Carnet de voyage

Turquie

12 étapes
34 commentaires
3
Entre deux continents
Juillet 2022
4 semaines
Partager ce carnet de voyage
1

Premier objectif clé de notre voyage: atteindre la Turquie, qui marquera le passage de l'Europe à l'Asie, déjà!

Revenons-en alors où nous nous étions quittés: nous étions sur le point de prendre un bus de nuit depuis Bucarest jusque Istanbul, en 10 heures normalement qui au final se sont transformées en 12 heures.

Les conducteurs et convoyeurs en babouches, très sympathiques et, apparemment, bon blagueurs, nous ont directement donné un avant goût de la Turquie. Un en particulier nous a marqué de par sa ressemblance frappante, tant physiquement que par son genre, avec le rappeur Vald.

Premier exemple de la générosité qui semble être omniprésente chez les Turcs, on nous offre directement une petite bouteille d'eau... puis des crackers... puis du Pepsi, bref, on était des imbéciles heureux avec nos petites gougouilles (pendant que, pour les autres, ça paraissait juste normal).

 Service all-in dans un autre bus

Le car était plutôt confortable et propre, quoi qu'un peu bruyant et, gros bémol, il n'était pas équipé de toilettes (ce qui semble être le cas de tous les cars ici). Un petit pipi entourés de chatons au bord de la route de temps à autre, et le problème était vite oublié!

Prêt à décoller !  

C'est après plusieurs contrôles des douaniers, peu commodes et très exigeants, que, tel tout droit sorti d'un film, on a alors franchi la frontière turque à l'aube, avec un beau ciel aux couleurs chaudes orangées et un énorme drapeau turc flottant dans l'air. Bonjour, Turquie! Ou plutôt, merhaba Türkiye !

La nuit fut rude...
2

Lundi 25 juillet. Spoiler alert: on ne sait par où commencer tellement cette ville, qui a la particularité d'être située à la fois sur la continent Européen et Asiatique, nous en a mis plein les yeux!

 Istanbul, la ville aux mille facettes

Commençons par le commencement, notre logement. Nous avions réservé un petit hôtel via Booking. Ah Booking, si utile! Mais... interdit en Turquie depuis 2017 : impossible de réserver un logement pour la Turquie, depuis la Turquie. Nous ne le savions pas, et ferons donc sans pour les semaines à venir.

Dès la sortie du bus, la différence culturelle nous frappe. Le simple trajet à pied entre le bus et l'hôtel nous semble tout droit sorti d'un film: des vieilles mopettes qui klaxonnent, avec dessus de jeunes garçons d'une quinzaine d'années à tout cassé, cigarette en bouche, des chiens errants, des ramasseurs de poubelles à pied portant de gros bacs et ruisselant de transpiration, sans oublier l'appel à la prière qui résonne dans tout le quartier... Bref, très différent de notre petite Belgique et, une chose est claire, tous nos sens sont en éveil !

 Les alentours de notre logement

Différent donc, mais on s'y sent plutôt bien. Les Stambouliotes (habitants d'Istanbul) sont des personnes très ouvertes, toujours prêtes à aider (même quand on n'a rien demandé). Tout le monde est dehors, sirotant un çay (thé), frappant les cartes ou jouant au Rummikub. Le temps semble ne pas compter ici. Tout fonctionne un peu "au ralenti", personne ne court après un bus, ne regarde sa montre angoissé d'arriver 30 secondes trop tard à un rendez-vous quelconque... Non, ici c'est clair, c'est la slow attitude. On comprend vite qu'on a beaucoup à apprendre de leur façon de vivre.

Le plaisir de déambuler dans les rues 

Enfin, slow attitude, oui et non! Ça court et ça crie dans tous les sens quand même, le traffic est juste incroyable, les conducteurs conduisent la main directement sur le klaxon qu'ils utilisent à foison. Feu rouge, sens interdit,... Rien ne semble les arrêter. Ça va être un peu cru de le dire de cette façon, mais c'est notre ressenti: un bordel bien organisé. Car oui, ça part dans tous les sens, mais ça roule plutôt bien et malgré les coups de klaxon, personne ne semble énervé.

Nous voilà donc arrivés à notre hôtel plutôt sympa, malgré la connexion wifi quasi inexistante dans notre chambre. Situé quelques rues en dessous du quartier de Sultanahmet, le quartier historique d'Istanbul, nous étions bien placés pour découvrir la ville.

Afin de ne louper aucun coin sympa et en vue d'obtenir quelques conseils et astuces concernant la ville, nous avons fait une visite guidée avec un super guide, Yunus. Après nous avoir appris quelques mots de base en Turc, les choses sérieuses commençaient. Voilà les beautés que nous avons pu découvrir:

1. La Fontaine allemande, Alman Çeşmesi, cadeau de l'Allemagne pour célébrer le deuxième anniversaire de la visite de l'empereur allemande Guillaume II à Istanbul en 1898.

 Alman Çeşmesi

2. La célèbre Mosquée Bleue, de son vrai nom la Mosquée Sultanahmet. Seconde mosquée au monde à posséder six minarets, après celle de la Mecque (qui en a érigé un supplémentaire pour rester l'unique à avoir le plus de minarets). Grosse déception pour nous, car elle était en rénovation ce qui ne nous offrait pas la possibilité d'en voir grand chose... Voici quand même quelques photos de loin ainsi qu'un aperçu de son magnifique plafond.

La Mosquée Sultanahmet 

3. Déception très vite oubliée face à la beauté de la grandiose Sainte-Sophie, Ayasofya. Si son extérieur est déjà magnifique, alors comment décrire son intérieur? Des lustres à la lumière chaude, un épais tapis vert sapin sous les pieds (car oui il faut enlever ses chaussures!), un plafond à faire tourner la tête bref, époustouflant. Nous y sommes même retourné une seconde fois tellement les lieux sont uniques. Un vrai coup de coeur.

Pour la petite histoire, ce site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO fut d'abord une église pendant des siècles puis une mosquée jusqu'en 1934, elle fut ensuite transformée en musée jusqu'en 2020 où le président actuel a exigé qu'elle redevienne une mosquée.

 La belle Ayasofya

4. Pour clôturer cette visite de 2h30, nous nous sommes dirigés vers le fameux Grand Bazaar. A notre étonnement il n'est en fait pas en plein air, mais à l'intérieur, constitué d'un nombre incalculable de petites échoppes. Comme l'a expliqué le guide, c'est simple, si on ne trouve pas quelque chose dans le Grand Bazaar, on ne le trouvera nulle part ailleurs. Et en effet, il y a vraiment de tout là dedans.

Il porte bien son nom 

C'est bien beau tout ça, mais on commence à avoir faim ici. Très cliché et pourtant vrai, il est difficile de trouver autre chose que des kebab à se mettre sous la dent. Au début c'est amusant et bon, mais au bout de cinq jours, autant vous dire qu'on rêve d'un petit plat sain et light. On a alors eu l'occasion de goûter à plusieurs spécialités: pide, gözleme, kebab, épis de maïs grillés, simit, baklava, durum, mercimek çorbasi (soupe de lentilles), ...

 Objectif + 5kg 

Nous avons également eu la chance de déguster un vrai kahvalti (petit-déjeuner) avec une vue imprenable sur le Bosphore.

Un vrai régal ! 

