Séjour en immersion chez les nomades depuis les confins de l'Altaï jusqu'à Oulan Bator...
Juin 2022
19 jours
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Après deux ans d’attente et deux reports successifs, nous pouvons enfin savourer ce moment tant attendu pour aller à la découverte de ce lointain pays qu’est la Mongolie.

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Lorsque nous arrivons à OULAN BATOR, dans le nouvel aéroport international flambant neuf, ce dimanche matin de la fin Mai, quelques petits flocons volent et le thermomètre affiche à peine 2°C…. Bida est là avec le chauffeur pour nous accueillir, on se découvre et les sourires en disent long sur le plaisir que nous avons tous à cet instant.

On dépose nos bagages dans l’appartement loué pour quelques dizaines d’euros avant de se diriger vers le centre de la capitale, à une vingtaine de minutes à pied. Le temple musée Choijin Lama, en court de restauration est malheureusement fermé, on ira donc sur la grande place centrale - Sükhbaatar en mémoire de celui qui proclama l’indépendance (rebaptisée en 2013 Gengis Khan) où on y célèbre le vingtième anniversaire du départ de soldats Mongoles - engagés avec les nations unies - vers le Soudan pour assurer la protection de la population. Arrivés tardivement, les défilés sont terminés, on assiste tout de même à quelques chants militaires et traditionnels, de nombreux militaires sont là avec leur famille à cette occasion avec quelques blindés en exposition qui permettent aux plus jeunes de les explorer fièrement.

Nous découvrons le magasin d’état créé en 1921, appelé Ikh delguur (grand magasin) il offre sur 6 niveaux les meilleurs produits de la ville, ainsi que Beatles square, tout proche, par allusion au monument érigé voici peu.

Après avoir pris un repas dans un restaurant traditionnel, nous allons visiter le monastère Gandan Khiid, l’un des plus imposants du pays, où pas moins de 600 moines y sont affiliés.

Nous quittons l’asphalte et découvrons les premières yourtes de la capitale, lorsque nous pénétrons dans cette vaste enceinte, par chance c’est l’heure de la prière et nous pouvons assister quelques minutes à cette saisissante cérémonie. Un peu plus loin un immense Bouddha prend place devant un autel dans un autre bâtiment.

Nous rentrons fatigués de cette première longue journée pour un repos des plus mérité.

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Pour le premier petit-déjeuner nous achetons dans l’un des petits supermarchés CU Market ouverts 24/24h quelques boissons plus ou moins appréciées 😉. Ensuite nous reprenons la direction de l’aéroport afin de rejoindre la province de BAYAN OLGII, située à l’extrême ouest de la Mongolie, point de départ de notre circuit. Un dernier repas avec Bida et le chauffeur et nous prenons place dans cet avion ✈️ de la compagnie Aéro Mongolia où durant le vol nous en profitons pour admirer les paysages vierges de ces grandes étendues.

Lorsque nous atterrissons en fin d’après-midi sur la piste du petit aéroport d’OLGII, Ebo notre guide et Eegi notre chauffeur sont déjà là.

Nous chargeons rapidement nos bagages dans le peu d’espace restant de notre véhicule 4x4 UAZ, avant de prendre la direction de Ulaankhus pour notre première nuit chez les nomades.

Brute, accidentée et reculée, cette région est isolée depuis des siècles du reste de la Mongolie tant géographiquement que culturellement. Avec ses sommets coiffés de glaciers, ses lacs salés aux reflets argentés, sa culture nomade, sa fauconnerie et ses cavaliers, l’ouest de la Mongolie est une contrée hors du temps au cœur de l’Asie centrale.

Le décor est vite planté, les premières pistes sont déjà là et nous savons que le véhicule sera parfaitement opérationnel pour ces conditions de voyage. Rapidement nous découvrons la faune locale - lièvre - marmottes - chameaux, aperçus lors de notre premier trajet.

Après 1h de trajet nous sommes accueillis par notre première famille nomade, qui occupe encore la maison d’hiver, réalisée selon la méthode traditionnelle à base de briques artisanales fabriquées à partir de torchis.

De suite nous sommes immergés dans ce mode de vie ou la rudesse du climat n’a d’égal que la convivialité de ses habitants. Tout près de l’habitation les enclos pour les animaux ainsi que les stocks d’argal (bouses de yacks) qui après une année de séchage serviront de combustible pour le chauffage de la modeste demeure.

L’accueil réservé est comme toujours très agréable dans ces contrées d’Asie, et après avoir partagé le thé mongole (très légèrement salé) avec différents fromages et gâteaux nous prenons notre premier repas avec cette famille d’aiglier d’origine Kazakhe. Khairat KHAN est très connu dans toute la Mongolie, il a par ailleurs participé à plusieurs reportages et documentaires de cette chasse pratiquée en Asie centrale et qui lui a été enseignée par son père. C’est à l’âge de 20 ans qu’il a capturé le premier aigle pour l’apprivoiser. Il est préférable de capturer une femelle qui est plus grande que le mâle et qui permet de chasser les plus gros animaux (Renard, loup). Chaque année il participe également au festival des aigles qui se déroule en Octobre.

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Après une petite balade au lever du jour dans un superbe lieu ou le silence règne, et un petit-déjeuner traditionnel, ce matin nous découvrons Agir l’aigle de 2 ans, dressé par Khairat. Élégant et majestueux cet animal nous impose le plus grand respect, il est parfaitement dompté et participe sans aucun souci à la séance photos accompagné de son maître en tenue traditionnelle et du cheval, animal indispensable pour les éleveurs et la chasse. Entre Octobre et Mars, il chasse 2 à 3 fois chaque semaine, les peaux sont récupérées par le propriétaire, quant à la viande elle revient à l’animal (Renard, lièvre, marmotte, rongeurs). Pour le maintenir en bonne condition l’aigle est nourrit tous les deux ou trois jours avec une portion de 500g de viande maigre… Après une petite balade, nous savourons un nouveau repas préparé par Miney à base de riz, légumes (carotte - pommes de terre et concombre).

