Retour à Venise puis Bologne, 2 villes d'Italie du Nord pleines de charme et très différentes l'une de l'autre
Du 15 au 20 avril 2019
6 jours
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Notre petite escapade italienne nous amène d'abord à Venise, pour 3 nuits, et se poursuit à Bologne (2 nuits).

Nous avions passé il y a 20 ans quelques jours à Bologne, d'où nous avions rejoint Venise en train pour une journée. Une journée à Venise n'est pas suffisant, nous avions envie d'y rester plus de temps, et en particulier de dormir sur place. Quant à Bologne, c'est avec plaisir que nous y retournons.

Nous avons fait le trajet en voiture (entre 9 et 10h) et avons laissé la voiture à Venise Mestre, dans le parking Saba Stazione juste en face de la gare (environ 50 euros du lundi 19h au jeudi 13h).

Le trajet de Mestre à la gare de Santa Lucia prend une dizaine de minutes. Sauf que nous avons pris le train dans le mauvais sens (faut le faire !) : descendus à Padoue nous le reprenons dans la bonne direction, cette fois pas d'erreur possible. ok, voilà la lagune.

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La découverte de Venise à la sortie de la gare nous avait marqués lors de notre première visite : l'absence de voitures, le bond dans le passé, l'architecture. Cela fait toujours le même effet, accentué par l'heure tardive (près de 21h), le calme et la nuit.

Nous prenons le vaporetto pour nous rendre à notre appartement dans le quartier de Cannareggio, au quai Fondamente Novo où nous attend notre hôte, informée de notre retard.

7€50 le trajet en vaporetto... on prendra un pass 48h à 30€ pour les jours suivants, pas donné !

Le charme continue d'opérer. A bord du petit vaporetto presque vide qui glisse dans la nuit sur les canaux déserts et peu éclairés, longeant les façades décrépites, on se dit qu'il faut voir Venise, et on se demande ce qu'il en restera dans 50 ou 100 ans.

A notre arrivée nous sommes accueillis par une amie du propriétaire, qui nous conduit en 5mn à notre appartement dans le labyrinthe des ruelles étroites et sombres. Le quartier est calme et peu touristique, l'appartement est parfait, avec un petit jardin.

Cannaregio, Fondamente Nove 

Nous passons la journée à arpenter la ville, d'un quartier à l'autre, ici des ponts et ruelles déserts et secrets, et là d'autres ponts et ruelles où il faut au contraire jouer des coudes parmi la foule de touristes.

Notre parcours nous mène d'abord tranquillement vers la belle église Santa Maria dei Miracoli, puis jusqu'au pont du Rialto et son point de vue sur le grand canal. On peut rester longtemps à observer le trafic incessant des gondoles, taxis, bateaux de livraison, vaporetto, et autres embarcations de transport en tout genre.

La vue du Rialto - Livraisons et gondoles 

On goûte au plaisir de se perdre, de laisser tomber google maps, et d'arriver par hasard à la Scala Contarini del Bovolo, au théâtre de la Fenice, au campo sant'Angelo et sa tour penchée.

Scala Contarini del Bovolo, campo sant'Angelo

Après quelques détours nous voilà sur l'incontournable place San Marco : la basilique, le campanile et le palais des Doges forment un ensemble magnifique. Les files d'attente sont longues pour chacun des monuments, et on n'a pas vraiment envie de rester 2h ici.

On repart, on fuit la foule, on traverse le pont dell Accademia pour atteindre le quartier Dorsodouro.

Nous passons devant le chantier naval de gondoles Squero de San Trovaso, puis trouvons de quoi nous restaurer : des sandwiches pour un pique-nique devant l'église San Barnaba, à regarder accoster les gondoles se délestant de leurs passagers ravis.

Nous traversons le campo santa Margherita, belle place animée, avant de rejoindre le quartier San Polo.

Squero de San Trovaso - Gondole à San Barnaba - Primeur sur le quai 

Prochain arrêt campo San Stin, place tranquille où une terrasse nous attend pour une pause rafraîchissements/café (longo ici, mais court à l'échelle du café français). On prend notre temps.

