Carnet de voyage

Vietnam

8 étapes
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Un mois au pays du dragon
Du 4 novembre au 4 décembre 2022
31 jours
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Jeudi 3 novembre. Ça y est, après une cinquantaine de jours en Asie Centrale, il est temps pour nous de continuer notre voyage vers d'autres horizons qui s'annoncent bien différents de ce qu'on a connu jusqu'ici. Notre ressenti est assez mitigé, d'un côté nous nous réjouissons et sommes curieux de découvrir cette autre partie du monde. Plus particulièrement de goûter à sa cuisine si réputée, nous qui ne trouvons pas forcément notre bonheur ici. Mais d'un autre coté, l'aspect plus touristique de ces pays nous rebute un peu, et puis il faut dire qu'on s'y est franchement senti bien en Asie Centrale. Nous qui étions en général les rares backpackers, nous allons devoir nous habituer à une toute autre ambiance, à des lieux qui déborderont de touristes. Idée reçue ou réalité? Nous allons le découvrir. En tout cas, pour le moment, nos pensées vont dans tous les sens.

Afin d'arriver jusqu'au Vietnam, comme expliqué précédemment, pas d'autre choix que de prendre l'avion au vu de la situation actuelle. Plusieurs options s'offraient alors à nous, notamment une faisant escale à Istanbul. Autant vous dire que c'était impensable pour nous de refaire machine arrière, après avoir franchi tous ces kilomètres pendant des mois. Du coup, nous avons opté pour l'option Tachkent - New Delhi - Hanoï, pour un total d'environ seize heures de voyage et deux heures de décalage horaire en plus. A présent, nous avons donc un total de six heures de décalage horaire avec la Belgique.

Nous avions beaucoup de temps à tuer en attendant notre premier avion, qui ne décollait pas avant 2h40 du matin. Du coup, nous avons passé toute la journée (pas moins de dix heures!) dans un café, à écrire le blog, préparer notre itinéraire au Vietnam et à nous ennuyer quand même un peu. Nous aurions pu jouer aux cartes, mais malheureusement c'était interdit, ce qui était vraiment bizarre mais bon, nous n'avions pas le courage d'entamer un débat pour une partie de rami.

Au dixième thé, un gratuit?

C'est donc aux alentours de 22 heures que nous sommes arrivés à l'aéroport de Tachkent, qui s'avère être très petit, sans moyen d'échanger nos dernières monnaies qu'on avait accumulées en Asie Centrale, ce qui nous embêtait pas mal (update février 2023: nous nous les trimballons toujours...). Il y avait énormément de monde et clairement pas assez de places assises pour tout le monde, mais par chance nous avons réussi à nous dénicher deux petites places loin de la foule bruyante.

Au moment du check-in, énorme stress. Rien qu'en écrivant ces lignes, nous ressentons encore cette sensation horrible qu'on ne pourra pas monter dans l'avion car nos visas n'étaient pas en règle. En fait, bien qu'on y restait qu'une poignée d'heures, l'Inde exige que nous entrions dans son pays munis d'un Visa (52,30€ pour deux et seulement quelques heures, ça fait mal!). Le visa pour l'Inde est connu pour être très casse-tête, et en effet nous confirmons que, pour compléter le formulaire, nous y avons laissé quelques nerfs. Mais tout de même, nous avions obtenu confirmation et tout devait être en règle pour rentrer dans le pays. Nous devions même imprimer le visa, ce que nous avions réussi à faire après avoir passé une bonne heure dans une imprimerie à Tachkent, qui subissait une panne d'électricité, bref, revenons-en à nos moutons.

La compagnie nous demande alors nos visas, et nous les sortons, fiers comme des paons de notre organisation irréprochable. Sauf que les papiers imprimés n'étaient pas les bons, que nous n'avions pas de connexion internet et plus le temps ni la possibilité d'imprimer la fameuse confirmation de visa que nous avions confondue avec un autre formulaire. Panique à bord, on tremble, le cœur bat dans nos tempes, et là on se sent vraiment bêtes. C'était sans compter sur notre bonne étoile qui nous suit discrètement depuis le début de nos aventures, et qui a mis sur notre route, dans ce si petit aéroport, une hôtesse qui parlait français et qui a accepté de nous partager sa connexion internet depuis son GSM personnel. Heureusement nous parvenons à trouver LE papier, le téléchargeons et croisons les doigts pour que ça passe une fois en Inde, en version électronique plutôt que papier, comme exigé.

Nous voilà parés pour les premières 2h40 de vol, dans un avion plutôt confortable. Nous avons même eu la surprise de nous faire servir un repas chaud en plein vol, que Maxime a dévoré malgré que nous étions en plein milieu de la nuit et qu'il dormait à poings fermés quelques minutes auparavant.

 New Delhi, on arrive!

Après une attente interminable pour passer le service d'immigration, voilà enfin notre tour de nous présenter devant les gardes frontières. Alors, passera ou passera pas le visa électronique? Eh ben à nouveau, nous avons beaucoup de chance. Il y avait énormément de monde (cf photo ci-dessous) et c'était un peu le chaos, du coup les gardes étaient clairement sous pression et n'avaient pas le temps de chipoter. C'est passé comme une lettre à la poste, et nous voilà officiellement acceptés en Inde, victoire!

Le peu de temps d'escale ne nous a pas permis de faire un petit tour de New Delhi. Nous avons cependant pu observer au loin cette sorte de brume épaisse ou nuage aux couleurs orangées qui couvrait l'horizon, et qui s'avérait être de la pollution. La ville connaissait en effet un sévère pic de pollution et la qualité de l'air était au plus bas début novembre. Au final, nous n'étions pas plus mal à l'intérieur de l'aéroport...

 C'est passé!

Notre second et dernier avion décollait à midi, et était à moitié vide. Ce qui nous a laissé le temps et la place de nous reposer car nous étions complètement KO de cette nuit de voyage. A nouveau, nous nous sommes vu servir un repas chaud, ce qui nous donnait l'impression d'être des clients hauts de gamme et nous faisait bien rire.

Complètement éclatés de fatigue 

Et voilà, il est 20 heures, et nous arrivons enfin à Hanoï, capitale du Vietnam! Quel bonheur de récupérer nos bagages qui heureusement ne se sont pas perdus en chemin. Il nous restait tout juste assez d'énergie pour monter dans un bus direction notre hôtel en plein centre ville, manger les restes de notre vieux sandwich Subway de l'aéroport (qui tirait une tronche plutôt similaire à la nôtre...) dans notre chambre, et tomber dans les bras de morphée.

Premières observations de ces quelques minutes passées dans la ville entre l'avion et l'hôtel: il y a énormément de motos, qui transportent de tout, énormément de monde et une énergie folle. Hanoï, laisse nous une petite nuit de sommeil, et demain nous serons frais comme des gardons pour te découvrir comme il se doit!

 Ça bouge dans tous les sens
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Vendredi 4 novembre. Après s'être endormis sur des bruits de karaoké, nous nous réveillons de bonne heure par les prières de moines, qui semblent répéter inlassablement la même phrase, dans un micro à la tonalité quelque peu stridente. Voilà deux points qui, nous ne le savions pas encore, étaient en fait très commun au Vietnam. Les vietnamiens sont en effet fans de karaoké: dans les bars, restaurants, ou même en pleine rue, assis sur un baffle, il y a toujours quelqu'un avec un micro qui se fait un petit solo, souvent très au sérieux d'ailleurs! Il en va de même avec les prières au micro qui résonnent dans toute la ville, cela étant présent à peu près partout en Asie du Sud Est.

 Les belles couleurs d'Hanoï

Nous qui avons passé les quatre derniers mois dans des pays où la religion pratiquée était principalement l'islam, nous nous retrouvons dans un pays où le culte dominant est la religion populaire, à savoir diverses croyances locales en des dieux, divinités et esprits. La seconde religion est le bouddhisme, et la troisième le christianisme. Il y a également des Juifs, Indous et Musulmans. Bref, une belle diversité qui semble cohabiter sans soucis. Ça nous a tout de même fait bizarre de tomber face à l'impressionnante cathédrale Saint-Joseph, à quelques pas de notre hôtel. Nous n'étions plus habitués à voir des architectures de style "église catholique", ce qui nous a ramené un peu chez nous en un coup d'œil! Construite en 1886, il s'agit de la plus ancienne église d'Hanoï, et on comprend vite d'où lui vient son surnom de la "petite Notre-Dame", puisque les plans ont été dessinés en s'inspirant de la célèbre cathédrale parisienne.

 La belle cathédrale Saint-Joseph, entourée de terrasses

A ses pieds, se trouvent des terrasses avec des mini tabourets et tables en plastique, pleines à craquer! Voilà à nouveau quelque chose qui nous surprend, et qui fait pourtant partie de la culture en Asie du Sud Est: manger en rue, un peu entassés on peut le dire, sur des tables qui semblent être faites pour des enfants. Ça apporte directement une ambiance conviviale, ça ouvre la porte aux discussions et aux rencontres, aux partages. Bref, on adore le concept!

Le Vietnam, surnommé le "pays du dragon" de par sa forme, est un état à parti unique, dirigé par le Parti Communiste Vietnamien. On s'habitue alors rapidement à voir partout beaucoup de drapeaux du pays, toujours accompagnés du célèbre drapeau rouge au marteau et à la faucille. La monnaie officielle est le dong (VND), avec 1€ équivalent à environ 25.000 dongs.

La langue parlée, le vietnamien, est très particulière! En effet, il s'agit d'une langue monosyllabique, ce qui veut dire que chaque syllabe peut être prononcée de six manières, avec autant de significations différentes! Par exemple, la syllabe "ma" peut signifier maman, cheval, fantôme, plante ou encore joue, en fonction de la prononciation et surtout de l'intonation utilisée. La très grande majorité des mots ne contiennent d'ailleurs pas plus de deux syllabes.

Dès le réveil donc, nous sommes plongés dans une atmosphère complètement différente de ce qu'on connait. Une fois un pas franchi hors de notre logement, et nous sommes alors entièrement immergés dans l'énergie folle qui règne partout dans les rues et ruelles d'Hanoï. A notre droite, un petit chien gobe un gros cafard, à notre gauche, un homme cuisine presqu'à même le sol des brochettes sur un petit barbecue d'appoint. En face de nous passent des femmes avec des vélos remplis de fruits, ou transportant toutes sortes de marchandises sur des palanches en bambou, leur tête couverte par les emblématiques chapeaux coniques en feuilles de latanier (espèce de palmier). Sans parler des centaines de scooter qui roulent à toute allure, dans un beau bordel organisé. Fait intéressant, il n'y a presque pas de trottoirs en ville, ceux-ci étant tous envahis par les scooters qui s'y garent. Tout le monde semble être à l'extérieur et s'affère à ses tâches, et tout est fait dehors, comme la vaisselle en photo ci-dessous, par exemple.

 Les rues agitées d'Hanoï

Au niveau gustatif, ça n'a plus rien à voir avec l'Asie Centrale. Tout d'abord les fruits sont omniprésents, de toutes les couleurs et de toutes les tailles! A toute heure de la journée les gens mangent et tous les deux ou trois mètres on croise des marchands ambulants qui cuisinent en rue. Et ça, ça porte un nom et c'est en fait un incontournable de l'Asie du Sud Est. Il s'agit de la street food, ou "cuisine de rue" en français. Le côté négatif de tout ça, ce sont les odeurs qui peuvent être parfois assez nauséabondes et désagréables dans les rues.

Nous avons eu un véritable coup de cœur pour les bánh mì, plat typique illustrant parfaitement ce concept de street food. Héritée des Français ayant occupé le pays, cette spécialité est en fait une baguette, aux saveurs incroyablement bonnes. Nous sommes alors retournés un nombre incalculable de fois au An Café, une des meilleures adresses à Hanoï où les déguster!

 An Café

Les cafés vietnamiens sont très particuliers. A Hanoï, la spécialité est le café aux... Œufs! Oui oui, des jaunes d'œufs, du sucre et du lait condensé, le tout au dessus d'un bon café robusta! Bien que nous étions assez sceptiques au départ, c'est en fait très bon et ça se boit un peu comme un dessert. Au Vietnam en général, on retrouve également le traditionnel café au lait condensé, validé également malgré son côté très (voire trop) sucré ou encore le phin filter, un café servi directement avec son filtre (à commander uniquement quand on a le temps, car il s'écoule alors goute par goute...).

