Jeudi 26 janvier. Ce jour marquait le début d'une nouvelle aventure et pas des moindres: la boucle en moto de Mae Hong Son, qui démarre et se termine à Chiang Mai et s'étend sur, en théorie, 600km. "En théorie", puisque nous en avions finalement environ 825 au compteur à la fin du périple! Une semaine à arpenter les routes sinueuses des belles montagnes du nord, en passant par des petites villes et villages authentiques, des logements insolites mais surtout, oh surtout... Un nombre incalculable de virages! La légende raconte qu'il y en aurait 4000, ce qui est déjà franchement pas mal, et c'est sans compter les détours et kilomètres supplémentaires que nous avons parcourus. Accrochez-vous, l'article est aussi long que le nombre de virages, mais c'est parce qu'il s'y est passé beaucoup de choses à raconter!
Motards pour une semaine Contrairement au road trip que nous avions fait au Vietnam quelques mois auparavant, la fameuse Ha Giang loop, nous n'avions cette fois-ci pas réussi à dégoter une moto semi-automatique et nous retrouvions alors avec un engin quelque peu moins maniable et moins amusant pour Max le conducteur qui avait pris un fameux plaisir à changer les vitesses avec son pied, tel un vrai motard!
Qui plus est, nous appréhendions un peu plus ce trip compte tenu de la réputation de la Thaïlande quant à la dangerosité de ses routes. Et pour cause, un rapport de l'OMS a classé en seconde place la Thaïlande comme pays le plus meurtrier sur les routes il y a quelques années. Les statistiques font froid dans le dos, avec environs 20.000 décès par an sur les routes, soit 54 par jour, avec 75% des accidents impliquant des motos...
Bref, comment finalement rendre bien gentiment notre moto au magasin et oublier l'idée du road trip en quelques lignes. Nous étions au courant de la réputation du pays, mais heureusement nous n'avions pas lu ces statistiques édifiantes avant de nous lancer. Soyons honnêtes, le premier jour nous n'étions pas complètement à l'aise, avec cette idée de dangerosité toujours dans un coin de la tête... Heureusement, cette peur s'est dissipée au fur et à mesure que les kilomètres passaient, laissant place à plus de confiance en la moto et, bien sûr, beaucoup de précautions et de prudence pour revenir bien entiers! Mae Hong Son loop, nous voilà!
Spoil: Coucher de soleil au canyon de PaiEtape 1: De Chiang Mai à Pai - 130km
8h30, l'heure du départ avait sonné! La première étape consistait à rejoindre la ville de Pai, située à une bonne centaine de kilomètres de Chiang Mai. Si l'aventure a débuté par 45 longues minutes sur des grand-routes au trafic plutôt dense afin de quitter la ville, nous avons trouvé par après la tranquillité des petites routes moins fréquentées. Le brouhaha de la ville a alors laissé place au calme des belles rizières d'un vert incroyablement tapant, et les premiers paysages de montagnes se dessinaient à l'horizon.
Départ en fanfare Au bout de quelques kilomètres, nous sommes passés par hasard devant un établissement un peu perdu qui semblait proposer des cafés. Notre instinct nous a alors soufflé d'aller voir ce qui s'y tramait et nous ne fûmes pas déçus. L'endroit était magnifique, coloré par de nombreuses fleurs, plantes, potager et habité par de nombreux animaux, tels que des moutons, des beaux coqs et leurs poulettes. Bref, le cocktail parfait pour passer un bon moment relaxant avant de se remettre en selle. Contrairement à ce que la photo pourrait laisser présager, nous n'avons pas commandé une bière pression et un shot de ratafia, mais bien un bon jus d'ananas frais et un café, qui s'accompagnaient tous les deux de thé.
Coin de paradisAprès cette pause ressourçante, nous avons repris la route et avons rapidement compris la réputation du road trip et de ses virages, qui s'accompagnaient bien souvent d'une côte nous obligeant à rouler assez doucement. L'état des routes était remarquable: toutes asphaltées, plutôt larges et avec finalement peu d'autres conducteurs, ouf!
