18 étapes
25 commentaires
29 abonnés
Depuis le temps, ça y est, je me lance pour un "tour de moi-même" : durée et trajet indéterminés. Point de départ : Canada. Continuation : inconnue. GO !
Août 2019
7 jours
Partager ce carnet de voyage
1
1
Publié le 30 août 2019

Quand on se décide seulement un mois avant à partir pour un voyage à durée et destination indéterminées ... Un mois en mode organisation et préparation : tout le monde sur le pont ! Un grand merci aux petites mains mais gros coups de mains. L'exploit est réalisé : toute ma vie dans un sac à dos de 40 litres, désormais mon fidèle compagnon. Et le reste dans mon grenier ... Un appartement vide, un sac à dos plein, c'est parti ! Direction Montréal ...

Merci les p'tites mains !  
2

Départ de Paris Charles de Gaulle, tranquillement. Grand confort : jeux vidéos pour patienter, espace "geek" pour checker mes derniers emails avant de partir, et une queue incroyable pour s'enregistrer, du jamais vu ! C'est là que je suis trop contente d'avoir seulement un... bagage cabine ! Mon choix est déjà récompensé :) Petit stress quand mon passeport ne passe pas à l'embarquement du premier coup ... Le steward s'était trompé de liste, je ne suis qu'une simple touriste, et non une future travailleuse ... Et ça change tout, vous verrez à la prochaine étape ...

Indice : une CB à 1640€ avant de partir !!!

3


13 août 2019 : 8h d'avion plus tard et un coucher de soleil magnifique pendant 3h ... Ca y est! 4h du mat' dans mon cerveau, mais 21h30 à Montréal, après un vol très fun, avec un staff bien local, qui ont eu des fous rires dans le micro pendant tout le vol. Bienvenue ! Quebec's style !

1ère étape : sortir de l'avion. Déjà on sent qu'on n'est plus en France. Calme, ordre, civisme, sourires, tout dans la détente et la patience. Je vous jure que c'est possible !

2ème étape : passage aux bornes électroniques pour déclarer mes éventuelles armes terroristes. Tout va bien, je n'ai qu'une banane sur moi, ouf !

3ème étape : l'agent d'immigration. J'avais deux possibilités : le gars qui avait l'air expérimenté et qu'à moitié souriant OU la petite jeune fille au style irlandais, qui avait l'air débutant et toute gentille. Coup de bol, je tombe sur elle ! J'ai vite déchanté ...

Quand elle me demande pourquoi je suis au Canada, je dis que je viens faire du tourisme, jusqu'ici, tout va bien ...

Quand elle me demande si j'ai un travail en France, et que je réponds que non... là, c'est le drame ! Et c'est là que ma CB à 1600€ entre en scène. Heureusement que j'avais lu sur des forums qu'il était préférable d'avoir un billet retour en poche, car sans ça je crois que je ne serais pas entrée sur le territoire ! A Paris, j'avais donc acheté un billet REMBOURSABLE au comptoir Air France, au cas où... Mais quelle idée lumineuse !

Malgré mon billet retour, elle ne s'est détendue que lorsque j'ai eu l'autre bonne idée de dire que j'avais un projet professionnel à mon retour. Le soulagement se lisait sur son visage !!! Hop, un coup de tampon et ça y est, j'étais an Canada !

En route pour l'auberge de jeunesse : HI Montréal (c'est le nom de l'auberge). Il est 22h30, vivement!

ANECDOTE Dans le bus, un panneau qui devrait exister partout: à partir de 21h, les femmes peuvent demander à s'arrêter où elles le souhaitent afin de limiter les trajets seules la nuit. Mais quelle brillante idée ! Je ne le savais pas encore, mais ce n'était que le début du Québec's style...

3h de coucher de soleil, le pied ! 

Après une excellente nuit à l'auberge, le jetlag (décalage horaire) est quand même bien là ... Un bon petit dèj' local plus tard, en route pour une première exploration.


Une ville de contrastes : les buildings, les monuments historiques, l'art... tout cohabite de manière inattendue et suprenante

Downtown : le centre ville est en fait le centre d'affaires. Des immeubles immenses de partout, un monde fou, beaucoup de bruit, mais ça dépayse! Et j'ai fini cette première journée en allant au marché de fruits et légumes au bord du fleuve, beaucoup plus relax, et vraiment sympathique pour le coup.

Au marché, j'ai discuté avec le marchand de fruits, bien québécois, avec sa fille adolescente. Elle était ravie de discuter avec une française, je me concentrais bien pour éviter de la faire répéter, l'accent étant quand même sacrément costaud, et je crois qu'elle vit dans un coin assez reculé. Elle m'a demandé si elle pouvait me poser une question. J'ai évidemment répondu "oui". Elle me demande alors : "Est-ce qu'il y a des MacDonalds en France?" Je m'attendais à tout sauf à ça! Et puis elle se demandait si les sandwiches étaient les mêmes, la couleur du logo... Je crois que Ronald a une grande place dans sa vie... Dommage, avec tous les bons produits qu'elle vend! Du coup, j'ai voulu lui acheter un paquet de canneberges, très bon marché ici (que du bonheur!), et voyant que j'étais ravie de les trouver si peu chères, elle me les a offertes. Une première journée qui annonce la couleur. Encore une fois, bienvenue au Québec! 😀

Une ancienne cathédrale au milieu des buildings, improbable! 

Vieux Montréal : pas les vieux quartiers comme chez-nous du tout. Mais des bâtiments immenses, ils ne savent pas faire petit ici je crois! Des architectures variées, très différentes de chez-nous. Les "petites rues" d'ici font la taille des grandes de chez-nous.

Les églises : c'est un truc de fou, il y en a partout! Et pas des petites! La raison : les français et les anglais ne pratiquaient pas de la même manière et se s'aimaient pas vraiment, ils ont donc tout construit en double pour ne pas se mélanger. No comment...

La langue : une mixité incroyable et unique! C'est l'équilibre parfait : on te parle en anglais et tu peux répondre en français. Un vrai bonheur! Comme s'il y avait un traducteur invisible. C'est la première fois que je vis ça, c'est vraiment génial, et hyper confortable. Et c'est très typique de Montréal apparemment.

Les transports : ici on a le choix! A pied, à vélo, en bus, en métro, en bateau, il y a de tout! C'est assez cher, mais vraiment confortable. J'ai fait beaucoup de vélo, avec des pistes cyclables partout et vraiment prioritaires, mais des routes en très mauvais état. On ne peut pas tout avoir!

La statue en bronze : l'homme assis sur le banc en bronze n'est autre que Steeve Jobs! En plein milieu du quartier des affaires, cette oeuvre s'intitule "La Leçon". Sur l'écran, on peut lire "Steeve Jobs est mort le ...", et la célèbre pomme a été transformée en poire. L'écureuil est typique de Montréal, l'équivalent de nos rats en France (des nuisibles ici), et un clin d'oeil à Ronald ... Chacun peut y aller de son interprétation!

"La leçon" 

Les gens : juste incroyables. Quelle gentillesse et quelle serviabilité! On l'entend, on l'imagine, mais quand on le vit c'est un vrai régal. Dans une prochaine étape, je vous citerai un panel de mes perles locales, que du bonheur!

"Le caniche français et le carlin anglais" : deux statues qui représentent l'opposition français/anglais, avec un humour comme je l'aime. je vous laisse découvrir la petite histoire

Alors côté nourriture, je crois que le Canada ça va être un peu compliqué quand même.

Dès le premier jour, je me suis dit que j'allais goûter LE plat célèbre : la poutine. Comment vous dire ... Alors, ce sont des frites (jusqu'ici ça va), du fromage "en grains" (une sorte de fromage sans saveur un peu caoutchouteux, qui est censé donner de la texture, c'est ce qu'ils disent), et une sauce à l'oignon (je crois). Parfois il y a des versions avec bacon. J'ai testé deux fois : dans un resto et une autre cuisinée par un montréalais. La première fois était très bof, la seconde était meilleure mais je l'ai eue sur l'estomac jusqu'au lendemain! Je l'ai accompagnée d'un vin rouge (vendu en bouteilles d'1 litre ici!), qui s'appelait "Twist of Fate" (coup du destin). On aurait pu l'appeler "le coup de la poutine"!

Le p'tit dèj' : bon ben forcément, les pancakes au sirop d'érable! C'est bon, mais j'y ai ajouté du beurre salé quand même, faut pas déconner!

Le sirop d'érable : j'aime bien, mais je préfère de loin le miel, beaucoup plus fin, et le petit goût de sapin est un coup à prendre. Enfin, quand je dis que je préfère le miel, je parle de celui de chez-nous. Car j'ai fait une dégustation de miel, et la végétation étant très différente de la nôtre, le miel aussi a un goût de sapin!

Pour le reste : on voit surtout des burgers, des frites, hot dogs, tout ce qui ressemble à de la verdure finit de toutes façons en sandwich. Et énormément d'emballages, un truc de fou! Je me dis qu'en France on est vraiment en avance là-dessus. Ca m'a frappée dès le premier supermarché. Ah ils ont des poubelles de recyclage partout, mais quelle production! Je ne veux pas faire ma relou, mais je vous assure que c'est vraiment frappant.

Ce qui m'a sauvée : j'ai trouvé un supermarché où on peut composer soi-même son plat, chaud ou froid, avec des vrais ingrédients. Merci Métro Plus!

Et quand même : ici, non seulement ils ont du beurre, mais en plus il est salé! Bon, finalement je pourrais peut-être envisager à la rigueur éventuellement de rester un peu ici 😉

Curiosité : ici on peut apporter son vin au resto! On paye 2 dollars de plus, mais c'est possible. Enorme!

Les prix : ici c'est un peu spécial. Attention aux taxes! Tous les prix sont indiqués hors taxe, il faut donc rajouter 15% à tout, c'est un coup à prendre ... Et au resto, vous ajoutez encore 15% de pourboire "obligatoire", car cela constitue le salaire du personnel. C'est comme aux USA apparemment. Donc en tant que française, ça fait bizarre, mais on est connus ici 😦 Il faut juste y penser!

Avec Emma, mon acolyte pour ces quelques jours à Montréal, on a tout prévu : on prend les vélos, on va se balader au jardin botanique, petite journée tranquille. Et puis, au détour d'une rue ... On passe par le Gai Village, grosse ambiance sous le soleil : aérobic, country, transformisme, cadeaux à gogo, chorales... Super sympa! Et nous croisons Alex, un français de l'auberge de jeunesse, qui deviendra le 3ème compère pour la suite de notre périple montréalais.

3 français à Montréal 

Après cette halte... colorée, direction le festival Jackalope : un festival de sport, avec des démos de champions du monde (des vrais hein, genre médaillés d'or aux X Games). Et plein d'activités à tester. Attention les yeux, ils savent faire les québécois!