Parmi les aventures qui nous sont arrivées durant ce séjour, une a particulièrement fait peur à Anne dans un premier temps et nous a ensuite bien faite rire par la suite, celle de la rencontre avec un VRAI marchand de tapis. Nous nous promenions dans une rue qu'Anne jugeait déjà peu commode de par le peu de passage et la nuit tombante n'arrangeait rien au décor. On se fait alors accoster par un homme qui ressemble tout bonnement à Simplet de Blanche-Neige version enrobé. "Where are you from?! Where are you from?!" Jusque là rien de nouveau car c'est habituel de se faire harponner pour rentrer dans tel restaurant ou telle boutique. On répond alors sans s'arrêter "Belgica", et lui nous répond dans un néerlandais bancal "Goeiedag!". On rigole car surpris de sa réponse et continuons notre chemin lorsqu'un homme en costume, bien assis fumant son cigare le trottoir en face nous appelle de façon insistante. De fil en aiguille (après avoir parlé de son fameux cousin belge - que chaque marchand a d'ailleurs -, après avoir lu dans les mains de Max qu'il n'épouse pas Anne parce qu'il a trois femmes dans sa vie - en plus il essaie de mettre la zizanie -...), on se retrouve on ne sait comment assis dans son magasin comme deux imbéciles. De là, il essaie de nous vendre ses tapis et, voyant qu'on n'est pas intéressés, finit par nous montrer une vidéo YouTube assez gênante de lui qui chante dans la nature. Il invite alors Anne à danser ce qui fait beaucoup rire Max, jusqu'à ce qu'il se fasse inviter à son tour. Voyant que, malgré ses efforts, nous ne repartirons pas avec un tapis, Simplet rentre alors en jeu en disant que Anne a de bien belles boucles d'oreilles... Anne, lisant trop de Stephen King, s'est alors imaginée qu'ils allaient refermer la porte et lui couper le lobe pour récupérer ce qu'ils pensaient être de l'or, et s'est levée toute tremblante pour sortir au plus vite. Frayeur ridicule à raconter par après peut-être, mais bien stressante en réalité pour notre Nanette.

Quand l'expression "marchand de tapis" prend tout son sens... 

Sinon, en plus de voir que le travail manuel et épuisant est omniprésent autour de nous, deux choses nous on particulièrement interpellées:

- Les enfants travaillent. Au magasin de Baklava, en cuisine au kebab du coin, mais également pour ramasser les poubelles (et porter des charges impressionnantes) ou mendier. Assez difficile et lourd en émotion pour nous d'être témoin de tout ça. L'image de ce petit garçon seul dans le métro, 7 ans à tout cassé, pieds nus et noirs, occupé à passer de wagon de métro à un autre en jouant comme il peut le même air de quelques notes sur sa flute en plastique restera gravé dans nos têtes.

 Et on se plaint du poids de nos sacs à dos...

- Les (gros) chiens et chats errants. Tout simplement: partout ! La taille des chiens nous impressionne directement, normal, on est en Anatolie et l'héritage des fameux bergers de cette région est bien présente dans le pédigré de tous ces toutous. La majorité ont une espèce de grosse puce à l'oreille, les chiens méchants ou qui dérangent sont "mis de côté par le gouvernement" nous expliquera un de nos hôtes turc. Ce même Turc nous explique que concernant les chats, leur reproduction est juste ingérable. En parallèle, beaucoup de petites infrastructures existent en ville pour les aider (gamelles, niches, distributeurs de croquettes,...) et la population est plus que bienveillante envers eux. Certains panneaux rappellent d'ailleurs que la maltraitance animale est punie par la loi.

Comment résister? 

Les jours suivants nous avons également eu l'occasion de découvrir d'autres coins d'Istanbul, comme:

- La partie Asiatique (!!on a franchi le continent wouhouh!!), Kadıköy, où le street art est partout dans ces rues fleuries, remplies de petits cafés chill et cozy où on s'y sent franchement bien.

 Les rues de Kadıköy

- Galata avec sa tour de 66 mètres qui surplombe le quartier et son pont. Nous y avons également découvert un nouveau dessert turque: l'helvaci. Une sorte de glace couverte par une pâte tiède de noisettes et caramel. Plutôt bon mais un peu écoeurant à trop forte dose!

Le charme de Galata 

Petite anecdote comique à vous partager concernant ce quartier. Nous étions tranquillement en train d'arpenter une jolie rue avec comme but d'atteindre la Galata Tower. Soudain, un homme laissa tomber une brosse à côté de Max qui, poliment, la ramassa et lui rendit. "Oh you gentleman! Gentleman!". Le monsieur était plus que content. Quelques mètres plus loin... Il nous court après en nous proposant de nous laver nos chaussures en remerciement, car il s'agit en fait d'un cireur de chaussures. Naïvement nous acceptons, même plutôt gênés, mais en réalité ce petit renard fûté qu'était ce cireur avait bien compris que nous étions deux beaux pigeons. Après nous avoir énuméré tous ses malheurs qui sont certainement aussi vrai que Pinocchio est un vrai petit garçon, il nous demande 90 livres par chaussures (environs 5€, soit complètement abusé par rapport au coût de la vie à Istanbul). Pris comme des souris dans un piège, pas le choix de lui laisser un petit billet de 20 livres (de toute façon on avait pas plus!). On vous l'avait dit, on a beaucoup à apprendre d'Istanbul, nous voilà plus aguerris pour la suite, merci Mister le Cireur!

Au moins nos chaussures sont propres! 

- Et plusieurs autres rues et quartiers de la ville. Un Stambouliote d'une soixantaine d'années qui nous avait accosté dans le métro, nous avait expliqué qu'il avait toujours vécu à Istanbul et qu'il avait passé sa vie à marcher dans la ville. Au bout de toutes ces années, il n'en avait toujours pas fait le tour. Tout ça pour dire, Istanbul est énorme et inépuisable en lieux à découvrir. Nous y sommes restés cinq jours, insuffisant pour tout visiter donc, mais assez que pour avoir vécu des expériences tellement différentes de ce qu'on connait. Nous avons sincèrement adoré cette ville et ce premier stop en Turquie est annonciateur d'une suite riche en couleurs!

 Ce fut un plaisir, Istanbul!
3

Samedi 30 juillet, 12h30. L'appareillage au départ du port d'Istanbul a sonné. Après une semaine bien remplie, il est temps pour nous de traverser la Mer de Marmara et de quitter cette ville où, vous l'aurez compris, nous serions bien restés encore quelques temps. Première fois du voyage que nous avons recours à un transport maritime: environ deux heures de ferry pour à peine 9,75€ (pour deux!). Plutôt relaxant et calme comme moyen de transport, qui nous a permis de quitter la ville tout en douceur en longeant le beau quartier de Sultanahmet, nous offrant une dernière vue sur la Mosquée Bleue.

A l'abordage! 

14h30. C'est officiel, nous sommes définitivement sur le continent Asiatique! Même si le changement n'est évidemment pas flagrant autour de nous, dans nos têtes, c'est une fameuse étape de franchie.

Pour information, depuis Aix-la-Chapelle jusqu'Istanbul, les transports nous ont coûté 158€ par personne pour quatre jours de voyage bien plus mémorables qu'un simple vol en avion! NB: si nous ne nous étions pas arrêtés une nuit à Budapest et avions utilisé uniquement le train, nous aurions même pu arriver en seulement deux jours.

Merhaba Asya! 

En toute honnêteté, c'est un peu par hasard que nous avons choisi de passer une nuit à Bursa. Recommandée par certains mais semblant un peu "perdue" pour nous, c'est donc peu convaincu que nous y sommes arrivés.

L'Airbnb que nous avions réservé était plein de charme, situé dans une petite rue aux maisons avec des façades colorées ornées de jolies fleurs. Très bucolique! Le centre était à deux minutes à pied, nous étions clairement affamés et fatigués par la chaleur, on s'est donc posé tranquillement pour casser la croûte.

On se rend compte rapidement que l'anglais n'est plus très utilise ici, et qu'il va falloir se mettre plus sérieusement à l'apprentissage du turc...

Le charme de Bursa 

C'est en flânant dans le Bazaar puis dans les rues, qu'on a commencé à sentir que quelque chose se tramait... Des grandes pancartes de fleurs, du monde en rue, un vieux monsieur qui tente tant bien que mal de brancher quelques baffles devant des gradins où des personnes semblent attendre quelque chose. Mais quoi ?

Qu'est-ce qui se mijote ici? 