Cela n'empêchait pourtant pas notre cerveau d'imaginer toutes les façons possible de se planter, et la petite frayeur à la sortie d'un virage qui était légèrement recouverte d'une espèce de sable ou gravier et sur laquelle nous avons glissé (sans tomber, ouf!) y aura mis un point d'honneur. S'en était assez, il était temps de prendre une nouvelle pause bien méritée pour se remettre de ce coup de sang et souffler un grand coup! Dans ce cas, rien de tel que de faire la crêpe sous le gros cagnard thaïlandais et de se laisser cuire dans ses couches épaisses d'habits qui sont alors complètement inadéquates. A chacun sa façon de décompresser...
Pause pour se remettre de nos émotions Heureusement, ce fut la seule frayeur de la semaine et à partir de ce moment-là, notre crispation s'est de plus en plus apaisée et nous avons enfin pu apprécier comme il se devait les bonnes sensations qu'offre la conduite d'une mopette!
Nous avons ainsi atteint Pai en début d'après-midi, et sommes allés nous régaler avec un délicieux burger végétarien, à base de tempura de chou-fleur et wasabi, un régal! Une fois l'estomac bien rempli, nous nous sommes dirigés vers notre premier logement du road trip: un camp de petites huttes construites sur pilotis et en bambou en dehors de la ville, situé en plein cœur de la nature, à côté d'un champs (sans barrières) de vaches à bosses adorables et de rizières. Des deux nuits que nous avons séjourné là, nous nous sommes à chaque fois laissés surprendre par la beauté de l'entourage.
Logement pour les deux prochaines nuits Le soir, nous sommes allés admirer le coucher de soleil au Big White Buddha, qui portait sans surprise bien son nom. Situé en haut d'une colline recouverte d'une forêt, ce temple bouddhiste s'aperçoit déjà à plusieurs kilomètres de loin. Après avoir fait l'ascension de ses 353 marches, il ne nous restait plus qu'à apprécier le ciel et ses changement de couleurs, ainsi que l'atmosphère très reposante du lieu, aux pieds de l'immense Bouddha.
Coucher de soleil aux pieds du Big White BuddhaAprès ça, direction le night market de Pai, où se vendaient en grand nombre des fraises, puisqu'il y a dans cette région un grand nombre de plantations de ce fruit rouge que nous avons eu bien du plaisir à manger en guise de dessert. L'appétit d'Anne s'est laissé tenter par le stand d'une mère et sa fille thaïlandaise qui proposait... De la cuisine italienne. Au vu du nombre de personnes devant, ça devait être bon, et en effet! Quel plaisir de re-goûter à une lasagne après autant de temps!
Fraises & lasagnes au menu ce soir La première nuit en hutte fut assez fraîche malgré les hautes températures de la journée, mais s'est tout de même bien passée. Les installations étaient plutôt rudimentaires, avec les toilettes et douches communes situées au fond du jardin. Surprise pour Anne lors de son dernier pipi de la journée, au moment de prendre, dans le grand seau d'eau, une portion d'eau en guise de chasse, lorsqu'elle a aperçu deux yeux qui la fixaient. Une grenouille avait élu domicile dans cette piscine improvisée, rien de bien mal donc, mais c'est sans compter sur le dégoût incontrôlé d'Anne pour les amphibiens, qui n'était alors pas prête de retourner aux toilettes dans la nuit noire de si tôt!
Grenouille du soir, espoir? Le lendemain, nous avons profité de la journée pour explorer les alentours. Le premier stop fut le Tha Pai Memorial Bridge, un pont en bois qui surplombe la rivière Pai, construit par les Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale et utilisé afin de se rapprocher du Myanmar (ex-Birmanie), qui ne se situe qu'à quelques kilomètres, pour mieux l'attaquer. Le pont fut incendié en 1944 par l'armée japonaise elle-même mais a été reconstruit après la guerre par les habitants, qui s'étaient entre-temps habitués à l'utiliser. Il est aujourd'hui un pont commémoratif, uniquement accessible aux piétons.
