Carnet de voyage

Nouvelle-Zélande

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La van life sur l'île du Nord
Du 1er avril au 15 novembre 2023
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Publié le 4 décembre 2023

Mardi 24 avril. Etant les heureux propriétaires d'un van depuis seulement quelques heures, nous étions dans un état constant d'excitation, de joie et ne pouvions nous empêcher de sourire pour tout et pour rien. Les gens qui nous ont croisés ce jour-là ont certainement pensé que nous étions sous emprise d'une quelconque drogue du bonheur mais pourtant non!

Nous étions d'autant plus heureux que la récupération du van ne s'était pas passée comme prévu quelques heures auparavant. En effet, et en quelques lignes, au moment de repartir avec le véhicule, nous nous sommes rendus compte que la porte du coffre ne fermait pas correctement, laissant un bel écart grand ouvert. Heureusement nous l'avons remarqué pile à temps avant de partir, car clairement nous n'aurions pas pu dormir tranquillement avec un trou pareil au-dessus de nos têtes (surtout en cas de pluie!).

Notre vendeur a alors fait mine de s'en rendre compte en même temps que nous (bien sûr, nous n'étions pas dupes...) et ça ne nous rassurait pas du tout! Nous ne pouvions nous empêcher de nous demander s'il n'y avait pas d'autres vices cachés... Finalement, le problème était réglé fin d'après-midi et nous nous sommes directement mis en route pour acheter de quoi dormir correctement, à savoir, une couette bien chaude et des draps tous neufs. Au final, ça nous aura pris cinq bonnes journées pour aller acheter à gauche et à droite de quoi nous installer convenablement. L'occasion pour nous de profiter à nouveau des nombreux magasins de seconde main où l'on trouve absolument de tout! Max aura d'ailleurs réussi à dégoter un longboard d'occasion, bien décidé à vivre à la cool comme un vrai Néo-Zélandais!

Les reines du shopping 

Le temps d'être correctement équipés et de trouver nos marques, nous n'avions pas le choix que de prendre des plats à emporter. Ça faisait mal au portefeuille de payer des pad thaïs 18$, nous qui les payions il y a quelques jours encore quelques euros à peine... Mais bon, après ces trois semaines à Auckland, nous nous étions fait petit à petit à ces prix bien différents. Un soir, nous avons retrouvé Camille et Bart, un couple de Belges qui terminaient justement leur voyage en Nouvelle-Zélande. Bart et Max se connaissaient des études. Nous avons passé une bonne soirée en leur compagnie, à prendre note de leur conseils et astuces, tout en savourant un bon repas mexicain!

Vive les repas à emporter 

Finalement, ce n'est que quatre jours plus tard que nous avons officiellement mangé dans le van et fait notre première vaisselle à l'aide d'une bassine bien pratique que nous venions de dégoter. Au niveau du sommeil, étonnement, nous nous sommes vite fait aux nuits en van. Le matelas était très confortable et nous avions pas mal de place! Puisque nous étions toujours à Auckland, nous logions dans des parkings de parcs publics où nous avions l'obligation de partir chaque matin avant une certaine heure et où nous ne pouvions rester, en général, qu'une seule nuit.

En Nouvelle-Zélande, il existe deux applications qui nous sont vite devenues indispensables: Campermate & Wikicamp, qui répertorient toutes les deux les spots de campings gratuits (certains sont payants mais nous les aurons évité un maximum pendant notre voyage), les endroits où se trouvent des toilettes (notre van était équipé de toilettes portables mais que nous n'avons jamais utilisées par soucis de facilité), où vider nos eaux usées, où se trouvent des douches publiques,...

Ça non plus, nous n'en avions pas dans le van: une douche! Heureusement, les piscines proposent souvent un tarif spécial pour les personnes qui ne souhaitent que prendre une douche, mais il existe également plusieurs douches publiques chaudes ou froides, en fonction de notre courage!

Premières nuits à la casa

Comme le titre de l'article l'indique, nous tenions à vous présenter en bonne et due forme notre van que nous avions nommé... Borgini! (Pour la petite blague du van Borgini... Mais si, aller, ça ne vous rappelle pas une marque de voiture de luxe? Bon...) Ayant le même âge que Max, c'est-à-dire datant de 1995, notre ancêtre en avait sous le capot! Avec seulement 120.000 km au compteur, ce véhicule de compétition aurait été gardé dans un garage sans être utilisé pendant plusieurs années... Il était donc temps de lui montrer du pays, au petit!