Merci Google qui nous a fait une petit frayeur en nous annonçant tout d'abord que c'était la fête du sacrifice... Moment très redouté par nous deux. Mais ouf, un habitant nous apprendra par la suite qu'il s'agit en fait d'une fête de village.

Le hasard faisant bien les choses, nous avons eu l'opportunité d'assister à une représentation de la plus vieille fanfare militaire au monde: la fanfare Mehter. Fondée en même temps que la conquête de Bursa en 1326, la mélodie de Mehter aurait influencé de grands musiciens tels que Mozart et Beethoven. Cette traditionnelle fanfare ottomane et ses guerriers blindés en costumes médiévaux nous en ont mis plein les yeux et les oreilles. Quand nous avons appris par la suite qu'ils reçoivent des invitations des quatre coins du monde, nous nous rendons compte de la chance inouïe que nous avons eu d'assister à leur show, dans la ville même où ce groupe unique s'est formé.

Tching boum tching boum tralalalala 

S'en est alors suivi un petit concert chaleureux, les gens autour de nous semblaient connaître les musiques par cœur et n'hésitaient pas à faire aller de la voix. Bref, l'ambiance était là!

Vous aussi vous voyez Godefroy de Montmirail des visiteurs?! 

Bursa n'a pas à rougir des autres villes turques, puisque c'est là même que le kebab est né, rien que ça! Nous avons même eu la chance de souper dans l'établissement qui l'a crée en 1867. Unique plat proposé à la carte, l'iskender kebap se compose d'un pain kebab, de viande, de tomates, et de yaourt. Les serveurs passaient avec des casseroles de jus de cuisson qu'ils laissaient couler sur le plat.

Très (trop) copieux et quelque peu onéreux pour notre petit budget de backpackers, mais l'expérience en valait le coup!

A table ! 

Bursa, nous n'attendions rien en particulier de toi, mais tu nous as bien surpris! Nous allons maintenant descendre jusque Izmir, 3ème plus grande ville en Turquie, en quatre heures de bus où nous logerons quelques nuits chez l'habitant. Que l'aventure continue !

4

Dimanche 31 juillet. Après cette petite halte dans la ville de Bursa, il est temps pour nous de continuer notre chemin plus au Sud vers Izmir. Après avoir acheté quelques spécialités d'ekmek (pain) dans une petite boulangerie, on embarque donc dès le matin pour un nouveau trajet en bus. Pour ces quelques jours, on a décidé de louer une chambre dans l'appartement d'un jeune Turque de notre âge, Deniz, nous permettant ainsi d'économiser un peu et surtout de pouvoir échanger avec un local. Très intéressant, surtout quand il peut nous recommander des adresses de déjeuner avec "petit pain au chocolat", ça faisait longtemps!

Qui veut une bonne pastèque? 

Izmir est apparemment la ville de Turquie la plus tournée vers l'occident et, en effet, ça se remarque rapidement: on voit beaucoup moins de femmes voilées, l'alcool coule à flot et il y a une plus grande liberté d'expression, nous expliquera Deniz.

 Quelques clichés d'Izmir

Le soir de notre arrivée, épuisé par le trajet et la chaleur, on trouve juste la force d'aller manger un petit boquet et d'aller faire un tour le long des quais. On se retrouve alors devant un magnifique coucher de soleil sur la mer Egée qui nous invite simplement à nous assoir dans le parc et profiter du moment. Le bruit des vagues qui claquent contre la digue, des pêcheurs pour qui le temps ne semble pas compter, des vendeurs ambulants transportant des plateaux de moules directement sur leur tête, ... Time to relax!

 Le temps d'un coucher de soleil le long de la mer Egée ...

Le lendemain, nous passons le début de journée à visiter les points forts d'Izmir. Notamment le Kızlarağası Hanı, un marché couvert avec un étage consacré aux petits artisans et antiquaires.

Kızlarağası Hanı 

Mais aussi sa réputée Clock Tower (Tour de l'Horloge), symbole de la ville, et sa jolie place.

Clock Tower d'Izmir 

Et une balade assez sympa le long des quais, où nous avons pu tester de nouveaux moyens de transports et avons hésité longtemps à rejoindre les enfants qui se rafraichissaient comme ils pouvaient sous ce soleil encore bien tapant!

On profite de l'air iodé 

En réalité, on a relativement vite fait le tour de ses centres d'intérêts, bien que très charmante, cette ville reste une grande ville et il faut dire que la nature et le calme commence à nous manquer un peu... Nous prenons alors la décision d'écourter notre séjour et de ne rester que jusqu'au lendemain.

Un des avantages de loger chez l'hôte est l'accès à une cuisine et la possibilité, d'enfin pouvoir se faire à manger nous-même (et raccommoder ses chaussettes!) . C'est donc naturellement que Deniz s'est joint à nous pour partager un bon petit repas frais et végé, ce qui nous donne l'occasion de faire plus ample connaissance pendant la soirée. Deniz est quelqu'un de très posé et sympathique. Il pratique le yoga et allait même donner son premier cours privé le lendemain de notre séjour. C'était un réel plaisir de le rencontrer et d'échanger avec lui! Merci Deniz! On aura même l'occasion d'apprendre un nouvel art qu'il pratique bien mieux que nous: des lampes accrochées à des cordes (attention toutefois à l'endroit sensible où peuvent atterrir involontairement ses lampes... N'est-ce pas Maxime?)

 Merci Deniz !!

Nous voilà donc déjà le mardi 2 août, en partance pour Denizli, métropole de Turquie située à quelques pas des mystérieux sites de Pamukkale et Hiérapolis ... 5h30 de train (tout confort !) nous séparent de ce qui sera un des plus beaux endroits visité jusqu'alors. C'est parti !

La gare d'Izmir et ses trains au confort ++++
5

Mardi 2 août. Une après-midi de train plus loin, et nous voilà arrivés dans la ville de Denizli où nous logerons deux nuits dans un appartement Airbnb. Un des critères de choix pour ce logement était qu'il soit doté d'une cuisine car, comme déjà mentionné, notre estomac commence à saturer des kebabs et cuisiner nous-même nous manque. Petit bémol... L'appartement avait en effet une cuisine, mais les tiroirs étaient vides! Pas de casseroles, ni même une simple fourchette... Bye bye les économies qu'on voulait faire, et bonjour la livraison de pizza Domino's pour les deux soirs! On se console toutefois avec une machine à laver, qui fait du bien à nos vêtements qui commençaient à en avoir marre du savon de Marseille.

 Pourvu que l'essuie ne tombe pas

Nous avons choisi Denizli de par sa proximité avec deux sites incroyables: Pamukkale et Hiérapolis, tous deux figurant dans la Liste du Patrimoine Mondial Culturel et Naturel de l’UNESCO. De Denizli, ils sont facilement accessibles en 30 min de dolmus. Les dolmus sont des petits bus très utilisés en Turquie, avec une capacité d'environ 15-20 places et ne coûtant en général pas très cher. Par la suite nous aurons souvent recours à ce moyen de transport très pratique!

Dolmus: testé et approuvé! 

Commençons par l'extraordinaire Pamukkale, signifiant poétiquement "château de coton" en turc. Sachant que ce site est très touristique (pas moins de 2 millions de touristes par an), nous avons décidé d'arriver à l'ouverture et n'avons pas regretté notre choix! Pas de file à l'entrée, pas de bruit, quelques personnes se prélassant dans les eaux bleues turquoises... Plutôt paisible donc au début et nous sentons que nous allons avoir le temps de profiter de chaque spot sans la pression du monde autour qu'on peut parfois ressentir dans ces endroits victimes de leur succès.

