⚓ AZUR ⚓ est un voilier ⛵ monocoque du groupe Jeanneau modèle sunfizz de l'année 1981. Nouveaux heureux propriétaires, nous allons continuer sur cette voie car le futur promet de belles aventures.
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Convoyage de la Catalogne à la Provence

Du 28 avril au 8 mai 2018
11 jours
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Fraîchement débarqués à Vilanova par le bus de nuit, nous retrouvons Azur ! Tout va pour le mieux depuis notre dernière venue ! Nous passons rapidement à la capitainerie pour régler les formalités de départ et allons faire quelques courses pour l’avitaillement. Après avoir pris les derniers bulletins météo, nous décidons d’avancer notre départ initialement prévu au lendemain et profitons d’une fenêtre météo favorable. C’est donc non sans émotions que nous larguons les amarres à 13 heures pétantes avec comme objectif : Barcelone (soit environ 30 milles nautiques de navigation).

Nous partons donc sans encombres sur une mer peu agitée, pour l’instant au moteur surtout pour se rassurer. Nous longeons la côte, arrivée à hauteur de l’aéroport de Barcelone, spectacle peu commun du décollage rasant de l’A380 au dessus d’Azur.

Traversée prudente du chenal d’accès au port de commerce de Barcelone. Une mer légèrement formée et de nombreux cargos, ferry et navires de croisières font route vers l’entrée du port.

Les premières heures de navigation se font sentir, nous décidons de nous arrêter au dernier port de Barcelone : Port Forum. Nous sommes donc accueillis par le marineros à notre arrivée qui nous indiquent notre emplacement sur le quai passagers très facile d’accès. Accostage et amarrage réussis, formalités faites nous allons profiter d’une bonne douche et d’un bon repas salvateur.

Petit conseil lors de votre accostage, préféré une manœuvre en marche arrière si possible, car selon les emplacements donnés les bornes électriques sont difficiles d’accès si le dit câble d’alimentation 220V est trop court (ce fût notre cas, 1m de trop...nous le saurons pour la prochaine fois !)

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Réveil du bon pied aux aurores pour prendre une dernière fois la météo, verdict : grosse dépression nous décidons alors de prolonger notre escale de 24 heures. Le fort vent et la houle auront raison de notre deuxième journée de navigation. Après avoir finalisé les dernières formalités d’arrivée et pris un "cafe solo" sur la marina, nous décidons d’aller profiter du centre de Barcelone! Une bouche de métro située à 10 minutes à pieds du port Forum nous permet d’arriver une dizaine de stations plus tard directement sur las ramblas. Un vrai plaisir pour nous deux de revenir dans cette ville que nous avons connu chacun de notre côté quelques années auparavant lors de nos précédents voyages.

Nous déambulons en descendant les Ramblas, faisons le tour du port du centre ville et finissons par un dernier verre sur la plage de la Barceloneta.

Nous rentrons ensuite à la marina pour dîner au TOMAKA, qui est devenue notre cantine depuis deux jours et assistons à un coucher de soleil magnifique.

Coucher de soleil du haut de la passerelle de Port Forum, Barcelona 

Le TOMAKA sur la Marina du Port Forum est un lieu très agréable, bon marché et avec un service irréprochable. Nous vous le conseillons vivement pour un apéro tapas ou un repas 😀

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Nous quittons Port Forum au lever du jour, un dernier regard sur l’état de la mer du haut de l’impressionnante passerelle qui passe au dessus de la marina, all clear so let’s go ! L’objectif est de se rapprocher le plus possible de Rosas où nous attendent nos amis Anthony et Camille chez les parents d’Anthony.

Départ de Port Forum 

Nous partons sur une mer légèrement formée le long des impressionnantes et magnifiques falaises qui remontent le long de cette partie de la côte catalane. Nous dépassons Lloret del Mar à la mi-journée et c’est à partir de là que la météo va changer... Une houle impressionnante commence à se lever, de ¾ arrière à arrière et un vent Sud-Ouest fraichit. Notre capitaine connaît quelques frayeurs à la barre d’Azur qui lui trace sa route tranquillement avec par moment quelques petits surf. Bastien est inquiet, Albane un peu nauséeuse, la fatigue commune, nous nous serrons les coudes à ce moment là. Nous tentons une entrée dans le seul port sur notre route la plus proche, après contact VHF celui ci ne peut nous accueillir au vu de notre longueur et tirant d’eau, le moral en prend un coup mais nous devons néanmoins nous rendre à l’évidence, le prochain port est celui de San Feliu 8 milles plus loin. Toujours un vent Sud-Ouest bien établi à 35 noeuds et qui par moment monte en rafale jusqu’à 40 noeuds : nous nous armons donc de courage pour poursuivre une heure et demie durant jusqu’à l’entrée du port de San Feliu de Guixols ! La manoeuvre sous 35 noeuds de vent se fera sans encombres pour notre capitaine, toujours avec les mariners à quai prêt à aider : accostage, amarrage check, un pied à terre nous relâchons la pression !

