Carnet de voyage

Thaïlande

9 étapes
29 commentaires
Trois mois à la découverte du Royaume de Siam
Décembre 2022
12 semaines
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Vendredi 23 décembre. En cette avant-veille de Noël, et après avoir passé une dernière nuit à Battambang, au Cambodge, nous avons officiellement plié bagages et laissé derrière nous ce beau pays. Nous avons alors pris un taxi partagé avec un Cambodgien et son jeune garçon, qui était bien curieux de nos deux têtes de touristes à l'arrière. C'est donc à pieds que nous avons franchi les derniers mètres et sommes passés de l'autre côté de la frontière à Poipet.

 Thaïlande, on arrive!

Nous étions loin d'être les seuls à vouloir passer du côté thaïlandais ce jour-là, ce qui nous a alors obligé à faire la file pendant une bonne heure et demi, les yeux rivés sur la montre. En effet, nous avions prévu de rejoindre Bangkok en train, et ne voulions absolument pas le rater! Finalement, nous sommes sortis des bureaux de l'immigration à temps, et avons commencé par traverser la route afin de marcher du nouveau bon côté, car ici en Thaïlande, la conduite se fait à gauche. Au bout de six heures de trajet dans un train plutôt basique, nous avons débarqué dans la folle capitale de la Thaïlande, la dénommée Bangkok!

Premier train thaï (et loin d'être le dernier) 

Il est très difficile de mettre des mots sur l'immensité de cette ville. Il y a un fameux contraste entre (ultra) modernité et authenticité qui est très marquant, il y a également énormément de monde et de trafic dans tous les sens. Il faut le dire, après trois semaines passées dans les campagnes cambodgiennes, nous étions un peu tout perdus face à cette agitation à l'arrivée, surtout que le jour s'était déjà couché. Heureusement un Thaïlandais, qui avait dû repérer les deux touristes égarés que nous étions, nous est venu spontanément en aide et nous a dirigé vers la bonne ligne de métro qui nous amènerait à notre auberge de jeunesse. Attention, nous ne parlons pas de traditionnel métro sous-terrain, mais bien d'un métro aérien! Ah ça oui, nous étions loin de nous imaginer en nous réveillant ce jour-là terminer notre journée dans les airs. On avait l'impression d'être dans un film futuriste de science-fiction!

Pour notre plus grand bonheur, il y a toujours autant de petites échoppes ambulantes qui vendent de la street food en tout genre. Bien que nous en avions beaucoup entendu parler, nous étions alors encore loin de nous imaginer à quel point nous allions nous régaler ici, pour quelques euros à peine, et ce tous les jours. Le premier soir, nous sommes allés manger un peu au hasard des soupes de nouilles, qui ont déjà monté la barre bien haut!

Changement d'ambiance radical 

Quand on dit qu'ici tout est différent, nous pesons nos mots. Tout d'abord, bien sûr, la devise. Ici, ils utilisent le baht comme unité monétaire, avec 1€ équivalent à environ 37 bahts. La langue officielle est le thaï, qui s'accompagne d'un alphabet proche de celui du Cambodge et de celui que nous découvrirons plus tard au Laos, tout en étant différent au niveau de la prononciation et de la graphie. Pour nous, en tout cas, c'est toujours autant illisible! De plus ici, en fonction de si on est un homme ou une femme, certains mots changent. Pour dire bonjour, par exemple, Max dira "Sawatdii Khrap", et Anne "Sawatdii Ka" (avec une belle insistance sur le son "a" à la fin, parfois presque interminable!).

Bonjour en thaïlandais, prononcé par un garçon 

Voilà des différences bien banales, mais venons-en à présent aux fun fact assez fous qui concernent la Thaïlande. En plus du fait qu'ils roulent à gauche, les thaïlandais n'utilisent pas le même calendrier que nous, ce qui fait que là-bas, nous sommes déjà en 2565! En réalité, les Thaïlandais utilisent ce calendrier lunaire mais également le calendrier solaire, à savoir le même que nous suivons "traditionnellement" chez nous, et qui sert de base pour la vie de tous les jours. Autre fun fact, c'est que la vente d'alcool est interdite entre 14h et 17h, les magasins recouvrant ainsi leurs rayons d'une sorte de rideau. Enfin, pour se saluer, les Thaïlandais inclinent leur tête avec les mains jointent, geste que nous avions bien ancré au bout des trois mois passés là-bas, bien qu'au début cela nous déconcertait un peu. Soyons honnêtes, parfois, ça nous aura valu quelques rires de voir certaines personnes s'abaisser si fort que nous avions l'impression qu'elles allaient se coucher à terre ou tomber! Il faut le reconnaître, les Thaïlandais sont très (très!) polis et respectueux, et en plus de ça, vraiment sympathiques.

 Quelques particularités du pays

Le lendemain de notre arrivée, et afin de bien démarrer la journée du réveillon, quoi de mieux que d'aller se faire vacciner? Etant donné que nous n'avions pas réussi à trouver le vaccin dont Anne avait besoin au Cambodge, nous avions pris rendez-vous dans le grand (énorme!) hôpital de Bangkok, où par chance il restait un petit créneau horaire. Le médecin a alors vivement conseillé à Anne d'en profiter pour faire, en plus de son rappel, un second vaccin afin de se protéger contre l'encéphalite japonaise. Maxime, jaloux de n'en avoir aucun, s'est alors laissé séduire par l'idée de se faire également piquer, et hop! Encore un vaccin en plus sur le carnet. En voilà un beau cadeau de Noël!

Tournée générale de vaccins

Plus sérieusement, Maxime s'est réellement offert un cadeau de lui à lui ce jour-là: une nouvelle paire de sandales de marches flambant neuves! Il faut dire que si Anne avait trouvé son bonheur quelques mois auparavant avec ses savates turques qui semblent invincibles, Max, lui, marchait depuis le début avec son unique paire de chaussures de marche.

Afin de les trouver, nous nous sommes promenés dans un des nombreux gigantesques centres commerciaux de Bangkok. Le nombre d'étages, de magasins, d'escalators qui partent dans tous les sens nous ont alors presque fait tourner la tête. Il faut dire que nous n'étions plus habitués à cette ambiance, surtout le jour du réveillon où, apparemment, le fait d'être dans la mouise pour chercher ses cadeaux à la dernière minute est universel!

 Beau cadeau de Noël pour Max

Comme dans presque tous les centres commerciaux, il y avait tout un étage dédié à la nourriture, le plus souvent appelé food court. Le principe est simple: il y a de tout à manger, sucré comme salé, chaud comme froid. Difficile de s'y retrouver, et nous avons alors fait quelques erreurs de débutants en essayant des snacks traditionnels vraiment pas bons: des sortes de boules de patates douces frites, ou encore des pancakes aux haricots rouges, suivi du pire pad thaï que nous aurons goûté sur tout le voyage. Ce n'était pas de chance car c'est peut-être l'unique fois où nous avons mal mangé en Thaïlande.

 Et bon appétit bien sûr!

Après ces petites emplettes, nous avions prévu de nous promener dans un beau parc en guise d'introduction à la soirée de Noël sous 30°c qui nous attendait. Nous voilà alors au beau milieu du magnifique Parc Lumpini, qui aura été un véritable coup de cœur et dans lequel nous sommes retournés à plusieurs reprises.

Petit coin de paradis 

S'étendant sur un peu plus de 56 hectares, ce parc est un véritable poumon vert en plein cœur de la ville. Rapidement nous laissons les bruits des klaxons de mopettes derrière nous et nous retrouvons immergés dans une ambiance calme et propice à la détente et au flânage. A gauche nous croisons des chats, à droite des tortues et des énormes poissons-chats, au dessus de nous volent des oiseaux et en face de nous... Oh mon dieu! Des varans! Quelle surprise! Nous ne nous attendions vraiment pas à tomber sur ces étranges bêtes aussi facilement, et pourtant les voilà devant nous. Ils vivent leur meilleure vie là, tranquillement, en plein milieu des joggeurs et des promeneurs. Cette communauté de gros lézards se prélassait au soleil ou se faisait quelques longueurs dans le large lac artificiel comme si de rien n'était.

Le gang des varans 

Pendant que toute notre attention était portée sur ces bêtes si spéciales, le soleil en a profité pour se coucher derrière les majestueux gratte-ciels de la ville, tapissant le ciel d'un rose magnifique, rendant le moment unique et bien ancré dans nos souvenirs!

 Coucher de soleil au Parc Lumpini

Ensuite, nous nous sommes dirigés vers son parc voisin, le Benchakitti Park, tout aussi charmant. La nuit étant tombée, accompagnée de son inséparable pénombre, nous nous promenions, un peu sur nos gardes, le long des pontons en bois qui nous faisaient passer au dessus de petits marais. A un moment donné, une grenouille nous a fait une frousse sans nom et nous étions alors prêts à détaller comme des lapins! La raison nous étant revenue, nous avons terminé notre trajet avec une belle hauteur sur la ville illuminée de ses gratte-ciels. Nous avons aussi croisé la route de plusieurs chauve-souris, tellement grandes que nous les confondions presque avec des petits singes. Le spectacle qu'elles nous offraient était vraiment impressionnant, ce qui rendait l'atmosphère encore plus mystérieuse... Ou comment bien commencer le réveillon de Noël!

Balade au Parc Benchakitti

Qui dit Noël dit bonne bouffe, et nous comptions bien nous faire plaisir afin de compenser les kilomètres qui nous séparaient de nos proches en ce jour si particulier. Nous avions alors réservé une table dans un restaurant qui proposait un repas de Noël. Au menu de ce festin? Entre autres, figues fourrées au fromage de chèvre, gratin dauphinois, jambon caramélisé au miel, à la moutarde et aux pommes, et pour couronner le tout une poire pochée au chocolat!

Si Maxime s'est régalé et a pris un franc plaisir à regoûter à toutes ces saveurs qui nous avaient bien manqué, pour Anne, malheureusement et comme redouté, les deux vaccins de la matinée ont fini par avoir raison d'elle qui, malgré les belles assiettes proposées devant ses yeux, se sentait de moins en moins dans la sienne. C'était alors parti pour une petite extension d'estomac pour Max, qui a eu droit à une bonne partie du souper et surtout deux desserts! Malgré ce petit couac de santé, ce repas nous aura vraiment fait du bien au moral, nous qui n'avions plus mangé dans un "vrai" restaurant depuis des mois.

Joyeux Noël! 

Le lendemain, nous étions bien décidés à continuer le marathon de la bonne nourriture comme nous aurions normalement eu en Belgique, en nous faisant plaisir avec un bon brunch dans une boulangerie française. Croque madame, quiche lorraine, tartine garnie,... Mais ce que ces goûts nous avaient manqués! Malgré ce bon repas, l'état d'Anne ne s'était pas amélioré depuis la veille, l'obligeant à rentrer avant même d'avoir reçu l'addition.

Nous sommes alors partis chacun de notre côté, Anne dans le métro aérien direction le lit devant l'émission MasterChef version Thaï, et Max dans les rues de la ville. Il aura notamment aperçu le quartier chinois de la ville, Chinatown, mais ne s'y sera pas aventuré (cette fois-ci!).

Il faut dire que quelque chose nous turlupinait un peu... Nous avions entendu que la nourriture ici se vendait à un prix plus que raisonnable, et pourtant depuis notre arrivée nous nous sommes retrouvés face à des menus affichant des prix presque plus élevés qu'en Belgique. Maxime a alors découvert le secret de la cuisine thaï ce soir-là... Il ne faut pas aller où ça donne envie d'un œil d'Européen, de touriste en manque des saveurs de ses contrées lointaines, mais bien dans les petits restaurants de street food où les locaux vont! Et là, il suffit de faire confiance au chef, et pas le choix de toute façon puisque les menus sont incompréhensibles. Enfin menu... Dans le cas de Max, le monsieur bien sympathique s'est contenté de lui montrer trois plats en photos sur son téléphone.

C'est donc un peu hésitant mais prêt à tenter l'expérience que Max s'est assis à une des tables en métal en pleine rue, se laissant servir une sorte de soupe de nouilles bien épicée avec des crevettes, des champignons, et beaucoup d'autres choses qui font qu'il salive toujours autant en y repensant! Le tout pour deux petits euros. A partir de ce soir-là, nous ne nous sommes plus jamais fait avoir et avons profité de la bonne cuisine locale!

 Journée découverte solo pour Max

Le dernier jour, après le repos forcé de la veille et de la matinée, Anne est sortie de sa grotte, convaincue par les arguments de Max qui ne faisait que lui venter les délices de la street food. Car oui, en attendant, il avait été goûter d'autres spécialités de rue, dont des brochettes de patates au paprika qui en effet ont été rapidement validées par l'estomac de Nanette! C'est donc naturellement que Maxime a emmené sa douce souper dans un petit coin de rue, où la dame nous a cuisiné une sorte de soupe de nouilles avec du porc caramélisé.

Si nous étions presque végétariens en quittant le plat pays, certaines destinations dont étonnamment la Thaïlande ne nous ont pas facilité la tâche à ce niveau-là, surtout à nos débuts à Bangkok. Nous étions alors complètement perdus lorsque nous lisions que des "rôtis" étaient en vente auprès d'une dame qui semblait pourtant vendre des bonnes crêpes. Unique moyen de résoudre ce mystère: y goûter! Et en effet, ici, les rôtis sont en fait des crêpes fourrées à à peu près tout ce qu'on désire, et dans notre cas à la banane et au chocolat. Là, a alors démarré une vraie histoire d'amour entre nous et les rôtis... Impossible de chiffrer la quantité que nous nous sommes enfilés sur trois mois, mais en tout cas, à chaque fois, c'était un pur délice!

 Testé et validé!

C'est donc sur une note culinaire que nous clôturons ce premier article mais pas le dernier concernant Bangkok, puisque nous y reviendrons plus tard pour visiter la ville en long et en large comme il se doit. Ces quelques-jours étaient plus "tampons" en attendant notre prochain train qui allait nous faire faire un saut de puce vers le sud, direction les îles paradisiaques qu'offre la Thaïlande!

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Mardi 27 décembre. C'est à 6h que le réveil sonna en ce chaud matin de fin décembre, direction la gare ferroviaire de Bangkok où nous attendaient 11 heures de train jusque la ville de Surat Thani, véritable porte d'entrée aux îles paradisiaques du Golfe de Thaïlande.

Nous avions envie de passer la nouvelle année sous les cocotiers, et la Saint Sylvestre tombait à pic, car nous ressentions un réel besoin de repos qui ne faisait que grandir depuis notre arrivée en Asie du Sud-Est, presque deux mois auparavant. Nous avions pourtant entendu et lu à plusieurs reprises des conseils de voyageurs sur le long terme, comme nous, qui insistaient sur l'importance de prendre des vacances dans le voyage. "Des vacances?! Comment ça, vous y êtes depuis juillet!" Dirons certains. Eh bien pourtant la réalité est bien différente. Pendant que des vacances durent quelques semaines pour les plus chanceux, un voyage s'étale, lui, sur plusieurs mois durant lesquels les nombreux transports, déplacements, sacs faits et défaits tous les deux jours, et tout le reste, s'accumulent et peuvent laisser place à de la grosse fatigue bien ancrée.

Alors voilà, qu'il en déplaise à certains, nous avions besoin de vacances et de poser nos sacs à dos pour une plus longue période, à savoir deux semaines. Au programme? Plages paradisiaques, virées en scooter à la découverte de temples et de cascades, match de boxe thaï, massage traditionnel... Bref, de beaux moments nous attendaient et c'est bien heureux que nous sommes arrivés à bout de ce trajet de train qui, étonnement, ne nous a pas paru si long. Nous avons même eu droit à un repas surprise à midi, tels de vrais VIP. C'est officiel, que les vacances commencent!

Cap vers le Sud! 

Nous avions réservé une nuit dans un petit hôtel à Surat Thani, histoire de couper en deux les transports qui devaient nous mener sur l'île. Nous y avons alors découvert pour la première fois les night markets, un concept auquel nous avons instantanément adhéré. Le soir, un grand nombre de stands de street food en tout genre se rassemblent, parfois accompagnés de vendeurs de souvenirs, de peintres, de petits concerts,... Bref une ambiance propice à la détente et bien sûr à la bonne nourriture. Nos estomacs ont été alors attirés vers le stand d'une jeune fille qui servait des nouilles froides accompagnées d'une salade... XXL!

 Premier night market

Le lendemain, c'était parti pour la seconde demi-journée de transport: 1h30 de bus, 1h30 de ferry et finalement 45 minutes de songthaew, un nouveau moyen de transport que nous n'avions alors encore jamais vu. Il s'agit d'un pick-up avec l'arrière aménagé pour transporter des gens et ce, pour trois fois rien. La sensation est un peu bizarre puisqu'il n'y a pas de fermeture, et il vaut mieux bien se tenir vu la conduite dirons-nous hâtive de certains conducteurs, mais ça reste un moyen de transport auquel nous aurons eu beaucoup recours, et qu'à nouveau, nous validons haut la main!

Pour l'anecdote, durant les derniers kilomètres en bateau nous avons été entourés de mouettes qui semblaient bien s'amuser à voler autour de notre navire, nous offrant au passage un très beau spectacle! Était-ce leur façon de nous souhaiter la bienvenue sur l'île? Peut-être, en tout cas, l'effet était garanti.

Derniers transports avant les vacances 

Nous voilà ainsi arrivés à la porte de notre petite guesthouse familiale, située à quelques centaines de mètres de la plage seulement, en plein cœur des restaurants, cafés, et autre activités qui allaient égayer notre pause. Un des gros avantages de la Thaïlande, c'est qu'il est possible de se faire plaisir avec des beaux hôtels/guesthouses à des prix imbattables. Résultat? Nous avons eu droit à un beau petit cygne en serviette sur le lit, ce qui nous a bien fait rire. Nous qui sommes de simples backpackers, nous avions l'espace d'un instant l'impression d'être des stars. Il en faut peu pour être heureux, non?

 La guesthouse et ses beaux couchers de soleil

Malheureusement, le petit-déjeuner proposé sur leur terrasse n'était pas vraiment bon et plutôt onéreux. Mais grâce à ça, nous nous sommes aventurés à quelques pas de là, chez Seb. Seb, c'est un Français qui a décidé d'ouvrir une boulangerie française avec une magnifique terrasse qui ne donne qu'une envie: s'y asseoir et y passer la matinée! Une chose est sûre, son établissement cartonne et pour cause... Nous nous y sommes rendus à huit reprises, même s'il fallait parfois faire la file pendant vingt bonnes minutes. Impossible de résister à l'odeur alléchante de ses petits pains au chocolat après autant de temps sans de vraies viennoiseries. Nous accompagnions cela d'œufs cocottes, qui eux aussi nous avaient énormément manqués!

