Mardi 8 novembre. C'est aux alentours de 20 heures que nous avons quitté Hanoï pour une aventure un peu folle mais qui en valait clairement la peine: un road trip de quatre jours dans la région la plus au nord du Vietnam, Ha Giang. Au programme: des montagnes & pains de sucre à perte de vue, beaucoup de kilomètres et, bien sûr, l'apprentissage de la conduite d'un scooter semi-automatique.
Mais avant cela, une autre aventure bien moins agréable nous attendait: nous rendre à Ha Giang. Nous avions beaucoup entendu parler des incroyables bus de nuit au Vietnam. En général, trois rangées de lits superposés les composent, rendant le trajet confortable et en principe agréable. Nous étions donc loin de nous imaginer qu'en mettant les pieds dans ce fameux sleeper bus, nous allions passer un des pires trajets du voyage.
Néons de toutes les couleurs, chauffeur qui roule comme si nous étions dans un jeu vidéo et que nous avions tous plusieurs vies, et qui klaxonne à tout bout de champ (nous avons compté, environ toutes les 30 secondes!!) toute la nuit,... Voilà quelques raisons qui font que nous ne validons pas du tout ce nouveau type de transport. A cela s'ajoute le fait qu'être couché, dans un car, c'est vraiment spécial et au bout de quelques kilomètres, les nausées ne tardent pas à faire partie du package "pire trajet de bus". Max a bien cru qu'il n'allait pas y survivre, et honnêtement il y avait de quoi. Même Anne qui n'est pas sensible aux maux de transport en est ressortie avec un teint un peu verdâtre.
NB: notre avis est subjectif, et nous avons rencontré énormément de voyageurs qui adoraient ce concept de sleeper bus! Et il faut dire que la route était très sinueuse.
C'est donc au bout de sept interminables heures de route que nous sommes arrivés à Ha Giang, aux environs de 3 heures de matin. Nous avions trouvé un bon plan, à savoir loger dans une auberge de jeunesse qui offre la nuit en dortoir aux voyageurs qui arrivent en pleine nuit. Mama's Homestay était une vraie pépite et proposait également le service de location de scooter. Alors que tous les voyageurs de l'auberge partaient dès le lendemain, nous avions décidé de prendre le temps de récupérer de cette nuit de l'horreur en restant une nuit de plus, ce qui nous permettait également d'étudier d'un peu plus près l'itinéraire et de découvrir la ville. Le soir, nous avons même eu la chance de partager un souper très local avec la famille qui tient l'auberge. Les plats sont au milieu de la table, et tout le monde y mange dedans directement avec ses baguettes, pas de chichis!
En général, la majorité des touristes qui se trouvent à Ha Giang s'y rendent pour faire ce célèbre road trip qui peut se faire en trois ou quatre jours, ce qui nous semblait être la durée idéale pour en profiter au maximum. Il y a alors plusieurs possibilités: le faire en groupe à l'arrière d'un scooter avec un chauffeur local ou en conduisant soi-même la moto, ou le faire en mode solo. Nous avons naturellement opté pour la seconde option, moins onéreuse et nous offrant bien plus de liberté. A nous l'aventure!
JOUR 1: De Ha Giang à Yên Minh - 115 km
Comment bien commencer un road trip? En se réveillant malade, bien sûr! Les heures d'avion sous la grosse clim' et tous les changements de ces derniers jours auront eu raison d'Anne, qui se trouve dans un piteux état pour entamer l'aventure. A nouveau, une photo vaut mieux que milles mots...
Mais ce n'est pas un mauvais rhume qui va nous arrêter et, après un bon banh mi aux œufs en guise de petit-déjeuner, nous enfilons nos protections (qui ont d'ailleurs bien fait rire les locaux tout le long du périple) et disons au revoir à l'animal de compagnie de notre auberge, une belle araignée comme on les aime.
Une fois la ville laissée dernière nous, nous nous retrouvons rapidement immergés au milieu des impressionnants pains de sucre qui caractérisent cette région du nord du Vietnam et du sud-ouest de la Chine. "Pain de sucre" est le nom donné aux collines et pics calcaires qui sont en général recouverts par de la végétation. Tout au long de ce road trip, ils nous auront accompagnés, nous offrant à tout moment des paysages et points de vues tout simplement époustouflants et magnifiques.