Le port de Sant Feliu de Guixols 

Le moment des retrouvailles… Quel bonheur de retrouver Antho et Camille sur le quai, plus d’une heure de route pour venir nous retrouver depuis Rosas et une année (plus ou moins) sans s’être vus. De beaux sourires et des visages familiers après une telle journée riche en émotion que demander de plus... Nous dinons dans la sympathique petite ville de Sant Feliu avant de passer la soirée à bord de Azur : pour l’occasion mousseux et jeux variés, dans le carré d’Azur on retrouve l'ambiance des soirées à la lumière tamisée dans le bateau. Un vrai moment de joie pour nous tous !

The team ! 
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Après les émotions de la veille, nous repartons bon pied bon œil direction Roses ! Nous sortons sur une mer belle en compagnie de quelques pêcheurs, la journée s’annonce bien. Enfin, cela n’aura duré qu’une petite heure…

Départ de Sant Feliu de Guixols 

La mer commence à se former sérieusement en milieu de matinée, cette fois vent de Nord et houle de face : à ce moment on joue un peu des montagnes russes sur Azur, qui prendra ses premiers paquets de mer avec nous à bord. Albane passera la pire journée du convoyage avec un mal de mer qui ne la lâchera pas jusqu’à 30 minutes de l’arrivée laissant Bastien à la barre toute la journée seul face à la houle imposante qui se dresse devant nous.

Passage des Iles Mèdes : 2 salles, 2 ambiances! 

Spectacle somptueux lors du passage des îles Mèdes avec une pointe de soleil pour sublimer le décor. tant attendues malheureusement moins majestueuses par ce temps.

Après une navigation assez musclée et la longue traversée de la baie de Roses, nous atteignons l’entrée de la marina de Santa Margarida où nous sommes accueillis par Jacques et Marie (les parents d’Antho). Nous récupérons Jacques sur le premier ponton et il nous guide jusqu’à leur petit paradis : leur maison au fond des canaux de la marina avec une place royale pour Azur qui encore une fois nous a montré son potentiel sur cette journée !

Arrivée à Roses 

Nous dégustons notre premier repas typiquement espagnol avec d’excellents tapas et une paella du “futur”. Un vrai régal rempli de bonheur encore une fois partagé.

La paella del Cucharon 

Restaurant El Cucharon vous pourrez y déguster cette fameuse paella du "futur" : la vraie paella !Propose également un large choix de tapas variées et locales (sardines de la baie, calamar, patatas, couteaux, noix de Saint Jacques).

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Nous devons nous rendre à l’évidence concernant la météo annoncée pour les jours à venir, nous devons rester abrités jusqu’à la fin de la semaine. Fort coup de vent annoncé en cause Madame Tramontane, rendant le passage du cap Creus très compliqué.Nous profiterons alors de 4 jours chez Jacques et Marie. Quelle belle rencontre : c’est pour ces moments là que nous avons fait ce choix de vivre sur un voilier. Cette escale nous aura offert une nouvelle famille ! Nous passons 4 jours de bonheur, entre bricoles sur Azur, bricoles sur la belle terrasse qui nous accueille, échanges sur les aventures de Mango et celles à venir d’Azur, toujours autour d’excellents repas préparé avec soin par Marie et des moments ensemble qui resteront à jamais gravés dans nos mémoires.

Au cours de nos quelques jours à Rosas nous avons également pu goûter à la vie de marins en escale. : laverie, avitaillement à l’aide du diable pliable (nous vous recommandons fortement cet investissement qui préservera vos lombaires lors des escales, et transportable très facilement!), remplissage des bidons d’essence, le tout sous l’oeil amusé de nos hôtes…

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Un réveil piquant à 5h30 du matin pour un départ aux aurores ! Azur aura l’honneur d’être accompagné par Mango et son joyeux équipage. C’est donc sous bonne escorte que nous reprenons les petits canaux de Santa Margarida sous la pluie histoire de bien nous réveiller. Une fois dans la baie, au niveau du port de Rosas nous assisterons au départ des pêcheurs locaux tous bien alignés sur la “ligne de départ” en attente du top départ à 7h pétantes. La mer est belle malgré le temps maussade, le vent ne dépasse pas les 10 noeuds, conditions optimales pour le passage du Cap Creus. Nous longeons des falaises vertigineuses où les rapaces se nichent dans les cavités creusées par dame Nature. De nombreuses petites calanques tant aimées par notre ami Jacques jalonnent cette côte. Nous sommes seuls, le spectacle est majestueux. Il nous faut pas moins de 3 heures pour contourner ce cap, nous passerons la “frontière” à la mi-journée. Azur est de retour en France ! En marins disciplinés nous baisserons donc non sans émotions notre pavillon de courtoisie espagnol et faisons route vers le port de Gruissan.

Départ de Roses aux côtés de Mango, et passage du fameux Cap Creus

La navigation sous pilote automatique est très confortable pour l’équipage, qui profite d’un bon déjeuner chaud en mer. Nous croisons la route de nombreux bancs de thons en chasse, au grand dame d’Albane qui attend les dauphins, en vain… Spectacle magnifique qui se répètera très régulièrement jusqu’à notre arrivée sur Gruissan.