En début d’après-midi l’orage arrive, c’est l’heure de la traite des chèvres assurée par Miney, puis Khairat nous montre d’abord fièrement quelques vidéos et reportages et nous évoquerons longuement sa passion pratiquée dans des conditions extrêmes ou la température l’hiver dans l’Altaï est souvent aux alentours de -30°C. La soirée sera longue et des plus agréables car c’est le 59eme anniversaire de Khairat que nous fêterons tous ensemble.

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C’est avec une certaine émotion que nous quittons tôt ce matin cette charmante et très attachante famille nomade, pour en rejoindre une autre tout près du parc national d’Altaï Tavan Bogd. Après 5h de pistes plus ou moins praticables, et avoir traversé le village de Khokh khotol, nous sommes accueillis tout près de la frontière russe par Gabiden, Saira sa femme et Harwiga leur fils de 19 ans, éleveurs nomades, avec un cheptel de plus de 300 animaux (yacks - moutons - chèvres et chèvres mongoles qui donnent la précieuse laine de cachemire). Nous dégustons le thé traditionnel accompagné de beignets, fromages, beurre et crème fabriqués ici, ensuite nous faisons une petite promenade au pieds de la montagne, près de la rivière où les animaux paissent tranquillement ; le temps se couvre, il fait très frais, nous sommes à 2550 m d’altitude, une averse de grêle nous ramène à l’abri.

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Ce matin le ciel est dégagé, nous allons dans le parc national de l’Altaï Tavan Bogd. Les 5 monts sacrés de l’Altaï s’étendent sur un territoire de 6362 km² à l’extrême ouest de la Mongolie et aux frontières de la Chine et de la Russie. Le mont Khuiten est le plus haut sommet de la chaîne, mais aussi de la Mongolie avec ses 4374 m d’altitude. Il a été gravi pour la première fois par une expédition mongole en 1956. L’Altaï Tavan Bogd est une zone de haute montagne, ou l’on trouve de nombreux glaciers. 96% des rivières glaciaires de la Mongolie sont situées dans l’Altaï Tavan Bogd. Le plus accessible des glaciers est celui de Potanine, dont on peut faire l’ascension non technique, mais physique, dans le cadre d’une randonnée dans le parc. Les férus d’alpinisme trouveront également leur bonheur avec l’ascension du Malchin ´´mont de l’éleveur’´ 4037 m, du Nairandal ´´mont de l’amitié’´ 4082 m, et du Khuiten ´´mont froid’´ 4374 m. Les deux autres sommets formant le Tavan Bogd sont le Burged 4068 m et le Polgii 4050 m. Au sud de ces hautes montagnes, le parc s’étend sur une zone de moyenne montagne, comprise entre 2000 et 3000 m d’altitude, accessible aux randonneurs en bonne condition physique ayant l’habitude de la marche en montagne. On y rencontre des forêts de pins de Sibérie et de mélèzes ainsi que de nombreux lacs : khoton, khurgan, Dayan, Khovd, Khar salaa, Tsagan salaa, Songinot ou encore le lac de Yolt. Le parc national abrite de nombreuses espèces animales comme le mouton argali, le bouquetin de Sibérie, le cerf élaphe, la fouine, l’élan, le terras lyre ou encore l’aigle royal. L’ensemble des pétroglyphes de l’Altaï mongol, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, se situe également dans le parc national. Trois sites sont répertoriés, comprenant plusieurs milliers de peintures rupestres et de monolithes turcs, y compris les peintures rupestres de Tsaagan salaa où il est possible d’observer plus de 10000 dessins sur 15 km de vallée. Depuis OLGII, il faut compter environ six heures de pistes difficiles pour entrer dans l’enceinte du parc national. Pour toute randonnée dans le parc il est nécessaire d’être autonome car on n’y trouve aucun refuge. La meilleure période pour randonner dans le parc va de début juin à fin août.

Les paysages sont époustouflants, on y voit de nombreuses marmottes et quelques lièvres…Après avoir franchi l’entrée du parc le 4x4 nous permet de continuer encore assez loin. La glace et la neige sont désormais omniprésentes autour de nous, on passe le col, la température est alors aux environs de -12/-13°C, le vent cinglant accentue encore la froideur.

Nous faisons le retour avec une randonnée à pied d’une dizaine de kilomètres dans cet endroit unique, le soleil laisse progressivement place aux nuages puis quelques flocons de neige apparaissent. Après un repas à base de viande de yack et de riz, pris dans la voiture sur le parking à l’entrée du parc, le ciel est devenu désormais bien bouché, la neige tombe abondamment, nous reprenons la route vers la maison des nomades. En soirée le soleil réapparaît dans la froideur nous participons au retour des chèvres et moutons avant un dernier repas dans cette famille kazakhe. Lorsque les yacks rentrent, la nuit est tombée depuis longtemps déjà…

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Le ciel est superbe ce matin, d’un bleu azur, seulement quelques petits nuages, la montagne est toujours enneigée, le vent est déjà très fort, la température est toujours aussi fraîche.

Dernier petit-déjeuner dans les montagnes de l’Altaï, et nous partons en direction de la capitale de la province de Bayan Olgii. Durant 5h nous traversons les superbes paysages sur une piste plutôt en bon état et nous observons la faune des plaines de l’Altaï (canard - oies - grue cendrée - marmottes - lièvres…) et quelques chameaux.

Nous faisons une petite pause pour le repas au bord d’un lac artificiel à 1h d’Olgii.

