Carnet de voyage

Sea trip Corse 2017

10 étapes
7 commentaires
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Relier Ajaccio à Bonifacio en Canoë en une semaine...
Juin 2017
8 jours
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9
juin

Après avoir vu nos amis Ju et Celina le temps d'un verre, nous voilà à bord du Ferrie. C'est un baptême pour Stéphanie. Heureux et déjà très excités par ce voyage, nous assistons à notre premier couché de soleil sur le port.

10
juin

Après une nuit de traversée à dormir par terre dans le bateau, nous avons enfin le pied sur la terre Corse. Un taxi vient nous récupérer pour nous amener jusqu'à l'agence de location du canoë et se sera la première rencontre marquante de ce voyage. Un Breton, ancien militaire de carrière, installé en Corse depuis 17 ans, d'une gentillesse et d'un état d'esprit positif comme on en voit peu. Un personnage qui se contente de peu pour être heureux... et visiblement il l'est! Alors merci à Taxi Michel que je recommande fortement.

10
juin

Ce premier jour donne le ton! Ce sera physique! Ce sera beau! Il y aura des surprises, comme cet emplacement aménagé par des locaux (table et banc , feu de camp...).Mais aussi première expérience de pêche au harpon avec un poisson de taille moyenne qu'on fera griller après le couché du soleil pour ne pas attiré l'attention. Et oui le bivouac n'est pas vraiment autorisé en Corse

11
juin

Debout à 5h30 en même temps que le soleil. En ce dimanche matin, les corps souffrent déjà des courbatures de la veille et surtout de la nuit passée à dormir sur un sol dur et un air très humide. Me concernant, j'ai fini dans le hamac à cause de douleurs dans les épaules. Malgré tout, nous sommes de bonne humeur et d'attaque pour la deuxième journée de navigation en direction de Porto Pollo. Le début se fait sur une mer d'huile. Le calme est total. Un peu plus loin nous abordons deux pêcheurs qui nous aident à fixer le leurre sur notre ligne de pêche... Mais aucun résultat. Nous avançons trop vite pour la pêche à la traîne (5 à 7 km/h en moyenne). Nous nous arrêtons pour manger le midi après 13 km parcourus. Le bonheur d'une salade fraîche et à l'ombre! Après une baignade digestive, nous repartons pour le reste de la journée (15 km) sans pose jusqu'à Porto Pollo ou nous arrivons vers 18h. Sur les 3 derniers km, le vent dans le dos nous aide un peu. Stéphanie sort la voile! Une fois choisi notre plage pour la nuit, nous partons pour pêcher quelques poissons au harpon... En vain! C'est bien plus difficile qu'il n'y parait! Ce sera riz en sachet ce soir. Puis nous assistons à un levé de lune magnifique au dessus de Propriano, notre objectif de demain midi pour ravitaillement en eau douce et nourriture.

12
juin

Lundi matin. Nos corps ce sont adaptés et nous dormons mieux. Et c'est tan mieux car c'est la plus longue journée qui nous attend. D'abord rejoindre Propriano à 8 km pour ravitaillement puis direction la Cala di Conca. En tout 32 km. Inconvénient lorsqu'on voit l'objectif a plusieurs km, c'est cette sensation de faire du sur place. Ce sera le cas toute la journée. A 12h nous sommes au port. Il fait une chaleur étouffante. Nous faisons quelques courses puis nous arrêtons manger un bout. A 14h nous repartons alourdis par 15 litres d'eau douce et la nourriture. Face au vent et aux vagues, nous remontons la cote sur 12 km en ligne droite. Ça semble interminable et je commets l'erreur de regarder la côte qui semble presque reculer! C'est dans la tête... il ne faut pas lâcher. Si on s'arrête de pagayer même 10 secondes, le vent nous repousse aussi tôt en arrière. Une fois la pointe de Campomoro passée, le vent devient latéral et cherche à nous pousser sur les rochers. Heureusement que ce Canoë est équipé d'un gouvernail que je gère avec deux pédales. Sur les 4 derniers km nous sommes poussés dans le dos et avançons vite. Enfin la Cala di Conca est en vue. Ça valait le coup de se faire mal. Eau turquoise translucide, une plage minuscule et 4 ou 5 bateaux encrés au milieu. Encore un endroit inaccessible par la terre. Nous avons prévue une journée de marge pour atteindre Bonifacio et décidons tout de suite d'utiliser ce joker après ces 3 jours de navigation. Demain c'est off! Pour l'heure, nous allons pouvoir prendre notre première douche. jusqu'à présent c'était dans un casserole ou au savon de mer. Ensuite Figatelli haricots blanc, un petit verre et au lit!