Le calme avant la tempête 

Dès l'entrée passée, nous devons directement enlever nos chaussures car le parcours se fait à pieds nus. Véritable miracle de la nature (car oui c'est 100% naturel!) et surtout phénomène unique au monde, cette formation géologique a vu naissance à la suite de plusieurs tremblements de terre qui ont fait apparaître des sources d'eaux chaudes thermales. Cette eau, en s'infiltrant dans la roche calcaire, crée des réactions chimiques (dont nous vous passerons les détails) qui donnent alors cette couleur blanche à la roche et forment de nombreuses vasques (tufières) qui se remplissent par les sources et se succèdent, débordent, et forment ainsi ces merveilleuses cascades.

Merci Mère Nature pour ton travail

Nous avons la possibilité de nous baigner dans ces piscines naturelles, et tout le long de l'ascension jusqu'au sommet, nous marchons dans des bassins de diverses tailles, mais tous remplis d'une eau à la couleur si pure. Concernant le sol, c'est un peu comme marcher sur de la roche, avec par endroits un petit filet d'eau rafraichissant qui se glisse entre nos orteils ou, lorsque l'on se trouve dans les bassins, une sorte de pâte argileuse dont certains se recouvrent totalement le corps pour ses vertus thérapeutiques.

Heureux d'être pieds nus! 

Une fois le sommet atteint, nous arrivons sur le spot le plus photographié, une cascade où l'accès est interdit au public (tant mieux!). De là nous assistons à un spectacle plutôt comique de personnes cherchant absolument à prendre LA pose, LA photo unique, dans des tenues jugées instagramables (mais pas très pratiques pour se baigner ni marcher). Il y a même un petit shop qui loue des fausses ailes d'anges... Bref vous l'aurez compris, on ne s'attarde pas dans cette foule qui fait tourner la tête et avançons, là où personne ne semble aller (vraiment au bout de la cascade), et là... Spot magnifique, avec vue sur le lac et la plaine de Cürüsku aux pieds de la roche... Marcher un peu plus vaut parfois (toujours) clairement la peine!

Maxime se la joue instagrameuse  

Nous avions entendu parler que certains bassins pouvaient parfois être vidés par soucis de préservation du site et, en effet, nous avons terminé notre balade le long de piscines vides. Certes ça manque un peu de bleu, mais ce décor reste toutefois très particulier.

Les bassins vidés de leur eau et de la foule 

Nous voilà donc arrivés au sommet de la falaise de Pamukkale (200m) où se trouvent pas mal de petits shops (à des prix dingues) et la Piscine de Cléopâtre. Pourquoi ce nom? Car il paraitrait que la reine égyptienne Cléopâtre soit venue se baigner dans ces eaux, rien que ça! Ces bassins sont remplis des sources minérales qui dévalent ensuite les pentes de Pamukkale. L'eau, en moyenne à 35°C, est tout simplement magnifique, mais cette piscine a des allures de camping: elle est bondée et l'endroit est très bruyant. On est loin du calme que les citoyens de la Rome antique connaissaient lorsqu'ils venaient jusqu'ici pour se reposer et se faire soigner de diverses maladies. Le prix d'entrée astronomique n'était qu'une raison de plus pour ne pas s'y baigner. Se promener autour de la piscine et goûter à l'eau thermale était cependant gratuit, ouf!

 Repérez-vous Maxime qui se désaltère entre deux palmiers? 

Comme vous l'aurez compris, nous serons vite partis de la fameuse Piscine de Cléopâtre pour nous diriger vers le site de Hiérapolis. Dans un style totalement différent, et attirant bien moins la foule (incroyable mais vrai: nous étions seuls à peu près tout le temps!), Hiérapolis est une cité thermale antique créée au IIème siècle avant JC, qui a été complètement détruite par un tremblement de terre en l'an 60 puis reconstruite par la suite sous le règne Romain. Partons donc à la découverte des ruines de ce site!

 Bienvenue à Hiérapolis!

Parmi ses vestiges: une église, une ancienne allée entourée de colonnes, des temples, divers monuments grecs et le très impressionnant amphithéâtre.

Plutôt bien conservés 

Malgré le peu de personnes que nous avons croisé, nous avons cependant eu la chance de rencontrer la petite dame suivante: premier animal exotique du voyage.

 Pas un chat mais bien... Une tortue

Il faut dire que cette journée était particulièrement chaude, on avoisinait les 40°C et se promener sous le gros cagnard turc à midi tapante n'était pas la meilleure idée. Nous nous sommes retrouvés rouges comme des écrevisses à la fin de cette excursion, nous valant les rires d'un turc du village qui nous a demandé en fou rire si nous voulions qu'il "allume la clim". Nous étions en effet bien brûlés, jusqu'au bout des doigts!

Gözleme bien mérité 

Après ces visites hautes en couleurs, nous allons maintenant prendre la route de la mer Méditerranée et ses plages... Un petit air de vacances va souffler sur le blog, vous voilà prévenu!

6

Jeudi 4 août. Quatre heures de bus nous séparent de notre prochaine destination à l'air iodé: Fethiye. Pour la première (et unique) fois en Turquie, surprise, c'est une femme qui conduit le bus!

Nous voilà donc arrivés dans cette ville assez touristique où il fait très chaud. Nous allions loger chez l'habitant pour une seconde fois, et quelle expérience! Ertan, notre cher hôte, est tout d'abord venu nous chercher à l'arrêt de bus. Trempé de transpiration, cet homme à la quarantaine d'années et semblant plutôt très dynamique (voire nerveux et stressé) porte directement le sac d'Anne et marche d'un bon pas vers sa maison.

A peine le sac posé, il s'affaire en cuisine, nous servant comme des rois plusieurs fruits coupés sortant directement du congélateur (il fait chaud, on vous l'avait dit!) et de l'eau fraîche. Un bonheur! Il nous servira ensuite, naturellement, les restes d'un plat préparé par sa maman. On comprend vite qu'Ertan est d'une générosité incroyable et un personnage à part entière. Il adore faire la fête, est plutôt tête en l'air et bavard, et est vraiment comique malgré lui.

Bien accueillis! 

Le temps du trajet entre l'arrêt de bus et sa belle maison, nous sommes assez vite surpris par la beauté des rues de Fethiye: beaucoup de grosses villas fleuries avec piscine, nous laissant parfois penser être sur la côte californienne.

Beverly Hills ou Fethiye?! 

Nous avions entendu dire que la plage de Calis, à quelques centaines de mètres de notre logement, avait un des plus beaux couchers de soleil de Turquie de par son orientation ouest. Autant vous dire qu'on a pas été déçu, on se croyait face à une peinture, tout simplement. Les montagnes au loin, la couleur du ciel, le bruit de la mer et, en bonus, un groupe de musique qui jouait des chansons relaxantes en fond, ... Un tout qui fait que nous validons, et de loin, que ce spot est incroyable.

Plage de Calis 

Le lendemain, après un petit déjeuner digne de ce nom concocté par Ertan (NB: il ne s'agit pas d'un bed and breakfast et pourtant!), nous avons passé la moitié de la journée à écrire le blog et préparer un peu notre séjour.

 Comment mieux commencer la journée?

En fin de journée, un repos sur la plage de Calis était bien mérité et nous avons donc encore profité d'un magnifique coucher de soleil puis d'un petit resto sympa, le Secret Garden. Lieu à la déco plutôt atypique et aux chats quelques peu envahisseurs, on y a passé un très bon moment et on se sentait vraiment en vacances.

"Vacances j'oublie tout" 

Nous voilà déjà le week-end, et après la journée de repos de la veille, on décide de s'activer un peu et d'aller découvrir les alentours de la ville. Est-ce qu'on doit préciser une nouvelle fois, "après un bon petit déjeuner servi par Ertan, qui nous a fait des portions telles qu'il ne restait plus assez pour lui après"? Aller oui, on te le doit bien Ertan!

Nous nous sommes alors promenés le long du Kordon, qui relie la plage de Calis à la vieille ville de Fethiye, Paspatur. On a vraiment apprécié cette promenade, où se succédaient monuments, décorations (parfois spéciales) et endroits de détente (vive les hamacs!).