Pause café bien méritée après nos quarante premiers kilomètres, à un point de vue fleuri qui avait un bar/restaurant plutôt cosy et sympa, avec deux chiens et un chaton, bref... Le lieu idéal pour enlever le casque et les protections le temps d'un bon café! Max en a profité pour faire un petit pipi... On a bien dit "petit"...
Des points de vue, ce n'est clairement pas ce qui manque en Asie du Sud Est. Malheureusement, dans la plupart des cas, une partie de ces lieux sont privatisés et transformés en un endroit très kitch, avec des cœurs et autres fantaisies pour faire les photos les plus "belles" possibles, pour lesquelles il faut bien entendu mettre la main au portefeuille.
C'est donc sans surprise que notre seconde pause fut à un autre point de vue, gratuit cette fois-ci, situé à quelques kilomètres de là, appelé le Heaven's Gate, la porte du paradis en français. En effet, la vue était spectaculaire! En contre-bas, nous pouvions apercevoir la route que nous allions emprunter ensuite.
Mais une des plus belles vues de la journée nous attendait encore un peu plus loin: un village aux maisons colorées et parsemé de pains de sucre, de champs de cultures et de rizières.
L'itinéraire de la journée nous a alors mené vers une grotte, la Lung Khuy Cave, qui semblait assez intéressante à voir. Nous avions décidé de faire un crochet pour l'atteindre, nous faisant passer par un petit village authentique et loin des touristes. Ce genre de villages, nous allions en traverser plusieurs pendant notre périple et, à chaque fois, c'était assez impressionnant. Il faut savoir que cette région du Vietnam est une des plus pauvres, ce qui rendait ces instants encore plus spéciaux et différents. Des coqs, poules et cochons qui circulent partout et librement, des énormes bâches étendues sur lesquelles sèche du maïs, des magnifiques sourires et, surtout, beaucoup de "hello! hello!" de la part des enfants curieux et, parfois même, de leurs parents.
Nous nous parquons alors dans ce village et continuons à pieds, bien décidés à aller visiter cette fameuse grotte. Sauf que nous y allions un peu innocemment, sans savoir que le chemin y menant avait en fait un beau dénivelé positif et se trouvait à flan de falaise... Au bout de quelques centaines de mètres, nous nous sommes résignés à faire demi-tour, Anne traînant toujours ses vieux microbes et vertiges, et l'horloge tournant. Il nous restait encore plusieurs kilomètres et nous n'avions pas forcément envie de rouler dans le noir dès le premier jour. De plus, l'heure du dîner avait déjà sonné depuis un petit moment et nous avions l'estomac dans les talons!
Nous n'avons peut-être pas visité la grotte, mais la partie du chemin arpentée nous offrait, encore et toujours, une vue à couper le souffle. Nous avons croisé plusieurs dames qui travaillaient dans la montagne, portant sur leur dos déjà bien courbé des morceaux de bois, des feuilles ou encore des jolies fleurs. Ce travail éprouvant semblait marqué sur leurs visages et leurs démarches. Et ça, ça impressionne tout autant que les paysages.
Les kilomètres se sont alors enchaînés après une pause nouilles dans la petite ville charmante de Tam Son, où tous les riders de la journée semblaient s'être donné le mot pour venir y faire un arrêt. Ensuite, toujours autant de panoramas grandioses nous accompagnaient à chaque mètre parcouru...
Notre dernier stop de la journée a été de se promener dans une forêt qui surplombait la route que nous arpentions. Ce lieu est un terrain de jeu idéal pour les enfants qui habitent à deux pas de là, et nous avons eu bon de passer quelques temps avec eux. Ici, pas de ballons de foot ni de jouets, alors la créativité les amène à se créer un jeu avec une pomme de pin, qu'ils accrochaient à un long fil et qu'ils faisaient alors tourner telle une toupie. Il fallait voir la vitesse qu'elle prenait, cette pomme de pin!
C'est aux alentours de 17h30 que nous sommes arrivés au bout de cette première journée haute en couleurs! Nous logions à Yen Minh, dans une guesthouse qui hébergeait en fait énormément d'autres riders, dont tout un groupe qui en a profité pour fêter l'anniversaire d'un de ses membres. On ne le savait pas mais, en réalité, la plupart des logements sur le trajet sont en mode road-trip, avec des clients qui ne restent que pour la nuit, et tout est organisé en fonction. Les repas sont (presque) toujours compris dans le prix et partagés avec d'autres touristes. Ce soir-là, nous avons fait la rencontre de plusieurs jeunes avec qui le courant passait plutôt bien, et avec qui nous avons même partagé un célèbre et inévitable karaoké!