La ville d’Olgii est la capitale de la province de Bayan Olgii, elle se situe à une altitude de 1710 m. La ville accueille environ 30 000 habitants, principalement d’origine kazakhe. Le kazakh est la première langue parlée à Olgii. La ville abrite 4 mosquées et est réputée pour sa musique, ses broderies, son art kazakh et bien sûr pour son festival des aigles 🦅. Une route relie OULAN BATOR à OLGII en environ 60h (48h de route effectives), et depuis l’aéroport en 2h30 de vol.

Avant la fondation de la nation moderne de Mongolie en 1921 Olgii était un village kazakh. Les Kazakhs sont venus dans la région de l’Altaï mongol à partir de 1840. Beaucoup se sont installés ici en raison des pressions de l’empire russe alors en pleine expansion, et leur nombre s’est rapidement accru après la révolution communiste de 1917 et avec la montée du communisme en Chine 🇨🇳. Olgii était le centre de l’islam - les Kazakhs sont généralement sunnites - en Mongolie, et ce jusqu’aux purges religieuses de 1930, quand la mosquée fut détruite et l’imam exécuté. La Mongolie 🇲🇳 a d’abord tenté de supprimer la langue et la culture kazakhes, avant de créer la province de Bayan Olgii en 1939 avec la ville d’Olgii comme capitale administrative. Une grande partie du centre de la ville a été construite de 1950 à 1980. Olgii était alors moins développé que le reste du pays, ne bénéficiant d’aucune liaison terrestre (route ou chemin de fer) en raison de son isolement et de son manque de matières premières. Après la révolution démocratique de Mongolie de 1991 et l’éclatement de l’union soviétique, 25% de la population retourna au Kazakhstan 🇰🇿 qui venait d’acquérir son indépendance. Beaucoup d’entre-deux revinrent un peu plus tard en Mongolie ce qui permît à la ville d’Olgii de conserver sa population. Depuis 2005 la ville s’est rapidement développée et de nombreux appartements, magasins, restaurants et hôtels se sont construits. Comme d’autres villes post-communistes, un grand nombre d’industries ont fermé dans les années 1990, même si une grande usine de laine et plusieurs petites usines liées à l’activité pastorale continuent de traiter les produits des deux millions d’animaux que compte la province.

On visite d’abord le musée de la Province d’Olgii, où on y retrouve au premier étage la flore et une exposition taxidermiste de la faune de l’Altaï de très mauvaise facture, le second niveau a peu d’intérêt quant au troisième il nous offre une intéressante exposition ethnographique de la culture kazakhe de Mongolie. Nous poursuivons dans le marché (bazar) très animé de la ville, qui nous rappelle aussi que celle-ci a plus à voir avec l’Asie centrale musulmane que le reste de la Mongolie bouddhiste. Enfin nous rejoignons l’hôtel pour y apprécier une bonne douche 😉.

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Après le climat glacial des montagnes de l’Altaï, c’est sous la douceur et un soleil resplendissant, que nous prenons ce matin la direction du nord vers la province de Uvs près de la frontière russe.

Le lac salé Achit à 1435m d’altitude nous offre un panorama exceptionnel avec les montagnes de l’Altaï en arrière-plan.

La piste est momentanément plus difficile avec de nombreux cailloux et des ornières avant de retrouver une voie de bien meilleure qualité préparée et entretenue pour les nombreux camions qui assurent le transport entre la mine de charbon et OLGII.

La mine se situe à 2000 m d’altitude, un village s’est construit aux abords pour les ouvriers. Un peu plus haut au passage du col à 2600 m on aperçoit un ovoo - lieu de célébration des cultes bouddhiste et chamaniste, où les fidèles déposent des offrandes et font trois fois le tour de l’amoncèlement de pierres ; les offrandes peuvent être du riz, du lait, de la vodka, des drapeaux de prière (rouge symbole du feu, bleu symbole du ciel, blanc symbole du lait, jaune du soleil, vert symbole de la nature) …

On aperçoit le lac Üüreg en contrebas, petit lac méconnu mais l’un des plus beaux de Mongolie, situé à 1430 m d’altitude. Il est également très intéressant car fréquentés par des nomades de différentes ethnies qui sont principalement kazakhe, mongole et dörbet.

Ce petit lac d’eau saline, situé à 100 km de ULAANGOM capitale de la province d’UVS, loge entre les montagnes de Turgen et de Tsagaan Shuvuut. Le lac s’étend sur 19,5 km de long et 18 km de large pour une circonférence de 65,5 km. Plusieurs rivières et ruisseaux tels que Tsagdul et Kharigiin viennent se jeter dans ses eaux. La température de l’eau oscille en moyenne entre 14 et 15 degrés à l’embouchure de la rivière Kharigiin, et 12 et 13 degrés en son centre. En période hivernale, d’Octobre à Mai, les eaux gèlent et la glace atteint 1,2 à 1,5 m d’épaisseur. Le lac se trouve dans une région semi-désertique avec une végétation aride, rappelant la région de Gobi. Les espèces animales faisant foyer sur le site telles que l’oie cygnoïde ou encore le pygargue de Pallas font partie des espèces menacées. Nous retrouvons également sur les pourtours le chat de Pallas et le renard roux.

Nous sommes accueillis dans la yourte de Tserenjav (63 ans) & Oyunbileg (57 ans) de l’ethnie dörbet et de religion bouddhiste. Ils ont 4 enfants de 34, 31, 19 & 17 ans et six petits-enfants, dont deux de 8 et 5 ans sont arrivés aujourd’hui pour les vacances d’été. Ils ont pris place près du lac fin Mai pour le camp d’été, ils repartiront en Septembre dans leur maison d’hiver située à 10 km. Ils ont un cheptel de plus de trois cents animaux (vaches - chevaux - chèvres et moutons).

Malgré être au bord du lac, ils ne pratiquent pas la pêche…

Traditionnellement on retrouve les femmes à droite dans la yourte ainsi que les éléments pour la cuisine, à gauche c’est le côté des hommes avec les accessoires pour les chevaux…

Les invités sont placés de manière générale au centre.