Impossible de n'en sélectionner que quelques-unes, oups! 

Nous voilà donc arrivés dans la vieille ville où se trouve un lieu assez spécial et incontournable: des tombes lyciennes creusées dans les rochers. Les lyciens enterraient les personnes importantes en hauteur car ils croyaient que des créatures volantes venaient les chercher pour les amener dans la vie d'après. Parmi ces tombes, une se démarque des autres de par sa grandeur et sa hauteur: la tombe du roi Amyntas, datant du 4ème siècle av. J-C, rien que ça!

Les tombes lyciennes 

Nous avons ensuite passé le reste du week-end à nous reposer à la plage de Calis et à nous préparer pour les trois jours d'aventures qui arrivaient. En effet, la raison pour laquelle nous avons choisi Fethiye n'était pas que pour ses plages, mais aussi et surtout parce que c'est le point de départ du célèbre sentier de randonnée de la voie lycienne. Faire un trek de quelques jours sur ce sentier était sur notre bucket list, et on n'a clairement pas été déçu! Mais ça, on en reparle dans le prochain article...

 Les batteries sont bien rechargées
7

Lundi 8 août. Comment venir en Turquie sans être tenté de découvrir une des randonnée classée dans le top 10 des plus belles du monde?! Comme expliqué dans l'article précédent, faire un trekking de quelques jours sur cette voie faisait partie de nos objectifs de voyage. Reliant Fethiye à Antalya et longue de 504 kilomètres de sentiers longeant la Mer Méditerranée, ce parcours suit les cités lyciennes de l'Antiquité. Alors qu'il faudrait un bon mois de marche pour rejoindre les deux extrémités du parcours, nous avons décidé de nous limiter à trois jours de marche, de Fethiye donc jusque la plage de Kabak.

Jour 1: De Fethiye à Olüdeniz - Seuls au monde

Laissant derrière nous nos gros sacs à dos chez notre hôte Ertan, c'est donc bien allégé que nous démarrons cette aventure de bonne heure, le lundi 8 août. Plusieurs Turques étaient étonnés de nous entendre dire que nous voulions faire cette randonnée en plein mois d'août et on comprend vite pourquoi. Le cagnard turc est toujours bien présent et nous a bien fait transpirer !

Nous avions lu à plusieurs reprises que le début du parcours n'était vraiment pas joyeux: de la route à pente raide sans vue particulière... Comme conseillé, nous avons alors opté pour l'option dolmus jusqu'au village fantôme de Kayaköy. Très intriguant, ce lieu était habité par les Grecs orthodoxes qui ont été forcés de quitter leur village en 1923. Aucun peuple n'est venu s'y installer par la suite, et le séisme qui a frappé la région en 1957 a scellé le destin de cet endroit: il restera inhabité et ne sera pas reconstruit.

Commencer en beauté par Kayaköy 

On a alors été complètement fasciné par ces ruines d'églises, de centaines de maisons, d'écoles, ... Un lieu très silencieux (au petit matin nous étions presque les seuls sur le site) et on est curieux de découvrir ce que cache chaque recoin de ce village abandonné. Après deux bonnes heures passées à fouiner, il est temps pour nous de décoller et de se mettre en jambe.

 Prenons un peu de hauteur...

On commence par une fameuse montée dans une forêt, et les magnifiques points de vue ne tardent pas à pointer le bout de leur nez. On profite alors simplement de cette après-midi de marche qui se passe la majorité du temps en forêt (ouf, il y fait un rien plus frais!).

Vue bien méritée! 

Qui dit montée dit évidement descente... Pas évident pour tout le monde, mais il ne faut rien lâcher (puis toute façon, on n'a pas trop le choix), et on arrive enfin à destination! La plage d'Olüdeniz, de type ultra touristique. Pas trop notre style d'endroit, mais on finit par trouver quelques mètres de plage gratuits, avec même des transats et de la musique! INCROYABLE!

"C'est sur les derniers kilomètres qu'on fait le plus d'accidents", validé! 

Nous avions réservé une tente dans un camping sur les hauteur d'Olüdeniz. Claqués par la journée, impensable de remonter jusqu'au camping (côte le long d'une grand route sans intérêt), et nous avons alors encore joué notre carte joker: le dolmus.

Le camping, Aydede pour la petite pub, était chaleureux et vraiment cosy. Le tente était très petite mais suffisante, malgré la forte chaleur, nous avons plutôt bien dormi et étions frais comme des gardons le lendemain matin pour attaquer la deuxième (grosse) journée de marche qui nous attendait!

 Bienvenue au camping Aydede

Jour 2: D'Olüdeniz à Faralya - La tête dans les nuages

Nous étions loin d'imaginer les aventures qui nous attendaient pour cette seconde journée de marche, alors qu'on s'enfilait deux énormes gözleme au petit-déjeuner.

 On avait dit marcher pas rouler...

On prend vite de la hauteur, et on se retrouve tout simplement la tête dans les nuages, littéralement. Bien que cette hauteur nous fait un peu tourner la tête par moment, les paysages et l'atmosphère sont juste uniques. Il fait bien plus frais que la veille, et nous marchons la plupart du temps à l'ombre. Malheureusement, tous ces nuages nous ont empêché de voir les points de vue donnant sur la Mer Méditerranée, mais on se console en regardant autour de nous et en se disant qu'on a déjà eu droit à un beau spectacle le jour avant.

 Un peu de fraicheur

Si on ne croise quasi personne sur le sentier (seulement cinq randonneurs sur les trois jours!), on ne peut pas en dire autant des chèvres. Elles débarquent d'un peu n'importe où à chaque fois et nous font bien rire. On a également croisé plusieurs gros lézards, qui étaient à chaque fois plus rapides que notre appareil photo.

Salut les filles! 

Après un dîner de roi dans un spot plutôt vertigineux mais toujours d'une beauté indescriptible, nous continuons notre périple.

Une pause s'impose 

Maxime, en bon guide, explique qu'il a lu que nous croiserons plusieurs ruches sur le chemin mais pas de tracas! Si on ne les embête pas, elles ne nous feront rien. Le dieu des abeilles, piqué dans son égo en entendant ça, n'a pas hésité plus de quelques minutes avant de prouver le contraire à Max. Ce dernier, malheureusement victime de crampes dues à la très chère tourista depuis le début de notre trek, se dépêchait justement pour aller trouver un petit coin tranquille. Au même moment, Anne panique derrière, bloquée en dessous d'un tronc d'arbre qui l'obligeait à ramper sur une pente assez abrupte. Bref, une vraie scène de film. Il ne manquait plus que l'actrice principale entre en jeu: l'abeille! Attirée par notre odeur de transpiration (hé oui!), elle a sagement décidé de déposer son dar sous l'œil de Max. Sur le moment même, plus de peur que de mal, et Max est gonflé et rouge mais ça ne l'empêche pas de continuer notre marche, ouf!

Les étoiles n'étaient plus alignées 

Après cette frayeur, nous arrivons (presque donc) sain et sauf dans le village de Faralya. Très bucolique et rempli de fleurs roses, on s'y sent franchement bien. On tombe sur une petite boutique vendant un peu de tout, et on décide qu'on mérite bien une glace, après ces 16 kilomètres hauts en couleurs!

Le village fleuri de Faralya 

Deniz (vous vous souvenez, notre gentil hôte d'Izmir?), nous avait beaucoup parlé de la Butterfly Valley (la vallée des papillons) et surtout de la Kabak Beach (destination finale de notre trek). Il y aurait passé les meilleures vacances de sa vie, rien que ça! Nous étions donc très curieux de juger par nous même de la beauté de ces lieux. Pour clôturer la journée, nous trouvons alors un resto (très radin sur les quantités mais pas sur la vue, ndlr) avec une vue imprenable sur la Butterfly Valley. Bon, les photos valent 1000 mots, alors on vous laisse vous en faire votre propre opinion...