13
juin

Ce mardi matin, nous sommes contents de pouvoir profiter du lieu. Après un bon petit dej (tout est relatif), je pars me baigner à la fraîche. Je n'ai pas pris le harpon car le poisson ne se conservera pas toute la journée. Comme par hasard, je me retrouve entouré de Sars, Dorades et autres poisson délicieux et suffisamments gros pour un bon repas. Eux qui en temps normal prennent la fuite dès qu'ils me voient, sont là tranquilles a 1 mètre de moi! Je retourne chercher Chouchou pour qu'elle voit ça. Mais le temps de revenir et ils ont presque tous disparu! Nous décidons de reprendre le bateau pour aller pic niquer sur une plage isolée dans la calanque juste à côté. La Cala Arena. Arrivés sur place, la chaleur est accablante! Le temps de déguster quelques oursins puis Chouchou nous trouve un coin d'ombre pour finir de manger. Après quoi, je lui installe le hamac à l'ombre dans le maquis pendant que je pars chasser le poisson pour ce soir. Je reste bien 1h dans l'eau et je reviens avec 4 beaux poissons! Content mais transi de froid. Vers 17h nous retournons à notre campement. Les propriétaires des bateaux avec qui nous avons sympathisé nous on préparé une bonne salade de tomates mozza pour ce soir. Ils nous fournissent également de l'eau bien fraîche et recharges nos portables. Nous apprécions vraiment l'aide qu'ils nous apportent. Et le virus se propage aux bateaux à côté. Les gens nous proposent même le petit dej demain matin... Que nous déclinons poliment car nous partirons tôt. Une petite douche puis Chouchou s'occupe de vider les poissons. Nous les ferons frire dans l'huile d'olive et la persillade. Nous sommes repus! Ce soir sous avons bien récupéré et pouvons profiter de la soirée un bon moment.

14
juin

Mercredi matin il faut bien repartir. A 9h, la tente est pliée, tout est replacé dans le bateau et nous quittons Conca. Cette journée de pause nous à bien reboosté mais comme tjrs le 15 premières minutes chauffent bien les épaules. La matinée ce fait en deux parties. D'abord Cala Longa à 6 km, puis le port de Tizzano à 10 km pour ravitaillement. Nous avons un très bon rythme et arrivons à Cala Longa en 45 minute! Ce qui nous attend est superbe. C'est la plus petite Calanque que nous verrons. Avant d'arriver à la plage, le fond ne fait pas plus de 1 m sur presque 100 mètres, ce qui empêche mêle les plus petits bateaux d'y accéder. Résultat la plage est à nous! Nous y restons une petite heure. A midi nous sommes à Tizzano. Ce port minuscule est le plus beau que nous ayons vu. Un jeune de la Capitainerie nous indique un petit pont sous lequel nous devons passer pour atteindre une petite plage ou laisser le bateau. Ce passage nous a bien amusé. La pause nous fait du bien et les pizzas sont à tomber par terre!!! On nous indique qu'à côté de la plage de Roccapina ou nous seront ce soir, il y a un camping ou nous trouverons de l'eau (notre jerricane est vide). Du coup nous ne remplissons que nos deux gourdes et nous repartons. le vent a encore forci mais nous arrivons assez vite à Roccapina. La Calanque est grande et belle mais un peu trop de monde à notre goût. Pour finir, le camping dont on nous a parlé semble abandonné depuis des année... Il nous reste 1L d'eau douce bien chaude! Chouchou arrive à négocier avec le skipper d'un catamaran qui nous fait le plein. La plage se vide en fin d'après-midi et nous décidons de ne pas monter la tente ce soir et de dormir à la belle étoile.