Nous avons également pu tester la légendaire happy water, une liqueur distillée à partir de riz fermenté. Le degré d'alcool varie autour des 40%, et le plus amusant est que chaque famille la brasse et fait sa propre happy water. Le goût n'était pas si désagréable et les shots se sont pas mal enchaînés, il faut bien le dire... Elle porte bien son nom, cette boisson!
JOUR 2: De Yên Minh à Dòng Van - 90 km
Après un réveil un peu piquant, nous reprenons la route de bonne heure direction notre prochain arrêt: le petit village de Dong Van, situé à moins d'une centaine de kilomètres de Yên Minh.
Premier point d'intérêt du jour, et sans doute le plus célèbre de toute la boucle d'Ha Giang: le Doc Chin Khoanh. Ce panorama offre une vue sur les lacets que nous venions de gravir, ce qui est plutôt impressionnant vu d'en haut. Non loin de là, il était possible de monter une petite route, qui offrait des vues encore plus belles. Il n'en fallait pas plus pour convaincre Max d'y grimper, décision qu'il n'a pas regrettée au vu de la beauté des paysages de là-haut!
Quelques kilomètres plus loin, nous sommes tombés sur des champs de fleurs magnifiques, s'en est suivi un autre point de vue très rocheux, qui changeait beaucoup du vert que nous avions l'habitude de voir autour de nous.
Ensuite, la route nous a menés vers un des plus beaux paysages de la journée: des pains de sucre à perte de vue... La beauté de l'endroit est indescriptible, tout simplement. Le jeu d'ombres nous donne l'impression qu'il y a des pains de sucre à l'infini!
Il est temps de faire un crochet et de sortir de notre itinéraire afin de nous rendre au point le plus au nord du Vietnam, à Lung Cu, oui oui! De là, il est possible de franchir la frontière avec la Chine par un petit poste d'immigration. Certains touristes s'amusaient avant à passer la frontière illégalement par un sentier de terre situé à proximité, mais désormais c'est beaucoup plus surveillé et surtout déconseillé, la Chine ayant toujours ses frontières strictement fermées à cause du COVID. Bref, nous étions fiers de passer devant le poste d'immigration tout de même! Est-ce qu'on doit vraiment mentionner que les vues pour y accéder étaient encore incroyables?
Non loin de Lung Cu se trouve un endroit plus officiel qui marque le fait que nous nous trouvons au point le plus au nord du pays. De là nous pouvions apercevoir sur la colline non loin en face de nous la Chine, et ses temples qui sont déjà bien différents de ceux que nous avons vus à Hanoï. C'était bizarre de se trouver si proche de ce pays immense et impressionnant! Il y avait également une grande tour, au dessus de laquelle nous pouvions admirer une vue à 360°C sur les alentours.
Vingt-six kilomètres plus tard, et nous voilà déjà arrivés à Dong Van. Ici, l'ambiance est complètement différente de la veille, étant donné que nous logions dans un espèce d'hôtel, sans possibilité de manger sur place. Du coup, soirée pizza dans un restaurant italien, check-up de notre niveau de bronzage avec les protections en guise d'indicateurs, et surtout plein fait pour le lendemain, à l'ancienne! L'ambiance dans le village est plutôt sympa, avec tantôt des seniors qui jouent aux échecs chinois, tantôt des enfants qui s'amusent pendant des heures sur la place publique, avec Max en guise d'éducateur.
Il faut dire qu'il a eu son petit succès ce soir-là, notre Max! Anne n'étant toujours pas remise sur pattes, elle a passé la majorité du temps à se reposer à l'hôtel une fois arrivés. Max, en forme, a alors décidé d'aller faire un petit tour en mopette solo, où il a fait la rencontre de deux Vietnamiennes, qui étaient très amusées de lui demander une photo ensemble! Quelle star!
