croire que j'en avais embarqué une paire de trop dans mon sac !

Demain, départ du bus à 6h30 pour Pokhara. J'avais demandé au gérant de l'hôtel où je pouvais acheter un billet de bus, il m'a proposé de le faire lui même. Je ne sais pas les prix exacts mais j'ai payé 800 NPR, ce qui me parait raisonnable pour ce trajet, mais je penses qu'il a quand même pris une commission au passage.

9

Ce matin, levé donc à 6h pour être à "l’arrêt de bus" à 6h30. La veille au soir les chiens errants ont encore hurlé une bonne partie de la soirée et ce matin le brouillard est encore au rendez vous. Je prépare mes affaires, sors de l'hôtel et entend une sorte de murmure. Je pense que ce sont les nones qui chantent la prière du matin. Brouillard + chants dans la nuit + les rues de Lumbini désertes et en travaux, l'atmosphère est vraiment bizarre et prenante.

Le trajet se passe cette fois ci sans encombre jusqu'à Pokhara, on s’arrête à midi dans un petit resto en bord de route où je mange un bon Thali pour 200 NPR.

Arrivé à Pokhara, comme prévu, de nombreux rabatteurs ventent les mérites de leurs différents hôtels, je leur dis que j'ai déjà une réservation, ce à quoi ils répondent que je peux annuler etc. Un taxi s'avance vers moi, je lui dis l'adresse de mon hôtel, il n'a pas l'air de bien connaitre. Quelqu'un d'autre lui explique, il me dit ok on y va. Ok, mais à quel prix? Je lui demande, il m'annonce 1000 NPR, ce à quoi je réponds non, c'est trop cher, le gérant de l'hôtel m'a dit que j'en aurais pour 500 roupies max, que certains arrivent même à négocier 400. J'arrive à faire tomber le prix à 500 et nous voilà en route. Il demande plusieurs fois son chemin sur la route et je finis par comprendre pourquoi, la guesthouse est récente, accrochée à la colline et il faut pour le moment grimper à travers d'anciennes rizières pour y arriver.

En haut, je tombe sur le propriétaire qui m'explique qu'il s'installe juste et que la route en construction a été demandée par lui pour permettre à ses clients d'accéder directement au lieu, sans avoir à grimper la colline.

Après un thé de bienvenue, le soleil étant en train de tomber, je me dépêche de repartir en direction de la ville, espérant pouvoir faire un beau cliché du coucher sur le lac. Au final, c'est après avoir flâné un peu sur le bord de lac et un peu par hasard que je ferais la plus belle photo de la soirée avec ces barques colorées et le parc d'attraction en arrière plan.

Journée calme malgré le transport encore très long ( 8h30 ), mais je commence à avoir l'habitude, ça fait du bien mais ça va pas durer. Demain j'ai prévu de faire le tour du lac, pas mal de distance et de dénivelé au programme.

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Premier jour à Pokhara, deuxième ville touristique du Népal après Katmandou et devant Lumbini. C'est la ville qui marque le début de la plupart des treks vers les plus hauts sommets du monde. C'est la ville des sports à sensation aussi, avec du parapente, du saut à l'élastique, du rafting etc. C'est aussi un lac immense autour duquel la ville s'est construite. Et c'est autour de ce lac que je voulais randonner.

Premier jour donc, levé de bonne heure par les bruits de la circulation alors que je pensais rester un peu au lit pour récupérer de la journée intense à Lumbini. Je fais une lessive, l'étends, il est encore tôt. Allez zou, je fais mon sac, je me prépare et c'est parti pour le tour du lac.

Première direction à prendre, la pagode de la paix, sœur jumelle de celle de Lumbini, située sur un sommet au dessus du lac Phewa. Mais avant ça, il faut déjà bien marcher parce que c'est complètement à l'opposé par rapport à mon hôtel.

Jusqu'à la fin du quartier de Lakeside, rien à dire, il suffit de suivre tantôt le lac, tantôt la route, tout va bien si ce n'est le nombre encore impressionnant de personnes qui mendient, proposent des services en tout genre. J'ai même eu un gamin qui m'a abordé en me demandant si je voulais être son ami. La conversation a coupé court quand au bout de 10 minutes de discussion je lui ai dis qu'il pouvait m'accompagner s'il avait envie d'aller à la pagode mais que je ne lui donnerai rien en échange. La dessus, ma famille est pauvre, j'ai rien à manger, et 10 secondes après il avait disparu. Malheureusement je commence à avoir l'habitude... Je continue donc ma route et, à la sortie d'un parc, une femme me demande si je vais à la pagode. J’acquiesce, sur quoi elle enchaîne en m'expliquant la route.

Première étape donc, franchir les escaliers ci contre situés sur un parking à la sortie de Lakeside. Ensuite on suit le chemin de pierres ou la rivière, les deux arrivent au même endroit, le premier pont suspendu à franchir. Quand il y a moins d'eau, il y a aussi moyen de traverser la rivière par une sorte de petit barrage mais il faut passer devant des habitations.

On recommence à suivre le chemin jusqu'à longer une sorte de caserne de police et arriver devant des bureaux nommés Nepal Tourism Board. On peut soit traverser le petit parc si les bureaux sont ouverts, soit longer sur la droite de la clôture. On suit à nouveau le chemin qui traverse des parcs, qui arrive dans des culs de sacs, demi tour et on reprend le chemin à côté. Plusieurs personnes m'ont indiqué plus ou moins la route, en me disant que ce n'est pas sécurisé, qu'il y a des voleurs etc. Je continue jusqu'à arriver à l'entrée de la forêt. Ici, un gars d'une vingtaine d'années environ commence à marcher avec moi, à discuter, me dire qu'il connait des gens en France, etc etc. Bon, on est dans la forêt, j'ai beau ne pas être un petit gabarit, je ne ferai pas le fier si je tombe sur deux ou trois gars qui parlent dans une langue que je ne comprends pas du tout. Je le laisse donc m'accompagner en me doutant bien qu'il y aura un moment où il va me demander une contrepartie. Vu que je commence à connaitre le truc et que je ne veux pas être trop méchant quand même, je prends les devants en lui demandant ce qu'il attend en échange de son accompagnement. Ce à quoi il me répond, 20 ou 30 dollars ou euros. C'est bien il accepte les deux ^^. Je lui réponds donc que c'est bien trop cher et que je ne peux pas mettre autant, que de toute façon je n'ai pas cette somme sur moi. Je lui dis qu'il me reste simplement 5€ que je n'ai pas dépensé avant de partir, ce qui en plus est vrai. Il a l'air déçu mais continue de m'accompagner. Peu de temps après, il s’arrête en me disant qu'à partir de là le chemin est simple et je peux pas me tromper. Comme promis je lui donne mes 5€ et il repart en sens inverse pendant que je continue ma montée vers la pagode.

Au final je remarque qu'il y a des petits rubans bleus accrochés dans les arbres un peu partout, ce qui devait permettre aux étrangers de ne pas se perdre à la base. Mais beaucoup sont maintenant par terre donc je pense que les locaux ont vu une occasion de gagner un peu de sous en accompagnant des gens méfiants et pas trop sûrs du chemin et qu'ils ont essayé de faire disparaître au moins une partie du "balisage".

La suite du chemin est assez pentue, je vois simplement au loin deux jeunes népalaises qui sont en train de monter par un autre chemin, je préfère rester sur le mien pour ne pas me perdre et me fie à mon GPS pour la direction de la pagode. A part ça je n'ai croisé que des singes. Donc je ne sais pas si ces histoires de voleurs sont fondées ou non, les récits que j'ai lus disent tous qu'ils n'ont croisé personne non plus... Pour ceux qui ne veulent prendre aucun risque, la montée peut aussi se faire entièrement par la route.

Encore un dernier effort et me voilà enfin arrivé en vu de la pagode. Une dernière montée à travers une série de bars et restos qui profitent de l'attraction de ce lieu touristique pour prospérer. C'est bien la sœur jumelle de Lumbini, même type de construction, les statues de Bouddhas sont simplement dans des positions un peu différentes. Le panorama sur le lac et la ville de Pokhara est aussi impressionnant. On prend un peu plus l'ampleur de la grandeur de la ville, malgré les nuages et la pollution.

Normalement, sans les nuages, il y a le massif de l'Annapurna en fond, derrière les montagnes ici visibles. 

Je reprends ensuite le chemin en direction de la tour de Pumdi qui est censé être un autre point de vue magnifique sur les environs, et en profite pour faire quelques nouveaux clichés de la pagode et du lac.

