Nous sommes arrivé à Nagano, les rues sont désertes, normal, il y fait une chaleur écrasante et ce n'est pas la seule qui nous écrase, nos sacs y participent aussi. Arrivés à l'hôtel appelé "unicorn hôtel" (spéciale dédicace pour Giulia), nous décidons de le surnommer le "poussin" vu la couleur jaune de sa façade. Sur le chemin le seul habitant du coin qui nous dit bonjour est une libellule de 4m de long, sans exagération. Elle décide de faire une partie du chemin avec nous, mais arrivés devant les portes de notre hôtel, nous lui signalons qu'elle n'a pas participé à la facture du logement, et nous la dégageons gentiment à coup de pied dans l'arrière train.
Je n'avais pas de "banana for scale" Et voici le poussin !
Hotel Unicorn Nous vous avions parlé brièvement du tatami lors de notre étape dans le Ryokan à Shima Onsen. Mais cette fois-ci, il est intéressant de vous décrire plus en détail les uses et coutumes japonaises de ce tapis de sol. À peine rentrés dans l'hôtel, l'odeur nous attaque le nez! Aurélie, vive comme l'éclair, s'écrie "je parie que c'est une chambre en tatami". Et oui! Comme cette odeur si particulière et si forte est présente à chaque fois que le tatami est installé, nous faisons une recherche pour mieux comprendre de quoi il est confectionné.
Notre hôtel "poussin" avec le sol en tatami Après une bonne douche pour se rafraichir, nous avons trainé un peu, puis nous sommes parti chercher à manger. Nous avons trouvé un petit bar à Sushis, tenu par une petite famille japonaise, qui nous a questionné "d'ou venez-vous?". Après avoir expliqué que Daniel venait de la France (compris sans soucis), nous avons tenté d'expliquer qu'Aurélie venait de la Belgique. Le vieux papy cuisto, sorti alors de son bar à sushis pour ouvrir une grande map du monde et nous demandons de pointer le Belgique. "Incroyable, incroyable" nous dit-il en japonais (merci Daniel qui comprend ce mot).
Nous avons, ensuite, dégusté des sushis, sous le regard curieux de la petite famille et des autres clients. Ils étaient tous aussi bon les uns que les autres, sauf le long blanc, c'est un calamar crue, celui-ci est vraiment difficile à manger😦. Ils nous ont fait aussi la blague de cacher du wasabi entre chaque couche de riz et de poisson crue. Est-ce vraiment une blague ou est-ce juste une normalité pour eux? En tout cas, Aurélie a failli s'étouffer avec le wasabi ce qui a fait beaucoup rire "papy cuisto".
Et vu qu'on essaie de s'imprégner de leurs cultures, nous avons arrosé tous cela avec du saké chaud et une bonne bière locale. D'ailleurs petite parenthèse, les bières au Japon, pour l'instant sont excellentes, meilleures qu'à Toronto!
Notre premier bar à sushi Après avoir mélangé poison cru, saké, bière et antibiotique, nous avons gambadé dans les rues déjà éteintes de Nagano. Nous sommes tombé sur des danseurs et des musiciens chinois. C'était magique! Quand ils ont fini, nous sommes parti incognito, mais ils nous ont rattrapé et nous on expliqué qu'il fallait se faire mordre la tête par le dragon pour vivre 100 ans de plus. Nous nous faisons donc mordre la tête puis ils ont pris une photo de nous 😀 Nous, voilà, bon pour vivre jusque 150 ans au moins chacun! Merci!
Le lendemain, nous partons en randonnée à Togakushi. Difficile de trouver un café si loin de des coins touristiques. Nous nous sommes donc dirigés vers la gare pour prendre notre bus et avons décidé de s'arrêter au Starbucks. Seul café du coin ouvert, et qui sert quelque chose qui se rapproche d'un déjeuner européen, aussi proche que le Japon est de l'Europe. Nous ne sommes pas fan de cette chaîne américaine... Mais quand il faut, il faut. Petite surprise, les Starbucks au Japon sont d'excellente qualité, le café y est bon, et ils offrent même de délicieux scones au chocolat!
Nous partons donc pour une petite heure de bus dans les montagnes, on vous passe les détails, gingembre, virages serrés, gingembre encore... Aurélie tient à préciser que la vue est magnifique, on voyage entre les rizières et les petites maisons japonaises de compagne aux toits de chaume... Très beaux, mais cela ne rend pas bien en photos dans un bus en mouvement.
Suite à nos différentes lectures sur ce lieu, nous décidons de nous arrêter en bus au premier sanctuaire des trois. Nous planifions de faire la randonnée qui est reconnue comme un pèlerinage jusqu'au deuxième, puis jusqu'au troisième sanctuaire. Heureusement, il fait bon! Juste 25 degrés, Daniel ne veut plus redescendre en ville.