Ils sont devenus éleveurs depuis 2000, auparavant Oyunbileg était secrétaire et son mari était ingénieur dans une usine de production électrique puis gardien du parc national durant 14 ans, il a notamment beaucoup œuvré pour la protection et la sauvegarde du léopard des neiges avec plusieurs voyages en Chine, au Népal, au Bouthan, au Kazakhstan, au Kirghizistan et en Russie. Il y aurait encore 1000 à 1100 léopards des neiges en Mongolie (+ ou - 15% de la population mondiale qui se repartie dans seulement 12 pays).

Une belle première soirée avec des gens accueillant, passionnant et comme toujours très attentionnés pour leurs hôtes….

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Ce matin nous allons randonner dans la montagne Tsagaan Shuvuut qui est une branche des montagnes mongoles de l'Altaï et c'est une grande chaîne de montagnes qui traverse la frontière dans la partie nord du lac Uureg.

Ces montagnes sont caractérisées par de hautes chaînes, la taïga, la steppe de montagne et la steppe forestière. L’altitude varie entre 2500 et 3500 mètres et le point culminant est la montagne Tsagaan Shuvuunt (3496 m).

La montagne Tsagaan Shuvuunt est un écosystème de haute montagne qui forme une région indépendante du bassin des lacs Uvs et Uureg, s'étendant du nord-ouest au sud-est ou Il y a le léopard des neiges, le bouquetin de Sibérie, le mouflon sauvage, le cerf élaphe, le sanglier, le carcajou, le chat de Pallas et d’autres mammifères tels que le cerf musqué et la marte.

Parmi les oiseaux, on trouve le coq des neiges de l'Altaï, le Chukar de roche, la Perdrix et le tétras blanc.

Il y a 229 espèces de plantes de 140 genres appartenant à 50 familles à proximité du lac Kheree dans la zone strictement protégée, dont des lichens et des mousses au sommet des montagnes, il y a des marécages de haute montagne avec de l'herbe et quelques arbustes.

Nous allons randonner dans un canyon de cette montagne jusqu’à la cascade (15m de haut & 8m de large) qui est encore gelée à 2000 m d’altitude, avant de prendre le repas à l’extérieur devant les yourtes sous un magnifique soleil.

Un après-midi détente avant un ultime repas sous la yourte où nous avons la chance de savourer un excellent yaourt fabrication maison…

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Petit-déjeuner sous la yourte, puis nous quittons cette très sympathique famille nomade…

Sur la piste nous croisons de nombreux troupeaux en transhumance pour le(s) camps d’été.

On continue dans les steppes désertiques du bassin des grands lacs - dépression enclavée entre les différentes montagnes de l’Altaï et du Khangaï - dont font partie les lacs d’Uvs, le Khyargas, le Kar-Us et l’Airag.

On rejoint d’abord la route A1702 qui relie la Russie à ULAANGOM ; en périphérie on y retrouve l’aéroport puis de très nombreuses yourtes à l’entrée de la ville. A la sortie de ULAANGOM, nous prenons la route A18 en direction de TSETSERLEG, une interminable ligne droite tracée dans une vallée aride ou l’on aperçoit de temps à autre quelques troupeaux.

 Lac Khyargas

Le lac Khyargas est un large lac salé de l’ouest de la Mongolie, dans la province d’Uvs. Sa taille le classe parmi les 4 plus grand lacs du pays, mesurant 75 km de long par 31 km de large. Petite mer locale, sa profondeur moyenne est de 50 m. Il prend notamment sa source dans le plus petit lac Airag sur son flanc sud, ce dernier étant lui non salé.

Le lac Khyargas fait partie de l’éco-région terrestre définie par le fond mondial pour la nature. Cette région a été répertoriée comme réserve naturelle depuis 2000, et est un exemple de diversité pour sa faune. Une des activités principales autour du lac est l’observation des oiseaux migrateurs venus s’y reposer, ou encore la pêche des harengs de l’Altaï ou du Nokhoï. D’autres activités peuvent y être pratiquées, lors de visite aux familles nomades, faire du cheval ou de la randonnée à dos de chameaux, jouer aux jeux traditionnels locaux comme le bhagai, le jeu d’osselets typique des nomades mongols.

Ce soir nous profitons de la vue superbe sur ce grand lac et du coucher du soleil.

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C’est la pluie qui nous a réveillé ce matin, et qui nous accompagne encore un peu alors que nous engageons pour un long périple sur les pistes pour rejoindre la région de Zavkhan.

Nous traversons furtivement le petit village Urgamal, nous sommes toujours dans ce climat semi-désertique ou la très impressionnante dune Bor khayriin Els - 300 à 350 km de long x 15 à 35 km de large prend place. Séquelle d’un violent séisme du 23 juillet 1905, cette gigantesque faille traverse tout le nord de l’aïmag.

Les steppes réapparaissent peu à peu, et en milieu d’après-midi nous rejoignons Mukhartin Gol, la rivière qui jaillit du désert.

La rivière Mukhart dont le nom signifie impasse en Mongol est un petit flot courant sur une vingtaine de kilomètres le long des dunes Bor Khyar, formant ainsi une agréable oasis où poussent peupliers et argousiers. La source de cette petite rivière est un endroit réellement magique, car celle-ci jaillit littéralement de l’immense et très photogénique dune Bor. Aussi spontanément qu’elle naît, la rivière disparaît un peu plus loin en avant dans les dunes.

Nous passerons la soirée tout près de l’entrée du parc et la nuit sous la tente ⛺️ en bivouac à 1950 m d’altitude.

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Première nuit en bivouac agréable, ce matin je me rends à la source de la rivière Mukhart, une balade de près de 8 km au milieu des dunes.