Café aux œufs, phin filter et café au lait condensé 

Sinon, il y a beaucoup d'autres spécialités telles que le phô (un bouillon de viande et de nouilles), les nems, le bún cha (plat typique d'Hanoï composé de nouilles et de porc), le bánh xèo (une crêpe salée croustillante), les currys, les nouilles & riz sautés, et bien évidemment... La bière!

 A la découverte de nouvelles saveurs...

Terminés donc les thés de l'Asie Centrale, ici nous allons reprendre l'habitude de commander des bières. Et où la savourer, si ce n'est dans la rue de la bière d'Hanoï! Véritable lieu de vie nocturne, c'est une expérience en soi rien que de s'y promener. La rue est bondée et l'ambiance est au rendez-vous. Nous décidons alors de nous asseoir sur un de ces mini tabourets colorés, presque sur les genoux d'autres personnes tellement que nous sommes serrés dans la foule. Très rapidement, des jeunes filles habillées avec des robes aux couleurs des marques de bières qu'elles représentent, nous tombent dessus et essayent tant bien que mal de nous faire consommer dans leur bar. Le plus amusant est lors du passage de la police locale, où tout le monde s'active, consommateurs comme serveurs, pour bouger les terrasses de la route et faire croire que "non non monsieur l'agent on ne consomme pas d'alcool en rue". Un vrai spectacle!

La folie de la rue de la bière 

Hanoï, c'est aussi beaucoup de choses à voir et à faire.

Et c'est justement en chemin pour découvrir tout ça que nous sommes tombés, par hasard, sur un petit coiffeur de rue qui est simplement équipé d'une chaise et d'un miroir, situé à coté d'un carrefour à la circulation plutôt dense. Max en a alors profité pour se faire une petite beauté en plein milieu des coups de klaxon. Le voilà donc fin prêt pour la découverte de la ville!

 Vite fait bien fait

Véritable havre de paix en plein cœur de l'agitation d'Hanoï, le lac de Hoan Kiem, également appelé le lac de l'Epée, est grand d'une superficie de 12 ha, rien que ça! L'ambiance y est très calme aux alentours, et c'est un vrai plaisir de simplement s'y promener, et emprunter son magnifique pont en bois rouge, le pont The Huc (pont du Soleil Levant) pour découvrir le temple Ngoc Son. On trouve également sur le lac la tour de la Tortue située sur un petit îlot inaccessible de 350m². Ca semble aussi être le lieu idéal pour les Hanoïens qui viennent y pratiquer leur gymnastique et yoga.

 Le joli pont, de jour et de nuit
La tour de la Tortue , le temple Ngoc Son & le lac de l'Epée

Il y a également le théâtre de marionnettes sur l'eau Thang Long, qui est un incontournable de la capitale. Pendant environ une heure, des sketchs se succèdent, tous accompagnés par un orchestre qui joue de la musique traditionnelle et des chanteurs. Pour la petite histoire, ce sont des villageois qui ont inventé ce concept au XIè siècle, alors que leurs rizières venaient d'être inondées et qu'ils cherchaient à se divertir. A la sortie du spectacle, nous avons eu la surprise de tomber sur un petit show de danse de rue improvisé, tout le monde étant invité à se joindre à la fête. Il n'y a rien à faire, à Hanoï, il y règne vraiment une bonne ambiance et il y fait bon vivre!

 Soirée spectacles en tout genre

Nul n'est sans savoir que le Vietnam a une histoire chargée, marquée par plusieurs guerres et occupations étrangères. Afin d'en apprendre un peu plus, nous sommes allés visiter la prison d'Hoa Lo, devenue un musée, située non loin du quartier français d'Hanoï. Nous pouvons lire sur l'entrée "Maison Centrale", qui est un autre nom donné pour "prison" par les coloniaux français, qui l'ont construite entre 1886 et 1901. Guillotine, isolement, cachots minuscules,... Cet endroit a été un véritable lieu de torture, et on n'ose à peine imaginer l'enfer que ses prisonniers y ont vécu.

Visite de la prison d'Hoa Lo 

Hanoï est également réputée pour sa surprenante rue du train, qui est en fait un quartier résidentiel plutôt étroit (4 à 5 mètres seulement entre les habitations!), traversé par une voie ferroviaire plus que centenaire. Ce qui est un peu dommage, c'est qu'il faut désormais payer pour s'y promener. Mais on en aura quand même bien profité depuis l'entrée, où nous avons attendu patiemment qu'un train passe. Nous ne le savions pas encore à ce moment-là, mais nous allions par hasard nous retrouver dans ce même célèbre train, à traverser cette rue, lors de notre retour à la capitale quelques jours plus tard. On pourra dire qu'on a vécu l'expérience pleinement!

 La rue du train... Et les bouchons créés lors du passage du train!

Comme partout en Asie du Sud Est, il y a énormément de beaux temples à visiter. Parmi eux, le Temple de la Littérature nous a particulièrement séduit. Son architecture est assez particulière, puisqu'il se compose de cinq cours qui se succèdent en longueur, le tout entouré de murs de pierres. Il a été construit en 1070, faisant de lui un des sites les plus importants et anciens de la capitale. Aujourd'hui, c'est un lieu rendant hommage aux enseignants et à l'éducation. Nous avions choisi la bonne heure, car en même temps que nous se promenaient un grand groupe d'étudiants en uniforme, qui venaient fêter leur diplôme fraichement obtenu et venaient y faire des photos officielles.

 Le grand Temple de la Littérature

Il y a également beaucoup de beaux parcs, dont un qu'on a particulièrement apprécié pour ses good vibes comme on dit. Beaucoup de locaux viennent y pratiquer leur yoga et gymnastique, certains cours collectifs se donnant directement en rue (les Hanoïens s'avèrent être très sportifs!). Sport physique donc, mais également cérébral, avec plusieurs joueurs d'échec chinois qui envahissent les chemins du parc.

Les nombreux adeptes du jeu d'échec chinois 

Comme si les bazaars nous manquaient déjà, nous nous sommes rendus au Cho Dong Xuan, un énorme marché local, pas du tout touristique, situé dans la vieille ville. Il était tout simplement immense! Et, comme en Asie Centrale, on y trouve de tout, même... des chiens qui sont prêts à être dégustés! Nous qui pensions que ce n'était qu'un "cliché", face à ça, nous avons vite été remis à notre place. C'est une réalité et c'est assez dégoutant à voir, surtout quand on sait qu'ils sont cuits comme les homards, plongés en vie dans de l'eau bouillante. Il y avait également des tortues, des grosses grenouilles, ou encore des anguilles, toujours en vie et attendant d'être achetées pour ensuite être cuisinées. Beurk!

 L'énorme marché de Cho Dong Xuan

Autre endroit très charmant, les alentours du lac Ho Tay. Entre maisons colorées le long de l'eau, pêcheurs qui attendent avec patience que ça morde, et vue lointaine sur une partie de la ville, il y fait bon d'y flâner. Parfois, les photos parlent d'elles-mêmes...

Autour du lac Ho Tay 

Vous l'aurez compris, il est impossible de s'ennuyer dans la plus grande ville vietnamienne, qui abrite pas moins de 7 millions d'habitants, Hanoï! Durant notre mois passé au Vietnam, nous sommes revenus à Hanoï quelques fois pour transiter d'un lieu à l'autre. A chaque fois, nous avons beaucoup aimé l'ambiance si unique qui y régnait. Voilà donc un avant goût prometteur du pays, et de toute cette partie du globe encore méconnue de notre part. Les temples ont définitivement remplacé les mosquées, les bazaars ont laissé place aux marchés de nuits et le froid est resté en Asie Centrale. C'est très curieux de la suite que nous quittons la capitale pour les montagnes du nord, où de belles aventures nous attendent, mais surtout des paysages d'une beauté... indescriptible !

 Hanoï, tu nous as conquis!
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Mardi 8 novembre. C'est aux alentours de 20 heures que nous avons quitté Hanoï pour une aventure un peu folle mais qui en valait clairement la peine: un road trip de quatre jours dans la région la plus au nord du Vietnam, Ha Giang. Au programme: des montagnes & pains de sucre à perte de vue, beaucoup de kilomètres et, bien sûr, l'apprentissage de la conduite d'un scooter semi-automatique.

Mais avant cela, une autre aventure bien moins agréable nous attendait: nous rendre à Ha Giang. Nous avions beaucoup entendu parler des incroyables bus de nuit au Vietnam. En général, trois rangées de lits superposés les composent, rendant le trajet confortable et en principe agréable. Nous étions donc loin de nous imaginer qu'en mettant les pieds dans ce fameux sleeper bus, nous allions passer un des pires trajets du voyage.

Néons de toutes les couleurs, chauffeur qui roule comme si nous étions dans un jeu vidéo et que nous avions tous plusieurs vies, et qui klaxonne à tout bout de champ (nous avons compté, environ toutes les 30 secondes!!) toute la nuit,... Voilà quelques raisons qui font que nous ne validons pas du tout ce nouveau type de transport. A cela s'ajoute le fait qu'être couché, dans un car, c'est vraiment spécial et au bout de quelques kilomètres, les nausées ne tardent pas à faire partie du package "pire trajet de bus". Max a bien cru qu'il n'allait pas y survivre, et honnêtement il y avait de quoi. Même Anne qui n'est pas sensible aux maux de transport en est ressortie avec un teint un peu verdâtre.

NB: notre avis est subjectif, et nous avons rencontré énormément de voyageurs qui adoraient ce concept de sleeper bus! Et il faut dire que la route était très sinueuse.

 Sleeper/horror bus & dortoir

C'est donc au bout de sept interminables heures de route que nous sommes arrivés à Ha Giang, aux environs de 3 heures de matin. Nous avions trouvé un bon plan, à savoir loger dans une auberge de jeunesse qui offre la nuit en dortoir aux voyageurs qui arrivent en pleine nuit. Mama's Homestay était une vraie pépite et proposait également le service de location de scooter. Alors que tous les voyageurs de l'auberge partaient dès le lendemain, nous avions décidé de prendre le temps de récupérer de cette nuit de l'horreur en restant une nuit de plus, ce qui nous permettait également d'étudier d'un peu plus près l'itinéraire et de découvrir la ville. Le soir, nous avons même eu la chance de partager un souper très local avec la famille qui tient l'auberge. Les plats sont au milieu de la table, et tout le monde y mange dedans directement avec ses baguettes, pas de chichis!

 La ville d'Ha Giang

En général, la majorité des touristes qui se trouvent à Ha Giang s'y rendent pour faire ce célèbre road trip qui peut se faire en trois ou quatre jours, ce qui nous semblait être la durée idéale pour en profiter au maximum. Il y a alors plusieurs possibilités: le faire en groupe à l'arrière d'un scooter avec un chauffeur local ou en conduisant soi-même la moto, ou le faire en mode solo. Nous avons naturellement opté pour la seconde option, moins onéreuse et nous offrant bien plus de liberté. A nous l'aventure!

 Max teste le bolide avant le jour J!
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JOUR 1: De Ha Giang à Yên Minh - 115 km

Comment bien commencer un road trip? En se réveillant malade, bien sûr! Les heures d'avion sous la grosse clim' et tous les changements de ces derniers jours auront eu raison d'Anne, qui se trouve dans un piteux état pour entamer l'aventure. A nouveau, une photo vaut mieux que milles mots...

Mais ce n'est pas un mauvais rhume qui va nous arrêter et, après un bon banh mi aux œufs en guise de petit-déjeuner, nous enfilons nos protections (qui ont d'ailleurs bien fait rire les locaux tout le long du périple) et disons au revoir à l'animal de compagnie de notre auberge, une belle araignée comme on les aime.

Araignée du matin, chagrin? Que nenni! 

