Carnet de voyage

Brésil 🇧🇷

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Premier pays visité, j’ai choisi Salvador de Bahia pour son aspect très musical. Et aussi pour ne pas avoir un trajet en avion trop long ! 😀
Août 2022
90 jours
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Publié le 23 août 2022

Je suis accueillie par Fátima et Wilson dans le quartier de Barra. La ville est toute colorée, pleine de constructions diverses, gratte-ciel de toutes sortes et tous âges, petites constructions plus modestes, favélas, palais, églises… tout semble disparate mais pourtant dégage un mélange harmonieux. Et quelques places, des arbres, et bien sûr la mer sont là pour apporter la fraîcheur de la nature.

Barra, premier bain de mer ! (Océan Atlantique) 
Visite du coloré quartier historique du Pelourinho avec Fátima  
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Publié le 25 août 2022

J’ai passé plusieurs jours dans l’endroit idyllique de Fátima et Wilson : une maison ouverte en pleine nature dans des terres vouées à un projet de replantations d’arbres, de préservation de la forêt dans des campagnes souvent dédiées aux alpages et à la déforestation.

C’était un enchantement : émerveillement et contemplation de la nature tous les jours : oiseaux, papillons, colibris, micos (petits singes), insectes, lézards, tout grouille de vie. Plaisir des sens, les sons du jour, de la nuit, les odeurs après la pluie… beauté des paysages, regard au loin…

Que beleza! 

La vie au mato est rythmée par les délicieux repas de Fátima, les belles musiques brésiliennes proposée par Wilson, les jeux et les câlins avec Dimitra, l’adorable petite chienne de la famille, les plantations, les baignades dans la piscine, les discussions avec les voisins (3 maisons sur la propriété immense !), les lectures, les visites des environs, le repos, les coucher de soleil, les étoiles... J’ai même eu le droit à un cours de samba avec Fátima !

Fátima esta cozinhando  
Les aventuriers de la forêt  
Vaca, cachoeira  e abacaxi 
Fátima e minha melhora amiga 😉

Une vie paradisiaque quoi !

Un véritable échange entre la nature et les hommes où la générosité et l’abondance prévalent.

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Publié le 30 août 2022

L’un des aspects les plus importants de mon voyage est le côté humain. Mon souhait est de pouvoir aller à la rencontre des personnes, principalement les locaux, pouvoir partager, échanger avec elles. Grâce aux nombreux contacts donnés par Carlos, ce souhait est devenu possible à Salvador !

Me voilà maintenant hébergée chez Carla, sœur de Carlos, et son mari Eduardo. Ma chambre est dans la pièce qui comporte la collection impressionnante d’Eduardo, passionné de Batman, Star Wars, petites voitures extraites de films et Ferrari.

Ce n’est qu’un aperçu, tout n’est pas sur ces photos ! Tous les matins je lis : “Que a força esteja com você” 😀

J’ai beaucoup de plaisir à partager des moments de leur vie quotidienne, de converser (mon portugais progresse !), d’échanger sur nos modes de vie respectifs, sur nos histoires… ils sont souvent heureux de me présenter leur famille à travers les albums photos, ou même des rencontres « en vrai » au cours d’invitations à déjeuner. Ils ont aussi du plaisir à me montrer leur ville, j’ai toujours le droit à la visite guidée lorsque nous prenons un Uber avec Carla. Eduardo me conte les aspects historiques.

Ma présence leur donne parfois l’occasion d’aller dans des lieux touristiques encore inexplorés, comme la Casa do Carnaval et la Cidade da musicà où nous sommes allées avec Carla.

Deux musées à la fois instructifs et fun ! 

Nous avons visité également deux lieux incontournables de Salvador de Bahia :

Igreja de Nosso Senhor do Bonfim 

Il est une tradition qu'à chaque passage à l'igreja do Bonfim on noue un ruban avec 3 noeuds, correspondants à 3 voeux.

Nous avons écouté le début d'une messe, très chantante, accompagnée à la guitare.

Puis nous nous sommes dirigés vers a Ponta do Humaitá pour admirer o pôr do sol. Beaucoup d'animation sur cette petite pointe où les touristes et baianais se mélangent pour admirer le spectacle de lumière sur la baie.

Joueurs de futebol, terrasse de café et arc-en-ciel 
Encore une église ! On dit qu'à Salvador il y en a une pour chaque jour de l'année 
 Avec Carla et Eduardo

Ici, les gens applaudissent lorsque le coucher de soleil prend fin.

Aplauso Salvador !

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Publié le 30 août 2022

Grâce aux partenariats existants avec Genève et avec les encouragements de mes amis baianais, j'ai pu venir observer les activités de Neojiba.

Qu'est-ce que Neojiba ? Une association merveilleuse ! Un projet ambitieux, humain, miraculeux !

Situé dans un grand parc, dans les anciens locaux d'une usine de traitement des eaux, au coeur d'une favela, Neojiba enseigne la musique au sein de l'orchestre pour les enfants, adolescents, jeunes adultes qui viennent tous les jours apprendre, se ressourcer, grandir, sortir de leur condition.

Une des salles de concert dans le bâtiment principal du Parque do Queimado 
Les étudiants jouent dans divers endroits du parc. Il manque des salles mais pas la motivation ! 

J'ai eu beaucoup de plaisir et d'émotions à suivre leurs activités, leurs répétitions, leurs concerts.

Arthur, the pianist de Neojiba, m'a chaleureusement accueilli et fait la visite guidée des lieux. J'ai rencontré là-bas Beatriz, une connaissance genevoise, puis d'autres personnes, toutes aussi chaleureuses les unes que les autres.

Il règne une énergie positive, communicative, incroyable dans ce lieu.

Avec Beatriz et Arthur 
Partielle des cordes de l'orchestre principal "2 de Julho" dirigée par Beatriz et Charlotte 
 Assistées par les directeurs musicaux Marcos et Eduardo

L'orchestre juvenil "2 de julho", d'une grande qualité musicale, va bientôt effectuer une tournée en Europe dans les plus grandes salles de concert. Deux points positifs m'explique Eduardo Torres : d'une part montrer aux dirigeants politiques du pays et aux mécènes que cette formation est sérieuse, faire rentrer plus d'argent pour le projet, d'autre part que les voisins des musiciens participants se disent, wahou ! Ce garçon, cette fille là réussissent à sortir du quartier, moi aussi je peux le faire !

Dans un autre bâtiment, non loin de là, les salles de cours et les couloirs grouillent de vie, de jeunesse, d'alegria. Partout la musique raisonne, par les instrumentistes, les chanteurs, les éclats de rires, les discussions... on arrive à s'isoler (un peu) dans les salles, mais ce sont des conditions qui requièrent une concentration supplémentaire !

Cours collectif de violoncelle  

Le principe des cours est le suivant : les instrumentistes de l'orchestre principal donnent les cours aux plus jeunes. C'est stimulant et c'est aussi une économie d'argent. (Toujours, la réalité du terrain !) Ils sont supervisés de temps en temps par un professeur professionnel, en l'occurrence Beatriz. De nombreux musiciens de la Haute École de Musique de Genève viennent prendre cette fonction chaque été.

Répétition dans le grand hangar de l'orchestre Castro Alves, l'un des quatre orchestres de Neojiba 

Dans cette salle ouverte sur l'extérieur, j'ai eu plaisir à écouter le chants des oiseaux se mêler à la musique !


Le dimanche, le moment des concerts est arrivé !

J'ai eu le plaisir d'inviter Carla, Fátima et Wilson pour le concert "Schubertiade" du dimanche matin, ils étaient enchantés et moi aussi : d'une part par la grande qualité du concert et d'autre part d'avoir partagé ma passion avec eux.

Dans une spatialisation originale, les voix se mêlent aux instruments, les élèves présentent les oeuvres, les oeuvres picturales de Charlotte sont projetées au mur ainsi que le nom des musiciens. Tout est pensé minutieusement et pourtant préparé en peu de temps dans un travail intense !

Public conquis ! 

Fátima et Wilson n'ont pas manqué d'observer les arbres du parc, je les ai même présentés à Ricardo Castro, le directeur en chef et initiateur de Neojiba qui souhaiterait à l'avenir que ce lieu devienne un éco parc.


L'après-midi j'ai pu assister au concert de l'OCA, dans une église à deux minutes à pied de mon logement. Toujours, une très belle énergie de la part des musiciens et de l'assistance ! Des encouragements et des bravi digne d'un match de football !

Félicitations de Ricardo Castro au chef et à tout l'orchestre 

À moi de vous féliciter maestro Castro, ainsi que tous les acteurs de ce projet pour leur investissement énorme, leur énergie débordante, leurs idées visionnaires qui font de Neojiba une réussite exceptionnelle.

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Publié le 3 septembre 2022

Je ne vais rien vous cacher, la vie en voyage est comme la vie quotidienne, peut-être en plus intense du fait qu'on est hors de sa zone habituelle et que le mouvement est plus présent.

Bref, dans le voyage, il y a aussi les moments de tristesse, les épreuves à surmonter, les doutes, les difficultés...

Je vais bien, ne vous en faites pas !

Le voyage m'a aussi appris que la vie est en mouvement, comme les nuages dans le ciel, comme le bon vieil adage "après la pluie, le beau temps". Je dirais même qu'à Salvador actuellement, la météo changeante reflétait bien mes états émotionnels : à la fois la pluie et le beau temps ! D'ailleurs je changerais bien ce dicton pour celui-ci, qui est plus nuancé !

D'autres éléments pour un bon "cheer up" sont nos ressources, savoir ce qui nous fait du bien, en profiter largement... également le soutien amical, la solidarité humaine, l'écoute...

J'ai eu la chance de pouvoir partager ces moments de joie, de découvertes, d'amitié avec les personnes d'ici ! De partager des moments conviviaux qui nous ont fait du bien de part et d'autre. De pouvoir partager ses difficultés et se soutenir !

Revenons donc à l'allégresse, au divertissements et à la découverte du quartier du Pelourinho, de nuit, accompagnée par Fátima, ou par Beatriz et ses amies :

Batucata  qui fait vibrer les pavés du Pelourinho 
Samba ! 

Ambiance dansante, décontractée et militante à ce concert organisé par les partisans de Lula. (Il y a bientôt les élections au Brésil)

Fascinante Roda de Capoeira
Énergique et spectaculaire Bailé folclórico da Bahia

Un autre quartier bien animé et lieu de détente est le Rio Vermelho.

Carla m'a fait une visite du mercado do Rio Vermelho, un grand marché couvert, contenant denrées alimentaires, artisanat, articles religieux, livres, lanchonete (petit troquet)... 100 % fréquenté par les baianais !

Artisanat baianais, non "made in China" ! 

On a trouvé du fromage au lait cru ! Mais toujours pas de reblochon... 😄

Puis nous avons pris un verre aux bars du bord de mer, devant le spectacle fascinant de l'océan déchaîné...