Le clou du spectacle!

Mais pourquoi tant de fierté ?! Petit rappel d'anglais : "fierté" = "pride". Alors, on chauffe? Eh oui, c'est la fierté à Montréal, la gaypride! Et ici, ils ne font pas les choses à moitié. La ville est divisée en quartiers, un peu comme à Paris. Il y a donc le quartier chinois, le quartier juif, le vieux quartier, le quartier d'affaires, et le gai village (l'orthographe est bonne, ici ils l'écrivent comme ça).

J'ai trouvé l'homme de ma vie! 

Attention les yeux, il va y avoir de la couleur! Et ça dure 10 jours!

Etant la seule femme du public, j'ai été élue Dancing Queen! 😀
Et ça c'est juste dans le gai village, pendant la journée. Bonne humeur et gaieté au rdv!
Aperçu d'une expo haute en couleurs. Et j'ai choisi les moins improbables... 

Le défilé de la fierté, super! Ici on vous souhaite une "bonne fierté", et les stands présents ne sont pas commerciaux. On trouve : des clubs de sport, des assos pour favoriser et accompagner le coming out, des organismes de prévention et de dépistage, des shows... Les sponsors sont là bien-entendu, mais de manière tellement festive! Tout est offert, tout est gratuit, esprit de fête et de tolérance uniquement! Si si, c'est possible! Et aucun débordement, si si, c'est possible aussi...

Le défilé de la fierté, grosse ambiance, et tout dans la gaité! De l'amour, du respect, de la bonne humeur. Incroyable! 
Petit partage de l'ambiance en vidéo 

Belle surprise de voir que l'occasion est très développée au Québec. Des friperies, brocantes, et autres magasins originaux un peu partout, et pour tous les goûts. Le magasin "deuxièmement" a été une véritable aventure : une petite boutique avec une densité d'articles absolument incroyable. Tout est pris en photo, et le monsieur, passionné, connaît tout sur le bout des doigts. On lui décrit ce qu'on cherche, et il le dégotte, sorti de nulle part. Unique!

Beaucoup d'artisanat aussi, et de réparateurs.

Egalement un festival d'enseignes qui dépaysent. Voici ma petite sélection...

Si comme moi vous vous demandez ce qu'est un "dépanneur", eh bien c'est l'équivalent de notre "chinois" ou "arabe" du coin. Il y en a partout, et il y a de tout! Tout est dans le nom!

Au détour d'une rue moins touristique, je suis tombée sur une agence de design, avec des vitres décorées qui m'ont beaucoup plu.

Des p'tites phrases qui ont égayé ma journée 

Et voici un style de quartier typique d'ici : des maisons qui n'en sont pas vraiment. Ce sont des appartements, mais ils ne veulent pas avoir de cage d'escalier, donc ils les font à l'extérieur.

• • •

Et voilà, mon étape initialement de 3 jours, et finalement de 10 jours à Montréal, prend fin tranquillement. J'y ai vraiment passé du bon temps, parfait pour un début de voyage: les bonnes rencontres, le bon rythme, la découverte, le partage, le rire, un bon sommeil, une totale liberté pour cette escapade citadine.

Ce que j'ai préféré à Montréal: c'était ma première étape, ça compte! Les gens, immédiatement on sent la différence, incroyable. Les contrastes. Je n'y vivrai pas, beaucoup trop grand pour moi, mais c'est une chouette étape.

Ce que j'y ai expérimenté pour la première fois: la poutine (je crains de ne jamais l'oublier...), le sirop d'érable et les pancakes, une conversation en deux langues instantanées, l'acroyoga, la Harley Davidson, la Gay Pride, le lancer de hache (je n'aurais jamais pensé à le mettre sur ma to-do liste, ça tombe bien!). Waouh, en seulement 10 jours, bilan plutôt extra, ça promet!

Il est maintenant temps de changer d'horizon. Départ pour la ville de Québec!

9
9
Publié le 24 septembre 2019

21 août : départ en covoiturage pour la ville de Québec, après une petite soirée ciné à Montréal avec ma compère Emma, qui sera aussi notre au revoir, snif...

Prévu : départ en covoiturage, j'suis large! Je descends tranquillement la rue, lieu de rdv accessible à pied tranquillement, sac au dos. Et là, arrivée en bas de la rue la plus pentue du monde, je m'aperçois que j'ai oublié un truc hyper important à l'auberge!!! Le timing devient plus que critique, je rentre dans le premier hôtel que je trouve (il n'y en avait qu'un, ouf!), je leur demande si je peux laisser mon sac à dos derrière leur comptoir le temps de remonter la rue en courant et de redescendre le plus vite possible. Comme nous sommes toujours au Québec, ils acceptent avec un grand sourire. Et là, je crois mourir... Un pas de course avec une côté de malade, l'aubergiste qui passe l'aspirateur et ne m'entend pas toquer. Je finis par rentrer, récupérer ma précieuse bague (mon précieux!) déposée au bord de l'évier à vaisselle (comme quoi, la vaisselle c'est mal). Je repars en courant. L'employé qui fume sa cigarette au milieu de la fameuse rue pentue n'en croit pas ses yeux, trois fois qu'il me voit passer! Je récupère mon sac, repars en quête de la voiture qui, je l'espère m'attend. Le site de covoiturage qui m'appelle pour me dire que je ne suis pas au rdv, comme si je ne le savais pas. Je négocie pour faire attendre le chauffeur. Et là, avec 15min de retard, je monte dans la voiture, ouf! C'est à ce moment-là que je suis vraiment heureuse d'avoir dépensé une fortune la veille dans mon t-shirt Ice Breaker en laine mérinos : sèche vite et sans odeur!

Et pendant 3h de trajet, je vis le covoiturage le plus chiant du monde : pas un mot de tout le trajet, de la musique beurk, et en plus il pleut! Mais je suis à Québec 😀

Première expérience de CouchSurfing (CS). Kézako? C'est un réseau de personnes qui acceptent d'héberger les gens de passage sur leur canapé, dans leur chambre d'amis, et éventuellement de leur faire découvrir les environs. Je suis donc accueillie chez Bérénice pour deux nuits.

J'aimerais tellement publier des photos dans ce carnet de Québec... Mais Québec, c'est avant-tout les galères techniques...

En arrivant :il pleut. Bon, je viens de Nantes, rien d'insurmontable. Sauf pour mon téléphone... Une goutte de pluie mal placée pénètre lentement mais sûrement entre les deux couches de mon écran.

Première soirée chez Bérénice: aux p'tits oignons! Accueillie royalement, à 16h elle prépare le repas. Ah oui, ici ils mangent au plus tard à 18h, faut s'y faire. On papote, on rigole, tout va bien!

Le lendemain matin: je me lève, je me bouscule, je regarde ma tête du matin dans le miroir et là, c'est le drame! Non, pas ma tête... Je vois à la racine de mes cheveux la cause de mes démangeaisons capillaires qui me tapent sur le système depuis plusieurs jours: un vilain pou!!! Horreur, malheur, avec ma tignasse, chez une inconnue, que faire?

Résumé de la situation: j'ai une journée pour profiter de la a priori belle ville de Québec, et je dois sauver mon téléphone et exterminer des poux. ACTION!

Pour le téléphone: délai trop court, et on peut encore espérer que la goutte d'eau ne s'étende pas à tout l'écran. La réparatrice est confiante, et le téléphone fonctionne. Next!

Pour les poux: je me rends dans une pharmacie. Ici elles font aussi magasin de tout et rien, vente de titres de transport... Le produit exterminateur qui risque d'exterminer aussi mon cuir chevelu ou la méthode naturelle? Je décide d'appeler des expertes en la matière, mes meilleures copines et, en l'occurrence, des mamans professionnelles. Verdict: la méthode naturelle est la plus efficace. La sentence sera la suivante: mise à mort par étouffement à l'huile de canola. Je dois maintenant annoncer à la personne qui m'accueille gentiment que je lui ai ramené des poux et que je dois me faire un bain d'huile, très confortable... Merci Bérénice pour ta compréhension😀

Extermination en bonne et dur forme 

Bon, qu'à cela ne tienne, il me reste l'après-midi pour découvrir Québec, c'est parti! Pour oublier toutes ces mésaventures, je décide d'aller, sur les bons conseils de mon hôte, dans un lieu qui devrait bien me changer les idées : les chutes de Montmorency.

Je ne m'attendais pas à ça, juste en bus à la sortie de Québec. Waouh! 
La preuve en images. Et oui, le son, c'est moi ... 

Anecdote: à la fin de la tyrolienne, sur le chemin du retour pour rendre le matériel, tout le monde me souriait. Je ne comprenais pas pourquoi avant de me rendre compte qu'en fait, c'est moi qui souriais! Un ride qui m'a fait du bien 😀 Trop fière!

• • •

Après ce break nature inattendu et riche en sensations fortes, en route pour le vieux Québec.

Le Vieux-Québec 

Et après le téléphone et les poux, la dernière expédition du jour sera: acheter un ticket de bus. Alors, voilà comment ça fonctionne... Pour prendre le bus, vous pouvez: payer comptant (en espèces) dans le bus en mettant le montant exact (3,50$) dans une boîte, ou avoir acheté un ticket au préalable dans un point de vente. Sauf que les points de vente, il faut les connaître, et ça court pas les rues. Après je ne sais combien de recherches et de demandes, et des réponses approximatives mais aimables, je finis par avoir la brillante idée de demander à un chauffeur de bus. Lui non plus ne sait pas où on les achète! En revanche, en bon québécois, il me propose de monter quand même, et de payer double la prochaine fois. Alors, vous y croyez maintenant? La confiance, ça existe! Ca fait tellement du bien 😀😀😀

Au détour d'une place, je découvre cette oeuvre poétique, dont quelques citations qui m'ont interpellée. Je vous laisse découvrir mes préférées.

Escapade poétique en face de la gare. Petite sélection de mes préférées 😀

Après cette escapade brève mais intense, je rentre chez mon hôte, Bérénice, qui me propose d'aller voir un spectacle de cirque en plein air, qui passe pendant l'été. Un spectacle juste incroyable, super soirée!

Ma brève aventure québécoise se termine. J'aurais aimé découvrir beaucoup plus, la ville a l'air très agréable et vraiment charmante. Et en même temps, il y avait un monde fou, énormément de touristes. J'y repasserai peut-être...

Ce que j'ai préféré à Québec: toujours les gens! Les chutes et la tyrolienne, le cirque et son funambule.

Ce que j'y ai expérimenté pour la première fois: les poux! Faire de la tyrolienne au-dessus d'une chute d'eau, monter dans un bus gratuitement par gentillesse du chauffeur.