15
juin

Cette journée sera de loin la plus intense. Faute d'approvisionnement hier soir, nous devons nous diriger ce matin sur le port de Pianotolli et donc se rajouter 8 km aux 27 normalement prévus. Mais surtout le vent va vraiment souffler très fort. Mais ce matin nous ne le savons pas encore. Nous partons de la plage un peu avant 10h et déjà le vent se lève et la houle se forme. Après 2h de navigation (sans avoir bu notre café matinal), déjà un léger ras le bol se fait sentir. Un bateau c'est même arrêté pour savoir si tout allait bien en nous voyant chahutés par les vagues. Lorsqu'on arrive enfin au port de Pianotolli, nous avons parcouru 16 km d'une traite. Et surprise... il n'y a absolument rien d'autre que des pontons, un capitainerie fermée et des poubelles! Pas d'eau, pas de bouffe, pas de café!!! Comment peut-on appeler ça un port sérieusement?! On amarre le bateau et Chouchou trouve finalement une Dame qui accepte de nous monter au village à 5 km. On mange un bout dans un Bistrot et on fait quelques courses. Ça va déjà mieux moralement. Et nous voilà à faire du stop par 30°, les courses à bout de bras, pour retourner au bateau... Heureusement, très vite une jeep s'arrête avec 3 jeunes à bord qui fêtent l'enterrement de vie de garçon de leur pote. Ils nous ramène au bateau en quelques minutes et nous voilà repartis... Mais LA! LA! LA ça souffle fort!! Les planches à voiles et kite surf sont de sortie. On peine à faire avancer le bateau face au vent. Sortie de la baie, la houle augmente et vent se renforce encore (on saura plus tard que nous somme à force 3 ou 4, soit du vent entre 15 et 20 nœud). Les vagues font environ 1,50 mètres... Dans un canoë c'est suffisant pour que l'horizon disparaisse à chaque creux et que l'eau passe par dessus le bateau. Nous n'avons pas d'autre choix que de tirer tout droit vers la prochaine pointe ce qui nous porte à environ 4 km de la cote... le contexte est posé et impossible d'immortaliser ce moment avec des photos! La concentration est à son maximum pour ne pas chavirer avec un bateau de 250 kg qui serait extrêmement difficile de redresser dans ces conditions. Chouchou rigole mais me confit qu'elle a les jambes qui tremblent. Encore une fois, nous ne pouvons pas nous arrêter au risque de dériver. C'est donc dans ces conditions que nous passons toute l'après-midi jusqu'à l'arrivée à Cala di Paraguan vers 18h. Heureux d'être arrivés, Chouchou nous trouve la plage idéale. reste plus qu'à s'installer pour la nuit. Apéro, repas, feu de camp... tente planté à 2 mètre de l'eau. Le bruit des vagues nous bercera toute la nuit...

16
juin

C'est notre dernier jour de navigation. Plus que 6 km de Bonifacio. Nous avons du temps et en profitons pour plonger un peu avant de remballer. Nous longeons les falaises de très près. Ni vent, ni vagues. Nous nous arrêtons plusieurs fois pour nous rafraîchir et nager au milieu des poissons qui sont très nombreux dans cette réserve naturelle. Puis nous entrons dans une première grotte marine réputé pour son "ciel ouvert". Un peu plus loin, une deuxième minuscule ou nous sommes absolument seul. A midi nous arrivons enfin à Bonifacio et prenons conscience du parcours réalisé... Mais aussi que c'est la fin. L'agence de location vient nous récupérer demain après-midi. Alors après manger, nous prenons une petite chambre d’hôtel. L'eau de la douche et le matelas moelleux ont la même saveur qu'un matin de Noël! Mais on ne va pas en rester là. Nous reprenons le bateau et trouvons une calanque à l'entrée du port ou nous sommes encore une fois seuls... Alors nous en profitons pour une dernière baignade tout nu! Nous passerons ensuite la soirée dans notre chambre.

17
juin

Après une nuit reconstructrice, nous louons un petit scooteur pour occuper les 3h avant de quitter Bonifacio. On se balade à 45 km/h max sur les routes accidentées Corse. Après un petit pic nic à l'ombre des oliviers dans les colines, c'est l'heure de retrouver le gars de l'agence. On charge le bateau sur la remorque et parti pour 2h30 de route. A 17h nous sommes de retour à Porticcio... Et à 19h sur le Ferrie direction Toulon, après avoir de nouveau fait appel à notre Taxi Michel qui s'est rendu disponible juste pour nous! Nous en profitons pour remercier Cors'Aventure pour son équipe sympa, de bon conseil et ces bateaux de qualité. Chouchou me fait part de son regret de ne pas avoir vu de dauphin alors qu'elle en avait fait le vœux après avoir vu une étoile filante. 10 minutes plus tard un dauphin apparaît à côté du Ferri. Autre chose Madame? Fin... Mais il paraît que la moitié Nord est aussi très belle 😉