Carnet de voyage

Kazakhstan

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La porte de l'Asie Centrale
Septembre 2022
16 jours
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Bienvenue dans ce nouveau carnet qui ouvre officiellement la porte à la deuxième partie de notre voyage: la découverte de l'Asie Centrale! Méconnue et souvent réduite au fait que ce soit un ensemble de pays "en stan", nous étions curieux de découvrir ce qui se cache réellement derrière ces anciennes républiques soviétiques. Le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan et le Tadjikistan forment l'Asie Centrale, et nous avons passé 50 jours à visiter les trois premiers cités.

Pour la première fois, nous avons été contraints de ne pas suivre notre plan initial, qui était de traverser l'Azerbaïdjan jusqu'à sa capitale, Bakou, d'où nous voulions prendre un bateau. Celui-ci aurait alors traversé la mer Caspienne jusqu'Aktau, au Kazakhstan.

Malheureusement, l'Azerbaïdjan garde ses frontières terrestres fermées depuis le Covid. Bien que plusieurs dates d'ouverture aient été communiquées, elles ont été à chaque fois reportées, nous donnant de faux espoirs. Nous nous étions rendus au Consulat d'Azerbaïdjan lors de notre arrivée en Géorgie, à Batoumi, afin d'en avoir le cœur net et de pouvoir planifier la suite de nos aventures. Un employé a alors confirmé ce que nous craignions: l'Azerbaïdjan n'ouvrira pas ses frontières terrestres de si tôt.

Parés au décollage 

Trois options s'offraient alors à nous:

- Prendre l'avion jusque Bakou et ensuite le bateau jusqu'Aktau. Equivalente en terme d'émissions de CO2 et de prix, et nous obligeant en plus à payer un visa, nous avons vite laissé cette option de côté.

- Prendre l'avion jusque Tachkent en Ouzbékistan, nous faisant ainsi gagner du temps et nous évitant beaucoup d'heures de transports en communs depuis le Kazakhstan. En effet, de base, notre intérêt se portait plus sur l'Ouzbékistan et le Kirghizistan, le Kazakhstan nous paraissant très vaste à visiter.

- Prendre l'avion jusqu'Aktau et ainsi réduire notre temps de trajet en avion. De cette façon, nous étions plus en accord avec notre objectif de prendre le moins d'avions possible.

Vous l'aurez compris, c'est la troisième option qui l'a emporté! Nous voilà donc obligés de prendre l'avion, ce qui ne nous enchante pas, vous vous en doutez, pour le côté écologique, mais également car nous devons nous séparer de nos précieux sac à dos qui sont devenus, tel des escargots, notre petite maison sur le dos. Toutes les histoires entendues concernant des bagages égarés en chemin étant toujours présentes quelque part au fond de nos têtes...

Bye bye Tbilissi 

Finalement, tout s'est bien passé. Nous avons pris l'avion depuis l'aéroport de Tbilissi, et une bonne heure plus tard, nous étions déjà arrivés à Aktau. C'est plutôt bizarre de faire un bon si grand sur la carte en si peu de temps, mais on se console en se disant qu'on ne peut pas tout contrôler... Qu'on fait de notre mieux, et qu'avoir parcouru pas moins de 6.000 kilomètres en transport en commun, c'est déjà un fameux défi relevé!

Asie Centrale, nous voilà!

 Que l'aventure continue!
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Jeudi 15 septembre. Nous entamons notre séjour en Asie Centrale par un premier stop de quelques jours à Aktau, ville portuaire du Kazakhstan créée il y a seulement 60 ans. Le Kazakhstan est le neuvième plus grand pays, et le plus grand pays enclavé (le plus entouré de terre, en d'autres mots), du monde. Pas moins de 120 nationalités se côtoient dans ce vaste pays, à la nature riche et diverse: nous y trouvons des déserts, des steppes mais également des lacs incroyablement beaux et des montagnes.