  Conforto na Rio Vermelho

Um abraço grande a meus amigos daqui e de lá ! 💗

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Publié le 7 septembre 2022

Je vous parlais de ressources... une des miennes est de marcher.

Marcher dans la ville de Salvador n'a pas été si simple ! J'ai reçu beaucoup de recommandations d'amis d'Europe et d'ici de faire bien attention, il est vrai que, comme dans toute grande ville, ou ailleurs, il peut y avoir des vols et des agressions. J'avoue avoir été un peu impressionnée pour ma première fois au Brésil et je suis arrivée dans ce pays avec quelques craintes.

Mais petit à petit, j'ai réussi à sortir du nid en faisant des balades accompagnée de mes hôtes puis seule dans un petit périmètre, puis un peu plus grand. Victoire !

J'ai essayé de me fondre au mieux parmi les gens de la ville en adoptant le style brésilien mais bon, j'aurai quand même toujours l'air d'une gringa !

Uma mapa de Eduardo 

Carla et Eduardo me dessinent des cartes afin que je ne sorte pas mon téléphone de mon petit sac, que je dois porter bien devant. Autre habitude, marcher d'un pas bien assuré et savoir où on va !

 A palacete de Belos Artes

En route j'ai pu visiter quelques lieux comme le museo des Artes da Bahia, ou le palacete de Belos Artes et son joli jardin (contenant des sculptures de Rodin !) où j'ai pu me reposer tranquillement et me sentir en sécurité.

Museo de Artes da Bahia 

Mais je crois que ce qui m'a réellement détendu c'est le sorvete chocolate africano de "Frio gostoso" ! Oui, il est possible de savourer une bonne glace et de se concentrer pour qu'elle ne coule pas partout, tout en restant alerte sur ce qui se passe autour de moi ! À cet instant j'ai senti avoir trouvé un certain équilibre entre les avertissements et se laisser vivre !

Points de vue sur la baie de Todos os Santos
Coucher de soleil à la praia da Barra 
Farol da Barra 

Me voilà arrivée à destination ! Il ne me reste plus qu'à prendre un Uber pour rentrer, une chose que j'ai appris à faire ici !

"Permettez-vous" 

Une petite phrase d'un sachet de chá de hortelá bienvenue pour m'encourager dans mon voyage ! Je ne manquerai pas d'y penser souvent...

Et c'est aussi cette phrase qui m'a propulsé dans cette année sabbatique !

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Publié le 10 septembre 2022

Après des au revoir émus à mes amis de Salvador (je devrais pourtant normalement les revoir à mon retour de la Chapada) me voilà en route pour Lençois, petite ville dans le Parque Nacional de Chapada Diamantina.

Je me sens tout de suite à l’aise ici, je respire, je sens que je peux marcher tranquillement de la rodoviária à l’auberge où je loge quelques jours. Le propriétaire, Thomas, un français, me propose tout de suite un trek de 3 jours dans la Vale do Pati. Le groupe part déjà le lendemain ! Allez, il ne m’en faut pas trop pour me convaincre, vous savez que j’adore marcher et être dans la nature ! C’était mon besoin en venant ici.

C’est parti ! Notre joyeuse troupe bien secouée dans le 4x4 qui nous emmène au départ de la randonnée 

Après un arrêt au marché très animé de Palmeiras, jolie petite ville aux maisons basses colorées, nous arrivons au départ de notre trilha de 3 jours.

Ce fut une expérience intense et magique ! Difficile à conter dans un blog, mais je vais essayer !

Tout d’abord les paysages sont à couper le souffle, très variés dans un espace qu’on peut explorer à pied.

Végétation de zone sèche  
Forêt tropicale enchantée
Abondance de jolies fleurs ! 

Il n’y a pas le son dans ce blog, mais c’est un plaisir d’entendre les oiseaux chanter, les micos crier, les crissements des insectes de la nuit, du jour… les coassements des crapauds.

Pour accéder à la beauté de ces univers nous marchons beaucoup chaque jour, les montées sont parfois difficiles et le rythme de la marche bien rapide, mais nous sommes toujours récompensés par des endroits époustouflants !

Autre récompense : les succulents buffets de Zé ! 

Il y a beaucoup de mirantes où nous profitons de faire une pause pour admirer la vue, et moi pour apprivoiser mon léger vertige.

Mirantes 

Autre plaisir, se baigner dans les rivières, découvrir des cachoeiras, toutes différentes dans leur forme, leur hauteur, leur puissance.

Um banho na natureza, que legual ! 

Parfois, nous avons des défis à relever, en plus de la fatigue physique à gérer. L’un d’eux était de traverser souvent les rivières ! Personne n’est tombé à l’eau !

 Atravessar rios

En parlant de rivières, leur couleur est absolument incroyable pour moi ! Des rivières sombres, allant du rouge sang au noir profond…

Traversée d’une grotte 

En parlant de noir profond, nous avons traversé une grotte et à un moment, le guide nous a proposé d’éteindre nos lampes et de rester dans un noir absolu ! Le silence s’est immédiatement imposé, ce fut une expérience unique où nous pouvions aussi affronter notre peur du noir… je me suis retrouvée enfant à sentir cette appréhension du vide, du rien, du noir… c’était très intéressant et profond, comme une méditation.

Pousada  Alto do luar 

Nous logeons pour deux nuits au cœur de la vale do Pati, dans une pousada très sympathique. L’ambiance est conviviale autour de repas gargantuesques, de soirées dansantes et de jeux de dominos. Nous avons même fêté l’anniversaire d’une des personnes de la pousada, autour d’un énorme bolo de chocolate ! Ici on frappe dans les mains tout au long de la chanson : 🎵 Parabéns à você ! 🎶

La pousada est entourée d’un grand jardin entretenu par le propriétaire où poussent abacaxi, bananas, cana… et toutes sortes d’herbes et légumes pour cuisiner.

Forro 

Nous avons la chance d’être au cœur de la nature sans pollution lumineuse et atmosphérique d’ailleurs, ce qui nous permet de voir des lucioles la nuit. Je me sens comme dans des fairy tales !

Des étoiles dans le ciel et sur terre… magique !

L’expérience humaine l’a été aussi !

Notre groupe est composé de voyageurs de tous horizons : Jelle et Inga le couple de hollandais, Cainan le brésilien de São Paulo, Itai d’Israël, Nahir et Griselda les amies qui paressent comme sœurs sont argentines.

Les mots dansent dans ma tête en quatre langues…

Nous avons de grandes conversations sur les voyages, sur la vie, sur nos réflexions personnelles, sur les traditions de nos pays respectifs… quelle richesse !

Les warriors ! 

Nous sommes encadrés par un guide adorable, passionnant, altruiste, qui aime partager son amour de la Chapada : Zé Damaninha.

Je suis heureuse et fière de connaître un peu le portugais, ainsi je peux converser parfois avec lui et les gens de la pousada. Ou simplement comprendre les conversations. Ils sont étonnés qu’une touriste française puisse parler portugais surtout quand je leur dis que je le pratique depuis quelques semaines. Mais c’est une pratique intensive en immersion ! 😀

Notre groupe au sommet ! 

Nous terminons notre trek dans une grande marche dans la pampa, slalom entre les flaques noires, un coucher de soleil que j’imagine en Afrique… fatigués, heureux et remplis de cette expérience exceptionnelle partagée.

Por do sol conclusive  
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Publié le 13 septembre 2022

Le lendemain de notre aventure, Zé nous a tous invité à faire un churrasco non loin de sa maison secondaire. J'ai rencontré plusieurs brésiliens qui avaient des résidences de vacances, toutes simples, parfois très proches de leur lieu d'habitation habituel mais toujours dans un endroit dépaysant.

Autre habitude pour se reposer, profiter, se faire plaisir : un bon churrasco entre amis toute la journée !

Nous partons donc en 4x4 pour la maison de Zé (5 dans l'habitacle, 3 dans le coffre !) à 10 minutes de Lençois, de ce que j'avais compris, en faisant quelques courses en chemin. Ici, j'apprends la patience, car nous avons finalement fait pas moins de 5 arrêts pour acheter de la nourriture, visiter la pousada de Zé et récupérer son chien, discuter avec les personnes rencontrées en chemin, rouler sur une piste difficile avec 2 traversées de rivières...

Au final, au bout de 2 heures, nous arrivons dans l'endroit ! 😅

 A pousada de Zé
Traversée de la rivière, parabéns à notre pilote Cainan 

La patience a été largement récompensée par ce lieu idyllique, au bord de la rivière, piscine naturelle, non loin d'une cascade. Nous avons très bien profité de ce moment convivial !

Manger, boire, danser, écouter de la musique, chanter, discuter, rire, se baigner, explorer, se reposer...

Churrasco muito bom ! Cependant Itai, végétarien, est heureux d'avoir trouvé une place pour les choux-fleurs !
Churrasco e piscina natural  
Cachoiera 

Muito obrigada Zé de nous avoir offert cette expérience locale !

L'amitié est universelle ! 🤗

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Publié le 14 septembre 2022

Il y a eu un bug... Retrouvez cette étape dans mon premier carnet de voyage : "Bérangère en Amérique du Sud"

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Publié le 18 septembre 2022

Fernanda, rencontrée au barbecue de Zé, me propose de venir faire une rando avec elle et un guide. Deux options : un trek de 3 jours bien sportif, ou de deux de difficulté moyenne. Nous choisissons finalement la deuxième option, qui sera baptisée « Barbie trek » par notre guide blagueur. Honnêtement, c’était déjà pas mal !

Nous sommes accompagnées de Marcelo et son ami Delio, apprenti guide. Ces deux-là sont très drôles ! Ça a commencé avec le drame des flocons : ici les baianais mangent du couscous au petit-déjeuner, Fernanda avait compris que c’était optionnel dans la liste de courses… « quoi ? Pas de flocons ? Et pas d’œufs ? Qu’allons-nous manger au café da manhã ? A jantar vamos a comer, mais café da manhã, nada !» nous avons entendu cette litanie pendant toute la montée, effectuée sous un soleil écrasant.

Pauses explicatives de l’environnement et la situation géographique  

Marcelo, le guide archéologue, adore raconter l’histoire de la Chapada Diamantina, preuves à l’appui !

Uma toca de chercheurs de diamants 
En écartant quelques herbes, on trouve une tombe !
Nous marchons sur les anciens «aqueducs » qui amènent l’eau aux endroits propices 
Ça y est, nous l’avons trouvé ce diamant ! 😀

En début d’après-midi nous arrivons à notre campement au bord de la rivière où nous laissons nos affaires avant de cheminer vers la cascade de Mixila… Cheminer… n’est pas vraiment le bon mot car point de chemin !

Nous remontons la rivière, de pierres en pierres, jusqu’à déposer nos chaussures lorsqu’il faut traverser avec de l’eau jusqu’aux mollets puis nous déposons nos vêtements puisqu’il va falloir continuer à la nage !!! A agua està bem gelada ! Puis après avoir remonté deux rapides à l’aide de cordes, joué aux équilibristes sur des corniches, au fond de la gorge entourés de grands murs de pierre, nous arrivons à la majestueuse cachoiera de Mixila !!!