Une fois la ville laissée dernière nous, nous nous retrouvons rapidement immergés au milieu des impressionnants pains de sucre qui caractérisent cette région du nord du Vietnam et du sud-ouest de la Chine. "Pain de sucre" est le nom donné aux collines et pics calcaires qui sont en général recouverts par de la végétation. Tout au long de ce road trip, ils nous auront accompagnés, nous offrant à tout moment des paysages et points de vues tout simplement époustouflants et magnifiques.

 Du vert, du vert et encore du vert

Pause café bien méritée après nos quarante premiers kilomètres, à un point de vue fleuri qui avait un bar/restaurant plutôt cosy et sympa, avec deux chiens et un chaton, bref... Le lieu idéal pour enlever le casque et les protections le temps d'un bon café! Max en a profité pour faire un petit pipi... On a bien dit "petit"...

Pause au Bac Sum Pass 

Des points de vue, ce n'est clairement pas ce qui manque en Asie du Sud Est. Malheureusement, dans la plupart des cas, une partie de ces lieux sont privatisés et transformés en un endroit très kitch, avec des cœurs et autres fantaisies pour faire les photos les plus "belles" possibles, pour lesquelles il faut bien entendu mettre la main au portefeuille.

C'est donc sans surprise que notre seconde pause fut à un autre point de vue, gratuit cette fois-ci, situé à quelques kilomètres de là, appelé le Heaven's Gate, la porte du paradis en français. En effet, la vue était spectaculaire! En contre-bas, nous pouvions apercevoir la route que nous allions emprunter ensuite.

 Heaven's Gate

Mais une des plus belles vues de la journée nous attendait encore un peu plus loin: un village aux maisons colorées et parsemé de pains de sucre, de champs de cultures et de rizières.

 What else?

L'itinéraire de la journée nous a alors mené vers une grotte, la Lung Khuy Cave, qui semblait assez intéressante à voir. Nous avions décidé de faire un crochet pour l'atteindre, nous faisant passer par un petit village authentique et loin des touristes. Ce genre de villages, nous allions en traverser plusieurs pendant notre périple et, à chaque fois, c'était assez impressionnant. Il faut savoir que cette région du Vietnam est une des plus pauvres, ce qui rendait ces instants encore plus spéciaux et différents. Des coqs, poules et cochons qui circulent partout et librement, des énormes bâches étendues sur lesquelles sèche du maïs, des magnifiques sourires et, surtout, beaucoup de "hello! hello!" de la part des enfants curieux et, parfois même, de leurs parents.

Petite fille en robe traditionnelle  

Nous nous parquons alors dans ce village et continuons à pieds, bien décidés à aller visiter cette fameuse grotte. Sauf que nous y allions un peu innocemment, sans savoir que le chemin y menant avait en fait un beau dénivelé positif et se trouvait à flan de falaise... Au bout de quelques centaines de mètres, nous nous sommes résignés à faire demi-tour, Anne traînant toujours ses vieux microbes et vertiges, et l'horloge tournant. Il nous restait encore plusieurs kilomètres et nous n'avions pas forcément envie de rouler dans le noir dès le premier jour. De plus, l'heure du dîner avait déjà sonné depuis un petit moment et nous avions l'estomac dans les talons!

 En plein cœur de la vie en montagne

Nous n'avons peut-être pas visité la grotte, mais la partie du chemin arpentée nous offrait, encore et toujours, une vue à couper le souffle. Nous avons croisé plusieurs dames qui travaillaient dans la montagne, portant sur leur dos déjà bien courbé des morceaux de bois, des feuilles ou encore des jolies fleurs. Ce travail éprouvant semblait marqué sur leurs visages et leurs démarches. Et ça, ça impressionne tout autant que les paysages.

Les kilomètres se sont alors enchaînés après une pause nouilles dans la petite ville charmante de Tam Son, où tous les riders de la journée semblaient s'être donné le mot pour venir y faire un arrêt. Ensuite, toujours autant de panoramas grandioses nous accompagnaient à chaque mètre parcouru...

 Pause lunch à Tam Son
Après-midi de qualité 

Notre dernier stop de la journée a été de se promener dans une forêt qui surplombait la route que nous arpentions. Ce lieu est un terrain de jeu idéal pour les enfants qui habitent à deux pas de là, et nous avons eu bon de passer quelques temps avec eux. Ici, pas de ballons de foot ni de jouets, alors la créativité les amène à se créer un jeu avec une pomme de pin, qu'ils accrochaient à un long fil et qu'ils faisaient alors tourner telle une toupie. Il fallait voir la vitesse qu'elle prenait, cette pomme de pin!

Last stop 

C'est aux alentours de 17h30 que nous sommes arrivés au bout de cette première journée haute en couleurs! Nous logions à Yen Minh, dans une guesthouse qui hébergeait en fait énormément d'autres riders, dont tout un groupe qui en a profité pour fêter l'anniversaire d'un de ses membres. On ne le savait pas mais, en réalité, la plupart des logements sur le trajet sont en mode road-trip, avec des clients qui ne restent que pour la nuit, et tout est organisé en fonction. Les repas sont (presque) toujours compris dans le prix et partagés avec d'autres touristes. Ce soir-là, nous avons fait la rencontre de plusieurs jeunes avec qui le courant passait plutôt bien, et avec qui nous avons même partagé un célèbre et inévitable karaoké!

Nous avons également pu tester la légendaire happy water, une liqueur distillée à partir de riz fermenté. Le degré d'alcool varie autour des 40%, et le plus amusant est que chaque famille la brasse et fait sa propre happy water. Le goût n'était pas si désagréable et les shots se sont pas mal enchaînés, il faut bien le dire... Elle porte bien son nom, cette boisson!

Premier sunset du road trip 

Bien arrivés! 
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JOUR 2: De Yên Minh à Dòng Van - 90 km

Après un réveil un peu piquant, nous reprenons la route de bonne heure direction notre prochain arrêt: le petit village de Dong Van, situé à moins d'une centaine de kilomètres de Yên Minh.

 On the road again!

Premier point d'intérêt du jour, et sans doute le plus célèbre de toute la boucle d'Ha Giang: le Doc Chin Khoanh. Ce panorama offre une vue sur les lacets que nous venions de gravir, ce qui est plutôt impressionnant vu d'en haut. Non loin de là, il était possible de monter une petite route, qui offrait des vues encore plus belles. Il n'en fallait pas plus pour convaincre Max d'y grimper, décision qu'il n'a pas regrettée au vu de la beauté des paysages de là-haut!

 Doc Chin Khoanh & des jeunes vendeuses de fleurs

Quelques kilomètres plus loin, nous sommes tombés sur des champs de fleurs magnifiques, s'en est suivi un autre point de vue très rocheux, qui changeait beaucoup du vert que nous avions l'habitude de voir autour de nous.

Ensuite, la route nous a menés vers un des plus beaux paysages de la journée: des pains de sucre à perte de vue... La beauté de l'endroit est indescriptible, tout simplement. Le jeu d'ombres nous donne l'impression qu'il y a des pains de sucre à l'infini!

 10/10 pour Dame Nature

Il est temps de faire un crochet et de sortir de notre itinéraire afin de nous rendre au point le plus au nord du Vietnam, à Lung Cu, oui oui! De là, il est possible de franchir la frontière avec la Chine par un petit poste d'immigration. Certains touristes s'amusaient avant à passer la frontière illégalement par un sentier de terre situé à proximité, mais désormais c'est beaucoup plus surveillé et surtout déconseillé, la Chine ayant toujours ses frontières strictement fermées à cause du COVID. Bref, nous étions fiers de passer devant le poste d'immigration tout de même! Est-ce qu'on doit vraiment mentionner que les vues pour y accéder étaient encore incroyables?

Salut la Chine! 

Non loin de Lung Cu se trouve un endroit plus officiel qui marque le fait que nous nous trouvons au point le plus au nord du pays. De là nous pouvions apercevoir sur la colline non loin en face de nous la Chine, et ses temples qui sont déjà bien différents de ceux que nous avons vus à Hanoï. C'était bizarre de se trouver si proche de ce pays immense et impressionnant! Il y avait également une grande tour, au dessus de laquelle nous pouvions admirer une vue à 360°C sur les alentours.

 Lung Cu et vue sur la Chine

Vingt-six kilomètres plus tard, et nous voilà déjà arrivés à Dong Van. Ici, l'ambiance est complètement différente de la veille, étant donné que nous logions dans un espèce d'hôtel, sans possibilité de manger sur place. Du coup, soirée pizza dans un restaurant italien, check-up de notre niveau de bronzage avec les protections en guise d'indicateurs, et surtout plein fait pour le lendemain, à l'ancienne! L'ambiance dans le village est plutôt sympa, avec tantôt des seniors qui jouent aux échecs chinois, tantôt des enfants qui s'amusent pendant des heures sur la place publique, avec Max en guise d'éducateur.

Il faut dire qu'il a eu son petit succès ce soir-là, notre Max! Anne n'étant toujours pas remise sur pattes, elle a passé la majorité du temps à se reposer à l'hôtel une fois arrivés. Max, en forme, a alors décidé d'aller faire un petit tour en mopette solo, où il a fait la rencontre de deux Vietnamiennes, qui étaient très amusées de lui demander une photo ensemble! Quelle star!

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JOUR 3: De Dòng Van à Du Già - 130 km

Nous voilà déjà à notre troisième et avant dernier jour de cette aventure. Nous étions loin de nous imaginer la journée qui nous attendait en nous levant ce matin-là, et pourtant... Certes nous savions que ça allait être la journée la plus importante en termes de kilomètres, mais nous ne nous attendions pas à ce que ce soit si long, et, parfois pour Anne qui n'était toujours pas en forme, un peu pénible. Cependant, ça aura peut-être été la journée la plus belle en ce qui concerne les paysages! Ah ça, oui!

Après le désormais traditionnel banh mi aux œufs en guise de petit-déjeuner, nous faisons nos au revoir à Dong Van et entamons les premiers kilomètres avec détermination. Rapidement, nous sommes récompensés par la magnifique nature environnante.

 Bye bye Dong Van
Les premiers rayons de soleil qui percent les nuages 

Le premier stop était majestueux, nous offrant de part et d'autre de la route une vue, à nouveau, à couper le souffle. D'un côté, les beaux pains de sucres dont on ne se lasse jamais, avec dans le creux des collines vertes des parties de routes que nous allions sillonner. De l'autre, des jolies fleurs jaunes qui donnaient un charmant côté alpin à cette partie de paysage.

 Un côté fleuri
Et l'autre tout aussi beau! 

Pour les plus téméraires, il était possible de gravir une mini route à flan de falaise, où il était difficile mais surtout dangereux de se croiser en moto, et qui menait à un de ces pains de sucre. De là, il y avait moyen de l'escalader, ce qui offrait une vue encore plus spectaculaire à 360°. Max a alors mordu à la carotte qu'on lui tendait et est parti à l'assaut de ce mini sommet. Mini mini... Il se sera quand même fait un peu peur par moment, que ce soit sur la route qui était autant redoutable qu'elle n'y paraissait au loin, qu'au moment de l'ascension du pain de sucre. Mais la récompense était bien présente!

 La vue depuis le pain de sucre

Ensuite, la route nous a menés vers un petit café où nous avons fait une pause pipi, avec une superbe vue sur la rivière Sông Noh Kuê, qui traverse la province d'Ha Giang & de Cao Bang, ainsi que la Chine sur une distance de 192 kilomètres.

 Pipi with a view

A peine le temps de remonter notre braguette que nous voilà en chemin pour la voir de plus près, cette fameuse rivière. Et comment en profiter un maximum, si ce n'est en s'offrant un petit tour en bateau dessus? Pour quelques euros à peine, nous sommes alors montés à bord d'une sorte de petit bateau-péniche pour une bonne heure de croisière. L'eau était d'un bleu magnifique et nous nous sentions très petits aux pieds des pains de sucre qui s'emblaient venir s'y abreuver.

Croisière sur la rivière Sông Noh Kuê  

Mais alors, si la troisième journée semble si parfaite, pourquoi nous est-elle parue si longue et difficile? Comment avons-nous perdu autant de temps? Eh ben à cause de l'état de la route, qui pendant de longues distances n'en était même plus une à proprement parler... Des travaux, de la poussière, des nids de poules, des pierres qui nous font glisser, le tout la plupart du temps à flan de falaise... Tout ça, ce n'est pas évident en mopette, même si ça a un côté quelque peu amusant, mais heureusement on s'en est sorti sans encombres! Parce qu'il faut le dire, sur cette boucle, les accidents sont assez fréquents et on en a croisé plusieurs aux jambes bien éraflées.