Particularité de la ville d'Aktau: son approvisionnement en eau repose uniquement sur l'eau de mer qui est désalinisée via une centrale nucléaire. C'est la première ville au monde à avoir instauré ce système. Autre fun fact, le pays a changé le nom de sa capitale pendant notre séjour. En effet, la capitale avait été baptisée en 2019 Nur-Sultan, en hommage à l'ex-président Noursoultan Nazarbaïev. Ce dernier avait dirigé le pays de façon autoritaire depuis son indépendance en 1991 jusqu'en 2019, et il avait instauré un culte de sa personnalité dans tout le pays. Le nouveau président tente de s'éloigner progressivement de l'héritage de Nazarbaïev, notamment en rendant à la capitale son nom d'origine: Astana.

Nous avions réservé un peu en vitesse un logement via Booking, qui s'avérait être en réalité un énorme appartement pour six personnes, aux allures des milles et une nuits.

Shérazade es-tu là?! 

Nous sommes assez surpris de constater que le propriétaire ne parle pas kazakh, et nous comprenons alors vite qu'ici, et dans les pays suivants, la langue parlée est majoritairement le russe. Cela s'avéra être un fameux défi pour la vie de tous les jours, que ce soit au supermarché ou pour commander un plat au restaurant. L'alphabet cyrillique est bien différent de l'alphabet que nous connaissons. Maxime s'est alors vite mis à la tâche afin de comprendre un minimum ce qui se passe autour de nous. L'architecture des bâtiments qui nous entourent est également dans le charmant style soviétique.

Une toute autre culture 

Pour l'anecdote, nous n'étions pas vraiment à notre aise le premier soir. Aux alentours de 22 heures, quelqu'un frappa à la porte. Ce quelqu'un était en fait un policier, à la recherche de six "criminels" (portraits à la clé, comme dans les films!) qui devaient apparemment se trouver ici même, à notre place. Un petit flashback du propriétaire qui avait insisté sur le fait qu'on verrouille bien la porte quelques heures auparavant nous revient alors à l'esprit... Qu'est-ce qui se trame dans cet immeuble?! Le policier reparti alors bredouille. Quelques minutes plus tard, nous sursautons tous les deux en voyant que la clenche de notre porte s'active, et que quelqu'un essaye de rentrer chez nous. Heureusement, nous avions verrouillé la porte, mais ça nous a quand même bien foutu la trouille... Anne a alors inspecté chaque armoire de chaque chambre, sans oublier le dessous des lits. Pas une trace de criminel, mais la personne qui a voulu rentrer chez nous restera à jamais un mystère...

Heureusement, la journée ensoleillée du lendemain nous a vite fait oublier cette drôle d'histoire. Tout d'abord, l'immeuble était occupé par une famille de petits chats, qui ont vite compris qu'ils pouvaient recevoir une belle dose de câlins de notre part. Nous avions trouvé un jour un minuscule chaton, pas plus grand que la paume de notre main et toujours aveugle, qui semblait bien loin de sa maman. On a alors tenté une adoption du gang, qui a fonctionné quelques jours (la mère le laissait même la téter!), avant qu'on ne trouve malheureusement plus aucune trace de ce petit rescapé.

 Le gang 

Ensuite, notre logement était situé à seulement quelques mètres de la mer Caspienne et de sa plage où là il n'y avait justement pas un chat! Un soir, nous étions seuls au monde, face au magnifique coucher de soleil.

 La mer Caspienne

Le reste de la ville était également très agréable à visiter. On y trouve notamment plusieurs monuments en hommage aux héros et victimes de la Seconde Guerre Mondiale ou encore des énormes graffitis représentants des femmes influentes. La ville est plutôt bien desservie en transports en commun, particulièrement les bus, qui ne coûte qu'une petite poignée de cents! D'ailleurs ici, la monnaie officielle du Kazakhstan est le Tenge kazakh. On vous laisse juger par vous-même la beauté de leurs billets.

 Aktau

Nous avons également adoré nous promener le long de la mer, avec le soleil qui tapait juste comme il fallait, offrant à ce moment un air de vacances et de légèreté qui fait un bien fou! Bon, les palmiers sont artificiels, mais personne n'est parfait...