Nous commençons notre pèlerinage par de longs escaliers, bordés par d'énormes Cyprès et Cèdres du Japon, qui n'en finissent plus. Nous emmerdons les moines du coin en les prenants en photo (c'est une blague, nous ne sommes pas des bêtes, on a demandé avant!). Après le premier temple, nous nous engageons sur un petit chemin de randonnée sans touristes, seul au monde, sous les odeurs des cèdres et le chant des cigales.
Premier temple : Hoko-sha, le sanctuaire basAprès plus de 45 minutes de marche, nous arrivons au deuxième temple. Les bus touristiques y afflux, les chinois parlent fort, prennent tout en photo, mais semble manquer les petits détails qui nous nous questionnent. Tout d'abord, nous faisons câlin a des arbres sacrés (ceux qui sont entourés de cordes avec des banderoles blanches de papier), cela, d'après la légende, nous portera chance, plus tard nous découvrons que ca n'a pas marché . Aurélie fait enfin une photo digne de ce nom d'une petit maisonnette au toit de chaume, et oh! Grande surprise, encore des escaliers pour atteindre le deuxième temple. Ensuite, nous découvrons des petits objets en dessous de chaque lanternes de pierre... Pourquoi? Des offrandes?
Deuxième temple : Chu-sha, le sanctuaire du milieu Avant d'aller trop loin, nous profitons de la spécialité du coin, les Soba noodles. Pour éviter les touristes, nous évitons les recommandations Google et fonçons dans une rue étroite déserte. Comme promis, personne d'autres que des japonais. J'en profite pour faire des photos du restaurant comme il se doit. Ici, on enlève les chaussures avant de rentrer, on s'installe sur des tatamis, et on commande avec les menus qui sont accrochés à la verticale sur des planches de bois.
Restaurant Soba Même consistance que nous après la randonnée Etant donné que nous sommes en randonnée et que Daniel prend des médocs, nous nous sommes dit que boire une petite bière allait mieux faire passer la pilule. Nous continuons donc la randonnée, qui n'est que en montée, alors on force sur nos jambes, que nous avons surnommé les "Soba-nouilles".
Nous randonnons au milieu des sépultures en pierre, des lacs "miroir", des vues sur les alpes japonaises digne d'un tableau, des torii japonais (portes rouges), des statues avec des pièces de monnaie au pied et des chemins pavés.
Randonnée de deux heures avant d'atteindre le dernier temple A 1km de l'arrivée, nous voyons de plus en plus de panneaux "Attention aux ours". Ces panneaux se multiplient jusqu'à se répéter tous les 3 mètres. Aurélie transforme alors Daniel en une vache, grâce a la gourde et le mousqueton. Autant dire qu'on a rien vu du tout, même les japonais ont fui avec ce bruit, et pour garnir le tout Daniel, faisait du tambourin de guerre avec cette gourde. Nous sommes surpris qu'aucun moine ne soit venu pour nous dire de la fermer.
Finalement, le silence et la zenitude du paysage commencent à laisser place au bruit d'une foule, et en effet, un tournant plus tard, nous nous retrouvons sur l'allée très touristique de Togakushi : vers le dernier temple. L'allée est bordée de grand Cyprès impressionnants. On leur dit bonjour en les touchant et on marche entre leurs énormes racines couvertes de mousse en se sentant comme des petits schtroumpfs.
Le troisième et dernier temple : Oku-sha, le sanctuaire haut Arrivé au sommet, nous sommes accueillis par des shrines et des temples, que nous n'avons même pas vraiment regardé car la dernière valse d'escaliers nous a assommé de fatigue. Daniel est quand même parti faire son sceau du temple. Vu que c'est un temple hautement touristique, pour avoir la calligraphie des moines, il faut faire la file, recevoir un numéro puis attendre que son numéro soit appelé pour récupérer le livre. Le moine nous donne le numéro "628", que nous ne savons absolument pas dire en japonais... On sais compter jusqu'à 4 et c'est déjà pas mal. Daniel demande alors au moine comment dire "628" en japonais. Le moine a beaucoup ri, nous a sorti un long mot japonais d'au moins une minute. Puis, la mine basse, nous sommes aller nous assoir pour attendre qu'il nous fasse signe, car impossible de savoir s'il nous appelait ou non.
Au retour, les touristes ont fui le lieu qui fermait à 16h. Or, ayant beaucoup trainé, 16h30 passé, nous étions finalement presque seul sur ce chemin de Cyprès. Une petite famille de trois japonais nous suivait de près. Daniel a eu le réflex de prendre la photo, au moment ou ils se sont retourné sous le portail rouge et ont fait un très beau et long salue pour les déités avant de quitter les lieux.
Au revoir Togakushi Nous quittons cet endroit magique et la fraicheur des Alpes pour Kanazawa, une ville côtière du côté Sud.