Il faut dire que nos vendeurs avaient très bien aménagé et retapé l'intérieur: une jolie couleur bleue, un effet bois, de la vaisselle assortie, quelques jolis coussins, ... On s'y est très rapidement senti comme chez nous. La table de la journée et ses coussins sur les banquettes laissaient place au lit et au matelas le soir, qui se convertissait plutôt facilement. Nous avions notamment un petit évier avec une pompe électrique, des vitres teintées à l'arrière, un frigo spacieux, un réchaud à gaz avec deux plaques et deux bidons d'eau de 25L: un pour l'eau sale et un pour l'eau claire. Par chance, nous avions trouvé des caisses de rangement qui rentraient pile poile dans l'espace vide à côté de ces bidons! Nous avions ajouté quelques crochets, des lampes, et quelques autres bricoles afin que cet intérieur devienne notre petit cocon pour les prochains mois.

Room tour de Borgini 

Vous l'aurez compris, c'était une toute nouvelle organisation avec une routine spécifique que nous avons appris à découvrir jour après jour lors de cette première semaine de van life à Auckland. Ce n'était pas la plus passionnante étant donné qu'elle se résumait à faire des courses mais tout de même suffisante pour nous donner un petit avant-goût de ce à quoi allaient ressembler les mois à venir...

Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, après la trouvaille de notre Borgini chéri, nous avions décroché un job dans la région de Tauranga, un peu plus à l'est, dans la cueillette du fruit national... le kiwi! Après un mois entier passé dans la grosse ville d'Auckland, nous étions heureux de lui faire enfin nos au revoir et de partir à la découverte du reste du pays qui promettait d'être grandiose, en commençant par un passage par la case "renflouement des caisses" qui tombait à point.

Une nuit à Auckland
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Samedi 1er avril. L'ultime étape avant d'arriver en Nouvelle-Zélande était, du moins on le pensait, les trois heures de vol qui séparaient Melbourne d'Auckland. C'était en effet sans compter sur les diverses files interminables à franchir allant du traditionnel passage du poste d'immigration, à la plus particulière biosecurity mise en place afin de garantir la protection de la biodiversité du pays, raison pour laquelle nous avions minutieusement nettoyé nos chaussures à la brosse à dent en quittant Bangkok.

Trente minutes de taxi plus tard, nous arrivions enfin à notre auberge de jeunesse dans le centre d'Auckland en plein milieu de la nuit, crevés mais heureux d'enfin poser nos bagages après ces derniers jours de voyage.

Arrivée en terre promise

Le lendemain matin, nous étions complètement perdus face à nos montres et téléphones qui nous indiquaient chacun des heures différentes. Après nous être renseignés, nous nous sommes rendu compte que les Néo-Zélandais avaient justement changé les heures la nuit passée!

L'air de rien, il nous aura fallu quelques jours afin de récupérer des six heures de décalage horaire avec l'Asie et du changement radical de climat et d'ambiance. Heureusement, nous avions une petite chambre privée dans l'auberge de jeunesse, nous offrant un peu d'intimité le temps de nous remettre de nos émotions. Il y avait également une cuisine spacieuse au sous-sol, nous permettant de nous réinstaller derrière les fourneaux après des mois à manger à l'extérieur.

Seuls bémols du logement: nous avions l'impression d'être dans un bunker, l'auberge n'ayant aucune fenêtre! Et l'ambiance qui y régnait était plutôt particulière. Personne ne semblait vouloir se saluer ni même se sourire... Assez spécial mais bon, ça faisait bien l'affaire pour quelques jours. Enfin, du moins, c'était ce qu'on pensait...

Notre logement 

Nous avions quelques tâches administratives à régler, qui furent plus compliquées et fastidieuses qu'on ne le pensait mais au final, nous avons réussi à toutes les régler en quelques jours, et étions fin prêts à démarrer notre PVT dans les règles de l'art. Nous devions, entre autre, ouvrir un compte en banque, avoir chacun un numéro de téléphone, un numéro fiscal néo-zélandais (indispensable pour travailler dans le pays), etc.

 Presque des vrais Néo-Zélandais!

A côté de ces diverses obligations administratives, nous étions activement à la recherche de notre future maison sur roue tant rêvée: un van! Et pour le coup, ça a aussi été beaucoup plus long et fastidieux que prévu, nous décourageant plus d'une fois. Puisque nous savions que nous voulions vivre dans un van plusieurs mois, nous étions à la recherche d'un véhicule assez spacieux et confortable, mais surtout assez haut pour pouvoir faire rentrer le mètre 90 de Max.