Conseguimos !

De retour à notre campement, nous mangeons les excellents macarão de Marcelo et nous dormons sur les pierres (presque) plates au bord de la rivière. Ouille ! Mais indépendamment de la dureté du sol, notre nuit à la belle étoile ou à la belle lune fut magique, dans un émerveillement de la nature qui nous entoure.

Encore un magnifique lever de lune ! Puis le feu méditatif… 
Fernanda dormant sur la pierre (presque) plate
Le campement en face 

Finalement, tout se termine bien pour l’histoire du café da manhã puisque Marcelo a pu quémander des flocons à un guide dans le campement d’en face !

Voici le résultat, vous pouvez imaginer les blagues qui vont avec… 
Le café de Delio. « du café on en a pour un régiment, mais des flocons, non ! »

Notre deuxième journée est un vrai barbie trek, cette fois je le conçois, avec seulement de la descente et de grandes pauses pour se baigner dans les cascades rencontrées.

Fernanda est championne de la baignade en eaux froides ! Quand à moi, j’ai l’impression de moins résister au froid que les brésiliens !

Descente de la rivière, cachoiera de Passão et Capivari 

Nous avons de grandes discussions sur divers sujets, je progresse dans mon apprentissage avec ce trek 100 % portugais. Par contre je ne comprends pas toutes les blagues mais Fernanda me dit qu’il vaut mieux parfois ! 😉

Marcelo m’interpelle souvent au moment où je décroche des conversations ou si je marche un peu trop à l'écart : « hééé amiga francêêêsa ! Todo bem ? »

Nous rentrons à la nuit tombée, heureuses de notre aventure en immersion, pleine de joie et de bonne humeur.

Obrigada Marcelo et Delio !

Conseguimos !

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Publié le 20 septembre 2022

Je dois vous avouer que je me pose des questions sur comment partager mon expérience de voyage.

Je suis contente du rendu de ce blog et du partage avec vous, mais c'est pas mal de temps consacré à penser, choisir les photos, rédiger, relire... d'autre part il y a un décalage entre ce que je vis au présent et la rédaction d'événements dans le blog qui se trouvent déjà dans le passé... et je dois aussi penser un peu au futur pour la suite du voyage, bref, c'est beaucoup de choses dans la tête...

Et puis c'est une discipline à avoir pour essayer d'être régulière, parfois je n'ai pas toujours le temps ou l'envie de me mettre à ce blog. Et je crois qu'une année sabbatique est aussi une opportunité pour s'enlever un peu de discipline...

Ici les gens utilisent Instagram. Ils font de grands yeux quand je leur dis que je n'ai rien sur Instagram, oui je ne suis pas très à fond sur les réseaux sociaux. Cependant, je m'y suis remise car cela semble indispensable ici, pour avoir la description des pousada, pour connaître les guides, pour garder contact avec les gens, partager les photos communes...

Les brésiliens (et pas que !) adorent se mettre en scène, faire des selfies et parfois partager des vidéos très sophistiquées sur Instagram.

Quand j'ai essayé ça a donné ce truc un peu ridicule 😄

L'avantage d'Instagram est que c'est plus rapide, plus instantané et je suis un peu plus dans le mood des gens que je rencontre ici, l'avantage du blog est plus de profondeur, plus de récit, plus de réflexion...

Bref les deux ont des avantages et des inconvénients, au final je pense utiliser un peu les deux quand l'envie se fait, sans obligation...

Si vous voulez me suivre sur Instagram, (j'essaye de poster quelques trucs de temps en temps !) vous me trouverez sur @pianoyaute.

Je suis navrée pour les personnes qui n'utilisent pas Instagram, mais je peux vous suggérer mon expérience : je me suis inscrite en novembre l'année dernière uniquement pour suivre l'Instagram d'une série de concerts dont je faisais partie, sans rien poster (mon Instagram avec 0 publications a bien fait rire les amis d'ici !) puis je me suis désinscrite... avant de revenir pendant ce voyage.

Le voyage c'est aussi apprendre la souplesse...

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Publié le 21 septembre 2022

Grâce à l'expérience accumulée dans mes randonnées avec guide dans la Chapada, mon expérience personnelle depuis l'enfance dans les Alpes, les conseils de Leonardo, et l'application maps.me qui vous géolicalise sur une carte à grande échelle, j'ai pu faire deux passeos autour de Lençois seule.

Descansar na Ribeirão do Meio 

J'aime bien marcher seule, je peux aller à mon rythme, profiter en pleine conscience, m'arrêter quand bon me semble.

J'aime bien lire les cartes, me situer, trouver les indices sur le chemin comme les traces de pas, les pierres polies par le passage des gens, les petites flèches tracées sur la pierre avec une autre pierre...

Mais avant de m'aventurer, je me suis aussi bien renseignée si ces promenades étaient sans difficultés particulières.

Voici quelques photos d'une marche dans le parque da Muritiba.

Cachoeirinha
Mirante, Lençois au loin
Clitoria 
Cachoiera da Primavera  
il y a toujours un moment de baignade bienvenu dans ces randos
 Salão de areinas

Je suis seule mais jamais pour longtemps, à la fin de la randonnée j'ai rencontré deux personnes que j'ai connues à Lençois, comme c'est une petite ville, c'est facile !

Ana lave son linge dans la rivière parmi d'autres femmes, elle me dit que c'est une expérience autre que de le faire chez soi... ces femmes utilisent le savon de coco qui est (apparemment) naturel, brossent les vêtements et les couchent sur les pierres chaudes.

À la fin de l'après-midi, buvant une agua de coco bien rafraîchissante, je discute avec Eloí et ses mignons petits enfants, que je retrouve ensuite pour jouer dans les mini piscines du Rio Serrano.

Voyager seule c'est aussi être ouverte et disponible aux rencontres !

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Publié le 25 septembre 2022

Une des choses un peu pénible et difficile du voyage pour moi sont les transferts, les transitions. D'une part parce qu'il faut dire au revoir aux lieux et aux personnes rencontrées, d'autre part parce que le trajet est souvent plus long que je ne le pensais... les distances au Brésil sont immenses ! Et parfois les "routes" qui peuvent être aussi des pistes nécessitent de rouler plus lentement.

Il y a aussi une autre pensée qui peut venir : le doute ! Ai-je fait le bon choix parmi les multiples possibilités de lieux à voir ? Un choix, c'est plusieurs deuils qui l'accompagnent...

Bref, c'est toujours une période de vulnérabilité pour moi, mais qui s'estompe dans le nouvel endroit, dans la rencontre de nouvelles personnes, de nouvelles énergies.

Et c'est reparti !

Au revoir Leonardo ! 

Derrière les sourires se cache de la tristesse, mais aussi la joie de s'être connus et d'avoir partagé de beaux moments ensemble ! Et puis un "au revoir" laisse toujours une place pour le "revoir" justement, peut-être qu'un jour nous nous reverrons ?

Épreuve de patience, j'ai attendu le bus plus de 2 h 30... on m'avait prévenu qu'ils n'étaient pas toujours à l'heure, mais là j'étais prête à abandonner lorsque le bus est arrivé, alleluia !

Je me retrouve à une place panoramique en haut à l'avant où je peux voir les magnifiques montagnes de la Chapada, à la fin du jour, sortes de plateaux ronds et de vallées qui rappellent les films western !

Je vois aussi la dangerosité de la route, le bus double les camions, une voiture vient en face, chacun se pousse un peu pour qu'on soit 3 sur la route, bref, j'étais un peu impressionnée au début puis je me suis habituée !

Arrivée à Palmeiras, un chauffeur de taxi collectif saute sur les arrivants pour proposer le transfert à la Vale do Capão. Nous nous retrouvons à 4 derrière, mais, c'est sans compter l'aide de mon amie Fernanda, qui a prévenu de ma venue à ses amis qui faisaient le trajet en voiture. Finalement avec un peu d'intuition et d'observation, nous avons pu nous retrouver ! Et j'ai pu faire le voyage de près d'une heure sur piste, bien installée à converser avec ces 3 sympathiques cariocas.

Arrivée à Caeté-Açu, nous sommes super heureuses et soulagées de se retrouver avec Fernanda, car sans communication Internet et téléphonique, ce n'était pas évident que tout fonctionne et Fernanda était un peu préoccupée !

No fim tudo da certo !

 Retrouvailles festives avec Fernanda
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Publié le 30 septembre 2022

J'arrive donc à cet incroyable lieu qu'est la vallée do Capão. Cette vallée est un peu à l'écart du monde, d'une part par sa localisation, d'autre part par le mode de vie des gens qui y vivent !

La plupart sont de joyeux hippies qui aspirent à une vie alternative à celle de la société habituelle : cultiver leurs propres légumes, être végétarien de préférence, fabriquer leurs propres produits de cosmétique, pratiquer le troc, avoir un petit grain de folie, aspirer à la tranquillité et aimer la nature !

Le mode de communication est également différent puisqu'il n'y a pas de réseau téléphonique, toutes les communications se font par les réseaux wifi des habitations et des bars/restaurants. Alors on se donne des rdv à l'ancienne, ou bien on va voir les gens directement chez eux, ou on se rencontre au Flamboyam, le fameux bar de l'unique place de Caeté-Açu, le principal village de la vallée do Capão.

À l'auberge avec Fernanda, nous avons rencontré Paula, et toutes les trois nous avons décidé de partager une chambre dans une super pousada tenue par l'adorable Diego, toujours près à nous aider ! Une pousada bien tranquille, dans un joli jardin, avec un succulent café da manhã accompagné de la belle musique populaire brésilienne.

Pousada do Galpão, je recommande ! 

Ici j'ai randonné pratiquement tous les jours, toujours sur de magnifiques chemins dans une nature luxuriante, aboutissant à des cascades, des rivières, des roches colorées, des fleurs... des animaux également... lézards, serpents (😱), oiseaux, insectes, libellules colorées, papillons jaunes, colibris barbotants, micos, et un espèce de gros rat dont je ne me souviens plus le nom !

Parfois j'aime me poser à un lieu sans rien faire et la vie vient à vous ! Tant de choses à observer dans cette quiétude et ces lieux préservés !

Observer et profiter !

 Trilhas da Vale do Capão 

Pour accéder aux randonnées, nous marchons depuis la ville ou parfois pratiquons le carrona pour se rapprocher. Dans les remorques de camion, c'est amusant !

Carrona ou plutôt camiona  

Pour la cascade de Riacinho nous avons fait l'aller à pied et le retour en stop avec un sympathique couple de Salvador.

Riacinho 
 Rodas e Rio Preto

Je suis allée deux fois à la cachoeira Fumaça por cima. Les deux expériences ont été différentes, même si c'était le même chemin, j'ai beaucoup profité et apprécié !