Tha Pai Memorial Bridge En chemin jusque-là, nous avons été amusés de voir une plaque de circulation nous mettant en garde quant à la traversée possible d'éléphants sur la route. Et en effet, quelques kilomètres plus loin, nous avons aperçu plusieurs éléphants, quelle surprise! Si nous sommes d'abord excités à l'idée de voir ces magnifiques pachydermes juste à côté de nous, notre joie est rapidement redescendue lorsque nous avons compris qu'il n'y a (plus) rien de naturel à leur présence ici. Il s'agissait en fait d'un énième endroit où les éléphants sont maltraités et attachés par de grosses chaînes, longues d'un mètre ou deux... Le sol est du simple béton, et il suffit de s'attarder sur le regard malheureux de ces animaux pour comprendre le sort qui leur est destiné, tout ça pour le tourisme. Quelle tristesse... Quelle bêtise! Ce road trip aura été la fois où nous aurons vu le plus d'éléphants, à chaque fois dans des conditions de vies plus que contestables.
Attention, traversée d'éléphants!Le deuxième arrêt de la journée fut au Bamboo Bridge qui, comme son nom l'indique, est un long pont de 813m de long suspendu au dessus de rizières et construit en 2016 pour permettre aux moines locaux de pouvoir circuler plus facilement du monastère au village. La visite idéale serait d'y aller juste après la saison des pluies, lorsque les rizières sont d'un beau vert. N'étant pas dans la bonne saison, les jolies rizières ont laissé place à des terres sèches et brunes, rendant la promenade dans ce site ultra touristique certes agréable mais sans grand intérêt.
Bamboo Bridge C'était sans compter sur la petite surprise au détour d'un sentier qu'apparemment peu de touristes prennent, où nous nous sommes retrouvés complètement par hasard à devoir traverser un champ à quelques mètres à peine de gros buffles d'eau. La proximité avec ces grosses bêtes qui pèsent jusqu'à 1.200kg et qui ont des cornes massives était autant intimidante que majestueuse mais, eux, ne semblaient même pas se soucier de notre présence sur leur territoire (ouf!).
Beware of the buffles! Utilisés originairement pour le labour des rizières mais remplacés de plus en plus par des machines qui coûtent moins chers aux fermiers, les buffles sont également utilisés pour faire des courses dans des hippodromes ou encore pour un des sports les plus populaires en Thaïlande, des combats de buffles retranscris régulièrement à la télévision. Certains sont également élevés pour leur viande.
Ils forment souvent un duo assez comique avec le héron garde-bœufs, un bel échassier blanc qui se pose en général sur le dos du molosse et se charge de le débarrasser des insectes qui lui volent autour.
Un duo mytique Histoire de terminer la journée en beauté nous nous sommes rendus, comme les 3/4 des touristes de la ville, au canyon de Pai afin d'apprécier le coucher de soleil. Il y avait tellement de monde, dont nous faisions partie évidemment, qu'Anne a préféré laisser son vertige en paix et contempler le soleil qui faisait son dernier salut de la journée non loin de l'entrée pendant que Max, loin d'être découragé par la foule, est allé se promener sur les sentiers du vertigineux canyon.
Sunset sur le canyon de Pai Le soir, retour au night market pour y goûter de nouvelles spécialités, dont notamment l'incroyable coconut pancake qui, malgré son aspect et sa couleur mauve, est un véritable délice et sera devenu notre nouveau péché mignon sucré de la cuisine thaïlandaise! Cette journée de découverte aura l'air de rien ajouté 68 bon kilomètres à notre compteur!
Nouvelles découvertes de la cuisine thaïEtape 2: De Pai à Soppong - 68km
Sachant que la journée de route qui nous attendait pour aujourd'hui était la plus courte du road trip, nous avons profité une dernière fois de l'ambiance détendue du camp de huttes ainsi que de notre hamac toute la matinée. Même si le chat du camp ne semblait pas vouloir nous laisser partir, il a bien fallu lui donner une ultime caresse et sommes montés sur notre bécane pour affronter les quelques virages qui nous séparaient de notre prochain stop: le petit village de Soppong.
Au revoir difficileLe trajet qui a duré une bonne heure et demi était toujours aussi beau, nous faisant passer par plusieurs points de vue donnant tantôt sur des rizières, tantôt sur des montagnes.