Je vous laisse avec un peu de vocabulaire local : les "ustensiles" pour les "couverts", "c'est comme logique" (ici ils mettent le mot "comme" partout), et mon préféré : la "débarbouillette". C'est un carré d'éponge, que l'on utilise à la place d'un gant de toilette. Un peu comme une lavette pour essuyer la table. Et c'est vraiment commun ici.

En route vers Tadoussac!

10

Après toutes ces (més)aventures à Québec City, me voilà en route avec Loïc, mon chauffeur de covoiturage, pour le village de Sacré-Coeur, le long du fjord de Saguenay, à proximité de Tadoussac. Je laisse Google Map faire son travail...

Nouvelle expérience: me voilà "helpeuse"! Kézako? Via le site HelpX, un site de volontariat, je peux être logée et nourrie, en échange de services ou travail. Autant dans une structure commerciale que dans une famille, tout est possible! Je suis donc en route pour "Canopée-Lit": 24 ha de forêt boréale, des cabanes dans les arbres et des bulles, au bord du fjord. Ca a l'air canon!

Ce que je n'imaginais pas, c'est que l'expérience allait commencer dès le covoiturage. Loïc est étudiant en géographie, passionné par sa région (qui est passionnante). J'ai passé 3h30 à en apprendre plein sur la nature canadienne, top! Je sais tout sur les orignaux, les caribous, les ours, les canards sauvages, les barrages électriques, la géologie du coin... Je peux partir en expédition de survie! En plus la route est magnifique😀

Nous arrivons enfin au traversier (le bac) qui relie le petit village de Tadoussac, où Jérémie, mon hôte, m'attend. Et là, 25min de route waouh! Je cite: "A gauche, c'est le fjord et le village. A droite, il n'y a que de la nature sur des centaines de kilomètres." Ca calme! Et en effet, un paysage de forêt incroyable. Pas les p'tites forêts de chez-nous, non, de la grande forêt à perte de vue. Je commence à percevoir l'immensité du Canada... Et au détour du dernier virage, une vue à couper le souffle sur le fjord! Ca va être chez-moi pendant 3 semaines 😀😀😀

Chemin de l'Anse de Roche, en arrivant "chez-moi"

Dépaysement plutôt chouette. Dès mon arrivée, je décide d'aller explorer un peu la vue de plus près. Il fait un peu gris, et j'ai perdu quelques degrés, mais ça le fait! Je tombe sur une plateforme en bois avec une vue imprenable, l'occasion parfaite de faire mon premier yoga nature, trop bien!

Il est maintenant temps de découvrir mon nouveau lieu de vie, et rencontrer l'équipe, et donc les personnes avec qui je vais cohabiter et travailler pendant les 3 prochaines semaines. On m'avait précisé que je serais logée dans une caravane américaine ou une cabane en bois, et ben on m'a pas menti! Voici ce qui a été nommé le "Cafoutche" et le "camp de gitans". Les salariés et les volontaires sont logés dans des véhicules récupérés, et aménagés avec les moyens du bord. Et le Cafoutche est le lieu de vie commun, agrandi pendant l'été par des volontaires motivés, qui ont eu la "bonne idée" d'ajouter deux chambres. L'avantage quand on a une forêt, c'est qu'on a du bois!

Bon, disons-le quand-même, j'ai un peu déchanté... La cabane en bois, ok. Vivre dans le lieu commun, ok. Dormir dans une mini chambre sur un lit mezzanine, ok. Mais la crasse, les mouches, et le manque total d'isolation, autant vous dire que ça ne sera pas tant que ça une partie de plaisir 😦 Et l'équipe ...

Premier soir: je rencontre une partie de l'équipe, que des français! Et en bons français, ça râle, ça se plaint, ça casse du sucre sur le dos du patron. Youpi! Je suis malgré tout embarquée dans une soirée rodéo locale, comment vous dire ... Ah ben c'est local! On est dans l'cru, un accent à couper au couteau, des chapeaux de cow-boy et des santiags. Hi ha!

Je rencontre ensuite la deuxième partie de l'équipe. Un espagnol et... des français! Rebelote: ça se plaint, ça râle, ça casse du sucre sur le dos des patrons, et aussi sur l'autre moitié de l'équipe. Là je me dis que je suis ravie d'être là, et que ça promet...

Résumons: j'ai donc quitté la France avec, entre autres objectifs, celui de m'éloigner de la mentalité française et de vérifier par moi-même qu'il existe bien une autre façon d'être et d'interagir avec les gens. Comment dire... Au secours!

Bon, voyons le côté positif: le cadre est quand même super chouette. Petite description de ma tâche principale: 30h par semaines sur 6 jours, le matin. On va dans la forêt en binôme, en golfette ou en "4 roues" (quad), et on refait les lits des clients partis. C'est de l'hôtellerie, mais en forêt dans des cabanes! Plutôt sympa de travailler en forêt, avec les écureuils, les champignons, les ours, les loups... Le plus sympa: la livraison de p'tit dej': à 8h, toutes les cabanes doivent être livrées. Hyper agréable d'être toute seule dans la forêt à cette heure, la preuve en images:

La livraison du matin dans la forêt 

Après quelques jours, une grosse hésitation à partir à cause de l'ambiance fin de saison à la française et de l'isolement du lieu par rapport à la région, et donc une négociation avec les "patrons" afin d'équilibrer un peu tout ça, je décide finalement de rester. Et j'ai eu bien raison, car j'ai pu m'organiser des petits trucs bien sympa, et j'ai quand même fait des rencontres chouettes. Je ne les cite pas, ils se reconnaîtront! Allez, le cadre est posé, place aux détails!

Les Anses

A pied depuis Canopée-Lit, en route pour une petite balade le long des anses. Entre forêt et fjord, c'est très vallonné, et vraiment très nature. Point un peu désagréable: tout le monde circule en quad ou en truck. Heureusement qu'il n'y a pas foule, car c'est vraiment bruyant. Même les enfants ont leur propre quad, j'en connais qui adoreraient!

Particularité: il y a des panneaux à la croisée des chemins, qui indiquent qui vit là. Donc ici, on s'oriente en indiquant vers chez qui on va, et non avec le nom des chemins. Les routes sont tellement longues ici! Même dans les villes, il y a une route qui traverse tout, et après on ajoute les points cardinaux et ça fait un plan. A l'américaine: rue est, rue ouest, nord, sud!

Autre particularité: les parcs nationaux sont payants. Et comme il sont immenses, il y a des bornes pour déposer la taxe, en auto-perception. Autant vous dire qu'en France ce serait juste impossible... La confiance, ici, c'est la base! On oublie la malhonnêteté, on traverse au petit bonhomme vert, on laisse passer le premier arrivé au stop, on sourit et on dit bonjour au chauffeur de bus qui répond, la liste serait trop longue...

Les environs immédiats de Canopée-Lit 

Tadoussac

Aujourd'hui j'ai expérimenté mon premier stop, ou "pouce" comme on dit ici. Apparemment tout le monde le fait, et pas trop le choix quand on est isolé. Je tente donc l'expérience, fructueuse! Un papa français en vacances avec ses deux filles sont en route pour Tadoussac, impec! Mais pourquoi tant d'engouement pour ce petit village isolé? Ah mais oui, j'ai oublié de vous mentionner un "détail"... A Tadoussac, il y a une particularité géologique sous-marine qui créé un environnement propice pour les mammifères marins (j'me la pète un peu là je vous l'accorde). Pour faire simple: il y a des baleines partout!!! Ben oui, j'avais un peu choisi exprès quand même😀 Mais il faudra patienter pour l'histoire des baleines. Pour le moment, partons à la découverte des environs, en cette belle journée ensoleillée et chaude (chaleur canadienne...)

Balade autour de la pointe de l'Ilet 
La boutique Cétacébon, chocolat artisanal, vendu directement dans la maison. La dame m'accueille depuis son salon! 
Et une petite balade en forêt pour rejoindre la plage, 500m de citations d'auteurs canadiens, qui accompagnent les déambulations 

Puis promenade le long de la plage, attention à la marée! Même s'il s'agit du fleuve St Laurent, elles sont bien marquées ici.

Autant dire que c'était bien agréable... 
Retour par la forêt, à travers le cottage, des maisons incroyables, toutes avec vue en bord de falaise! 

Dernier objectif de cette belle journée: me trouver un bonnet. Eh oui, on dirait pas à me voir en short, mais c'est le seul jour où j'ai pu le mettre 😦 Le matin il fait super "frète", et notre super Cafoutche n'a qu'une terrasse extérieure pour manger... Plusieurs bonnets "carreautés" rouges plus tard, je finis par en trouver un potable. Il est donc temps de rentrer, en stop! Quelle surprise de voir la police s'arrêter! Une sorte de police municipale saisonnière, dans une voiture banalisée improbable, on dirait qu'ils vivent dedans! Ils m'emmènent jusqu'au croisement des deux seules routes de la région, car après ce n'est plus leur secteur donc ils n'ont pas le droit...

La Constable Special deTadoussac 

Coup de bol, un gars est à la station et me prend tout de suite pour le reste du trajet! Bien contente, car il commence à faire nuit quand même, et il fait frète... Mais il me reste encore un point à résoudre: Canopée-Lit se trouve sur une route transversale, à encore au moins 4km. Attention, technique de communication subtile: "Ah c'est vraiment super, merci, il ne me reste plus que 4km à faire. Ca m'a vraiment bien avancée!". Alors, ça passe ou ça casse? Indice: nous sommes au Québec. Résultat: "Ah mais j'peux t'emmener, c'est pas ben loin, ça m'f'ra voir l'bout d'la route, j'connais pô lô (pas là)". J'adore!

Ma vie à Canopée-Lit

Un peu de détails quand même sur mon lieu de travail. En-dehors des tâches hôtelières, des projets sont menés par les bénévoles, stagiaires et salariés. Oui ce n'est pas une impression, il y a beaucoup de bénévoles et de stagiaires, oui il y a une part d'exploitation, mais ça fonctionne comme ça ici. Les missions sont plus ou moins équilibrées pour le volontaire, mais là j'ai choisi de rester, donc c'est comme ça. J'essaye donc de profiter des différents outils à ma disposition pour expérimenter de nouvelles choses: graver des balises aromatiques, couper du bois à la scie circulaire, tresser du bois pour recouvrir un tipi, fabriquer un attrape-rêve, faire du 4 roues en forêt, cueillir des champignons, aménager un canapé d'angle avec des banquette d'autobus scolaire... Et vous remarquerez le poêle à bois, un espoir de chauffage pour la nuit... En fait tout est possible si on en a l'envie. Exemples en images:

Activités de plein air, ça fait un bien fou! 
Les petites soirées cuisine, mmmh! Ca a du bon la collectivité! 