Une petite idée des routes de la troisième journée 

Si la route n'était franchement pas belle, on ne peut pas en dire autant de l'environnement dans lequel on se trouvait. Quand la route nous en faisait voir de toutes les couleurs, il nous suffisait de lever les yeux de celle-ci et de regarder autour de nous, ces couleurs étant bien plus plaisantes et nous rappelant pourquoi nous faisions tout ça.

Routes dégeus, paysages heureux 

Le seul avantage à accumuler du retard et finir par rouler une heure dans le noir, c'est qu'on assiste à un incroyable coucher de soleil et qu'on peut profiter des paysages devenus orangés. Nous sommes d'ailleurs presque seuls sur les routes, mais les mouchettes et autres insectes sont alors de sortie et se tapent tous les un après les autres sur la visière de Max, ce qui rend les derniers kilomètres moins sympa.

Mais nous finissons tout de même par atteindre notre guesthouse, alléluia! La journée est terminée, on range la moto, on retire les protections, plus qu'à profiter du bon souper inclus dans le prix. Ah ça... C'était sans compter sur nos hôtes qui se sont emmêlés les pinceaux avec les réservations et qui semblent bien surpris de nous voir débarquer. Après mainte négociations, nous obtenons gains de cause et ne finissons pas à dormir dans un appartement glauque à plusieurs kilomètres de là, comme nous suggéraient les hôtes en guise de solution.

Bref, le bon souper accompagné d'happy water nous a vite fait oublier ce petit pépin. Ce soir-là nous avons partagé le repas avec deux Français que nous n'avons cessé de recroiser les semaines qui suivirent Ha Giang, et un Hollandais. Première nuit pour nous sous un moustiquaire, la maison n'ayant pas de toit fermé. Mais nous n'avons même pas le temps de penser à ce qui pourrait rentrer par les trous de cette protection, que le sommeil était venu nous chercher presque instantanément. Une journée pareille, ça crève!

Fin de cette belle journée 
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JOUR 4: De Du Già à Ha Giang - 115 km

Le jour se lève sur Du Gia et, dès la sortie du lit, nous sommes impressionnés par la beauté des alentours. La veille, dans le noir complet, nous étions loin de nous imaginer toutes ces cultures et rizières au pied du logement.

Surprise au réveil 

L'objectif de la matinée était de nous rendre à une cascade non loin du village. Le hasard de la vie a fait que nous sommes tombés sur un groupe de petits garçons, qui semblaient bien amusés de nous voir galérer en mopette sur un chemin rocailleux. Du coup, puisqu'on avançait à pas d'homme, ils se sont mis à nous suivre, en nous indiquant par où était la cascade.

Finalement, nous avons fait toute la route jusque là ensemble, eux rigolant et nous montrant fièrement leur village et recoins qu'ils connaissaient par cœur. Une fois arrivés à la cascade, il s'y sont baignés et n'ont pas réfléchi avant de sauter depuis un rocher haut perché, que seuls les touristes les plus courageux arrivaient à franchir! Après ce petit show, ils ont décidé de nous montrer leur aptitude à faire du feu, avec un rien. Ils nous ont également prouvé qu'ils n'avaient aucune crainte des grosses araignées, en mettant leur main entière dans un gros trou où séjournait d'après eux une belle petite bête. Nous nous sommes aussi amusés à faire quelques ricochets, ou à balancer la plus grosse pierre dans la rivière, simplement. Impressionnants, ces petits! Ils avaient des sourires très attachants et, malgré la barrière de la langue, nous parvenions à nous comprendre et à bien rigoler ensemble.

Guides privés jusque la cascade 

Après ce long et bon moment passé ensemble, voilà le temps des au revoir... Et nous avons été un peu surpris de les voir nous réclamer des sous, et repartir déçus sans même un petit "bye bye" dès qu'ils ont compris qu'ils n'auraient rien de notre part. Voilà un sujet très délicat auquel nous avons été confronté plusieurs fois pendant notre voyage. Nous nous sommes renseignés quant à la meilleure manière de réagir et, il semblerait que la meilleure façon de les aider serait de ne rien leur donner. L'idée derrière est qu'ils comprennent qu'ils ne peuvent pas vivre ainsi, que ça ne fonctionne pas et qu'ils doivent continuer à aller à l'école pour ceux qui y vont, ou simplement travailler. C'est un peu dur, ça nous met mal à l'aise, on n'a pas l'habitude... Et puis ils nous ont vraiment aidés, ces petits! Nous les avons alors rattrapés et leur avons offert des popcorns et quelques gougouilles dans une petite épicerie du coin. C'était notre façon de leur dire merci pour ce moment de partage unique.

Les derniers 110 kilomètres ont été très agréables après cette belle matinée, toujours autant de nature autour de nous avec déjà la nostalgie de ce road trip incroyable. En milieu de chemin, nous avons même croisé notre premier serpent, de couleur vert et rouge, évité de justesse!

Derniers kilomètres 

L'itinéraire nous faisait repasser par Tam Son, où nous en avons profité pour retourner manger les excellentes nouilles du premier jour. Pareil pour le tout premier café au point de vue, où nous nous sommes à nouveau arrêtés. Nous ne sommes pas sûrs que c'était pour le café ou juste pour profiter une nouvelle fois du chaton et des deux chiens.

 Back to basics

Et nous voilà déjà de retour à l'auberge de jeunesse à Ha Giang, où nous avions décidé de rester dormir là la nuit, avant de reprendre le lendemain matin un bus (de l'enfer) qui nous ramènerait vers Hanoï. Mais ça, ce sera pour le prochain article, car on préfère terminer sur une note positive!

Ces quatre jours auront été surprenants, car pour être honnête nous ne savions pas que la région était belle à ce point. Et pourtant, Ha Giang et ce road trip font désormais partie de nos tops du voyage, et de loin!

CẢM ƠN HA GIANG! 
4

Lundi 14 novembre. Après ces quelques jours en plein cœur des montagnes, il était temps pour nous de continuer notre périple au Vietnam, en laissant derrière nous toute cette verdure qui sera remplacée par le bleu turquoise de la Mer de Chine Méridionale. Car oui, la prochaine destination fait rêver rien qu'à entendre son nom: l'île de Cat Ba et son incroyable baie d'Ha Long!

L'île calcaire de Cat Ba est la plus grande île de l'archipel dont elle fait partie et qui porte son nom. Cet archipel, qui se compose de pas moins de 367 îles et îlots rocheux, est une réserve biologique reconnue par l'UNESCO. Sa superficie est proche des 300 km² et environ 8.500 personnes y habitent.

Petit avant-goût de l'île 

Bien que l'île en elle-même puisse être un lieu idéal pour des vacances sous les cocotiers, c'est surtout pour sa proximité avec la magnifique baie d'Ha Long qui se situe à une quinzaine de kilomètres à peine que les touristes s'y rendent en masse.

Véritable bijou de la nature, la baie d'Ha Long est mondialement connue pour ses milliers d'îles impressionnantes, entourées d'eau turquoise et couvertes de forêts tropicales. Le meilleur moyen d'en profiter est de partir en excursion d'un ou plusieurs jours en bateau, où les sorties kayaks et snorkeling ne viendront qu'apporter encore plus de magie à cet endroit qui semble être sorti d'une carte postale.

Mais si on vous dit que, même en ayant prolongé le séjour de deux nuits, nous n'avons pas vu cette fameuse baie, alors que nous avions réservé et même payé l'excursion pour nous y rendre, tout ça à cause d'un petit pain bizarre, vous nous croyez?

 La baie d'Ha Long - Photo provenant du site Authentik Vietnam

Commençons par le commencement. Pour nous rendre sur l'île de Cat Ba depuis Ha Giang, pas le choix que de remonter dans un bus de l'enfer, comme on aime bien les appeler, jusqu'Hanoï. Le départ était prévu à 6h du matin, et nous avions alors bien préparé toutes nos affaires en avance et bien sûr réglé nos réveils. Sauf que ce ne sont pas les belles chansonnettes de nos téléphones qui nous ont réveillés, mais plutôt les énormes coups de klaxons du bus qui avait de l'avance, et la gérante de l'auberge qui tambourinait à notre porte. A peine le temps d'émerger que nous voilà devant l'hébergement en stress, le bus n'étant déjà plus là.

Quelques minutes plus tard, revoilà le mastodonte dans lequel nous montons un peu penauds. Et à partir de ce moment, le second pire trajet de bus du voyage démarra. Plutôt que de prendre la route direction Hanoï comme prévu, le chauffeur a d'abord tourné pendant plus d'une heure dans la mini ville d'Ha Giang, en faisant des tours et des tours et des tours... A n'en plus finir! Nous sommes bien repassés cinq fois devant notre auberge, en prenant à chaque fois ça et là quelques touristes. Du coup, nous voilà avec une heure de trajet dans les pattes et les nausées qui l'accompagnent, sans avoir parcouru le moindre kilomètre. Quoi de plus frustrant?

 Les zombies arrivent à Hanoï

Il faut dire que nous étions tombé sur le roi des cons des chauffeurs, ce dernier ne faisant presque pas de pause pipi alors que nous étions partis pour environ 6 heures de trajet sinueux. A un moment donné, une dame d'une cinquantaine d'années a demandé à ce qu'il s'arrête, le besoin de se soulager devenant trop pressant. Le chauffeur accepta, mais redémarra sans elle, parce qu'il considérait qu'elle prenait trop de temps! Heureusement son mari était là pour le faire arrêter. Et quand Anne a également voulu aller aux toilettes, il lui a crié dessus en vietnamien et n'a pas voulu s'arrêter. Bref... Les trajets vers et depuis Ha Giang sont définitivement à oublier pour nous.

Une fois arrivés à la capitale aux alentours de 13h, après avoir pris un autre mini bus jusque dans le centre, nous nous sommes consolés avec un bon banh mi au An Café. Nous avons passé le reste de la journée à chercher la bonne gare où se trouvait le train que nous devions prendre le soir-même, direction la ville portuaire d'Hai Phong, où nous avions réservé une nuit dans un petit studio bien cosy histoire de couper un peu le trajet.

 Premier train en Asie du Sud-Est

Pour le peu que nous en avons vu, nous n'avons rien trouvé de particulier à la ville d'Hai Phong, et avons trouvé l'ambiance un peu bizarre. Tout semblait être fermé et les rues étaient peu fréquentées. Nous avons alors soupé des simples nouilles dans un sky bar, avec en fond de la grosse musique et des leds de toutes les couleurs, ce qui rendait le moment assez drôle quand même.

Le lendemain matin, après de nombreuses et longues recherches pour trouver un petit-déjeuner, nous sommes rentrés innocemment dans un café histoire de manger quelque chose. Et c'est exactement ce petit "quelque chose" qui a finalement rendu le séjour très (très!) pénible pour Max. Une espèce de petit pain sucré-salé, chaud, avec de la crème à l'intérieur piquante, le tout recouvert de "cheveux" oranges au goût qui laissait vraiment à désirer. Si Anne a été très dégoûtée sur le moment même puis n'y a plus trop pensé, on ne peut pas en dire autant de Max...

Stop à Hai Phong 

Nous sommes ensuite montés dans un car pendant une heure, nous menant ainsi à un port où nous avons pris un speed boat jusque l'île pendant cinq petites minutes. De là, à nouveau, un autre car d'une trentaine de minutes nous a conduit jusqu'au centre de Cat Ba.

Une fois descendu du bus, Max a bien cru qu'il allait y laisser ses tripes et, malheureusement, cette sensation ne l'a pas quitté de presque tout le séjour, que nous avons dû prolonger de quelques nuits le temps qu'il se rétablisse totalement.

Vendeuse de pomelos - Poison - Speed boat 

Il y a eu certains moments où l'estomac de Max lui laissait un peu de répit, avant de le renvoyer au fond de son lit. Nous en avons alors profité pour nous reposer sur les belles plages qu'offre l'île de Cat Ba. Sable blanc, eau transparente, cocotiers,... Un petit air de paradis donc, et c'était un vrai bonheur!