Plein les yeux! C'était avec un peu d'appréhension que nous arrivions à notre nouvel hébergement. En effet, le village de cette étape étant assez petit, les logements étaient limités, et les critiques de notre auberge plutôt mitigées. Finalement, malgré la colonie de fourmis qui traversaient la pièce, notre chambre et le cadre autour étaient splendides. Nous étions les seuls clients de "l'hôtel" qui semblait à moitié en travaux et dont le charme était clairement sous-estimé! Et pour cause, il avait notamment une vaste terrasse en bois qui semblait certes un peu bancale mais qui surplombait une belle rivière. Le cadre était très relaxant et calme.
Pause café & hamacFini les attractions touristiques, ce soir-là nous avons décidé d'aller apprécier le coucher de soleil en nous promenant tranquillement en mopette à travers les champs de bananiers et le village très rural et authentique de Soppong. C'est toujours aussi enrichissant et surprenant de voir comment ces personnes ont une façon de vivre si différente de la nôtre. Il faut le dire, ça nous remet à chaque fois bien à notre place, et nous rappelle que la vie est loin de se résumer à ce qu'on connaît. On se rend notamment compte du superflus de nos vies "à l'occidentale", et que notre façon de vivre est loin d'être la norme.
Le charme authentique de Soppong De retour sur la route principale du village après cette petite escapade, nous avons été en plein dans le vie locale pour qui l'heure du souper avait sonné. Les petites échoppes ambulantes et barbecue en bord de route faisaient alors leurs affaires. De notre côté, nous avons soupé dans un petit restaurant où le pad thaï était délicieux!
L'heure du souper a sonné! Etape 3: De Soppong à Mae Hong Son - 107km
Soppong étant assez petit, nous avons dû nous en éloigner afin de trouver un endroit où prendre notre petit-déjeuner et une chose est sûre... L'attente en valait la peine! Nous sommes tombés sur une guesthouse qui nous a cuisiné des délicieux pancakes aux fruits et au yaourt, le tout avec une vue aussi belle que notre assiette. Après un temps de digestion dans le hamac sur le toit de l'établissement, il était temps de remonter en selle, direction Mae Hong Son!
Petit-déjeuner de qualité Sur la route, nous avons été légèrement embêtés par les fumées des cultures sur brûlis, qui réduisent considérablement la visibilité sur les routes. Provoquant énormément de pollution et étant devenu une vraie problématique pour les habitants qui étouffent littéralement pendant la période des brûlis, particulièrement dans le nord du pays, ce type de culture agraire consiste à défricher les champs par le feu afin de l'ensemencer ensuite.
Cette technique est très critiquée puisque, à force, les sols sont appauvris et la biodiversité de ces milieux part également en fumée (sans vouloir faire de mauvais jeu de mots!). L'avantage pour les agriculteurs est que c'est rapide, facile, ça ne nécessite pas d'outils particuliers et les cendres sont remplies de sels minéraux, ce qui améliore la fertilité du sol. Sauf qu'après environ quatre années, le sol devient totalement stérile avec pas d'autres choix pour le fermier que de passer au déboisement d'une autre parcelle, et ainsi de suite,... En sachant qu'il faudra pour la première parcelle entre 15 et 40 ans pour devenir à nouveau exploitable!
Cette technique est utilisée partout dans le monde, et nous aurons l'occasion d'en reparler à plusieurs reprises lors de nos prochaines aventures en Thaïlande et au Laos.
Alerte fog!!! Malgré ça, cette journée de route aura été notre préférée! Les paysages qui défilaient au fil des kilomètres parcourus étaient tous aussi majestueux les uns que les autres, nous faisant passer par des champs de cultures, des routes de terre qui nous faisaient penser être en plein Paris-Dakar, des villages tout autant authentiques que ceux dans les alentours de Soppong, et encore et toujours des rizières dont il est impossible de se lasser!