JOUR 3: De Dòng Van à Du Già - 130 km
Nous voilà déjà à notre troisième et avant dernier jour de cette aventure. Nous étions loin de nous imaginer la journée qui nous attendait en nous levant ce matin-là, et pourtant... Certes nous savions que ça allait être la journée la plus importante en termes de kilomètres, mais nous ne nous attendions pas à ce que ce soit si long, et, parfois pour Anne qui n'était toujours pas en forme, un peu pénible. Cependant, ça aura peut-être été la journée la plus belle en ce qui concerne les paysages! Ah ça, oui!
Après le désormais traditionnel banh mi aux œufs en guise de petit-déjeuner, nous faisons nos au revoir à Dong Van et entamons les premiers kilomètres avec détermination. Rapidement, nous sommes récompensés par la magnifique nature environnante.
Le premier stop était majestueux, nous offrant de part et d'autre de la route une vue, à nouveau, à couper le souffle. D'un côté, les beaux pains de sucres dont on ne se lasse jamais, avec dans le creux des collines vertes des parties de routes que nous allions sillonner. De l'autre, des jolies fleurs jaunes qui donnaient un charmant côté alpin à cette partie de paysage.
Pour les plus téméraires, il était possible de gravir une mini route à flan de falaise, où il était difficile mais surtout dangereux de se croiser en moto, et qui menait à un de ces pains de sucre. De là, il y avait moyen de l'escalader, ce qui offrait une vue encore plus spectaculaire à 360°. Max a alors mordu à la carotte qu'on lui tendait et est parti à l'assaut de ce mini sommet. Mini mini... Il se sera quand même fait un peu peur par moment, que ce soit sur la route qui était autant redoutable qu'elle n'y paraissait au loin, qu'au moment de l'ascension du pain de sucre. Mais la récompense était bien présente!
Ensuite, la route nous a menés vers un petit café où nous avons fait une pause pipi, avec une superbe vue sur la rivière Sông Noh Kuê, qui traverse la province d'Ha Giang & de Cao Bang, ainsi que la Chine sur une distance de 192 kilomètres.
A peine le temps de remonter notre braguette que nous voilà en chemin pour la voir de plus près, cette fameuse rivière. Et comment en profiter un maximum, si ce n'est en s'offrant un petit tour en bateau dessus? Pour quelques euros à peine, nous sommes alors montés à bord d'une sorte de petit bateau-péniche pour une bonne heure de croisière. L'eau était d'un bleu magnifique et nous nous sentions très petits aux pieds des pains de sucre qui s'emblaient venir s'y abreuver.
Mais alors, si la troisième journée semble si parfaite, pourquoi nous est-elle parue si longue et difficile? Comment avons-nous perdu autant de temps? Eh ben à cause de l'état de la route, qui pendant de longues distances n'en était même plus une à proprement parler... Des travaux, de la poussière, des nids de poules, des pierres qui nous font glisser, le tout la plupart du temps à flan de falaise... Tout ça, ce n'est pas évident en mopette, même si ça a un côté quelque peu amusant, mais heureusement on s'en est sorti sans encombres! Parce qu'il faut le dire, sur cette boucle, les accidents sont assez fréquents et on en a croisé plusieurs aux jambes bien éraflées.
Si la route n'était franchement pas belle, on ne peut pas en dire autant de l'environnement dans lequel on se trouvait. Quand la route nous en faisait voir de toutes les couleurs, il nous suffisait de lever les yeux de celle-ci et de regarder autour de nous, ces couleurs étant bien plus plaisantes et nous rappelant pourquoi nous faisions tout ça.
Le seul avantage à accumuler du retard et finir par rouler une heure dans le noir, c'est qu'on assiste à un incroyable coucher de soleil et qu'on peut profiter des paysages devenus orangés. Nous sommes d'ailleurs presque seuls sur les routes, mais les mouchettes et autres insectes sont alors de sortie et se tapent tous les un après les autres sur la visière de Max, ce qui rend les derniers kilomètres moins sympa.
Mais nous finissons tout de même par atteindre notre guesthouse, alléluia! La journée est terminée, on range la moto, on retire les protections, plus qu'à profiter du bon souper inclus dans le prix. Ah ça... C'était sans compter sur nos hôtes qui se sont emmêlés les pinceaux avec les réservations et qui semblent bien surpris de nous voir débarquer. Après mainte négociations, nous obtenons gains de cause et ne finissons pas à dormir dans un appartement glauque à plusieurs kilomètres de là, comme nous suggéraient les hôtes en guise de solution.