Je croises l'arrivée du chemin que ceux qui commencent la montée par la traversée du lac en bateau empruntent. Au passage, une autre porte pour accéder à la pagode, avec les horaires d'ouverture.

Je continue donc mon chemin et tombe sur un embranchement. Le temps de sortir mon téléphone pour regarder sur le GPS, je relève la tête et je vois qu'un homme est assis sur le mur devant chez lui et me regarde (il n'y était pas quand j'ai sorti mon téléphone!). Il me sourit, Namasté, me demande où je vais et me dit que les deux chemins y vont mais celui de droite est plus court et surtout que je n'y croiserai pas de voiture contrairement à l'autre. Je le remercie et il me propose un thé en me disant qu'il est déjà prêt, juste à le faire réchauffer. Etant en plein apprentissage pour être un peu plus méfiant, je décline d'abord la proposition, il insiste en m'assurant qu'il ne demandera rien en échange. Je me laisse donc tenter en me disant que ce sera une expérience de plus, qu'au pire, pour un thé il ne me demandera pas grand chose. Il vit dans une petite maison construite juste avant la falaise et a une vue magnifique sur le lac et Pokhara, et donc sur les neiges éternelles en arrière plan quand le ciel est dégagé. On discute un moment pendant que je bois mon thé, je le remercie et reprends ma route.

Sur le chemin, je croise un papy qui paraissais là pour admirer le paysage. A mon passage, il m'indique que le chemin est toujours le bon, pour le coup il n'y en avait qu'un donc j'avais pas vraiment de doute! Finalement il se lève, semble se coucher sur un tas de feuilles et se redresse avec un sacré paquetage sur le dos. Il m'a suivi pendant un moment, a fini par ralentir, puis j'ai dépassé deux femmes, du même age environ, avec des paquets similaires sur le dos. Vu la pente, c'est pas un mince effort !

Arrivé en haut, la tour est en travaux et donc fermée! Je ne m'attarde pas et continue donc en direction de l'ouest pour finir de faire le tour du lac.

En repartant de la tour, je prends un petit chemin qui descend en contrebas de la route, tombe sur un groupe de femme qui me regardent arriver en rigolant. Il n'y a que la plus jeune qui a l'air de comprendre et parler anglais, et ça a l'air de l'amuser un peu de voir dans quelle galère on est à pas arriver à se comprendre. Je comprends finalement qu'elles me disent que le chemin ne débouche que sur de la jungle et qu'il n'est pas possible de descendre par là. Demi tour encore une fois, je reprends la route normale et traverse quelques villages vraiment isolés. Il y a des avantages et des inconvénients à cela. Certains vont vouloir être gentils, vous proposent un thé à boire, vous indiquent le chemin, il y en a même un qui m'a donné une tige de bambou pour m'en faire un bâton de marche. D'autres vont profiter du riche touriste blanc qui arrive pour exhiber leur pauvreté, sortir les pauvres petits enfants et demander à manger, de l'argent... Bref, je continue mon chemin et tombe sur des paysages différents. Je commences à voir des rizières un peu plus vertes, en cultures.

La descente s'amorce, je croise encore plusieurs personnes à qui je demande mon chemin. Je me trompe encore quelques fois, à nouveau quelques demis tours. Je commence à m'inquiéter un peu parce que l'heure tourne et je voudrais rentrer avant la nuit. Hors pour le moment la descente est amorcée, mais ça descend pas beaucoup pour voir ce que j'ai monté au début et la hauteur que j'ai encore par rapport au lac.

Je croise encore quelqu'un alors que la route ne semble pas prendre la bonne direction, qui m'indique une sorte de chemin en pierre qui semble démarrer en contrebas de la route. Ça me semble être la bonne direction donc je m'y engage et pour le coup, ça descend pour de bon. Par contre, moi qui pensais accélérer un peu dans la descente pour regagner un peu de temps, c'est loupé. Le chemin est fait d'un assemblage de pierres placées sur la tranche. Ça doit être très pratique pour les véhicules en hiver quand il y a de la neige, mais pour les chevilles c'est vraiment pas rassurant. Et les escaliers, on en parle? Ils chaussent du combien les népalais? Parce que je sais que j'ai des grands pieds mais j'étais obligé de viser pour poser ne serait ce que les 2/3 de ma chaussure sur les marches. Du coup, ben je suis allé moins vite en descente qu'en montée....

A droite c'est un escalier. L'angle ne permet pas de bien voir la taille des marches... 

L'avantage c'est que cette fois ça descend pour de bon, et je finis assez vite par arriver sur des paysages plus plats, presque au niveau du lac et de la rivière qui l'alimente.

J'avais lu sur internet le récit de quelqu'un qui a trouvé une sorte d'embarcation construite sur des tonneaux et attachée à une corde que les habitants ont construit pour traverser la rivière. Soit j'ai pas de chance, soit personne n'est au courant, soit cette embarcation n'existe plus, mais en tout cas je ne l'ai pas trouvée. J'ai quand même essayé de m'aventurer sur le début des marécages car ils paraissaient assez secs, j'y voyais même des vaches en train d'y paître. Finalement pas moyen d'en ressortir sans avoir à traverser la rivière et impossible de voir la profondeur de celle ci. Même si les passages ne font qu'environ deux mètres, je préfère éviter de prendre le risque et fait donc demi tour pour retrouver la terre ferme et un chemin. En continuant sur ce chemin, j'ai fini par arriver à un croisement dans un village et j'ai aperçu des écoliers en train de rentrer à pied et qui venaient de la direction des rizières qui semblaient à sec. En effet, il y a à cet endroit, des chemin qui passent entre les rizières et permettent de rejoindre la route de l'autre côté de la vallée. Après encore quelques kilomètres, je rejoins la route, encore 2 kilomètres et je suis rentré à l'hôtel.

Ce que j'avais prévus comme une bonne petite mise en jambe s'est donc finalement transformée en bonne rando bien costaud. Ci dessous, le tracé et le profil de la rando. La partie manquante n'est que le long du lac, aucune difficulté.

S'il y a des intéressés, je peux partager la trace GPX du parcours. Il y a bien sûr des crochets qui sont des erreurs de parcours!

J'en avais plein les jambes en rentrant et une seule envie, m'affaler sur mon lit. J'ai quand même trouvé le courage d'aller manger dans un petit resto qui m'avait interpellé la veille, le Natural Mystic. C'est un hôtel/restaurant tenu par un français, marié avec une népalaise qui fait le service et du coup parle un très bon français et le comprend parfaitement. Ils ont à dispo une petite librairie avec notamment des guides du Népal et des cartes type IGN. Il sont aussi un principe de solidarité qui est de rajouter 150 NPR à sa note pour offrir un Thali ( plat typique népalais avec du riz et toute sorte de légumes) à un sans abri. Le principe m'a bien plus, j'ai donné en espérant qu'ils soient de bonne foi.

La journée suivante s'est passée en deux temps. Le matin à rattraper le retard accumulé sur le récit du voyage. L'après midi une "simple" promenade dans Pokhara, que je pensais tranquille et qui finalement faisait environ 7km. Avec la rando de la veille dans les pattes, ça n'a finalement pas été de tout repos. Une bonne tranche de rigolade quand même avec un népalais qui gérai les passagers d'un mini bus et à voulu m'y faire monter plusieurs fois. Au final je suis arrivé en même temps qu'eux là où je voulais aller donc on a bien rigolé.

Au final, j'en avais encore plein les jambes, demain j'essaye de rester un peu tranquille.

11

Le vendredi matin a été consacré en grande partie à prendre le soleil face au lac, assis devant ma chambre, à mettre le site à jour suite à ces derniers jours bien chargés.

Le vendredi après midi et le samedi ont été consacré à flâner dans les rues du vieux Pokhara, aller voir le marché, un temple, me rendre compte que l'appareil photo est resté à la guesthouse à presque 1h30 de marche de là !!! Enfin bref, à chercher aussi quoi faire de mes trois derniers jours à Pokhara parce que flâner ça me va bien un moment, mais je suis plus du genre à bouger, marcher...