La magnifique Butterfly Valley 

Jour 3: De Faralya à Kabak Beach - Attention au tsunami!

Good Morning Maxime... Ah oui quand même, l'abeille n'a pas loupé sa cible! Malgré le gonflement plutôt impressionnant, ça n'est heureusement pas douloureux et nous pouvons commencer la dernière journée de notre trek sur la voie lycienne.

Ouh ouh Maxime, tu me vois?! 

Cette nuit, nous avons logé à la Melisa Pension de Mehmet. Très relax, posé et pince sans rire, cet hôte était encore une fois très généreux, surtout au moment du petit-déjeuner servi sur sa terrasse, avec une vue sur la Butterfly Valley.

Merci Mehmet! 

Avec tout ça bien logé dans nos ventres, on se met directement en patte avec un objectif en tête: atteindre la fameuse Kabak Beach et en profiter un maximum! Nous voilà donc partis et passons la matinée et début d'après-midi sur les sentiers plutôt poussiéreux et argileux de ce troisième jour de marche. Nous traversons encore quelques forêts, et arrivons enfin sur les hauteurs de Kabak.

IL FAIT CAGNARD 

Nous trouvons alors une terrasse, avec de nouveau une vue surprenante, nous donnant l'impression d'être dans le ciel. On se pose un moment histoire de casser la croute tout en profitant de cet endroit exceptionnel.

Dernier ravito avant l'arrivée 

Cette fois c'est la bonne, on ne s'arrête plus jusqu'à la plage! Des pancartes commencent à apparaitre sur notre chemin, nous faisant accélérer le pas sans nous en rendre compte.

 Direction the beach, et vite!

Quelle satisfaction d'arriver à destination après ces trois jours intenses! De l'eau d'un bleu tout droit sorti d'une carte postale, mais surtout des vagues d'une hauteur frissonnante! Elles arrivent de loin et ne font que grandir, atteignant un bon mètre cinquante par moment. Autant impressionnantes que relaxantes, on se pose là le reste de l'après-midi et prenons un plaisir fou à ne rien faire. Plus de kilomètres, plus d'objectifs, juste profiter. Un moment à part dont on se souviendra longtemps!

 Les sourires en disent long

Nous voilà alors fin de journée, et nous devons retourner à Fethiye où nous logerons dans le salon d'Ertan, sur les canapés. De base, nous avions comme plan de rentrer en dolmus, sauf que leur point de départ se situe dans le village, ce qui signifie soit refaire en marche arrière l'énorme descente que nous avions dévalée en arrivant à la plage ou grimper une cote, une nouvelle fois très abrupte et dangereuse de par le nombre de voitures qui y passent sans trottoir ou sentier pour les piétons. Dernière option: lever le pouce et voir ce que ça donne. Rapidement, nous trouvons un couple de professeurs qui acceptent de nous charger (malgré la tête amochée de Max qui peut faire peur!), non pas jusque dans le village comme prévu, mais bien jusque Olüdeniz, soit bien plus près de Fethiye! Gros cœur sur eux qui nous ont permis d'économiser un temps monstre en dolmus. En plus, on a pu profiter d'une vue magnifique depuis la voiture, notre conducteur s'arrêtant même pour qu'on puisse faire quelques photos!

 Nouveau moyen de transport

Le lendemain, encore difficile pour Max comme vous pouvez le constater, on soigne petits bobos et on fait définitivement nos sacs pour quitter la belle Fethiye, où, vous l'aurez compris, on a passé un séjour mémorable! Direction Antalya, qui, malgré sa réputation nous plaira vachement moins que Fethiye.

 Il est temps de te dire au revoir, Fethiye!
8

Jeudi 11 août. Un car de 3h30 nous permet de relier Fethiye à la station balnéaire d'Antalya. Pour une fois, on teste les places une personne et c'est plus que validé! Beaucoup plus de confort, de place, et on a chacun droit à la vue près de la fenêtre.

Arrivée à Antalya 

Nous voilà donc arrivés sans encombre à Antalya, mais Anne a quand même une belle petite blessure au pied qui l'handicape pas mal maintenant qu'on retrouve le poids des deux sacs à dos sur nos épaules. Nous n'avions pas réservé de logement et sommes arrivés en vrais touristes. Maxime nous déniche un hôtel, en dernier recours, qui se trouve être situé... En plein bazaar! Qui dit bazaar dit beaucoup de bruit, jusqu'aux petites heures, et des lits pas très frais ni accueillants...

Rien ne s'arrange lorsque nous cherchons un restaurant pour le souper. Après avoir longuement cherché dans les rues bondées, nous atterrissons dans un grand kebab. Notre appétit est vite coupé par les chats blessés et malades qui attendent qu'un morceau de durum tombe, les gens qui toussent bien grassement et, surtout, tout le bruit qu'on ne connaissait plus depuis une semaine.

Pas convaincus... 

Le lendemain se passe déjà mieux, les couleurs d'Antalya sont franchement séduisantes et nous décidons d'aller visiter un peu la ville et son vieux port. Nous trouvons un resto plutôt sympa pour le dîner, faisant des burgers (yes plus de kebabs!).

Max a les crocs! 

Antalya est appelée la côte turquoise de part la couleur de son eau. On a alors décidé d'aller se baigner, mais une nouvelle fois c'était pas trop ça (plage pas très propre, beaucoup de bruit et de touristes,...). De notre point de vue, la Kabak Beach, bien moins connue, n'a rien à envier à sa voisine.

 Toujours un petit chien qui traîne pour nous remonter le moral

On flânera le reste de la journée dans les rues d'Antalya, en essayant d'apprécier l'endroit mais rien n'y fait, on ne s'y acclimate vraiment pas. La fatigue accumulée du trekking et le retour à la ville du jour au lendemain sont clairement à prendre en compte. Nous passons alors une dernière nuit dans le bazaar (une sacrée expérience ceci dit!) et quittons le lendemain direction la bien plus petite ville de Konya, qui nous plaira déjà beaucoup plus!

 Merci quand même Antalya
9

Samedi 13 août. Konya, Bursa, ces 2 villes n'ont pas que la rime en commun, elles nous ont également toutes les deux agréablement surpris. En exactement 24 heures, nous avons en effet eu la chance d'en prendre plein les yeux.

 Bienvenue à Konya

Une fois arrivés à l'hôtel et débarrassés de nos affaires, on se dirige assez vite vers le centre ville afin de trouver quelque chose à se mettre sous la dent pour dîner. Comme il était déjà 16h, il nous fallait un repas digne de ce nom pour remplir nos estomacs vides. On arrive alors devant un resto qui propose des "etliekmeks" au mètre, exactement ce qu'il nous fallait!

Un régal! 

Le temps d'une douche plus tard, et nous étions en chemin pour assister à un spectacle typiquement turque : le Sema, la cérémonie de derviches tourneurs, qui est d'ailleurs inscrit au patrimoine immatériel de l'UNESCO et la raison pour laquelle nous venions ici.

Le spectacle a lieu dans le centre culturel de Konya, à une quinzaine de minutes à pied du centre ville, et coûte seulement 30 livres turques par personne, c'est-à-dire +/- 1,50€.

 En route pour le show

Mais qui sont donc ces curieux danseurs? "Derviche tourneur" est en fait le nom donné aux membres de l'ordre Mevlevi, un ordre musulman soufi créé dans la ville même de Konya au XIIIème siècle. Ils s'appellent ainsi car leur danse, comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessous, rappellent les mouvements d'une toupie.

Il faut également savoir que l'ordre fut interdit en Turquie en 1925 à la suite d'une politique de sécularisation. Mais depuis 1950, il y a des représentations un peu partout dans le monde et notamment chaque samedi à Konya.

 La salle grandiose où se représentent les Derviches

A 19h pile, la cérémonie commence et durera une bonne heure. C'est un spectacle qui vaut le coup d'œil car la manière dont ils tournent sur eux-mêmes est assez impressionnante et hypnotisante. Après avoir jeûnés pendant plusieurs heures, la danse permet aux membres de rentrer en communion avec Dieu.

