270 kilomètres en 27 heures : une parenthèse drôlatique au Sénégal
Février 2018
2 jours
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Nous sommes ma sœur et moi au Sénégal depuis 2 semaines et une envie nous prend : nous rendre en Casamance par la Gambie.

Renseignement pris, aucun bateau ne part avant 1 semaine.

aucune envie de nous attarder à Dakar à attendre le prochain bateau pour Ziguenchor.

Nous irons donc au Sine Saloum, puis gagnerons la Casamance par Farafina, en traversant le fleuve Gambie et le pays du même nom

du Sine Saloum, nous nous rendons à Kaoloack, pour partir sur la transgambienne.

De Kaolack à Ziguenchor : 260 km, que nous allons parcourir en 27 heures ... moins de 10 km/heure de tape-culs, d'arrêts, d'attentes, de panne et autres aléas que je vous relate à partir ici.

une petite épopée drôlatique... une fois qu'elle est terminée :

EN VOICI LA RELECTURE 😀

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.Au depart, c' est tout simple :

. taxi brousse sénégalais jusque la frontière gambienne

. passage en Gambie

. taxi gambien jusqu'au fleuve

.passage du bac

. re-taxi gambien jusque la frontière sénégalaise et entrée en Casamance

. re- taxibrousse jusque Ziguenchor

Ca, c'était l'idée (tirés des aléas des passages de la frontière Mauritanie-Sénégal à Rosso)

on doit toujours suivre ses idées initiales si elles apparaissent futées. Elles l'étaient !

mais mais mais

c'était trop simple 😀


donc : mais mais mais

à la gare routière de Kaolack, on nous propose un départ presque immédiat d'un minibus pour Ziguenchor.


alléchées, nous acceptons

on aurait jamais du ! ha la la 😉

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au départ , on est juste quelques uns dans le minibus. on s'installe. Cela parait "confortable" (confortable = avoir de la place pour ses deux fesses, ses deux épaules, et ses deux jambes 😀

las !

le minibus sera rempli jusqu'au plafond (et au dessus, sur le toit) de passagers, à s'en étouffer, de marchandises partout, à en être écrasées : entre les sièges, sous les sièges, sur les pieds ...

gardons le moral : CCA (C'est Ça l'Afrique)

cahin-caha nous partons.

les passagers sont gais, ça facilite.

les paysages sont magnifiques mais on a du mal à les apercevoir, par dessus les têtes, les bras, au travers des vitres crasseuses.

car tout de même, c'est de la chance d'être là ! 😀

en cours de route : les arrêts sont fréquents et longuets : des passagers qui quittent le navire, d'autres qui arrivent, des marchandises qu'on livre, d'autres qu'on charge.

patience !

nous sommes parties à 9 heures du matin, nous arrivons à la frontière à 15 heures

à 16 heures nous avons nos visas Gambiens

ambiance du poste frontière

délabré, ce poste frontière, mais les douaniers sont aimables

ils sont aimables, les douaniers, mais nous feront payer, sans barguigner, et sans traces, un "petit quelque chose" non prévu par le règlement. Nous le savons, avons prévu, en un rien de temps nos billets surgissent de la main, ça les fait beaucoup rire. Il savent , les petits voyous ! 😉

5000 Fcfa à l'entrée, 2000 Fcfa à la sortie

Du coup, dans la gaité générale, on est demandées en mariage. Yeah !

rigolos les gars !

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pleines de gaité, mais déja un chouïa fatiguées, on arrive au fleuve. Arrêt technique : le chauffeur va acheter pour tous les passagers le droit de passage et nous distribue les tickets du bac.

16 h : tout le monde descend

recherche désespérée des toilettes ! grâce à un bien aimable militaire, nous les trouvons ! soulagement !

une petite faim ? alors là pas de soucis : pain, œufs durs, sardines en boite, fruits, eau, boissons sucrées en veux-tu en-voila.

bonbons ?

chaussures ?

tissus ?

gamelles ?

on trouve de tout de tout, les baraques des marchands s'alignent des centaines de mètres.

marchands de tout et de tout à la frontière 

et c'est l'attente, interminable.

il fait très très chaud

les véhicules attendent sur deux files : celle des camions, celle des véhicules de personnes : voitures particulières, taxi collectifs, bus et minibus... la file des "voitures-passagers" est prioritaire.

deux bacs sont en circuits (le 3° est en panne) : un grand et un petit.

Nous aurions pu, sans notre minibus, prendre le premier bac arrivé : mais nous sommes comme prises en otage de notre choix du matin. Fidélité à notre minibus 😉

Donc, nous attendons pour monter . 😦

bac après bac, les heures défilent

un troupeau d'ânes embarque à son tour dans le petit bac, les bergers ont eu bien du mal pour, à coups de bâtons, embarquer les bourricots rétifs. Tout le monde bénéficie du spectacle.

les bergers ne veulent pas être photographiés avec leurs animaux, bien bien , mais nous bavardons aimablement.