Le long de la mer Caspienne 

Bon, c'est bien beau tout ça... Mais l'air de rien ça fait déjà un petit temps qu'on est partis, et ça n'a pas arrêté la pousse de la masse de cheveux de Max! Nous avons alors trouvé un petit salon de coiffure, où la coiffeuse était aussi belle que douce, aux vrais petits soins pour le cuir chevelu de l'aventurier. Le résultat n'est pas mal du tout, stylisé par la petite touche kazakh qu'on ne peut nier. On est curieux de découvrir les différentes coupes que Max aura tout au long du voyage!

Avant - Pendant - Après  

Après ces quatre agréables journées passées au Kazakhstan, il est déjà temps pour nous de prendre notre envol direction l'Ouzbékistan! Avant d'entamer notre trajet de 26 heures de train jusque la petite ville de Nukus, nous avons fait quelques courses histoire de tenir le coup et avons vite compris qu'ici, en Asie Centrale, la cuisine allait être riche en viande, de tous genres. Soulignons aussi le fait que les Kazakhs sont des personnes extrêmement accueillantes et souriantes. Nous avons fait plusieurs fois du stop et n'avons jamais eu à attendre plus de quelques minutes avant qu'une voiture s'arrête et qu'on fasse une rencontre bienveillante.

Mettons ce carnet de voyage en pause le temps de notre périple en Ouzbékistan, avant d'y revenir pour découvrir d'autres villes kazakhs tel que Chimkent et Taraz, qui se sont révélées être tout aussi charmantes qu'Aktau!

Les courses avec les deux petits... 
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Vendredi 30 septembre. Nous voilà donc à la porte d'un nouveau mois, dont la moitié devait se dérouler au bord d'un magnifique lac au Kirghizistan, dans une éco-ferme pour laquelle nous allions travailler en échange de la nourriture et du logement chez le fermier. Si voyager est une expérience géniale, elle peut s'avérer aussi être fatigante par moments, à force de bouger sans cesse... Bref, on avait envie et besoin de nous poser et nous rendre utile, et ce workaway tombait à pic.

Sauf que voilà... Quelques heures avant de prendre le bus, Max regarde ses mails un peu par hasard, et quelle ne fût pas notre surprise lorsque nous découvrons un message laissé par le fermier. Une phrase, qui allait tout changer: "Sorry, my plans have changed, I can't host you." Pas d'explications, rien de plus que ces neuf mots qui nous laissent, pardon pour l'expression, sur le cul!

Le bus va démarrer et nous montons dedans, direction Chimkent au Kazakhstan, comme c'était prévu de base. Pour le reste, il faudra bien aviser... Après environ quatre heures de trajet et un passage de frontière assez facile, nous voilà bien arrivés à notre auberge de jeunesse!

 Une glace et ça repart

Remettons les choses dans leur contexte avant de continuer cet article. Nous sommes dans une période assez compliquée, car Poutine vient de lancer sa mobilisation dans la population russe pour que les hommes partent au combat en Ukraine. Résultat: énormément d'hommes décident de fuir le pays, en quittant tout (famille, enfants, travail, maison, animaux,... impossible à imaginer!) et se dirigent vers les pays de l'Asie Centrale. Par conséquent, tous les logements sont réservés et il ne reste rien, ou alors des logements à 300€ la nuit. Sur Booking, certains jours, il n'y avait tout simplement plus d'offre, ce qui est juste incroyable.

La loi de l'offre et de la demande étant ce qu'elle est, certaines petites auberges ou guest houses en "profitent" pour augmenter drastiquement leur prix, pendant que d'autres hôtes annulent des réservations à la dernière minute, car ils ont trouvé quelqu'un prêt à payer plus... Bref, une vraie crise du logement qui ne nous facilite vraiment pas la tâche.