Journée préféréeLe pause café du jour n'est venue que confirmer notre coup de cœur pour cette partie du road trip. Le temps de déguster notre tasse les pieds presque dans le vide, nous nous croyions en plein Vietnam avec ses pains de sucre à perte de vue en toile de fond. Notre chemin a alors croisé celui d'un groupe de retraités thaïlandais, qui ont insisté pour nous prendre en photo pour notre belle "honey moon!". On a eu beau leur expliqué que ce n'était pas le cas, l'information ne passait pas, et puis ils avaient l'air si heureux pour nous que nous n'avons pas vraiment insisté!
Vive les mariés!Les derniers kilomètres jusque Mae Hong Son se sont passés comme sur des rou(lett)es, et c'est avec l'estomac dans les talons que nous avons dégusté, histoire de changer, un bon pad thaï dans un petit restaurant du coin à notre arrivée, après quatre bonnes heures de route.
Bienvenue à Mae Hong Son! Surprise à l'arrivée au logement, puisque nous avons été upgradé de chambre! Nos deux petits lits simples ont ainsi été remplacés par un grand pour deux personnes, avec une belle salle de bain au confort certes basique mais peu nous importait, nous étions trop contents et nous sentions comme des stars. Nous étions ainsi bien posés pour les deux nuits qui arrivaient. Il en faut peu pour être heureux, c'est bien ça?
Dodo sous les cocotiers Mae Hong Son, c'est une province qui a pour capitale la petite et très charmante ville de Mae Hong Son. Pour l'anecdote, c'est la province la moins densément peuplée de la Thaïlande et en effet, la foule suffocante de Bangkok nous paraissait bien loin.
On y retrouve beaucoup de temples, et notamment le Wat Phra That Doi Kongmu, un ancien temple bouddhiste situé sur une colline et offrant une vue sur les montagnes et la ville, et depuis lequel nous avons été admirer le coucher de soleil. Comme les jours précédents, les couleurs étaient superbes avec une vue quelque peu mystique sur l'horizon qui se tapissait lentement d'une brume, nous donnant l'impression d'être face à une peinture. On a tellement aimé qu'il faudra attendre la fin de l'article, qui se clôture par un cliché de ce moment hors du temps!
Le joli temple Wat Phra That Doi KongmuEt son coucher de soleilDevenu une véritable habitude, cette belle journée s'est terminée par un souper sur le night market. Cette fois-ci, nous avons testé une autre spécialité: l'omelette sur riz. Le principe est simple et l'intitulé parle de lui-même: une portion de riz blanc tapissée par une omelette, généralement nature mais pouvant être parfois agrémentée par quelques extras, comme c'était le cas cette fois-ci. A nouveau: testé, validé, et regoûté un nombre incalculable de fois par la suite!
L'ambiance qui y régnait était vraiment agréable, le marché s'étendant tout autour du lac qui reflétait parfaitement les belles illuminations de nuit du temple Wat Chong Kham. Pas de chichis, les locaux mangent assis par terre sur des tables (très) basses. Pour notre part, nous avons dégusté notre omelette sur riz sur un petit kiosque situé en plein sur le lac.
Souper et cadre idéal! Après une bonne nuit reposante, nous sommes partis à l'aventure direction... Un village chinois situé à quelques centaines de mètres du Myanmar! Ban Rak Thai de son nom est un curieux petit village entouré de collines et de plantations de thé situé à environ 1.800m d'altitude, et qui nous a semblé assez touristique, mais étrangement vidé de monde. En d'autres mots, il y faisait plutôt mort! On a cependant beaucoup aimé les décorations rouge vif et ses nombreuses lanternes. Il y a également un grand lac autour duquel s'organise le village qui embellit le lieu.
C'est d'ailleurs en observant ce lac, pendant que Max s'accordait une pause pipi, qu'Anne a vu au loin un long morceau de bois qui semblait onduler et avancer vers elle... Jusqu'à ce qu'il soit assez proche pour qu'elle se rende compte que ce "bout de bois" s'avérait être un beau et bien gros serpent, qui, après avoir traversé tout le lac, est venu se poser au soleil juste en dessous des pieds d'Anne. Incroyable! Sur la photo, il joue un peu à "où est Charlie" car, grâce à sa couleur, il se fond parfaitement dans le décor, mais pourtant on peut bien l'apercevoir.