 Farniente

Si la beauté des plages nous a séduits au premier coup d'œil, il en va de même pour les couchers de soleil qui se dessinaient en fin de journée, et qui étaient également très impressionnants, le ciel prenant tantôt des couleurs de feu, tantôt des couleurs bleuâtres voire verdâtres. Le temps semble alors s'arrêter pour les personnes présentes, qui prennent toutes un moment pour se poser et admirer ce spectacle magnifique que la nature nous offre.

 Zéro retouches!

Cependant, la majorité du temps, Max ne pouvait pas bouger du lit, et Anne partait alors à l'aventure en solitaire. Après autant de temps ensemble, ça faisait très bizarre d'aller au restaurant ou à la plage seule, mais rester cloîtrée dans la chambre d'hôtel aurait été trop dommage. Pour que Max ne vienne pas manger, ne serait-ce que le petit-déjeuner offert par l'hôtel, il fallait vraiment qu'il soit dans un sale état...

 Nanette à la plage

Un jour où ça allait un peu mieux, nous avons loué un scooter et sommes partis à la découverte du parc national de Cat Ba. Le scooter était bien différent de notre mini bolide que nous venions de laisser quelques jours plus tôt à Ha Giang, celui-ci étant vieux, totalement automatique et prenant environ deux longues minutes à démarrer à chaque fois... Ce qui faisait souvent bien rire les personnes se trouvant aux alentours et nous aussi, malgré la petite gêne que cela causait quand même. Mais ceci dit, on ne sait trop comment, ce vieux tacot a quand même tenu le coup jusqu'au parc!

Un Immodium et ça repart 

Ce parc national, qui se caractérise par sa végétation subtropicale, est une réserve naturelle reconnue par l'UNESCO comme biosphère mondiale, rien que ça! Parmi ses 15.200 hectares se trouvent des centaines d'espèces végétales et animales. Il est possible de s'y promener et, après une belle ascension, d'atteindre le sommet qui offre une vue imprenable sur tous les pains de sucres qui sont colorés d'un vert magnifique. Ca valait clairement le détour et, malgré les hautes températures, nous étions contents de pouvoir marcher un peu à nouveau.

En plein dans la forêt 
La vue depuis le sommet 

Pour être honnête, on a quand même vite fait le tour de l'île qui se limite au final à ses superbes plages et au parc national. La ville de Cat Ba en elle-même n'est pas très charmante et a un peu des airs de station balnéaire post-covid, c'est-à-dire avec beaucoup d'endroits fermés ou qui semblent être désertés par les touristes. Du coup, pour quelques jours c'est super, mais au bout de sept, nous étions contents de bouger et d'aller voir ce qu'il se passe dans le reste du pays.

 Quelques clichés de Cat Ba

Le dernier jour, l'estomac de Max semblait avoir bien profité des vacances et être prêt à le laisser officiellement en pet euh paix! Max le gros mangeur était alors de retour et nous avons pris un fameux plaisir à rattraper toute cette nourriture non ingurgitée des derniers jours.

La renaissance de Max!

Vous l'aurez bien compris, nous avons donc dû annuler notre escapade dans la baie d'Ha Long, ce qui reste à ce jour un de nos regrets du voyage. Mais nous essayons de prendre ça avec légèreté, le voyage ne nous ayant offert que peu de moments négatifs dans ce style-là jusqu'à présent. L'air de rien, les kilomètres et les mois de voyages commencent à s'accumuler, et la fatigue qui les accompagne également. Nous avons senti un réel changement entre l'Asie Centrale et l'Asie du Sud-Est au niveau de la fatigue, que ce soit physiquement mais aussi mentalement.

A défaut d'avoir pu admirer la baie d'Ha Long maritime, nous allons nous diriger à présent vers ce que les habitants surnomment la baie d'Ha Long terrestre, à savoir la petite ville de Ninh Binh. Que l'aventure redémarre!

Merci quand même, (Ca)Cat Ba 
5

Lundi 21 novembre. Ce début de semaine, qui marquait le coup de nos quatre mois de voyage, est accueilli avec beaucoup de plaisir de notre part. En effet, après une semaine passée au même endroit, la bougeotte était bien présente et c'est vers la ville montagneuse de Ninh Binh que notre périple au Vietnam continua.

Bien décidés à ne plus tenter l'expérience du bus, nous sommes remontés une nouvelle fois à la capitale, afin d'y prendre notre alternative préférée, à savoir le train. Les transports se sont alors enchaînés ce jour-là, en commençant par 30 minutes de bus (inévitable) sur l'île, s'en suivirent quelques minutes de speed boat, un autre bus d'une heure (également inévitable) et, enfin, un train jusqu'Hanoï. De là, nous sommes alors montés dans un autre train en direction de Ninh Binh, situé à environ 95 kilomètres d'Hanoï. Bref, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

Journée de transit 

Nous logions dans une guesthouse familiale, juste à côté de Ninh Binh, à Tam Coc. Le couple qui tenait l'auberge, avec leurs jeunes filles et le papy, étaient très accueillants, voir parfois un peu trop. A chaque passage dans le salon, il était impossible de ne pas s'y asseoir une dizaine de minutes pour partager un thé, une galette de riz traditionnelle ou simplement un verre d'eau. Bien sûr cela venait de la gentillesse de nos hôtes, mais parfois, nous avions simplement envie de commencer (ou terminer) notre journée sans traîner.

Le matin, nous nous faisions réveiller par le papy qui mettait la musique à fond et qui se faisait ensuite bien remonter les bretelles par le couple. Assez amusant le papy! Le premier jour, nous nous sommes vu servir des hamburgers en guise de petit-déjeuner... De quoi démarrer la journée avec des forces!

 Aux petits oignons

Parce que ça oui, des forces il nous en fallait pour les deux journées riches en découvertes qui nous attendaient à Ninh Binh. Après une bonne nuit de repos à la suite de la journée de transport assez éreintante de la veille, nous décidons de partir en vélo à la découverte des alentours. Avec, en guise de casque, un traditionnel chapeau conique! S'il a été bien sympa pour les photos clichés de touristes, il nous aura quand même un peu encombré la journée et, au final, ce n'était pas très pratique pour faire du vélo, surtout quand le vent nous venait en pleine face... Mais bon, on aura tout de même bien rigolé avec ça!

 Pas sûr de la solidité du casque en cas d'accident

Après une belle ballade le long de l'eau, nous atteignons notre premier lieu de visite du jour: le complexe de la grotte de Mua, qui sonne mieux en anglais: la mua cave. En toute honnêteté, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre, nous savions juste que c'était l'endroit à ne pas manquer à Tam Coc.

Le surnom de Ninh Binh est la "baie d'Ha Long terrestre", et en effet il n'est pas démérité, puisque rapidement nous nous retrouvons entourés de pics karstiques, ces fameuses montagnes calcaires qui faisaient la réputation du site que nous avions manqué quelques jours plus tôt lors de notre séjour sur l'île de Cat Ba.

Une fois les vélos déposés, nous avons pris le taureau par les cornes et commencé l'ascension de la Lying dragon mountain, qui consiste à gravir 500 marches dans le but d'atteindre, au pic de la montagne, la statue d'un grand dragon couché & une petite pagode, mais surtout d'admirer le panorama à 360° tout simplement magnifique qui nous est offert. Plus nous montions, et plus la vue se découvrait sur les rizières, montagnes et champs de fleurs de lotus environnants. Un vrai décor de carte postale! Il faisait quelque peu nuageux, mais malgré cela nous avons été comblés par la beauté des lieux.

L'ascension des 500 marches 

Une fois une bonne centaine de marches gravies, il était possible de continuer l'ascension vers la gauche, ou vers la droite. Le burger du matin nous ayant donné assez d'énergie, nous avons alors décidé de tenter les deux côtés, nous offrant la possibilité d'admirer les marches que nous venions de monter dans le versant qui faisait face. Plutôt impressionnant!

 Sur le toit de Tam Coc
La vue depuis le versant d'en face 

Il est également possible de trouver son bonheur sans faire palpiter son cœur (la rime, c'est cadeau!). Au pied de la montagne se trouvent plusieurs cafés et shops, mais aussi des petites cascades et bien sûr une grotte, mais qui n'a rien d'exceptionnel de notre opinion.

Café bien mérité au pied de la montagne  

Le plus bel endroit à voir au niveau zéro est un champ de fleurs de lotus et nénuphars qui donne l'impression de marcher en plein décor de film. On l'aperçoit d'ailleurs depuis le point de vue du haut de la montagne, à droite, avec les caillebotis en bois qui surplombent le champs. Ca donne ainsi une idée de la grandeur et de l'étendue de ce lieu très charmant!

Le champ de fleurs de lotus 

L'après-midi, nous nous sommes rendus à une autre activité incontournable de la région: faire un tour en sampan, un petit bateau à fond plat comme on en croise beaucoup ici, sur la belle rivière Ngo Dong. Nous avions pu avoir un avant-goût la matinée puisque, du point de vue, nous pouvions apercevoir au loin des sampans qui arpentaient la rivière au milieu des pains de sucre, de quoi nous donner bien envie. Cet endroit fait partie du complexe paysager de Trang An, site de l'UNESCO.

A l'embarcadère, nous avions le choix entre trois parcours différents qui passaient soit plus par des grottes, plus par des temples ou qui prenait juste plus son temps sur l'eau. Nous avions lu sur un blog de voyageurs que le parcours 1 en valait la peine. Du coup, c'est sans trop réfléchir que nous avons opté pour cette option.

Nous avons alors partagé le sampan avec un couple d'Allemands bien sympas, et avec qui on a passé une belle après-midi à profiter des alentours mais aussi discuter sur nos voyages respectifs, tout en pagayant de temps à autre pour aider notre "pauvre" rameur qui devait avoir des bras bien musclés! Grâce à nos efforts, le tour a duré 2h30 au lieu de 3h!

 L'embarcadère & l'équipe de rameurs

Il s'est avéré qu'en fait le premier parcours était celui qui comportait le plus de grottes, que nous allions traverser en bateau. C'était spectaculaire et en même temps un peu effrayant de naviguer vers un énorme pain de sucre et de savoir que nous allions y passer en dessous. Pour Anne qui peut avoir un petit côté claustro de temps à autre, ce n'était pas toujours une partie de plaisir, surtout quand la traversée était longue de plusieurs centaines de mètres, parfois presque dans le noir. A plusieurs reprises, nous devions nous abaisser pour ne pas nous cogner la tête tellement que nous étions proches du plafond rocheux.

Attention la tête! 

Mais la sensation ressentie lorsque l'on en ressortait était tellement spéciale, le fait de nous rapprocher de plus en plus de la lumière pour terminer dans un décor époustouflant, en plein milieu des pains de sucre... Difficile à décrire, mais ça valait bien la peine de se sentir un peu claustro.

 La lumière au bout du tunnel
Bain de verdure

L'itinéraire nous faisait aussi passer par des temples ci et là qui étaient sympas à voir. Ils étaient cachés dans les montagnes, et étaient accessibles uniquement par bateau.

 Quelques temples cachés

Les derniers mètres de la journée se sont passés sous la pluie, qui s'est vite transformée en grosse drache. Une fois le ciel un peu calmé, nous sommes remontés sur nos vélos et avons profité des beaux paysages une dernière fois avant que la nuit ne tombe.

Toujours autant d'eau et de verdure 

Au bord de la route, nous avons notamment croisé des vendeuses de chèvre, au singulier, car elles n'avaient chacune qu'une bête à vendre, mais celle-ci était bien entière... Les malheureuses avaient alors connu la même méthode de cuisson que les chiens à Hanoï. Les chèvres font partie des plats typiques servis à Ninh Binh.

Un peu plus loin, nous avons été forcés de nous arrêter pour laisser passer un troupeau de buffles, animaux emblématiques du Vietnam, qui traverseraient la route après avoir pris leur bain dans la gadoue, jusqu'au cou! Le soir, nous avons mangé dans un excellent restaurant, qui nous a cuisiné des rouleaux de printemps frits juste... Exquis! A ce jour, ils restent les meilleurs qu'on ait mangés en Asie du Sud Est. Nous y sommes même retournés le lendemain pour être sûr que nous n'avions pas rêvé.