En cherchant, je suis tombé sur un népalais qui m'a proposé de visiter une chambre dans la maison qu'il est en train de transformer en hôtel parce que je me posais la question de rester un ou deux jours de plus sur place. Le moment a été assez étrange puisqu'il m'a invité chez lui, m'a dit de m'asseoir, on est resté un moment à discuter de tout et de rien. Je me demandai quand est ce qu'il me ferait visiter pour savoir si ça me convenait ou pas. Et au bout d'un moment il m'a fait monter dans les étages, et en fait sa maison est entièrement en travaux. Elle avait deux étages avant, il en a fait monter deux de plus dans lesquels il est en train de faire des chambres et des minis appartements avec coin cuisine. L'emplacement est idéal pas trop loin de Lakeside, il a un rooftop qui domine une grande partie du quartier avec une superbe vue sur les montagnes. Il m'a demandé ce que j'en pensais, on a parlé un peu d'agencement, couleur des murs, prix des chambres etc. C'était assez drôle. Toujours est il que son immeuble devrait être fini d'ici l'été, il pense louer ses chambres autour de 1000NPR la nuit donc à deux ça vaut carrément le coup. A vérifier d'ici là quand il aura vraiment lancé le truc.

Je n'ai plus l'emplacement exact mais de mémoire c'est dans ce coin là.

Il s'appelle Youma Nath Bandhari et donc je pense que son logement sera près d'ici été 2020 environ. Pour ceux qui veulent, son numéro c'est le +977 984-6029031, vous pouvez le contacter via Wattsapp pour savoir où en est son projet.

Ça faisait un moment que le vol en parapente me faisait de l’œil mais si je voulais respecter mon budget serré il fallait que j'évite ce genre de très grosse dépense. Donc le vendredi après midi, après avoir déjoué encore quelques arnaques et mendiants en tout genre, je rentre tranquillement à la guesthouse, me pose tranquillement et fait le point sur mon budget. Je me rends compte que je suis plutôt dans les clous si on enlève les grosses activités. Je revérifie sur internet et finalement me rends compte que j'avais basé mon budget sur une catégorie de voyageur qui ont plutôt tendance à visiter les villes, flâner, quelques randos mais pas de grosses activités. Et au contraire je suis bien en dessous de ceux qui ont la même façon de voyager que moi.

Donc c'est décidé, le samedi sera en grande partie consacré à dénicher le meilleur tarif pour faire un vol en parapente au dessus de Pokhara.

Et me voilà parti samedi matin, bien décidé à négocier dur. Au passage je me dis que je peux voir les prix pour aller voir le lever de soleil à Sarangkot et un billet de bus pour Katmandou. Sur un pack complet, je pourrais peut être négocier un peu plus. Je longe la rue principale de Pokhara, rentre dans plusieurs agences, on m'annonce des tarifs entre 8500 et 10000 NPR pour le parapente. J'avais lu sur internet que les prix étaient autour de 10000 avec photos et vidéos, du coup je me dis que 8500 c'est déjà bien.

Finalement, je rentre dans une dernière agence, annonce le package recherché et là, on m'annonce 7500NPR. Donc je pose quelques questions histoire de m'assurer qu'à ce prix là je dois pas monter par mes propres moyens. A priori pas de lézard, c'est bien ce prix là, le gars m'explique que c'est leurs propres pilotes qu'ils emploient donc pas d'intermédiaire. Allons y, vol réservé pour le dimanche matin 9h, la météo annonce un temps complètement dégagé, on devrait avoir des supers conditions.

Par contre, que ce soit le lever de soleil ou le billet de bus ils sont tous au même prix. 2000 pour le premier et 800 pour le deuxième. Je décide de changer mon fusil d'épaule pour le lever de soleil, peut être à cheval, peut être en scooter... A cheval c'est pas possible, ils ne partent pas assez tôt pour y être à temps. A scooter, je trouve une agence qui me fait la location à 1000NPR. Je réfléchis longuement. Finalement je laisse tomber, la circulation dans les villes népalaises me fait trop peur je crois... Alors si en plus il faut conduire de nuit, sur une route que je ne connais pas du tout et où il y a potentiellement des trous énormes... Du coup je prends la direction de la guesthouse, il se met à pleuvoir des trombes d'eau juste quand j'arrive. Je crois que j'ai bien fait de laisser tomber la solution du scooter.

Le lendemain, dimanche donc, réveil de bonne heure. J'ai quand même une grosse demie heure de marche pour me rendre devant l'agence, où le pilote doit passer me chercher pour mon vol. Je suis un peu en avance, c'est pas grave, je pars quand même, je traînerai un peu en route.

Et j'ai bien fait de partir en avance, parce que, sur la route, je me retourne, et enfin elles sont visibles, les montagnes de l'Annapurna. Bon, elles sont loin, il y a encore un voile de pollution, mais c'est la première fois du séjour qu'on les voit aussi bien, alors j'en profite et sors mon appareil photo.

Je me dis que le vol va être sympa avec ce paysage en toile de fond. Donc j'arrive devant l'agence, et entre la ponctualité des népalais et leur organisation, le mini bus qui doit m'emmener passe à l'agence à 9h45, me dépose devant une autre où il faut remplir des papiers pour le vol, on récupère d'autres personnes, d'autres pilotes, le vol commencera au final vers 11h le temps de monter jusqu'au point de décollage.

Le pilote me dit qu'avec la pluie de la veille, le temps est au grand beau, pas un nuage, mais du coup le sol est froid, il y a pas de thermique qui nous permettront de prendre beaucoup d'altitude. Il me dit aussi que comme le vent n'est pas très fort et le décollage pas très pentu, il faut bien courir quand on gonfle la voile et ne pas juste sauter et s'asseoir.

On attend le bon moment, on coure, et nous voilà en l'air... On passe un moment à faire des tours, à rechercher quand même s'il n'y a pas un petit thermique qui nous permettrait de prendre un peu d'altitude, un aigle passe très près de nous. Moi je me laisse porter et j'admire le paysage. Les montagnes enneigées de l'Annapurna derrière, le lac en dessous. On est bien en l'air, c'est calme. Au bout d'un bon quart d'heure en l'air, mon pilote me demande si je suis toujours bien et si je veux faire des acrobaties. Mais bien sûr que je veux, quelle question ! On se met donc au dessus du lac, "Safety first" qu'il dit. Bah oui, on sait jamais, s'il se passe quelque chose au moins on tombe dans le lac. Enfin vu les températures, il vaudrait mieux pas quand même. Et c'est parti pour 5 minutes de figures qui nous mettent la tête dans tous les sens, des vraies sensations de montagne Russe.


Les acrobaties terminées, on se met dans l’alignement pour atterrir, c'est juste devant un bar qui donne sur le lac. Les pilotes atterrissent les uns après les autres avec une précision hors paire sur l'équivalent d'un demi terrain de foot environ.

J'ai donc fait mon vol ainsi que le trajet en bus avec l'agence Bluesky Travel qui a sa boutique à Lakeside à Pokhara. Ils sont bien à l'écoute, proposent toutes les activités que l'ont peut faire à Pokhara comme le trekking, les vols en hélicos jusqu'aux camps de bases... Leur numéro c'est le +977 985-6011611. Je les recommande vraiment pour le parapente et le bus ! Ils ont a priori aussi des bureaux à Katmandou.

Retour à l'agence, je repasse à celle de départ pour prendre mon billet de bus pour Katmandou, il me fait une remise dessus, c'est toujours ça de gagné.

Je prends le chemin de la guesthouse en ne sachant pas trop quoi faire de mon après midi. Finalement, voyant les sommets encore bien dégagés, je me dis que je vais essayer de monter au point de vue pour prendre quelques photos. Et me voilà parti pour une bonne petite montée censée durer pas loin de trois heures d'après les locaux. J'arriverais au sommet en deux heures, un peu trop tard malheureusement, les nuages ont déjà pris toute la place. C'est pas grave, la rando était sympa, j'ai été accompagné par deux chiens sur une grande partie, c'était agréable.