En haut, pour voir la cascade, on est obligé de s'approcher du vide. La deuxième fois j'ai réussi à aller un peu plus près du bord, mais j'avoue que ce n'est pas ma tasse de thé ! J'ai pu tout de même observer les beaux arco-irís qui se forment dans la délicatesse de la brume qui remonte de la cascade.

Mirante de cachoeira Fumaça 
Avec Guto, l'ami de Paula 

Non loin de se point de vue se trouve le rio qui va se transformer en cascade, ici nous avons passé de merveilleux moments à se reposer dans ce lieu hautement énergétique dénommé maternidade. C'est là qu'on a vu le gros raton !

 Maternidade, la légende dit qu'une femme est venue accoucher ici, effectuant une ascension non négligeable avec son gros ventre !
Beauté du chemin de Fumaça à tous instants ! 
Avec  Fernanda, Paula et Paulo
La première fois nous avons attendu le coucher de soleil sur un mirante au cours de la descente. 


 Cachoeira do Purificação, le spectre de Paula ! 😮
Cachoeira Angelica qui se trouve au bout d'un mini canyon 

Un autre trilha magnifique est le chemin de Aguás Claras, véritable Barbie Trek cette fois, mais très beau, longeant l'imposant et curieux Morrão puis une arrivée dans une magnifique piscine et mini cascade qui porte bien son nom, ici les eaux sont très claires, j'avais plutôt l'habitude des eaux sombres couleur Coca-Cola !

Aguás Claras avec Max et Guto



A vale do Capão, c'est aussi une aventure culturelle et artistique !

Déjà, de nombreuses peintures ornent les murs des habitations, dans le village principal de Caeté-Açu et également dans les petits hameaux de la vallée.

Na vale do Capão il y a un cirque ! J'ai vu plusieurs fois des jongleurs s'entraîner dans le kiosque de la place.

Circo do Capão  

Le dimanche, jour de marché, la place est en grande effervescence ! Des stands un peu partout de nourriture et d'artisanat, et presque toute la journée une roda de capoeira se transformant ensuite en samba. On m'a invité à rejoindre la ronde, avec musiciens et danseurs mélangés, ce fut une expérience forte d'énergie et de joie tribale !

Caldo de cana e acarajé 
Roda do capoiera e roda da samba 

C'est aussi l'occasion de boire des bières au Flamboyam avec les amis !

Avec Aline, Paula et Fernanda 


Au Capão il y a aussi beaucoup de musiciens, j'ai pu apprécier leur talent au cours d'une soirée de forró notamment. Les musiciens animent les terrasses de café.

Forró 
Reggae 

Et puis on entend toujours de la musique un peu partout, que ce soit live ou enregistrée... et j'ai remarqué que tous les brésiliens chantent à haute voix leurs chansons préférées ! Je suis plutôt du style à garder les musiques dans ma tête mais je finis par m'y mettre aussi !


Au cours d'une conversation avec Zé, guide habitant au Capão, il m'informe qu'il y a un piano ici ! Je n'en reviens pas, car finalement, ce n'est pas si évident à trouver ou rencontrer par hasard...

Après plusieurs tentatives je finis par rencontrer Stefano, pianiste et fondateur de la casa do piano. Il fait partie d'un groupe de musiciens au Capão qui donne régulièrement des concerts, il compose, donne des cours... de formation classique il s'est ensuite tourné vers le jazz et la musique brésilienne.

Nous avons eu un très beau partage, j'étais très émue de l'entendre jouer, et d'entendre le son du piano que je n'avais pas entendu depuis mon aventure à Neojiba.

Et lui était très heureux d'entendre de la musique classique. J'étais un peu rouillée au début mais après quelques pièces le plaisir de jouer et de retrouver mon instrument était grand !

Dans l'après-midi je suis revenue pour donner quelques conseils à ses élèves et leur jouer des pièces. Nous avons continué la discussion avec Stefano sur les différentes formations, les parcours musicaux, les répertoires, les projets...

Une rencontre d'une grande richesse pour nous deux !

A casa do piano com Stefano 


Le Capão est un lieu de rencontre fort et de nombreuses amitiés ont jalonné la semaine, apportant à cette expérience humanité et partage.

Au Flambloyam évidemment ! 

Ces rencontres sont éphémères, parfois on se revoit dans d'autres lieux, parfois non, des rencontres éphémères mais non dénuées d'importance et d'amitié au moment présent.

C'était un réel plaisir de vivre tous ces instants avec mes amis d'ici, des baianais et des brésiliens d'autres états. Parfait pour continuer à parler portugais, de les écouter parler politique ou des différences entre les brésiliens, leurs accents... j'apprends, j'écoute, j'observe, je vis... et je suis ravie !

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Publié le 6 octobre 2022

Après mon séjour à la Chapada Diamantina je retourne à Salvador par le bus de nuit. J'aime bien cet effet de télétransportation que j'ai déjà connu en prenant les trains de nuit en France. Je suis accueillie par Carla et Eduardo, nous sommes contents de nous revoir !

Ce retour à Salvador permet de revoir les amis, de leur raconter mes aventures à la chapada et de leur dire au revoir avant de partir vers d'autres lieux de mon voyage...

J'ai pu également profiter du festival da primavera qui a lieu ce week-end là. Et oui, ça me fait drôle de fêter le printemps en automne ! 😀 ici c'est le monde à l'envers, même l'eau dans l'évier coule dans l'autre sens, la lune a une drôle de position dans le ciel, les constellations sont différentes, bref l'expérience de vivre dans l'hémisphère sud pendant un an a son lot de curiosités.

J'ai pu également retrouver des amis de la Chapada à Salvador... et même mélanger les amis ! C'était très sympathique !

Festival da Primavera, concert de MPB : musica popular brasileira puis de l'artiste Roberta Campo

Au Rio Vermelho, en plus de ce concert se tient la fête de San Gennaro. Quel bain de foule !

Marché d'artisanat à Campo Grande 
 L'occasion de faire un peu de propagande : sempre Lula !
Plage du musée d'art moderne avec Aline 
 Retour au Pelourinho avec Fernanda et ses amies

Paula, mon amie carioca rencontrée à la vale do Capão passe la journée à Salvador avant de prendre son vol le soir pour Rio. C'est là que les amis se mélangent, créant de nouvelles rencontres et discussions intéressantes !

Praia do porto da Barrá avec Fátima et Paula 
Le dernier repas de Fátima... et les au revoir à Wilson et Dundum
Pelourinho sempre !

Nous retournons au Pelourinho car c'est la première fois que Paula vient à Salvador. C'est drôle que je l'emmène dans les rues que je connais déjà, lui présente le quartier telle une baianaise. Mais oui je suis baianaise, d'ailleurs maintenant je supporte l'équipe de football Vitória ! 😀

 Vamos Vitória !

Carla et Eduardo m'ont offert ce magnifique T-shirt, de l'équipe Vitória de Bahia, mais avec les couleurs du drapeau brésilien. Les couleurs sont normalement rouge et noir. Pour mon premier maillot de foot, je suis toute fière de supporter l'équipe de mes amis. Il y a deux équipes à Bahia rivales et je m'amuse à entendre les différentes histoires à ce sujet. Je m'amuse aussi à demander aux chauffeurs Uber quelle équipe ils soutiennent et aussi d'observer les maillots dans la rue.

Avec Max (qui est pour Vitória 😉), Paula et Fátima. Dernier verre au Pelourinho

Ces derniers moments avec les amis sont intenses, généreux et chargés en émotions. Nous nous sommes beaucoup apporté mutuellement, un partage humain inoubliable. Comme je le disais précédemment, les adieux sont toujours difficiles !

Mais Eduardo a donné le ton : Aqui na Bahia não dizemos : "ADEUS, não !... e sim, DIGA ATÉ BREVE !"

L'amitié, le plus beau des cadeaux 

Au revoir mes très chers ! Muito obrigada do fondo do meu coração... um abraço grande ! Até breve ! 💗

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Publié le 14 octobre 2022

Je quitte Salvador par le ferry et le bus qui vont m'emmener jusqu'à Itacaré.

C'est beau de dire au revoir à Salvador depuis la mythique baie.

 Ferry de Salvador a Itaparica

Le trajet de ônibus est un peu long mais joli, traversant des contrées vertes de palmiers, des rios, des villages en bord de mer et de rivière.

Dans le bus je reçois de nouveaux autocollants de la part d'un sympathisant, avec mon autocollant 13 sur ma camisa, je me fais souvent interpeller par les personnes du même bord : "sempre Lula !" Je leur dis que je ne peux pas voter mais que je peux faire la promotion !

Propaganda 

Finalement j'arrive à Itacaré !

Une petite ville au bord de l'océan, animée, ambiance balnéaire, touristique, où se côtoient surfeurs et pêcheurs, des personnes d'ici, mais aussi beaucoup de brésiliens d'autres états ou des étrangers qui s'établissent dans cet endroit attractif.


Pourquoi ce titre pour cet article ? Parce que parfois mon mental me joue des tours et que c'est un vrai apprentissage de prendre du recul et de le calmer...

Quelques personnes m'ont souhaité : "bonnes vacances !" C'est vrai que je passe beaucoup de moments dans ce voyage à la détente, au plaisir... mais c'est aussi beaucoup d'apprentissages, de réflexions, de cheminement qui ne s'apparentent pas à des vacances mais à un travail ! Un travail sur soi ! Personnellement je préfère la formulation "bon voyage", qui inclut tout le mouvement autant à l'extérieur qu'à l'intérieur et tous les états émotionnels !


Bref, je choisis une pousada au milieu de la verdure, toute proche de la plage de Concha. Je souhaite et j'imagine un lieu bien tranquille, mais c'est sans compter le bruit des ventilations des climatiseurs la nuit et la gymnastique du matin de mes voisines du dessus ! Je suis un peu déçue mais... j'ai fini par m'habituer, le jardin est très beau, le café da manhã divin, les propriétaires de la pousada Beto et Mariana sont adorables, ils m'ont même invitée à un churrasco politique le soir du premier tour des élections (et à mon arrivée ils ont aimé le 13 sur ma chemise 😉). Ils sont tellement passionnés et investis émotionnellement, scrutant et analysant les résultats de chaque état ! Et racontant les misères du gouvernement actuel et les espoirs d'un changement.

Pousada Guaiamum 


Enfin je rencontre à cette pousada Emily, jeune chercheuse australienne avec qui je partage beaucoup de moments, surtout des discussions, nous avons des similitudes dans nos vies et les même défis à relever selon notre tempérament, alors on s'encourage mutuellement, c'est très agréable et stimulant !

Repas baianais avec Emily 

Le sur-lendemain de mon arrivée, cherchant toujours un peu de tranquillité, j'en ai assez des musiques mélangées dans mes oreilles à la plage de Concha. Je vois ce Pental en face qui paraît sauvage et tranquille. J'y vais avec un bateau qui traverse le rio. Là, il y a une plage sauvage mais trop impressionnante pour moi pour se baigner, avec beaucoup de vagues, elle me parait aussi hostile qu'une montagne à gravir sans chemin. Il y a une autre plage du côté du rio, mais l'eau est peu profonde et plutôt vaseuse au fond. Je me dirige vers un lieu qui me semble sympathique, j'arrive à une mangovre, très belle, mais pas vraiment accueillante avec ces petits pics qui sortent du sol !