Autre distraction : la nuit tombant, des singes (singes patas) venant de la forêt proche, vont venir, passant par dessus les grillages, voler aux animaux restants leurs morceaux de pain. amusement général.

finalement, à 20 heures, nous grimpons dans le dernier bateau de la soirée. Il fait nuit. le trafic va s'interrompre.

sur le bac

.nous quittons enfin la rive

10 minutes plus tard, nous accostons. Le temps de retrouver notre minibus, nous repartons vers la frontière et les formalités de sortie de Gambie (re-bakchich et, décidément c'est une manie, re-demande en mariage 😀) et d'entrée au Sénégal.

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le minibus fonce dans la nuit. Nous avons deja laissé en route un bon nombre de passagers et de fret, le confort est meilleur.

nous avons pour diner quelques gâteaux secs et des mandarines.

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soudain, arrêt !

l'armée sénégalaise arrête le minibus. pour la nuit.

au motif de l’insécurité éventuelle sur les routes venant de Gambie, celles ci sont bloquées la nuit.

nous commençons à être bien fatiguées, mais bon, faut il faut bien assurer.

nous cherchons à diner quelque part, mais à part un hôtel qui aimerait bien nous accueillir, à des tarifs de milliardaire, rien de rien.

tant pis, le diner, ce soir, sera donc notre dernière mandarine et nos petits gâteaux, que nous partagerons avec nos camarades d'infortune, qui n'ont rien eux non plus.

nuit a essayer de dormir sur une banquette de 30 cm de largeur ... heureusement il ne fait pas froid (j'ai perdu mon Kway au Maroc et mon pull à Dakar, je suis en tee-shirt)

6 heures, ça commence à bouger dans le bourg, nous trouvons un vendeur de "café touba", pas bien bon, puis un autre de nescafé et de bien bourratifs gâteaux : un pur délice, à cet instant. On apprécie !

départ !

nescafé

le "café touba"

"les grains du café Touba sont choisis parmi les meilleurs cafés du monde (Robusta, Arabica). Afin de lui donner son goût unique, un ingrédient, le poivre de Guinée y est ajouté. Celui-ci permet de relever les arômes. Le poivre de Guinée ou piment noir (diar en wolof) est une épice tirée du fruit séché du « Xylopia aethiopica », un arbre originaire des pays du Golfe de Guinée". in http://www.seneplus.com/article/la-petite-histoire-du-caf%C3%A9-touba

café touba 
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nous voila reparties. Le Minibus aux trois quarts vides nous assure un bon confort.

on voit les villages se réveiller, la vie redémarrer sur notre route. Lever de soleil sur l'Afrique !

on déchante assez vite : adieu confort : le minibus s'arrête pour prendre de nouveaux passagers. C'est de nouveau le chant des sardines dans la boite; esquichées 😉.

et puis et puis ... souci de moteur

le minibus se traine jusqu'à la ville de Bounkiling.

arrêt à la gare routière, tout le monde descend, passagers, fret, bagages.

négociation entre chauffeurs pour repartir avec un nouveau minibus

chargement de tout le monde + bagages + fret

attente interminable pour que le minibus nouveau parte "à plein" : ça sent la désespérance ! 😦


et on redémarre

cette fois ce sera la bonne

nous arriverons à Ziguenchor à midi !

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as même 

O. U. F.

27 heures pour 270 km

10 km/heure

un record je pense ! 😀

mais ... c'est ça l'Afrique : nous avons voulu voyager avec "les gens", la population sénégalaise, comme nous l'avons fait ailleurs en Afrique de l'Ouest.

nous avons admiré la patience infinie des passagers des bus, minibus, taxis-brousse.

Les chauffeurs prennent davantage de soin des marchandises que des humains. On est entassés au delà de l'imaginable. (mais il y a pire : Madagascar 12 gus dans .... une 4L)

En Europe, ce serait la révolution ! Ce n'est pas même concevable.

ici, les gens restent souriants, gentils, ils gardent leur flegme devant les aléas de la route, prennent leur mal en patience. Chapeau ! 😀

ils s'entraident tout le temps.

Pour monter ou descendre, il y a toujours une main secourable.

Un enfant pleure ? toutes les femmes se mettent en 4 pour aider la maman.

Il faut décharger ? : les hommes vont aider le chauffeur.

Une belle leçon que nous ont donné les sénégalais durant ces 27 heures.

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pour le voyage retour, nous avons fait plus simple : éviter l'attente avec le véhicule


donc :


  • un taxi(brousse)jusque la frontière
  • un taxi de la frontière au bac
  • passer "le bac à pied"
  • un taxi du bac à la frontière
  • un taxi(brousse) ensuite jusque destination


un peu laborieux mais simple en fait, et beaucoup plus rapide