Je prends donc le chemin du retour en voulant trouver une route plus directe dont j'avais entendu parler plusieurs fois par les locaux à qui j'avais demandé pour le lever du soleil. Je trouve le début, demande mon chemin plusieurs fois mais il n'y a pas de très grosses difficultés. L'avantage en plus de ce côté c'est d'arriver en haut après le guichet qui fait payer l'accès au point de vue. A savoir pour la prochaine fois ou pour les autres. Je continue donc ma descente en direction de Pokhara, puis au détour d'un chemin, je tombe sur un népalais, en plein milieu de la montagne. On discute un moment, il a une ferme pas très loin et y accueille des gens sur le concept du Woofing, mais sans passer par la plateforme. Il me dit qu'il croit au karma, qu'il vient régulièrement là où nous nous sommes rencontrés et tombe sur des gens à qui il propose de venir chez lui pour travailler contre le gite et le couvert. On a discuté un bon moment, des amis à lui sont passés, ils redescendaient en direction de ma guesthouse, je leur emboîte le pas et finirai ma descente avec eux. Au passage ils m'expliquent que contrairement à ce que beaucoup de gens font courir comme bruits, cette forêt n'est pas du tout dangereuse, le chemin est emprunté par les locaux à longueur de journée donc il ne peut pas y avoir de voleurs ici. Il y a juste un tigre, mais il ne faut s'inquiéter que si on a un chien ou si elle a des petits puisque apparemment c'est une femelle ! Ils me font bien rigoler, on arrive en bas de ma guesthouse.

Trajet à prendre donc à l'envers pour esquiver le poste de péage ! 

Pour ceux que ça intéresse donc, le népalais qui propose du woofing dans la montagne s'appelle Hom, son point de rendez vous se situe au pied de l'arbre que vous trouverez dans ce coin là. Si besoin, j'ai même pris son numéro de téléphone !

Demain, journée de trajet pour rallier Katmandou puis passer directement à Bhaktapur pour une ou deux journées avant de monter à Nagarkot pour aller faire quelques randos.

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Lundi matin, debout de bonne heure pour aller prendre le bus pour Katmandou à 7h30. Oui, sauf que... Petit détail qui montre bien que je suis un débutant, à cette heure là, les taxis et bus sont rares. Il va donc falloir que je fasse les 4km entre ma guesthouse et le départ du bus à pied, avec toutes mes affaires. Bon, après tout, c'est comme ça que j'ai voulu partir. Après une bonne heure de marche, j'arrive enfin au parking où sont stationnés tous les bus qui vont partir de Pokhara. Je trouve le mien sans difficulté, y dépose mes affaires, et vu que je suis en avance, je prends un café dans un des nombreux stands montés autour du parking.

Le trajet jusqu'à Katmandou s'est passé sans aucun accro, dans les temps, soit 7h30 de trajet dans un bus un peu plus confortable, j'ai même réussi à dormir un peu !

Arrivé à Katmandou, je savais que j'avais une grosse demi heure de marche environ pour aller du Tourist bus Park de Katmandou jusqu'au Ratna Park, d'où partent tous les "local bus" qui rallient les villages alentours. Comme d'habitude sur le trajet, il faut esquiver les divers taxis, rabatteurs en tout genre... Pour ça et le bruit de la circulation, Katmandou ne m'avait pas du tout manquée. Une demi heure plus tard environ, j'arrive à un endroit où les bus sont tous garés les uns derrières les autres et les noms des différentes destinations sont inscrits en népalais. Après avoir demandé 3 ou 4 fois mon chemin, je finis par trouver les bus pour Bhaktapur. Le premier a l'air bondé, je me dis que je vais plutôt prendre le suivant, à priori il en part toute les 5 minutes. Et puis voilà que surgit un petit bout de népalais qui doit avoir dix ans à tout casser qui me regarde avec ses yeux noirs sous sa casquette et sa grosse doudoune et me fait signe que c'est bien le bus pour Bhaktapur. Un peu amusé, j'accepte de monter dans le bus, il me fait mettre mon plus gros sac en soute et je m’assois dans le bus. Alors comme pour la fin du trajet de Lumbini, c'est un mini bus d'une vingtaine de places maximum et on doit bien être au moins trente là dedans. Ça joue des coudes, ça râle, ça se bouscule pour monter et descendre du bus... Et mon p'tit bonhomme de 10 ans avec sa casquette vissée sur la tête, il est penché par la porte du bus grande ouverte et siffle comme un berger qui appelle ses brebis, débite à toute vitesse le nom des arrêts ( je présume, tout ce que moi je comprends c'est Bhaktapur) comme un poissonnier à Rungis. Entre deux arrêts je le vois former la liasse de billet des paiements et compter combien il y a. Quand un client veut monter, le petit gars tape une fois sur la carrosserie du bus pour que le chauffeur ralentisse ou s’arrête, et quand le client est monté il tambourine sur la porte pour redémarrer.

Au final, j'ai passé le trajet à l'écouter et à être fasciné de la façon dont il gérait les montées descentes, les paiements etc. Du coup me voilà arrivé à Bhaktapur. Droit d'entrée dans la vieille ville 1500NPR, je présente mon passeport en expliquant que je reste plusieurs jours pour avoir une annotation spécifique sur mon ticket et qu'il soit valable plusieurs jours au lieu d'un seul. Je rejoins mon hôtel pour cette nuit, le Mountain Guest House qui est très bien situé à proximité de la Durbar Square de Bhaktapur. Je négocie le prix d'une nuit supplémentaire avec le gérant et monte prendre mes quartiers.

Après un aussi long trajet, douche et je reste tranquille pour ce soir.

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Aujourd'hui sera consacré à la visite de Bhaktapur, ancienne capitale du royaume népalais, la vieille ville donne l'impression d'être figée dans le temps.

Étant juste à côté, je commence par visiter la Durbar Square et ses nombreux monuments, dont la porte d'or, le palais aux 55 fenêtres ainsi que de nombreux autres temples et structures en pierre, métaux et bois.

En flânant sur la place, je croise une procession qui, d'après ce que j'ai compris, faisait la quette.

Une scène qui m'a laissé assez perplexe aussi d'un petit garçon qui essaie de se réchauffer avec une petite bougie. C'est touchant parce que c'est la naïveté d'un petit enfant qui pense pouvoir réellement se réchauffer avec une si petite flamme, mais c'est aussi la réalité de nombreux népalais qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles depuis le tremblement de terre de 2015.


Je poursuis ma visite par le quartier des potiers et j'ai la chance de les voir à l’œuvre, en train de teinter les poteries mais aussi un vieux monsieur en train de faire des vases. La méthode est physique mais efficace. Comme quoi on peut se débrouiller sans électricité.

Comme dans toutes les villes au Népal, on peut tomber sur des œuvres d'art à presque tous les coins de rue.

Les divers temples et stupas sont toujours aussi bien décorés, travaillés. C'est sûrement les batiments qui sont les mieux conservés dans chaque ville, les népalais en prennent grand soins.

Sur le chemin pour aller à un autre point clef de la ville de Bhaktapur, je trouve encore des façades de maisons et des portes finement décorées. La ville ville se caractérise vraiment par ces constructions en briques bien rouges et en bois.

J'arrive donc à un nouveau point clef de cette ville, qui est la place Taumadhi, avec le temple Nyatapola et ses cinq toits. Malheureusement il est en cours de réfection, l'échafaudage est quand même impressionnant. Je me consolerai avec le temple de Bhairabnath.


Et j'arriverai ensuite dans la partie la plus ancienne de la ville, la place Dattatreya et le temple du même nom.






J'ai aussi eu la chance de tomber sur une cérémonie dans le temple Mahakali qui se situe un petit peu à l'écart des autres.







Et je suis finalement tombé sur un nouveau défilé en plein dans la ville.





Voilà une journée qui se termine après avoir flâné dans les rues pendant un bon moment, ce qui reste pour moi la meilleur façon de découvrir une vieille ville.

Demain sera normalement une journée de repos, peut être à nouveau un petit tour en ville avant de prendre, à pied, la direction de Nagarkot en passant par le temple de Changu Narayan, soit une rando d'une petite vingtaine de kilomètres avec tout mon bazar sur le dos! Ça sera la première fois que je marcherai autant avec tout mon matériel donc je vais prendre des forces demain avant.

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Ce matin, je me réveille encore un peu enrhumé, sûrement dû à la dernière nuit à Pokhara où il a fait particulièrement froid. Mais je suis quand même motivé, pas envie de rester une journée dans ma chambre à rien faire, et Bhaktapur, j'en ai un peu fait le tour. Du coup, je prépare mon sac, petit changement par rapport à d'habitude c'est que le trajet j'ai envie de le faire à pied. 20 km environ, c'est pas la porte à côté mais ça se fait. Donc je mets tout dans mon grand sac à dos, le plus petit compris. J'ai pas le poids exact, mais on doit être autour des 23kg environ. Oui je sais ça fait lourd, mais avec un appareil photo reflex, un ordi portable, une pharmacie pour 7 mois, etc, le poids grimpe vite.

Paquetage fait, je prends la route, première étape, Changu Narayan, un temple Hindouiste ancien qui se trouve pas très loin du chemin que je suis censé emprunter.