Nous reprenons ensuite la piste en direction du lac de Khar. Tout d’abord nous devons franchir des pistes très sableuses, ou les 240 cv et le mode 4x4 sont très sollicités, puis c’est la montée très raide d’un col qui culmine à 2750 m d’altitude et qui nous offre un panorama saisissant avec d’un côté les dunes de Bor Khyar Els et de l’autre les sommets enneigés de la montagne. Un peu plus loin nous franchissons Senjit Khad la ´´ porte du ciel de Zavkhan’’ situées 95 km au nord d’Uliastai, les formations rocheuses de Senjit Khad ont une forme intéressante. En effet à cause du vent 🌬 parfois violent venant du désert de Gobi, la roche s’est percée en de multiples endroits. Elle forme en son milieu une arche naturelle de plusieurs mètres. En haut de la colline où elle se trouvent, on a une vue prenante sur toute la région et on admire des paysages désertiques typiques de Gobi.

Le lac de Khar se situe à l’ouest de la chaîne du Khangai à 1980 m d’altitude. Il se situe à 80 km au nord-est du village d’Edernekhairkhan, dans la province de Zavkhan et à 110 km d’Uliastaï. Ce lac d’un bleu turquoise offre un spectacle saisissant. Il est en effet entouré des dunes de Bor Khyar qui se jettent littéralement dans ses eaux. Les montagnes de Tudevtei au nord, celles de Burkhan-Tovkhosh et de Burgast à l’est et enfin celle de Tovkhosh au sud-ouest complètent le panorama. Le lac de Khar à une profondeur de 48 m, il s’étend sur 30 km de long et 5 à 10 km de large. Sur les eaux du lac on peut apercevoir deux îles : Ikh ´´ grande ´´ et Baga ´´petite ´´Avkhash. Ce lac très poissonneux ravit également les pêcheurs, tandis que les amateurs d’ornithologie peuvent observer ici plus de 13 espèces endémiques.

On reprend la piste pour établir le campement ⛺️ près de la rivière à quelques kilomètres de ULIASTAÏ.

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Quelques gouttes de pluie 🌧 ce matin au réveil, on s’empresse de plier la tente et on avale le petit-déjeuner, vers 8h15 on prend la route - et oui on profite d’un peu d’asphalte ce matin !

Nous arrivons rapidement dans la ville d’Uliastaï - ville natale de Eegi - environ 20 000 habitants.

C’est aussi l’une des plus vieilles villes de Mongolie, elle fut créée par les mandchous lorsqu’ils régnaient sur le pays.

Le monastère au centre de la ville et qui la surplombe offre un beau panorama. Nous reprenons la piste accidentée qui longe la rivière Bodgin Gol, en direction de Dayan Uul.

Arrivé à l’entrée du Parc, une collation et nous entamons la raide montée vers le sommet où l’on découvre un temple à ciel ouvert Bouddhiste, et malgré les nuages, la chaîne de montagne de Tarvagataï ainsi que l’Octontenger. Le mont Octontenger fait partie des trois sommets les plus saints du pays, et il est formellement interdit aux femmes d’en faire l’ascension. Selon les croyances traditionnelles des mongoles, des dieux courroucés habitent les montagnes sacrées de la Mongolie. Le dieu Ochirvaani est associé au mont Otgontenger. Il y a une belle vue sur la région et le mont Otgontenger qui est le plus haut sommet de la chaîne (4021 m). Il se situe dans la province du Zavkhan, à l’est d’Uliastaï. Le mont Otgontenger est le seul sommet de la chaîne du Khangaï recouvert d’un glacier permanent. La face sud du mont se compose du plus grand mur de granit du pays. Aux pieds de la montagne, on trouve le lac Badarkhundaga. Nous poursuivons sur la gauche pour admirer depuis le sommet recouvert de rochers à 2730 m le Tsagaan Nuur.

Lorsque nous attaquons la descente la neige apparaît et nous accompagnera jusqu’en bas.

Sur le chemin du retour, le soleil est réapparu, nous faisons une halte à la centrale hydro-électrique d’Uliastaï alimentée depuis la rivière Bogdin Gol.

Aujourd’hui nous sommes accueillis dans la famille de Eegi (beau-frère et belle-sœur).

Enkhtovshin & Polorma, 58 ans tous les deux et leurs deux garçons Baltansamboo 33 ans, Tsenddemberel 30 ans. Deux petites filles Azzaya (7 ans) et Ariunzaya (5 ans), ici pour les vacances jusqu’à mi-août, du plus jeune des fils qui habite U.B avec sa femme et qui repartiront la semaine prochaine.

Enkhtovshin est un très bon cavalier avec de nombreuses médailles durant le Naadam.

Ils ont avec le fils aîné un gros troupeau de 1300 animaux (yacks - vaches - chevaux - moutons - chèvres). Le camp d’hiver est situé à 110 km, le long déplacement se fait en plusieurs étapes, ils seront jusqu’à début Août à cet endroit.

Durant le Naadam les chevaux de 2 à 7 ans couvrent une distance de 12 à 28 km., 5 de ses chevaux participeront cette année.

En fin d’après-midi la neige ❄️ apparaît à nouveau de quoi blanchir légèrement le sol, la température est déjà proche de 0 ! Nous partageons un bon repas chaud (soupe avec légumes et viande de mouton, puis buuz à la viande et aux abats de mouton) avant de tous dormir sous la même yourte (12 personnes !).

lac Badarkhundaga 
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Le réveil est matinal, le sommeil a été léger, la température extérieure est descendue à -3/-4°C cette nuit, le petit déjeuner bien chaud est le bienvenu.

Nous reprenons la direction d’Uliastaï par la piste puis de Telmen par la route A1102. Nous croisons à nouveau quelques flocons en altitude, au-delà de 2300 m, puis nous retrouvons la piste vers le lac Telmen.