La Biblio Plage

Un concept fort sympathique: Mme Chose met à disposition des livres, des fauteuils face au fleuve, et c'est tout! Un espace privilégié pour se poser, autant dire que j'ai pensé à vous les copines! J'ai choisi le livre "Je suis fatigué", résultat, je me suis endormie! Ca marche!😀 Surtout après un bon repas: crêpe canard, oeuf, sirop d'érable, oignons, bref... Après tous les repas basiques au Cafoutche, c'était un repas de reine! J'ai même profité de la visite de Roger, le phoque de la baie. Il y a plus de 10000 phoques dans le St Laurent, donc on en voit partout.

Aprèm à la Biblio Plage: quel bonheur! Des livres à emprunter, des fauteuils face au fleuve, forcément, sieste... 

Le belvédère

Pour observer le coucher de soleil sur le fjord, c'est un spot plutôt génial. En même temps, ils ne l'ont pas aménagé ici pour rien! Une vue dont on ne se lasse pas...

Sunset sur le fjord 

La baie de Ste Marguerite

J'avais deux possibilités: faire la rando de 5 heures par le parc du Saguenay, pour arriver à la baie OU m'y faire déposer et faire la petite version de 6km. Au risque de décevoir, j'ai choisi la facilité! 😉 Mais je sais que je pouvais le faire! Me voilà donc à la baie Ste Marguerite, en route pour ce qui s'appelle le "halte aux bélugas". Une balade de 3 km très agréable, le long de l'eau, avec des couleurs superbes et toute une histoire qui accompagne ce lieu, ancien village enclavé.

Et vous imaginez bien qu'avec un nom pareil, il y a de fortes probabilités que je vous parle de... bélugas. Eh oui, car il n'y a pas que des baleines ici, il y a: baleines à bosses, baleine bleue, rorqual commun, marsouins, phoques, bélugas, plein d'oiseaux, c'est un régal!

Le béluga est un mammifère marin un peu en danger dans cette région, car trop amical. Dès qu'il y a un bateau, il est curieux, s'en approche, et oublie par la même occasion d'aller chasser pour se nourrir. Les bateaux ont donc l'obligation de s'éloigner s'ils détectent des bélugas, afin de ne pas les tenter, et donc de les préserver. Je n'ai hélas pas vraiment de photo de béluga car c'est très furtif, et je rappelle que mon téléphone est cassé, je vise donc à l'aveugle! Vous devez me croire sur parole quand je vous dis que j'ai passé une heure à les observer, proches du rivages, il y avait même un bébé qui s'amusait à sauter, pour mon plus grand plaisir😀

Et si vous avez bien suivi, vous devez vous demander comment je vais rentrer maintenant. Ca a du bon d'être sociable! Me voilà en train de discuter avec Kai, un allemand en début de voyage, comme moi. Quelle chance! Très sympa, il propose donc naturellement de me ramener. Et possible que nos routes se recroisent si je vais en Amérique du Sud. On verra!

Un peu de faune locale

Petite après-midi à la ferme 5 étoiles, refuge pour animaux sauvages. Faute de les avoir croisés dans leur milieu naturel, j'ai l'opportunité de rencontrer enfin un orignal! Orignaux, loups, bisons, cerfs, et un lieu incroyablement beau. Des paysages tellement grands et inhabités!

Et au Canada, il y a aussi des ours. Je n'en ai pas croisé "en vrai", mais apparemment c'est plus que courant. Ici on trouve l'ours noir: maxi 1,80m debout, il est très peureux et mange surtout des végétaux. Il est paresseux et n'aime pas chasser, donc si vous en croisez un un jour, faites un peu de bruit et ce sera bon! J'ai quand même joué la sécurité en choisissant d'aller les observer de loin. Me voilà donc partie pour aller voir les ours, accompagnée d'un guide et d'un petit groupe. Le concept (discutable je sais): ils mettent de la nourriture, les ours viennent, et nous on observe. Malgré tout, ça reste en milieu naturel et les ours sont sauvages. Bilan de l'opération: 4 ours et un loup. Franchement, c'était top pendant plus d'1h! Voir intéragir le loup et les ours, voir comment ils se comportent les uns avec les autres, et leur façons de manger! J'ai appris qu'ils se nourrissent essentiellement de végétaux, la viande étant faite uniquement pour faire du gras et survivre à l'hiver. On en apprend des choses, hein! 😉

Et voilà pour la faune locale! Euh, il en manque un peu non? Mais oui, les baleines! Bon allez, j'arrête de vous faire languir et je vous raconte. Là il me faut un paragraphe dédié!

Ma rencontre avec les baleines

Pour voir des baleines ici il y a plusieurs possibilités: depuis la rive, en réservant sur les très gros bateaux, en zodiaque en mode plus intime, et en canoë. Je voulais le faire en canoë, hélas c'était complet pour mon jour disponible. Je me rabats donc sur le zodiaque, depuis la commune des Petites Bergeronnes. C'était MA journée: une météo parfaite, soleil, pas de vent (c'était vraiment pas gagné), un fleuve d'huile, ça s'annonçait bien...

Première étape: l'équipement. Tenue étanche, bonnet, gants, et le plus de couches possibles car il fait apparemment frète sur le fleuve. Allez, on embarque, jumelles prêtes à l'emploi!

La fraîcheur est en effet au rdv, malgré plusieurs couches. Mais une fois à l'arrêt, le soleil fait son oeuvre et c'est bien agréable. Une météo parfaite je vous dis! On commence à voir des bateaux un peu plus loin qui suivent des baleines. Grrr! Mais pourquoi nous on s'approche pas! Ben oui, c'est qu'il faut respecter quand même... Mais nous sommes rapidement soulagés quand une baleine montre son dos juste à côté du bateau. Et puis: "Baleine à gauche! Baleine à droite! Baleine devant!", crie la guide au fur et à mesure. Ca y est, LA rencontre avait enfin lieu. Que c'est impressionnant! On les entendait respirer, on sentait l'odeur du souffle qui, disons-le, sent clairement le pet. Mais bon, c'est une baleine donc ça passe! Et bien-entendu, nous n'attendions qu'une seule chose: qu'elles plongent pour voir la très célèbre image de la queue de baleine. Nous avons été servis! Nous n'avons pas eu la chance de rencontrer la baleine bleue, mais des baleines à bosses, rorquals communs (2ème plus gros après la baleine bleue), donc on ne va pas se plaindre.

Mention spéciale pour un moment particulier: nous étions 30 sur le bateau. Donc forcément, on ne se levait pas tous en même temps, et on ne regardait pas tous au même endroit. Heureusement qu'il y avait des baleines partout 😀😀😀 Pendant un moment d'accalmie, un peu marre d'être debout pour regarder de l'autre côté du bateau, je décide donc de me rasseoir et de regarder de mon côté. Mais quelle bonne idée! Au moment où je tourne la tête, je crie de surprise (genre je pousse vraiment un vrai cri...) en voyant émerger une baleine entière en plein saut! Waouh!!!!!!!!! Un truc incroyable, à pas plus de 50m de moi, cet énorme animal de plusieurs tonnes qui vient me saluer (car oui, elle ne venait que pour moi, je vous assure 😉), fait une vrille pour me montrer son ventre blanc, et retombe plus vite qu'elle n'a bondi (parce que c'est quand même un peu lourd une baleine). Là j'ai eu un gros moment pour réaliser ce qui venait de se passer... C'était magique... Et le plus incroyable, c'est qu'on était tous sur le même bateau, mais au moins la moitié était tournée de l'autre côté. J'aurais été dégoûtée, j'ai vraiment été privilégiée, et ça restera gravé un bon moment. Et forcément, pas une seule photo ni vidéo!

Une expérience que je ne suis pas prête d'oublier! 

Après toutes ces émotions, arrêt au seul endroit du coin: La Petite Cochonne. On sait pas pourquoi, mais c'était bon!

Voici la dernière semaine à Sacré-coeur. J'ai la chance de pouvoir bénéficier d'une nuit dans une bulle qui était disponible pour une fois. Me voilà partie pour une nuit dans la forêt, trop cool! Un lieu, propre, spacieux, confortable, joli, en pleine nature, toute seule, mais que j'ai eu froid!!! Ben oui, une bulle c'est ni plus ni moins qu'une tente de camping de luxe! Les températures sont descendues en dessous de zéro et je n'ai rien vu venir... Une froide nuit bien rattrapée par la vue au lever du soleil. Depuis mon lit, être entourée d'arbres, confortablement installée sous ma couette, c'était vraiment pas mal 😀

Une nuit dans ma bulle 

Avant-veille de mon départ pour d'autres aventures: nous voilà tous rendus à Tadoussac pour une soirée "Open Mic" (scène ouverte), au "Gibard", après avoir décliné une ultime tentative de dégustation de poutine. Non, on ne m'aura plus, je prend le burger au brie! Et belle surprise en découvrant la mayo au sirop d'érable. Ici ils le mettent avec tout, mais là pour une fois c'est vraiment une bonne idée, trop bon!

Soirée bien animée, à rire comme des baleines (bon la blague était facile😀), à boire quelques coups quand-même, et à écouter des chansons en québécois, le tout dans une ambiance de bar de marins. Tous les ingrédients sont là!

Et voici le dernier soir arrivé avant le grand départ. Petit apéro au coucher du soleil sur le fjord. Je profite de cette vue une dernière fois. Il y avait du bon quand même 😀

J'ai aussi passé plusieurs soirées feu de camp très agréables avec les collègues, à écouter de la musique sous les étoiles, à guetter les aurores boréales (car il y en a eu plusieurs, mais non visibles à cause de la forêt). Et quand on avait la chance d'être avec des québécois, le nouveau vocabulaire fusait. Et là, je suis obligée de rajouter un paragraphe dédié...

Petite leçon de québécois

Vous croyez connaître la langue française? Que nenni! Ici on redécouvre la langue. J'apprends donc à dire "français de France", et à adapter mon langage en présence des québécois, qui ne comprennent pas toujours, et inversement. Parler français comme si c'était une langue étrangère, ça c'est une vraie surprise! Mais en passionnée de linguistique, autant vous dire que je kiffe!

Un peu de pratique: les insultes. 

Tout le monde a dû entendre un jour le mot "tabernacle" en faisant une caricature du Québec. Ce que je ne savais pas, c'est qu'il s'agissait d'une insulte! Au Québec, les insultes ont une particularité qui va plaire à certains, et déplaire à d'autres: ce sont des sacres! "Ostie d'tabarnak et d'Chris" = notre bon vieux "putain merde fait chier". Traduction: un tabernacle est l'armoire dans laquelle on range les osties, Chris ou Christ, et on peu ajouter Calice, assez courant également. Et bien-entendu, il faut imaginer avec l'accent!

Mon préféré: "les gosses". Ici, ce sont tout simplement... "les couilles". Autant vous dire qu'on fait l'erreur une seule fois...

Les petits mots usuels

Bon matin (bonjour), Allo, Fin de semaine (week-end), Bienvenue (de rien). Si on y regarde de plus près, on se rend compte que le français canadien est traduit littéralement de l'anglais: les formes de phrases, les mots utilisés. Mais n'allez surtout pas dire ça à un québécois!