Il est très courant de voyager en van en Nouvelle-Zélande et, arrivant à la basse saison, nous espérions trouver notre pépite facilement. En effet, nombreux sont les PVTistes qui repartent à cette période pour éviter l'hiver qui se rapproche à grand pas et peu sont les arrivants comme nous à cette période. Par conséquent, nous nous attendions à nous trouver sur un marché avec beaucoup de vendeurs et peu d'acheteurs, ce qui faisait bien notre affaire.

Sauf qu'en réalité, peu de van correspondaient à nos critères, certains étant beaucoup trop âgés, d'autres affichaient un kilométrage qui semblait vouloir battre des records et énormément étaient en réalité des petites voitures aménagées. Le premier véhicule que nous avons visité, au bout de dix jours, était un bus vintage long de six mètres. Trop vieux, trop de couacs au niveau mécanique, et puis nous n'étions pas certains de vouloir nous encombrer d'un si long véhicule!

Nous sommes allés chez un Néo-Zélandais qui avait comme business de racheter des vans et les aménager, sauf qu'ils n'étaient pas vraiment remis à neuf et nous laissaient plutôt dubitatifs. Nous nous sommes également rendus à la car fair, un marché de vans/voitures qui a lieu tous les dimanches à Auckland. Mais rebelote, notre pépite ne semblait pas se trouver parmi eux (mais nous avons pu goûter à un fruit qui pousse en Nouvelle-Zélande: le feijoa! Très spécial, ce fruit a un goût qui nous rappelait plutôt celui du savon!). Toutes ces recherches étaient infructueuses, rallongeant notre séjour dans le bunker de jour en jour...

A la recherche de notre pépite 

Jusqu'au jour où nous sommes tombés sur une annonce Facebook d'un couple de Français qui revendait LE van que nous recherchions depuis si longtemps! Nous étions les seconds à le visiter et, heureux d'avoir si rapidement trouvé de potentiels acheteurs, le couple a expliqué qu'ils annulaient les visites prévues l'après-midi car tous les premiers étaient intéressés, et qu'ils nous tiendraient au courant dans la journée...

Histoire de faire passer le temps en attendant leur retour, nous sommes allé nous promener sur la One Tree Hill, tout en croisant tous les doigts que nous pouvions. Il s'agit d'un ancien volcan au dessus duquel se trouve un obélisque haut de 33 mètres d'où l'on a une vue imprenable sur la ville d'Auckland. Nous y avons croisé les premiers moutons du voyage, qui broutaient tranquillement l'herbe sans se soucier de notre présence.

Malheureusement, pendant que nous admirions la vue, le couple de Français était en train de décider qu'ils allaient finalement vendre le van aux premiers intéressés. Inutile de s'étendre sur notre déception et découragement lorsque nous avons reçu leur message. Cela faisait déjà deux semaines que nous étions à Auckland et le bunker commençait à nous taper sur le système (et dans notre portefeuille!).

 La colline volcanique One Tree Hill

Ces recherches infructueuses nous ont laissés largement le temps de visiter la ville d'Auckland, qui est bâtie sur un champ volcanique comptant pas moins d'une cinquantaine de volcans endormis, lui valant son charmant surnom de "ville des volcans". Résultat: le panorama est très vallonné et de nombreux monts font la réputation de la ville.

Capitale économique et plus grande zone urbaine du pays, Auckland est tout ce qu'il y a de traditionnel pour une grande ville: des buildings modernes, de nombreux magasins, du trafic, mais étonnement nous avons plutôt apprécié cette ville qui dénote totalement avec le reste du pays. Nous avons aussi beaucoup aimé les transports en commun qui nous permettaient de nous déplacer facilement d'un endroit à l'autre avec, notamment, leurs énormes bus publics à double étages!

Auckland en quelques photos 

Parmi tous ces buildings se trouve la tour de téléphone, plus connue sous le nom de Sky Tower, qui est un véritable repère et symbole d'Auckland. Culminant à 328 mètres de haut, cela fait d'elle le plus haut édifice de tout l’hémisphère Sud!

 La Sky Tower

Ce qui apporte beaucoup de charme à Auckland, c'est le fait que ce soit une ville portuaire avec entre autre un parc public assez atypique: le Silo Park, comprenant comme son nom l'indique plusieurs grands silos provenant d'un ancien site industriel. La plupart d'entre eux sont recouverts de tags magnifiquement réalisés! Nous avons adoré le street art coloré et il faisait bon de s'y promener et apprécier les diverses vues du port.