Telmen Nuur est un lac salé au sud-ouest des monts Bulnaï, alimenté par les eaux de la rivière Chooloî but. Il se situe à une altitude de 1789 m à environ 20 km au nord-ouest du village de Telmen, qui se trouve sur la route principale Uliastaï - Tosontsengel. C’est le plus grand lac de l’Aïmag de Zavkhan, long de 30 km, large de 16 km et sa superficie est de 198 km². Sa plus grande profondeur n’est que de 5,5 m. L’endroit le plus approprié pour le camping est situé à l’extrémité est du lac juste au bord de l’eau. L’air au bord du lac rappelle la mer. Il y a trois îles et de nombreux oiseaux migrateurs.

On poursuit sur la route A0603, on traverse Tosontsengel avant de rejoindre le camp de yourtes qui nous accueille ce soir, finalement nous serons hébergés dans de petites maisons en bois avec tout le confort 😃, le luxe !

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Après une bonne nuit, nous quittons les provinces de l’ouest et repartons vers l’Aïmag d’Arkhangaï, dans la région centre de la Mongolie. Bref passage dans l’un des nombreux supermarchés, du village Tosontsengel, les rayons sont semblables à ceux que l’on retrouve en Europe, avant de reprendre la route A0603.

A la sortie du village Ikh-Uul nous pénétrons dans l’Aïmag d’Arkhangaï; Cette région est coincée entre le brûlant désert de Gobi et la glaciale taïga sibérienne au nord. Beaucoup de mongols la considèrent comme la plus belle, elle offre en effet des superbes paysages semblables à ceux des Alpes suisses avec ses forêts, ses lacs et rivières.

Au fil des kilomètres, les forêts de mélèzes se font de plus en plus denses.

L’asphalte disparaît durant quelques km avant l’entrée dans le parc national de Tarvagatain Nuruu à 2550 m d’altitude, puis réapparaît un peu plus loin…

Les steppes sont plus vastes, la densité de nomades et de yourtes est aussi plus importante que de dans l’ouest, cette région est par ailleurs très touristique l’été (visiteurs mongols et étrangers), de nombreux camps de yourtes se préparent pour la saison…

On découvre le lac khedee, avec de magnifiques reflets des montagnes environnantes, puis c’est le Terkhin Tsagaan qui s’offre à nous.

Le lac de Terkhin Tsagaan ´lac blanc de la rivière Terkh’´, se situe à une altitude de 2060 mètres. C’est le joyau de l’Arkhangaï et l’un des plus beaux lacs du pays. Il est le résultat de l’éruption volcanique du mont Khorgo. Il est entouré par des cratères d’autres volcans éteints. Il s’étend sur 16 km de long et sur 4 à 10 km² de large, sa superficie est de 61 km² et sa profondeur moyenne de 20 mètres. On y retrouve de nombreux brochets et de nombreuses autres espèces de poissons. Cette zone est encore sauvage, on peut y rencontrer des cerfs axis, des cerfs des marais, des sangliers, des canards ou des grands cormorans. Il reste gelé une grande partie de l’année.

Aujourd’hui c’est Naranbaatar (45 ans) & Boloroo (42 ans) qui nous accueillent chaleureusement sous leur yourte. Ils ont trois enfants dont un fils qui vit a UB et deux filles Nandinerdene 6 ans et Nominerdene 15 ans.

Nous découvrons de nouvelles saveurs avec de délicieux produits laitiers, élaborés avec le lait des yacks.

Ils sont arrivés il y a 7 jours au camp d’été et ce jusqu’à fin Août début septembre après il retourneront dans leur camp d’hiver, toujours sous la yourte à seulement 2 km près de la forêt.

Plus de 1000 animaux (70 yacks, 80 chevaux, 200 chèvres et 700 moutons).

La tonte des moutons se fait aux ciseaux manuels durant l’été (70 à 90 moutons par jour à 5 personnes). Quant aux chèvres 🐐 elles sont peignées de mi-avril à mi-mai, leur laine ira vers l’industrie du cachemire.

Le prix d’un mouton femelle 150 000 T (45€) / mâle 250 000 T (75€), 1 250 000 T (375€) minimum pour un cheval 🐎

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Les nuits sont toujours aussi fraîches, il a encore dû geler…

Aujourd’hui nous partons en randonnée 🥾😊.

Le parc naturel de Khoorgo-Terkhin Tsagaan Nuur abrite deux joyaux de la Mongolie. Dans celui-ci on peut également observer et faire l’ascension du Khorgo, s’élevant à 2240 m d’altitude à l’est du lac Terkhin Tsagaan. La randonnée facile mène au sommet de ce volcan 🌋 éteint couvert de basalte, qui était en activité il y a 8000 ans. Son cratère mesure 200 m pour une profondeur de 70 à 80 m et est entouré de petits bosquets. Autour du volcan Khorgo se trouve une zone géologiquement remarquable constituée de bulles de lave solidifiée ; les locaux appellent cet endroit ´´les yourtes de basalte ´´.

Retour jusqu’à la yourte en partie à pied, après un pique-nique préparé par Boloroo à base de viande de yack, accompagné de riz et pommes de terre. Le panorama du lac est exceptionnel sous un magnifique soleil 🌞.

Fin d’après-midi détente, avant de voir la capture d’un cheval 🐎 au lasso suivi d’un excellent repas avec des buuz (raviolis à base de viande de mouton et fromage / pommes de terre et fromage).

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Alors que la traite des yacks n’est pas encore terminée, nous quittons, non sans émotions, ce matin, cette chaleureuse famille de nomades, après le petit-déjeuner pour prendre la direction de TSETSERLEG, capitale de l’Aïmag d’Arkhangaï.

Nous faisons une halte pour admirer les gorges de Chuluut, grande faille longue de 30 à 40 km, qui borde la Montagne Tarvagataï, formées lors d’un séisme.