Que le spectacle commence! 

Le lendemain, en attendant notre bus, on profite de la matinée pour visiter quelque peu le centre de Konya. On y verra notamment une belle mosquée ainsi que le musée Mevlana, qui est un espace consacré à l'origine des derviches tourneurs.

Visite de Konya 

On y croise d'ailleurs de fervents croyants qui viennent rendre hommage à Mevlânâ, qui n'est autre que le fondateur des derviches tourneurs et un des poètes les plus connus au monde!

 Hommage à Rumi (Mevlânâ)

Après ces quelques heures riches en découverte de la culture turque, nous allons maintenant partir pour la très particulière région de Cappadoce. Montgolfières, vallées, cheminées de fées,... Une chose est sure: cet endroit nous aura transporté dans un tout autre monde!

10

Dimanche 14 août. Nous avions beaucoup entendu parler de la Cappadoce et étions donc très curieux de découvrir cette région par nous-même. Une chose est sûre, nous n'avons pas été déçus! Le mot qui pourrait résumer ces quatre jours passés là pourrait être émerveillement. De l'émerveillement devant toutes ces beautés naturelles, qui semblent être tout droit sorties d'un film. De l'émerveillement également face au spectacle des centaines de montgolfières qui prennent leur envol au petit matin... Bref, trêve de spoil, nous allons vous raconter cette nouvelle aventure turque!

Nous logions dans le parc naturel de Göreme, en plein cœur des incroyables formations rocheuses qui font la renommée de la région de Cappadoce. A peine descendus du bus qu'un petit chiot vient vers nous pour nous accueillir. On remarque alors très vite que, comme dans la plupart des endroits en Turquie, les chiens et chats errants feront partie intégrante du décor (vous l'aurez compris, pour notre plus grand plaisir!).

 Göreme et sa faune irrésistible

Notre hôtel avait un atout particulier: une belle terrasse avec une vue sur les vallées. On a clairement bien rentabilisé cette terrasse, que ce soit en y déjeunant chaque matin ou pour écrire notre blog et préparer nos randonnées.

 Une petite pépite de logement

Avez-vous repéré la petite chipie sur les genoux d'Anne dans les photos précédentes? Laissez-nous vous raconter son histoire, à cette petite cureille... Nous marchions vers notre hôtel le premier soir, après avoir été souper dans un restaurant plutôt onéreux. En fait, ici, tous les restos sont vachement plus chers que dans le reste des endroits que nous avons visité en Turquie. Il y a quelques années, la Cappadoce n'était pas du tout connue nous expliquera le patron de l'hôtel, qui est né à Göreme. Cette région est désormais victime de son succès, il n'y a pas moins de 500 hôtels et c'est devenu un lieu hyper touristique. Les prix vont alors de pair... Bref, revenons-en à nos moutons ou plutôt à notre petit chaton.

Quelques photos de Göreme 

A quelques rues de notre hôtel, nous entendons des miaulements plutôt plaintifs venant d'en dessous d'une voiture. Là se trouvait Chipie (appelons-la ainsi), très peureuse et surtout bruyante. Jamais on avait entendu un chaton hurler si fort et si longtemps, un vrai chat crieur! On décide alors de s'arrêter un bon quart d'heure, le temps de l'amadouer et la calmer car quelque chose venait visiblement de l'effrayer, un chien peut-être. Le problème est que, parfois, ce ne sont pas les humains qui décident d'adopter un chat, mais plutôt le chat lui-même! Chipie nous a alors suivi jusque notre hôtel, et, en bonne crieuse, faisait aller de la voix pour tout le quartier une fois que nous étions rentrés dans l'hôtel. Embarrassés par son boucan, nous sommes sortis plusieurs fois la caresser mais dès qu'on remontait dans la chambre, rien n'y faisait, elle poussait la chansonnette. Ne pouvant rien faire de plus, nous finissons par ne plus répondre à ses appels et nous endormons. Le lendemain matin, quelle ne fut pas notre surprise de la voir descendre d'une chaise de la terrasse de notre hôtel. Elle avait donc monté les trois étages et, c'était décidé, avait élu domicile ici. Durant tout notre séjour, nous la retrouvions donc sur la terrasse. Elle était si attachante, et si belle! Elle aura été notre partenaire d'écriture de blog, de petit-déjeuner et de bons moments détente. On espère qu'elle a mué depuis et qu'elle profite bien de la vue de la terrasse!

 L'essayer c'est l'adopter!

L'activité principale que nous avons faite durant notre séjour a été de randonner dans les vallées de Cappadoce. Ca nous a permis de nous éloigner de la foule (on était quasiment tout le temps seuls!), qui elle optait plus facilement pour l'option "payer bien cher un tour en car qui s'arrête 5 minutes aux points de vue le temps de faire les photos Instagram". Nous étions un peu perdu face aux nombreux choix d'itinéraires et nous sommes alors inspiré du blog de Novomonde, un couple de voyageurs qui donne de supers conseils de voyage.

Le premier jour, nous sommes partis à la découverte de la Vallée des Pigeons, de la Vallée Zemi, en finissant par le point de vue à Görkündere. Nous avons alors démarré cette belle boucle de 14 kilomètres dans l'après-midi, dans l'espoir d'arriver juste à temps pour apprécier le coucher de soleil.

La Vallée des Pigeons doit son nom aux pigeonniers qui sont creusés directement dans la roche, parfois décorés de belles peintures. Cette première vallée nous a directement plongé dans cet univers si particulier et unique, on se sent vraiment dans un autre monde, loin de tout!

 Les pigeonniers et leurs occupants
 La Vallée des Pigeons

Nous sommes ensuite passés par la Vallée de Zemi, beaucoup plus verte. Nous nous retrouvons en effet dans une forêt, avec de magnifiques fleurs et même une tortue. On apprécie forcément l'ombre des arbres et un peu de fraicheur, car les températures sont encore bien hautes!

 La Vallée Zemi

Après avoir traversé non sans peur un sentier gardé par trois énormes chiens, ayant apparemment comme but de nous faire la peau, nous arrivons juste à temps au dessus du point de vue de Görkündere, nous offrant comme promis un coucher de soleil magnifique sur Göreme. A nos pieds, quelques cheminées de fées assez vertigineuses.

 La satisfaction d'arriver juste à temps!

Le lendemain matin, aux alentours de 5 heures, nous avons eu la chance d'assister au décollage des montgolfières depuis la terrasse de notre hôtel. Chipie était bien évidemment de la partie pour partager ce moment incroyable avec nous! C'est simple, la beauté de ce spectacle nous émerveille à tel point que nous yeux, bien gonflés de par le réveil très matinal, se brouillent à plusieurs moments d'émotion. Pour info, nous avons décidé de ne pas faire de vol en montgolfière pour raison financière (500€ dans notre budget de backpackers n'était pas possible) et aussi parce que le spectacle du sol est déjà assez féerique! Nous étions conquis et ne ressentions pas le besoin de payer cette somme pour voir ça d'en-haut.

Rêve ou réalité? On n'est plus trop sûrs! 

Nouveau jour et donc nouvelle randonnée! Longue d'une douzaine de kilomètres, nous avons découvert la Vallée Rouge, Rose et la Sword Vallée (vallée des épées). Plus technique et faisant ressortir le vertige qu'Anne peut avoir par moments (échelles, descente raide à l'aide de cordes,...), cette journée a été rude mais les vues et le coucher de soleil à l'arrivée en valaient clairement la peine.

 La Vallée Rouge et Rose
 Testons les limites de Nanette!
La Sword Vallée et son sunset

Le troisième jour, on se l'est joué plus cool avec la visite de la ville d'Uçhisar et son impressionnant château, qui est le point culminant de la Cappadoce (179 mètres). Considérée comme la plus grande et belle cheminée de fée de Cappadoce, ce château ne compte pas moins de 500 espaces de vie (habitations, tombes, caves, ... toutes sculptées directement dans la roche).