Derniers clichés du jour 

Une autre grosse journée de découverte nous attendait le lendemain, mais autant vous dire qu'après tous les efforts physiques de la veille, nous étions un peu cassés! La guesthouse était quelque peu bruyante, nous empêchant de dormir sereinement, et le réveil très matinal en musique du papy n'a rien arrangé.

Du coup, ce jour-là, terminé le vélo, nous retrouvons un moyen de transport moins fatiguant mais tout autant amusant: la mopette! Nous avons alors passé le début de journée à rouler sans destination fixe, ce qui nous a permis d'admirer encore un peu plus les paysages de Ninh Binh. Quelques sampans, toujours autant de pains de sucre, le partage de la route avec les buffles, des fleurs de lotus... En totale immersion dans la culture de Ninh Binh.

Jour 2  

Nous avons tout de même fait un petit crochet vers Hoa Lu, ancienne capitale du Vietnam durant le X et XIème siècle. En plus de l'entrée à payer qui nous refroidissait, nous ne ressentions pas plus l'envie que ça de partir à la découverte de ce vaste site historique car nous savions que le reste de la journée allait déjà être chargé en visites. Nous nous sommes tout de même arrêtés pour un café filtre vietnamien et des morceaux d'ananas fraîchement coupés, un régal!

Pause à Hoa Lu 

Après cette pause qui nous a requinqués, nous avions la motivation et l'énergie nécessaire pour partir à la découverte du gigantesque complexe de temples bouddhistes de Bai Dinh. Situé à une petite vingtaine de kilomètres du centre, ce site s'étend sur pas moins de 700 hectares! Pour les amoureux de l'architecture asiatique, ce complexe bouddhiste, qui est le plus important de l'Asie du Sud-Est, est l'endroit idéal.

En plus d'être la plus grande de cette région du monde, la pagode de Bai Dinh détient 12 records nationaux en tous genre: la statue Bouddha en bronze la plus grande qui pèse 80 tonnes et qui a 1000 yeux et autant de mains, la plus grande cloche en cuivre qui pèse 36 tonnes et dont les sons peuvent être entendus à 10km à la ronde, le plus long couloir d’arhats, ... Partons donc à la découverte de tout ça!

Touriste mode on! 

En plus des nombreux temples et pagodes majestueux, ce site est rempli de belles fleurs, de jardins très bien entretenus et, surtout, de plusieurs centaines de statues d'Arhat, des grands sages du bouddhisme.

Ce que nous ne savions pas, c'est que le site se trouve en fait sur le mont du même nom, le mont Dinh, une montagne calcaire toujours autant recouverte de verdure. Très beau donc, mais ça grimpe! Si les premiers kilomètres nous ont été épargnés par un petit bus électrique, nous avions décidé de continuer le reste de la visite à pieds. Ce serait mentir que de dire que nous ne l'avons pas regretté lorsque nous croisions, le front perlé de transpiration, des mini-bus remplis de touristes bien frais.

Une partie du complexe vu de l'extérieur 
Niveau échelle, Max mesure 1m90...

Si tout cet ensemble est fascinant et grandiose, que dire du stupa de Bao Thap Xá Lơi? Un stupa est un monument qui peut contenir des reliques de bouddhas. Et en effet, en son sein sont conservées plusieurs reliques provenant de la Birmanie et d'Inde. Bâti en 1334, haut de 100m et composé de 13 étages, la vue à son sommet est magnifique et nous permet de nous rendre compte de la grandeur du site dans lequel nous nous trouvons. Heureusement, l'ascension se faisait en ascenseur et non à pieds!

Le stupa de Bao Thap Xá Lơi
Le hall d'entrée et les vues d'en haut 

C'est sous une nouvelle grosse drache que nous sommes revenus à notre guesthouse en mopette. Il pleuvait tellement des cordes qu'il était impossible d'avancer à certains endroits, la route étant inondée et les gouttes nous frappant le visage avec une telle force qu'on ne pouvait plus ouvrir les yeux! Heureusement, à force de patience et de prudence, nous sommes rentrés au bercail sans encombre.

Voilà comment terminer en beauté ce court séjour à Ninh Binh, riche en activités en tous genres. C'est donc un peu fatigués mais très heureux de ces découvertes que nous attendons, le soir-même le premier train de nuit que nous allons prendre au Vietnam et, plus globalement, en Asie du Sud-Est. Nous avons hâte de voir s'ils ressemblent aux trains utilisés un grand nombre de fois en Asie Centrale, tout ce qu'on sait c'est que nous avons une cabine de six lits, et que le lendemain matin, nous devrions nous réveiller environ 500 kilomètres plus loin, dans la petite ville d'Hué, dans le centre du Vietnam!

6

Jeudi 24 novembre. La veille, nous quittions les paysages de Ninh Binh et montions dans notre premier train de nuit vietnamien. Terminé les énormes wagons avec une cinquantaine de lits, ici ils sont répartis en cabines de six, quatre ou deux lits en fonction de la classe sélectionnée. Notre choix s'est naturellement porté vers l'option la moins chère, à savoir six lits, et nous avons été chanceux car nous partagions ce wagon quelque peu étroit avec uniquement un autre voyageur local.

Enfin... Notre bonheur s'est vite dissipé quand ce dernier s'est dit qu'il n'y avait aucun problème à faire un appel vidéo à 3h du matin, avec le son à fond. Zéro respect de sa part donc, mais il a fini par sortir plusieurs arrêts avant nous, ce qui nous a permis de dormir quelques heures en silence.

Nous avions clairement mieux dormi certaines fois en Asie Centrale dans les trains entourés des cinquante autres voyageurs, que cette nuit avec un seul abruti. Mais bon... Ça fait partie du voyage!

 Test des trains vietnamiens

Après environ 10h30 de trajet, nous voilà arrivés à Hué aux alentours de 8h du matin. Heure idéale pour se prendre un petit-déjeuner dans un café de la ville et se poser quelques instants le temps que nos yeux dégonflent. Etonnamment, nous nous sommes vus une nouvelle fois servir des cheeseburgers en guise de premier repas de la journée. Mais après une longue nuit de voyage, tout passe!

Hué en quelques photos 

A midi, nous avons testé un restaurant végétarien très décevant et à la fraîcheur douteuse... Il était censé nous faire découvrir quelques spécialités de la région mais c'était plutôt un flop. Heureusement, cette expérience ne s'est pas transformée en un épisode de Cat Ba 2, et notre estomac était fin prêt à tester ailleurs la spécialité de la ville: le café salé!

 Plus beau que bon

Il s'agit de base d'un traditionnel café filtre vietnamien, qui s'écoule goutte par goutte sur une couche de lait fermenté au sel et de lait concentré. Une fois tout le café écoulé, il faut ajouter des glaçons pour apprécier à sa juste valeur cette recette quelque peu étonnante.

Nous sommes allés le déguster au célèbre Cà Phê Muôi, qui est l'établissement tenu par le couple qui a eu cette drôle d'idée de recette il y a une dizaine d'années. De notre humble avis, ce café salé a laissé notre palais un peu dubitatif. Pour nous et surtout notre cerveau, le café, c'est sucré! C'était amusant à tester donc, mais nous n'aurons pas spécialement envie d'en reprendre une prochaine fois. Le café aux œufs d'Hanoï, par contre... Ça s'était une belle découverte qu'on essayera de refaire une fois rentrés à la maison!

 Découverte du café salé au Cà Phê Muôi

Laissons l'aspect culinaire de la ville de côté et intéressons-nous à la ville en elle-même. Pour les amoureux d'histoire, Hué est un stop intéressant à faire étant donné qu'il s'agit du dernier exemple de ville impériale au Vietnam. Cette dernière ayant été le siège des empereurs de la dynastie Nguyên et capitale du pays de 1802 à 1945.

La ville comprend alors trois enceintes imbriquées, avec d'abord la Citadelle Royale, Kinh thành, datant du XIXe siècle, qui est entourée de douves et de murs de pierres sur un périmètre de plus de 10 kilomètres. Son accès se fait uniquement via une dizaine de portes fortifiées et accessibles par le passage d'un pont.

L'intérieur de la Citadelle 

En son sein se trouve la Cité impériale, qui héberge les palais royaux, et la Cité pourpre interdite qui elle abrite les résidences royales. On retrouve alors dans ces enceintes des vestiges préservés, avec notamment des temples anciens, des tombeaux d'empereurs, des pagodes, des mausolées... Pour l'anecdote, ce fût, en 1993, le premier patrimoine vietnamien à être reconnu par l'UNESCO.

L'ambiance qui y règne est plutôt sympa et c'était très agréable de se promener le long des douves, en suivant sans le vouloir quelques moines ça et là. Si l'intérieur de la Citadelle est aujourd'hui accessible à tous, il faut cependant s'acquitter d'un droit d'entrée pour pénétrer dans la Cité impériale et la Cité pourpre interdite, mais étant donné qu'il était déjà presque 17h, nous n'avions plus vraiment le temps ni, pour être honnête, la motivation de démarrer une visite si vaste. Nous avons eu bon à simplement nous asseoir au bord de l'eau, et admirer la vue.

Autour de la Cité Impériale

Le reste de la journée s'est déroulé tranquillement, à flâner dans les rues qui s'assombrissaient au fur et à mesure que le soleil partait voir ce qui se passait ailleurs sur la Terre. Le soir, après avoir dégusté une bonne bière devant un match de foot dans un café du coin, nous avons soupé dans un excellent restaurant végétarien, qui a bien remonté la cote après celui du midi. Nous y avons alors testé une autre spécialité vietnamienne qu'on avait déjà eu la chance de goûter à plusieurs reprises à Hanoï: le bánh xèo, une espèce de crêpe que l'on fourre soi-même avec toute l'assiette de garniture qui est fournie avec. Et en accompagnement, comme souvent ici en Asie du Sud-Est, les restaurateurs nous offrent en milieu de repas des mini-bananes, un régal!

Finalement en écrivant ces lignes nous nous rendons compte que ce court moment à Hué a plus été un séjour gustatif qu'historique, mais parfois ça fait du bien aussi de s'écouter et de laisser la journée suivre son cours sans pression.

Fin de journée à Hué 

Le lendemain, une grosse journée nous attendait. Notre objectif du jour: rejoindre la ville côtière d'Hoi An, située à environ 130 kilomètres de là, en mopette! Un road-trip d'une journée donc, mais qui promet de suivre un bel itinéraire nous faisant passer par des points d'intérêts divers et surtout des points de vue donnant sur l'infinité de la mer que nous avions hâte de rejoindre. Nous avions trouvé une option très pratique, à savoir laisser nos gros sacs à dos à notre hôtel, qui se chargeait de les remettre au loueur de scooter qui nous les apportait le jour-même à Hoi An. Quoi demander de plus?

Après un bon café au lait condensé et surtout une assiette de fruits à tomber par terre, nous montons en selle de bonne heure et disons officiellement au revoir à Hué. Fait particulier en Asie du Sud-Est, dans les pompes à essence, on ne se sert jamais soi-même. Il y a toujours plusieurs pompistes qui se chargent de nous remplir le réservoir, ceux-ci étant souvent amusés de voir deux touristes parmi tous les locaux.

On the road again! 

Le premier stop, et pas des moindres, était le passage dans la cité des fantômes de An Bang. Endroit complètement insolite, ce lieu mystérieux fait partie des découvertes que nous avons préféré visiter au Vietnam! Très vite, nous nous sommes retrouvés entourés de mausolées plus impressionnants les uns que les autres. Toutes très colorées, avec une architecture détaillée et souvent une hauteur colossale (jusqu'à 10 mètres pour certaines!), ces tombes sont étendues sur plus de 40 hectares.

 Une infinité de tombes

Tout cela a démarré aux alentours des années 90, lorsqu'une loi a facilité l'envoi d'argent d'expatriés vietnamiens à leur famille restée au pays. An Bang, ce petit village de pêcheurs, s'est alors enrichi grâce à leurs enfants vivants à l'étranger, et se sont mis à prendre soin de leurs ancêtres.