A la sortie de Bhaktapur, je commence pas traverser une grande plaine où l'on retrouve toutes les fabriques de briques de la région. La quantité est impressionnante, les différentes couleurs entre le moulage, le séchage et la cuisson aussi.

Une fois la plaine dépassée, ça commence à grimper. Et quand ça grimpe au Népal, en général c'est pas à moitié. Je finis enfin par arriver en vue du temple, passe par la caisse obligatoire et peux enfin aller me promener dans le petit village de Changu et monter jusqu'à la pagode principale.

La visite terminée, je reprends mon chemin. J'en suis seulement à 5km sur les 20 à faire, et pour le moment, même si ça montait bien pour aller au temple, j'ai pas du tout fait le dénivelé qui m'attend.

Le chemin se passe sans encombre, je traverse des petits villages, des forêts de pins, on se croirait presque dans les Landes avec un peu plus de dénivelé. J'en profite pour faire une petite pause et manger un morceau, le soleil commence à bien cogner et le poids du sac se fait bien sentir aussi.

Dans un petit village que je croise, je demande mon chemin pour être sûr de laquelle des trois différentes routes je dois prendre. Une femme m'indique la bonne route. Enfin, une des bonnes, pas celle que je voulais. Elle a dû faire comme bon nombre de népalais et penser que je cherchais à longer la route pour attraper un bus dès que possible. Tant pis, je m'en suis rendu compte bien plus tard, cette route va quand même à Nagarkot, même si elle rallonge un tout petit peu, ça fait pas bien plus d'un kilomètre de différence. Je recommence donc à grimper, les bus et les voitures me dépassent en soulevant un nuage de poussière à chaque fois, c'est assez désagréable. Et puis dans un virage je vois un panneau indiquant Jungle Crown Homestay, avec tout un tas d'inscription dont waterfall. Je me souviens qu'effectivement j'avais vu sur mon plan qu'il y a des chutes d'eau dans le coin. Je jette un œil rapide sur les prix sur internet, ma réservation à Nagarkot ne commence que dans deux jours. Je décide donc de passer la nuit ici et d'en profiter pour aller voir les chutes.

On peut accéder à la rivière par un chemin qui part directement de l'hôtel, en une dizaine de minutes de marche. C'est un endroit très agréable, calme où on entend plus le bruit de la route. Malheureusement, comme beaucoup d'endroits au Népal, il y a beaucoup d'ordures car les népalais jettent tout par terre. Et la plupart des touristes les imitent sans se poser la moindre question. Il faut dire aussi que les poubelles sont très rares même dans les villes, et j'ai lu que même si les népalais font quelques efforts pour collecter les déchets, ils ne savent pas les traiter après.

Bref, l'endroit est donc très paisible, j'en profite pour me ressourcer un moment et prendre quelques photos. Je remonte pour le repas et croise mon voisin de palier, un portugais/belge avec un look de bucheron/hipster canadien qui a commencé son voyage en Inde pour une classe de Yoga, qui est ensuite allé à Lumbini avec un moine rencontré la bas, et qui continue sa route au grès des rencontres. Je pense que s'il n'avait pas eu un petit déj de prévu dans un monastère il serait presque parti avec moi.

J'ai passé une des meilleures nuits depuis que je suis arrivé au Népal, au calme. J'ai même failli rater l'heure du petit dej !

Après un bon petit déj Népalo/britannique, je remets tout dans mon sac et me voilà parti pour avaler les derniers 7km qui me séparent de mon hôtel à Nargakot.



Sur la route, je fais une pause au Bouddha Peace park, une esplanade avec une très belle statue de Bouddha.



J'en profite pour reprendre le chemin que j'avais loupé hier et qui passe juste au dessus de cette esplanade. Arrivé en haut, j'ai une très belle vue sur l'Himalaya. Les nuages sont très présents et gâchent un peu le spectacle, mais ça reste impressionnant. Je finirai les quelques kilomètres restants avec ces montagnes en toile de fond.

Le soir je vais faire un petit tour du côté de la tour qui est censée offrir un panorama a 360° sur la vallée de Katmandou et l'Himalaya, mais je verrais surtout des nuages, avec quelques pointes blanches de temps en temps. La météo annonce beaucoup de nuages dans les jours qui viennent, j'espère quand même pouvoir avoir quelques éclaircies pour revoir les montagnes avant de redescendre dans la vallée dans quelques jours.

Un camion abandonné et désossé sur le bord de la route de la tour. 
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Nagarkot est un petit village d'altitude perché à 2100m en moyenne. L'air y est frais et plus pur que dans la vallée entre Katmandou et Bhaktapur. Le gros intérêt de ce village est normalement ses nombreuses randonnées qui offrent un panorama grandiose sur les montagnes de l'Himalaya. Je suis resté deux jours entiers sur place, malheureusement il y a eu un temps très couvert pendant ces deux jours, donc très peu voir pas du tout de visibilité sur les montagnes.

J'ai quand même décidé de me lancer dans une petite rando qui traverse plusieurs petits villages typiques de la montagne népalaise le premier jour. Le circuit commence par traverser le village de Nagarkot, avec son garde haut perché !

Ensuite, la route se transforme en chemin et traverse la forêt pendant plusieurs kilomètres pour déboucher sur la route, au point où normalement se finit le sentier panoramique de Nagarkot. Une jolie Stupa a été construite ici et par beau temps, le panorama doit être magnifique.

C'est en redescendant de ce point que j'ai rencontré un couple de français qui s'est lancé début janvier dans un tour du monde. Ils ont commencé par l'Inde, sont passés par la frontière terrestre au Népal et se dirige ensuite, un peu craintivement, vers l'Asie du sud est, Océanie et Amérique du sud. On a discuté un long moment, de nos premières expériences respectives, des ressentis par rapport aux différents pays, des activités que l'on a respectivement fait.

On a finalement décidé de faire la rando ensemble, ils avaient prévu plus court, moi plus long. On a coupé la poire en deux et on est parti pour environ 3h de rando.

Sur tout le chemin, on se rend bien compte qu'avec les rizières au premier plan et normalement les montagnes en arrière plan, le paysage par temps clair doit être grandiose. On en a quand même bien profité, sur le chemin du retour on a prolongé un peu en prenant la fin du chemin panoramique puis on a échangé nos numéros et on est rentré dans nos hôtels pour la nuit.

Ils partent le lendemain pour Dulhikel à pied, c'est à peu près ce que moi je vais faire aussi, un jour plus tard, mais je vais plutôt bifurquer sur Banepa en fin du parcours afin de visiter le temple de Chandeshwori.

Le deuxième jour à Nagarkot c'est repos, quelques courses de fruits, eau et gâteaux pour la journée de rando du lendemain et re repos.

A Nagarkot, j'ai logé à l'hôtel Mount Paradise, un peu sur les hauteurs et à l'écart du village. L'endroit est paisible, la chambre spacieuse et confortable, salle de bain commune pour celle que j'avais réservé, il y a pas mal d'espaces verts qui permet par beau temps et températures plus clémentes de passer un peu de temps dehors. Mais surtout ils servent un Dal Bhat (plat népalais) du tonnerre !

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Mon séjour dans le brouillard de Nagarkot touche à sa fin. Levé de bonne heure, je prépare mon sac et prend la route en direction de ma première étape, le temple de Chandeshwori à Banepa, 20km plus bas dans la vallée de Katmandou.

Le départ se fait donc de bon matin, dans le brouillard de Nagarkot alors que le soleil peine à percer.

La première partie de la rando se déroule plutôt bien, c'est dur avec le gros sac sur le dos, mais j'avance. Une fois arrivé à la hauteur des rizières et des petits villages, ça se complique un peu. Les cartes GPS ne sont pas très précises, certains chemins existent alors qu'ils ne sont pas marqués et inversement. Et les népalais ont toujours la fâcheuse tendance à indiquer la route que eux ils veulent prendre, pas vraiment celle qu'on demande. Donc après quelques détours, je retrouve finalement le bon chemin et continue ma descente vers le temple.

Après 5h de descente, me voilà enfin arrivé au Temple de Chandeshwori, un temple Hindou du XVIIème qui comporte une très jolie fresque sur un de ses murs.

J'avais prévu de passer la nuit à Dhulikhel, ville à cinq kilomètres de là, mais je n'ai pas eu le courage de repartir en marchant. J'ai donc rejoint la station de bus de Banepa et suis monté dans un "local bus" pour rejoindre ma destination.