La route asphaltée A0603, puis A0602, se résume en de longues lignes droites, parfois en mauvais état, et traverse les grandes steppes de l’Arkhangaï, là où de nombreux nomades font paître leurs troupeaux.

Entourée de falaises de granit et près d’une rivière bordée d’arbres, la petite ville de Tsetserleg est l’une des plus agréable à vivre de Mongolie.

En début d’après-midi nous visitons le monastère de Zayan Gegeen, du nom de son créateur, un moine, qui en 1626 créa par ailleurs le village de Tsetserleg qui l’entoure au sud de la montagne Bulgan. Il a par chance été épargné pendant les purges de 1937. Il a servi d’entrepôt sous le régime communiste, il n’a dû son salut après sa restauration en 1951 qu’à sa conversion en musée de l’Aïmag, l’un des plus intéressant de Mongolie autant par les bâtiments qu’en raison des collections qu’il propose. On y retrouve l’histoire de la région avec des salles consacrées à la vie nomade, à la religion et à l’artisanat local.

Fait de bois, de pierre, de briques bleues et de tuiles, son architecture s’inspire des styles tibétains, tibéto-mongol et sino-tibétain.

Derrière le musée, au-dessus de la ville on y trouve un petit temple rénové (Galdan Zuu), qui offre une jolie vue sur la ville et les montagnes environnantes.

Nous prenons la direction de Tsenkher, pour un moment de détente dans les bains issus des sources chaudes, richement chargées en minéraux et qui ont des vertus réparatrices permettant de soulager notamment les maladies articulaires et celles du système nerveux.

L’Arkhangaï est une région riche d’anciens volcans, ce qui explique la présence de cette source d’eau chaude à 85,5°C qui coule toute l’année à 1860 m d’altitude. Dans une agréable vallée verdoyante et boisée, des camps de yourtes avec des installations aménagées pour les voyageurs, mais aussi pour les nomades et les nombreux habitants d’Oulan Bator friands de ces bains.

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Le soleil est resplendissant dans un ciel bleu azur ce matin lorsque nous partons en direction de l’Aïmag d’Ovörkhangaï, qui est l’un des plus visité du pays, puisqu’il inclut la ville de Kharkhorin et son célèbre monastère d’Erdene Zuu. Le nord-est de la région est barré par les contreforts de la chaîne du Khangaï, avec le mont Kharyrkha qui culmine à 3019 m, le sud-est pour sa part, recouvert par le désert de Gobi.

Nous arrivons en début d’après-midi pour la visite du monastère de Tövkhön au sommet de la montagne sacrée de Shireet Ulaan à 2312 m d’altitude. Entouré de roches et de forêts de mélèzes, il domine la vallée de l’Orkhon. Il faut compter 1 heure 1/2 à pied, sur un parcours accidenté, en traversant une magnifique forêt, pour rejoindre le monastère érigé en 1654. C’est aujourd’hui un lieu de pèlerinage important comme en témoigne les nombreuses banderoles laissées en offrandes. Le monastère a repris son activité en 1992.

Lorsque nous arrivons chez la famille nomade, dans la vallée de l’Orkhon, le mari Batsaikhan 36 ans est avec les troupeaux, sa femme ynjinlkham 34 ans et ses 3 enfants dont des jumeaux (11 ans) le garçon Ankhbold, la fille Ankhzul et la petite Naran (4 mois) nous accueillent alors que l’orage gronde et la pluie déferle sur la yourte.

Comme de coutume nous dégustons le thé mongol accompagné de savoureux produits (crème de yack, yaourt de yack). Ils sont éleveurs depuis 12 ans ensemble, son mari travaillait auparavant avec ses parents.

Leur troupeau est constitué de 300 moutons & 300 chèvres, 60 yacks, 40 chevaux.

L’hiver la température peut descendre à -40°C, mais le plus souvent entre -20/-25°C.

Les premières neiges apparaissent dès fin Août - début Septembre.

Déjà 170 moutons ont été tondus, le prix de la laine est actuellement très bas (500 T/kg) auparavant le prix maximum a été de 2000 T/kg

La laine de yack coute 12 000 T/kg, celle des yacks noirs se vend un peu plus cher, la laine des chèvres quant à elle se vend 110 000 à 160 000 T/kg (3 chèvres donnent 1 kg de laine).

Ces deux dernières laines sont utilisées pour le cachemire (différentes qualités) et sont prélevées entre mi-avril et mi-mai.

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Ce matin nous retrouvons le soleil et le ciel bleu, la température est vite agréable, pour la visite des chutes de l’Orkhon, où de nombreuses rivières y prennent leur source.

Elles sont situées dans un invraisemblable paysage où les roches volcaniques noires émergent au milieu d’une steppe verdoyante. La rivière Orkhon creuse à cet endroit une gorge d’une vingtaine de mètres de profondeur, et de grands övöo sont dressés en haut des falaises pour mieux rappeler à quel point ces chutes sont importantes dans la culture mongole.

La rivière Orkhon coule jusqu’à la frontière russe où elle rejoint la rivière Selenge.

La vallée d’Orkhon, vaste zone de pâturages sur les deux rives de la rivière comprend par ailleurs de nombreux vestiges archéologiques remontant du XIème siècle, qui reflètent les liens symboliques entre les sociétés pastorales nomades et leurs centres administratifs et religieux. Les herbages sont encore utilisés aujourd’hui par les bergers nomades de Mongolie.

Retour à pied soit 10 km de randonnée dans ce fabuleux paysage, pour le repas.

Ce midi nous profitons d’un traditionnel barbecue mongol préparé par la famille nomade qui nous héberge. Délicieux moment de partage avec cette sympathique famille et leurs enfants autour d’un savoureux repas.

L’après-midi midi est consacré à une petite balade à cheval dans la vallée de l’Orkon.

L’orage réapparaît en fin de journée pour la plus grande satisfaction des éleveurs.