Toujours bien reçus chez Seb 

Nous avions également trouvé notre QG pour les repas de midi, cette fois-ci juste en face de notre guesthouse: le Moonlight. Même si la serveuse semblait à chaque reprise avoir autant envie de nous servir que de sortir un chien quand il drache, le cuisinier, lui, nous donnait bien envie d'y retourner, encore et encore. Nous en avons alors profité pour goûter à plusieurs spécialités thaïlandaises, dont le célèbre plat national qu'est le pad thaï. Il se compose principalement de nouilles sautées au wok, avec des œufs, du tofu, des légumes et pour couronner le tout une belle tranche de citron vert qui apporte sa petite touche à ce plat juste... Parfait! Soyons honnêtes, nous avons consommé des kilos et des kilos de pad thaï sur toute la durée de notre séjour... Une valeur sûre qui ne déçoit en général jamais!

Nous avons également goûté au riz sauté à l'ananas (la plupart du temps servi dans un demi ananas!), aux soupes de nouilles, aux kuay tiew (nouilles de riz épaisses et un peu gluantes), et bien sûr des nombreux curry: le massaman (préféré d'Anne), le panang (coup de cœur de Max!) ou les plus traditionnels mais tout autant délicieux, les currys verts et jaunes. La cuisine des autres petits restaurants que nous avons testés aux alentours sont venus confirmer une fois de plus la réputation indéniable de la cuisine thaïlandaise.

Véritable coup de foudre pour la cuisine thaï

En ce qui concerne les repas du soir, nous nous rendions à deux pas de chez nous, au petit mais pourtant bien gourmand night market de la plage de Lamai. Et quelle chance nous avions! Puisque c'était la semaine des Fêtes, le marché était ouvert tous les soirs, plutôt qu'uniquement le week-end. Une partie se trouvait sur la plage, ce qui était assez atypique, avec notamment un buffet d'insectes qui ne nous a pas tenté, heureusement! Il y avait de temps à autre des petits concerts sur la scène qui était montée pour le grand jour du 31 décembre, ce qui rendait l'atmosphère vraiment agréable.

Bien que la partie sur la plage faisait plus exotique, nous préférions la partie juste à côté sur une sorte de parking. A nouveau, pour quelques euros à peine, nous avions de quoi nous faire plaisir! Buffet barbecue, pizzas, pitas aux falafels, plats thaïlandais dont le succulent mango sticky rice (un dessert à base de riz gluant sucré, de mangue, le tout nappé de lait de coco), ... Bref un night market plus adapté aux goûts des nombreux touristes dont nous faisions partie mais bon Dieu ce qu'on l'a apprécié!

Partie plage 
Partie "parking" 

N'ayant pas retenu la leçon que nous avions apprise à Bangkok, à savoir manger "thaï" en Thaïlande, et afin de marquer le coup le soir du 31 décembre, nous avions envie d'un italien et de bonnes pizzas dè la mama. Malheureusement, hormis l'Apérol qui est plutôt difficile à rater, les pizzas, elles, nous ont laissés plutôt dubitatifs, sans parler du dessert qui était presque immangeable...

Nous nous sommes alors consolés à la plage de Lamai où se donnait une vraie fête à ciel ouvert, avec beaucoup de monde qui avait la même envie que nous: célébrer comme il se doit ce dernier jour de l'année 2022. Et quelle année!

Bien que, pour les Thaïs, le nouvel an (bouddhiste), appelé Songkran, se célèbre plus tard dans l'année, il y avait tout de même d'impressionnants feux d'artifices, concerts, danseurs, bars,... Tous les éléments étaient rassemblés pour que cette soirée soit une réussite. Nous ne savons pas quand sera la prochaine fois que nous fêterons le passage à la nouvelle année les pieds dans l'eau, sous 30°C, avec un décompte dans une langue si étrangère à nos oreilles qu'on ne savait pas s'il restait 10 secondes ou si c'était la dernière qu'on criait, alors on en a bien profité!

Et bonne année! 

Assez parlé de nourriture, passons à la découverte de l'île de Koh Samui, qui est tout de même la deuxième plus grande île de la Thaïlande, après Phuket. Magasins de fruits ultra colorés, énormes varans qui se prélassent au soleil et jolies fleurs tropicales, voilà ce qui nous entourait pendant ces deux semaines. Nous avions la chance d'être à deux pas de la plage de sable blanc et quelque peu sauvage de Lamai, mais malgré les hautes températures, la mer était étonnamment fraîche.

L'île de Koh Samui 
Lamai Beach 

Nous étions alors curieux d'aller découvrir à quelques kilomètres de chez nous la plage la plus réputée de l'île, la magnifique plage de Chaweng. Pour nous y rendre, nous avons alors pris un songthaew, ce fameux transport qui promet toujours des sensations fortes. Le trajet en valait clairement la chandelle: eau translucide qui s'étend sur des kilomètres de sable fin, bordés par des cocotiers,... Bref, une vrai plage paradisiaque qui semble être tout droit sortie d'une carte postale. L'eau était à température idéale, nous donnant l'impression de nous baigner dans une piscine géante, le rêve!

Chaweng Beach 

Qui dit grande île dit beaucoup d'activités à faire, autres que les plages, et c'est non sans grand plaisir que nous sommes remontés sur des deux roues afin d'explorer les alentours. Depuis notre arrivée, il y avait une rumeur qui courait, disant qu'il était presque impossible de louer un scooter sur l'île depuis le Covid, les locaux ayant revendu une grande partie de leurs véhicules. Heureusement, et malgré quelques soucis d'organisation (un matin, nous avons eu trois scooters différents!), notre guesthouse en avait quelques-uns en réserve.

 Mip mip!

Nous avons ainsi découvert des drôles de formations rocheuses, Dame Nature ayant osé des créations plutôt "olé-olé"! Nommées Grandpa and Grandma Rocks (les rochers de grand-père et grand-mère), ces roches de granite se sont formées naturellement au fil des années grâce au vent et à la mer. Une légende locale raconte que ce serait les restes des corps d'un couple de seniors, qui naviguaient et cherchaient une fille à marier pour leur fils. Un jour de tempête, alors qu'ils approchaient du cap de Lamai, leur embarcation fut totalement détruite et ils perdirent la vie en se noyant. Ils se seraient alors transformés en rochers comme preuve, pour les futurs parents de la mariée, de leurs véritables intentions.

Malheureusement, nous n'avons pas trouvé le rocher de la grand-mère, mais en ce qui concerne les restes de son mari, on ne pouvait pas le louper! L'endroit en lui-même était très charmant, une sorte de petite crique embellie par de jolies fleurs roses.

Grandpa & Grandma Rocks 

Non loin de là se trouvait le superbe Wat Ratchathammaram. Situé en bord de côte et offrant d'ailleurs un magnifique point de vue, ce temple bouddhiste aux couleurs terra-cotta a des finitions minutieusement réalisées, qui nous ont séduites au premier coup d'œil. Sur ce site se trouve également un stupa doré, à l'intérieur duquel se trouvent des reliques de figurines de Bouddha, recouvertes de feuilles d'or, mais aussi des escaliers aux rampes assez... Impressssssssss'ionnantes!

Le Wat Ratchathammaram & ses alentours

Nous avons alors continué la route et sommes tombés sur la statue d'une gigantesque samurai, le Guan Yu Shrine. Haute de 16 mètres (!!), nous avions devant nos yeux la plus haute statue en bronze de Guan Yu du pays. Guan Yu, c'est le dieu chinois de la guerre, qui aurait un pouvoir incommensurable sur les mauvais esprits. Il est pour cette raison très populaire auprès des peuples chinois, dont une partie à migré sur l'île de Koh Samui dans les années 1870.

Ensuite, et à notre grande surprise, nous avons traversé un peu par hasard un village de pêcheurs musulmans, Hua Thanon, nous donnant l'impression d'être de retour en Turquie l'espace de quelques instants. Quel plaisir de revoir une belle mosquée, qui plus est très colorée!

Statue de Guan Yu Shrine & la Koh Samui Central Mosque 

Koh Samui, c'est un peu l'île aux milles et unes surprises... Car après avoir vu des rochers... spéciaux, une mosquée et des temples, nous sommes tombés sur un moine momifié! Aussi étrange que cela puisse paraître, ce moine s'appelle Luang Por Daeng (ou Phra Khru Samathakittikhun pour les plus motivés) et est mort en 1973, en méditant, d'où sa position assise. Contrairement à nos croyances belges, les Thaïlandais bouddhistes ne voient pas la mort du même œil que nous, et ont plus tendance à l'accepter et à voir ça comme une étape de plus vers le nirvana. Si son corps embaumé se conserve étonnement bien, il est impératif de protéger ses yeux du soleil avec des lunettes, lui donnant un air qui, avouons-le, nous a un peu fait sourire. Et pourtant c'est très sérieux, une boîte de dons de lunettes de soleil se trouvait même juste à côté de lui!

 Première fois que nous voyons une momie!

Sans transition aucune, passons aux magnifiques cascades qui se trouvent sur l'île. Koh Samui ne se résume pas à ses plages magnifiques, mais aussi à sa forêt tropicale impressionnante et sa belle nature luxuriante. Si la flore est plutôt respectée, on ne peut malheureusement en dire autant de la faune, et en particulier des pauvres éléphants exploités.

Quelle ne fut pas notre surprise de devoir freiner dar dar pour laisser passer un gros éléphant devant nous! D'abord excités et presque émus d'en voir un de si près, notre joie s'est vite envolée quand nous avons vu sa petite tête et ses yeux malheureux, puisque sa vie se résumait à transporter des touristes pour lesquels il est difficile de ne pas avoir de mépris. Le Thaïlandais qui les accompagnait était assis sur sa tête entre ses deux grandes oreilles, avec une espèce de pioche pour le faire avancer... Bref, un spectacle vraiment désolant. Les animaux sont utilisés pour faire le show, et les éléphants sont loin d'être les seuls. Spectacles de cobras, de singes, photos avec des tigres,... La liste des activités cruelles qu'il est possible de faire sur l'île est tristement longue.

Le côté moins glamour de la Thaïlande 

Fermons cette navrante parenthèse. Nous nous sommes ainsi rendus à la cascade la plus grande de l'île: la Namuang Waterfall. Si la première était déjà très impressionnante avec sa belle roche orangée et son eau verdâtre, dans laquelle Max s'est amusé comme un petit fou (photo à l'appui!), il était possible de s'aventurer encore plus haut. Pendant qu'Anne profitait de la beauté de l'endroit pour y lire son livre tranquillement, avec le bruit de l'eau qui s'écoule en fond, Max lui était bien décidé à aller voir ce qui se passait là-haut. Et il fut récompensé, après une belle montée bien fatigante sous les fortes chaleurs, puisqu'il est tombé sur une espèce de petite piscine presque privée avec une vue imprenable sur la forêt et la mer à l'horizon!

La cascade de Namuang 

Afin de finir cette journée riche en découvertes en tous genres, nous avions décidé de nous rendre sur une plage, histoire de profiter du coucher de soleil, telle une cerise sur le gâteau. Si le beau spectacle du soleil était bien présent, une personne mal intentionnée l'était également... En effet, après un mini shooting bien innocent, et une fois les lumières passées de l'autre côté du globe, nous sommes retournés à notre scooter... Qui n'avait plus qu'un casque. Là pour le coup, ce n'était vraiment pas de chance! Parmi les dizaines de scooters et casques présents, on ne sait qui avait choisit celui d'Anne (qui avait pourtant déjà bien vécu comparé aux autres!).

Si nous étions inquiets à l'idée du prix qu'allait nous coûter cette mésaventure, nous l'étions encore plus lors du trajet retour sans casque. Heureusement, Max le pilote nous a ramené sans encombre. Et le karma n'étant jamais très loin, nous avons trouvé un casque flambant neuf au supermarché du coin pour moins de 5€! Nous étions vraiment surpris du prix, et en avons profité évidement. Sauf qu'en y retournant quelques jours plus tard, et par curiosité, nous sommes retournés voir le prix, qui affichait désormais une vingtaine d'euros, ce qui nous semblait déjà plus correct pour un tel casque. Merci le karma, merci la chance, ou on ne sait qui, en tout cas notre fameuse bonne étoile était toujours bien présente ce jour-là!

Un peu de chance dans notre malchance 

Pour se remettre de ce petit stress de la veille, et parce qu'il aurait été bien dommage de ne pas le tester, le lendemain nous sommes allés tester le mondialement connu massage thaïlandais! Proposé à tous les coins de rues, absolument partout en Thaïlande, il s'agissait là d'un incontournable que nous étions curieux d'essayer. Si la première étape, consistant à se faire laver les pieds nous faisait bien rire, nous avons vite été calmés par l'intensité du massage. Intensité? Brutalité? Violence? Quel mot choisir! En tout cas, on l'aura senti passer ce fameux massage thaï, et on était content quand il s'est enfin arrêté. Du crâne jusqu'au bout de chacun des orteils, tout a été craqué et tordu dans tous les sens, nous laissant dans un état auquel on ne s'attendait franchement pas! Au moins, ça nous aura bien fait rire une fois que nous sommes sorti de l'établissement, nous étions alors bien heureux de ne plus être retenus dans ce lieu de torture! (On exagère un peu, mais quand même...)

 Le calme avant la tempête

Parmi toutes ces activités et explorations qu'il était possible de faire sur l'île, notre envie s'est portée sur un jardin de sculptures situé en forêt, avec un petit ruisseau qui coule et qui donne au nom du site tout son sens: le Magic Garden. C'est vrai, il y a un petit air de magie qui se profile par là, mais on ne peut en dire autant du chemin pour l'atteindre. En effet, ce jardin se situe sur le sommet de la montagne Pom (une des plus hautes de l'île), et ça grimpait tellement que notre scooter ne suivait plus. Pas le choix de débarquer Nanette sur le bord de la route qui en alors profité pour faire travailler ses cuisses, et pas qu'un peu! Un jeune homme qui passait dans l'autre sens en scooter a alors eu pitié d'elle, et a fait demi-tour pour lui proposer de l'emmener là-haut. Un peu embarrassée et surtout bien décidée à faire chauffer ses mollets, Anne a gentiment décliné.

Ca grimpe jusqu'au jardin! 

Il restait également quelques temples que nous voulions aller visiter, et nous nous sommes alors rendus dans un complexe de temples juste... Gigantesque. Il y en avait partout, et pour tous les goûts. Grand bouddha doré, représentations plus discrètes de divinités, ou encore énormes poissons-chats qui nageaient tranquillement autour de temples situés sur des presqu'îles, on ne savait plus où donner de la tête. Pour être honnête, c'était même un peu trop, le meilleur moment de la visite ayant alors été de croiser, derrière une statue de Bouddha, deux petits chatons rouquins, qui se fondaient dans la couleur dorée de la statue.

 Des temples, des temples et encore des temples

Le soir, nous nous sommes rendus au Fisherman's Village, un coin de l'île franchement sympa où se trouve une rue piétonne qui abrite un immense night market, avec bien sûr beaucoup de nourriture en tout genre, allant des merveilleux pancakes à la noix de coco, aux brochettes d'insectes et de scorpions! Le petit concert qui se donnait rendait le moment encore plus relaxant, nous faisant bien nous sentir en vacances. Il faut dire que c'était assez touristique comme endroit, mais ça fait du bien de temps en temps!

Surprise sur le retour, alors que nous arrêtions le scooter pour faire demi-tour, un chien a naturellement grimpé aux pieds de Max. Amusés, et connaissant le chien de vue (ce sont souvent les mêmes qui trainent), nous avons alors fait quelques mètres avec lui qui se sentait bien à son aise. Il faut dire que c'est commun ici de voir des locaux qui roulent en scooter avec leurs chiens aux pieds, ce qui est assez drôle tout de même!

Fisherman's village et un autostoppeur d'exception 
 Un choix très... Varié!

Autant réputée que les massages, la boxe thaï faisait également partie des incontournables que nous avions envie de tester. Enfin tester... Regarder plutôt! Il se trouve qu'un des plus gros stades de muay-thaï se trouve justement à Koh Samui, et étant donné que ça faisait plus d'une semaine que nous entendions les gros pick-up qui tournaient en ville pour faire la promotion des combats qui avaient lieu pendant la semaine, nous nous sommes laissés tenter par l'expérience.

On ne s'attendait pas à un événement si important, et pourtant c'était du sérieux! Présentateur, hôtesse qui affiche le numéro du round, juges,... Toute une ambiance qui était mise en place et dans laquelle nous avions franchement bon de nous immerger. Nous aurons alors vu six combats, dont trois KO qui étaient vraiment impressionnants!

 Pif Paf Pouf

Sinon, nous aurons aussi profité du temps pour avancer sur la suite de notre itinéraire et faire un peu d'administratif, à savoir notre demande de visa pour la Nouvelle-Zélande. Quel stress! Tous nos plans sont basés sur cette destination finale qui nous faisait tant rêver avant que tout ce voyage ne commence... Et si nous n'étions pas acceptés, finalement? Eh oui, cette part de doute semble inévitable lorsqu'on postule pour un visa aussi important. Seul l'avenir nous le dira... En attendant, c'est fait, et on croise les doigts! Max en a également profité pour aller tester les coiffeurs en Thaïlande, qui semblent avoir un bon coup de ciseau!

Coiffeur, visa, blog et itinéraire en cours 

Et voilà, ces deux semaines qui devaient être du farniente pur et dur auront finalement été riches en découvertes de toutes sortes, ce qui nous a aussi permis de nous rendre compte que nous n'étions pas "fait" pour rester au bord de la plage pendant plusieurs jours à faire la crêpe. Il faut croire que ces derniers mois de vadrouille nous auront donné la bougeotte, et qu'il est plus difficile à présent de rester longtemps quelque part sans avoir envie d'aller visiter les alentours. Et l'air de rien, cette expérience sur une île, additionnée à celle que nous avions eue sur l'île de Koh Rong Sanloem quelques semaines auparavant au Cambodge, nous aurons ouvert les yeux sur ce que nous voulions pour la suite de notre voyage. Moins d'îles, moins de plages, plus de terres. Et si nous nous rendions en Nouvelle-Zélande plus vite que prévu? Et si, finalement, nous avions plus envie de passer du temps là-bas qu'en Malaisie, Indonésie, Philippines, qui font pourtant bien rêver mais qui nous semblent, à nos yeux bien entendus, moins correspondre à ce qu'on recherche à présent? Un doute qui va faire son petit bonhomme de chemin. En attendant, nous avons bien profité de ce séjour à Koh Samui, qui aura remis les pendules à l'heure et nous aura redonné du poil de la bête pour continuer ce beau voyage à travers le globe!

Merci Koh Samui! 
3

Mercredi 11 janvier. Après deux semaines passées sur l'île de Koh Samui, il était temps pour nous de prendre le large direction sa beaucoup plus petite voisine, l'île de Koh Tao! Surnommée l'île de la tortue pour la forme de son territoire qui ressemblerait à cet animal, mais aussi car, par le passé, un grand nombre de tortues fréquentaient ses belles plages, nous étions curieux de découvrir cet endroit dont nous n'avions entendu que des avis positifs. Si Koh Samui était (très) touristique et grande (228km²!), l'île de Koh Tao, elle, ne mesure qu'environ 3 km de large sur 7 km de long, soit 21 minis km². Une toute autre ambiance nous attendait alors, beaucoup plus chill, relax, où tout le monde semblait s'être passé le mot pour ralentir le rythme de la vie et profiter pleinement de celle-ci.