En parallèle, il règne une ambiance assez particulière et triste. Jusqu'à la fin de notre périple en Asie Centrale, nous avons rencontré beaucoup de Russes qui nous ont raconté leur histoire, toutes aussi difficiles à entendre les unes que les autres. Puis il faut aussi imaginer que nous, nous avons choisi d'être là mais eux, ils n'en ont pas envie. Nous on est deux et heureux, mais eux sont seuls et donneraient beaucoup pour retrouver leur moitié et famille. Bref, ce n'était pas évident.

S'ajoute à cela des tensions entre le Kirghizistan et le Tadjikistan, qui viennent de se bombarder mutuellement à la frontière. On sait que nous n'irons pas séjourner à la ferme, mais quid du reste du pays? N'irons-nous pas du tout au Kirghizistan du coup? Mais si on ne va pas là, on va où? Nous avions réservé notre billet d'avion pour l'Asie du Sud-Est en fonction du workaway que nous devions faire, nous voilà donc avec un bon mois devant nous.

Le Kazakhstan est un pays immense et rempli de parcs nationaux, mais à cause de la crise du logement, impossible de nous rendre à Almaty, où nous aurions aimé y passer quelques jours. Pourquoi ne pas monter à la capitale, à Astana? Bof, même soucis d'hébergement, c'est loin, et il neige déjà! Nous qui étions encore sous le soleil ouzbek il y a quelques heures, c'est difficile à imaginer, puis surtout, nous ne sommes pas équipés. Faire marche arrière et retourner en Ouzbékistan pour visiter Tashkent? A nouveau, il ne reste plus aucun logement abordable.

Voilà donc pourquoi l'article s'intitule ainsi: nous avons été dans un vrai moment de flottement à Chimkent, ne sachant dans quel pays aller ni que faire, et nous sentant un peu bloqués...

Pour la première fois du voyage, nous allions dormir en dortoir. On pensait que ça nous arriverait plus souvent que cela, mais au final, à deux, ça revient souvent au même prix de prendre une chambre privée. Arrivés à la réception, on nous annonce que finalement il n'y a pas de dortoirs mixtes, et que nous allons être chacun dans un dortoir séparé. Très bizarre de se dire bonne nuit le soir et partir chacun de notre côté, mais au final c'était aussi plutôt drôle d'avoir chacun notre petit lit et nos colocataires! On y a d'ailleurs rencontré Akmal, un kazakh qui est amené à voyager plusieurs fois par an en Belgique, à Courtrai, pour son travail. Le monde est petit, c'est ça?

City Hostel 

Si nous devions de base passer deux jours à l'auberge, nous y sommes finalement restés cinq. Chaque jour nous faisions face au même problème: on ne sait pas où aller et on est bloqués d'une certaine façon à Chimkent. Malheureusement, et malgré ses grands espaces de travail, l'hostel n'était pas équipé d'une bonne connexion wifi ni d'une cuisine, nous obligeant chaque jours à squatter un café, ce qui nous a fait une note plutôt salée à la fin du séjour! Il y avait également un centre commercial, où un étage entier était dédié à la (mal) bouffe, mais où on y trouvait toujours un petit quelque chose à nous mettre sous la dent.

Côté positif de ces journées de flottement: on avait beaucoup de temps pour avancer dans le blog, essayer de retomber sur nos pattes après la déception du workaway, nous reposer et même se mettre le temps de quelques heures au dessin.

Au travail! 

Nous avons également profité du beau ciel bleu et du soleil qui embellissaient ces journées de doute. Chimkent, au style assez soviétique, est une petite ville plutôt perdue et industrielle, avec peu de points d'intérêts d'un point de vue touristique, si ce n'est une maison à l'envers!

 Chimkent

Il y a également un monument aux morts de la seconde guerre mondiale, dans le parc Abaya, qui est assez impressionnant. On y trouve des chars, un avion de chasse mais surtout la liste interminable de tous les soldats kazakhs morts au combat.