La dominante française

Le Québec oeuvre très activement pour que le français sois prioritaire partout. Dans les hôtels, il est obligatoire de mettre la version française avant la version anglaise, tous nos anglicismes (et nous en avons plein c'est une horreur!) sont dits en français ici. C'est un peu la honte quand tu es au resto, et que tu demandes au québécois ce qu'est une côte levée, qu'il t'explique, et que tu tu réponds: "ah! des barbecue ribs!".

KFC: la célèbre chaîne KFC (Kentucky Fried Chicken) elle-même n'a pas pu avoir gain de cause au Québec et s'appelle ici PFK (Poulet Frit du Kentucky).

Moralité: en bons français de France que nous sommes, nous pouvons nous moquer tant qu'on veut de l'accent québécois. Mais eux, au moins, ils parlent vraiment français!

Après cette petite mise au point linguistique, me voilà sur le départ. Je repars équipée: les proprios ont eu pitié de moi avec le froid et on fouillé dans leurs armoires, du coup tout le monde en a profité! Me voilà avec une doudoune fine (malgré mon entêtement à ne pas emporter celle que ma soeur me proposait, car les doudounes, c'est quand même super moche), un gros pull, un gilet et même un pantalon de ski et une grosse paire de chaussettes! Je redouble d'ingéniosité pour caser tout ça, mais ça passe!

Ce que j'ai préféré à Sacré-Coeur: difficile de détrôner les baleines sur ce coup-là! Egalement la soirée au Gibard, les feux de camp sous les étoiles, les ours, les orignaux, les balades le long de la côte, la forêt, le pouce

Ce que j'y ai expérimenté pour la première fois: encore les baleines! le pouce, utiliser une scie circulaire, conduire un 4 roues, me lever à 6h30 pour aller travailler (hahaha, non c'est pas vrai je l'ai déjà fait, mais ça faisait tellement longtemps😀)

En route pour Rimouski!

11
11
Publié le 10 novembre 2019

C'est en ce vendredi 13 de septembre que je choisis de traverser le St Laurent du nord au sud, depuis les Escoumins, jusqu'à Trois-Pistoles.

Je lève le pouce pour aller au traversier, 5 min plus tard et c'est parti! Maxime, employé d'une grosse compagnie électrique, est content de faire un bout de chemin accompagné pendant son long trajet de 10h pour aller travailler! On rigole pas avec les distances ici... Hyper gentil, mais c'est un pléonasme vu qu'il est québécois.

C'est reparti pour l'aventure! 

J'ai désormais un objectif: trouver quelqu'un pour me prendre en pouce à l'arrivée de l'autre côté, pour m'emmener jusqu'à Rimouski, 1h plus loin. Et là, mes copines les baleines viennent à mon secours! Forcément, quand on observe un banc de neuf baleines sur le pont d'un bateau, on est tellement content qu'on discute facilement. Merci les filles! Et une très belle journée pour traverser...

Me voilà embarquée avec un couple de retraités français de Cap Ferré, mon premier lift avec des français, eh ben on voit tout de suite la différence... Ca vouvoie (ah oui je vous l'ai pas dit, mais ici tout le monde se tutoie, comme en anglais!), ça râle au volant, c'est stressé. Mais dis donc, on dirait que je râle moi aussi! Que nenni, ce couple a été adorable de m'emmener à destination, en mode french'style!

Me voici donc à Rimouski pour passer la fin de semaine (en bon "français" de France, on dit week-end, no comment...). Vous souvenez-vous de Loïc? L'étudiant en géographie qui ma liftée de Québec à Tadoussac. Un alignement d'étoiles assez incroyable s'est produit juste avant mon départ, en 1h de temps: je reçois un mail de Loïc qui prend de mes nouvelles et me propose son divan si je passe par Rimouski; Julie (volontariat HelpX) me répond positivement pour m'accueillir, et propose même de me véhiculer car, coïncidence incroyable, elle vient à Rimouski pile le jour où je voulais en repartir; et cerise sur le gâteau, j'ai Roseline Roy au téléphone (je vous expliquerai plus longuement en temps voulu), et elle m'accueille quand je veux. Autant dire que ça motive bien tout ça!

J'arrive donc chez Loïc. Accueil chaleureux, divan presque confortable, coloc sympathique, bien placée au coeur de la petite ville. J'apprends qu'il part en excursion en pleine nature pour le week-end, et sa coloc aussi, je vais donc bénéficier de leur logement, mais sans eux! Il me semble que je vous ai déjà parlé de la confiance et la générosité québécoises...

Nouvelle expérience culinaire: le maïs! On fait bouillir, on roule dans le beurre, on en a plein les dents et on se régale! J'avais l'impression d'être un cow-boy dans le grand ouest américain, assise autour du feu à faire griller mon maïs. J'avais au moins les cactus grâce à la jolie nappe de la cuisine 😀

Rimouski n'a pas un intérêt incroyable, mais a le mérite d'être située au bord de l'eau, toujours le fleuve St Laurent. On y trouve tout ce qu'on veut, et la région est belle à découvrir. Je décide donc de louer un vélo pour explorer tout ça...

Le vélo style pour une balade bien agréable 
Des maisons de toutes les couleurs, toujours en bois, de type mobile-home 

Petite sélection de panneaux et enseignes qui m'ont fait réagir. En pleine période électorale, les rues sont placardées avec les visages des candidats, et celle-ci m'a rappelé quelqu'un. Nana Mouskouri non?

Le KFC version francophone, typiquement québécois.

Puis j'ai adoré le panneau des horaires de ce magasin, assez courant dans le coin. Le samedi, tous les magasins ferment tôt, car au-delà d'un "jour de commerce", c'est surtout un jour de fin de semaine, et il est important d'avoir du temps de loisir.

Et le signe que nous ne connaissons pas en France: le skidoo! Ou motoneige si vous préférez. Ben oui, dur à imaginer mais "winter is comming", les véhicules changent...

Visite d'une friperie, très répandu, hyper pratique. Et au rayon sport, on oublie les tenues de danse et les chaussures de foot (soccer), place au hockey!

Pendant cette journée sportive, venteuse et un peu frette, j'ai repéré un petit endroit pour un arrêt au stand bien mérité: le Crêpe Chignon! Quelle odeur familière et délicieuse en ouvrant la porte... Une appétissante odeur de galette, de fromage, de beurre... Ca va être une orgie! Et en plus, ils ont la carte parfaite pour moi: tout est au choix! Pas besoin de modifier la version proposée comme à mon habitude, un vrai bonheur! Un choix d'ingrédients indécent, tellement bon après ces quelques semaines passées dans la forêt...

Mmmh ! 

Bon, il fait nuit, je suis repue après un orgasme culinaire certain. Je suis à vélo, j'habite en haut d'une côte, une vraie, allez, on se motive...

Petit passage à l'épicerie (supermarché) du coin. Pas grand intérêt à priori je vous l'accorde. Mais je vous ai concocté un petit reportage photo très local... Souvenez-vous: le plastique, c'est fantastique!

Nous sommes samedi soir, bien fatiguée, et demain: escapade aux portes de l'enfer...

12

Une location de voiture et 30min de route plus tard, me voici arrivée... en enfer! Et ben croyez-moi ou nom, mais si l'enfer c'est ça, je signe toute de suite!

En pleine nature, un sentier forestier, une rivière, des cascades...

Au détour d'un sentier, j'arrive dans un univers pour le moins... original! Grosse pensée pour mes "copines d'office" qui auraient adoré cette mise en scène ludique et fantasmagorique. Exploration en images... Vous pénétrez les portes d'Oniria, le sentier enchanté... Accompagné de mises en scène sonores, visuelles et odorantes...

Le monde d'Oniria 

Quelques rencontres magiques plus tard, on passe aux choses sérieuses: le canyon des portes de l'enfer!

Description officielle: "Amorcé par la chute de Grand Sault, haute de 20 mètres, le Canyon des Portes de l’Enfer, situé à Saint-Narcisse-de-Rimouski, s’étire sur près de 5 km entre des parois resserrées et abruptes atteignant parfois 90 mètres de hauteur. Un réseau de sentiers pédestres de 1 km à 20 km, accessible à tous, vous permet de découvrir des panoramas uniques et d’avoir accès à la plus haute passerelle suspendue au Québec, haute de 63 mètres." C'est parti!

Là on respire ! 

Et maintenant, la descente aux enfers avec les 300 marches. Descente trop facile, remontée... trop facile! Ou presque...

Un canyon magnifique, il ne manquait que le canoë 

Et pour finir cette belle journée nature, un peu de culture. Si vous avez regardé le panneau avec attention, vous avez dû remarqué le "sentier des draveurs". Je ne sais pas pour vous, mais moi, aucune idée de ce que ça peu bien être!

Les draveurs étaient les travailleurs chargés de faire descendre les billes de bois par la rivière. On a tous en tête les images de troncs d'arbres agglomérés sur l'eau... Eh bien à l'époque, c'était totalement artisanal, et super dangereux. Après avoir visité le lieu en hommage à ces hommes, et m'être baladée le long de cette rivière, j'ai commencé à réaliser le dixième de ce que pouvait représenter ce travail. Un travail exceptionnel pour une nature exceptionnelle. Ce fut une découverte passionnante.

Hommage aux draveurs d'autrefois 

La balade se termine, je rentre à Rimouski. Un dernier coucher de soleil...

Ce que j'ai préféré à Rimouski: retrouver un peu d'autonomie, le sentier d'Oniria, le canyon de l'enfer, le Crêpe-Chignon!

Ce que j'y ai expérimenté pour la première fois: le maïs au beurre, mmmh !

En route pour Sainte-Anne-des-Monts, chez Julie, pour une mission de "homestay". La suite à la prochaine étape...

13
13

Le 16 septembre 2019... Me voilà partie pour être accueillie chez Julie, une nouvelle expérience de volontariat version "homestay", tout simplement l'aider à la maison, contre le gîte et le couvert.

Comme tout s'était très bien goupillé côté organisation, l'univers ayant été vraiment sympa sur ce coup, Julie vient carrément me chercher à domicile. Une rencontre... détonnante! Deux heures de route à passer ensemble pour faire connaissance avant d'arriver à destination. Croyez-moi ou non, elle parle plus que moi! Si si, c'est possible... Et je vous le donne en mille: un accent de plus à décoder! Je tends l'oreille, je fais répéter, et j'essaye de m'adapter, car figurez-vous que celle qui a le plus gros accent des deux, c'est moi! C'est à partir de cette expérience chez Julie que je vais commencer à mesurer l'ampleur de la différence de nos deux langues, qui se nomment pourtant toutes les deux: le français. Hâte de vous en dire plus...