L'impressionnant château d'Uçhisar 

Alors que nous avions fait la montée en bus (où il faisait irrespirable!), nous avons décidé d'économiser quelques liras en redescendant en faisant du stop. Un gentil guide de Cappadoce nous a alors ramené à destination, dans le village de Göreme.

Redescendre en stop ou en dos de chameau? 

Le jeudi 18 août sera déjà notre dernier jour dans cette belle région. Pour l'occasion, nous avions réglé nos réveils à 04h50 pour randonner jusqu'aux célèbres cheminées de fées qui se trouvent dans la Vallée de l'Amour et assister au décollage des montgolfières. Quel moment particulier et indescriptible... Voir le jour se lever, lentement, avec ces centaines de montgolfières nous entourant et s'élevant de tous côtés, le bruit des flammes et les gens qui nous font signe depuis la nacelle, nous passant tout juste au dessus de la tête... Incroyable, unique, féerique, quel mot choisir? Aucun ne suffirait pour décrire cette expérience hors du commun. Merci Cappadoce, pour tous ces spectacles, et surtout ce dernier qu'on gardera en tête pour bien longtemps!

Le réveil des cheminées de fées 
11

Jeudi 18 août. Après ces quatre journées plutôt aventureuses, nous avions besoin de nous (re)poser. On avait alors réservé un petit appartement pour deux nuits dans la ville de Kayseri, située à une petite heure de Göreme. Les cités troglodytes visitées dernièrement nous ont apparemment inspirés et nous sommes restés tout simplement terrés dans notre grotte. Quel bonheur de regoûter un peu aux petites choses du quotidien: une machine à laver, du calme et, surtout, une cuisine! La Cappadoce a été un des séjours le plus onéreux de notre voyage en Turquie, et on voulait faire des économies en cuisinant nous même.

Comme à la maison 

Samedi, nous sommes sortis un peu de notre trou pour faire un tour rapide de la ville. Nous avions pas mal de temps à tuer, en attendant notre train de nuit que nous devions prendre à 01h15 du matin la nuit du 20 au 21.

Kayseri 

Au vu des fortes chaleurs, nous nous sommes réfugiés dans un grand centre commercial... Doté d'un cinéma! Quoi de mieux pour faire passer le temps?! La chance était de notre côté, il y avait plusieurs films proposés en anglais, et notre choix s'est dirigé vers le dernier Marvel: Thor Love & Thunder. Plan parfait! Il faut dire que la situation nous faisait plutôt rire. On n'est déjà pas du tout du genre centre commercial, mais de là à aller au cinéma en Turquie... Qui l'aurait imaginé? En tout cas, on a eu vraiment bon et c'est le principal, non?! Petit bonus: le centre commercial avait une vue magnifique sur le Mont Erciyes, un volcan inactif qui est également le point culminant de l'Anatolie centrale (3916 mètres).

Après-midi détente 

Une fois la journée et soirée passées, nous nous sommes rendus à la gare de Kayseri et avons alors attendu notre fameux train de nuit, qui devait nous mener à environ 640 kilomètres de là, dans la ville d'Erzurum. Cette fois-ci, contrairement au train de nuit que nous avions pris entre Budapest et Bucarest, il n'y avait plus de places en wagon couchette et avons donc passé la nuit sur des sièges 1 personne (plus de place!). Le trajet s'est passé sans encombres, et les paysages qui défilaient étaient juste magnifiques par endroits.

 Erzurum, nous voilà!

Lundi 22 août. Après 17 heures de train qui sont plutôt passées rapidement au final, nous sommes bien arrivés à destination! On va être honnête: on ne se sentait pas très en sécurité à Erzurum. La nuit est tombée assez rapidement et les rues plutôt désertes n'étaient pas rassurantes. Tantôt des HLM, tantôt des bâtiments en ruine et laissés à l'abandon... Pas ce qu'on préfère avec nos gros sacs et nos têtes de touristes. Nous y sommes restés une nuit dans un petit hôtel en guise d'étape avant notre dernier jour en Turquie. Nous avons soupé dans un petit restaurant ayant un plat unique à la carte (une sorte de kebab en brochette), qui ne nous a pas vraiment plu, c'était vraiment très gras. Le dessert était assez costaud aussi: un konafa, fait à base de fromage. On profite une dernière fois également des toilettes turques, pour lesquelles on avoue avoir eu besoin d'un petit tuto pour les utiliser convenablement en arrivant!

 Aucun lien entre ces photos, mais ce n'est rien!

Le lendemain, nous sommes monté dans un petit bus pour un trajet d'environ cinq heures, jusque Hopa. Comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessus, il est tout doucement temps pour nous de franchir la frontière et d'entrer dans un nouveau pays: la Géorgie!

12

Lundi 22 août. Nous écrivons ces mots depuis le dernier bus que nous prenons en Turquie, qui nous sépare encore de quelques heures de la Géorgie. On a envie de profiter un maximum de ces derniers kilomètres, en observant les paysages grandioses et montagneux qui défilent, mais aussi et surtout les personnes qui nous entourent.

Ces Turcs, aux traits si prononcés, aux cheveux foncés et aux yeux d'un noir pur, peu importe leur âge. Ces mêmes Turcs qui nous ont tant aidés durant ces quatre semaines où ils nous ont accueillis à bras ouverts. Dans chaque endroit, au moins un habitant nous a offert de son temps pour nous aider spontanément à trouver notre chemin, nous recommander des coins à visiter ou simplement discuter, nos gros sacs à dos et notre blancheur attisant souvent leur curiosité. Si nous devions ne leur donner qu'une qualité, ce serait sans hésiter la bienveillance.

Comment ne pas l'illustrer par l'exemple qui vient tout juste de nous arriver? Nous sommes donc dans ce bus d'une trentaine de personnes, parmi lesquelles cinq femmes, dont Anne. Les femmes sont toutes à l'avant sauf nous qui nous trouvons parmi eux. À premier abord, on se méfie. Ils ont l'air si sérieux et de tous se connaître, on fait clairement tâche dans le fond du bus. Et puis... tout simplement, venu de nulle part, un homme sort de son sac un thermos et une bonne odeur de çay (thé) se propage vite entre les sièges. Un gobelet se passe de mains en mains jusque dans le fond, passant entre celles d'Anne à un moment. Ce gobelet lui revient finalement, quand un homme dit à celui à qui elle venait de le donner quelques chose qui devait être "Dis mon vieux t'es pas très gentleman tu vas le laisser à la petite demoiselle!". Chose faite. S'en suis un autre pour Max et au final il partage son thé avec plusieurs personnes, et celui qui devait l'avoir de base n'en a même pas eu!

Imaginez juste une seconde, ce scénario en Belgique... Qui accepterait une tasse de café venant d'un inconnu dans un bus de la Tec?! Et dans l'autre sens, qui partagerait son café ou même oserait le proposer à des inconnus? Pire! Des étrangers comme nous le sommes pour eux?

Cet exemple, ce n'est qu'un parmi tellement d'autres. Au bout de seulement un mois de voyage, on en a déjà appris beaucoup sur le côté humain, et on a le vertige rien qu'à imaginer tout le reste qui nous attend. Notre fameuse zone de confort est restée à Aix-la-Chapelle le 21 juillet, et qu'elle y reste bien. Certes on se fait peur par moment, tout n'est pas tout rose, mais le jeu en vaut clairement la chandelle !

Tout simplement, teşekkür ederim la Turquie, tu nous as donné énormément et on espère te rendre ne serait ce qu'une partie en partageant notre ressenti et tes richesses te concernant autour de nous. Ces richesses, qui débordent dans les quatre coins du pays! Il nous en reste encore à visiter pas mal, alors Turquie, on te promet que ce n'est qu'un au revoir.

Güle güle, Turquie chérie!