Ce qui est dingue, c'est qu'il y a une véritable compétition entre les villageois, et c'est à celui qui aura la plus belle tombe. Certains construisent même leur propre dernière demeure en avance. Assez glauque... Mais pourquoi pas après tout!

 On espère ne pas les réveiller

C'était vraiment agréable de s'y promener et se laisser impressionner par tous ces monuments funéraires tout simplement... Grandioses! Certains sont construits sur plusieurs étages, avec cour intérieure, chambres, cuisines équipées,... Le fait que nous étions complètement seuls rendait l'ambiance encore plus particulière. Un moment et un endroit que nous ne sommes pas prêts d'oublier! Pour l'anecdote, nous avions failli passer à côté de cette pépite, découragés par le détour et le retard qu'il allait engendrer sur notre journée, et puis nous n'avions pas regardé beaucoup d'information concernant ce lieu, du coup la surprise fut entière!

Qui dit village de pêcheurs dit air marin, et nous avons alors fait un autre petit détour histoire de voir la mer. Nous sommes tombés sur une plage sauvage, et avons pu observer des pêcheurs en partance pour leur journée de travail, malgré le vent qui se levait et les vagues qui faisaient tanguer leurs modestes embarcations. Car oui, ici la plage n'a rien de touristique mais est un réel lieu de travail. A nouveau, nous étions seuls au monde.

Nous voyions au loin les nuages menaçants qui avançaient doucement mais sûrement dans notre direction. Nous sommes alors bien vite remontés sur notre deux roues, avec en tête d'aller dîner dans un petit restaurant au bord de la plage. Malheureusement, on s'est quand même ramassé la belle drache sur la tête, rendant la conduite plus éprouvante. Une fois arrivés à notre lieu de dîner, nous avons admiré la vue de la mer qui se fâchait, tout en faisant sécher nos vestes bien trempées.

Pause en pleine tempête 

Une fois la météo calmée, l'itinéraire a suivi son cours sans encombres, nous faisant passer par un joli lagon du nom de Lap An. Malgré les nuages qui l'assombrissaient, la vue sur l'eau et les montagnes en fond restait très apaisante. Les peintres y auraient trouvé leur bonheur!

 Le Lap An lagoon

L'itinéraire continuait en beauté, en nous faisant passer par le Hai Van Pass, appelé plus couramment le Col des Nuages, qui traverse la chaîne de montagnes de Truong Son pendant une vingtaine de kilomètres. La route était très sinueuse et passait, par endroits, en plein cœur de la jungle tropicale. Au pied de ce col, nous avons été arrêtés le temps qu'un train passe. Grâce à cet arrêt forcé, nous avons pu apercevoir le premier singe du voyage qui se promenait tranquille sur la route!

Passage du Col des Nuages 

La vue depuis la route était spectaculaire et nous donnait un avant goût de la côte et des plages que nous allions apprécier une fois arrivés à Hoi An. Sur le chemin, nous avons croisé un groupe de quatre français - trois garçons et une fille - qui s'étaient lancés le défi de relier Hanoï à Bali, en Indonésie, en vélo! Respect pour leur motivation et détermination, parce que rien que monter ce col devait être une fameuse épreuve. Pour la petite histoire, nous les avons recroisés plusieurs semaines après, nous toujours en moto et eux en vélos, au Cambodge. Quelle surprise et quel plaisir de voir qu'ils étaient toujours en forme et que leur périple avançait comme ils le souhaitaient. Notre seul regret: ne pas leur avoir demandé leur compte Instagram ou Facebook, pour suivre leurs aventures!

Après le passage du col, nous avons traversé rapidement la grande ville de Da Nang, qui elle aussi nous a donné un avant-goût avec ses cocotiers, car quelques jours plus tard, nous allions y revenir pour profiter de ses belles plages. Mais ça, on ne le savait pas encore!

Aperçu de Da Nang 

Et voilà qui clôture cette journée de road trip haute en couleurs, que ce soit au niveau des paysages que de nos coups de soleils... Nous voilà donc bien arrivés à Hoi An, avec un chaleureux coucher de soleil sur les rizières et les buffles pour nous accueillir, crevés mais heureux d'avoir pu faire ce trajet en mopette, de finalement 170km. Ahh la mopette au Vietnam, le début d'une belle histoire d'amour qui ne nous aura plus quittés de toute l'Asie du Sud-Est! Direction notre guesthouse, et que les vacances à Hoi An commencent!

Bien arrivés!
7

Vendredi 25 novembre. Hoi An, c'est une ville où il fait bon vivre, tellement bon d'ailleurs que nous avons prolongé notre séjour de plusieurs nuits afin d'en profiter un maximum. Nous avions beaucoup entendu parler de sa vieille ville traversée par des canaux, et surtout le spectacle de ses nombreuses lanternes illuminées dès le soleil couché. Beaucoup de choses à y voir et faire, qui au final auront propulsé, et de loin, cet endroit dans le top 3 de nos arrêts préférés au Vietnam, rejoignant ainsi Hanoï et Ha Giang.

Un endroit où on se sent bien, c'est tout d'abord un endroit où on y mange bien. Et une chose est sûre, Hoi An nous aura comblé à ce niveau-là. Tout d'abord à la guesthouse où nous logions, un logement familial qui nous servait chaque matin un petit-déjeuner de qualité, cuisiné avec tout l'amour de la grand-mère: des omelettes mais surtout des excellentes salades de fruits colorées avec yaourt! C'était un vrai bonheur d'y séjourner, nous avons même eu droit un soir à un morceau de gâteau pour célébrer l'anniversaire de la petite, âgée de peut-être 5-6 ans, qui nous faisait bien rire tous les matins avant d'aller à l'école, souvent avec les pieds de plomb.

Une perle rare 

Les spécialités culinaires sont nombreuses et diverses à Hoi An, et nous avons eu la chance d'en tester plusieurs. Notamment les nouilles cao lau, d'un jaune vif éclatant dû au mélange de la farine avec... des cendres de bois de chauffage! Mais également une autre sorte de nouilles appelées mi quang, les won-tons (sortes de raviolis chinois), ou encore le banh vac, frais ou frit, avec un cœur de hachis de viande ou de crevettes, tapissé d'une sorte de ratatouille de légumes. Très bon! Nous avons beaucoup apprécié déguster tous ses plats avec la bonne bière blonde locale Larue.

Quelques spécialités 

Bien que toutes ces recettes soient réputées et qu'on peut les retrouver dans la majorité des restaurants, la véritable star de la ville reste le banh mi! Ces petites baguettes garnies style "sandwich" qui paraissent si simples, mais qui sont pourtant tellement délicieuses. Si nous en avions déjà dégustés plusieurs depuis notre arrivée au Vietnam, nous étions curieux de tester ceux d'Hoi An, et particulièrement ceux servis par le restaurant Banh Mi Phuong. Élu par le célèbre chef culinaire Anthony Bourdain, lors du tournage de son émission Parts Unkwown, comme meilleur endroit au Vietnam où est servi le banh mi, ce restaurant est victime de son succès et vend plus de 3.000 pains par jour.

C'était l'endroit idéal pour un dîner rapide, peu onéreux et toujours très bon, raison pour laquelle nous y sommes retournés un nombre incalculable de fois. Cependant, de notre point de vue, ils n'étaient pas aussi bons que ceux servis au An Café à Hanoï, même si bien sûr la qualité et le plaisir des papilles étaient bien présents!

 Test du Banh Mi Phuong 

Si nous avons été gâté au niveau de la nourriture, nous avons également eu beaucoup de chance avec la météo, qui nous a servi seulement quelques averses la première matinée et du soleil pour le reste de la semaine. Le jour de notre départ, le temps s'est fortement dégradé et les prévisions n'allaient pas en s'améliorant pour les journées suivantes.

 De la pluie pour nous accueillir

Le Vietnam est réputé pour ses nombreux couturiers sur mesures, qui proposent de réaliser les pièces de nos rêves pour un prix démocratique. Et l'endroit le plus célèbre pour en profiter, c'est à Hoi An! Après le classement de la vieille ville au patrimoine de l'UNESCO en 1999, la ville a connu un afflux de visiteurs plus important et certaines activités, tel que la couture sur mesure, se sont développées de plus en plus.

Et c'est vrai qu'une fois arrivés en ville, on se retrouve vite entourés de boutiques qui proposent des services qui faisaient de l'œil à Anne. Sa longue robe rose dénichée à Istanbul, unique pièce de sa maigre garde-robe portable qui n'est pas de style "sport", ne serait pas contre de se faire rejoindre par une nouvelle tenue pour lui laisser un peu de repos.

La caverne d'Ali Baba 

Par chance, car il n'est franchement pas aisé de s'y retrouver parmi toutes les offres en ville, la dame qui tenait notre guesthouse nous a emmenés chez sa sœur, qui gère une boutique un peu cachée. C'est ainsi qu'Anne a créé, sur mesure, une belle combinaison short. C'est elle qui a décidé de tout, sous les conseils des couturières, de la coupe au tissu, et le magasin l'a créée en un temps record: moins de 24h!

 Christian Dior n'a qu'à bien se tenir!

En y retournant le lendemain pour les retouches, Max s'est laissé séduire et a également conçu une chemise. Le plus difficile a été de choisir le tissu, car il y avait une infinité de choix, de textures, de qualité, de prix, ... Mais c'était aussi très amusant de se prêter au jeu et de pouvoir se pavaner, fiers comme des paons, avec nos nouveaux habits flambants neufs, uniques en leurs genres!

 Le roi du shopping

C'est donc tout beaux avec nos nouvelles tenues que nous sommes partis admirer le spectacle des rues de la vieille ville qui s'illuminent de leurs milliers de lanternes chaque soir. Les ruelles scintillent alors de toutes les couleurs, et il fait bon se promener le long du fleuve Thu Bon qui est rempli de barques typiques également illuminées, et entourées de bougies qui flottent sur l'eau. La plupart des lanternes sont réalisées à la main par les artisans de la vieille ville, et elles seraient représentatives, pour les vietnamiens, de richesse, d'amour et de bonne santé. C'est assez difficile de décrire la beauté de cette scène et l'ambiance qui l'accompagne, plutôt conviviale et en même temps très relaxante.

La beauté d'Hoi An 

C'est un vrai plaisir également de flâner dans le marché de nuit, où on y trouve de tout... Y compris des poussins entiers ou encore des brochettes de rats également entiers et prêts à être dégustés. Chacun ses goûts comme on dit, nous on a préféré goûter les bananas pancakes et un dessert typique: de la banane entourée de riz, cuite au barbecue et nappée de lait de coco et noisettes. Un délice!

Vive la street food 
 L'ambiance du marché de nuit en photos

Passage obligé par le pont couvert japonais, entouré de ses jolies maisons aux façades jaunes, et véritable symbole d'Hoi An. Ce pont en bois a été construit il y a plus de 400 ans par la communauté japonaise, et figure sur les billets de 20.000 VND. Malgré son nom et la nationalité de ses constructeurs, le pont est d'une architecture principalement vietnamienne.

Le pont japonais  

Pour le côté plus anecdotique, nous avons été voir un soir un match des Belges, puisque nous étions à ce moment en pleine coupe du monde. Rien de tel que le café sport du coin, où nous avons rencontré un jeune qui venait... d'Eupen! Le monde est petit, comme on dit. Il voyageait également et était de passage à Hoi An pour quelques jours. Un autre soir, nous avons veillé depuis notre lit (décalage horaire oblige!) tels de fervents supporters avec une Larue en main et des chips, pour encourager les Diables qui jouaient contre la Croatie.

Une après-midi, nous nous sommes rendus au Reaching Out Tea House, un café silencieux où les serveurs sont sourds et muets. Pour se faire comprendre, nous utilisions alors les gestes et un petit carnet indicatif qui nous permettait de communiquer et passer commande. En plus d'avoir pu profiter d'une ambiance très zen, les cafés étaient délicieux et accompagnés par des sucreries un peu spéciales mais savoureuses!