Pour le moment, découvrons le nid douillet où je vais rester quasiment deux semaines. Ah oui, j'avais dis 3 ou 4 jours... comment dire... Le temps doit être différent au Canada, je sais pas, peut-être qu'il y fait bon vivre. Y'a comme un truc avec les gens... on s'y attache 😀 Je me demande bien d'où ça peut venir. J'ai bien quelques idées: sourire, serviabilité, amabilité, socialité, partage, simplicité, communication, générosité, entraide, confiance, humanité, ... j'arrête ou vous avez saisi le concept? 😀

Julie's home 

Revenons à la bien jolie maison de Julie, et Clémence, son adorable fille de 7 ans. Rappelons que je viens de passer 3 semaines dans un cabane en bois, à avoir froid et à m'intoxiquer avec la fumée du poêle à bois... Autant dire que, lorsque je rentre dans la maison, j'ai l'impression de revivre! Au moins, grâce à mon expérience rudimentaire, je peux apprécier 1000 fois plus le confort de ce nouveau foyer!

Ce que je n'ai pas encore dit, c'est que Julie est multitâche, mais genre vraiment: garderie à la maison avec 8 enfants qui viennent dîner le midi (oui oui, dîner) et reviennent après l'école jusqu'à l'arrivée des parents. Une sorte de périscolaire à domicile. Elle se donne un mal incroyable pour leur cuisiner tous les jours du bio, avec des légumes, en évitant le gluten. Je n'avais pas encore idée du travail que ça pouvait demander... Je n'allais pas tarder à le découvrir...

Toute la clique ! 

Mais bon, 8 enfants chaque jour, ce n'est pas assez, donc Julie est aussi auto-entrepreneuse, avec "Ca c'est à moi", une jolie marque d'articles pratiques et fabriqués avec amour (et beaucoup de temps). Et bon, vu qu'il reste encore quelques créneaux de libres dans le planning, Julie est aussi prof de yoga. Elle prend des cours de piano, s'occupe de l'asso de parents d'élèves, organise des matchs d'impro dans la région, ... Julie, c'est une espèce que je ne connaissais pas encore: une boule d'énergie positive, toujours prête! Et elle connaît juste toute la région, et tous ceux qui la peuplent. S'il y avait une place où il fallait que j'atterrisse, c'était bien ici!

Comme je suis arrivée de nuit, je ne savais pas vraiment où j'étais, ni ce qui m'entourait. Tout ce que je savais, c'est que j'entendais le bruit des vagues depuis ma chambre, en m'endormant... Quelle jolie surprise en me réveillant le lendemain! Vue sur la mer! Pas mal...

Allez, on continue la visite...

Il est temps de faire un peu les présentations. Voici donc Julie et Clémence :

Et comme il faut nourrir tout ce petit monde, ça veut dire qu'il faut faire à manger... Comme tout le monde sait que c'est mon point fort... autant vous dire que j'ai tout donné! J'ai même essayé de leur faire découvrir des plats français (de France), pas toujours une réussite... Mes galettes roulées jambon/fromage n'ont pas fait l'unanimité, pourtant elles étaient vraiment réussies. Moi, je me suis régalée!

Elles sont pas belles mes galettes!? 

Ma mission principale était donc d'aider en cuisine, beaucoup, mais genre vraiment beaucoup de vaisselle... A l'occasion, j'aidais également à découper ou à repasser pour les créations couture, la fabrication des jeux, un vrai lutin du père-noël! Car ça rigole pas, la journée de la fête des récoltes approche, et nous avons un kiosque à tenir:

Un duo de choc! 

Ce que je n'ai pas précisé, c'est que Julie fabrique des articles zéro déchet 😀😀😀 Autant vous dire que je suis complètement dans mon élément: des éponges lavables de toutes les couleurs, des range-"kleenex" adaptables sur le pare-soleil de la voiture, pour toujours les avoir à portée de main, et des jeux vraiment inventifs, en bois, et tout fait maison! Le tout sur fond d'une journée très local et vraiment conviviale, voici la suite:

Une bien belle journée 😀 De la gaieté, du partage, du local et du zéro déchet. Comme quoi, c'est possible! 

Mention spéciale pour mon coup de coeur de cette journée : Florinnel et Cie. Deux soeurs, de 14 et 18 ans, qui ont créé leur petite entreprise dans le garage de leur parents, grâce aux 200$ d'aide de l'état pour acheter leur matériel de base. Créer une entreprise à 14ans?? Eh bien oui, c'est possible! Des tissus récupérés, de la cire d'abeille, de la résine de pin, de l'huile et de la main d'oeuvre motivée et souriante et hop! Nous voilà avec des emballages réutilisables à volonté! Un bel exemple de ce qui est possible quand on soutient les projets dès le plus jeune âge et qu'on les rend possibles. Grosse pensée pour ma Chipoulette qui se reconnaîtra 😉

Mon coup de coeur! 

Bon, c'est bien beau tout ça, mais il est temps de visiter un peu la région. Je suis donc à Sainte-Anne des Monts, petite ville côtière, très petite. Visite en images...

Et voici quelques trouvailles lors de ma balade...

On y trouve aussi le festival du bois flotté. Comme il y en a partout sur la plage, une fois par an des artistes sont conviés à sculpter cette matière, autour d'un thème conté. Chaque oeuvre est accompagnée d'un bande audio, où l'artiste conte son histoire et explique les détails de son travail. Une vraie halte poétique.

Des moments entre filles aussi: rigolades, bricolages, dégustations et grimaceries au programme!

Si vous regardez bien la porte de la boulangerie jaune, vous y lirez les horaires d'ouverture: le samedi, de 12h à 17h, et c'est tout! C'est exactement comme ça que j'imagine le travail!

Changement de décor: le parc national du mont Albert, une merveille! 

Après une pause nature, mon séjour chez Julie tire à sa fin. Une dernière virée avant de partir, direction la ligue d'impro locale. Très typique: dans une arène de hockey, en mode "battle", et on compte les points. Fou rire garanti, et avec l'accent je me suis bien accrochée. Julie qui, je vous le rappelle, est partout, était la présentatrice du show.

Et j'ai eu droit à une petite surprise finale avec le thème "le beurre du beurre, accent français". Si vous regardez cette vidéo, gardez en tête que l'acteur parle très bien français, mais que c'est anormal pour lui. Ca vous aidera sûrement à mieux comprendre 😀 En tous cas, c'est comme ça qu'ils nous voient!

Petit rappel de vocabulaire ...

Une particularité de mon séjour chez Julie: la langue. Avec les enfants, pas de triche! Quelques anecdotes:

  • je peux avoir du sirop? Du sirop de quoi, menthe? Ben non, du sirop d'érable. Ah mais tu sais que j'ai goûté le sirop d'érable pour la première fois il y a un mois seulement. Nous n'en avons pas chez-nous Ben, vous mangez quoi avec vos pancakes?
  • Vous savez qu'on n'a pas de neige chez-nous, et presque pas de patinoire. Ben, vous faites comment pour faire du patin à glace? Et vous faites quoi l'hiver? Mais personne n'a de patins à glace en France! Et là, imaginez 8 bouches-bées!

Petite leçon de vocabulaire et de grammaire, attention, ça va piquer!

  • lunatique: être dans la lune tout le temps
  • chaudron (casserole), ustensiles (couverts), laveuse (machine à laver), balayeuse (aspirateur), mope (serpillère), bienvenue (de rien), tantôt (plus tard)
  • déjeuner (p'tit dej'), dîner (déjeuner), collation (goûter) et souper (dîner). Cette liste là, c'est balèze!
  • "Pis toute là": et puis tout ça
  • "Fait que..." : du coup. Sachant que les français sont appelés des "du coup" tellement on le dit apparemment
  • "C'est comme...": c'est genre...
  • "Tanné": fatigué, en avoir marre
  • "Chum/blonde": petit copain et petite copine, même si elle est brune!
  • "Salut, ça va bien": formule de politesse pour dire bonjour, même dans les commerces. Accompagné du tutoiement bien-entendu, et même par téléphone. Imaginez-vous appeler votre banque: "salut, ça va bien?"
  • "chialer": râler. Quand tu entends un adulte dire à un enfant d'arrêter de chialer, ça fait bizarre la première fois...
  • Mes deux perles: le "pet de sauce" et "faire le bacon". La première est assez imagée je pense... La seconde, imaginez une tranche de bacon dans la poêle, et comparez-là à un enfant qui fait une crise en se roulant par terre, et vous comprendrez toute la beauté de cette image!
  • Et ma préférée de toutes. J'ai mis du temps à la comprendre, mais c'est tellement pratique quand on s'y habitue: "tu peux-tu m'aider", "je peux tu aller sortir de table", "vous pouvez tu me passer le sel". Eh oui, pas de "est-ce que" ! Tellement plus simple! En revanche, ce n'est que dans le langage parlé. a l'école, on apprend du bon français de France... Quelle ironie, toute une histoire!

Ca y est, mon séjour chez Julie et Clémence est vraiment fini. Un gros câlin collectif avant de partir pour de nouvelles aventures: le Nouveau-Brunswick!

Ce que j'ai préféré à Ste Anne des Monts: Julie! La fête des récoltes, le parc national, la cur sur l'eau, la découverte linguistique, et toute la clique bien-entendu.

Ce que j'y ai expérimenté pour la première fois: le piano, faire à manger pour 8 enfants chaque jour,

C'est l'automne au Québec, les premières couleurs pointent le bout de leur nez. Et ce n'est que le début. Une route bien agréable... Et merci à Janik de m'avoir conduite de l'autre côté du parc 😀

Début de l'automne au Québec... 
14
14

Le 27 septembre 2019... En route vers le village de Cap-Pelé, je dois faire étape le temps d'une nuit, pour prendre le bus le lendemain matin. Je ne pensais pas raconter ce tronçon de route, et c'est pourtant parfois dans ces moments éphémères que l'on découvre toute la beauté du voyage...

J'arrive donc à la pension que j'avais réservée: MacKenzie House. Je rentre, personne... Mais j'ai l'impression d'avoir franchi un portail temporel: une maison d'un autre siècle s'ouvre à moi. Les photos parlent d'elle-même, mais il y avait plus. Car ce n'est pas seulement de la décoration, c'est habité, il y a une âme dans cette maison.

Des photos de famille partout, des objets anciens, de la dentelle. Je crois même que si on voulait créer une déco pareille aujourd'hui, on ne pourrait pas! Le plancher qui craque, les portes qui grincent. C'est toute une atmosphère!