Pental 

De plus il y a aussi le bruit ici, la rumeur de la ville en face, de la plage de Concha, des enceintes portatives des familles, de la musique de l'unique bar d'ici, des bateaux qui font la navette et pour couronner le tout d'un parapente avec un moteur !

Mais... j'ai rencontré un pêcheur sympathique avec qui j'ai discuté, c'était intéressant d'observer et d'échanger sur nos vies très différentes. Puis à la fin de l'après-midi je retourne à la plage de Concha et je me dis, peut-être que si j'ai du mal à supporter le bruit (tout relatif !) en ce moment, c'est que je suis agitée à l'intérieur... la plage est devenue plus silencieuse, les bars ont terminé leur activité, les gens s'en vont petit à petit.

Je me baigne dans cette eau accueillante sans vagues et je médite sur la plage. Je me sens mieux et cette plage va finalement devenir mon QG adoré pour tout mon séjour ici !

Praia da Concha a por do sol 

Une fois, je pars une journée en excursion pour visiter des plages un peu plus lointaines et une cachoeira. Je n'ai pas consulté la météo et c'est un jour pluvieux !

Ce n'est pas idéal, mais... la nature est très belle sous la pluie ! La végétation ornée de gouttelettes, les odeurs après la pluie... les plages sont désertes et nous trouvons souvent des abris en cas d'averses un peu plus conséquentes. De plus j'ai fait la connaissance des adorables Daniela et Analu.

 Daniela et Analu, nous sommes 3 téméraires, plus le guide, à avoir bravé la météo pluvieuse !
Parque e cachoeira do Tijuípe
Praias Itacarezinha, Camboinha, mirantes, caminho

Nous arrivons à la plage de Havaizinho où nous faisons une plus grande halte pour déjeuner. On se régale des délices de la costa do Cacau.

 Praia Havaizinho

Nous avons même le droit à un jolie éclaircie pour se baigner, puis c'est le retour de la pluie entraînant la migration des quelques badauds sur la plage sous un abri plus protégé.

C'est grâce à cet inconvénient que je rencontre une femme de São Paulo qui m'invite à venir jouer du piano chez elle !

Elle était tout émue de raconter l'histoire de son piano familial.

Nous terminons la randonnée des 4 plages par Engenhoca, plage aux 2 couleurs de sables, noir et blanc, créant de jolis dessins.

Praia de Engenhoca 

Je visite également les autres plages d'Itacaré, c'est beau de voir le spectacle des surfeurs prendre les vagues.

Praias de Resende et Tiririca

Mais pour la baignade je retourne à ma plage devenue favorite !


Praia da Concha et "Naturalmente", notre restaurant préféré avec Emily

Je rencontre parfois des connaissances d'Itacaré et même de la Chapada Diamantina !

Finalement, après avoir fait toutes ces randonnées, c'est aussi agréable de descansar sur la plage !


Itacaré est aussi une ville très vivante le soir, où l'activité musicale bat son plein. (Quand ce n'est pas annulé par la pluie ! 😉)

J'ai eu la chance pour la fête de São Miguel (Il y a toujours des saints à fêter, l'occasion de faire de grandes manifestations) d'écouter un show de Zeca Pagodinho, l'un des plus célèbres chanteurs de samba actuels. Évidemment la place est bien remplie, muita cheia, muito quente, mais quelle ambiance ! Une superbe musique par de magnifiques musiciens, ponctuée par le chant des partisans de Lula entre les chansons.

 Zeca Pagodinho, chanteur carioca de samba

Ce sont aussi beaucoup de musiciens qui se produisent dans les restaurants, les bars... toutes sortes de musiques en général de qualité ! Mention spéciale au groupe Fredguard e os Maruís d'une formation originale : trombone, guitare, batterie. En plus d'être excellents musiciens, arrangeurs et compositeurs ils savent mettre l'ambiance ! Et oui, très souvent la musique entraîne la danse...

 Concert à Mais que Nada et rencontre surprise de Juliana, amie de Fernanda
 Mythiques soirées de Forró, rencontre d'Ariella, ma conscrite, célébrant ses 41 ans le soir même !


Roda de samba, MPB et Caipirinha maracujá

Enfin à Itacaré ce sont aussi de magnifiques coucher de soleil qu'on peut admirer depuis un mirante, un canoé, un paddle, depuis le Pental en face...

 Por do sol sur le petit port d'Itacaré

Et voilà, quoi qu'en dise mon mental au début de ce séjour, en agrandissant le regard, l’esprit et le coeur, Itacaré m'a livré toutes ses merveilles !

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Publié le 22 octobre 2022

Une amie brésilienne, Telma, me parle de cette magnifique plage de Pé da Serra non loin d'Itacaré. Ma chambre de la pousada Guaiamum n'étant pas disponible pour tout mon séjour, je décide donc d'aller là-bas. Je prends un bus pour m'y rendre, j'entends 2 garçons à la gare qui vont aussi à Serra Grande. Facile ! Je vais les suivre ! Quand nous arrivons à Serra Grande, j'apprends qu'il y a un arrêt de bus à Pé da Serra. Bien, alors je vais continuer, d'autant plus que les 2 garçons restent dans le bus. Sauf que... l'arrêt de bus de Pé da Serra est au milieu de nulle part ! Il fait bien nuit maintenant, c'est difficile de repérer où se trouve ma pousada, dangereux de marcher sur la route, difficile d'accès par la plage...

Alors je suis recueillie par les 2 brésiliens Mario et Lucas qui vont dans leur logement, on discute, ils sont réalisateurs de clip vidéo pour les musiciens, c'est intéressant ! Nous rejoignons ensuite tout leur groupe d'amis qui se réunissent à l'occasion d'un mariage. Après avoir félicité par avance les mariés, ce même futur marié me conduit en voiture à ma pousada. Elle n'était pas très loin ! Mais j'ai pu une nouvelle fois apprécier la gentillesse et la bienveillance des brésiliens.


Je me retrouve donc dans mon logement, après avoir raconté mes aventures à Graça, la gentille propriétaire des lieux.

Je suis dans un bungalow en pleine nature, enveloppé par les sons des insectes nocturnes et des vagues de la mer. Justement, prenant l'accès direct vers la plage, je suis subjuguée et impressionnée par la puissance de l'océan, un peu terrifiant dans cette semi-obscurté, car pourtant la lune réconfortante est là pour éclairer la plage de sable blanc. Je marche, j'écoute, je sens... c'est une expérience magique que je vais réitérer tous les soirs de mon séjour à la pousada Bahia das Jangadas.

Pousada Bahia das Jangadas 

J'ai trouvé mon lieu de tranquillité ! Et pourtant j'ai dû encore affronter ma petite voix ironique qui s'est dit à un moment : "mais que fais-je ici dans ce lieu solitaire sans animation ?" Heureusement, grâce aux techniques de méditation, d'ouverture, de réflexion, j'ai pu bien vite profiter pleinement de l'endroit. Un voyage c'est beaucoup de mouvement, de rencontres, on est embarqué dans un flot... quand le mouvement s'arrête ce n'est pas toujours évident. Souvent on a peur du vide, du rien...

Et pourtant c'est aussi quelque chose que j'ai souhaité, car c'est aussi bénéfique de s'arrêter un moment pour se reposer et pour laisser place à l'introspection.


Ce lieu de toute beauté est parfait pour rester tranquille ! Et de plus, je ne suis pas totalement seule, je parle avec les sympathiques employés et aussi avec quelques hôtes de la pousada dont un couple invité au fameux mariage !

Et j'ai la visite des micos curieux ! 

Ce sont eux qui m'ont encouragé pour la baignade ! Et oui, car cette fois j'y suis, pas d'alternative à une mer bien agitée. J'ai pourtant l'habitude des plages landaises et leurs rouleaux mais là c'est différent, c'est une succession de plusieurs vagues qui s'enchaînent et qui se cassent loin du rivage, autant dire qu'on se baigne dans un bouillon d'écume ! Mais finalement je prends goût à cette nage ou plutôt baignade dynamique : je reste toujours là où j'ai pied, je saute par dessus les vagues ou bien je gaine mon corps pour les prendre de plein fouet ! Ou j'arrive à plonger pour passer dessous (rarement), j'arrive à nager entre deux vagues (encore plus rarement).


Praia Pé da Serra 

Cette plage infinie est aussi l'occasion de faire de grandes marches, sentir les différentes textures de sable sous les pieds, parfois l'eau vient lécher vos orteils ou bien vous recouvrir jusqu'aux mollets, écouter les vagues, le son des palmiers qui chuchotent, observer les oiseaux...

J'aime aussi simplement rester sur ma chaise et ne rien faire, ou presque ! J'aime observer le ballet des Maria Farinha, petits crabes jaunes très rigolos, qui piquent parfois des sprints on ne sait pas pourquoi, ou qui restent un moment en surface et subitement tombent de côté dans leur trou. Je regarde aussi les promeneurs passer... et bien-sûr je regarde la mer... fascinante de beauté, avec toutes ces couleurs changeantes, ces vagues puissantes, cet horizon infini... Je regarde vers l'est, l'océan Atlantique est aussi inversé pour moi ! 😀

 Plusieurs bresiliens m'ont dit : "o mar lava a alma"

Finalement je sors un peu de ma contemplation en allant au marché artisanal, festif et culturel de Serra Grande avec un couple de baianais d'Itabuna qui logent à la même pousada que moi. Ici je retrouve un peu l'esprit des gens de la vallée do Capão. Il y a beaucoup de stand de nourriture végétarienne et vegan, de la kombucha à la pression, des bières artisanales, des produits cosmétiques naturels, des grigris, des bijoux, des objets, tous confectionnés de façon respectueuse de l'homme et de l'environnement. Il y a aussi une scène où les associations de la petite ville font leurs représentations, j'ai pu à cette occasion admirer et écouter la musique et les danses du candomblé.



Le dernier soir de mon séjour, a lieu sur la plage la fête de la pleine Lune. Je me rends à un bar de plage non loin de mon logement où j'avais rencontré un guitariste précédemment qui m'a invité à l'événement. Celui-ci tripe sur sa guitare électrique sur la plage, face à la mer, pendant que je sirote une bière avec les deux garotos, un peu fatigués d'avoir beaucoup festoyé lors du mariage. Lors de la célébration de la pleine Lune, les gens allument des feux et discutent autour en admirant le lever de lune, les étoiles, le feu... j'avais déjà pu expérimenter cette ambiance à la Chapada Diamantina ! Près du feu je rencontre la femme du guitariste, nous discutons, elle m'apprend qu'elle est enseignante dans une école particulière avec la méthode Waldorf. Elle me dit qu'ils ont un piano chez eux ! Je pars le lendemain tôt, le rdv avec le piano est râté !