Cafés silencieux & match 

En plein cœur de la vieille ville se trouve un des plus beaux musées et galerie d'art que nous ayons vu jusqu'à présent: le Precious Heritage Project, réalisé par le photographe français Réhahn. Tout a démarré à Hoi An même, lors d'un voyage qu'il a effectué en 2011 en tant que touriste et où il a rencontré par hasard une dame, Madame Xong, qui allait bouleverser sa vie. Il est monté sur son bateau et a demandé s'il pouvait la photographier, ce qu'elle accepta. Une fois qu'il lui a montré le résultat, elle a été prise d'un fou rire, gênée et amusée par cette photo, elle se couvrit alors le visage de ses mains. Ni une ni deux, Réhahn a dégainé son appareil une seconde fois, et venait de prendre LE cliché qui est aujourd'hui mondialement connu. Et pour cause, cette photo est magnifique.

Madame Xong, la star 

Pendant près de dix ans, Réhahn est alors parti dans les coins les plus reculés du Vietnam afin d'y photographier et surtout de représenter les 54 minorités ethniques officielles du pays. A l'intérieur du musée, nous pouvons ainsi admirer des portraits incroyables de nombreuses femmes en tenues traditionnelles, ces costumes tribaux sont d'ailleurs exposés sur des mannequins et le tout est accompagné d'explications détaillées sur chaque groupe ethnique représenté.

Nous étions chanceux ce jour-là car le photographe en personne se trouvait à l'accueil du musée. Nous avions l'impression de nous trouver face à une star, c'était assez drôle comme sentiment. Quel travail, chapeau l'artiste!

Le Precious Heritage musée & galerie d'art 

Hoi An, ce n'est pas que la vieille ville même si clairement elle se suffirait à elle-même. C'est une ville de la côte centrale du Vietnam, et qui dit côte dit plage, qu'on pouvait rejoindre assez rapidement en vélo. Le trajet nous faisait d'abord traverser le fleuve, et ensuite passer au milieu de belles rizières et de ses indissociables buffles. Un vrai décor de carte postale qui en a presque fait oublier Max de regarder la route... Et qui a évité de justesse de rouler sur un gros serpent !

 Promenade de santé

La plage n'est pas la plus belle, car elle est malheureusement envahie de transats nous donnant l'impression que chaque mètre carré est privatisé. Pas le choix donc de se prêter au jeu et de troquer une bouteille d'eau bien chère contre un transat, ce qui nous a tout de même permis de nous dorer la pilule en toute tranquillité. Après s'y être rendus plusieurs fois, nous avions notre coin repère tenu par une dame qui appliquait un tarif plutôt honnête, du moins en comparaison avec ses ripoux de voisins, et qui servait des assiettes de fruits frais à tomber par terre.

Non loin de là se trouvait le Bikini Bottom, qui comme son nom l'indique pour ceux qui ont la référence (pour ceux qui ne l'ont pas, c'est le restaurant dans Bob l'Eponge), servait des burgers vraiment très bons et surtout des smoothies délicieux, pour un prix correct. Là aussi, nous y sommes retournés plusieurs fois, à Hoi An et plus tard à Da Nang, vive le gras!

On n'a que le bien qu'on se donne 

Un jour, nous avons loué un scooter pour nous rendre 40 kilomètres plus loin au sanctuaire de Mỹ Sơn, un ensemble de temples de la civilisation Champa, un ancien royaume. Les constructions ont débuté au IVème siècle et ont duré jusqu'au XIIIème siècle. Dans cet ensemble de 70 temples se trouve un réel héritage culturel, architectural mais aussi artistique de cette époque, ce qui fait de ce lieu le sanctuaire hindou le plus important du royaume de Champa.

 Sanctuaire de Mỹ Sơn

Ce qui est assez fou, c'est que tout ce site a été laissé à l'abandon et négligé pendant plus de cinq siècles, jusqu'en 1885 où les Français l'ont re-découvert et ont mesuré son importance. Depuis 1999, Mỹ Sơn est inscrit à l'UNESCO, et nous étions curieux d'aller nous y balader. Une grande partie des temples ont été détruits par les guerres et le temps, du coup c'est plus une visite de ruines mais ça restait tout de même impressionnant et agréable de les découvrir, malgré la grosse chaleur à peine supportable de ce jour-là.

 Sanctuaire de Mỹ Sơn

Nous avons même eu droit à un show de dance traditionnel khmer, la dance apsara. Il tombait à pic, enfin se poser avec des ventilos à proximité, ouf!

Show time 

Après le gros coup de chaud du matin, nous avons profité du scooter pour retourner à Da Nang où nous étions passés quelques jours auparavant à la fin de notre road trip entre Hué et Hoi An. Nous avions repéré une plage qui avait l'air plutôt sympa, et en effet! En plus d'être quasi déserte, elle était peuplée de cocotiers et l'eau était calme, transparente et d'un bleu turquoise incroyable!

Petit coin de paradis 

Pendant qu'Anne se baignait et profitait de la mer pour elle toute seule, Max, tel un vrai aventurier de Koh Lanta, s'est mis l'idée en tête de cueillir une noix de coco. Devenue véritable lubie après des dizaines d'essais, sans succès, il était impossible pour lui de profiter de l'endroit tant qu'il n'aurait pas fait tomber sa noix de coco tellement rêvée. Tout y est alors passé: branche de palmier, jet de coquillages, tentative d'escalade du tronc,...

Anne vient à la rescousse 

Mais finalement, tous ces efforts n'auront pas été vain et auront fini par payer! Bingo! Une noix de coco, qui devait l'observer avec pitié depuis le début, s'est sacrifiée et a fait le bonheur de Max. Il restait encore à l'ouvrir, pour s'abreuver de sa bonne eau bien fraîche. Heureusement cette seconde étape a été plus rapide que la première, quelques coups de pierres ayant suffit pour en venir à bout.

Plus qu'à en profiter 

Déguster cette noix de coco, sur cette plage paradisiaque, les pieds dans l'eau et les cocotiers dans le dos, reste un des moments qu'on aura le plus savouré durant notre séjour à Hoi An. On en oublierait presque que notre visa expire dans deux jours et qu'il est temps pour nous de nous diriger vers la sortie.

 Fin d'une belle journée
8

Vendredi 2 décembre. Toutes les bonnes choses ont une fin, et il est temps pour nous de plier bagages et de faire nos au revoir à la charmante ville d'Hoi An, qui était le dernier stop officiel de notre périple au Vietnam. Le compte à rebours était lancé, nous devions quitter le pays impérativement avant le 4 décembre, le visa que nous avions étant valide 30 jours.

Après avoir passé la journée à l'abri des averses dans notre chambre de la guesthouse, nous avons quitté Hoi An aux alentours de 18h, direction Da Nang que nous avons atteint en une petite heure de minivan. Là, le temps n'était pas plus clément et nous avons alors assisté à un spectacle assez spécial: être sur la plage, dans le noir, en pleine tempête! Les cocotiers se pliaient sous le vent, les vagues venaient taper violement la plage et la pluie ne semblait pas être prête à battre en retraite. L'occasion idéale pour se réfugier une dernière fois au Bikini Bottom et déguster un bon burger réconfortant.

No rain no gain 

A 23h, nous voilà dans le train de nuit direction Hô Chi Minh-Ville. Cette fois-ci, nous étions dans un wagon de quatre lits, partagé avec deux vietnamiens ultra bruyants, l'un ronflant et l'autre reniflant et raclant sa gorge toutes les trente secondes... Un peu dégoutant et énervant au bout de cinq minutes, alors qu'est-ce que ça va donner toute une nuit et journée le lendemain? Parce que oui, nous étions partis pour 18h30 de trajet de train, avec l'arrivée à Hô Chi Minh-Ville prévue pour fin de journée, aux alentours de 17h30.

Un des deux, le ronfleur, semblait avoir pris tout son brol avec et occupait tout l'espace commun au sol avec des lustres, des vases, des vieilleries en tout genre... Même son lit était plein à craquer! Heureusement, il était de taille "standard vietnamienne", c'est-à-dire plutôt petit. Malheureusement pour le mètre nonante de Max, les lits eux aussi respectaient cette taille standard, impossible de tendre les jambes! Pour l'anecdote, le peuple vietnamien serait le quatrième peuple le plus petit du monde et un des objectif national serait d'augmenter la taille moyenne via une meilleure nutrition notamment.

On ne choisit pas ses voisins 

Finalement et contre toute attente, la nuit s'est plutôt bien passée, ainsi que la journée du lendemain que nous avons passé à dormir, lire et nous distraire avec quelques vidéos téléchargées sur nos téléphones. Quand nos estomacs ont commencé à crier famine, Max est parti à la recherche des typiques vendeurs ambulants dans le train, qui se font entendre dès les premières lueurs du jours dans tout le train, criant ce qu'ils ont à vendre à tue tête (littéralement!). Le voilà alors de retour quelques minutes plus tard avec un épis de maïs, des fruits et quelques galettes aux noix. Un festin qui tombait à pic!

Un dîner presque parfait 

Hô Chi Minh-Ville, appelée aussi Saigon de son ancien nom, est la plus grande ville du Vietnam. Nous étions tellement claqués après cette nuit et journée de transport qu'une fois arrivés, nous sommes allés déposer nos affaires au petit hôtel que nous avions réservé, puis manger dans un restaurant végétarien du coin et au lit avant 21h. Résultat, nous n'avons même pas pris une seule photo de la ville, car nous-même n'en avons rien vu. Ce n'était pas plus mal d'aller dormir tôt, finalement, car le lendemain nous devions nous réveiller de bonne heure afin de prendre, cette fois-ci, un bus pendant toute la journée afin de franchir la frontière avec notre prochaine destination: le Cambodge!

 Gare d'Hô Chi Minh-Ville

C'est avec un peu d'appréhension que nous nous rendons dans ce pays, si méconnu de notre part. Durant notre périple vietnamien, nombreuses ont été les personnes à nous donner leur avis négatif concernant le Cambodge. Que ce soit au niveau de la sécurité, des transports, des habitants peu commodes et peu accueillants, ou du manque de choses à voir et à faire... "Rester trois semaines? Ouf! Vous allez perdre votre temps!" nous répondait Gilles, un français d'origine cambodgienne qui logeait au même endroit que nous à Hoi An, et qui revenait d'y avoir passé un bon mois.

Sauf que nous, nous avions quand même bien envie de nous faire notre propre opinion de tout ça malgré le doute qui était clairement bien installé. Et puis de toute façon, pas le choix que de passer par là pour continuer la suite de notre voyage par les terres... Alors, qu'en est-il du Cambodge? Pour le savoir, rendez-vous dans le prochain carnet de voyage!

En attendant, celui-ci sur le Vietnam se clôture avec ce dernier article. Après avoir relu nos écrits, nous nous rendons compte que nous avons beaucoup présenté ce pays sous tous ses beaux aspects, alors qu'en réalité nous ne nous y sentions pas toujours si bien. Il nous semble important d'être honnête et de partager nos ressentis tel qu'ils sont. Alors voilà, à côté de la beauté incontestable de ses lieux, de sa nature luxuriante et de sa culture très riche, le Vietnam aura peut-être été un des pays qu'on aura le moins apprécié.

Plusieurs raisons personnelles se cachent derrière ce ressenti, comme la fatigue accumulée de ces quatre mois de voyage et l'air de rien le petit "choc culturel" car ici tout est très différent: beaucoup d'agitation, bien plus de touristes qu'en Asie Centrale, des odeurs dans les rues pas toujours agréables, la façon dont les animaux sont traités,... Et puis on avait tellement aimé l'ambiance de la première partie du voyage que passer à quelque chose de si différent nous a quelque peu perturbé. Physiquement aussi ce n'était pas la joie, nos corps étaient fatigués et nous l'ont bien fait comprendre notamment à Ha Giang et à Cat Ba, avec des restes qui se manifestaient de temps à autre durant tout le périple.

Bref, le Vietnam est donc un pays magnifique à découvrir, mais il demande d'être en forme! Il regorge de pépites à voir, de nourriture à tester et a une ambiance unique en son genre. Nous sommes reconnaissants d'avoir pu profiter de ce beau pays pendant un mois, mais sommes aussi contents de continuer notre aventure vers d'autres horizons. Cảm ơn et Tạm biệt, Vietnam!