Bref, le bon souper accompagné d'happy water nous a vite fait oublier ce petit pépin. Ce soir-là nous avons partagé le repas avec deux Français que nous n'avons cessé de recroiser les semaines qui suivirent Ha Giang, et un Hollandais. Première nuit pour nous sous un moustiquaire, la maison n'ayant pas de toit fermé. Mais nous n'avons même pas le temps de penser à ce qui pourrait rentrer par les trous de cette protection, que le sommeil était venu nous chercher presque instantanément. Une journée pareille, ça crève!
JOUR 4: De Du Già à Ha Giang - 115 km
Le jour se lève sur Du Gia et, dès la sortie du lit, nous sommes impressionnés par la beauté des alentours. La veille, dans le noir complet, nous étions loin de nous imaginer toutes ces cultures et rizières au pied du logement.
L'objectif de la matinée était de nous rendre à une cascade non loin du village. Le hasard de la vie a fait que nous sommes tombés sur un groupe de petits garçons, qui semblaient bien amusés de nous voir galérer en mopette sur un chemin rocailleux. Du coup, puisqu'on avançait à pas d'homme, ils se sont mis à nous suivre, en nous indiquant par où était la cascade.
Finalement, nous avons fait toute la route jusque là ensemble, eux rigolant et nous montrant fièrement leur village et recoins qu'ils connaissaient par cœur. Une fois arrivés à la cascade, il s'y sont baignés et n'ont pas réfléchi avant de sauter depuis un rocher haut perché, que seuls les touristes les plus courageux arrivaient à franchir! Après ce petit show, ils ont décidé de nous montrer leur aptitude à faire du feu, avec un rien. Ils nous ont également prouvé qu'ils n'avaient aucune crainte des grosses araignées, en mettant leur main entière dans un gros trou où séjournait d'après eux une belle petite bête. Nous nous sommes aussi amusés à faire quelques ricochets, ou à balancer la plus grosse pierre dans la rivière, simplement. Impressionnants, ces petits! Ils avaient des sourires très attachants et, malgré la barrière de la langue, nous parvenions à nous comprendre et à bien rigoler ensemble.
Après ce long et bon moment passé ensemble, voilà le temps des au revoir... Et nous avons été un peu surpris de les voir nous réclamer des sous, et repartir déçus sans même un petit "bye bye" dès qu'ils ont compris qu'ils n'auraient rien de notre part. Voilà un sujet très délicat auquel nous avons été confronté plusieurs fois pendant notre voyage. Nous nous sommes renseignés quant à la meilleure manière de réagir et, il semblerait que la meilleure façon de les aider serait de ne rien leur donner. L'idée derrière est qu'ils comprennent qu'ils ne peuvent pas vivre ainsi, que ça ne fonctionne pas et qu'ils doivent continuer à aller à l'école pour ceux qui y vont, ou simplement travailler. C'est un peu dur, ça nous met mal à l'aise, on n'a pas l'habitude... Et puis ils nous ont vraiment aidés, ces petits! Nous les avons alors rattrapés et leur avons offert des popcorns et quelques gougouilles dans une petite épicerie du coin. C'était notre façon de leur dire merci pour ce moment de partage unique.
Les derniers 110 kilomètres ont été très agréables après cette belle matinée, toujours autant de nature autour de nous avec déjà la nostalgie de ce road trip incroyable. En milieu de chemin, nous avons même croisé notre premier serpent, de couleur vert et rouge, évité de justesse!
L'itinéraire nous faisait repasser par Tam Son, où nous en avons profité pour retourner manger les excellentes nouilles du premier jour. Pareil pour le tout premier café au point de vue, où nous nous sommes à nouveau arrêtés. Nous ne sommes pas sûrs que c'était pour le café ou juste pour profiter une nouvelle fois du chaton et des deux chiens.
Et nous voilà déjà de retour à l'auberge de jeunesse à Ha Giang, où nous avions décidé de rester dormir là la nuit, avant de reprendre le lendemain matin un bus (de l'enfer) qui nous ramènerait vers Hanoï. Mais ça, ce sera pour le prochain article, car on préfère terminer sur une note positive!
Ces quatre jours auront été surprenants, car pour être honnête nous ne savions pas que la région était belle à ce point. Et pourtant, Ha Giang et ce road trip font désormais partie de nos tops du voyage, et de loin!