Mémorial du parc Abaya 

Le brouillard ne s'est pas encore complètement levé sur nos doutes pour la suite du voyage, mais un petit éclaircissement est tout de même apparu: nous avons trouvé un appartement libre pour un prix raisonnable dans une autre petite ville tout aussi perdue du Kazakhstan, Taraz. Au moins, nous aurons une connexion wifi correcte, une cuisine, une machine à laver et nous ne serons plus obligés de dépenser une fortune à passer nos journées dans un café. Hourra!

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Mardi 4 octobre. Il est temps pour nous d'avancer, au sens propre comme au sens figuré, et nous montons alors dans un train direction Taraz. Environ quatre heures de train séparaient ces deux petites villes kazakhs, et nous avons passé un des trajets de train les plus calmes et relaxants de tout notre périple. Nous avons eu la chance incroyable d'avoir une petite cabine de deux lits, rien que pour nous, un vrai luxe!

 On the road again

Quel bonheur d'arriver ensuite dans le petit appartement, équipé juste comme il fallait, où nous pouvions nous poser jusque la fin de la semaine en toute tranquillité. Le propriétaire et sa femme étaient d'une gentillesse et d'un accueil incroyables, aux petits soins pour nos moindres questions. Nous avons retrouvé à Taraz quelques repères de notre vie d'avant, comme bêtement aller faire des courses dans un supermarché et cuisiner, regarder Netflix ou encore faire une machine de linge (oui oui!).

Pour l'anecdote, l'appartement se situait dans un complexe d'immeubles, qu'on pourrait considérer comme un HLM d'un point de vue européen. Pourtant c'est loin d'être un HLM, et c'est simplement là que vivent les familles et les habitants de Taraz. Encore une fois, tous les immeubles sont du style soviétiques et donc... presque complètement identiques. A tel point que le premier soir, nous nous sommes retrouvés bien bêtes devant tous ces immeubles, à tester notre code d'entrée sur toutes les portes. A force, un habitant nous a vite cernés avec nos têtes de touristes et nous a indiqué notre immeuble, merci monsieur!

Bien à l'aise au supermarché 

Taraz a l'avantage d'être situé à quelques kilomètres de la frontière avec le Kirghizistan, ce qui fait bien notre affaire car nous nous sommes enfin décidés: nous irons bel et bien au Kirghizistan, dans la région du lac où nous étions censés passer deux semaines à la ferme. C'est donc reboostés que nous partons à la recherche d'habits chauds pour affronter les températures bien plus légères que ce que nous avons connu jusqu'ici.

 Taraz

Une grande partie des habits que nous jetons en Belgique et en Europe finissent dans des pays comme ici, dans des grands magasins de seconde main. L'idéal pour nous et notre petit budget, surtout que la plupart des habits sont quasi comme neufs. On y trouve vraiment de tout, même une vareuse aux couleurs de notre chère et tendre Belgique! Anne y aura trouvé un pull, un bonnet qui ne l'a pas quittée les semaines suivantes, ainsi qu'une nouvelle casquette, car l'autre commence tout doucement à tirer la tronche. Du côté de Max, il a également trouvé un bonnet et un sous-vêtement thermique Nike, pour quelques euros seulement.

 Les reines du shopping 

A côté de ses magasins de seconde mains, Taraz est une ville franchement sympa. Ici c'est l'automne et les arbres oranges dans les parcs sont d'une beauté incroyable, il y règne une ambiance chaleureuse et les habitants sont plutôt accueillants (à l'image de notre proprio!).

Autumn vibes 

Il nous restait un accessoire à acheter pour être complètement prêt pour le grand froid: des gants. C'était assez surprenant mais ici, les gens ne portent pas de gants, on ne sait pas trop pourquoi. Ils paraissaient étonnés quand on leur demandait où on pouvait en trouver et, finalement, c'est notre proprio qui nous en a déniché dans le marché à côté de notre appart.

 Promenade au marché et dans les parcs

Une chose est sûre, ces quelques jours de calme nous ont fait le plus grand bien et ont littéralement rechargés nos batteries. Notre plan pour les semaines à venir s'est dessiné et c'est rempli d'envie et de curiosité que nous allons prendre le chemin d'un nouveau pays bien méconnu mais qui s'est avéré au final être un de nos gros coup de cœur (la Turquie n'a qu'à bien se tenir!): le mystérieux Kirghizistan!