Apparition de la lua cheia 

Cette même nuit, une insomnie me réveillant, j'ai pu admirer simultanément depuis la plage le lever de soleil sur la mer à l'est et le coucher de pleine lune dans la mata à l'ouest. Un instant magique !


Le matin je prends le taxi pour l'aéroport d'Ilhéus, discutant avec la motorista Katia, celle-ci me raconte tous les charmes de Serra Grande et sa vie exceptionnelle d'artiste circacienne en plus de son métier de chauffeure de taxi. Elle a sillonné le Brésil pendant 3 ans en combi avec mari et enfants, proposant des spectacles de cirque dans des contrées reculées pour des populations qui bien souvent n'avaient jamais vu cet art. Maintenant elle est installée au Circo da Lua à Serra Grande, un programme éducatif dans un cirque ! Elle m'apprend qu'il y a 3 pianos dans cette école, avec des leçons données par un professeur argentin. Caralio, encore un rendez-vous râté ! Mais je connais désormais son existence et qui sait, un jour j'y retournerai peut-être !


C'est par ici le petit bout de paradis !
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Publié le 2 novembre 2022

3 h 30 d'avion contre 23 h de bus, j'ai craqué, j'ai pris l'avion ! Tant pis pour mon empreinte carbone pour cette année... le voyage est amusant car, ayant une escale, j'ai pu observer 3 aéroports bien différents ! Le premier à Ilhéus est tout petit, vieux, sans climatisation, on est entassé dans une salle d'attente à plafond bas, bref un peu un aéroport de cambrousse ! Mais il est apparemment en cours de réfection. Le contraste est grand avec l'aéroport hyper moderne de Belo Horizonte, tout est très bien organisé, lumineux, des indications partout, même une projection colorée par terre qui vous indique quand et où attendre dans la file pour l'embarquement...

Lors de ce premier voyage j'ai pu discuter avec ma voisine Carla, qui revenait d'un stage de yoga-surf, partant pour la première fois seule. Elle a été très inspirée par mon voyage en solitaire. On a parlé de tous les bienfaits de ce genre d'aventures. Arrivées à Belo Horizonte, la correspondance étant très courte, elle m'a accompagné à ma porte d'embarquement. Toujours, la gentillesse des brésiliens ! Puis j'atterris à Rio de Janeiro, à l'aéroport Santos Dumont situé au coeur de la ville ! Cet aéroport est l'équilibre des deux précédents... on sent qu'il date un peu mais tout fonctionne bien !


Et oui, a cidade maravilhosa, Rio de Janeiro, n'a pas volé ce titre, j'ai déjà pu m'en rendre compte avec l'arrivée en avion au dessus de la baie. Puis en montant le lendemain au sommet du Pão de Açúcar par le trilha du Morro da Urca.

Rio est lovée dans cette baie, entourée de ces curieuses montagnes à la fois rondes et abruptes, beaucoup de verdure, la mata atlantica, les plages de sable blanc, les eaux turquoises.

Trilha du Morro da Urca, vue sur la praia Vermelha et la baie de Guanabara
La montée du deuxième tronçon en téléphérique, vues superbes sur Rio 


À Rio, je retrouve mon amie Paula, rencontrée à la Vale do Capão. Elle m'invite à loger chez elle et à vivre Rio comme une carioca, quelle chance ! De plus, elle habite un quartier très agréable, proche de l'université, dans un appartement à la vue imprenable !

Variations sur le Cristo  

Je me délecte chaque jour d'admirer ce Christ Rédempteur qui est parfois semi-caché dans les nuages, parfois illuminé de différentes couleurs, parfois se détachant dans le coucher de soleil, parfois un ange dans le ciel la nuit.

Je m'amuse à le saluer d'en bas, lorsque je marche dans les rues de Rio, car il n'est jamais bien loin et le regard peut toujours tomber dessus ! Il semble protéger et embrasser la ville avec bienveillance.

Je me sens bien ici ! Avec l'expérience accumulée, quelques indications de Paula au niveau de la sécurité, mais aussi une confiance qu'elle me donne, je peux marcher dans les rues de Rio, apprécier la beauté des édifices, mélange de passé et de nouveau. Surtout, j'admire les immenses arbres dans les rues, qui doivent être plusieurs fois centenaires ! Aussi les trottoirs pavés noir et blanc qui me rappellent Lisbonne et Salvador.

Petit marché ambulant en bas de chez Paula, université de pesquisas físicas, Oi Cristo ! 


Grâce à Paula et ses amis, (Arnaldo, Junior, Magia, Malu, Kenia... ) je peux vivre ce séjour de l'intérieur, du point de vue des cariocas, pas seulement d'une touriste. Je suis très heureuse et reconnaissante de pouvoir vivre cette expérience.


Voici plusieurs moments passés en leur compagnie :

Un dimanche au parc de Flamengo, où le boulevard devient piéton ce jour-ci. Les gens fêtent des anniversaires sous les arbres où tout est installé avec soin, dans la rue les rollers, les promeneurs, les rosalies (avec toujours le phénomène des gens qui crient dedans !) se baladent... je remarque que beaucoup de personnes portent la camisa rouge et noir du club de football Flamengo, normal ils vont jouer la finale aller de la coupe du Brésil le soir même contre les Corinthians de São Paulo !

Nous on est installé dans l'herbe, à prendre l'apéro, se reposer de la fête d'hier et de la bonne marche sur la baie pour arriver au lieu du pique-nique. Les discussions sur tous types de sujets vont bon train. Ça me rappelle les pique-niques genevois entre amis ! Puis nous allons déjeuner/dîner dans un vieil établissement du quartier Lapa, l'un des plus vieux restaurants de Rio, réputé pour sa cuisine simple et savoureuse.

Marche le long de la baie avec vue sur le pão de Açúcar. Plage de Flamengo, la rue rendue aux piétons !  
Amigos ! 

Je parlais de fête plus haut... ah ça ! Rio est une ville très festive et j'étais à la bonne école avec Paula et ses amis qui aiment faire la fête ! De plus, il y a un jour férié lors de la semaine de ma visite, une occasion de plus de sortir !

Au cours de ces soirées, nous allons dans divers endroits de la ville, notamment la plaça São Salvador, qui n'est pas connue des touristes ! Dans le kiosque il y a des musiciens qui jouent du jazz, tous les gens dansent, il y a des bars qui entourent la place, mais la plupart des gens prennent leurs boissons à emporter et boivent dans la rue.

Puis, il y a toujours une roda de samba quelque part, même parfois plusieurs au même endroit. Les musiciens sont amplifiés, la ronde autour est cheia, parfois je n'arrive pas à voir les musiciens tellement il y a de gens ! Tout le monde danse et surtout chante, se donnant à coeur joie dans l'énergie de la samba.

Tiens, à propos de samba... j'ai pu assister à la dispute entre les Baianais et les Cariocas où chacun prêche pour la naissance de la samba dans sa ville ! Moi, de ce que j'ai compris c'est qu'il y a deux styles différents et que les uns et les autres sont tout autant attachés à leur carnaval et la samba qui en découle.

Roda de samba na rua 
Pour qui voter le 30 octobre ? Lula bien sûr ! 

Un soir, sur la route d'un lieu de fête, on profite d'aller à l'escalier de Selarón, car Junior n'y est jamais allé... J'aime bien aussi être l'élément déclencheur de visites touristiques que les habitants ne prennent pas toujours le temps de faire !

Escadaria Selarón 

Une autre expérience festive à la carioca, c'est que le temps d'une soirée, j'ai délaissé le club Vitória pour soutenir les Flamengo ! (À part ça Paula m'a déconseillé de porter ma chemise jaune et verte jusqu'aux élections, on pourrait penser que je suis bolsonariste !)

J'ai assisté dans un bar au match retour de la coupe du Brésil avec les amis de Paula. Quelle ambiance ! Les cris de joies à chaque but (dont 2 refusés), le silence de plomb lors du but de l'adversaire. Ils sont vraiment à fond ! Quelle tension jusqu'aux tirs aux but finaux et... l'explosion, la délivrance, l'euphorie lorsque la victoire est bien pour les Flamengo ! Et bien sûr, la fête s'en suit !

Parabéns Flamengo 

Autre fête : nous avons célébré le dia dos professores avec les parents de Paula. Son père est professeur de portugais. Célébration sur la place de São Francisco autour de bières bien fraîches !

Paula com sus pais Paulo e Susana, e Wagner um amigo professor da familia e eu, professora também!


Rio c'est aussi les plages bien sûr, avec des noms mythiques tels que Ipanema et Copacabana. J'aime aussi la plage de Leme qui est la plus proche de l'appartement de Paula. D'ailleurs, quand elle et ses amis travaillent en home office, on peut se retrouver un moment là ! C'est la source d'énergie de nombreux cariocas.

L'eau était agitée à Serra Grande, mais ici encore plus ! Du coup, je me contente de recevoir l'eau debout, incapable d'entrer réellement dans l'océan ! Mais c'est vivifiant et agréable tout de même. Sinon sur la plage j'observe les gens, les joueurs d'altinha : sorte de football qui se joue à 4 ou 5 disposés en cercle, le but étant de faire le plus de passes possibles sans que le ballon touche terre et sans utiliser les mains, les vendeurs de plages (nombreux !) qui proposent des boissons fraîches ou des nourritures variées préparées devant vous, j'admire l'ingéniosité des équipements comme par exemple de mini-barbecues portatifs ! Et j'admire aussi leur travail difficile de marcher toute la journée dans le sable, sous la chaleur, à porter des choses lourdes, parfois comme des équilibristes !

Copacabana, Leme 

Enfin je suis fascinée par l'océan, la puissance de ses vagues, comment elles se déroulent, où elles se cassent... j'observe les baigneurs, ceux qui restent au bord, ceux qui s'aventurent un peu plus loin, ceux qui prennent les vagues comme des surfeurs mais allongés, sans planche !

Le seul bémol de ces magnifiques plages de sable blanc à l'eau bleutée sont les déchets laissés par les gens sur la plage. Tous ne le font pas, mais j'ai tout de même observé plusieurs personnes laissant leur déchets à leur place en partant... du coup c'était toujours un peu difficile de trouver une place sans déchets, ou du moins qui ne m'incommodent pas trop... espérons qu'il y ait de plus en plus de conscience pour profiter de ces endroits magnifiques en les laissant vierges des (mauvaises) traces des hommes...

 Ipanema, Arpoador


Rio, c'est la nature omniprésente, avec ses grandes forêts, les arbres dans les rues, les parcs... j'ai passé un long moment dans le magnifique Jardin Botanique. On s'imagine bien à l'époque des colons, un jardin qui allie nature et histoire.