La moto neuve Dayun super 150 a coûté 2 780 000 T soit environ 830€, achetée au village voisin.

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Départ vers Karakorum (Rocher noir en mongol), les deux orages successifs ont transformé la piste, on traverse de nombreuses zones boueuses, là encore Eegi et son UAZ 4x4 nous montrent l’intérêt de ce véhicule. Ce matin le soleil est radieux et les steppes verdoyantes sont magnifiques. En route nous admirons le canyon de Uurtiin Tokhoi avant de poursuivre, la deuxième partie se fait sur une route asphaltée.

L’ancienne capitale, fondée en 1235 par Ögödei (fils de Gengis Khan). Elle fut la capitale de l’empire, jusqu’au choix de Kubilaï Khan de Khanbalik (actuel Pékin) vers 1260.

Visite en début d’après-midi du monastère d’Erdenne Zuu (temple joyau en mongol) dont la construction a débuté en 1585 suivant les instructions du prince Abdaï Sain Khan, dirigeant des Khalkhs et grand-père de Zanabazar, juste à l’extérieur de l’enceinte des ruines de la capitale de l’empire mongol, après sa rencontre avec le 3ème Dalaï Lama et l’introduction du bouddhisme thibétain en Mongolie comme religion d’état. Trois temples de style chinois (3 zun) furent construits à cette époque avec les briques et pierres récupérées de la cité impériale. Ils étaient les seuls temples sédentaires de l’empire, en effet, les autres monastères logés sous des yourtes suivaient le périple des princes nomades. L’enceinte fut construite pour protéger le trésor de la nation et résister aux attaques répétées des mandchous. Au début du 19ème siècle, elle fut reconstruite en briques et surmontée de 108 stupas (108 est un nombre sacré dans la religion bouddhiste qui correspond notamment au nombre de perles dans un rosaire), tous différents portant chacun le nom de son donateur. A son apogée, dans l’enceinte du monastère, il comptait entre 60 et 100 temples, 300 yourtes s’élevaient ainsi dans l’enceinte du monastère et plus de 1000 moines y résidaient. A la fin des années 1930, époque à laquelle le régime de Staline a pratiquement rasé l’ensemble du monastère. Il a fallu attendre le début des années 1990 et la fin de l’influence soviétique pour que des moines soient de nouveau autorisés à y résider (25 à 30 moines).

C’est le monastère bouddhiste le plus ancien de Mongolie, il fait également partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Zuu signifie respect en thibétain.

Nous poursuivons par la visite du musée de Karakorum, un des mieux fournis du pays par ses collections du XIIIème siècle.

Nous finissons par une visite du marché, où un grand nombre de produits chinois sont en ventes dans de petites échoppes, mais aussi des produits laitiers tout droit issus des familles nomades. On y retrouve aussi quelques fruits et légumes, de la viande de mouton sur des étals en bois…

Ce soir pour notre dernière nuitée, nous sommes hébergés dans un camp de yourtes 🛖 et c’est l’anniversaire de Fabienne 🎂🍾.

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Départ matinal pour rejoindre OULAN BATOR, notre magnifique circuit prend fin, aujourd’hui nous avons 360 km de route asphaltée, pour commencer A0601, toujours de grandes lignes droites dans les plaines. Nous faisons une halte dans le parc de ELSEN TASARKHAI pour voir les dunes et quelques chameaux 🐫 pour l’attraction touristique, on appelle cet endroit le ´´ mini Gobi ´´.

Nous reprenons la route, le trafic est beaucoup plus dense que tout ce que nous avions connu depuis notre arrivée à Olgii, des voitures mais aussi des poids lourds, nous pénétrons dans l’Aïmag de Töv par la route A0301. Nous roulons à 80 km/h maxi, l’odeur d’essence 80 utilisée pour les véhicules russes est omniprésente dans l’habitacle, la route et son revêtement aléatoire nous rappelle que les infrastructures sont péniblement maintenues en état.

A l’approche de U.B. nous apercevons quelques parcelles de terre préparées pour recevoir des cultures, on y voit même une ferme avec une douzaine de bâtiments destinés à accueillir des vaches.

Nous terminons cet agréable séjour, pour notre plus grand plaisir, avec un repas en compagnie de Bida, Ebo et Eegi, dans un excellent restaurant de U.B.

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La Mongolie nous a dévoilé toute sa splendeur tant au niveau de ses paysages à couper le souffle que pour le chaleureux accueil que ses habitants nous ont réservé. De très belles rencontres avec les six familles nomades, avec un vrai coup de cœur pour la famille de l’aiglier Khairat Khan, l’Altaï et l’ouest de la Mongolie reste sans aucun doute notre plus beau souvenir.

Un grand merci à Bida, Ebo et Eegi, qui ont su nous préparer et nous accompagner pour ce séjour inoubliable avec une équipe très professionnelle, chaleureuse et accueillante comme peu savent le faire.

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Véhicule UAZ 452 2206 4x4

C’est le véhicule qu’il faut ! notamment pour les contrées reculées de l’ouest.

Capable de franchir tous les obstacles des pistes plus ou moins accidentées, il répond parfaitement aux conditions d’un voyage comme celui-ci. Par ailleurs sa fabrication robuste, dépourvue d’électronique fera qu’il pourra être maintenu en état par le chauffeur. Ce dernier doit être un pilote confirmé, pour s’orienter dans cette partie d’Asie Centrale.

La communication !

Sans interprète il sera quasi impossible de communiquer les nomades ne parlent que le mongol et aux pays des kazakhs les femmes ne le parlent pas toutes !*


Se déplacer

Attention dans certaines zones ou seules les pistes sont là, sans âme qui vive à des kilomètres parfois, il n'y a pas le moindre panneau, même notre chauffeur mongol et expérimenté doit faire appel aux nomades pour retrouver la bonne piste ou la bonne yourte !