Arrivé à Dhulikhel et les derniers kilomètres me séparant de mon hôtel pour la nuit passé, je me retrouve devant une porte fermée. Je trouve le numéro de téléphone du logement sur internet et appelle. Il s'avère que toute la famille est partie à Katmandou pour un mariage et qu'ils ne seront de retour que deux heures plus tard.

Je retourne donc un peu en arrière, visiter un petit temple Hindou en contrebas de la route que je viens de prendre. Je m'y repose un moment avant de remonter sur un petit chemin et trouver un coin tranquille pour poser mon sac et me reposer le temps que mes hôtes reviennent.

Logement à Dhulikhel : le Buddha Shanti Lodge qui m'a fait la nuit avec diner et petit déjeuner à 1400NPR.

Demain, rando ou bus jusqu'au monastère de Namo Buddah où je vais passer la nuit ainsi que manger au diner et petit déj avec les moines. Je pense que l'expérience va être intéressante.

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Ce matin je ne me lève pas de bonne heure, mais la veille j'ai reçu un mail du monastère me disant qu'il n'y avait pas de problème pour loger donc je ne suis pas très pressé. J'hésite encore un peu à monter en bus malgré tout car la descente de la veille m'a bien entamé. Au petit déj, mon hôte me pousse à monter à pied. Ce n'est qu'une rando de 3h pour arriver au monastère et le chemin est plutôt facile. Je fini donc par me laisser convaincre, prépare mon sac et je démarre à pied.C'est vrai que le chemin qu'il m'a indiqué est assez simple, évite le poste de péage de Dhulikhel, et en temps normal doit offrir un magnifique panorama. Mais pour ma part ce sera des nuages à l'horizon toute la journée. Moins de difficultés que la veille, le chemin à suivre ne croise pas beaucoup d'autre route. Une petite erreur de parcours sans gravité vers la fin qui m'a fait prendre une route plutôt qu'un chemin mais j'ai vite rattrapé le coup.

En route on croise des stupas décorées de leurs drapeaux de prière et des champs de moutarde en fleurs.

Arrivé à Namo Buddah vers midi, je trouve une pancarte disant que l’accueil ne se fait que jusqu'à 11h30 puis à partir de 14h. Je grignote un morceau, me repose un peu puis je vais au bar juste en dessous du monastère pour demander si je peux y laisser mon sac pour pouvoir aller faire un tour tranquille. Finalement c'est dans ce bar qui fait office de bureau d’accueil pour la guesthouse. Une fois la chambre payée, je récupère ma clé et vais donc poser mon sac à l'intérieur afin d'être plus tranquille pour me promener.

Le site de Namo Buddah est sacré car ce serait à cet endroit là que Buddah aurait nourri de son propre corps une tigresse affamée et des oursons, faisant ainsi preuve de compassion avec les animaux aussi. C'est donc un lieu de grande compassion. Le monastère est surtout un lieu de formation pour les jeunes moines qui viennent y suivre l'enseignement du bouddhisme mais aussi un enseignement scolaire népalais de base. On retrouve bien sûr sur tout le site les décorations traditionnelles du bouddhisme, comme les 8 symboles sacrés, des statues représentant les différentes positions de méditation de Bouddah, des moulins à prières, ainsi que différentes scènes de la vie de Bouddah.

Les 8 symboles sacrés du bouddhisme 

Je me dirige vers la salle de prières et retrouve le couple de français croisé à Nagarkot, qui sont descendus le jour avant moi et donc arrivés à Namo Buddah la veille. Ils sont sur le point de partir pour la prochaine étape, Panauti. Ils vont passer par le second temple du site, je décide donc de les accompagner. Après un petit 1/4 d'h de marche, on se trouve sur la stupa qui se situe un peu en contre bas du site du monastère.

Le tour de la stupa effectué, Jess et Cédric doivent prendre la route pour Panauti s'ils veulent arriver avant la nuit. Je leur donne une adresse de homestay repérée sur internet quelques jours avant et on se dit au revoir.

La stupa est aussi le point de départ d'un long escalier qui remonte en direction du monastère, entièrement décoré de drapeaux de prières, et qui passe par un site où l'on retrouve d'autres temples et des statues de Buddah dans ses différentes positions de méditation.

Une fois ces temples passés, on rejoint le haut de la colline où est dressée une autre stupa et qui offre une très belle vue sur les paysages environnants ainsi que les toits entièrement dorés du monastère. En arrivant au monastère et en se dirigeant vers la grande salle de prière, on passe aussi devant de multiples rangées de moulins a prière.

Une fois la grande salle rejointe, pieds nus, site sacré oblige, on est accueilli avec un thé au lait et des petits gâteaux et on peut suivre les prières. La journée d'un moine se termine assez tôt puisque le diner que nous partageons avec eux est à 18h, précédé d'une nouvelle prière. Je rejoins ma chambre et m'installe confortablement dans le silence sacré du lieu.

Le lendemain matin, levé 5h30 pour assister aux premières prières du matin à 6h avant le petit déjeuner dans la grande salle prévu à 7h.

Quand j'arrive sur place en avance, les moines ont déjà commencé les prières. Je m'installe dans un coin comme la veille et me laisse transporter par les chants, un peu moins charmé par les récitations de prière. Finalement le petit déjeuner sera servi à 7h30, une soupe de haricots, deux MoMo (espèce de boule de pâte) avec un peu de beurre de cacahuète. Comme le diner de la veille, le repas est expéditif. Au bout de 15 minutes, les prières reprennent. J'y assiste encore un moment puis je rejoins ma chambre pour préparer mes affaires.

J'ai logé dans l'ancienne guesthouse qui est tout à fait confortable, avec des douches chaudes. Diner, petit déjeuner et la chambre pour 1500NPR. Dans la nouvelle gesthouse qui est encore un cran au dessus vous débourserez 3000NPR pour le même programme.

Pour savoir s'il y a de la place et réserver : [email protected] ou encore +9779867129790

Il est encore tôt, je décide donc de descendre à pied les 10 km jusqu'à Panauti pour rejoindre Jess et Cédric afin de visiter la ville avant de rentrer direction Katmandou. La descente se passe plutôt bien malgré la fatigue de plus en plus présente dans les jambes ainsi que les épaules.

Au bout de 2h10 de marche, je les rejoins à leur hôtel afin de déposer mon gros sac pour être plus à l'aise pour visiter la vieille ville.

Panauti est une ville qui est restée très à la mode médiévale, avec des petites rues, de vieilles maisons et surtout une multitude de temples.

On passe deux petites heures à flâner dans la vieille ville avant de retourner à l'hôtel pour boire un coup et récupérer les affaires avant d'aller prendre le bus pour Katmandou.

L'hôtel que j'avais repéré et où Jess et Cédric ont logés et ont été très bien reçus est le Rauti Home, à 5 minutes de la gare des bus. Il me semble qu'ils ont payé 700NPR la nuit et le Dal Bat était à 200NPR.


On attrape un "Local Bus" à la station qui nous emmènera en 1h30 environ jusqu'à Katmandou pour 60NPR chacun. Une fois arrivés, une grosse demi heure de marche et nous voilà arrivés à l'hôtel un peu à l'extérieur de Thamel pour un peu plus de calme.

Un peu à l'extérieur de Thamel, le Katmandou Homestay & Hostel est un peu plus au calme, dispose de dortoir ainsi que de chambres séparées, des douches chaudes au gaze et leurs offres inclues le petit déjeuner. Pour exemple, j'y commence par deux nuits en dortoir avec petit déj et j'en ai pour 800NPR en tout.

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Les retrouvailles avec Katmandou, la pollution, la circulation, les rues bondées. Tout ça ne nous avai pas manqué tout au long de notre périple dans "l'autre" Népal, on est tous d'accord là dessus.

Cédric et Jess ont quelques courses à faire pour la suite de leur voyage, après notre arrivée au Homestay on prend donc la direction du centre ville. Quelques détours dans les ruelles de Katmandou comme on aime bien les faire, nous voilà arrivés à Thamel, le cœur en constante ébullition de Katmandou. On écume quelques boutiques pour une reconnaissance des prix puis on va manger. Sur le retour, on tombe sur une petite échoppe de couturier dans laquelle Cédric prend information du tarif pour raccommoder sa doudoune abimée pendant le séjour. Rajeev, le couturier, nous annonce un tarif raisonnable mais comme toujours au Népal on négocie un peu, et histoire de peut être gagner un peu plus, on dit qu'on prend le temps de la réflexion. Retour au Homestay pour aujourd'hui.