Nous avons alors pris à nouveau un premier train, de Taraz à Lugovaya, puis un autre de Lugovaya à Bishket, capitale du Kirghizistan. Le premier train avait des cabines de six personnes, et le trajet de quelques heures s'est passé sans encombre. On était alors loin de s'imaginer ce que Lugovaya nous réservait. Cette mini ville qui ne devait être qu'un stop de quelques heures en attendant notre train, s'est transformée en un moment... unique en son genre!

Les trains, toujours aux couleurs du pays 

Une fois sortis de la gare, nous faisons du stop pour nous rapprocher d'une route où il semblait y avoir quelques petits cafés où casser la croute. Une fois sorti de la voiture, on aperçoit une vache qui semblait mener la vie dure à des policiers qui tentaient tant bien que mal de la rediriger vers un lieu plus approprié que la grand route. Cette scène prêtait vraiment au sourire, et Anne a eu l'idée de filmer. Sauf que, ici, on ne peut pas filmer ni photographier les policiers. Oups... Trop tard, ils l'ont remarqué et un policier montre Anne du doigt à son jeune collègue.

Evidemment, on s'imagine toujours le pire! Le policier s'approche et demande de supprimer la vidéo. Au même moment, une voiture se parque derrière nous et le conducteur, Arlann, s'avérait être le meilleur ami de notre agent! Il se met directement à nous parler, curieux de savoir d'où on vient et, surtout, qu'est-ce qu'on fait ici dans ce trou perdu. Il nous explique que le café est fermé mais nous propose de nous emmener ailleurs, ce que nous acceptons. Le policier monte alors à bord aussi, épris d'une envie soudaine de faire un petit break dans sa journée avec ces deux touristes (et oubliant complètement l'épisode de la vidéo, ouf!).

Ils nous déposent un peu plus loin, dans un établissement qui vient tout juste d'ouvrir (nous étions les premiers clients!): le Krusty Crab, comme dans Bob l'Eponge. Inauguration oblige, il y avait des beaux ballons à l'entrée et toute la famille a débarqué pour prendre l'apéro et célébrer l'ouverture du restaurant, tenu par deux frères. En partant, le policier et Arlann nous ont demandé nos Instagram, et le policier a fini par contacter Max pour lui demander s'il serait d'accord qu'ils se téléphonent de temps à autre pour discuter afin qu'il améliore son anglais.

La vie est incroyable: une vache peut vous mener, en voiture avec un policier kazakh, à l'inauguration d'un Krusty Crab en plein milieu de nulle part!

Un crab croustillant svp! 

Voilà une belle façon de clôturer ce carnet de voyage sur le Kazakhstan. Nous repasserons par la suite une nuit à Taraz, sur le chemin du retour après le Kirghizistan, mais simplement pour y faire une nuit de stop avant de repartir vers Tachkent, en Ouzbékistan.

C'est avec un petit goût de trop peu que nous partons, car nous aurions vraiment aimé visiter les parcs nationaux près d'Almaty, mais les choses se sont passées autrement et c'est très bien comme ça. S'il y a une chose que nous apprenons grâce à ce voyage, c'est à lâcher prise et à relativiser. On ne peut pas tout contrôler, parfois ça ne se passe pas (du tout) comme prévu, mais on a confiance en la vie qui a toujours un coup d'avance et nous conduit vers quelque chose de certes différent mais tout autant enrichissant. Combien de fois durant notre périple au Kirghizistan, on ne s'est pas dit qu'on remerciait ce fameux fermier de nous avoir posé un lapin, sans quoi tous ces moments incroyables qu'on a vécu là-bas ne seraient jamais arrivés…

Kazakhstan, on te remercie de nous avoir accueillis les bras très grands ouverts!

Kirghizistan, nous voilà!