En plus des plantes, j'ai vu des insectes, reptiles et oiseaux. Un arbre à toucans, une procession de fourmis, un iguane traînant


Rio, c'est le quartier de Santa Teresa et son célèbre bondinho, seul tramway historique restant dans la ville. Ferrue de transports ferroviaires je l'ai donc pris avec plaisir, puis j'ai parcouru les ruelles du quartier bohême à la découverte de l'art de rue, en compagnie d'Adriana, touriste uruguayenne rencontrée dans le tram. Puis je continue ma visite vers l'escalier Selarón, cette fois vu de jour. C'est un enchantement d'observer toutes ces faïences et d’y retrouver des lieux et des clins d'oeil à l'Europe.

Dans le bondinho 
 Santa Teresa : verdure, poésie et couleur

Je mange dans un restaurant dans une magnifique ancienne maison coloniale. Depuis le bondinho, j'ai pu observer qu'il reste de très belles villas à Santa Teresa. Mon almoço est accompagné par la belle musique populaire brésilienne interprétée avec talent.

Restaurant Casa Nossa, largo do Guimarães 

Avant de redescendre de la colline, je tombe sur un cinéma d'art et d'essai qui diffuse le film brésilien "Marte um" sélectionné pour concourir pour le meilleur film étranger aux Oscars. Vamo lá !

J'ai beaucoup aimé ce film qui racontait l'histoire, les rêves, les difficultés de chaque membres d'une famille de la classe moyenne basse de Contagem. Et j'ai tout compris ! C'était une belle expérience immersive !

Ambiance rétro 

En rentrant, au terminus du bondinho, je fais la connaissance de deux cariocas, Lelia et Cassia, avec qui nous discutons bien et nous décidons de continuer nos conversations autour d'un café ou d'un bon suco. Elles sont bibliothécaires, elles me racontent leurs activités et, comme souvent, les lieux que je pourrais visiter. Avec tous les conseils des brésiliens glanés en chemin, il me faudrait une seconde année sabbatique pour visiter uniquement le Brésil ! 😉

Puis elles m'aident à faire des emplettes, trouver du bon café pour Paula et une crème pour moi en pharmacie contre les démangeaisons. Et oui, ce n'est pas toujours facile d'avoir le vocabulaire et d'expliquer en détail les soucis de santé...

Elles ont bien aimé la broche que m’a offert Paula !  


Autre visite touristique recommandée par Paula : le musée do Amanhã. À la sortie du métro je me retrouve dans les ruelles envahies par les marchands de babioles, les piles de vêtements (beaucoup de camisetas des Flamengo) posées à même le sol, beaucoup de gens partout, je me faufile dans la foule.

Le contraste est grand arrivée à la place du musée où il y a d'un coup beaucoup d'espace et moins de personnes.

Le musée est passionnant, de plus je tombe sur une exposition de Sebastião Salgado, photographe brésilien, que je connaissais avant en ayant vu le film "Le sel de la terre" de Wim Wenders (je recommande !). Cette exposition sur les paysages d'Amazonie et les peuples indigènes qui y habitent est très touchante. Et très bien conçue, on se sent plonger dans cet univers.

L'exposition permanente du musée est tout aussi intéressante, intéractive, dans une spatialisation originale.

Et bien sûr l'architecture du bâtiment est très étonnante !

Je trouve que tous les musées que j'ai visité apportent des connaissances dans des endroits agréables, souvent de manière ludique, on apprend sans s'ennuyer !


Rio, c'est la musique, un centre important pour la culture brésilienne.

J'ai eu la chance de tomber par hasard sur un festival de musique en traînant les oreilles dans un parc en rentrant d'Ipanema. Le festival Ecoando tient place ici, des musiciens jouent de cours sets, dans des styles de musique très variés, toujours de qualité. Dans la file pour les boissons je rencontre un américain, et un brésilien avec son adorable petite fille, il a habité Paris et il aime parler français, alors on se met à discuter, tantôt en français, tantôt en anglais lorsque Dany l'américain se joint à nous. Nous avons divers points communs qui nous réunissent, c'est amusant.

Avec Bruno et Helena 

Après un moment ils doivent partir, je reste à écouter encore un peu, puis vient l'interlude. Je m'apprête à partir mais une musique de samba que j'aime bien me retient et je me dis que je vais quand même écouter au moins le début de l'artiste suivant. Comme j'ai bien fait ! Je suis restée scotchée par la qualité de la musique et de la personne qui n'était rien d'autre que Geraldo Azevedo, un des chanteurs les plus connus de MPB. Je suis impressionnée par sa présence, seul sur scène, du haut de ses 77 ans (je l'ai lu plus tard sur Wikipedia !), sa musique magnifique, son jeu, sa voix, son énergie communicative… Et puis aussi le discours vibrant pour rassembler les gens, retrouver, être fiers de la culture brésilienne... ponctué par l'assemblée chantant la chanson "Oleee ole ole olaaaa, Lulaaaa, Lulaaaa !"

 Festival Ecoando dans le Parque Garota de Ipanema, Geraldo Azevedo, statue de Tom Jobim

Un soir, chez les amis de Paula, Junior me dit que je ne peux pas quitter le Brésil sans connaître la musique funk. Alors le voilà à diffuser les clips sur la télé, à me montrer tous les artistes en dansant et en chantant, on a bien rigolé ! J'avoue que je n'ai pas vraiment de penchant pour ce style de musique, mais c'était intéressant de connaître cet art né dans les quartiers populaires. Et pour bouger et s'amuser c'est pas mal ! Et aussi pour sortir son côté rebelle ! 😉

Délire ! 

Enfin il y a eu la superbe surprise de Paula, qui a réservé des places au Teatro Municipal pour un show de Gilberto Gil.

Le lieu est de toute beauté, pour Paula et la plupart de ses amis c'est la première fois qu'ils s'y rendent. La musique est sublime ! Gilberto Gil accompagné de ses deux nietos a transporté tout le théâtre ! Alternant musiques plus intimes et plus festives. Tout le monde chantait en coeur, c'était vibrant ! Quel grand artiste...

Et puis le public n'a pas manqué de chanter la chanson pro Lula et de scander "ministro, ministro !" Sacrée ambiance !

Et ce concert m'a transporté à Genève, me remémorant le show de Gilberto Gil au parc La Grange que j'ai pu écouter avant de partir. C'était différent mais tout aussi intense !

Et après le show, que fait-on ? La fête bien sûr ! D'autant plus que c'est ma dernière soirée ici... Paula et ses amis m'emmènent dans des lieux typiquement cariocas.

 Fête dans la rue, roda de samba. Les habitudes festives des cariocas.

Et voilà, je termine cet article par un grand merci à mon amie Paula qui m'a permis de vivre ce séjour à Rio de Janeiro avec beaucoup de joie, de fête, d'amitié, de coutumes cariocas... un séjour très enrichissant, empli de bonne humeur dans cette ville merveilleuse !

Obrigada Paula ! 

Et vive la Chapada Diamantina et la vallée do Capão qui sont des hauts lieux énergétiques de rencontres !

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Publié le 13 novembre 2022

Au départ je n'étais pas sûre de passer par São Paulo, ville qui a priori m'impressionnait beaucoup. Il faut dire que c'est une mégapole gigantesque, j'avais peur de m'y perdre et aussi de me sentir en insécurité. Mais beaucoup de brésiliens rencontrés en chemin m'ont rassurée de ce côté là et m'ont dit que São Paulo était une ville très organisée. Et simplement de faire un peu attention, adopter certaines attitudes propres à toutes grandes villes.

Je devais rencontrer une amie de Carlos là-bas qui finalement n'était plus disponible. Mais j'étais décidée, j'irai quand-même !


Après un court voyage en bus, (seulement 6 h 30 😄) j'accède à mon quartier en métro. Effectivement, São Paulo est bien organisée côté transport, c'est facile de se repérer et je retrouve là mes habitudes parisiennes.

Je loge à Liberdade, je savais que c'était le quartier japonais, mais je n'imaginais pas à ce point ! J'ai l'impression d'être dans un autre pays ! Tout est orientalisé, jusqu'aux feux de signalisation des piétons !

Dans tout le quartier il y a de nombreuses échoppes asiatiques. Mais aussi des lanchonetes avec des noms amusants comme Lanchonete Nagoia.

L'hostel Ipê, tenu par Katsu, brésilien d'origine japonaise, est très calme, avec de jolies plantations. Un havre de paix bienvenu dans cette ville bouillonnante.

Et oui, il y a du monde à São Paulo, beaucoup de monde !!! J'ai pris quelques bains de foule ici :


Au marché de Liberdade, avec tous ces stands de bibelots et nourritures asiatiques, les personnages de manga en figurines et en réel (des personnes déguisées), les calligraphies, les habits... il y a de tout ! Je trouve une petite place pour manger et je discute avec une brésilienne d'une soixantaine d'année qui me raconte l'histoire de sa famille immigrante d'Italie et d'Espagne. Je suis maintenant dans la partie du Brésil où les origines diverses des gens sont plus marquées, jusqu'à avoir des quartiers dédiés ! Et ils m'en parlent librement, ils en sont fiers.


Au parc ... un dimanche ensoleillé ! Il y a tellement de monde qu'il y a même une organisation de circulation sur les chemins piétons avec une voix réservée pour les coureurs !

À l'avenue Paulista le dimanche, artère principale de São Paulo, ouverte aux piétons. Il y a des stands d'artisanat, de nourriture, des musiciens... des défilés de promotions électorales... des badauds qui marchent, admirant les immenses gratte-ciels de part et d'autre de l'avenue. Malheureusement la magie termine vers 16 heures lorsque les sonnantes voitures de police rouvrent la rue à la circulation. Les derniers vendeurs se précipitent pour dégager leurs affaires sur le trottoir. La rue n'est plus la même maintenant !

Marchant dans les rues de São Paulo, j'ai rencontré peu de nature ici et, que les paulistes me pardonnent, je ne trouve pas la ville très belle esthétiquement...

Après, je ne suis restée que 4 jours ici, ce n'est qu'un aperçu et à travers mon regard subjectif !

Par contre, je me plais à croire que les gens s'évadent de la dureté de cette vie en ville par l'art ! Il y a de nombreux musées, de nombreuses salles de concerts, de nombreuses fresques... j'ai beaucoup aimé la vie culturelle ici. (En ayant qu'un aperçu également !)

Petites maisons et forêts de gratte-ciels 
Évolution d'une fresque gigantesque en 4 jours ! 

J'ai passé un bon moment à arpenter les rues du quartier de Vila Madalena, quartier couvert de fresques, plus arboré, avec des maisons basses. Plus alternatif aussi.

J'ai retrouvé mes habitudes de concerts en allant d'une part au théâtre municipal, d'autre part à la salle São Paulo. (Sur les recommandations de mon ancien professeur de basse continue à la Haute École de Musique, originaire de São Paulo)

Le teatro municipal, situé au centre, se trouve non loin de mon logement et j'y vais à pied. Le contraste est grand entre les samba de rues, les ventes de boissons et nourritures ambulants, la foule grouillante hétéroclite dans les rues piétonnes un peu sales et l'ambiance feutrée chic du Teatro Municipal ! Moi je me fonds dans les deux ambiances ! 😀

Le teatro municipal est très beau, même si je préfère celui de Rio. Le foyer avec le piano me rappelle le grand théâtre de Genève ! Et l'architecture extérieure l'opéra Garnier !