Visite de Ban Rak Thai Mais ce qui nous intéressait surtout, c'était la proximité du village avec la frontière birmane. Nous nous sommes alors aventurés sur des petits chemins de terre afin de nous en rapprocher au maximum. Sauf que, au vu de sa situation politique à ce moment-là qui était très instable, toutes les frontières du pays étaient strictement fermées. Au bout de quelques centaines de mètres, les fils barbelés sur les côtés nous annonçaient la couleur, et il n'a pas fallu beaucoup plus de temps avant de nous retrouver face à une barrière (en bambou!) et des gardes armés qui avaient vite lus l'étiquette "gros touristes curieux mais pas bien dangereux" sur nos fronts et nous ont laissé passer un bout de pied sur l'autre côté du territoire, juste histoire de dire que nous y sommes allés! A nouveau, il en faut vraiment peu pour être heureux!
Un orteil au Myanmar! Il faut dire que le trajet pour nous rendre jusque-là était très impressionnant de par ses nombreuses épingles à cheveux et virages à franchir, tous situés sur des côtes à la pente bien raide. Mais notre scooter nous a une nouvelle fois prouvé qu'il n'avait rien à envier aux Harley-Davidson!
Après cette expédition nous avons pris la route afin de rejoindre une cascade située dans le parc national de Tham Pla–Namtok Pha Suea. Et là, nous nous sommes fait avoir comme des pigeons! Pour la faire courte, en Thaïlande, il faut bien souvent payer pour voir des lieux naturels. Parfois, ça vaut la peine, parfois clairement pas! En l'occurrence, cette cascade a été un vrai flop. A la place de la piscine de roche qui nous attendait au pied des chutes, nous sommes tombés sur un panneau y interdisant l'accès.
La fameuse cascadeDans le prix du ticket était compris l'entrée à une "grotte de poisson" située à quelques kilomètres. A nouveau, à part avoir pu observer quelques gros poissons, la grotte était en réalité un trou dans un rocher pas plus grand qu'un mètre depuis lequel on voyait des poissons nager les uns sur les autres en attendant la nourriture que nous, touristes, pouvions acheter à l'entrée... Mouais, on ne veut pas faire les difficile, mais à notre goût nous venions de nous faire taxer quelques sous pour pas grand chose!
"Fish cave"Sur le trajet du retour, nous sommes passés par un temple chinois, appelé Guan Yin Shrine. Malgré sa décoration un peu surchargée, nous avons beaucoup aimé ses nombreuses couleurs qui rendait l'endroit plutôt agréable!
Le temple Guan Yin Shrine Pas de night market ce soir-là mais bien un petit restaurant birman histoire de rester dans le thème de la journée! Le cadre était une nouvelle fois très reposant avec une terrasse faite en bambou et des tables basses. Auraient-ils retirés les chaises car leur cuisine était simplement à tomber par terre?! Très certainement! Le chiot de l'établissement nous a évidemment tout autant (facilement) séduit, à tel point que nous y sommes retournées le lendemain pour le petit-déjeuner!
Cuisine birmane validée! Etape 4: De Mae Hong Son à Mae Chaem - 197km
Le soleil nous accompagnait toujours pour cette nouvelle journée sur les routes du nord, direction cette fois-ci Mae Chaem et notre hébergement pour la nuit, situé au beau milieu de nulle part, ce qui en faisait tout son charme! En bord de route, nous avons fait la rencontre d'une maman buffle et son petit, qui semblait n'avoir que quelques semaines au compteur. La route était à nouveau sinueuse, nous faisant passer par des cols de montagnes vertigineux mais promettant une belle récompense une fois en haut: le panorama sur les montagnes qui semblaient alors infinies!
Avant-dernier jour sur les routes!Cette avant-dernière journée était la plus longue en kilomètres, et nous l'avions en plus rallongée afin de passer par des champs de tournesols qui, de ce que nous avions entendu, valaient le détour. Petit détail, on avait par contre pas pensé vérifier les périodes de floraison et les beaux champs colorés avaient laissés place à de vieux buissons séchés...