 Coucher de soleil sur la plage de Sairee

Nous avions alors été jusqu'au port de Koh Samui avec le patron de notre guesthouse, qui proposait des services de "taxi". C'était l'occasion de discuter un peu plus avec lui, qui a toujours vécu sur cette île et qui se désolait un peu à l'idée du projet de grand pont qui devrait être créé afin de relier l'île au continent, et plus précisément à Surat Thani. Une idée qui nous semblait un peu dingue, nous qui avions tout de même pris plus d'une heure et demi en bateau pour y arriver!

Enfin en tout cas, pour rejoindre l'île de Koh Tao, pas d'autre moyen que d'y aller en ferry pour une durée d'environ 2h30. Une fois débarqués sur les terres, une belle marche de 30 minutes nous attendait jusqu'à notre hôtel sous un gros cagnard qui rendait les côtes très pentues bien plus pénibles. Nos sacs à dos semblaient peser des tonnes, et nous commencions sérieusement à nous demander s'il était possible de transpirer autant.

Terre en vue! 

Notre trek improvisé fut rapidement récompensé par le magnifique coucher de soleil qui nous attendait sur l'incroyable plage de Sairee, qui se trouvait à quelques pas seulement de notre logement. C'est alors vite devenu une habitude le temps de notre séjour ici, que d'aller prendre l'apéro dans un des nombreux bars les pieds dans l'eau, ou d'aller simplement acheter des bières locales à la superette du coin et un paquet de chips, et d'ensuite apprécier le spectacle du soleil qui se couchait tout en nous envoyant ses plus belles couleurs à la figure!

Nouveau QG: la plage de Sairee 
 Premier coucher de soleil

Ce n'était pas par hasard que nous avions choisi de nous rendre sur ce petit coin de paradis. En effet, Koh Tao est connue pour être un des plus beaux endroits au monde pour pratiquer des activités sous-marine en tous genres. L'eau cristalline de ses plages cache un vrai trésor naturel qu'il nous tardait de découvrir: récifs de corail colorés, vie sous-marine abondante et surtout une eau transparente à température idéale. C'est d'ailleurs grâce à cette activité que l'île s'est développée et est devenue un des centres de formation de plongée les plus importants au monde, rien que ça!

Enfin, il "nous" tardait... C'était surtout Max qui était motivé et qui avait envie de répondre à l'appel de la mer. Anne, elle, n'a jamais été très à l'aise dans l'eau et encore moins dans les grandes profondeurs. Mais ça ne faisait rien, puisque nous avions réussi à trouver un bon compromis: Max allait profiter de la vie marine pendant qu'Anne profiterait, elle, de l'ambiance décontractée de l'île (encore un peu de farniente quand même!).

Bien que la plongée en bouteille lui faisait de l'œil, c'est finalement vers la plongée en apnée que Max s'est dirigé. A peine le temps d'y penser lors de notre séjour à Koh Samui qu'il était déjà inscrit à une formation de trois jours, mais quelle idée?! L'envie lui était venue lorsque nous avions rencontré Florian plusieurs mois auparavant, en plein trek en Géorgie, qui nous avait alors montré des vidéos de sa formation en plongée en apnée en Turquie. Il faut dire que c'était vraiment magnifique, et que ça représentait un beau défi à relever.

Freediving pour Max 

C'est donc le lendemain de notre arrivée que sa formation démarra, après s'être enfilé de bons toasts aux œufs brouillés et avocat, servis dans une sorte de kiosque en plein air, où les clients s'installaient simplement autour des cuisinières qui préparaient des bons petits plats avec amour.

Le premier jour était consacré d'abord à un cours théorique, pendant deux bonnes heures, qui s'est terminé par un examen réussi sans trop de difficultés. Le formateur était assez sympathique et, finalement, ça a presque été des cours privés puisqu'ils n'étaient que deux élèves, l'autre inscrit étant un Québécois, Mickael, également en voyage et de passage à Koh Tao. L'après-midi laissait place à la mise en pratique en piscine, avec l'apprentissage des gestes de premiers secours, de la nage avec des longues palmes ainsi que quelques premiers exercices en apnée. Record personnel du jour: 2 minutes 25 sans respirer! C'était aussi l'occasion de se familiariser avec les équipements, dont la combinaison qui laissait tout de même passer le froid glacial de l'eau de la piscine.

Pendant ce temps-là, Anne en a profité pour se promener le long de la plage et profiter du calme des environs. C'était assez spécial car, après autant de temps passés à deux, tout le temps, être séparés pour une journée nous faisait tout drôle et nous étions bien heureux de nous retrouver en fin de journée pour partager un bon apéro devant, sans surprise, un magnifique coucher de soleil. A nouveau, le ciel semblait être en feu et dégageait des couleurs aux milles teintes chaudes et orangées, donnant aux nuages des formes et aspects vraiment particuliers. Encore un beau spectacle de Dame Nature!

Chacun de son côté aujourd'hui... 
 Et retrouvailles pour l'apéro-sunset!

Le deuxième jour, après l'apprentissage en piscine à faire le duck dive, "le plongeon du canard", qui consiste à plonger en profondeur en étant déjà dans l'eau, Max a eu une pause et en a profité pour retrouver sa Nanette qui a alors été bien prise la main dans le sac! Plutôt qu'être à l'hôtel comme il se l'était imaginé, elle était en fait en terrasse, et profitait d'un bon petit-déjeuner bien tranquillement. Max est tombé sur elle un peu par hasard, ce qui nous a bien fait rire. Nous en avons alors profité pour partager le repas, et même le dîner, puisque ses cours ne reprenaient pas avant 13 heures. Et là, les choses sérieuses allaient enfin commencer...

S'il appréhendait un peu la sortie en pleine mer avec le petit bateau local de style "long tail", ses craintes furent rapidement apaisées par la beauté des alentours, l'immensité de la mer, l'infini sous ses pieds et le cadre, finalement, très calme et relaxant.

Cette fois-ci, ils étaient plusieurs groupes sur le bateau et chacun avait une grosse bouée jaune qui tenait au bateau. Depuis cette bouée se trouvait une corde, au bout de laquelle était attaché un poids qui se réglait en fonction de la profondeur souhaitée. C'est donc ainsi que, au bout de quelques essais, Max a réussi à atteindre la profondeur de 10 mètres!

Bouée & bateau long tail 

Le plus compliqué dans tout ça était l'égalisation. Comparable à la gêne que l'on peut ressentir dans ses oreilles lorsqu'on prend l'avion et qu'elles se bouchent, on a envie de pincer son nez et de souffler intérieurement. Malheureusement, sous l'eau, cette technique prend beaucoup d'énergie et de souffle. Du coup, il avait appris une autre façon de faire en utilisant sa bouche. Bref, ce n'était franchement pas évident pour des amateurs, surtout que cette fameuse égalisation devait être faite presqu'à chaque mètre de franchi sous l'eau!

Plus la descente dans les profondeurs se fait, et plus il fait sombre et froid. Mais une fois le moment de faire demi-tour venu...Quelles sensations! La couleur beaucoup plus bleu clair et lumineuse de la surface était l'objectif à atteindre. Aidé de ses poumons qui prenaient alors du volume tel un ballon d'hélium, la remontée procurait des sensations presque indescriptibles. A nouveau, un sentiment de plénitude et de calme profond prenait le dessus.

Seul petit couac de la journée, lors d'un exercice de secourisme, Max s'est soudainement senti plus léger… alors que sa ceinture de lestage, elle, se faisait la malle au fond de la mer. Ils utilisent en effet des ceintures afin d'éviter de flotter, et malheureusement il a seulement eu le temps de s'en rendre compte qu'elle s'engouffrait déjà rapidement dans la noirceur des profondeurs. Voilà qui viendra arrondir la facture à la fin de la formation!

Comme la veille, nous nous sommes retrouvés autour d'une petit bière locale pour qu'il puisse partager toutes ses aventures à Anne, très curieuse de découvrir comment c'était passé cette sortie en mer un peu redoutée!

Un apéro en plus au compteur 

Nous avons alors découvert ce soir-là un petit restaurant, le Chu-chu, qui est vite devenu notre chouchou! Et pour cause, la cuisine était délicieuse, avec un large choix de soupes de nouilles qui ont toutes ravi nos papilles. Ce fut l'occasion de goûter aux étranges glass noodle, appelée en français nouilles cellophanes ou nouilles de verre, qui sont totalement transparentes. Assez particulier mais, comme toujours dans la cuisine thaïlandaise, un vrai régal!

 Soupes de nouilles à gogo!

Le dernier et ultime jour de formation allait de pair avec un petit stress, puisque se jouait ce jour-là un enjeu crucial: l'obtention du niveau 1 de PADI (Professional Association of Diving Instructors, qui est la plus grande organisation de formation à la plongée, reconnue mondialement). Malheureusement, la nuit fut courte et assez mouvementée, la faute aux murs en carton de l'hôtel et du couple de la chambre d'à côté qui s'est disputé longuement à cause d'une histoire de lady boy. C'est donc les yeux bien gonflés qu'il s'est rendu, pour la dernière fois, au centre de formation afin d'y pratiquer quelques exercices de yoga et de relaxation avant le grand plongeon de l'après-midi.

De nouveau, la formation ce matin-là n'a duré qu'une petite heure et fut suivie d'une longue pause de quatre heures. Nous en avons profité pour manger un bon repas healthy: des bowls à base de yaourt, noix de coco, bananes, fruits du dragon,... Un rêve en une seule assiette.

Bowls de qualité

A 13 heures, il était temps de se remotiver et de partir en mer pour l'examen final. S'est alors joint à leur duo d'élèves un autre jeune voyageur qui avait échoué quelques jours auparavant à cause de problèmes d'égalisation et qui venait retenter sa chance. Plusieurs critères doivent être cochés pour obtenir son PADI dont entre autres : retenir sa respiration au moins 90 secondes, être capable d'être le buddy (le partenaire de plongée) de quelqu'un d'autre, mais surtout... plonger jusqu'à 10 mètres! Et c'est haut la main que Max a réussi sa formation, et quelle aventure!

Bien que Max était fier de lui et de cet accomplissement, il a retrouvé Anne cette après-midi là un peu dubitatif. Il faut dire que c'était assez spécial toutes ces pauses dans la journée, coupant ainsi un peu la motivation à chaque fois. Et puis, bien que la plongée en apnée soit plus orienté "dépassement de soi" que "découverte marine", il s'attendait à voir plus de poissons, mais finalement n'en aura vu aucun. Et ces deux journées et demi sont passées à une vitesse incroyable, lui laissant peu de temps pour s'améliorer, s'amuser à faire des exercices et, finalement, plonger. Voilà un retour honnête et complètement subjectif, pour ceux qui seraient intéressés par la plongée en apnée un jour! Cela reste tout de même une expérience incroyable!

PADI en poche! 

Il nous restait ainsi deux journées entières pour profiter, ensemble cette fois-ci, de la beauté de l'île. Et comment mieux en profiter qu'en mangeant, se baignant dans ses eaux cristallines et, pour ne pas changer, finir la journée par un apéro devant le coucher de soleil puis une bonne soupe de nouilles au Chu-chu? C'est qu'on y prendrait vite goût, à cette vie de farniente!

 La dolce vita

Nous avons ce jour-là croisé un chat magnifique, avec des yeux qui semblaient être rempli de l'eau qui entoure l'île! Nous avons aussi testé, en guise de goûter, une salade de fruit qui était vendue depuis un petit kiosque ambulant. Attirés par la file devant, nous n'avons pas été déçus de notre achat! Pour moins de 2€, nous avions un vrai sceau de fruits frais, tous aussi colorés et savoureux les uns que les autres. Fruit de la passion, ananas, papaye, fruit du dragon,... Une vraie réunion de fruits exotiques!

Un goûter vitaminé 
Another day, another sunset

Déçu de ne pas avoir pu apercevoir la vie marine qui fait pourtant la réputation de l'île, il était impensable de ne pas en profiter et nous avons ainsi décidé de louer le dernier jour un scooter pour nous rendre dans une baie, réputée comme étant un super spot de snorkeling (plongée avec masque et tuba).

Une fois toutes les nombreuses côtes et descentes vertigineuses franchies avec notre deux roues du jour, nous sommes arrivés dans un véritable petit coin de paradis. Sable blanc, eau d'une transparence incroyable et, surtout... des poissons, partout!

La belle Tanote Bay 

C'était si beau que même Anne n'a pas su résister à l'appel de la mer et a pris un fameux plaisir à nager toute l'après-midi. Nous n'avions jamais vu des poissons ainsi, aussi gros, grand et colorés. Il y en avait des léopards, des bleus, roses, rouges fluos! Tout le casting du Monde de Némo se promenait sous nos yeux ébahis. Par instant nous nous retrouvions entourés d'un banc de poissons, rendant l'instant suspendu dans le temps et inoubliable. Il y avait également des nombreux récifs coralliens, qui s'ouvraient et se fermaient en nous voyant arriver. Au fond de la mer se promenaient quelques bernard-l'hermite qui laissaient derrière eux des traces dans le sable, formant des petites routes que nous avions bon de suivre jusqu'à retomber sur celui qui l'avait créée. C'est très difficile de décrire la beauté de cette activité mais en tout cas il figure, et de loin, dans nos moments les plus mémorables et incroyables de tout le voyage!

 Plongée & lecture bien accompagnée

Les photos parlent d'elles-mêmes, nous avons passé une semaine complètement déconnectés sur cette petite île paradisiaque. Intime, calme et propice à la dolce vita, Koh Tao nous en aura mis plein les yeux et mérite amplement sa réputation d'un des plus beaux endroits au monde pour plonger, de toute les façons qu'il soit: en apnée, en bouteille ou simplement avec un masque et un tuba. Nous allons désormais rejoindre le continent et remonter jusqu'à la capitale, Bangkok, que nous allons visiter de long en large!

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Mardi 17 janvier. Une journée et nuit de transport nous attendaient en ce beau matin de janvier. La première étape consistait à rejoindre le port de l'île de Koh Tao à l'aide du scooter de notre hôtel que nous avions toujours en location de la veille. Plutôt que de revenir à pied après avoir rendu la mopette au gérant, ce dernier a eu pitié de Max et lui a proposé de le déposer en scooter. Drôles d'impressions pour Max qui n'avait clairement pas l'habitude de se laisser conduire, par un Thaïlandais qui plus est!

A peine le temps de se remettre de ses émotions que nous grimpions dans le ferry qui nous a amené, après 1h45 de croisière, à la petite ville de Chumphon. De là, nous devions prendre notre premier train de nuit en Thaïlande direction Bangkok. Du coup, nous avions la journée à tuer dans cet endroit où il n'y avait franchement pas grand chose à faire. Le cinéma du coin ne projetait pas de film en anglais, et les centres commerciaux étaient très petits. Finalement, nous avons passé le temps dans un café, puis dans un restaurant/bar où la gérante nous avait gentiment proposé de garder nos gros sacs à dos en début de journée afin d'être libérés de ce poids pour vagabonder dans les rues de Chumphon plus légèrement. Ce bar avait une ambiance très particulière, puisqu'en plein milieu se trouvait un ring où s'entrainaient des boxeurs de muay thai. Il avait aussi l'avantage de se trouver à littéralement deux pas de la gare, que demander de plus?

Arrivederci  Koh Tao!

Nous étions très curieux de tester les trains de nuit en Thaïlande, eux qui nous avaient tant plus en Asie Centrale! Et nous ne fûmes pas déçus. En plus d'être plus modernes, ils étaient équipés de rideaux et ça, c'est un vrai luxe! Une fois celui-ci tiré, nous étions comme dans notre petite bulle, bien tranquilles, et nous n'avions plus qu'à attendre l'arrivée de Morphée.

Le lendemain matin, comme par magie, nous étions à 11 heures de train de Chumphon et de retour à la folle capitale de Bangkok. On ne peut pas nier le fait qu'on ait dormi comme des bébés, puisque nous étions les derniers du wagon a avoir nos lits toujours fait, oups!

Les derniers réveillés... 

Une chose est sûre, en quelques jours, nous aurons utilisé tous les transports en commun possible et inimaginables. Après le ferry et le train de nuit, nous avons grimpé dans un bus de la ville qui est étonnement très old school et contraste avec la modernité du reste de la capitale. Une vrai expérience en soi! Contrairement à tous les autres transports de la ville, le réseau de bus n'est malheureusement pas fiable et peu rapide à cause des nombreux embouteillages. Mais grâce à ça, nous avons emprunté d'autres options afin de nous déplacer... Et pas les plus communes! Après un bon petit-déjeuner à notre auberge de jeunesse, nous étions fins prêts à partir à la découverte de Bangkok.

 Test des bus

En guise d'introduction à cette journée riche en découvertes, nous sommes passés par un marché local. On y vendait tellement de tout et n'importe quoi que c'était presque à se demander si nous ne nous étions pas trompé d'endroit et étions en fait en plein zoo?! Des anguilles, des crapauds, des poissons-chats, des tortues... Un menu bien protéiné, ça c'est sûr! Nous en tout cas, ça nous a bien dégoûtés, les odeurs et fortes chaleurs qui allaient avec tout ça ne venant rien arranger.

 Au menu de ce midi

Nous avions ainsi bien besoin d'un bon bol d'air frais, et le transport suivant tombait alors à pic: un bateau-navette qui allait à la vitesse VV prime. Surchargé de monde, nous avons vite compris pourquoi ce transport était si populaire et utilisé par les locaux. Pour une poignée de centimes seulement, il offre la possibilité de passer, très rapidement, d'un endroit à l'autre. Il faut dire que Bangkok s'étend tout de même sur 1.570 km², et le fleuve qui traverse la ville, le Chao Phraya, passe justement à travers plusieurs points d'intérêts situés dans les charmants quartiers historiques de la ville. Une option donc idéale pour visiter la ville, mais qui est pourtant peu utilisée par les touristes, et c'est bien dommage! A nouveau, c'est une vraie expérience en soit qui nous a bien amusés, et que nous avons eu bon de prendre à plusieurs reprises.

À l'abordage! 

C'est ainsi que nous sommes arrivés à l'un des plus grand et ancien temple bouddhiste de la ville: le Wat Pho, connu également sous le nom de Wat Phra Chettuphon. Construit au XVIème siècle, et ayant connu pas mal de restaurations et agrandissements au fil des années, ce complexe bat plusieurs records, à savoir celui qui contient la plus grande collection d'images de Bouddha, le plus grand Bouddha couché de Bangkok, et est considéré comme le premier centre d'éducation publique de la Thaïlande. S'étendant sur 8 hectares, ce complexe abrite également une école de médecine thaïlandaise et, de quoi nous rappeler des bons souvenirs (ou pas), est le berceau du traditionnel massage thaï.

 Le complexe de Wat Pho

Mais la star des lieux, c'est surtout le gigantesque Bouddha allongé, long de 45 mètres et haut de 15 mètres! Il est en fait couché sur son lit de mort, et représente son entrée dans le Nirvana, le dernier état de réincarnation dans le bouddhisme. Rien que ses pieds mesurent 3 mètres de hauts et sont longs de 4,5 mètres, il ne serait pas temps qu'il se réveille et nous file un coup de pied au derrière! C'était impressionnant de l'admirer, surtout qu'il se trouve à l'étroit dans une pièce très petite et construite tout juste à sa taille. Cette statue figure parmi les plus grandes de Bouddha en Thaïlande.