 Passage de la frontière sous le soleil!

En fin de journée, nous atteignons notre objectif et nous nous engageons dans le (long) canal qui nous mène au port de Gruissan ! Bon, on ne va pas se mentir, le retour en France est plutôt rude après le service 5 étoiles des ports espagnols : il faut d’abord s’amarrer au quai d'accueil afin de remplir les papiers en capitainerie puis repartir pour la place attribuée sans mariners pour aider... Nous étions mal habitués… Nous sommes tout de même très ravis de notre escale à Gruissan, ville chère à notre coeur. Bastien y a même habité plusieurs mois sur un petit voilier qui se trouve à quelques pannes de là… Belle émotion que de revenir avec son propre bateau.

Le port est très calme et nous permet de bien profiter de notre soirée dans le cockpit à déguster la fideua de Jacques accompagné d’une San Miguel pour l’apéro ! Le sevrage avec la Catalogne n’est pas encore effectif...

Soirée au port de Gruissan 
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Pour la première fois depuis le début de notre voyage nous partons sous le soleil et en t-shirt ! Nous quittons Gruissan en début de journée après avoir fait le carburant, objectif Port Camargue.La matinée se passe sans encombres, nous croisons de nombreux bancs de thons et assistons aux plongées vertigineuses des mouettes rieuses. Chacun son tour profite d’une petite sieste et nous profitons du soleil…

Sortie du port de Gruissan par le chenal 

En milieu de parcours nous prenons la météo pour notre arrivée à Port Camargue : annonce d’un fort épisode pluvieux (15 mm de pluie) accompagné d’orage entre 18h et 19h, soit notre ETA au Grau du Roi…

Et comme prévu à quelques milles de Port Camargues nous apercevons les grosses masses de nuage menaçant droit devant nous, droit sur notre route… Eclairs, orages, pluie battante le trio gagnant jusqu’à notre arrivée à l’entrée du chenal de Port Camargue.

Arrivée sous l'orage à Port Camargue 

Nous arriverons donc en début de soirée à Port Camargue, où nous sommes très bien accueillis. Les agents de nuit de la capitainerie nous indiquent notre place sur le quai passagers.

Le vent fort et le courant dans le port rendront la manœuvre difficile entre les fameux piquets balisant les places. Avec la fatigue accumulée, le stress les esprits s’échaufferont gentiment et nous accosterons finalement sans casse à la deuxième tentatives. Douche du soir puis un bon dîner dans le carré et un film avant d’aller se coucher.

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Dernière journée de navigation, l’heure a sonné. Nous larguons les amarres après un bon petit déjeuner. avec de bonnes viennoiseries car une boulangerie est ouverte sur le port à moins de 5 minutes du bateau. Slalom entre les filets de pêcheurs pendant une bonne heure, les fonds ne sont pas très profonds au large de la Camargue, il faut donc être vigilant et ne pas trop se rapprocher des côtes, respecter le balisage proche surtout en sortie du chenal de Port Camargue.

Navigation un peu monotone peu de vent et les paysages depuis la mer sont sans grand intérêt entre la Camargue et le golfe de Fos. Aucun bancs de thon, ni oiseaux, ni bateaux… Nous sommes contents lorsque nous apercevons les premières cheminées de Port Saint Louis, le nouveau port d’attache d’Azur n’est plus qu’à quelques milles!

La mer se lève légèrement à mi-journée, mais la navigation sous pilote reste très confortable.

Le long des côtes Camarguaises 

En fin d’après-midi nous entrons dans le golfe de Fos, en ce jour férié le trafic maritime est pratiquement à l’arrêt ce qui nous permet de traverser le chenal sans encombres. L’émotion commence à se faire sentir lorsque nous dépassons le fort de Bouc où nous nous engageons dans le canal de Caronte.

A l'approche du passage du Fort De Bouc, entrée du canal de Caronte!

Le pont de Caronte, ça passe ! Puis le viaduc de Martigues. Nous y voilà face à la pointe de San Christ, nous apercevons nos proches accompagné de Iouki, le 3ème membre permanent de l'équipage d'Azur qui est resté à terre pour ce premier voyage.

Dernière manœuvre pour l’ultime accostage de ce convoyage, c’est le temps des retrouvailles et ça fait du bien ! Nos amis et les parents de Bastien seront là et Azur se fera visiter de fond en comble. Heureux de notre premier voyage qui représente beaucoup pour l’un comme l’autre : voilà notre beau voilier à quai à la maison.

Arrivée à Martigues et retrouvailles de l'équipage au grand complet !

Après rangement, nous partons pour la plus belle récompense des gens de mers de retour à terre : Le fameux “steak frites” si cher à nos amis Eric et Nathalie. Retour à la maison avec un mal de terre qui se fait bien ressentir et des dizaines et dizaines de souvenirs dans nos esprits et nos cœurs.

La récompense des marins de retour à terre : le passage obligé au steak frites!


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Prochaine étape pour nous et pour Azur : un refit complet de l’intérieur et quelques améliorations extérieures. Suite au prochain carnet !