 Silo Park & le port d'Auckland

Ce qu'on a également beaucoup apprécié, ce sont les nombreux parcs qui viennent apporter énormément de verdure et de fraicheur à la métropole. Nous avons alors pu avoir un avant-goût de la grandiosité de la nature néo-zélandaise, notamment avec ses arbres gigantesques, qui rendaient le passage parfois difficile, nous obligeant à grimper sur ces énormes branches et racines. Ça nous faisait aussi tout drôle de voir des églises et cathédrales, ça changeait des temples et des mosquées et, en les voyant, on s'est rendus compte à quel point ce genre de bâtisse nous avait manqué!

Les arbres XXXL 

Notre parc préféré était celui qui est comparé au fameux Central Parc de New-York: le domaine d'Auckland. S'étendant sur 75 hectares, ce parc est un des plus grands de la ville mais aussi le plus ancien. Une fois les premiers pas franchis, on se retrouve directement plongé en pleine forêt, et l'idée que nous sommes en pleine ville nous parait impossible! Un peu plus loin se trouvent les jardins botaniques, remplis de fleurs tropicales colorées et de légumes en tous genre. Une vraie parenthèse de plénitude!

Auckland Domain 
 Les jardins botaniques

Au niveau gustatif, nous avions un fameux plaisir à regoûter à la nourriture "comme chez nous" avec même un bar belge où nous avons pu déguster un cornet de frite accompagné... d'une Jupiler! Oui oui! Fini la street food, bonjour les cafés et restaurants plus chers mais avec des menus qui nous rappelaient la maison et, l'air de rien, ça faisait du bien.

 Nouvelles saveurs pour nos estomacs

Auckland était aussi le lieu idéal pour faire du shopping dans ses nombreux magasins de seconde main. Eh oui! Si nous profitions encore de quelques rayon de soleil, cela n'allait pas durer et nous devions nous équiper de vêtements plus chauds pour affronter l'hiver! C'était également l'occasion de racheter des livres en version papier, et, à nouveau, quel plaisir après des mois de lecture sur nos liseuses.

Vive la seconde main!

Auckland, c'est aussi une ville riche en culture. On y retrouve en effet plusieurs galeries d'art, mais aussi des musées très intéressants. Le plus connu est le Musée du Mémorial de Guerre, qui regroupe plusieurs thématiques toutes se reliant autour de la culture océanienne en général.

C'était l'occasion idéale d'en apprendre plus sur la culture des Maoris, d'origine polynésienne, qui sont les premiers habitants de la Nouvelle-Zélande arrivés depuis l'Asie du Sud-Est dans le courant du XIIIème siècle.

C'est en 1642 que les premiers Européens sont arrivés, et parmi eux le cartographe hollandais Abel Tasman, qui a alors donné le nom de "Nova Zeelandia" aux terres, en référence à son pays d'origine et la province de Zélande. Sauf que leur arrivée a donné lieu à une grande tuerie à Golden Bay. Les Européens sont alors rentrés dar dar la queue entre les jambes, laissant les Maoris tranquille pendant environ un siècle, jusqu'à l'arrivée du capitaine anglais James Cook en 1769 avec l'idée de coloniser les terres.

En 1840, via le traité de Waitangi, la Nouvelle-Zélande passe sous la souveraineté de la couronne britannique. Sauf que ce traité diffère en fonction de la traduction anglaise ou maorie, sans surprise à l'avantage des Britanniques, ce qui a conduit en 1843 aux guerres de Nouvelle-Zélande, pendant lesquelles les troupes coloniales envahissaient les terres pour se les approprier de force.

Depuis 1947, le pays est autonome vis-à-vis de l'Angleterre sauf en ce qui concerne les questions diplomatiques et militaire. L'Angleterre garde tout de même le contrôle sur les relations extérieures de la Nouvelle-Zélande, ce qui n'est pas rien!

Aujourd'hui, les Maoris représentent environ 15% de la population et habitent majoritairement sur l'île du nord. La riche culture maorie cohabite avec la modernité occidentale, ce qui offre un contraste assez intéressant. Le sujet de la colonisation est toujours très sensible et complexe, les Maoris essayent notamment de récupérer leurs droits sur les terres qui leurs ont été volées lors des colonisations.

Musée du Mémorial de Guerre

Quand on dit que la culture maorie est riche, nous pesons nos mots, et nous avons eu la chance d'en avoir un bel aperçu au Musée du Mémorial de Guerre: waiata (chants), diverses danses dont le fameux Haka repris par l'équipe nationale de rugby, la sculpture sur bois, le tissage, et, bien entendu, les tā moko, tatouages traditionnels emblématiques des Maoris qui sont une véritable marque de statut et d'identité, représentant qui sont les personnes qui les portent et d'où elles viennent.