Le deuxième jour est consacré à la recherche de quelques informations pour la suite de mon voyage, l'Indonésie. Rapidement je choisis de donner plutôt un coup de main à Cédric et Jess pour leur arrivée en Thaïlande puisque j'avais glané, pour moi, pas mal d'infos qui finalement ne me serviront pas puisque j'ai choisi de faire sauter entièrement, ou presque, le Sud-Est asiatique. Après quelques hésitations, questionnements, retournements de situation, les voilà fin prêts pour le début de la suite de leur parcours en Asie. ( Oui, c'est bizarre dit comme ça, mais quand on voyage en mode sac à dos, on se donne une vague idée du parcours, on choisis un hôtel pour les premiers jours, et après on voit à l'intuition. ) On a passé une bonne partie de la journée au Homestay, il fait beau, on choisit de sortir un peu, aller faire un tour. On en profite pour passer à Ratna Park, le départ des "local bus", pour s'assurer qu'il existe bien un bus pour rejoindre l'aéroport contrairement à ce que tout le monde nous dit. En effet, le bus existe, il en part régulièrement et il ne faut compter que 20NPR contre au minimum 600NPR pour un taxi. La décision est prise pour eux de choisir cette solution, et je prendrais le même chemin quelques jours plus tard.

On pousse la balade à nouveau jusqu'à Thamel pour les quelques courses dont ils ont besoin pour la suite et qu'ils avaient repéré la veille. On repasse devant l'échoppe du couturier qui nous reconnait. On passe rapidement en disant quand même Namasté. Cédric a décidé entre temps de choisir la solution économique, de mettre un morceau de gaffer sur le trou pour empêcher l’hémorragie de plume mais de ne pas faire plus de réparation pour le moment. Après les quelques emplettes effectuées au Supermarché, on doit à nouveau repasser devant le couturier pour aller manger. On choisi cette fois ci de s’arrêter un moment pour lui expliquer la situation. Cédric et Jess ont calculé les dépenses au plus juste, ils n'ont pas la marge de payer la couture et ont choisis la réparation système D. Rajeev est mort de rire, il se moque gentiment de nous pour la "beauté" de cette réparation et insiste, par gentillesse, pitié, on ne saura pas, pour faire un point gratuitement. Méfiants de tout ce qui peu paraitre gratuit au Népal, je décide de lui expliquer honnêtement notre expérience et nos ressentis sur les "coups de main" népalais et indiens. Il est très compréhensif, on discute un bon moment et il assure de manière sincère qu'il ne demandera rien en retour. Cédric prend la décision de lui faire confiance. Bien lui en a pris car, en plus d'avoir été complétement honnête et d'avoir travaillé de manière complétement gratuite, Rajeev a fait un très bon boulot et permettra à Cédric d'avoir une doudoune customisée à la mode népalaise.

Contents du travail fait et touchés par l’honnêteté de Rajeev, on décide de lui donner quand même un billet pour le remercier. Il a gentiment refusé en expliquant que faire plaisir lui donne déjà une grande satisfaction. On en profitera pour pousser un couple de Coréen, en train de jeter un œil à la vitrine, à faire affaire avec lui :D.

Pour ceux qui ont besoin d'une couture d'un souvenir genre sac, t-shirt ou autre à Katmandou, la boutique de Rajeev c'est ici ( à peu près), en plein Thamel. C'est une super personne qui mérite qu'on le fasse travailler.

Direction notre QG de repas dans Thamel, le Deurali Fast Food, un super resto pour les petits budgets. Pour exemple, il propose un Daal Bath végétarien à seulement 180NPR, prix imbattable à ce jour!! Et ils ont une carte plutôt bien fournie avec même des pizzas, des pâtes, etc.

Retour au Homestay avec un sentiment de satisfaction, on retrouve avec Rajeev l'esprit népalais croisé à plusieurs reprises dans le reste du pays et qui manque cruellement à Katmandou.

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Un des festivals religieux majeurs des hindous tombe cette année le 21 février, presque à la fin de mon séjour. La Mahâ Shivarâtri, traduit par la nuit de Shiva, célèbre selon les versions, la naissance de Shiva ou le sauvetage du monde par ce dernier d'un poison. Dans tous les cas c'est une des fêtes hindous les plus importantes et un des plus grands rassemblements de fidèles a lieu au temple de Pashupatinath, à Katmandou. Je ne pouvais donc pas rater cette occasion d'immersion dans une des deux grandes religions présentent au Népal.

Et quand on parle d'immersion, le mot est bien choisi. J'ai plusieurs fois frôlé la noyade tellement les fidèles sont venus en masse. Les gens se bousculent, les bras chargés d'offrandes, pour entrer dans l'enceinte du temple où des cérémonies sont données. En tant que touriste, je passe plus facilement les portes, ne suis pas les files d'attente à rallonge pour entrer dans les temples dont une partie est de toute façon interdite aux non hindouistes. Je me fait quand même bousculer dans les allées principales du site et fini régulièrement compressé comme une sardine au milieu de tout ce monde. La foule est tellement nombreuse qu'il y a forcément des bousculades, heureusement sans gravités, et des malaises.

Les fidèles se mettent sur leur "31" et patientent de longs moments afin de pouvoir déposer leurs offrandes.

Au milieu de toute cette foule on trouvera beaucoup de Saduh ( hommes ) ou Sadhvi ( femmes ). Considérés comme saints dans la religion hindouiste, ils vivent en marge de la société pour fusionner avec la conscience cosmique, pour stopper leur cycle de renaissance. Que ce soit pour fuir leur caste, une situation familiale difficile, un veuvage, ils ont tous renoncé à leur famille, ils ne possèdent que peu de choses et mènent une vie d’ermites sur les routes, se nourrissant des dons des dévots. Il en existe plusieurs catégories, ils portent différentes couleurs, en fonction de la divinité dont ils sont le plus proche, mais ont tous le même but, atteindre un état de conscience supérieur, au delà de l'illusion et la libération de l'ego. Et un des outils utilisé massivement pour atteindre ce but est la consommation de cannabis, tolérée par les autorités népalaises ce jour là car considérée comme utilitaire au cours d'une cérémonie religieuse. Ce qui a bien sûr pour effet d'attirer aussi nombre de jeunes consommateurs ou des vendeurs qui profitent de ce jour particulier pour booster leur chiffre d'affaire au même titre que les vendeurs d'offrandes et autres babioles en tout genre que la foule attire.

Les Saduhs se promènent au milieu des fidèles afin de les "bénir" et recueillir leurs dons. Les autorités ne font pas exception, et même l'armée se mobilise afin de larguer, par hélicoptère, une grande quantité de fleurs de soucis, utilisées massivement pour les offrandes pour attirer la bonne fortune et le bonheur.

Et pendant ce temps là, les résidents du temple se demandent pourquoi tant d'agitation, observent ce flot de bipèdes qui s'amasse en ligne et attend des heures pour rentrer dans un temple où ils ont l'habitude d'aller tous les jours. Ils guettent aussi une occasion de ramasser de la nourriture ou tout autre denrée comestible.




D'autres préfèrent ignorer l'agitation et continuer leur sieste.



Je profite aussi d'être dans cette partie de Katmandou pour aller visiter le dernier lieu que j'avais repéré, la Buddha Stupa et son Buddah parc, au nord est de Pashupatinath.

Je reste un moment sur place à observer le flot des touristes qui se prennent en photo devant le monument, les bouddhistes qui marchent autour ( dans le sens des aiguilles d'une montre ! ) en faisant tourner les moulins à prière. L'endroit est calme, ce qui mérite d'être signalé à Katmandou.

En rentrant à mon hôtel, je suis repassé par Pashupatinath, je pensais y rester jusqu'à la nuit tombée pour observer les dernières cérémonies aux lueurs des feux qui seraient allumés, mais la foule, encore plus nombreuse m'a découragé et j'ai préféré rentrer. J'ai quand même pu observer, de loin par pudeur, la purification de plusieurs corps de défunts et leurs crémations sur des autels, ou ghats, au dessus des bords de la Bagmati, la rivière la plus sacrée du Népal. Il faut savoir qu'en effet, le temple de Pashupatinath est en fait un crématorium à ciel ouvert où les cérémonies s'enchainent tout au long de la journée. Toujours par pudeur, je n'ai pas pris de photo de ces moments particuliers dont les hindous ont une toute autre approche que nous, occidentaux. Il s'agit en effet pour eux d'une libération de l'âme afin de permettre sa renaissance.