Nous prenons la direction du palais Ca d'Oro, en repassant par le Rialto et la strada Nova bondée (Mac Do et souvenirs), et décidons d'y visiter la Galleria Giorgio Franchetti. Nous pensions découvrir l'intérieur du palais, mais on n'en voit finalement pas grand chose, à part la cour pavée et le balcon avec vue sur le grand canal. Des œuvres de la Renaissance sont exposées, mais nous ne sommes pas très réceptifs.

Nous repartons ensuite pour San Marco avec le mince espoir d'y trouver moins de monde pour monter au campanile. Nous trouvons un itinéraire qui nous permet d'échapper aux bouchons dans les ruelles, en passant sur le campo Santi Giovanni e Paolo et débouchant derrière la basilique, qui est malheureusement déjà fermée vers 17h.

Toujours autant de monde évidemment. On reste un petit moment assis à profiter de la place et à observer les visiteurs du monde entier.

Nous rentrons dans notre quartier en reprenant le même itinéraire. La place Santi Giovanni e Paolo, dans le quartier du Castello, a décidément beaucoup de charme : elle est annexée par des enfants jouant au foot, rentrant de l'école, entourés par la basilique, la Scuola Grande di San Marco décorée de marbre, et la statue équestre.

On trouve en chemin un petit café sur une petite place : arrêt aperitivo avec spritz et cicchetti (tapas venitiens).

Les îles sont une destination prisée des visiteurs de Venise. Le quai Fondamente Nove (juste à côté de notre appartement) est bondé ce matin vers 10h, surtout au départ du vaporetto n°12 desservant Murano ET Burano. Nous choisissons donc de prendre la ligne 4 qui ne va qu'à Murano.

Quand nous arrivons il n'y a pas encore trop de monde. Nous cherchons au hasard dans les petites rues un atelier de verrerie qu'il serait possible de visiter, et nous rabattons vers celui, à gauche du quai Colonna, où une petite file de touristes attend déjà.

Ça sent le piège à touristes, et on se fait effectivement 'pigeonner' en toute conscience pour 3€ : une démonstration sans intérêt suivi d'un passage par la boutique.

On se promène ensuite dans Murano, où l'on découvre la belle église Santi Maria e Donato et ses mosaïques, et de bonnes glaces à la gelateria Murano (calle dal mistro). Mais l'omniprésence des boutiques de verre, vendant toutes les mêmes objets kitsch et chers, enlève une bonne partie de charme à l'île.


Direction Burano, mais d'abord il faut faire la queue pour prendre le vaporetto, parmi les touristes de tout horizon. Une petite dame tenant un kiosque à boissons à côté surveille la file, interpellant les resquilleurs qui se permettraient de doubler.

Le temps de trajet jusqu'à Burano est plus long, environ 45mn. Dès l'arrivée nous sommes surpris par le festival de couleurs.

On se dirige vers les rues parallèles, moins fréquentées que l'artère principale. On apprécie la balade le long de ces adorables canaux bordés de maisons de toutes les couleurs.

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L'île San Michele, vue de Fondamente Nove 

Après le trajet de retour, nous laissons nos enfants à l'appartement pour une pause wifi tranquille, et partons à la découverte du quartier.

Une toute autre ambiance dans ce quartier de Cannaregio : l'autre facette de Venise, celle de ses habitants.

Nous empruntons le quai Misericordia puis le quai dei Ormesini jusqu'au quartier juif et le campo du Ghetto Nuovo. Une promenade très agréable, dans la belle lumière de fin d'après-midi.

Sur les longs quais l'ambiance est détendue, il est l'heure de l'apéritif pour les vénitiens du quartier.

Les rues et canaux sont calmes. Des habitants avec leur caddie à roulettes récupèrent leur commande de légumes, livrée en barque.

La vie quotidienne suit son cours, loin de l'effervescence touristique à quelques rues de là.

Avant de quitter Venise, nous profitons de nos pass Vaporetto pour voguer sur le grand canal, où l'activité bat son plein à cette heure de la matinée.

Les beaux palais, en plus ou moins bon état, témoignent des fastes passés.