Puis je devine que quelqu'un est assis dans le salon, sur le canapé fleuri, avec le papier peint assorti. Une fine mais solide silhouette se lève doucement, et se dirige vers moi. C'est à ce moment-là que je fais l'incroyable rencontre d'Antoinette, 92 ans, qui va clairement avec le décor. Et je vous le donne en mille: encore un nouvel accent! Un français bien roulé, un peu anglicisé. Je tend l'oreille... Et j'ai intérêt, car du moment où elle a commencé à me parler, ça a duré 2h! J'ai feuilleté les albums généalogiques écris à la main, un travail incroyable, une vraie mine d'or pour sa région et sa famille. Une femme qui aime les mots, qui aime l'Histoire, et qui partage volontiers. La rencontre parfaite! Elle finit quand même par me faire visiter ma chambre. Très raccord avec le reste!

Anecdote: sur la commode, disposée avec soin sur un petit napperon très certainement fait main, une maquette du Belem. Pour ceux qui ne verraient pas le lien, sachez que le Belem a été construit à Nantes, et est toujours en activité comme bâteau école à ce jour. C'est quand-même assez cocasse de trouver cette réplique au Nouveau-Brunswick, dans MA chambre!

Et je dois vous parler de Michel. "Ah il faut que je raconte ça à mon Michel". Son fils donc, passionné d'histoire visiblement. Un gars bourru, mais donc le visage s'illumine dès qu'il sourit ou qu'il parle de sa forêt et de ses arbres: "Moi, ma richesse est dans la forêt. Avec ma tronçonneuse j'y suis bien". Il parle efficace, et est d'une gentillesse incroyable. Même si je me suis quand même dit à un moment donné que j'étais toute seule, dans une maison digne d'un décor d'Agatha Christie, avec un gars fan de tronçonneuse... Mais c'est le Canada!

Pour continuer avec les anecdotes un peu particulières, j'apprends qu'Antoinette est une demie Allard. Alors des Allard avec un Michel, ça commence à en faire des coïncidences, non? 😀 (pour les amis: prénom de mon grand-père, et nom de famille de mon arrière-grand-mère)

Ma chambre d'un autre temps 

C'est le moment d'aller manger quelque chose! Je pars donc en vadrouille à la recherche d'un lieu pour me nourrir, pas si simple... Une ville assez déserte... Je finis par trouver le restaurant d'un hôtel: burger, match de hockey, on est en plein Canada's Style!

Je découvre également sur mon chemin un magasin improbable: Cannabis Store. J'apprends donc que la vente de cannabis est devenue légale depuis peu. Ca surprend quand on n'est pas habitué.

Je ne m'éternise donc pas... Je rentre à la pension, et de découvre une Antoinette sur son canapé à fleurs, avec ses trois dictionnaires et ses mots-croisés. Elle m'invite à la rejoindre, proposition que j'accepte avec grand plaisir, car en fait je n'attendais que ça. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais très envie de la recroiser avant mon départ. C'est à ce moment-là que j'ai passé une soirée incroyable: elle m'a raconté toute une partie de sa vie. Et je vous rappelle qu'elle a 92 ans!

Son premier rouge à lèvres à 12 ans, le costume de bain qui faisait scandale. Elle était pas du genre à faire comme tout le monde mais "à l'époque, l'expression "être soi-même", ça existait pas. Je ne faisais que pêcher! Mais j'étais authentique, je n'ai jamais menti, sauf à confesse!" (j'adore!). Sa force de caractère pour faire des études, la rencontre avec son Cyril, la mort de ce même amour, la relation avec son père... Que d'histoires, de partage et de transmission! Et voir une femme de cette âge avoir les larmes aux yeux en vous racontant la rencontre de l'homme de sa vie, ça fait quelque chose, surtout quand c'est arrivé il y a plus de 70 ans au moins: "J'étais secrétaire au centre de rayons X, parce que je parlais et j'écrivais l'anglais et le français, sans faute. Il était ancien combattant. Il est arrivé, on s'est regardés, et en regardant dans ses yeux, j'ai vu son âme, et j'ai su que je l'aimais, et qu'il m'aimait. On a eu deux beaux enfants. Et leurs parents se sont aimés sincèrement". Raconté avec la même émotion qu'à l'époque. Autant vous dire que j'ai été très émue de cette rencontre, qui m'est allée droit au coeur.

Et pour finir cette belle soirée, que j'aurais aimé prolonger jusqu'au matin, elle me dit: " je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça, mais je sais qu'il y a une raison pour tout. Je ne raconte pas ces choses-là à tout le monde, mais à toi j'avais envie". Et d'ajouter: "Je vais te laisser aller dormir. Et je vais te souhaiter quelque chose pour ton voyage. Attends, je dois trouver le bon... Ah, moi et mes mots! Pour ta vie, je te souhaite... la SERENITE". Je la remercie pour sa générosité, l'embrasse, et lui dis que moi, je sais pourquoi elle m'a raconté tout ça. Je verse évidemment ma larme et vais me coucher le coeur léger.


Merci Antoinette 😀

Le lendemain matin, c'est épuisée mais sereine que j'entends Michel toquer à ma porte pour le déjeuner. Normalement servi à partir de 7h30, il s'est levé exprès à 6h pour me préparer des pancakes avant de prendre le bus, pour que je mange bien avant de voyager, et a insisté pour m'emmener à la gare en voiture, pour être sûr. Discussion du matin: " L'argent, si on n'est pas heureux, ça vaut rien. La vraie richesse est dans le bonheur. Moi j'suis heureux quand j'suis avec mon fils, donc mon érablière." Merci Michel! Quand je vous dis qu'il est en or! Je déguste donc de délicieux pancakes, agrémentés de sirop d'érable maison, de l'érablière personnelle de Michel 😀 Je monte dans son pick-up, et il finira par me dire, avant de me laisser au bus: "J'en rencontre des gens, mais toi, t'es fine, t'es attentionnée". Ici, "fine" veut dire "gentille". Et ben venant d'un gars aussi gentil que lui, c'est allé droit dans mon p'tit coeur!

Voici donc l'histoire de mon passage à Campbellton, l'étape "émotion", le dernier endroit où je pensais faire une rencontre marquante, et même bouleversante. C'est ce jour-là que j'ai compris ce qu'était vraiment le voyage. Le tour de moi-même commence à prendre forme... La suite allait forcément être différente désormais. Et vous n'imaginez pas à quel point...

Direction Cap-Pelé!

15

Nous y voilà! L'étape qui fait que j'ai plusieurs mois de retard dans la rédaction de ce carnet. Pour être franche, je me lance mais je ne sais pas vraiment par quel bout commencer. J'écris cette étape le 15 février 2020, il s'en est passé des choses... Je ne vais donc pas faire comme si je la vivais en direct. Je vais essayer de vous raconter...

Tout d'abord, il est important de savoir que je suis restée 3 mois à Cap-Pelé, tout ça! Et il s'est passé plein de choses et pas grand chose à la fois.

Comment j'ai atterri ici? Quand j'étais en France, souvenez-vous, j'animais des ateliers pour les parents appelés "ateliers Faber et Mazlish". Adele Faber et Elaine Mazlish sont les auteures d'une approche de communication parents/enfants que j'avais choisi de transmettre, car sa lecture m'avait vraiment profondément transformée, et je voulais diffuser au plus grand nombre. Ces livres ont été écrits en anglais il y a plus de 30 ans et, il y a environ 20 ans, un p'tit bout d'femme appelée Roseline Roy les a lus, et ça a été la révélation! Ni une ni deux, en tant que francophone billingue, elle décide de donner accès à la francophonie à ces merveilles en les traduisant, et en créant sa maison d'édition. Aujourd'hui, Aux Editions du Phare existe toujours, et ne diffuse que les livres Faber et Mazlish, en français, dans toute la francophonie et à travers le monde.

Mais pourquoi je vous raconte ça? Si si, il y a un lien... En tant qu'animatrice de ces ateliers, je connaissais le nom de Roseline Roy, et je fais partie du groupe Facebook dédié aux animatrices. J'apprends donc que la fameuse Roseline est canadienne. Vous voyez où je veux en venir? Alors forcément, quand j'ai décidé de partir pour le Canada, l'idée m'est venue de la contacter pour se rencontrer, tout simplement parce que ce serait sympa, quelques jours...

Après quelques messages écrits, premier échange téléphonique avant de se rencontrer: "Tu es la bienvenue. Tu viens quand tu veux. Et si je suis en déplacement au moment où tu viens, tu pourras t'installer chez-moi en attendant mon retour.". Le ton était donné...

Me voici donc dans mon bus, partie de Campbellton, après la fameuse rencontre avec Antoinette, légère comme jamais. Arrivée à Moncton (la ville principale), je suis quand même curieuse: je vais rencontrer Roseline Roy! C'est que c'est quelqu'un quand même! Et là, je vois une p'tite bonne femme d'1m50 à tout casser, hippie jusqu'au bout des ongles, s'approcher du bus et me faire un hug de bienvenue. Et voilà! Je vous le donne en mille: depuis, nous sommes inséparables!

Roseline et moi, p'tit dèj' face à la mer, premier jour 

J'ai donc été accueillie à bras ouverts, au sens propre comme au figuré, et ce n'était que le début. Roseline habite au bord de la mer, mais genre vraiment au bord: à 20m de la falaise! La vue est imprenable, l'endroit magnifique, et la maison incroyable. Les activités quotidiennes sont: aller récolter dans les serres, s'occuper des fruits et légumes pour les conserver, ramasser du bois, aller se promener et papoter. Pas facile... Voici donc des photos en vrac:

Vue de ma chambre 

Sortie cueillette de fruits sauvages: pommes et canneberges. Et c'est le début de l'automne... (Commentaires sous les photos)

Une journée parfaite au Canada 

Découverte de la côte. Un mois auparavant, la région a essuyé le passage de Dorian, un très violent ouragan. Apparemment le plus violent jamais vu dans cette région. La falaise a été mangée en partie. Toutes les roches sont tombées, c'est très impressionnant. Et comme l'arbre des voisins a été déraciné par la tempête, on s'occupe de récupérer le bois. Le Canada, ça garde en forme! Pour preuve: Roseline a 61 ans, et elle est plus en forme que moi, sans jamais faire de sport! Enfin, pas directement...

Journée mer et bois, le quotidien du coin 

Mi-octobre: Après-midi canoë puis feu de camp sous la pleine lune... Un air de flûte, le bruit de l'eau, parfait...

Il faut savoir que Roseline a absolument tout dans son garage: deux canoës, des patins à glace, des skis de fond, des raquettes à neige, du matériel de camping... Un vrai magasin outdoor! Mais ici, c'est la base... Aujourd'hui, j'ai voulu aller me promener au bord de la falaise, je n'aurais pas pu sans mes raquettes. Je vous rappelle que je vous écris en février...

Et parce que moi aussi je sais faire des choses, je propose, fidèle à moi-même, un petit atelier cosmétiques maison. Au programme: shampoing solide, dentifrice solide et crème magique pour les mains. Un très bon moment, en compagnie de Roseline et son amie Anette. Pour celles et ceux que ça intéresserait, j'ai gardé les recettes... Shampoing 3 mois, dentifrice 3 mois, crème mains toujours en cours après 6 mois. Ca passe en avion, c'est naturel et hyper efficace!