La richesse de la culture maorie 

Toute une partie du musée était dédiée à la faune et flore présente dans le pays. Nous avons alors pu découvrir l'emblématique kiwi (empaillé bien sûr) et ses cinq différentes espèces, le gigantesque oiseau moa qui est éteint et qui pouvait mesurer jusqu'à 3,5 mètres de haut (!!), mais aussi des squelettes de T-Rex très impressionnants!

 La Nouvelle-Zélande et ses drôles d'animaux

Un jour, nous avons décidé de prendre le large et de partir à la découverte du petit village de Devonport, situé à une dizaine de minutes en bateau du port d'Auckland. Là se trouve le volcan (éteint) le plus haut de la côte Nord d'Auckland: le Mont Victoria. Culminant à 66 mètres, il nous a offert une vue imprenable sur Devonport et la ville d'Auckland en toile de fond, mais aussi sur l'île de Rangitoto, une île volcanique à la forme presque parfaite d'un volcan comme on se l'imaginerait.

La petite ascension du Mont Victoria 

Nous avons également été visiter la réserve historique de North Head, également appelée Maungauika en maori, qui est un ancien cône volcanique utilisé par les premiers Maoris comme point de vue stratégique pour se défendre, et qui a ensuite été fortifié dans un premier temps pour éviter une invasion russe dans les années 1800, et ensuite pendant les deux guerres mondiales. Finalement, aucune de ces attaques n'a eu lieu mais certains tunnels et armes à feu se trouvent toujours sur la colline. Parmi ces vestiges se trouvent notamment un canon plutôt atypique, puisqu'il a été construit de sorte à disparaître dans le sol une fois qu'un coup de feu aurait été tiré. Nous avons ainsi pu profiter une nouvelle fois d'une belle vue sur Devonport et Auckland.

Maungauika 

Une chose est sûre, il faisait bon vivre à Devonport et nous avions l'impression d'être en vacances dans un petit village français, entre la mer qui bordait tranquillement la côte avec ses bruyantes mouettes, et ses petits restaurants où nous n'avons pas pu résister à l'appel des terrasses et aux bons fish'n chips proposés!

Le charme de Devonport 

Dans un tout autre registre, nous avons aussi eu le temps d'aller assister à un match du sport national... Le rugby! Et pas n'importe où, puisque nous avons été dans le stade national d'Eden Park, à savoir le plus ancien et le plus grand stade du pays, véritable fief des All Blacks!

Après un bon souper composé de sortes de croquettes de pommes de terre et de pain aux champignons et fromage, nous nous sommes rendus au stade, entourés d'une multitude de supporters. Ce soir-là s'affrontaient les Blues (équipe néo-zélandaise) et les SWN Waratahs (équipe australienne). C'était assez amusant d'assister à un match où aucun de nous deux ne comprenait vraiment les règles et ce qui se passait sur le terrain, mais ça ne nous a pas empêché de passer un très bon moment en plein dans l'ambiance! Il y avait notamment la kisscam au début du match (malheureusement elle ne s'est pas pointée sur nous!), nous donnant l'impression d'être aux Etats-Unis. Heureusement, les Blues ont gagné!

 Allez les Blues !!!

C'était bien beau tout ça mais nous n'avions toujours pas de van, et ça faisait trois semaines que nous tournions en rond dans Auckland... Pourtant, nous étions au taquet dès qu'une nouvelle annonce sortait. Un jour, ça a fini par payer... Une annonce sur Facebook, un van qui a l'air magnifiquement agencé et rénové, un prix correct, mais serait-ce trop beau pour être vrai? Après plusieurs déceptions, nous n'avions plus le cœur à nous réjouir et nous faire de faux espoirs. A peine quelques minutes après que l'annonce ait été postée, Max avait déjà contacté le vendeur qui nous proposait de passer l'après-midi même pour le visiter.

Quelques heures plus tard, nous voilà chez Ronny, un Brésilien qui semble commencer son business d'achat-revente de van qu'il aménage lui-même. Quelques peu désespérés et ayant la pression de "si ce n'est pas nous qui l'achetons, il sera vendu à d'autres le jour-même", nous nous sommes décidés à l'acheter! Quelle folie! Nous avions tout de même négocié quelques extras en plus qui étaient indispensables, notamment un frigo, un réchaud ou encore des prises électriques, et nous avions ainsi convenu que nous récupérerions le véhicule quelques jours plus tard, le temps qu'il installe tout cela.