Tournesols... CramésLa pause café, bien nécessaire pour cette longue journée, s'est à nouveau accompagnée d'une belle vue, cette fois-ci sur un champs de lavande magnifique. On y vendait également beaucoup de fraises, puisqu'elles sont cultivées dans cette région comme expliqué plus-haut et, encore une fois... Un minuscule chiot qu'on aurait bien glissé dans notre poche!
Champs de lavandeQuand on disait que l'omelette sur riz de Mae Hong Son avait été validée, ce n'était pas pour rire. Encore une pour ce midi, dans une guesthouse qui se situait en plein dans les bananiers et la nature luxuriante. La dent sucrée de Max aura même eu droit à sa petite boule de glace à la fraise, vendue par une dame qui a son kiosque ambulant accroché directement à sa moto, comme on peut en croiser souvent en Asie du Sud-Est, pratique!
Pause omelette & glace Le dernier logement du road trip était comme la cerise sur le gâteau qui était pourtant déjà bien chargé de bonnes choses. Nous dormions dans une sorte de cabane, avec une belle vue sur la route qui nous attendait sagement et depuis laquelle nous avons pu admirer le lever du soleil le lendemain matin. Et ce, tenu par deux chats réceptionnistes et un chien adorable. Bref, une vraie pépite dans un coin de paradis, pour une dizaine d'euros à peine! Vive la Thaïlande!
Finir en beauté! Etape 5: Retour à Chiang Mai! - 126km
Comme toutes les bonnes choses ont une fin, il était déjà temps, après cette semaine haute en sensations, de prendre la route du retour et de rentrer à Chiang Mai. Buffles errants et champs de fleurs nous ont alors accompagnés afin de rendre cette dernière journée toujours aussi belle et dépaysante.
Attention, buffles en liberté!Au bout des 126km nous attendait un train de nuit qui allait nous ramener à la capitale. Passer d'une petite hutte en bambou à un wagon de train tout confort en quelques heures est assez perturbant, mais nous étions vraiment reconnaissant de cette expérience incroyable que nous venions tout juste de vivre. Ouf! Nous sommes toujours en vie malgré la conduite de la mopette sur cet itinéraire aux milliers de virages. Nous avons vu un autre aspect de la Thaïlande, bien différent de la folie de sa capitale ou de ses îles paradisiaques. Ce pays est décidément rempli de belles surprises.
Bangkok, on arrive Une fois les 13 heures de train passées et arrivés à Bangkok presque frais, nous avions toute la journée à tuer avant de grimper dans un second train de nuit. On s'est alors laissé tenter par l'option cinéma et sommes allés voir Avatar 2... En 4D! Sièges qui bougent, fausse pluie, odeur de barbecue lorsqu'on voit du feu dans le film,... Bref la totale! Ca nous aura bien fait rire et, qui plus est, c'était bien efficace pour faire passer l'attente!
Tuer le temps Notre sommes ensuite retournés au parc Lumpini, histoire d'apprécier le coucher de soleil à sa juste valeur, entre varans et chats errants. Nous y avons alors retrouvé notre petit Lumpini, le chaton qui nous avait bien donné du fil à retordre quelques jours auparavant... Cette fois-ci, notre raison parlait plus fort que notre cœur et nous savions que nous venions juste lui faire un coucou, sans penser à le mettre dans notre sac à dos. Nous étions si heureux de le revoir! Il avait même son cousin/frère avec qui il jouait, tout aussi beau et au regard encore plus perçant. Ah ces bêtes! Si seulement on pouvait toutes les prendre avec... Petit clin d'œil pour notre chère et tendre Belgique, puisque nous sommes tombés totalement par hasard devant le pont de l'amitié belgo-thaïlandais, situé non loin du parc.
Encore et toujours, le parc Lumpini Comme promis, voici une photo prise lors du sunset à Mae Hong Son, une de nos photos préférées. Le prochain train de nuit va nous mener vers d'autres aventures, puisque nous quitterons la Thaïlande pour le tant attendu... Laos! Que l'aventure continue!
Coucher de soleil sur Mae Hong Son