L'orchestre municipal joue ce soir là Daphnis et Chloé de Ravel, une de mes oeuvres préférée ! Très bien interprétée, j'en suis émue au larmes... 😊

Un autre soir je me rends à la salle São Paulo, magnifique restauration et adaptation d'une ancienne gare. L'acoustique est merveilleuse ! Et l'architecture incroyable avec ces espaces immenses. Par contre, je peux aussi constater le contraste avec les rues du quartier, nous sommes obligés de faire un détour avec le taxi car une des rues est envahie par les consommateurs de crack venus acheter leur marchandise...


Le concert est très beau, une camerata de jeunes talentueux, qui jouent un concert caritatif pour les enfants atteints de cancer. L'énergie et l'émotion sont grandes ! Je suis particulièrement intéressée et inspirée par la fin du concert, où le compositeur brésilien, Ricardo Herz, violoniste, vient jouer ses oeuvres avec la camerata. Même si ce n'est techniquement pas parfait, il insuffle un vent de joie et de danse qui est génial !

Parmi les nombreux musées, j'ai pu visiter le MASP (musée d'art de São Paulo). J'ai adoré ! La disposition originale des oeuvres était fantastique, comme une forêt de tableaux... Le fait d'avoir la description derrière était amusant, je pouvais deviner les peintres, ou bien lire le titre et imaginer le tableau... que de peintures magnifiques par des grands artistes du monde entier dans un espace aéré !

L'exposition temporaire est intitulée Historias Brasileiras. C'était passionnant et touchant. De nombreuses approches de la culture brésilienne, sous différentes thématiques, portées par différents types d'oeuvres d'art.

Un musée engagé, qui s'est restructuré en donnant plus de place aux minorités. Très intéressant ! Et de plus, le restaurant du musée "a baianeira", mélangeant les saveurs des deux états, est délicieux !

Bon après, l'architecture moderne du musée, on aime ou on n'aime pas... moi j'ai trouvé un peu curieux ce bâtiment un peu vétuste d'extérieur, qui dénote avec les gratte-ciels autour. Je me demandais ce que c'était. Quand j'ai su que c'était un musée important, je me demandais comment il était disposé à l'intérieur, car il paraissait petit ! Ce fut une très belle surprise !

De plus en sortant, je profite d'un jardin en face, petit mais à la nature exubérante.

À São Paulo, j'ai eu aussi l'occasion de revoir quelques connaissances rencontrées en chemin.

Nathalia m'avait proposé de venir jouer sur le piano familial, malheureusement nous n'avons pas réussi à fixer le rendez-vous pour ça, mais elle m'a invité à une fête dans un lieu complètement improbable dans le quartier de Tautapé ! J'arrive au lieu de travail de Nathalia, un institut où tout est réuni pour la beauté des femmes. Coiffure, manucure, vêtements, chaussures, esthétique, cabinet dentaire, même un bureau pour rencontrer un chirurgien esthétique... et dans l'arrière-cour un lieu de fête avec une scène, un bar... tout a été pensé, consu, et géré par cette incroyable self-made woman ! Ce n'est pas vraiment mon univers mais je suis admirative de son travail. Et les personnes qui m'accueillent et me font la visite des lieux sont adorables !

Je me sens juste un peu pouilleuse avec mes habits simples de voyage, pas de maquillage, les cheveux ébouriffés parmi ces canons de beauté. Nathalia me fait la surprise de m'offrir un brushing ! 😄 Ça fait du bien de recevoir les soins du coiffeur ! Me voilà avec des cheveux tous beaux pour la fête !

Je me suis bien amusée à écouter les différents groupes de musique, discuter avec les gens, même si dans une ambiance plus bruyante c'est plus difficile de comprendre. Je suis un peu la mascotte, venant de France, ne représentant pas vraiment le luxe à la française, mais tout de même apportant une touche d'exotisme à la soirée ! Et moi, je suis toujours contente de me retrouver au milieu des brésiliens !

Avec Nathalia 

Un autre soir je rejoins Ariella à une noite de forró à Canto da Ema. C'est le forró qui nous réunit puisque j'avais rencontré Ariella à Itacaré lors d'une soirée de ce type. J'ai adoré ce lieu et surtout l'excellent groupe ao vivo, nommé Mestrinho, qui joue magnifiquement ! Une fusion entre forró et jazz très intéressante ! Et j'ai pas mal dansé ! J'arrive à faire illusion avec mes bases de salsa cubaine... mais parfois je suis aussi un peu perdue dans les pas. Mais on s'amuse, et c'est bien le principal !

Avec Ariella 

En conclusion, je ne regrette pas mon passage à São Paulo !

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Publié le 25 novembre 2022

C'est une blague qu'on fait ici à Botucatu, mot issu de la langue indigène signifiant Cidade dos boes ventos, ville des bons vents. C'est vrai que la petite ville, située sur un plateau à 860 mètres d'altitude reçoit quasi constament une bise rafraichissante. Tellement rafraichissante que certaines journées, les températures rappelaient l'automne genevois plutôt que le printemps brésilien. Mais visiblement, ce froid venu à cette période est anormal. Il a même neigé dans l'état de Santa Catarina en novembre, pour la première fois depuis les relevés météorologiques !

Extrait de la Folha do São Paulo 

Pourquoi venir à Botucatu, "petite" ville peu touristique de l'état de São Paulo ? Pour rencontrer mon amie Telma, pianiste, professeur de piano, que je connaissais de Genève. Nous avons eu le même professeur de piano à la HEM et nous nous sommes souvent rencontrées lorsqu'elle habitait là-bas.

Ensemble, nous avons décidé que je donnerai deux après-midi de master classe à ses élèves et d'autres apprentis pianistes de la ville. L'organisation a été remarquable, avec publicité, direct sur YouTube, pauses collations, diplômes pour les élèves, les auditeurs et les professeurs, concert final...

J'ai même reçu l'aide d'une amie voisine qui m'a prêté de beaux vêtements pour l'occasion ! Les élèves sont adorables, de différents niveaux, toujours parlant d'eux avec aisance, bien préparés. J'ai beaucoup de plaisir à donner les cours, c'est un très bel échange ! Exigence et bienveillance dans la convivialité ! Et Telma est là pour traduire !

Extraits de la master classe 

Si vous souhaitez la visionner voici les liens YouTube : https://youtu.be/2FSuMxZi3Qk

https://youtu.be/NT28l5X9zBA


4 mains des professeures pour clôturer les festivités  

Marta, la maman de Telma nous fait la surprise de sortir son accordéon à la fin de l'événement et nous nous amusons à danser après ce bel événement, pour fêter son succès et se relâcher !

J'ai été merveilleusement accueillie dans la spacieuse maison des parents de Telma : Francisco et Marta. Nous avons de très beaux échanges ainsi qu'avec Jo qui aide pour préparer les repas. J'ai été aux petits soins de tous !

Accueillir une touriste à Botucatu, c'est l'occasion de lui présenter la ville et les alentours ! Francisco et Marta m'emmènent voir les points touristiques de la ville, ainsi que les campus universitaires, importants dans cette ville. Ils sont fiers de me montrer leur lieu de vie et de me raconter leurs histoires en lien aux endroits visités.

 À l'extrémité de la ville, la serra 

Lorsque Telma et Monica ne travaillent pas, ce sont elles qui prennent le relais pour des moments de détente et de découverte.

 Cachoeira de la Canela 

À la cascade de la Canela, je retrouve une nature authentique, dans la mata Atlantica. De somptueux papillons de toutes sortes volent autour de l'eau, c'est magnifique ! Avec Telma on joue les aventurières pour arriver au bas de la cascade, avec un chemin bien raide nécessitant de se mettre en rappel et de s'accrocher aux racines.


Il y a un jour férié lors de mon passage à Botucatu, il fait froid et venteux, mais nous sortons tout de même à un très beau point de vue sur la Serra. L'avantage de la météo peu clémente est que nous avons pu faire des photos seules dans un endroit qui est normalement très fréquenté !

Pedra do Índio  

Lors de mes journées et quand Telma n’enseigne pas j'ai aussi beaucoup de plaisir à jouer son piano, un piano de marque brésilienne que j'aime beaucoup !

Je joue des musiques de répertoire classique, mais aussi du Tom Jobim, je m'amuse à retrouver les chansons que je connais désormais ! Et parfois Telma m’accompagne à la voix.

 Ma préférée !

J'ai aussi l'occasion d'écouter quelques leçons que donne Telma, enseignant avec la méthode Suzuki. C'est très intéressant et j'apprends de nouvelles choses qui me seront certainement utiles à mon retour.


Enfin, lorsque je suis à Botucatu, c'est la fin du suspense des élections, que j'ai pleinement vécu pendant tout ce séjour au Brésil ! J'accompagne Telma et ses parents au lieu des élections, j'observe depuis le couloir les bureaux de vote, les gens, les fameuses urnes électroniques...

Je ne peux pas voter mais je porte tout de même ma petite touche électorale jusqu'au bout !

Je vais me promener ensuite dans les rues du centre-ville découvrant les vieux bâtiments de l'époque coloniale.

Enfin le soir, vers 20 heures, plein d'impatience, nous allons avec les parents de Telma voir les résultats sur la télévision. Ouf Lula est passé ! Que alivio !

Monica et Telma nous rejoignent en chantant la fameuse chanson !

Nous allons ensemble fêter la victoire dans un bar du quartier étudiant de Botucatu. Pas si facile de trouver un lieu dans cette terre essentiellement Bolsonariste...

Nous chantons, nous buvons (avec modération 😉), nous fêtons, nous partageons la joie ! Les voitures passent devant le bar et les étudiants collent les autocollants Lula sur les pare-brises ! Les personnes des voitures répondent joyeusement ou parfois, les vitres sont fermées et les mines des personnes à l'intérieur aussi... ah, un Bolsonariste !

Quelques jours plus tard, lorsque je dois prendre mon bus pour Curitiba, je trouve in extrémiste une place, le bus est plein, en raison des évènements post élections, les manifestants qui ont bloqué les routes, les bus ont été annulés et les gens ont reporté leur voyage. Heureusement, j'étais bien au chaud dans ma famille de Botucatu pendant ces perturbations.

Les adieux, non ! Les au revoir ont été très émotifs, tellement ce partage a été intense, bienveillant, nourrissant !

Encore un grand merci à ma famille de Botucatu ! 💗





P.S : j'ai pris beaucoup de retard avec ce blog et je n'ai en ce moment plus beaucoup l'énergie de m'en occuper. Peut-être que j'aurai le courage de terminer le Brésil ? Il reste 2 étapes... je suis maintenant au Paraguay ! Je vous invite à me suivre sur Instagram @pianoyaute. Je posterai des photos régulièrement.


Grosses bises !