Le soir-même, nous étions un peu sonnés et étions en plein doute: "Qu'est-ce qu'on vient de faire?!" était la phrase qui revenait le plus. Nous venions de verser une belle somme d'argent à de parfaits inconnus et étions au final toujours dans notre bunker pour plusieurs jours. Et si on nous la mettait à l'envers? Et si nous étions des gros pigeons?

Finalement, trois jours plus tard, nous sommes allés récupérer notre van, qui avait comme promis tous les ajouts que nous avions demandé.

Nous qui pensions être à Auckland pour quelques jours seulement sommes restés au final presqu'un mois, nous donnant l'amère impression d'un départ arrêté alors que nous étions plus que prêts à dévorer la van life à pleine dent et voir du pays! Mais ce n'est rien, tout semblait s'être débloqué et nous étions enfin en possession de notre petite maison sur roues... Les portes de la mystérieuse Nouvelle-Zélande semblaient alors enfin s'ouvrir à nous, nous offrant un sentiment de liberté infinie et, surtout, un énorme soulagement de quitter notre bunker et pouvoir enfin commencer cette folle aventure! La van life, nous voilà!

Let's goooooooo! 
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Après neuf mois de vadrouille à travers l'Asie Centrale et l'Asie du Sud-Est en mode backpack et transports en commun, une toute nouvelle forme de voyage nous attendait. Tout d'abord, la durée. Nous comptions en effet rester plusieurs mois en Nouvelle-Zélande afin d'y faire un PVT - un permis vacances travail, moyen idéal nous permettant de rester pour une durée maximale d'un an, tout en alliant voyage et travail. Ensuite, la façon de voyager. Notre rêve était d'acheter un van et de sillonner le pays de long en large, de profiter un maximum de cette liberté de mobilité qui nous paraissait incroyable après autant de temps à bouger en fonction de divers bus, trains, bateaux, tuk-tuk et autres moyens de locomotion de toutes les formes et tailles possibles et imaginables! L'idée de défaire notre backpack et d'avoir une petite maison sur roue nous plaisait énormément aussi.

Mais alors, pourquoi la Nouvelle-Zélande? Eh bien la raison numéro un, sans aucune hésitation, est la richesse et la diversité de la nature qui se trouve dans ce pays si mystérieux. Situé à l'autre bout du monde et souvent dans l'ombre de son énorme voisine l'Australie, la Nouvelle-Zélande se trouve être un véritable paradis pour les amoureux de grands espaces et de randonnée. C'est bien simple, il y en a pour tous les goûts entre plages sauvages, forêts tropicales, cascades spectaculaires, montagnes enneigées, volcans, glaciers, fjords, collines vertes à perte de vue,...

 Un avant-goût de la diversité des paysages

D'un point de vue géographique, le pays se divise en deux îles principales appelées, sans surprise, l'île du Nord & l'île du Sud, chacune étant bordée par la Mer Tasman du côté ouest, et par l'Océan Pacifique Sud sur la côte est. Aucune partie du pays n'est à plus de 128 km de la mer! Les deux îles sont totalement différentes et on dit souvent que l'on visite la Nouvelle-Zélande comme on visiterait deux pays distincts.

L'île du Nord regroupe 76% de la population, et les grandes villes principales du pays s'y trouvent dont Wellington, la capitale, qui est d'ailleurs la capitale la plus au sud du monde. Surnommée l'île fumante en raison de ses volcans et son activité géothermique, l'île du nord regorge de coins à explorer et de paysages divers, allant des plages de sable blanc aux impressionnants volcans inactifs et... actifs!

 Le parc national de Tongariro & ses volcans actifs

L'île du Sud, quant à elle, est très peu peuplée et une chose est sûre: la nature est reine. Traversée dans toute sa longueur par les Alpes du Sud, cette île est plus sauvage et est réputée pour avoir des températures plus fraiches que sa voisine. On y retrouve notamment le point culminant du pays, le magnifique Mont Cook qui culmine à 3.724 mètres d'altitude.

Le Mont Cook, reflété sur les eaux turquoises du lac Pukaki  

En résumé, les deux îles sont autant alléchantes l'une que l'autre, et nous étions bien heureux d'avoir autant de temps devant nous pour en profiter un maximum. Le nombre important de films connus qui ont été tournés, ou du moins certaines scènes, sur ces terres ne vient que confirmer que les paysages néo-zélandais sont hors du commun. Pour n'en citer que quelques-uns, Le monde de Narnia, Le dernier Samouraï et, bien entendu... La trilogie du Seigneur des anneaux et du Hobbit ont été tourné ici-même! Plusieurs fonds d'écran de Windows sont aussi des clichés pris en Nouvelle-Zélande.