Le Bouddha allongé 

Autre temple que nous avons "visité" ce jour-là, après un bon dîner thaï et un dessert vitaminé acheté à un vendeur ambulant: le Wat Arun. Constitué d'un prang (une structure architecturale spécifique à la Thaïlande) central haut de 82 mètres, lui-même entouré de quatre plus petits prangs, ce temple fait partie des indispensables à toute visite de la capitale. Cependant, nous n'avions pas envie de mettre une nouvelle fois la main au portefeuille pour rentrer dans son complexe, puisque nous pouvions déjà bien l'admirer au loin. Mais coup de chance, nous avons réussi à y rentrer gratuitement, puisque le bateau que nous voulions prendre pour continuer notre visite s'arrêtait en plein dans le site! Pour la petite histoire, ce temple est une représentation architecturale du centre du monde dans la cosmologie bouddhiste: le Mont Meru.

 Soquette au Wat Arun
 On the boat again

Après la "mer" direction les airs, avec le métro aérien cette fois-ci qui nous a mené au BACC, le Bangkok Art & Culture Center. C'était bien sûr une toute autre ambiance et un autre style que les beaux temples, mais la visite en valait bien la peine: grandes peintures colorées, expositions de photos de chat (oui oui!), et des représentations d'hommes politiques ou historiques célèbres, tous ornés d'une partie des membres intimes masculins, et pourquoi pas après tout? Dans le même domaine nous avons pu ensuite nous amuser à faire des boules en argiles, et au vu du nombre déjà présent, nous n'étions pas les seuls à nous intéresser à ce beau et étonnant centre d'art. Petit souvenir contrasté de notre semaine passée à Koh Tao, un artiste avait encadré toutes sortes de plastiques qu'il avait trouvé sur les belles plages de l'île.

De l'art pour tous les goûts! 

Pour la troisième escapade fluviale de la journée, nous avons arpenté les klongs (les petits canaux) de la ville, nous faisant passer cette fois-ci par des coins plus intimes, en plein cœur de la vie locale et qui contrastent magnifiquement avec la modernité de Bangkok. Là, le vacarme de la ville semble être à des kilomètres, laissant place à des canaux colorés que nous avons sillonnés en silence, la beauté du spectacle passant devant nos yeux. Bangkok est vraiment une capitale à mille facettes, et c'est peut-être celle-ci qu'on a préféré!

 Une parenthèse authentique

Après cette mini-croisière bien agréable, nous nous sommes rendus au Wat Saket, le Temple de la Montagne d'Or, afin de profiter du coucher de soleil bien doré qui couvrait petit à petit la ville de ses belles couleurs chaudes. Une petite ascension de 344 marches, entourée de végétation tropicale et de sculptures bouddhistes, nous a alors menés en haut de cette colline artificielle, haute de 75 mètres et offrant ainsi une belle vue à 360° sur la ville. Au sommet se trouve alors un impressionnant Chedi doré, "chedi" étant le terme thaïlandais utilisé pour se référer au "stupa", une structure architecturale bouddhiste. Une belle façon de clôturer cette après-midi de visites!

Sunset au Golden Mount  

Les heures ensoleillées de la journée ont alors laissé place à la soirée et à ses températures plus douces et agréables, quoi que toujours élevées. Notre plan était d'aller souper à un restaurant renommé, le Thipsamai, ne proposant qu'une poignée de plats à sa carte dont le célèbre pad thaï. Il nous tardait de goûter la différence entre un cuisiné en rue et un servi à table, dans un "vrai" restaurant. Victime de son succès, il y avait une file plus ou moins longue devant le restaurant, depuis laquelle les commandes se prenaient. Plutôt surprenant de lire le menu en pleine rue et de commander en avance, mais bon, pas le choix que se plier aux règles de l'établissement!

La file nous a laissé le temps d'admirer le travail de Supinya Junsuta, 78 ans, dans son restaurant de rue appelé Raan Jay Fai et devant lequel il y avait encore plus de monde qui attendait! Il était même difficile de se frayer un chemin entre toutes ses personnes affamées, qui venaient également goûter de la bonne cuisine. En effet, cette Thaïlandaise, qui était une "simple" cuisinière de rue parmi tant d'autres, a obtenu une étoile dans le Guide Michelin en 2018. Netflix lui a même consacré un épisode dans sa série consacrée à la street food. Résultat: à part les prix qui sont, depuis, alignés avec le prestige de sa cuisine, rien n'à changé! Le restaurant est toujours un restaurant de rue, avec quelques tables en métal, sans chichi. Et c'est toujours Supinya Junsuta en personne, munie de ses inséparables lunettes, qui prépare ses woks aux fruits de mers, malgré son âge avancé. Incroyable!

De notre côté, le pad thaï que nous avons goûté était certes bon mais, comme on dit, ne cassait pas trois pattes à un canard. Le pad thaï était sauté dans de l'huile de crevette, qui prenait, de notre point de vue, un peu trop le goût. 10/10 pour la présentation du plat cependant, les nouilles se cachant bien au chaud à l'intérieur d'une fine omelette!

Test du pad thaï haut de gamme 

Presqu'aussi réputé que le pad thaï à Bangkok, il aurait été dommage de passer à côté de la folie du quartier de Khaosan Road. On y retrouve de la street food plutôt atypique, qui va des brochettes d'insectes, aux tarentules et scorpions grillés, ainsi qu'au malheureux crocodile, mais également tatouages, alcool et ambiance fiesta! Impossible de faire un pas sans se faire accoster par des serveurs et serveuses de bars qui essaient à tout prix de nous faire poser nos fesses sur une de leur chaise. On s'est alors laissé prendre au jeu et nous sommes assis en plein cœur de ce brouhaha assez drôle à regarder. De notre humble avis, et malgré sa réputation, ce quartier n'avait rien à envier à l'ambiance qui régnait dans la rue de la bière à Hanoï, que nous avons de loin préféré!

 Santé Bangkok!

Le lendemain, une toute autre ambiance nous attendait. A la suite de notre demande de visa en ligne pour la Nouvelle-Zélande, nous étions obligés d'aller passer une radio de nos poumons, dans les 15 jours! En plus de la pression du temps, nous avions la pression du lieu. En effet, nous étions obligés de nous rendre dans un hôpital reconnu par la Nouvelle-Zélande et, par chance, le grand hôpital de Bangkok faisait partie de la maigre liste des trois hôpitaux reconnus sur tout le territoire thaïlandais. La raison pour laquelle nous devions faire cette radio était que nous étions passé par des pays à risque de tuberculose. Heureusement nous avions directement les résultats, qui étaient négatifs, ouf! Il ne reste plus qu'à attendre l'ultime réponse de l'immigration néo-zélandaise...

 X-Ray obligatoire!

L'air de rien cette radio nous aura pris toute la matinée, et c'est l'estomac dans les talons que nous nous sommes rendus à ce qui allait devenir notre nouveau QG: le Terminal 21. Situé en plein centre commercial, ce food court est un vrai paradis sur terre pour les personnes, comme nous, qui cherchent un petit lunch simple et efficace, et à nouveau pour quelques euros à peine. Parmi tous les stands présents, il y en avait un qui faisait des smoothies à tomber par terre. Cerise sur le gâteau, les tables offraient une vue magnifique sur les buildings de la ville.

Lunch time au Terminal 21 

Après quelques courses dans les centres commerciaux, il était déjà temps d'aller admirer le coucher de soleil, cette fois-ci au 48ème étage d'un bar situé sur le toit d'un building! Rien que le fait de monter avec l'ascenseur jusque tout là haut était une expérience à part entière, et une fois que les portes se sont ouvertes et que nous nous sommes retrouvés sur la terrasse du bar (l'Octave Bar), la vue nous a laissés littéralement sans voix. Des buildings de tous côtés, plusieurs avec des piscines en hauteur, et surtout la lumière du coucher de soleil qui tapissait la vue panoramique. Un moment hors du temps, d'autant plus que nous étions presque les seuls clients! Ca nous a permis de prendre un peu de hauteur et de nous rendre compte de l'immensité de l'étendue de cette capitale.

 Apéro au 48ème

Après le train, le bus, le métro aérien, le bateau, nous sommes passés au traditionnel métro sous-terrain... toujours aussi bondé! Nous avions dans l'idée de nous rendre à un des plus grands night markets de Bangkok: le Jodd Fairs.

Durian interdit 

Dès le premier pas franchi dans ce night market, nous sommes directement plongés dans cette ambiance si unique qu'on ne retrouve que dans ces marchés nocturnes: de l'odeur alléchante de la street food aux tables aussi bondées de monde que dans le métro que nous venions de quitter. On s'y sent bien et on a qu'une seule envie : flâner parmi tous ces stands situés aux pieds des vertigineux buildings illuminés. Nous avons alors goûté à une nouvelle spécialité de la cuisine thaï: des kanom krok. Des espèces de mini-pancakes à la noix de coco et aux fruits de mer. Un vrai délice!

Souper iodé au Jodd Fairs 

C'est donc le ventre bien repu que nous avons entamé une petite marche digestive et fait un détour avant de rentrer à notre auberge, et pas des moindres... Bienvenue au quartier rouge de Bangkok! En réalité, il y a trois red district dans la ville: le Soi Cowboy, le Nana Plaza - surnommé "plus grand terrain de jeu pour adultes au monde", et le Patpong, où nous sommes allés. L'ambiance était assez bizarre puisque en plein milieu de ce quartier se trouve un night market où se promènent touristes et même enfants au milieu de filles/lady boy qui attendent les clients en petite tenue. En fait, l'ambiance était plutôt gênante, il n'y avait vraiment pas beaucoup de monde et nous avions plus l'impression d'être des voyeuristes, mal à l'aise quand nous croisions le regard de ces jeunes filles... Rien à voir avec le quartier rouge d'Amsterdam, par exemple, où la musique, accompagnée de la foule rend le moment plus "amusant". Ici, c'était vraiment bizarre! Mais tout de même drôle, surtout lorsqu'un homme a essayé de fouetter les fesses d'Anne pour l'attirer dans son bar de go-go danseurs!

Red District: Patpong 

Il nous aura bien fallu toute notre nuit pour récupérer de la vingtaine de kilomètres que nous avions parcouru à pied la veille, afin d'affronter cette (déjà!) dernière journée de visite de Bangkok. Heureusement cette journée était plus light et a commencé par le passage dans le quartier chinois de la capitale: China Town. Le nouvel an chinois étant à nos portes, il y avait énormément de monde et de décorations rendant le quartier vraiment charmant, rempli de millier de lanternes en papier rouges. Jusqu'au moment où l'on a décidé de s'enfoncer dans les venelles étroites du quartier...

Welcome to China Town! 

Et là, nous nous sommes retrouvés plongés en pleine vie locale: ruelles pleines à craquer - avec des scooters qui, on ne sait comment, se frayaient un chemin entre les passants - des étalages de fruits colorés, d'épices, mais aussi de viandes quelque peu répugnantes... Mais bon, malgré ces pauvres petites biesses, ça restait un endroit que nous étions curieux de découvrir et nous n'avons pas été déçus de ce changement d'ambiance, nous donnant vraiment l'impression d'être en Chine le temps d'une matinée.

Dans les coulisses de China Town 

Après avoir été presque vidés d'énergie par toute cette foule et cette chaleur étouffante de la matinée, et après un nouveau dîner au Terminal 21, nous avons clôturé ce séjour par un passage au parc Lumpini, où nous avions déjà eu bien bon d'y passer du temps quelques semaines auparavant. Les varans étaient toujours bien là à faire quelques longueurs dans le lac, entourés de toujours autant d'énormes poissons-chats et de tortues qui se faisaient gâter par des passantes.

Et parmi tous ces animaux, un qui semblait sortir de nulle part est venu nous lancer une petite flèche en plein cœur... Un chaton à la tête presque parfaitement symétrique entre noir et roux, jouette, adorable et qui se comportait avec nous comme si c'était notre chat et qu'on le connaissait depuis toujours. Son excitation venait même un peu agacer les gros matous qui trainaient là, dont un qui semblait avoir tout le bleu des océans réunis dans ses yeux juste magnifiques.

30 millions d'amis au parc Lumpini 

Nous avions du temps à tuer en attendant notre prochain train de nuit, et ce fut suffisant pour que nous nous attachions à cette petite boule de poil au point de remettre en question la suite du voyage. Et si on le glissait dans notre sac à dos pour la suite de notre aventure? Les heures tournaient et le train se rapprochait de plus en plus. Impossible de prendre une décision rationnelle, et la décision fut que nous ne pouvions annuler ce que Max avait prévu pour l'anniversaire d'Anne, la semaine prochaine. Et nous nous sommes promis, les grosses larmes dans les yeux, de venir lui redire bonjour dans quelques semaines. Sera-t-il toujours là? On l'espérait, et en même temps pas, parce que dire deux fois au revoir à ce petit Lumpini (oui oui nous lui avions même déjà trouvé le nom parfait!) serait encore un vrai crève-cœur.

Le petit Lumpini 

Nous sommes alors allés reprendre nos esprits dans un restaurant suggéré par nos compatriotes Morgane & Harry (Keep Traveling), qui avaient également découvert Bangkok il y a quelques années. Enfin reprendre nos esprits... A moitié, puisque nous avions malencontreusement commandé des entrées à la place de plats et nous sommes retrouvés bien bêtes après ces quelques bouchées... Pas le temps cependant de commander autre chose qu'un banana pancake à une vendeuse ambulante, puisque nous devions nous rendre à la toute nouvelle gare flambant neuve de Bangkok. Et là a commencé une aventure et un stress qui semblaient tout droit être sortis d'un épisode de Pékin Express.

Nous sommes retournés tout d'abord en tuk-tuk jusqu'à notre auberge où nous attendaient sagement nos sacs à dos. Ensuite, nous devions prendre un taxi, sauf que nous sommes tombés sur un chauffeur qui semblait avoir anormalement du mal à suivre ce que son gps lui disait... Accumulant ainsi de grosses minutes de retard, qui ne faisaient qu'augmenter notre tension. Impossible de rater notre train de nuit qui, en plus d'être assez onéreux, se réserve longtemps à l'avance! Si nous le rations, toute la suite du séjour était compromise... Nous aurions bien aimé prendre sa place au volant tellement le chauffeur semblait tout faire pour que nous soyons en retard. Il nous a finalement déposés à proximité de la gare... Mais n'avait pas de quoi nous rendre la monnaie pour le trajet. Et hop, encore quelques minutes de retard en plus au compteur!

La gare nous semblait encore bien loin, avec des routes à traverser en deux-deux dans le noir et surtout un haut mur à escalader, plus difficile pour Anne et son mètre 60... Une jeune Thaïlandaise qui passait par là lui a même proposé son aide. Après avoir réussi on ne sait commet l'ultime épreuve du mur et couru partout dans cette IMMENSE nouvelle gare, nous sommes arrivés, à deux doigts de l'infar, devant le contrôleur... C'était, littéralement, moins une!

 Trajet de l'enfer

A peine le temps de reprendre notre souffle et nous voilà déjà à bord du train qui nous emmènera, cette fois-ci, vers le nord. Juste le temps, avant de nous endormir, d'être reconnaissants pour ces trois belles journées de visite. Bangkok, tu auras été pleine de surprises, de beauté et d'émotions en tous genres! Nous avons adoré cette ville vivante, où il est impossible de s'ennuyer et surtout d'avoir faim. Nous repasserons encore quelques fois par Bangkok pour reprendre d'autres transports vers d'autres horizons, et à chaque passage nous nous y sommes toujours sentis comme à la maison!

Bye bye Bangkok, direction le Nord! 
5

Samedi 21 janvier. Ce week-end était un week-end particulier. En effet, en plus de fêter en ce samedi nos six mois de voyage, les 27 ans d'Anne attendaient patiemment le dernier jour de la semaine pour être célébrés. Pour l'occasion, nous avions mis les petits plats dans les grands, enfin surtout Max, pour marquer le coup!

Nous avions mis le cap vers le nord et, après un nouveau trajet en train de nuit d'environ 12 heures, nous sommes arrivés (presque) tous frais à la belle ville de Chiang Mai. Cette fois-ci le train était moins confortable, avec des lits un rien trop étroits qui nous donnaient l'impression que nous allions tomber entre les rangées si nous bougions d'un centimètre de travers pendant la nuit. Mais bon, dans tous les cas, ça reste la meilleure option avec laquelle le trajet passe toujours plus vite que ce qu'on ne pourrait l'imaginer!

Chiang Mai on arrive! 

Si Bangkok et les nombreuses îles paradisiaques du pays sont réputées, il n'en est pas moins de cette charmante ville bâtie en 1296, qui fut l'ancienne capitale du royaume indépendant de Lanna, et qui est aujourd'hui prisée pour sa situation dans les montagnes du nord, ses magnifiques temples et sa vieille ville, où l'on y retrouve notamment des douves et des remparts, qui n'apportent qu'encore plus de charme à cet endroit.

Chiang Mai 

Une fois à la gare de Chiang Mai, nous sommes montés dar dar dans un song thaew plein à craquer, au point où Max a dû passer le trajet sur les petites marches qui permettent de grimper à l'arrière du pick-up aménagé, faisant ainsi face aux voitures qui nous suivaient. Après un passage dans un petit restaurant végétarien qui n'était malheureusement pas vraiment bon, nous nous sommes rendus dans le magnifique hôtel que Max avait réservé avec soin pour l'occasion...

Sécurité avant tout 

Piscine, chambre spacieuse, petit-déjeuner buffet le matin,... Bref, une petite bulle de paradis! Et un changement plus que radical si l'on compare avec le confort de la nuit précédente. C'est donc sans difficulté que nous avons passé l'après-midi à lézarder au bord de la piscine, tout en profitant des fruits à volonté et cafés qui étaient servis toute la journée. C'est toujours autant amusant de regoûter à un tel confort quand on a un mode de vie de backpackers depuis plusieurs mois, rendant chaque détail plus savoureux et apprécié à sa juste valeur.

La vie de château  

Cette journée ensoleillée s'est clôturée avec une grosse et belle cerise sur le gâteau, à savoir le night market de Chiang Mai. En plus d'être énorme et de proposer, comme toujours, de la délicieuse nourriture pour tous les goûts, celui-ci avait un petit truc en plus, à savoir... Une mini fête foraine! On ne pensait pas se laisser prendre au jeu si facilement et pourtant, c'est bien frustrés que nous avons quitté cette partie du marché, à une canette près de faire tomber la pyramide de chamboule-tout et de remporter une peluche (dont nous n'aurions de toute façon rien fait et qui aurait pris bien trop de place dans nos sacs à dos déjà remplis jusqu'à plus soif... Mais bon quand même!).

