Au réveil, encore un beau ciel bleu mais déjà on sent une légère brise. Une autre vache est devant notre campement et se réchauffe au soleil. Au départ c'est une mer d'huile (voir vidéo) Nous avons 28 km à parcourir aujourd'hui pour rattraper le retard pris le premier jour. Déjà, au bout de 20 minutes nous affrontons de bonnes rafales de vent. Puis ça commence à se compliquer. La côté est de plus en plus découpée et à chaque passage de pointe nous avons droit à un brushing . Pourtant en 1h30 nous avons parcouru 14 km jusqu'à la plage ou nous aurions du passer la dernière nuit. Nous en choisissons une bien plus petite juste à côté pour la pause déjeuner. Le retard est donc rattrapé car ils ne nous reste que 14 km pour atteindre Scandola. Autant dire que ce sera facile. Facile? On en reparle! Pour le moment, seuls sur notre "micro plage", nous bronzons et profitons du paysage. Je décide d'aller explorer les fonds. Ça grouille de beaux poissons. Je reviens vers ma femme sure de moi et lui dis "poisson ce midi?". Oh oui chérie! Je prends le harpon et elle m'accompagne à la chasse. Et plus moyen d'en voir un de suffisamment près pour le harponner! Je me sens bien con. Ce sera pâté... Bien repus, nous repartons. Là ça commence à bien se gâter. Passé la première pointe, le vent pleine face nous donne beaucoup de mal. Nous le sentons même dans les pagaie qui deviennent plus difficiles à manœuvrer. On se fait comme ça une ligne droite de 8 km. 1h30! Ce matin nous avions presque fait le double dans le même laps de temps. Et ce n'est pas fini. La houle gonfle sérieusement. Les bateaux de touriste qui passent à côté de nous font chauffer les appareils photos en nous voyant. Ils se demandent certainement ce que ces deux fous font ici avec leur coquille de noix. Vient le moment ou nous passons entre les falaises et une île. Il est important de comprendre que nul part nous ne pouvons mettre pied à terre. A part la mer, tout est verticale. Les vagues arrivent de la droite, nous bousculent, frappent les falaises puis reviennent par la gauche. D'autre arrivent de face et de derrière. Et ce vent... On avance pas et le bateau commence à ce remplir. Pour la première fois je nous sens en danger. Ma femme? Bin elle s'éclate. Allez comprendre. Je n'ai pas pu filmer la partie la plus mouvementée mais les photos donne une petite idée du mouvement du bateau. Quoi qu'il en soit, nous finissons par trouver un endroit à l'abris. Pour autant cette crique n'est qu'un amas de rochers gros comme des voitures empilées les unes sur les autres. Ce sera impossible de rester pour la nuit. Nous étudions soigneusement les cartes pour décider si nous devons repartir ou pas. Nous ne sommes qu'à 2 Km de notre objectif. Pourtant nous hésitons. Mais cet endroit n'est pas sure non plus. Ces rochers viennent bien de quelque-part... Au dessus de nos tête. Je vide le bateau avec la pompe à main (voir photo) et nous repartons. Ça remue toujours mais nous tenons bons. Puis enfin notre plage est en vue. Nous sommes dans une réserve naturelle et un panneau indique qu'il est interdit de... Camper, faire du feu, fumer, boire, manger, regarder, respirer, marcher, mettre une casquette, être barbu... bref tout! Nous resterons quand même! La prochaine plage est à 12 km! Autant dire impossible dans ces conditions. Nous faisons le tour des lieux et tombons sur une jardin d'Eden. Petit ruisseau, fleurs de toutes les couleur, juste le bruit des oiseaux. Nous y restons un moment avant de redescendre installer le camp qui se résume à une bâche. Impossible de planter la tente sur ces galets. Nous passerons notre soirée bien à l'abris en dessous et filialement la nuit sera bonne.