Le Mont Doom/Mont Destin (Seigneur des Anneaux) & Hobbiton

La monnaie courante ici est le dollar néo-zélandais, avec 1$ équivalant à environ 0,55€. Les billets sont d'ailleurs d'une vraie beauté, tout en couleur et mettant notamment en avant la faune néo-zélandaise. Le pays compte trois langues officielles: l'anglais, le maori ainsi que la langue des signes. En terme de religion, la plus pratiquée est le christianisme bien que 34% de la population se déclare athée.

En ce qui concerne le drapeau officiel du pays, la moitié représente l'Union Jack, symbolisant l'appartenance du pays au Commonwealth. Les quatre étoiles représentent quant à elles la constellation de la Croix du Sud qui symbolise le fait que la Nouvelle-Zélande appartient à l'hémisphère sud. Il y a également le drapeau maori, composé de noir, de rouge et de blanc, représentant respectivement l'énergie obscure qui a créé la terre, les forces actives et le monde réel & la lumière. Le pays est aussi connu pour son drapeau noir avec une fougère argentée, symbole national de la Nouvelle-Zélande et souvent utilisé lors de compétitions sportives.

Dollars & drapeaux 

Ici, le mot "kiwi" a toute son importance et se décline sous trois significations bien distinctes. Tout d'abord, les habitants s'appellent les kiwis, ensuite nous avons bien entendu le fruit qui pousse ici à foison, et enfin, l'emblème de la Nouvelle-Zélande: le kiwi, qui est un oiseau nocturne très timide au long bec qui, étonnement, ne vole pas.

Toutes sortes de kiwis 

Quelques fun facts concernant la Nouvelle-Zélande!

  • Le pays est surnommé "le pays du long nuage blanc" car, d'après la légende, les premiers Maoris qui sont arrivés eurent l'impression que l'île était enveloppée d'un long nuage blanc. Il est d'ailleurs commun d'appeler la Nouvelle-Zélande par son nom maori: Aotearoa, désignant ce long nuage, qu'on aura d'ailleurs eu souvent l'occasion de voir.
  • Il y a plus de moutons que d'êtres humains, avec environ 6 moutons par habitant (en 2020)
  • Le pays se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, ce qui a pour conséquence que les tremblements de terre font partie de la vie quotidienne avec en moyenne 20.000 secousses par an (le record est établi à 32.828!), soit 55 par jour
  • Les saisons sont inversées par rapport à la Belgique, par exemple, l'été est de décembre à février (oui, Noël se fête ici sur la plage avec un bon barbecue!)
  • Si la flore est reine (la forêt représente 30% du pays!), il n'en est pas moins en ce qui concerne la faune: dauphins, pingouins (dont les plus petits du monde), baleines, otaries à fourrure, lions de mer et de nombreux oiseaux y vivent une vie paisible
  • Taumatawhakatangihangakoauauotamateapokaiwhenuakitanatahu est une colline néo-zélandaise qui a le plus long nom de lieu au monde
  • La conduite se fait à gauche
  • C'est le premier pays dans lequel le droit de vote des femmes a été approuvé en 1893
  • Mais c'est le dernier pays au monde à avoir été habité par des humains, avec les premiers arrivés étant bien sûr les Maoris (dont nous reparlerons dans le prochain article)
Ça secoue! 

Mais un des fun fact qui nous a le plus marqué, c'est le nombre d'habitants par kilomètres carré en comparaison avec la Belgique. La population néo-zélandaise est à un peu plus de 5 millions, alors que celle de la Belgique est de presque 12 millions, soit plus du double! Mais quand on compare la taille des deux pays, le résultat est encore plus frappant: la Nouvelle-Zélande ne compte que 17,6 habitants par km², pendant que la Belgique en compte... 377! D'un coup, on se sent un peu étouffé, non?

Voilà, via cet article introductif, une petite idée de ce qui nous attendait pour les mois à venir. Un voyage riche en découvertes en tous genres, additionnés à des paysages à couper le souffle! Comme dirait Georges Clooney, What else?

 Que l'aventure commence!
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Vendredi 31 mars. Comme par magie, neuf heures de vol plus tard, nous nous sommes retrouvés à 7368 kilomètres de Bangkok, sur un tout autre continent, nous promettant une nouvelle partie du voyage qui allait être complètement différente des neuf mois précédents. Les premiers dollars néo-zélandais en poche, nous étions fin prêts à aller de l'avant après cette rupture ô combien douloureuse avec l'Asie.