Repartis bredouilles 

Une seule façon de se consoler: aller manger! Tentée par une brochette qui semblait être du poulet et des légumes, Anne a vite déchanté en goûtant la viande qui avait un aspect vraiment immonde. C'est une façon de cuisiner le poulet qu'ils ont ici, sous forme de "pâté", que nous n'avons, pour une fois, pas du tout validé. Si la viande ne passait pas, elle s'est alors dit que le morceau de poivron viendrait apaiser sa déception... Sauf que ce morceau de poivron s'avérait être un piment bien agressif! A peine le temps de le recracher que le mal était fait: les larmes lui coulaient des yeux, la bouche était en feu et endormie... Les passants la regardaient alors d'un drôle d'œil lorsqu'ils la voyaient, la langue pendant dans son smoothie qui était heureusement glacé et venait un peu calmer les sensations de feu du dragon qui semblait avait posé bagage dans sa bouche. Quén affaire!

Beware of the poivron 

Fort heureusement, la nuit est venue remettre les choses en place et Anne a pu profiter comme il se doit de son petit-déjeuner d'anniversaire. Si le "Happy birthday!" d'une des Thaïlandaises qui travaillait là lui avait mis la puce à l'oreille que quelque chose se tramait, elle était loin de s'imaginer la surprise que ces dames si gentilles et souriantes lui préparaient en cachette le temps qu'elle se changeait et se préparait pour la suite de la journée.

Une fois revenue sur la terrasse, elles sont alors arrivées avec une enceinte et la musique "Joyeux anniversaire", ont encerclé Anne avec leurs rires et joie qui ont rendu ce moment vraiment inoubliable. Elles semblaient si amusées et heureuses d'apporter le gros gâteau au chocolat orné d'une petite bougie. Le "pire" dans tout ça, c'est que Max avait simplement demandé au moment de la réservation une petite attention, style une note avec "joyeux anniversaire" en thaï ou les serviettes pliées en forme de cygne sur le lit, mais jamais un gâteau pareil avec toute cette mise en scène qui, il le sait très bien, n'est pas du genre à mettre Anne à l'aise. Et pourtant, cette surprise aura rempli le moment de bonheur et la partie "joyeuse" que l'on souhaite toujours lors des anniversaires a été instantanément remplie. Merci les employées de l'hôtel!

Joyeux anniversaire Nanette! 

La journée a alors continué sur cet espèce de petit nuage de légèreté et de plaisir, jusqu'au passage par la case massage thaï. Etant donné celui testé et pas vraiment approuvé sur l'île de Koh Samui quelques jours auparavant, nous étions un peu anxieux quant au sort que nous réservait ce nouveau tête-à-tête avec les masseuses. Cette fois-ci, nous avions opté pour l'option massage relaxant et non massage thaï "pur", dans l'espoir de ne pas souffrir comme la dernière fois.

Si Max est tombé sur une jeune plutôt douce mais aux mains bien fermes qui lui ont tout de même bien remis quelques membres en place, Anne avait laissé son destin entre les mains d'une femme plus âgée, expérimentée et surtout énergique. Plus le massage avançait et plus la différence entre "énergique" et "brutale" devenait mince, elle-même ayant terminé par taper du bout des doigts le front d'Anne en lui lançant des "Riiiilax!!", qui bien évidemment lui faisaient l'effet tout contraire et la tendaient encore plus. Bref, un autre massage qui nous aura valu un petit "ouf" de soulagement une fois terminé, avouons-le, mais qui nous aura valu une histoire à raconter qui nous fait toujours autant rire. Nous avions une cabine pour nous deux, et c'était franchement drôle ce silence qui planait, tout en sachant très bien que l'autre était dans la même galère et se demandait sans doute s'il ne regrettait pas d'avoir mis les pieds dans ce salon! Bien qu'un peu plus doux et agréable que notre première expérience, ça reste assez douloureux!

Massage "riiiilax" 

Qui dit anniversaire dit bien entendu bonne nourriture, passant d'un savoureux restaurant vegan à midi, à un bon italien le soir, qui nous a servis des pizzas qui correspondaient plutôt bien à nos standards européens et nous ont bien plus! Entre les deux, nous avons refait un beau petit saut dans la piscine et avons continué, bien évidemment, de profiter des bons fruits frais servis à l'hôtel.

A la bouffe! 

Après un dernier petit-déjeuner à l'hôtel, il était déjà temps pour nous de refaire nos sacs à dos et, après une petite vingtaine de minutes de marche, rejoindre notre second logement, qui était situé plus dans le centre de la ville et était plus une auberge de jeunesse où le petit-déjeuner était incomparable à celui qui nous avait été servis les deux derniers jours. Cependant la chambre était bien spacieuse et nous avions même droit à des vélos que nous pouvions utiliser gratuitement! Ideal pour se déplacer dans la ville, aller faire quelques petites emplettes, boire un café et travailler sur la suite du voyage et, bien sûr, manger de la cuisine thaï à droite à gauche!

Chiang Mai, partie 2!

Il nous fallait cependant être fin prêts à 15h30 ce jour-là, car un mini van venait nous chercher et nous emmenait pour une autre surprise que Max réservait à Anne... Un cours de cuisine thaïlandaise! Nous étions alors un groupe d'une douzaine de personnes, dont un couple belge de Bruxelles! Le van nous a tout d'abord déposé au marché local du coin, où notre guide qui débordait d'énergie et était assez drôle nous expliquait les bons aliments à se procurer si nous voulons cuisiner de la cuisine thaïlandaise de qualité.

 Première étape: Les courses

Ensuite, nous nous sommes rendus là où le cours allait se passer. On s'est alors rendus compte de l'étendue et de la popularité du site, ainsi que du nombre de groupes qui avaient eu la même idée que Max. Mais ça ne faisait rien et ça apportait une ambiance dynamique et plutôt sympa. Nous avons alors fait un tour du jardin de la ferme et ses nombreux légumes et aromates qui nous mettaient l'eau à la bouche rien qu'à les sentir! Le tout, en prime, avec le soleil qui se couchait en toile de fond.

Etape 2: Visite du jardin 

Fini de rigoler, les choses sérieuses allaient commencer. Tel un épisode de Top Chef, nous étions chacun assigné à un poste de cuisine avec nos aliments devant les yeux. Il n'y avait plus qu'à suivre les instructions de notre chef et, presque comme par magie, nous avons réussi à cuisiner des pad thaïs, des rouleaux de printemps, différents curry (dont la pâte de curry que nous avons faite nous même à l'aide d'un mortier et d'un peu d'huile de coude!) et plusieurs soupes. Nous n'étions pas peu fiers du résultat!

 Etape 3: Aux fourneaux!

Alors que le souper partagé avec le reste du groupe touchait à sa fin, notre chef s'est écrié "Who's birthday is iiiiiit?!?" avec entre ses mains une grosse assiette de mango sticky rice. Etant deux jours plus tard que la date officielle et au milieu d'une centaine de personnes, Anne ne pensait pas que la surprise était pour elle, et pourtant! Le doigt pointé vers elle, Max a alors répondu à la question et la messe était dite. Les autres groupes se sont joints au chant du célèbre "Happy birthday to you" et, après le repas déjà bien consistant, Anne a eu droit à son dessert qui était vraiment délicieux. Encore une fois, Max n'avait rien demandé en particulier et avait juste mentionné lors de la réservation que nous venions pour son anniversaire. La générosité et la bonne humeur des Thaïlandais ont encore été prouvés ce soir-là, et de loin! Nous voilà ainsi bien disposés à ouvrir un restaurant thaïlandais en rentrant en Belgique... Ou pas! En tout cas, on aura eu vraiment bon!

Dessert surprise 

Le lendemain marquait déjà notre dernier jour à Chiang Mai, qui a été en grande partie passé à chercher après une moto de location. En effet, notre prochaine étape était un road trip dans les montagnes du Nord! Max a alors grimpé sur un vélo de l'auberge et s'est rendu chez plusieurs loueurs qui étaient tous sold out. C'est donc bredouille et bien dépité qu'il est revenu de ses recherches ce matin-là. Nous voilà bien bêtes, la veille de notre semaine de road trip, sans moto...

Puisqu'il ne nous restait rien d'autre à faire qu'espérer un miracle, nous avons profité de l'après-midi pour visiter quelques-uns des 300 temples de la ville. Le premier était le Wat Phra Singh, un temple bouddhiste où nous avons beaucoup aimé son entourage fleuri et avec une belle allée de palmiers.

Wat Phra Singh 

Le second a été le Wat Phan On, un des plus petit de la ville. L'intérieur était certes un rien trop chargé mais l'atmosphère qui y règne est toujours très paisible et propice à la détente. Il y avait d'ailleurs une étudiante qui révisait ses cours, assise sur le sol, comme si personne ne l'entourait.

 Wat Phan On

Ensuite, nous sommes allés voir le Wat Phantao, un temple bouddhiste qui se démarque des autres pour son style qui ressemble fort au style de bâtisses qu'il y avait à l'époque de l'ancien royaume asiatique de Lanna.

Wat Phantao 

Le temple suivant, le Wat Chedi Luang était un des plus impressionnants et importants de la ville de Chiang Mai. Il faut dire qu'il avait un style particulier, qui nous rappelait les temples d'Angkor, au Cambodge. Ici se retrouvaient les rois du royaume de Lanna, "luang" signifie d'ailleurs "royal", du fait de sa proximité avec le palais royal. En plus de son architecture, nous avons beaucoup aimé ses statues couvertes de feuilles d'or qui sont apposées par les croyants en guise d'offrande, simplement magnifique!

Notre chemin ce jour-là à croisé celui de deux jeunes moines en robe couleur safran, qui nous ont accostés pour nous poser quelques questions pour un devoir qu'ils devaient rendre. C'était très spécial pour nous "d'oser" parler à des moines, même s'ils étaient bien plus jeunes que nous. Et en fait, il s'avère que ce sont des garçons comme les autres, qui ont choisis de suivre le parcours de moine quelques années avant de reprendre une vie "normale". Ils étaient bien heureux de prendre une photo avec nous, Anne se tenant tout de même un rien à l'écart étant donné que, en principe, les femmes ne peuvent pas avoir de contact physique avec eux. Malheureusement, ce n'est qu'après qu'on s'est rendu compte qu'on ne leur avait pas demandé de nous envoyer la photo, on s'en mord toujours un peu les doigts aujourd'hui... Mais bon, le moment reste un souvenir spécial et c'était bien agréable d'échanger avec eux.

Une partie du complexe, le pilier de la ville de Chiang Mai, était d'ailleurs interdit aux femmes. Ce fut le cas quelques fois d'ailleurs, de se retrouver face à un beau temple qui n'acceptaient que Max. La raison principale serait que les femmes ne sont pas pures, notamment car elles ont leurs règles. Mouais mouais, enfin, c'est ainsi et il y avait déjà assez de temples à contempler dans le reste de la ville!

Wat Chedi Luang  

Et enfin, cette après-midi de visite s'est terminée par le très spécial et unique en son genre: le Wat Sri Suphan, également connu sous le nom de Silver Temple, le temple d'argent. Il portait en effet bien son nom, puisqu'il est entièrement revêtu d'argent, ce qui rendait le lieu très original et agréable à regarder!

Le Silver Temple 

Nos petites prières laissées aux temples cette après-midi ont fini par s'exaucer, et, juste quand Max reprenait ses recherches, par message cette fois-ci, une loueuse de moto nous a annoncé qu'elle venait justement de récupérer une de ses bécanes. Mais quelle chance! Ni une ni deux nous avons presque couru jusque-là et là, miracle! Une belle mopette nous attendait.

A peine le temps de signer le contrat que nous l'utilisions déjà pour nous rendre au night market de l'université de Chiang Mai, qu'on nous avait recommandé à plusieurs reprises. Et nous confirmons, de loin, la réputation de ce marché! Enormément de choix de nourriture délicieuse, beaucoup d'habits de seconde main, des petites échoppes qui vendent un peu de tout, ... Bref un vrai plaisir de s'y promener et se laisser tenter par toute cette nourriture abondante. Comment mieux terminer ce séjour à Chiang Mai?

Après ça, nous avons passé la soirée à faire nos petits sacs à dos, en tentant de prendre le stric minimum avec nous pour la semaine de road trip qui nous attendait. Nous étions alors encore loin de nous imaginer l'aventure qui allait commencer pour nous tout au long de ce périple à mopette, connu notamment pour ses nombreux virages! Mae Hong Son loop, à nous trois!

Le night market de l'université de Chiang Mai 
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Jeudi 26 janvier. Ce jour marquait le début d'une nouvelle aventure et pas des moindres: la boucle en moto de Mae Hong Son, qui démarre et se termine à Chiang Mai et s'étend sur, en théorie, 600km. "En théorie", puisque nous en avions finalement environ 825 au compteur à la fin du périple! Une semaine à arpenter les routes sinueuses des belles montagnes du nord, en passant par des petites villes et villages authentiques, des logements insolites mais surtout, oh surtout... Un nombre incalculable de virages! La légende raconte qu'il y en aurait 4000, ce qui est déjà franchement pas mal, et c'est sans compter les détours et kilomètres supplémentaires que nous avons parcourus. Accrochez-vous, l'article est aussi long que le nombre de virages, mais c'est parce qu'il s'y est passé beaucoup de choses à raconter!

Motards pour une semaine 

Contrairement au road trip que nous avions fait au Vietnam quelques mois auparavant, la fameuse Ha Giang loop, nous n'avions cette fois-ci pas réussi à dégoter une moto semi-automatique et nous retrouvions alors avec un engin quelque peu moins maniable et moins amusant pour Max le conducteur qui avait pris un fameux plaisir à changer les vitesses avec son pied, tel un vrai motard!

Qui plus est, nous appréhendions un peu plus ce trip compte tenu de la réputation de la Thaïlande quant à la dangerosité de ses routes. Et pour cause, un rapport de l'OMS a classé en seconde place la Thaïlande comme pays le plus meurtrier sur les routes il y a quelques années. Les statistiques font froid dans le dos, avec environs 20.000 décès par an sur les routes, soit 54 par jour, avec 75% des accidents impliquant des motos...

Bref, comment finalement rendre bien gentiment notre moto au magasin et oublier l'idée du road trip en quelques lignes. Nous étions au courant de la réputation du pays, mais heureusement nous n'avions pas lu ces statistiques édifiantes avant de nous lancer. Soyons honnêtes, le premier jour nous n'étions pas complètement à l'aise, avec cette idée de dangerosité toujours dans un coin de la tête... Heureusement, cette peur s'est dissipée au fur et à mesure que les kilomètres passaient, laissant place à plus de confiance en la moto et, bien sûr, beaucoup de précautions et de prudence pour revenir bien entiers! Mae Hong Son loop, nous voilà!

Spoil: Coucher de soleil au canyon de Pai
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Etape 1: De Chiang Mai à Pai - 130km

8h30, l'heure du départ avait sonné! La première étape consistait à rejoindre la ville de Pai, située à une bonne centaine de kilomètres de Chiang Mai. Si l'aventure a débuté par 45 longues minutes sur des grand-routes au trafic plutôt dense afin de quitter la ville, nous avons trouvé par après la tranquillité des petites routes moins fréquentées. Le brouhaha de la ville a alors laissé place au calme des belles rizières d'un vert incroyablement tapant, et les premiers paysages de montagnes se dessinaient à l'horizon.

Départ en fanfare 

Au bout de quelques kilomètres, nous sommes passés par hasard devant un établissement un peu perdu qui semblait proposer des cafés. Notre instinct nous a alors soufflé d'aller voir ce qui s'y tramait et nous ne fûmes pas déçus. L'endroit était magnifique, coloré par de nombreuses fleurs, plantes, potager et habité par de nombreux animaux, tels que des moutons, des beaux coqs et leurs poulettes. Bref, le cocktail parfait pour passer un bon moment relaxant avant de se remettre en selle. Contrairement à ce que la photo pourrait laisser présager, nous n'avons pas commandé une bière pression et un shot de ratafia, mais bien un bon jus d'ananas frais et un café, qui s'accompagnaient tous les deux de thé.

 Coin de paradis

Après cette pause ressourçante, nous avons repris la route et avons rapidement compris la réputation du road trip et de ses virages, qui s'accompagnaient bien souvent d'une côte nous obligeant à rouler assez doucement. L'état des routes était remarquable: toutes asphaltées, plutôt larges et avec finalement peu d'autres conducteurs, ouf!

Cela n'empêchait pourtant pas notre cerveau d'imaginer toutes les façons possible de se planter, et la petite frayeur à la sortie d'un virage qui était légèrement recouverte d'une espèce de sable ou gravier et sur laquelle nous avons glissé (sans tomber, ouf!) y aura mis un point d'honneur. S'en était assez, il était temps de prendre une nouvelle pause bien méritée pour se remettre de ce coup de sang et souffler un grand coup! Dans ce cas, rien de tel que de faire la crêpe sous le gros cagnard thaïlandais et de se laisser cuire dans ses couches épaisses d'habits qui sont alors complètement inadéquates. A chacun sa façon de décompresser...

Pause pour se remettre de nos émotions 

Heureusement, ce fut la seule frayeur de la semaine et à partir de ce moment-là, notre crispation s'est de plus en plus apaisée et nous avons enfin pu apprécier comme il se devait les bonnes sensations qu'offre la conduite d'une mopette!

Nous avons ainsi atteint Pai en début d'après-midi, et sommes allés nous régaler avec un délicieux burger végétarien, à base de tempura de chou-fleur et wasabi, un régal! Une fois l'estomac bien rempli, nous nous sommes dirigés vers notre premier logement du road trip: un camp de petites huttes construites sur pilotis et en bambou en dehors de la ville, situé en plein cœur de la nature, à côté d'un champs (sans barrières) de vaches à bosses adorables et de rizières. Des deux nuits que nous avons séjourné là, nous nous sommes à chaque fois laissés surprendre par la beauté de l'entourage.

Logement pour les deux prochaines nuits 

Le soir, nous sommes allés admirer le coucher de soleil au Big White Buddha, qui portait sans surprise bien son nom. Situé en haut d'une colline recouverte d'une forêt, ce temple bouddhiste s'aperçoit déjà à plusieurs kilomètres de loin. Après avoir fait l'ascension de ses 353 marches, il ne nous restait plus qu'à apprécier le ciel et ses changement de couleurs, ainsi que l'atmosphère très reposante du lieu, aux pieds de l'immense Bouddha.

 Coucher de soleil aux pieds du Big White Buddha

Après ça, direction le night market de Pai, où se vendaient en grand nombre des fraises, puisqu'il y a dans cette région un grand nombre de plantations de ce fruit rouge que nous avons eu bien du plaisir à manger en guise de dessert. L'appétit d'Anne s'est laissé tenter par le stand d'une mère et sa fille thaïlandaise qui proposait... De la cuisine italienne. Au vu du nombre de personnes devant, ça devait être bon, et en effet! Quel plaisir de re-goûter à une lasagne après autant de temps!

Fraises & lasagnes au menu ce soir 

La première nuit en hutte fut assez fraîche malgré les hautes températures de la journée, mais s'est tout de même bien passée. Les installations étaient plutôt rudimentaires, avec les toilettes et douches communes situées au fond du jardin. Surprise pour Anne lors de son dernier pipi de la journée, au moment de prendre, dans le grand seau d'eau, une portion d'eau en guise de chasse, lorsqu'elle a aperçu deux yeux qui la fixaient. Une grenouille avait élu domicile dans cette piscine improvisée, rien de bien mal donc, mais c'est sans compter sur le dégoût incontrôlé d'Anne pour les amphibiens, qui n'était alors pas prête de retourner aux toilettes dans la nuit noire de si tôt!