Les derniers jours à Katmandou et au Népal se profilent, je profite du service de blanchisserie du homestay pour remettre au propre tout mon linge afin d'arriver comme neuf, ou presque, en Indonésie. Plutôt que de passer en chambre individuelle comme prévu au départ, je décide aussi avec l'accord de la propriétaire, de rester en "dortoir". En effet, le dortoir est en fait une grande pièce avec 6 lits que je ne partage qu'avec une autre personne depuis le début. Ça me permettra d'économiser quelques centaines de roupies supplémentaires qui me seront surement plus utiles dans mes futures destinations, plus chères que le Népal.

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Après les derniers jours à faire les quelques courses qu'il me manquait et préparer la suite de mon voyage en Indonésie, il est temps de faire un bilan sur ce mois passé au Népal.

C'est un pays riche humainement et culturellement. La difficulté en général c'est d'être parachuté en plein milieu de Thamel à Katmandou sans vraiment connaitre le fonctionnement du pays. Et en général on tombe en premier sur les profiteurs du tourisme, ceux qui vous proposent de vous faire visiter la ville puis vous demande de les "payer" si ça vous a plu en jouant sur la corde sensible de la famille pauvre, les commerçants qui vous annoncent des prix bien plus élevés que la normal et que vous n'avez pas l'habitude de négocier, les taxis qui profitent du nouvel arrivé pour gonfler leurs prix.... Mais une fois cette façade dépassée, on rencontre les autres népalais, ceux qui ont compris qu'il faut donner une bonne image de leur pays, des habitants s'ils veulent que les touristes, une fois rentrés, parlent en positif du pays et donnent envie à d'autres de venir visiter. Et puis il y a ceux qui ne calculent pas et qui ont juste envie de faire plaisir, de rendre service.

Selon les dires de plusieurs personnes, c'est un peu une version très "light" de l'Inde, moins polluée, moins "d'arnaqueur", moins de monde, moins l'anarchie...

Niveau budget, j'étais parti avec pour objectif une moyenne journalière de 22€/j tout compris. Après avoir payé le parc du Chitwan et le parapente, j'ai fait un bilan à mi course à Pokhara et j'étais bien au dessus de ce chiffre. J'ai pris un peu peur mais je me suis dit qu'il fallait bien profiter et j'ai revu mon budget a 27€/j pour ne pas me priver de quelques activités que je voulais faire.

Les activités comprennent les différentes entrées dans les villes, les monuments ainsi que les safaris à Chitwan et le parapente.

Les -91.99 € dans "autres" c'est simplement que je me suis retrouvé avec trop de cash à la fin de mon séjour et que je les ai ré échangé contre des dollars. Je m'en suis bien tiré puisque contre 11500 roupies j'ai eu 100$.

Les frais correspondent au Visa et les commissions sur les retraits aux ATM.

Au final, j'aurais passé 27 jours au Népal et dépensé 631.77€, soit une dépense journalière de 23.40€. Je finis donc presque sur la base que je m'étais fixé au départ. Quelques petits points peuvent être améliorés comme le fait de se renseigner sur les prix des repas avant de demander la carte d'un resto, vérifier la mention en bas des pages qui indique si les taxes sont inclues ou non dans les prix affichés, penser à négocier les achats, logements, transports... C'est long et fastidieux pour parfois gagner 100 ou 200 roupies mais il faut en passer par là.

Je trouve le bilan quand même plutôt positif pour une première dans ce type de voyage mais je sais que dans d'autres pays il faudra que je fasse plus attention aux "écarts" sous peine d'exploser le budget.

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Pour se loger :


A Katmandou : - Katmandou Home Stay & Hostel, un peu excentré mais super agréable, douches chaudes au gaz, famille aux petits soins, service de lessive pour 170 NPR le kg, Daal Bath pour 300 NPR. Les lits en dortoir sont à 400 NPR la nuit et la chambre pour deux à 750 NPR environ, petit déj compris. Il faut avoir un peu de courage pour aller se promener dans Thamel qui est a 20 minutes environ à pied ou tout simplement ne pas avoir besoin d'y aller, on trouve des restos et épiceries dans le quartier.



Au parc national de Chitwan : - J'ai bien dormi et bien mangé au Chitwan Safari Lodge and Camp, mais j'ai été déçu par la prestation. Si vous recherchez un service tout compris et sans surprise ça peut être une bonne solution, donc environ 19 000 NPR pour deux trajets vers et depuis Chitwan, le logement, les repas ainsi que les activités sur place.

- Une alternative testée par Cédric et Jess est d'aller jusqu'au petit village de Meghauli et de demander directement sur place pour tout organiser.


A Nagarkot : - J'ai logé à l'hôtel Mount Paradise, un peu à la sortie du village, qui a une place assez centrale pour partir sur toutes les randos et sert un super Daal Bath pour 300 NPR. J'ai payé la nuit 1100 NRP environ. Un peu chère mais le cadre est vraiment sympa.


A Dulikhel : Le Buddha Shanti Lodge, est super bien situé pour continuer la rando en direction de Namo Buddah et en plus la chambre est a 1300 NPR avec diner et petit déjeuner compris. L'hôte est super sympa, les chambres confortables et, à priori il y a les douches solaires chaudes même si lors de mon passage elles ne fonctionnaient pas.


A Namo Buddah : Une nuit avec diner et petit déjeuner compris dans la Old Guesthouse pour 1500 NPR. Attention si vous êtes un peu juste en budget à ne pas confondre avec la New Guest house qui est elle à 3000 NPR. Pour réserver vous pouvez contacter [email protected].


A Panauti : Je ne l'ai pas testé mais d'après Jess et Cédric, la Rauti Home leur a permis de passer une super nuit, les hôtes cuisinent très bien et l’accueil est chaleureux. A 100 mètres de la station de bus.

J'ai plutôt bien manger sans trop chercher et réfléchir tout au long de mon séjour, mais si je dois partager un bon plan c'est quand même le Deurali Fast Food Restaurant en plein centre de Thamel qui permet de bien manger pour vraiment pas cher. Pour donner une idée, le Daal Bath y est a 180 NPR.

Pour organiser vos excursions si c'est votre souhait ou si c'est obligatoire comme le Tibet, deux français rencontrés au Katmandou Homestay sur les derniers jours sont passés par le mari de celle qui gère l'hôtel et qui a une agence à Katmandou. Il s'appelle Hari et on peut le contacter par mail [email protected] ou téléphone +977-1-4416371.


Une fois à Pokhara, pour faire du parapente, acheter un billet de bus, faire du trek, vous pouvez passer par Blue Sky Travel & Tour, situé sur Lakeside, ils ont aussi une agence à Katmandou. Je n'ai eu affaire à eux que pour le parapente et le billet de bus mais je suis très satisfait du prix et des prestations.


Et mon coup de cœur de Thamel, si vous avez besoin d'une couture, d'acheter un tee shirt, un drapeau ou même juste pour passer lui dire bonjour de ma part, Rajeev dans sa petite boutique qui se situe dans ce coin-là.

Deux endroits pour se poser un peu au calme si vous en avez marre du bruit de la circulation de Katmandou :

-Le Garden Of Dreams, entrée à 400NPR, de quoi boire un café à l'intérieur et un écrin de verdure et de tranquilité.

-Un mur d'escalade, le Astrek Climbing Wall. En plein centre de Thamel et entouré de cafés, restos et snacks, un endroit parfait pour souffler un peu de la folie du quartier.


Pour tout ce qui est retrait d'argent, j'ai cherché pendant longtemps la perle rare pour retirer sans frais mais n'ai trouvé que des ATM qui prennent 500 NPR par retrait. Attention cependant à la limite, certains ne délivrent que 20 000 NPR alors que d'autres vont jusqu'à 35 000. Les frais restent les mêmes peut importe la somme retirée.

Pour les communications, la plupart des hôtels ont une bonne connexion et un réseau Wifi de qualité. S'il y a besoin, la carte SIM Ncell fonctionne bien à peu près partout dans le pays. Je l'ai trouvé dans un magasin de rue avec le panneau NCELL, 1300 NPR pour un mois avec 15GO de data et pleins d'autres bonus qui ressemblaient à des quantités de data consommables entre certaines dates. Autant dire que j'ai eu largement assez de forfait pour le séjour, sans me priver.