Comme nous n'avions pas d'autre choix que de faire une escale en Australie, nous en avons profité pour nous arrêter une nuit, dans l'espoir de pouvoir visiter en mode express cette ville dont le nom nous attirait tant: Melbourne.

Dernier pad thaï et c'est parti! 

La sensation à l'arrivée était vraiment particulière. C'était comme si nous avions été projeté dans un autre monde, et une chose est sûre, nous n'étions pas prêts! Même alphabet utilisé que nous, on parle anglais partout, il fait froid, les gens ont les mêmes traits physiques que nous, nous permettant ainsi de nous fondre dans la masse et de laisser derrière nous nos têtes où le mot "TOURISTE" semblait clignoter sur notre front en permanence.

Terminés les transports plutôt atypiques, terminés les logements en bambou, bonjour le confort, bonjour le style de nourriture que nous connaissons! Notre sentiment est alors très mitigé... D'un côté, ça nous rassure et nous sommes heureux de nous dire que ça va être franchement plus simple de se faire comprendre et de voyager à présent. Mais entre deux réjouissances, notre chagrin refait surface comme si nous devions faire le deuil d'une grande partie du voyage laissée derrière nous.

Dans nos plans et dans nos têtes, depuis le début, on s'imaginait que lorsqu'on serait en Océanie, ça voudrait dire que waouw! Qu'on était très loin de chez nous, qu'on avait parcouru des distances folles et que, d'une certaine façon, le voyage avançait et peut-être à une vitesse plus rapide que la nôtre à ce moment-là.

Enfin! Fini de nous lamenter, nous étions bien sûr très heureux et reconnaissants de découvrir une minuscule partie de l'énorme pays-continent qu'est l'Australie. Nous avions réservé un Airbnb qui nous semblait de luxe avec même un sèche-cheveux, dont Anne en avait presqu'oublié l'existence! Une fois nos sacs à dos posés et un gros burger du Hungry Jack's - le fast food du coin - avalé, nous étions requinqués et nos émotions laissaient de plus en plus place à la réjouissance et à l'excitation d'être en Océanie.

Logement au confort +++ 

Le lit nous faisait alors des beaux yeux doux et semblait nous susurrer à l'oreille "Aller, venez faire une petite soquette hein!" mais heureusement nous avons résisté à la tentation et nous sommes motivés à aller visiter les alentours et nous promener dans la ville, qui se trouvait tout de même à une heure de transport de notre Airbnb.

Dès les premiers pas franchis dans les rues de ce quartier résidentiel, nous nous sommes sentis comme dans Wisteria Lane, pour les connaisseurs de la série télévisée Desperate Housewives! Des belles et grandes maisons aux jardins bien entretenus, de larges routes asphaltées en parfait état, peu voire pas de circulation, et même un gros matou qui semblait nous souhaiter la bienvenue dans son quartier!

Fiction ou réalité? 

Deuxième plus grande ville d'Australie après Sydney, Melbourne est réputée comme étant la capitale culturelle et gastronomique du pays. Il nous tardait d'aller visiter cette ville moderne malgré le peu de temps devant nous. Malheureusement, c'était jour de drache nationale mais cela n'a en rien enlevé le charme des ruelles mais surtout l'atmosphère et les vibes qui nous ont plu au premier coup d'œil!

Qui plus est, les australiens nous ont semblé être des personnes très ouvertes et accueillantes, nous faisant presque douter sur notre choix de destination. "Mais pourquoi n'avons-nous pas décidé de faire un PVT ici plutôt qu'en Nouvelle-Zélande, finalement?" nous glissait à l'oreille notre petite voix intérieure qui adore douter. Bien sûr, une visite aussi rapide d'un endroit aussi beau nous a tout simplement fait le même effet qu'une chique qu'on met dans la bouche d'un enfant et qu'on lui retire quelques secondes après...

Pour l'anecdote et complètement par hasard, le week-end où nous sommes restés tombait pile en même temps que le grand prix de Formule 1. Nous espérions peut-être croiser l'une ou l'autre star, mais nous sommes repartis bredouille...

Melbourne en quelques photos 

Soyons honnêtes, nous étions bien heureux de retrouver notre lit après cette nuit de vol, cette journée de découverte et toutes nos émotions qui ne semblaient plus savoir sur quel pied danser. Le lendemain, étant à une dizaine de minutes seulement de l'aéroport, nous avons décidé de profiter du logement jusque 15h avant de re-plier bagage direction notre terre promise... La Nouvelle-Zélande!

Le charme australien a opéré