Arrivée à hauteur de San Marco, on reprend le vaporetto dans l'autre sens. On ne s'en lasse pas.

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Direction la gare, le train, la voiture, les routes, le retour au monde moderne.

En à peine 2 heures de route nous voici à Bologne, grande ville bruyante, étudiante et dynamique, surnommée la Dotta (la savante, pour son université), la Grassa (pour sa gastronomie!), la Rossa (pour la couleur de ses toits et façades). Nous allons (re)découvrir avec plaisir ces 3 volets.

La ville a également la particularité d'offrir au passant des kilomètres d'arcades permettant de s'abriter de la pluie ou du soleil.

Nous logeons dans un super b&b, The Local House, à 15mn à pied du centre, dans la maison familiale de Gabriele, qui nous donne plein de conseils sur sa ville

Nous visitons le centre ville historique, avec la piazza Maggiore animée, les rues médiévales, les grandes artères pour le shopping, etc.

Piazza Maggiore 
Piazza Santo Stefano 


Deux tours sont l'emblème de la ville. Il est possible de monter au sommet de la plus haute des deux. Près de 500 marches à gravir, mieux vaut ne pas être claustrophobe ni sujet au vertige... Du sommet, on a une belle vue sur la ville, et on distingue d'autres tours plus modestes elles aussi encore debout.

Vue sur les toits rouges de Bologne 
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On prend la via Zamboni, la rue emblématique de l'Université historique de Bologne, la plus ancienne d'Europe. De beaux palais abritent les départements universitaires. Il y a pire comme environnement de travail.

Ce prestigieux passé historique ne fait pas de Bologne une ville musée propre et pimpante, au contraire.

L'atmosphère ici est belle et bien étudiante : cyclistes qui déboulent dans les rues, bars aux terrasses pleines, tracts et affiches aux revendications 'rossa' (qui est aussi la couleur politique de la ville), ...

On visite le palazzo Poggi, le siège de l'université, qui abrite un musée des sciences naturelles. Une visite étonnante : une collection désuète et hétéroclite de fossiles, plaques botaniques, instruments d'optique, maquettes de bateaux, cartes géographiques anciennes, etc., le tout dans des pièces aux beaux plafonds décorés.


Les salles dédiées à l'anatomie sont surprenantes et presque macabres : de nombreux moulages en cire, utilisés au 18e siècle pour l'enseignement, sont exposés et représentent fidèlement des organes, fœtus, et écorchés.

A Bologne tout fait envie, des étals des charcutiers aux glaciers, des menus de trattoria aux crostinis de l'apéritif...

Dès notre arrivée nous nous lançons dans la découverte des glaciers de la ville, sur la base de la sélection proposée par notre hôte Gabriele et des infos trouvées sur internet. L'un d'eux est un peu excentré et demande un peu de marche à pied, mais il dépassera nos attentes : la Sorbetteria Castiglione, que nous élisons en toute objectivité meilleur glacier du monde.

Nous testons également l'aperitivo, non loin de la piazza di Santo Stefano. Les habitants discutent, un verre de vin à la main. On commande des crostinis, des tranches de pain garnies de délicieuse charcuterie.

Les petites rues derrière la Piazza Maggiore (il Quadrilatero) regorgent d'épiceries aux vitrines appétissantes. Nous ferons nos courses un peu plus loin via Oberdan, chez Bruno e Franco, recommandé par Gabriele. On fait le plein de jambon et parmesan à ramener pour la famille. Délicieux ! Une fois rentrés, ça partira beaucoup trop vite...

On prend également de bons biscuits à la Pasticceria Pistone.

On teste le 'fast-food' à l'italienne : de bonnes pâtes dans le tout petit restaurant 'Ragù', à emporter ou consommer sur place.

On apprécie notre dîner à la trattoria Collegio di Spagna, non loin de notre logement. Pâtes, lapin comme chez mamie, courgettes farcies. Nous ne prenons pas de dessert et rejoignons vite la Sorbetteria Castiglione avant qu'elle ne ferme, pour la dernière et parfaite dégustation de gelati de notre séjour italien.