Grenouille du soir, espoir? 

Le lendemain, nous avons profité de la journée pour explorer les alentours. Le premier stop fut le Tha Pai Memorial Bridge, un pont en bois qui surplombe la rivière Pai, construit par les Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale et utilisé afin de se rapprocher du Myanmar (ex-Birmanie), qui ne se situe qu'à quelques kilomètres, pour mieux l'attaquer. Le pont fut incendié en 1944 par l'armée japonaise elle-même mais a été reconstruit après la guerre par les habitants, qui s'étaient entre-temps habitués à l'utiliser. Il est aujourd'hui un pont commémoratif, uniquement accessible aux piétons.

Tha Pai Memorial Bridge 

En chemin jusque-là, nous avons été amusés de voir une plaque de circulation nous mettant en garde quant à la traversée possible d'éléphants sur la route. Et en effet, quelques kilomètres plus loin, nous avons aperçu plusieurs éléphants, quelle surprise! Si nous sommes d'abord excités à l'idée de voir ces magnifiques pachydermes juste à côté de nous, notre joie est rapidement redescendue lorsque nous avons compris qu'il n'y a (plus) rien de naturel à leur présence ici. Il s'agissait en fait d'un énième endroit où les éléphants sont maltraités et attachés par de grosses chaînes, longues d'un mètre ou deux... Le sol est du simple béton, et il suffit de s'attarder sur le regard malheureux de ces animaux pour comprendre le sort qui leur est destiné, tout ça pour le tourisme. Quelle tristesse... Quelle bêtise! Ce road trip aura été la fois où nous aurons vu le plus d'éléphants, à chaque fois dans des conditions de vies plus que contestables.

 Attention, traversée d'éléphants!

Le deuxième arrêt de la journée fut au Bamboo Bridge qui, comme son nom l'indique, est un long pont de 813m de long suspendu au dessus de rizières et construit en 2016 pour permettre aux moines locaux de pouvoir circuler plus facilement du monastère au village. La visite idéale serait d'y aller juste après la saison des pluies, lorsque les rizières sont d'un beau vert. N'étant pas dans la bonne saison, les jolies rizières ont laissé place à des terres sèches et brunes, rendant la promenade dans ce site ultra touristique certes agréable mais sans grand intérêt.

Bamboo Bridge 

C'était sans compter sur la petite surprise au détour d'un sentier qu'apparemment peu de touristes prennent, où nous nous sommes retrouvés complètement par hasard à devoir traverser un champ à quelques mètres à peine de gros buffles d'eau. La proximité avec ces grosses bêtes qui pèsent jusqu'à 1.200kg et qui ont des cornes massives était autant intimidante que majestueuse mais, eux, ne semblaient même pas se soucier de notre présence sur leur territoire (ouf!).

Beware of the buffles! 

Utilisés originairement pour le labour des rizières mais remplacés de plus en plus par des machines qui coûtent moins chers aux fermiers, les buffles sont également utilisés pour faire des courses dans des hippodromes ou encore pour un des sports les plus populaires en Thaïlande, des combats de buffles retranscris régulièrement à la télévision. Certains sont également élevés pour leur viande.

Ils forment souvent un duo assez comique avec le héron garde-bœufs, un bel échassier blanc qui se pose en général sur le dos du molosse et se charge de le débarrasser des insectes qui lui volent autour.

Un duo mytique 

Histoire de terminer la journée en beauté nous nous sommes rendus, comme les 3/4 des touristes de la ville, au canyon de Pai afin d'apprécier le coucher de soleil. Il y avait tellement de monde, dont nous faisions partie évidemment, qu'Anne a préféré laisser son vertige en paix et contempler le soleil qui faisait son dernier salut de la journée non loin de l'entrée pendant que Max, loin d'être découragé par la foule, est allé se promener sur les sentiers du vertigineux canyon.

Sunset sur le canyon de Pai 

Le soir, retour au night market pour y goûter de nouvelles spécialités, dont notamment l'incroyable coconut pancake qui, malgré son aspect et sa couleur mauve, est un véritable délice et sera devenu notre nouveau péché mignon sucré de la cuisine thaïlandaise! Cette journée de découverte aura l'air de rien ajouté 68 bon kilomètres à notre compteur!

 Nouvelles découvertes de la cuisine thaï
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Etape 2: De Pai à Soppong - 68km

Sachant que la journée de route qui nous attendait pour aujourd'hui était la plus courte du road trip, nous avons profité une dernière fois de l'ambiance détendue du camp de huttes ainsi que de notre hamac toute la matinée. Même si le chat du camp ne semblait pas vouloir nous laisser partir, il a bien fallu lui donner une ultime caresse et sommes montés sur notre bécane pour affronter les quelques virages qui nous séparaient de notre prochain stop: le petit village de Soppong.

 Au revoir difficile

Le trajet qui a duré une bonne heure et demi était toujours aussi beau, nous faisant passer par plusieurs points de vue donnant tantôt sur des rizières, tantôt sur des montagnes.

Plein les yeux! 

C'était avec un peu d'appréhension que nous arrivions à notre nouvel hébergement. En effet, le village de cette étape étant assez petit, les logements étaient limités, et les critiques de notre auberge plutôt mitigées. Finalement, malgré la colonie de fourmis qui traversaient la pièce, notre chambre et le cadre autour étaient splendides. Nous étions les seuls clients de "l'hôtel" qui semblait à moitié en travaux et dont le charme était clairement sous-estimé! Et pour cause, il avait notamment une vaste terrasse en bois qui semblait certes un peu bancale mais qui surplombait une belle rivière. Le cadre était très relaxant et calme.

 Pause café & hamac

Fini les attractions touristiques, ce soir-là nous avons décidé d'aller apprécier le coucher de soleil en nous promenant tranquillement en mopette à travers les champs de bananiers et le village très rural et authentique de Soppong. C'est toujours aussi enrichissant et surprenant de voir comment ces personnes ont une façon de vivre si différente de la nôtre. Il faut le dire, ça nous remet à chaque fois bien à notre place, et nous rappelle que la vie est loin de se résumer à ce qu'on connaît. On se rend notamment compte du superflus de nos vies "à l'occidentale", et que notre façon de vivre est loin d'être la norme.

Le charme authentique de Soppong 

De retour sur la route principale du village après cette petite escapade, nous avons été en plein dans le vie locale pour qui l'heure du souper avait sonné. Les petites échoppes ambulantes et barbecue en bord de route faisaient alors leurs affaires. De notre côté, nous avons soupé dans un petit restaurant où le pad thaï était délicieux!

L'heure du souper a sonné! 
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Etape 3: De Soppong à Mae Hong Son - 107km

Soppong étant assez petit, nous avons dû nous en éloigner afin de trouver un endroit où prendre notre petit-déjeuner et une chose est sûre... L'attente en valait la peine! Nous sommes tombés sur une guesthouse qui nous a cuisiné des délicieux pancakes aux fruits et au yaourt, le tout avec une vue aussi belle que notre assiette. Après un temps de digestion dans le hamac sur le toit de l'établissement, il était temps de remonter en selle, direction Mae Hong Son!

Petit-déjeuner de qualité 

Sur la route, nous avons été légèrement embêtés par les fumées des cultures sur brûlis, qui réduisent considérablement la visibilité sur les routes. Provoquant énormément de pollution et étant devenu une vraie problématique pour les habitants qui étouffent littéralement pendant la période des brûlis, particulièrement dans le nord du pays, ce type de culture agraire consiste à défricher les champs par le feu afin de l'ensemencer ensuite.

Cette technique est très critiquée puisque, à force, les sols sont appauvris et la biodiversité de ces milieux part également en fumée (sans vouloir faire de mauvais jeu de mots!). L'avantage pour les agriculteurs est que c'est rapide, facile, ça ne nécessite pas d'outils particuliers et les cendres sont remplies de sels minéraux, ce qui améliore la fertilité du sol. Sauf qu'après environ quatre années, le sol devient totalement stérile avec pas d'autres choix pour le fermier que de passer au déboisement d'une autre parcelle, et ainsi de suite,... En sachant qu'il faudra pour la première parcelle entre 15 et 40 ans pour devenir à nouveau exploitable!

Cette technique est utilisée partout dans le monde, et nous aurons l'occasion d'en reparler à plusieurs reprises lors de nos prochaines aventures en Thaïlande et au Laos.

Alerte fog!!! 

Malgré ça, cette journée de route aura été notre préférée! Les paysages qui défilaient au fil des kilomètres parcourus étaient tous aussi majestueux les uns que les autres, nous faisant passer par des champs de cultures, des routes de terre qui nous faisaient penser être en plein Paris-Dakar, des villages tout autant authentiques que ceux dans les alentours de Soppong, et encore et toujours des rizières dont il est impossible de se lasser!

 Journée préférée

Le pause café du jour n'est venue que confirmer notre coup de cœur pour cette partie du road trip. Le temps de déguster notre tasse les pieds presque dans le vide, nous nous croyions en plein Vietnam avec ses pains de sucre à perte de vue en toile de fond. Notre chemin a alors croisé celui d'un groupe de retraités thaïlandais, qui ont insisté pour nous prendre en photo pour notre belle "honey moon!". On a eu beau leur expliqué que ce n'était pas le cas, l'information ne passait pas, et puis ils avaient l'air si heureux pour nous que nous n'avons pas vraiment insisté!

Vive les mariés!

Les derniers kilomètres jusque Mae Hong Son se sont passés comme sur des rou(lett)es, et c'est avec l'estomac dans les talons que nous avons dégusté, histoire de changer, un bon pad thaï dans un petit restaurant du coin à notre arrivée, après quatre bonnes heures de route.

Bienvenue à Mae Hong Son! 

Surprise à l'arrivée au logement, puisque nous avons été upgradé de chambre! Nos deux petits lits simples ont ainsi été remplacés par un grand pour deux personnes, avec une belle salle de bain au confort certes basique mais peu nous importait, nous étions trop contents et nous sentions comme des stars. Nous étions ainsi bien posés pour les deux nuits qui arrivaient. Il en faut peu pour être heureux, c'est bien ça?

Dodo sous les cocotiers 

Mae Hong Son, c'est une province qui a pour capitale la petite et très charmante ville de Mae Hong Son. Pour l'anecdote, c'est la province la moins densément peuplée de la Thaïlande et en effet, la foule suffocante de Bangkok nous paraissait bien loin.

On y retrouve beaucoup de temples, et notamment le Wat Phra That Doi Kongmu, un ancien temple bouddhiste situé sur une colline et offrant une vue sur les montagnes et la ville, et depuis lequel nous avons été admirer le coucher de soleil. Comme les jours précédents, les couleurs étaient superbes avec une vue quelque peu mystique sur l'horizon qui se tapissait lentement d'une brume, nous donnant l'impression d'être face à une peinture. On a tellement aimé qu'il faudra attendre la fin de l'article, qui se clôture par un cliché de ce moment hors du temps!

 Le joli temple Wat Phra That Doi Kongmu
Et son coucher de soleil

Devenu une véritable habitude, cette belle journée s'est terminée par un souper sur le night market. Cette fois-ci, nous avons testé une autre spécialité: l'omelette sur riz. Le principe est simple et l'intitulé parle de lui-même: une portion de riz blanc tapissée par une omelette, généralement nature mais pouvant être parfois agrémentée par quelques extras, comme c'était le cas cette fois-ci. A nouveau: testé, validé, et regoûté un nombre incalculable de fois par la suite!

L'ambiance qui y régnait était vraiment agréable, le marché s'étendant tout autour du lac qui reflétait parfaitement les belles illuminations de nuit du temple Wat Chong Kham. Pas de chichis, les locaux mangent assis par terre sur des tables (très) basses. Pour notre part, nous avons dégusté notre omelette sur riz sur un petit kiosque situé en plein sur le lac.

Souper et cadre idéal! 

Après une bonne nuit reposante, nous sommes partis à l'aventure direction... Un village chinois situé à quelques centaines de mètres du Myanmar! Ban Rak Thai de son nom est un curieux petit village entouré de collines et de plantations de thé situé à environ 1.800m d'altitude, et qui nous a semblé assez touristique, mais étrangement vidé de monde. En d'autres mots, il y faisait plutôt mort! On a cependant beaucoup aimé les décorations rouge vif et ses nombreuses lanternes. Il y a également un grand lac autour duquel s'organise le village qui embellit le lieu.

C'est d'ailleurs en observant ce lac, pendant que Max s'accordait une pause pipi, qu'Anne a vu au loin un long morceau de bois qui semblait onduler et avancer vers elle... Jusqu'à ce qu'il soit assez proche pour qu'elle se rende compte que ce "bout de bois" s'avérait être un beau et bien gros serpent, qui, après avoir traversé tout le lac, est venu se poser au soleil juste en dessous des pieds d'Anne. Incroyable! Sur la photo, il joue un peu à "où est Charlie" car, grâce à sa couleur, il se fond parfaitement dans le décor, mais pourtant on peut bien l'apercevoir.

Visite de Ban Rak Thai 

Mais ce qui nous intéressait surtout, c'était la proximité du village avec la frontière birmane. Nous nous sommes alors aventurés sur des petits chemins de terre afin de nous en rapprocher au maximum. Sauf que, au vu de sa situation politique à ce moment-là qui était très instable, toutes les frontières du pays étaient strictement fermées. Au bout de quelques centaines de mètres, les fils barbelés sur les côtés nous annonçaient la couleur, et il n'a pas fallu beaucoup plus de temps avant de nous retrouver face à une barrière (en bambou!) et des gardes armés qui avaient vite lus l'étiquette "gros touristes curieux mais pas bien dangereux" sur nos fronts et nous ont laissé passer un bout de pied sur l'autre côté du territoire, juste histoire de dire que nous y sommes allés! A nouveau, il en faut vraiment peu pour être heureux!

Un orteil au Myanmar! 

Il faut dire que le trajet pour nous rendre jusque-là était très impressionnant de par ses nombreuses épingles à cheveux et virages à franchir, tous situés sur des côtes à la pente bien raide. Mais notre scooter nous a une nouvelle fois prouvé qu'il n'avait rien à envier aux Harley-Davidson!

Après cette expédition nous avons pris la route afin de rejoindre une cascade située dans le parc national de Tham Pla–Namtok Pha Suea. Et là, nous nous sommes fait avoir comme des pigeons! Pour la faire courte, en Thaïlande, il faut bien souvent payer pour voir des lieux naturels. Parfois, ça vaut la peine, parfois clairement pas! En l'occurrence, cette cascade a été un vrai flop. A la place de la piscine de roche qui nous attendait au pied des chutes, nous sommes tombés sur un panneau y interdisant l'accès.

 La fameuse cascade

Dans le prix du ticket était compris l'entrée à une "grotte de poisson" située à quelques kilomètres. A nouveau, à part avoir pu observer quelques gros poissons, la grotte était en réalité un trou dans un rocher pas plus grand qu'un mètre depuis lequel on voyait des poissons nager les uns sur les autres en attendant la nourriture que nous, touristes, pouvions acheter à l'entrée... Mouais, on ne veut pas faire les difficile, mais à notre goût nous venions de nous faire taxer quelques sous pour pas grand chose!

 "Fish cave"

Sur le trajet du retour, nous sommes passés par un temple chinois, appelé Guan Yin Shrine. Malgré sa décoration un peu surchargée, nous avons beaucoup aimé ses nombreuses couleurs qui rendait l'endroit plutôt agréable!

Le temple Guan Yin Shrine 

Pas de night market ce soir-là mais bien un petit restaurant birman histoire de rester dans le thème de la journée! Le cadre était une nouvelle fois très reposant avec une terrasse faite en bambou et des tables basses. Auraient-ils retirés les chaises car leur cuisine était simplement à tomber par terre?! Très certainement! Le chiot de l'établissement nous a évidemment tout autant (facilement) séduit, à tel point que nous y sommes retournées le lendemain pour le petit-déjeuner!

Cuisine birmane validée! 
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Etape 4: De Mae Hong Son à Mae Chaem - 197km

Le soleil nous accompagnait toujours pour cette nouvelle journée sur les routes du nord, direction cette fois-ci Mae Chaem et notre hébergement pour la nuit, situé au beau milieu de nulle part, ce qui en faisait tout son charme! En bord de route, nous avons fait la rencontre d'une maman buffle et son petit, qui semblait n'avoir que quelques semaines au compteur. La route était à nouveau sinueuse, nous faisant passer par des cols de montagnes vertigineux mais promettant une belle récompense une fois en haut: le panorama sur les montagnes qui semblaient alors infinies!

 Avant-dernier jour sur les routes!

Cette avant-dernière journée était la plus longue en kilomètres, et nous l'avions en plus rallongée afin de passer par des champs de tournesols qui, de ce que nous avions entendu, valaient le détour. Petit détail, on avait par contre pas pensé vérifier les périodes de floraison et les beaux champs colorés avaient laissés place à de vieux buissons séchés...

 Tournesols... Cramés

La pause café, bien nécessaire pour cette longue journée, s'est à nouveau accompagnée d'une belle vue, cette fois-ci sur un champs de lavande magnifique. On y vendait également beaucoup de fraises, puisqu'elles sont cultivées dans cette région comme expliqué plus-haut et, encore une fois... Un minuscule chiot qu'on aurait bien glissé dans notre poche!

 Champs de lavande

Quand on disait que l'omelette sur riz de Mae Hong Son avait été validée, ce n'était pas pour rire. Encore une pour ce midi, dans une guesthouse qui se situait en plein dans les bananiers et la nature luxuriante. La dent sucrée de Max aura même eu droit à sa petite boule de glace à la fraise, vendue par une dame qui a son kiosque ambulant accroché directement à sa moto, comme on peut en croiser souvent en Asie du Sud-Est, pratique!

 Pause omelette & glace 

Le dernier logement du road trip était comme la cerise sur le gâteau qui était pourtant déjà bien chargé de bonnes choses. Nous dormions dans une sorte de cabane, avec une belle vue sur la route qui nous attendait sagement et depuis laquelle nous avons pu admirer le lever du soleil le lendemain matin. Et ce, tenu par deux chats réceptionnistes et un chien adorable. Bref, une vraie pépite dans un coin de paradis, pour une dizaine d'euros à peine! Vive la Thaïlande!

Finir en beauté! 
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Etape 5: Retour à Chiang Mai! - 126km

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, il était déjà temps, après cette semaine haute en sensations, de prendre la route du retour et de rentrer à Chiang Mai. Buffles errants et champs de fleurs nous ont alors accompagnés afin de rendre cette dernière journée toujours aussi belle et dépaysante.

 Attention, buffles en liberté!

Au bout des 126km nous attendait un train de nuit qui allait nous ramener à la capitale. Passer d'une petite hutte en bambou à un wagon de train tout confort en quelques heures est assez perturbant, mais nous étions vraiment reconnaissant de cette expérience incroyable que nous venions tout juste de vivre. Ouf! Nous sommes toujours en vie malgré la conduite de la mopette sur cet itinéraire aux milliers de virages. Nous avons vu un autre aspect de la Thaïlande, bien différent de la folie de sa capitale ou de ses îles paradisiaques. Ce pays est décidément rempli de belles surprises.

