Après 7h de bus mouvementé, nous voilà arrivés, pour une première étape, un passage au sein d'une ferme qui abritent une quantité importante d'animaux sur plusieurs hectares. On capturera même un joli moment où deux toucans se rapprochaient de la ferme. Le tour de la ferme est très sympa, dans une ambiance très exotique et humide, jusqu'à ce qu'une pluie forte nous force à nous mettre à a l'abri : c'est parfait pour prendre le petit déjeuner.
9h30 - nous prenons la direction del rio cayubeno, qui se trouve non loin des frontières colombienne et péruvienne. C'est encore 2h de trajet, marquée par des portions de routes où l'enrobé a été remplacé par des galets pour maintenir l'accessibilité. Quelques villages perdurent loin des villes.
Il est presque midi quand le bus s'arrête pour nous déposer. Il fait encore plus lourd, et humide, ce qui nous pousse à sortir le short et le chapeau car le soleil a pris place.
Un almuerzo en compagnie d'autres explorateurs et c'est parti! Le départ s'opère sur une pirogue assez grande, pour parcourir la rivière qui était à a sec il y a tout juste trois jours.
Les premiers mètres posent le décor, plus personne ne parle, et nous slalomons entre les arbres morts qui nous laissent très peu de place. L'ambiance est vraiment terrible. Le guide, placé à l'avant, est un véritable sniper. Il nous montre ainsi plusieurs espèces d'oiseaux, des singes, des iguanes... Jusqu'à ce qu'il demande au chauffeur de faire demi-tour, à croire qu'une surprise nous attend. Et plusieurs mètres en arrière, on peut cerner 2 dauphins rose d'eau douce, célèbre dans ce fleuve mais assez rare à trouver. Véritable moment suspendu dans cette forêt, sublime.
Le chemin se poursuit pour une durée de 3 heures complètes (22km) pour atteindre les lodges, des cabanes sur pilotis dans lesquelles nous allons dormir les 3 prochaines nuits, à l'écart de tout, sans internet. Nous arrivons à une embouchure, et le fleuve s'élargit pour atteindre les 50 m de large, la végétation est différente avec moins de hauteurs. Mais rapidement nous apercevons nos premiers caïmans, qui profitent du soleil.
Il est 16h lorsque nous débarquons, déjà enterrement conquis ! Temps calme pendant 2h, posé sur un hamac et bercé par les bruits incessants des caciques et des oropendula (races d'oiseaux) en pleines activités de constructions de leurs nids imposants suspendus aux branches. Le caciques est très intelligent puisqu'il reproduit jusqu'à 40 sons différents d'oiseaux et celui qu'on appellera la goutte d'eau nous a particulièrement marqué.
L'activité du soir est très attendue et commence à 20h30 environ, armés de nos frontales. A peine arrivé sur la berge à quelques mètres de nos cabanes, on aperçoit un paresseux sur un arbre de la berge d'en face alors qu'un caïman noir nous guette. Cela promet! Et en effet, le fleuve est rempli de caïmans, très facilement repérables la nuit, en agitant une lumière. A la différence des crocodiles, les caïmans profitent très peu des berges la journée, c'est pourquoi il est plus facile de les cerner la nuit. Malheureusement, la prise de photo de nuit sur des animaux et, en mouvement n'est pas faite pour moi..!
Pour marquer encore plus l'expérience, le guide dans son élan plongea la main dans l'eau pour en ressortir un jeune caimán de deux ans. Plus tard, il captura également un boa sur une berge pour nous en faire profiter.
Quelle journée riche en émotions..