Cette journée sera de loin la plus intense. Faute d'approvisionnement hier soir, nous devons nous diriger ce matin sur le port de Pianotolli et donc se rajouter 8 km aux 27 normalement prévus. Mais surtout le vent va vraiment souffler très fort. Mais ce matin nous ne le savons pas encore. Nous partons de la plage un peu avant 10h et déjà le vent se lève et la houle se forme. Après 2h de navigation (sans avoir bu notre café matinal), déjà un léger ras le bol se fait sentir. Un bateau c'est même arrêté pour savoir si tout allait bien en nous voyant chahutés par les vagues. Lorsqu'on arrive enfin au port de Pianotolli, nous avons parcouru 16 km d'une traite. Et surprise... il n'y a absolument rien d'autre que des pontons, un capitainerie fermée et des poubelles! Pas d'eau, pas de bouffe, pas de café!!! Comment peut-on appeler ça un port sérieusement?! On amarre le bateau et Chouchou trouve finalement une Dame qui accepte de nous monter au village à 5 km. On mange un bout dans un Bistrot et on fait quelques courses. Ça va déjà mieux moralement. Et nous voilà à faire du stop par 30°, les courses à bout de bras, pour retourner au bateau... Heureusement, très vite une jeep s'arrête avec 3 jeunes à bord qui fêtent l'enterrement de vie de garçon de leur pote. Ils nous ramène au bateau en quelques minutes et nous voilà repartis... Mais LA! LA! LA ça souffle fort!! Les planches à voiles et kite surf sont de sortie. On peine à faire avancer le bateau face au vent. Sortie de la baie, la houle augmente et vent se renforce encore (on saura plus tard que nous somme à force 3 ou 4, soit du vent entre 15 et 20 nœud). Les vagues font environ 1,50 mètres... Dans un canoë c'est suffisant pour que l'horizon disparaisse à chaque creux et que l'eau passe par dessus le bateau. Nous n'avons pas d'autre choix que de tirer tout droit vers la prochaine pointe ce qui nous porte à environ 4 km de la cote... le contexte est posé et impossible d'immortaliser ce moment avec des photos! La concentration est à son maximum pour ne pas chavirer avec un bateau de 250 kg qui serait extrêmement difficile de redresser dans ces conditions. Chouchou rigole mais me confit qu'elle a les jambes qui tremblent. Encore une fois, nous ne pouvons pas nous arrêter au risque de dériver. C'est donc dans ces conditions que nous passons toute l'après-midi jusqu'à l'arrivée à Cala di Paraguan vers 18h. Heureux d'être arrivés, Chouchou nous trouve la plage idéale. reste plus qu'à s'installer pour la nuit. Apéro, repas, feu de camp... tente planté à 2 mètre de l'eau. Le bruit des vagues nous bercera toute la nuit...