Bangkok, on arrive 

Une fois les 13 heures de train passées et arrivés à Bangkok presque frais, nous avions toute la journée à tuer avant de grimper dans un second train de nuit. On s'est alors laissé tenter par l'option cinéma et sommes allés voir Avatar 2... En 4D! Sièges qui bougent, fausse pluie, odeur de barbecue lorsqu'on voit du feu dans le film,... Bref la totale! Ca nous aura bien fait rire et, qui plus est, c'était bien efficace pour faire passer l'attente!

Tuer le temps  

Notre sommes ensuite retournés au parc Lumpini, histoire d'apprécier le coucher de soleil à sa juste valeur, entre varans et chats errants. Nous y avons alors retrouvé notre petit Lumpini, le chaton qui nous avait bien donné du fil à retordre quelques jours auparavant... Cette fois-ci, notre raison parlait plus fort que notre cœur et nous savions que nous venions juste lui faire un coucou, sans penser à le mettre dans notre sac à dos. Nous étions si heureux de le revoir! Il avait même son cousin/frère avec qui il jouait, tout aussi beau et au regard encore plus perçant. Ah ces bêtes! Si seulement on pouvait toutes les prendre avec... Petit clin d'œil pour notre chère et tendre Belgique, puisque nous sommes tombés totalement par hasard devant le pont de l'amitié belgo-thaïlandais, situé non loin du parc.

Encore et toujours, le parc Lumpini 

Comme promis, voici une photo prise lors du sunset à Mae Hong Son, une de nos photos préférées. Le prochain train de nuit va nous mener vers d'autres aventures, puisque nous quitterons la Thaïlande pour le tant attendu... Laos! Que l'aventure continue!

Coucher de soleil sur Mae Hong Son
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Lundi 20 février. Comme si notre aventure au Laos n'avait été qu'un rêve, nous nous sommes réveillés aux alentours de 5h30 dans le train de nuit qui nous menait à Bangkok, après environ 11 heures de trajet tout confort dans nos couchettes presque de luxe. Les lits étaient tellement grands qu'on pouvait facilement s'y mettre à deux, le temps d'un petit film Netflix en attendant de tomber dans les bras de Morphée, tout en étant bercés par les ballottements paisibles du train.

Netflix & chill version train de nuit 

Histoire de récupérer de nos aventures et de la fatigue qui semblait s'être accumulée depuis plusieurs semaines, et surtout dans le but d'être en pleine forme pour la suite qui nous attendait en Thaïlande, nous avions décidé de nous faire plaisir pour les trois nuits de battement que nous avions à Bangkok.

Terminé les cabanons en bambou, bonjour la belle grande chambre cosy et, surtout, la salle de bain privée! Retrouver ce confort était un vrai plaisir, sans compter sur le gros plus de cet hôtel: la piscine sur le toit, en plein milieu des gratte-ciels typiques de cette capitale aux dimensions XXL, qu'on adore!

Farniente à Bangkok 

Si le petit-déjeuner était compris dans le prix, nous devions sortir de ce confort pour trouver de quoi casser la croûte pour les autres repas de la journée. C'est ainsi que nous sommes retournés quatre fois d'affilée au même restaurant pour les dîners, où nous avons mangé une belle quantité de pad thaïs!

Le soir, nous en avons profité pour découvrir un petit night market local où nous avons testé pour la première fois les brochettes de pommes de terres en tranche et bien épicées, ainsi que des petits gâteaux aux chocolats qui étaient délicieux!

Night market testé et approuvé! 

Un soir, nous sommes partis à la découverte de la cuisine népalaise, dans un petit restaurant situé à quelques pas de notre hôtel. Entre currys et pains népalais, ce fut, malgré les portions de rapiat (on exagère!), un régal! Sur le chemin du retour, nous avons croisé cette fois-ci non pas un camion mais un pick-up qui défiait les lois de la gravité...

Restaurant népalais & trafic toujours aussi dense de Bangkok  

Ça faisait un petit temps, mais le revoilà enfin, le tant attendu épisode de Maxime chez les coiffeurs autour du monde! Et il faut le dire, celui-ci aura été, et de loin, le plus amusant des moments chez le capilliculteur. La demande était simple: il voulait se raser complètement la boule.

La coiffeuse s'y est alors donnée à cœur joie, en lui créant des coupes de cheveux des plus originales, le tout nous valant des beaux fous rires! Le pire dans tout ça, c'est que l'initiative venait d'elle, qui a vu cette requête comme un terrain de jeu à exploiter au maximum: coupe au bol, coupe mulet, crête de coq,... Tout y est passé, pour finalement, ne plus rien avoir sur le caillou!

Elue meilleure coiffeuse du voyage 

Après ces quelques journées de farniente, une toute autre aventure nous attendait, et pas des moindres! Pour la première fois du voyage, nous allions faire un Workaway, expérience qui nous tenait à cœur et qui faisait partie des choses que nous avions vraiment envie de tenter en voyage. Si la première tentative avait été plus que décevante (mais si, souvenez-vous, le fermier au Kirghizistan qui avait annulé la veille de notre arrivée...), nous appréhendions ce deuxième essai.

Workaway, c'est une plateforme où des voyageurs et des hôtes sont mis en relation, avec un principe simple: les voyageurs donnent un coup de main et travaillent quelques heures par jour, en échange du logement et de la nourriture.

Des projets Workaway, il y en a de toutes les formes et de toutes les couleurs! Entre donner des cours de langue dans des écoles, aider des associations en tous genres, vivre dans des familles qui ont besoin d'aide pour le jardinage ou encore travailler dans un refuge pour chiens secourus de la rue, il y en a pour tous les goûts. Vous l'aurez deviné, de part notre amour pour les bêbêtes et pour rendre la monnaie à toutes celles croisées sur notre route depuis notre départ, nous avons foncé sur l'option "refuge" pour chiens!

Nous avions ainsi rendez-vous à 15h chez Natsuko, où nous allions déposer nos bagages pour les 25 prochains jours à Lat Phrao, un des 50 khets (équivalent de district) de Bangkok. Quel changement cela allait être! Pour nous qui avions l'habitude de bouger sans cesse, l'idée de défaire nos sacs à dos et nous installer quelque part pour plus d'une semaine nous réjouissait et nous angoissait un peu en même temps.

Tout le stress est vite retombé une fois la barrière de la maison passée et surtout, une fois entourés de l'énergie de ces chiens qui semblaient bien heureux d'avoir deux nouvelles têtes à découvrir. Quel accueil!

Bien accueillis! 

Natsuko est une dame d'origine japonaise d'une quarantaine d'année, qui déborde d'énergie et qui dévoue tout son temps et sa vie aux chiens dans le besoin. Rapidement, elle nous corrige lorsqu'on parle de "refuge". Pour elle, les refuges sont des endroits plutôt horribles, où les chiens sont entassés dans des cages dans des conditions déplorables et parfois maltraités. Elle considère plus que son activité est un sanctuaire pour chiens, et c'est vrai que l'endroit correspond plus à cela qu'à l'idée d'un refuge que l'on s'était imaginée avant d'arriver.

Ici, pas de cages, pas de barreaux. Les quatorze chiens vivent avec nous dans la maison mais, attention! Grâce à son organisation irréprochable, tout est toujours très propre et chaque chien a son espace attribué. Climatisation, musique relaxante en fond, diffuseur d'huiles essentielles, et même télévision pour les plus chanceux, on se croirait presqu'à un resort pour chiens!

Pour renflouer les caisses, en plus de faire du pet-sitting pour des particuliers, elle met en location de temps en temps une chambre et devient alors une guesthouse où séjournent en général des personnes qui souhaitent adopter un chien et le renvoyer en Europe ou ailleurs, et y restent le temps de régler la paperasse. Et quelle chance! Nous avons eu droit de dormir dans cette chambre spacieuse avec un grand lit bien confortable, des armoires (dans lesquelles ça nous a fait bien bizarre d'installer nos affaires pour un +- long terme!) et une belle grande terrasse ensoleillée (idéale pour étendre notre linge!) rien que pour nous. Enfin... Nous devions partager une partie de notre espace avec deux colocataires à quatre pattes: la petite Rikki et son acolyte, Som. On formait une belle équipe tous les quatre!

La fine équipe 

Voilà Rikki, notre colocataire minuscule mais débordante d'amour et d'affection. Si de base, avouons-le, son mini gabarit nous faisait un peu rire, au final elle aura été d'une compagnie si agréable tout le long de notre Workaway que nous nous y sommes bien vite attachés, et pas qu'un peu!

La gentille Rikky(-ki)

Et voilà Som, un croisé dobermann. Mais il ne faut pas se fier à ses traces de race qui pourraient faire peur, oh ça non! Ce grand chien souffre d'une timidité presque maladive et peut se mettre à trembler dès qu'il se retrouve face à des situations inconnues. Il était tellement attachant, et comique à la fois! A cause de sa timidité, il avait du mal à regarder dans les yeux et préférait regarder en coin l'air de rien. Ce gros toutou souffre de diabète et avait besoin de son injection deux fois par jour.

Le timide Som 

Pendant les deux premières semaines, nous étions trois volontaires présents. Nous avons ainsi fait la rencontre d'Abby, une Anglaise avec qui le courant est rapidement très bien passé. On était heureux de rencontrer quelqu'un de notre âge et on a passé beaucoup de bons moments ensemble, surtout en soirées, quand la pression des tâches de la journée était redescendue.

Ça c'est clair, et c'est sans doute le seul point vraiment négatif de ce séjour, il y avait une grosse pression sur nos épaules pendant la journée, et tout semblait être chronométré, laissant peu de place aux erreurs de débutants. Du coup, avoir Abby à nos côtés qui séjournait pour la seconde fois chez Natsuko nous aidait à remettre les choses à leur place et comprendre que c'était juste la façon de faire de Natsuko, mais qu'au fond il n'y avait rien de personnel dans tout ça, heureusement!

Notre "collègue" et amie Abby 

Dans une autre vie, Natsuko serait une célèbre cheffe étoilée, aucun doute là dessus! Chaque midi et soir, elle s'attelait en cuisine et nous préparait des repas tous autant délicieux et variés les uns que les autres. Nous avons ainsi découvert la cuisine japonaise et, à chaque fois, c'est comme si nous étions au restaurant. Abby étant vegan, nous avons mangé selon ce régime pendant 15 jours et mon dieu que c'était bon! Même si parfois Natsuko nous ajoutait un petit œuf ou du fromage juste pour nous.

En plus de tout ça, elle venait agrémenter la journée en nous préparant des smoothies à la mangue fraîchement coupée, des banana bread et autres collations sucrées qui tombaient toujours à pic! Un soir, Natsuko nous a appris à faire des gyozas, des sortes de dumplings fourrés aux légumes et grillés à la poêle, un régal!

Au restaurant Natsuko tous les soirs!

Quand il y a quatorze chiens à promener, nourrir et autant de coins de la maison à nettoyer, une organisation rigoureuse est indispensable. Du coup, chaque journée suivait le même rythme et, si les premiers jours furent plutôt compliqués étant donné le nombre d'informations à assimiler, nous nous sommes habitués au fur et à mesure.

A 8h tapante et ce jusque 8h30, c'était le moment où les chiens devaient être nourris. Entre ceux qui avaient besoin de croquettes spéciales pour leur digestion, leur système urinaire ou encore leurs problèmes de peaux sensibles, et ceux qui aimaient le poulet en gros morceaux pendant que d'autres faisaient les difficiles et devaient être nourris à la main, ce travail pouvait être fastidieux!

A table!

Ensuite, tout le reste de la matinée était dédié aux promenades des chiens et à divers soins propres à chaque chien. Cette belle bande comprenait trois chiens handicapés, Mikey, Gizmo & Wilma, tous trois secourus par Natsuko après avoir été victimes d'un accident de voiture. Ils avaient alors droit à une petite chaise roulante construite exprès pour eux, quel bonheur de les voir marcher presque normalement avec leurs yeux heureux!

Les braves Mikey, Gizmo & Wilma 

Deux d'entres eux avaient perdu la faculté de se soulager eux-mêmes, et ça c'était pour nous la pire tâche à devoir effectuer... Nous devions alors faire une sorte de massage afin que tout sorte de là, beurk! A chaque fois, qu'on se le dise, c'était une vraie punition...

Gizmo, le petit brun avec une tête de renard, avait quant à lui des problèmes d'eczéma et nous devions lui bander certaines parties de ses pattes afin qu'il se gratte moins. Il avait ainsi de vraies petites bottes!

Soins particuliers 

Le reste de la matinée était découpé en petits groupes de balade, formés en fonction de l'affinité des chiens entre eux. Au fil des jours, les températures extérieures ne faisaient qu'augmenter et, à la fin, ça devenait un vrai supplice d'aller se promener sous le gros cagnard thaïlandais qui nous faisait fondre comme une glace au soleil!

 Matinée promenades

Ensuite, nous avions une longue pause entre midi et 16h, pause pendant laquelle nous en profitions en général pour nous reposer et lire après ce marathon de promenades à la minute près de la matinée! Entre 16h et 17h, c'était reparti pour un tour! D'abord le second round de croquettes de la journée, et ensuite sortir les chiens dans le jardin, encore une fois par petits groupes. Ce moment de la journée était en général plus relax et nous laissait plus de temps pour profiter et jouer avec les chiens tranquillement.

Après-midi de qualité 

Trois fois par jours, nous devions nettoyer et entretenir la partie jardin et terrasse. Quand on vous disait en début d'article qu'elle ne lésinait pas sur la propreté, nous pesions nos mots! Il y avait dans le jardin un bel arbre qui perdait ses magnifiques fleurs typiques de la Thaïlande. Un crève-cœur de les mettre à la poubelle!

Entretien du jardin & vaisselle des gamelles  

Nous avions droit à un jour de congé tous les quatre jours, ce qui nous convenait plutôt bien. Nous en profitions alors pour visiter les alentours de Lat Phrao, avancer dans la rédaction du blog, téléphoner à nos proches, régler des tâches administratives concernant le voyage,... Bref, nous avions de quoi bien nous occuper pendant ce jour de "repos".

Lat Phrao n'était pas désservi par les transports en commun, nous avons alors été obligés de tester un nouveau moyen de transport: le taxi-scooter! Grace à une application, nous pouvions "commander" des chauffeurs qui venaient nous chercher et nous emmenaient notamment dans le centre de Bangkok ou encore dans les nights markets le soir. Ils allaient la plupart du temps à une certaine vitesse et slalomaient entre les nombreuses autres motos, voitures et bus. A nouveau, sensations garanties! Nous n'avions pas le choix que de nous séparer le temps du trajet et, à chaque fois, nous étions bien heureux de nous retrouver entier après ces trajets de la mort!

 Jours de congés

Durant notre séjour chez Natsuko, un quinzième chien, Tata, est venu nous rejoindre pendant une semaine. Un chihuahua à la langue bien pendante qui a alors rejoint notre collocation avec Som et Rikki. Deux seniors fraichement arrivés suite au décès de leur maitre ont quant à eux été obligés de passer par la case coupe-coupe castagnettes chez le vétérinaire! Ces deux-là, Choco & Gah, étaient deux frères plutôt massifs et impressionnants qui étaient difficiles à apprivoiser, mais quel plaisir de voir leur confiance grandir au fil des jours.

L'invité Tata, et les seniors Choco & Gah après avoir perdu une grosse partie de leur virilité 

Au bout de ces trois semaines et demi passées à aider ces petites bêtes toutes aussi adorables et attachantes les unes que les autres, nous nous doutions que les aurevoirs allaient être difficiles. Nous avons alors profité de la dernière matinée de promenade pour faire quelques photos souvenirs et serrer une dernière fois ces braves toutous dans les bras.

Nous ne retiendrons que le positif de ce séjour si enrichissant que nous avons passé aux côtés de Natsuko, cette femme dévouée pour ces animaux qui, dans leur malchance, ont croisé le chemin de la bonne personne, là pour reconnaître leurs valeurs, qu'ils soient seniors, handicapés, anxieux, ou simplement abandonnés et livrés à une vie de chiens de rue car ils sont nés au mauvais endroit.

Aurevoirs difficiles 

Impossible de les prendre tous avec nous, mais nous nous consolons en nous disant que nous aurons apporté notre minuscule pierre à l'édifice en aidant ces chiens qui nous auront tellement donné en retour. Mais pas seulement depuis ce séjour, oh ça non, depuis notre départ en juillet notre route n'a fait que croiser celles de chats et chiens livrés à eux-mêmes qui nous auront à chaque fois donné énormément d'amour, de la compagnie le temps d'un instant et bien souvent de la peine en les laissant à chaque fois derrière nous. C'est notre façon à nous de leur rendre la pareille, nous qui nous trouvions toujours si impuissants face à ces bêbêtes qui ne demandent qu'à être câlinées et aimées.

C'est donc la gorge bien serrée, les yeux détrempés et le cœur gonflé à bloc d'amour que nous avons fait nos au revoir à Natsuko, et repris la route pour notre ultime étape en Asie avant le grand saut en Océanie, prévu dans une dizaine de jours seulement...

MERCI NATSUKO!

Si vous désirez venir en aide à l'association Green Tails, voici sa page Facebook où vous retrouverez les informations nécessaires pour venir en aide aux chiens.

https://www.facebook.com/greentailsbkk/

 Merci Green Tails - Natsuko!
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Samedi 18 mars. Nous avions décidé de terminer notre séjour en Thaïlande par la découverte d'une petite ville côtière: Hua Hin. Quatre heures trente de train nous attendaient alors, nous permettant de nous remettre de la matinée, qui fut forte en émotion au moment des aurevoirs avec Natsuko et ses attachants toutous.

Pour une fois dans ce pays, le train n'était pas vraiment confortable. Malgré la chaleur intense qui semblait augmenter sans limite depuis plusieurs jours, il n'y avait pas de climatisation dans le wagon. Ce dernier était rempli de monde, et les gros volets métalliques aux fenêtres ne venaient qu'accentuer encore plus notre sentiment d'étouffement et d'inconfort. Point positif du trajet: nous avons eu droit à un beau coucher de soleil sur les horizons qui défilaient, lentement mais sûrement, sous nos yeux.

Une fois arrivés à la gare d'Hua Hin aux alentours de 20h, nous nous sommes sentis comme quelques mois en arrière en Asie Centrale, avec des vendeurs ambulants qui vendaient à même le quai aux passagers qui passaient commande directement depuis la fenêtre du train.

De retour dans les trains thaïlandais! 

Pourquoi Hua Hin? Et bien, lors de notre périple en train jusqu'aux îles de Koh Samui et Koh Tao fin décembre, qui passait entre autre par la gare d'Hua Hin, nous avions été surpris et intrigués par le nombre de touristes qui descendaient à cet arrêt pourtant totalement inconnu de notre part. Par la suite et complètement par hasard, nous avions lu sur Facebook une recommandation quant à cette station balnéaire qui semblait avoir tout pour plaire: de l'accès facile en train, à ses plages de sable fin et aux nights markets (qui sont devenus un véritable critère de choix de destination!).

C'était plié, nous allions terminer notre périple par cet endroit qui semblait moins touristique, et ce pour une bonne dizaine de jours histoire d'avoir le temps de nous poser et profiter une dernière fois de la belle vie en Thaïlande.

 Hua Hin en quelques photos

Dès notre arrivée, à peine le sac à dos posé dans notre jolie chambre d'hôtel, que nous avons foncé au night market le plus proche, où nous serons finalement retournés plusieurs fois lors de notre séjour, toujours au même stand de pad thaïs cuisinés par une mamy. Mais il y avait également un "bar" à chiques (les dents de Max ont pris cher), des rouleaux de printemps dont le goût défiait tous les autres goûtés jusque-là, des fruits de toutes les couleurs et tailles (vive les minuscules bananes!) et, bien sûr, des coconut pancakes, toujours aussi délicieux!

 Le night market du coin

C'est bien beau tout ça, mais le lendemain matin nous nous sommes rendu compte que nous n'avions malheureusement pas laissé l'écrasante chaleur 200 kilomètres derrière nous à Bangkok, et qu'elle était même encore plus oppressante ici. Cela nous semblait pire que lorsque nous avions marché une partie de la voie lycienne sous le gros cagnard turc et ses 40°C en juillet dernier, c'est pour vous dire!

Par conséquent, pendant toute la durée du séjour l'air était si lourd et les températures extrêmes que nous avons passé la grande majorité de notre temps dans notre chambre d'hôtel... à coudre! Oui oui, nous avons mis à profit ce temps pour coudre des petits drapeaux représentants les pays par lesquels nous sommes passés pendant notre voyage sur notre sac à dos, et quel travail pour deux qui n'ont presque jamais cousu quoi que ce soit auparavant!

Mais cette tâche tombait à pic, et nous en avons également profité pour avancer dans l'écriture du blog, sonner à nos familles, et surtout préparer la suite du voyage qui s'annonçait totalement différente et qui exigeait quelques tâches administratives.

Etant donné que les environs étaient plutôt chers, surtout les petits-déjeuners, nous avions pris l'habitude d'aller chercher au 7/11 (supermarché en Thaïlande) du coin des yaourts et céréales. Pour les autres repas, des pots de nouilles instantanées nous ont dépannés plus d'une fois.

Le pire dans tout ça, c'est qu'on ne culpabilisait même pas de rester à l'intérieur! Oh ça non, pour une fois, nous étions bien heureux de ne rien faire de particulier, de ne rien visiter et de juste profiter du temps qui semblait s'écouler bien plus lentement. Certains soirs, nous sortions de notre trou pour aller prendre à emporter au night market et manger le tout dans le lit, devant Netflix, honteux! Mais qu'est-ce qu'on avait bon...

 Couture & haute gastronomie

De temps à autre, nous sortions tout de même prendre l'air, notamment pour admirer le coucher de soleil sur la jetée qui, comme à son habitude, peignait le ciel de ses milles couleurs chaudes. C'était magnifique! Nous pouvions apercevoir dans les montagnes au loin des brûlis en cours et les nuages de fumée qui en résultaient, qui donnaient un côté mystique à l'horizon.

 Coucher de soleil sur la jetée

Qui dit couture dit dé à coudre, et nous nous sommes perdus dans les ruelles d'Hua Hin, en plein cœur de la vie locale, à la quête de ce minuscule outils de travail qui devenait nécessaire au vu de l'état de nos doigts. A nouveau, les marchés, qui ressemblaient beaucoup à des bazaars, avaient un air d'Asie Centrale qui n'avait rien pour nous déplaire. Pour la petite histoire, nous avons terminé par trouver notre bonheur (enfin plus ou moins, puisque les dés à coudre laissaient tout de même passer les aiguilles...)

 "Bazaar" en Thaïlande

Tels de vrais hermites qui sortent de leur caverne presqu'uniquement pour se nourrir, nos pauses chambre d'hôtels étaient la plus grande majorité du temps liées à la nourriture. Entre boulangerie française qui proposait des pains aux chocolat certes excellents mais hors de prix, au petit restaurant local à la soupe de nouille à 1€ à peine, nous avions un bel éventail de choix de restaurants.

Nos préférés restaient toujours ceux qui ne "payaient pas de mine" et où allaient les locaux, une garantie de découvrir des plats inconnus, aux milles et unes textures et saveurs, et à la générosité digne d'une cuisine de grand-mère.

Nous avons dérogé à la règle le soir de nos huit mois de voyage et avions envie de fêter en prime la fin d'un nouveau mois sans alcool en nous accordant une pizza dans un restaurant de touristes italien, et quelle déception! Les pizzas n'étaient franchement pas bonnes, et nous regrettions presque nous soupes de nouilles du midi, 40x moins chers mais 1000x meilleures!

 On sort de notre trou

Les derniers jours, nous avons finalement loué un scooter pour deux journées afin d'explorer les alentours. Nous devions aller acheter une carte SIM dans un centre commercial, et nous sommes retrouvés bien bête, une fois notre shopping terminé, au moment de retrouver notre moto au beau milieu des milliers d'autres semblables! Heureusement, nous nous rappelions sa couleur et plus ou moins le numéro de plaque, sans ça, nous serions sûrement toujours en train de la chercher à l'heure actuelle!

Trouver Charlie version mopette 

Nous sommes partis à la découverte du village d'artistes d'Hua Hin, connu sous le nom de Baan Sillapin, qui est un grand centre d'art comprenant des sculptures, des antiquités, des galeries d'art mais surtout des studios d'artistes magnifiques! C'était à la fois impressionnant et très apaisant de les regarder exercer leur art tout en finesse, comme s'ils étaient dans leur monde sans personne autour d'eux.

 Baan Sillapin

Nous avons également visité deux temples. Le premier, le Wat Huay Mongkol, était en fait un complexe de temples aux allures de petit parc, surtout connu pour son immense statue historique représentant le moine bouddhiste Luang Phor Thuad, haute de 11,5 mètres et large de pas moins de 9,9m! Certains disent que ce serait la plus grande statue représentant un moine du monde, mais d'autres concurrents très sérieux nous laissent un doute quant à ce record... Dans tous les cas, cette statue était très impressionnante et nous avons beaucoup aimé ses alentours paisibles et propice au calme et à la sérénité.

Le Wat Huay Mongkol

Le second temple visité était le Wat Khao Takiab, également appelé Chopstick Hill ou encore... La montagne des singes! C'est donc sans surprise mais avec une petite appréhension que nous sommes arrivés au beau milieu de "gangs" de singes, plutôt agressifs et qui ne semblaient pas enchantés à l'idée que des touristes viennent empiéter sur leur territoire. Nous avions lu quelques avis sur Google auparavant, les touristes précédents ayant laissé une mauvaise note à cause des singes qui leur avait soit déchiré leur siège de moto, soit dérobé des objets personnels. Bien sûr cela nous avait fait sourire, jusqu'à ce qu'on expérimente par nous même cette situation plutôt cocasse!

A peine le scooter garé qu'un gros singe nous fonça dessus. Heureusement nous avions eu le temps de nous éloigner, mais il a tout de même fouillé notre scooter comme bon lui semblait. Le pauvre allait repartir bredouille étant donné que nous n'avions rien laissé trainer en prévention, mais nous avions tout de même peur qu'il abîme le scooter fraîchement loué. Max a alors tenté une approche avec des petits "psssht psssht!", auxquels le singe lui a répondu en lui montrant ses belles canines pointues et en soufflant sur Max, tout en s'avançant d'un bond vers lui! Quel caractère!

Certains singes profitaient calmement du soleil, mais d'autres se battaient et quelques-uns avaient même des blessures ouvertes. Il y avait aussi comme d'habitude plusieurs chiens de rue, qui eux ne semblaient guère prêter attention à notre venue, trop accablés par la chaleur sans doute.

La planète des singes 

Finalement, le singe malicieux a compris qu'il n'aurait rien de nous, et nous avons pu démarrer l'ascension des marches jusqu'au dessus de la colline où se trouvait le temple. De là-haut s'est alors dévoilé une vue imprenable sur la mer et la ville, une belle récompense!

La vue depuis le temple 

Sur le chemin nous sommes passés par un petit port de pêche très typique, avec de nombreux kiosques qui vendaient toutes sortes de poissons et fruits de mer, certains étant très spéciaux. Les bateaux de pêches traditionnels remplis de couleurs embellissaient encore plus l'endroit!

Village de pêcheurs 

Ces vues sur l'eau turquoise et l'étendue de plage de sable blanc depuis le temple nous ont donné envie d'aller y faire un tour, puisque, l'air de rien, nous n'avions toujours pas mis un orteil dans la mer! Une fois arrivés sur place, nous avons alors eu une piqûre de rappel de la raison pour laquelle nous n'avions pas encore fait la crêpe sur la plage: le soleil et les températures extrêmes rendaient le moment tout simplement insupportable. Le sable était tellement brûlant qu'il était presqu'impossible d'y marcher pieds nu. Mais ça ne faisait rien, la vue était tout de même incroyable!

 Les plages paradisiaques d'Hua Hin

Grâce au scooter, nous avons pu nous rendre au Cicada Market et au Tamarind Market, des night markets aux dimensions XXL, tous deux situés un peu plus loin du centre. Clairement, ces lieux étaient plus tournés vers le tourisme et nous n'étions pas dans un petit marché local, mais ce qu'il faisait bon s'y promener! Entre des grandes terrasses, de la nourriture dans tous les sens et beaucoup d'artistes qui peignaient en live des peintures magnifiques, l'ambiance qui y régnait était exquise.

Nous y sommes retournés à deux reprises, la seconde fois en songthaew, où l'on a passé l'entièreté des trajets dehors, bien secoués mais avec de l'air frais qui venait nous rafraîchir après ces journées de fortes chaleurs. Par ailleurs, nous avions décidé de raccourcir la durée de location de la moto à cause des températures qui rendaient même la conduite éreintante. L'air était chaud malgré la conduite, et au dessus du tarmac se trouvait une sorte de petite brume épaisse comme lorsque l'on regarde au dessus d'un feu. C'était plutôt surprenant et quelque peu inquiétant!

 Tamarind & Cicada Market

Vous l'aurez compris, ce séjour était assez particulier à cause de la météo, mais cela nous a obligé à nous reposer et à avancer dans des tâches que nous repoussions un peu. Et puis nous avons tout de même pu profiter de la charmante ville d'Hua Hin et ses alentours, qui nous ont bien plus!

Après cette dizaine de jours passés là-bas, il était temps pour nous de faire nos aurevoirs à notre chambre climatisée tant aimée (adieux plus difficiles pour Anne qui y serait bien restée encore une semaine, même enfermés!) et de rejoindre la jolie gare d'Hua Hin pour notre ultime trajet ferroviaire en Thaïlande.

 Dernier train en Thaïlande!
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Lundi 27 mars. Bien loin de l'inconfort du train pris pour le trajet aller, le retour jusque Bangkok s'est passé sans problème dans des sièges bien confortables, avec l'indispensable climatisation et même, surprise! un repas compris dans le prix du ticket: une belle portion de riz blanc chaud avec, au choix, du poulet curry ou un filet de maquereaux. Les autres passagers semblaient également apprécier le calme et ces 4h30 de train se sont écoulées de façon paisible et relaxante, nous menant sans encombre à Bangkok aux alentours de 21h30. De là nous avons pris directement la direction de l'auberge de jeunesse, une douche rapide et au lit! Sans même passer par la case souper.

 Bangkok, on arrive (encore!)

Terminé les hôtels, nous avions réservé cette fois-ci une auberge de jeunesse très sympa, avec un petit coin terrasse zen, nous faisant presqu'oublier que nous nous trouvions en plein dans la capitale agitée de Bangkok.

 Auberge de qua-li-té!

L'air de rien, cela faisait la cinquième fois que nous venions à Bangkok et, tels de vrais habitués, nous avions déjà nos marques prises quant aux divers transports et recoins pour trouver tout ce qu'il nous manquait avant le grand saut vers le prochain continent. Tuks-tuks, métros, vieux bus au style toujours autant coloré et vintage, et surtout traditionnels bateaux-taxis qui sillonnent les canaux de la ville et que nous avions tant aimé lors de nos précédentes escapades: il n'avait jamais été aussi facile et rapide de se déplacer!

 Vive les transports en commun

Nous sommes alors retournés une dernière fois dans la folie furieuse de China Town, à la recherche des quelques derniers écussons de drapeaux qui nous manquaient pour nos sacs à dos. Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous avons déniché le drapeau de la Wallonie sans le vouloir, mais n'avons pas mis la main sur certaines pépites tel que le Kazakhstan, pourtant 9ème plus grand pays au monde! L'atmosphère si particulière et unique de ce quartier était toujours bien présente, avec son agitation dingue, ses mille et une odeurs, et ses nombreux kiosques ambulants de street food.

China Town 

Max en a également profité pour s'offrir une dernière coupe express au prix imbattable de 3€ chez un coiffeur thaï du coin. Qui dit changement de continent dit changement de températures, et nous nous sommes alors perdus dans le quartier regroupant plusieurs centres commerciaux aux grandeurs surdimensionnées, à la recherche de jeans, polaires et autres couches qui nous semblaient pourtant impossible à enfiler sur le moment-même (il faisait toujours aussi chaud!). Bien sûr, comme toujours et à toute heure de la journée, nous nous sommes laissés tenter par un smoothie et autres nourritures proposées aux gigantesques food hall du Central World (un des principaux centres commerciaux du quartier).

 Les rois du shopping

Le premier soir, nous avons profité, pour la der des der! de la joie des night markets. Nous sommes ainsi retournés à la Jodd Fair, où nous avions déjà eu l'occasion d'y aller une fois auparavant. L'abondance de nourriture, de monde et de vendeurs de toutes sortes de choses étaient aux rendez-vous comme à chaque fois, et ça faisait notre plus grand bonheur!

Une fois n'est pas coutume, notre palais nous réclamait sa dose de smoothie devenue habituelle. Notre regard s'est alors posé sur un bien beau stand, mais où les prix n'étaient étonnement pas affichés. Anne alla alors demander le prix directement à la vendeuse et fut bien choquée du prix réclamé qui était largement doublé comparé aux vendeurs d'à côté. Anne déclina alors d'un air "Vous m'avez pris pour une pigeonne?! Je me garderai bien de le prendre chez vous, filou!"

Sauf que, après être repassés par hasard une bonne heure plus tard devant son stand, nous nous sommes rendus compte que le prix était justifié... par la vendeuse en question, qui semblait être une vraie star! Les gens étaient en folie devant elle qui mixait ses fruits, tout en se faisant filmer et photographier par ses, apparemment, fans. Nous n'avons jamais su au final qui était cette fameuse smoothie de luxe-dame, mais avons tout de même pris une photo, au cas où ce mystère serait résolu un jour...

Un dernier pad thaï pour la route 

Pour l'ultime soirée à Bangkok, nous avions envie de célébrer ça de façon plus spéciale, en nous rendant dans un restaurant végétarien renommé: le Vegetarian Cottage, qui était fier de servir uniquement de la nourriture "SPA", à savoir "Soy Protein Advanced" et qui s'amusait à cuisiner des plats trompe-l'œil. Et en effet, lorsque nous nous sommes vu servir nos plats, il était difficile de croire qu'il ne s'agissait pas de viande. Malheureusement, le goût n'était pas vraiment à la hauteur de nos attentes, mais nous avons tout de même passé une excellente dernière soirée!

Mais le plus amusant dans cette soirée, ça a été le transport jusqu'au restaurant. Enfin... Amusant à écrire maintenant que nous connaissons l'issue qui, contre toute attente, n'a pas été fatale! Pas le choix pour y aller que d'avoir recours, une nouvelle fois, aux motos-taxis et de nous séparer. Sauf que là, c'était encore plus fou que lorsque nous les prenions chez Natsuko, étant donné que nous étions en plein dans le centre de Bangkok, avec du trafic dingue et nos conducteurs semblaient faire une course contre la montre, en slalomant entre les bus, les taxis et les voitures qui, elles aussi, semblaient s'être inscrites à la même course!

Lorsque nous attendions un de ces fameux crazy driver, une pointe de nostalgie venait déjà peser sur nos cœurs. C'était la dernière soirée en Asie, vraiment?! Et là, tel un petit signe de la vie mis sur notre chemin, à nos pieds se trouvait une banale bouche d'égout, mais avec une branche de bois mise d'une façon qui dessinait devant nous un visage réconfortant, rempli de bienveillance, comme s'il avait écouté notre discussion et voulait nous dire, à sa façon, "Ne vous inquiétez pas les loulous, tout va bien se passer!"

Dernière soirée en Asie! 

Le lendemain, après avoir profité de l'auberge jusqu'à midi pour organiser nos sacs à dos et nettoyer toutes nos chaussures à la brosse à dent (interdit d'entrer dans le pays qui nous attendait avec des chaussures sales, ce n'est pas une blague!), il était temps d'appeler un "vrai" taxi cette fois-ci, direction le Terminal 21, ce food hall où nous nous y sommes rendus un nombre incalculable de fois à chaque passage à Bangkok! Pour l'anecdote, nous n'avons finalement même pas fait un kilomètre avec le taxi avant de lui demander gentiment de s'arrêter et de nous déposer à la première bouche de métro, le trafic étant tel que nous serions probablement toujours coincés dans les bouchons à cette heure-ci!

On plie bagage 

Et c'est ainsi qu'aux alentours de 17h nous nous sommes retrouvés... bien bêtes! Pourquoi? Et bien parce que nos gorges se sont mises à nous piquer et se serrer de plus en plus intensément, et nos yeux se sont troublés si fort qu'un seul choix s'offrait à nous en arrivant à l'aéroport: ouvrir les vannes! Ce que nous étions tristes de quitter cette ville, ce pays, ce continent que nous avons ô combien adoré!

Nous étions énormément tristes, mais aussi tellement reconnaissants de la chance que nous avons de vivre ces expériences hors du commun, de croiser tous ses visages porteurs de vies si différentes des nôtres, voire complètement à l'opposé! Ces religions, ces sourires, ces modes de vies,... Nous étions tellement loin de nous imaginer en débarquant tout perdus en plein Hanoï cinq moins auparavant, que ce chapitre du voyage nous réservait autant de leçons de vie.

Nous avons baigné dans les odeurs indescriptibles de street food, nous avons été entourés d'une bienveillance sans nom, nous avons rencontré des personnes incroyables et qui nous ont toujours accueillies comme si, chez elles, c'était également chez nous. Oh ça oui, nous étions toujours reçus comme des rois, le sens de l'accueil faisant partie naturellement de leurs valeurs.

Il y a tellement de belles choses à dire et à raconter sur ces pays et leurs habitants qu'un blog tout entier ne serait pas suffisant. Alors nous espérons que tout cela s'est ressenti à travers nos articles qui rendent humblement hommage à ces magnifiques lieux où la vie nous a menés.

C'est donc le cœur gonflé tout autant que nos yeux que nous avons fermé ce beau chapitre de notre voyage qui, heureusement, est encore loin d'être terminé. L'Océanie, nous voilà! Que l'aventure continue!

Merci l'Asie!!!!!