Bienvenue au marché de Dieppe! Oui oui, comme en Normandie...Un marché ben agréable, tous les samedis matins, avec des musiciens en live, des tablées pour déguster sur place, et des petits producteurs locaux. Et bien contents que ce soit couvert, car il commence à faire frette...

Cap-Pelé, c'est aussi l'endroit où je prends confiance... Car vous qui me connaissez bien, vous savez que la cuisine n'est pas mon univers préféré... Eh bien c'est terminé! A la poubelle l'étiquette "nulle en cuisine"! Quelques encouragements bien placés, des efforts reconnus, et de la place à l'initiative et à la créativité, me voilà en train d'improviser et de réussir avec brio! Avouons que le fait d'avoir de bons légumes du jardin et de la pâte à pizza maison aide bien... Un délice! Et aussi un peu le fait que nous sommes en Amérique du Nord, et si on veut manger quelque chose de correct, pas trop le choix de cuisiner...

Dans la série "je gagne en confiance en moi", voici la révélation de l'année: je fais la rencontre de Jérémie, le fils de Roseline. Il nous invite à essayer son sport passion: l'escalade. Mais pas l'escalade avec une corde, beaucoup trop simple. L'escalade de bloc. Pour faire simple: tu grimpes, t'as pas de sécu, tu tombes tu peux vraiment te faire mal! Première séance: je fais du latéral, trop peur de monter, trop de risque de tomber. Deuxième séance: la même! Toujours peur de tomber, mais le plaisir est quand même là car c'est très technique, et hyper physique... Troisième séance: déclic! Me voilà en haut d'un mur! Euh ouais mais, on redescend comment... Ben comme on est monté... Trop fière, la révélation! Depuis je grimpe environ 2 fois par semaine et vous verrez, ce n'est que le début... En tous cas ce sport me fait un bien fou: bon pour mon corps, bon pour ma tête, et je gagne en confiance en moi un peu plus à chaque fois. Par contre, faut pas être difficile pour sa manucure...

Journée découverte escalade de bloc 

Dans la série "découvertes", on trouve également le trampoline, ou plutôt LA trampoline. Ben oui, c'est comme ça... Et encore une fois, pas besoin d'aller dans un lieu dédié, car Roseline en a une dans son jardin, tout simplement! Au bord de la falaise, c'est trop cool! Soyons honnête quand même... c'est hyper fatiguant! Séance photo déconne:

La trampoline, je kiffe! 

Dans la série rigolade, voici la séquence "épilation". Quand ça fait 3 mois que t'as pas touché à tes poils, forcément, on rigole! Sachez qu'en voyage, le côté sexy, on oublie!


Et je fais aussi des découvertes artisanales. Car oui, Roseline a aussi un métier à tisser, et un rouet pour filer la laine. Passionnant! C'est vraiment génial de créer un ouvrage de cette manière. Une machine incroyable, uniquement mécanique. Un travail de précision et de patience...

Ca fait longtemps que je ne vous ai pas parlé linguistique je trouve... Ce que je ne vous ai pas dit, c'est qu'ici, ils ont un truc bien de chez-eux qui s'appelle le "chiac". Bienvenue au Nouveau-Brunswick: la province officiellement billingue, où l'anglais est en fait majoritaire. Un peu d'histoire s'impose... Il y a bien longtemps, mais pas tant que ça (j'aime la précision), les français ont débarqué. Jusqu'ici tout va bien: entente avec les locaux amérindiens, l'harmonie règne. Puis les anglais ont débarqué: là c'est le drame. La colonisation comme on la connaît: tout le monde doit parler anglais, on renvoie en bateau les français en France (quand ils survivent au voyage), on extermine les réticents, ceux qui le peuvent fuient vers le Québec, ceux qui restent s'adaptent pour survivre, et les autres sont exécutés. Et de là est né: le chiac. Il s'agit d'un savant mélange entre l'anglais et le français. Le mieux est de vous donner quelques exemples:

"j'vais hanger out avec mes guys" = je vais sortir avec mes potes (verbe "to hang out")

"je watcherais bien un film, du verbe "to watch"

"j'vais aller shoveler la neige" = "pelleter la neige"

Bon, vous avez saisi le concept je pense... Mais ça, c'est juste le début. Car vous ajoutez à cela des R roulés, des mots mangés, des structures de phrases à l'anglaise. Et on mixe même les mots ensemble: "comperstand" = comprendre+understand

A ça vous ajoutez ceux qui parlent seulement français, mais un français d'ici, ou devrais-je dire "d'icitte". "Car icitte il fait frette parfois. Elle est comme comique la française quand elle essaye de causer comme cicitte, et c'est tannant. Mais bon, c'est l'fun! Tu comprends-tu c'que j'dis?" Et voilà mon quotidien depuis plusieurs mois maintenant. Donc en fait, je suis devenue polyglotte du français, sans même savoir que ça pouvait exister.

Bon, les explications c'est bien, mais rien ne vaut une vidéo. Et je vous assure que là, on comprend facilement, et que rien n'est caricaturé... Enjoy!

Le parler chiac 

Comme vous l'avez compris, cette étape va être longue... J'ai donc décidé de faire des épisodes. Et comme toute bonne série, un peu de teasing pour avoir envie de lire la suite: comme je vous l'ai dit, avec Roseline ça a matché tout de suite. Eh bien figurez-vous qu'au bout de 4 jours, elle me proposait une job! Allons bon, ne nous emballons pas trop non plus... Elle a exprimé qu'elle aimerait beaucoup travailler avec moi, que je pourrais apporter quelque chose aux Editions du Phare, mais que tout était à créer. Un défi? J'adore! Ma première réponse a malgré tout été: "Pour le moment je suis en voyage, j'ai encore beaucoup de choses à découvrir, expérimenter, accomplir avant de m'imaginer retravailler. Donc nous verrons, je vais y penser." La suite au prochaine épisode...

16
16
Publié le 14 septembre 2020

Oulala, que le temps passe !!! La dernière étape de mon voyage a été publiée en février dernier, pour des aventures datant d'il y a 1 an. Nous sommes en septembre 2020, et après avoir vécu une épidémie mondiale et un confinement, je reviens au clavier pour continuer à conter mes aventures. Car ce n'est pas un organisme microscopique qui m'aura ! The show must go on ! Il est très important pour moi de finir ce carnet de voyage, tant j'ai aimé vivre tout ce que j'ai vécu. Et surtout, l'aventure continue ...

Forcément, un an plus tard, le récit risque d'être un peu différent. Je vais donc essayer de me replonger dans l'atmosphère et de vous y emmener avec moi. Imaginons que nous avons pris l'avion, atterri au pays des caribous, fait 2000 kms pour changer de ville, et atterri au Nouveau-Brunswick, chez Roseline, à Cap-Pelé, au bord de l'océan, dans une maison de rêve, avec du sourire, de la joie, de la bonne humeur, et un accent unique. C'est bon, vous avez embarqué avec moi ? Alors c'est parti !

Je suis donc à Cap-Pelé où, je vous le rappelle, j'ai fait LA rencontre qui va clairement influencer le reste de ma vie : Roseline. Un p'tit bout de femme d'1m50, mais nous savons tous que ce n'est pas la taille qui compte... Pendant ces 3 mois passés avec elle et chez-elle, nous avons appris à nous découvrir, nous connaître, partagé nos joies et nos peines. J'ai découvert sa famille, y ai été accueillie à bras ouverts, et m'y suis sentie à ma place. Roseline a pris soin de moi, m'a apporté ce dont j'avais besoin sans le savoir vraiment.

Dans cette région, le grandiose n'est pas évident, il faut aller le chercher un peu plus qu'ailleurs au Canada. Mais on le trouve ! Nous voilà donc partis en direction de la Baie de Fundy : visitée deux fois, l'une avec Roseline, l'autre avec Jérémie (son fils), c'est vraiment l'fun ! Divers paysages se mélangent : océan, forêt, cascades, plages, rochers, plaines ... Tout au même endroit. Ah oui, rappelez-vous, nous sommes au Canada, donc la nature, elle claque !

Avec Roseline, ça donne ça : un arrêt dans une ancienne église reconditionnée en brocante "so british" (nous sommes au sud de la province, donc essentiellement anglophone), des couleurs à couper le souffle, des photos "déconne", un timide coucher de soleil sur l'océan, et retour à Moncton, pour une petite bière et des frites de patate douce. Mmmh !

 Baie de Fundy avec Roseline

Et avec Jérémie, ça donne ça : week-end à dormir dans la voiture ! On a trouvé un endroit où se poser, chez un gars qui met son terrain à disposition, just waouh ! Un abri en bois construit pour accueillir les voyageurs de passage, le bois à disposition, le foyer pour le feu, l'étang en vue plongeante, les vols de canards sauvages qui se préparent à la migration, le soleil d'automne, et même le cimetière familial ! Quel super spot ! Et on est quand même descendu aux alentours de 0° pendant la nuit... Merci le duvet en plumes !

Le Shire Camping avec Jérémie
 La cascade en forêt
Le bord de l'océan, très différent de chez-nous 

Il est maintenant temps de rentrer à la maison 😀 Il y en a qui bossent... mais pas moi ! Enfin pas encore😉

La maison de Roseline 
17
17
Publié le 14 septembre 2020

Vous l'avez compris, ce voyage est la porte ouverte aux nouvelles expériences. Eh bien ça en étonnera peut-être plusieurs (ou pas), mais à 40 ans, je n'ai jamais consommé de cannabis. Et en l'occurrence, au Canada, c'est légal ! Je vous raconte...

Le jour où j'ai rencontré Jérémie, chez Roseline, on fait connaissance, on sympathise, on discute... Et on parle de se faire une sortie. Mais le soir-même il ne peut pas car : il doit trimer ses buds. Kezako?! Traduction : tailler ses têtes. Je suppose que vous avez beaucoup mieux compris comme ça, n'est-ce-pas? Re-traduction : il doit tailler ses plans de cannabis séchés pour les mettre en pot. Celle-ci, je ne m'y attendais pas! Du coup, ni une ni deux, je propose de l'aider. Ben oui, une découverte de plus !

Nous voilà partis chez-lui, pour aller trimer des buds. Je le redis car ça me fait vraiment marrer 😀 Finalement, c'est simplement tailler des plantes avec des ciseaux ! Autant vous dire que ça embaumait chez-lui...

Et donc forcément, trimer c'est bien, mais consommer c'est mieux. Comme je ne fume pas et que je m'y refuse, il me propose de vapoter. Pourquoi pas ! Grosse crise de fou rire à la clé : quand à 40 ans, tu demandes comment on fait pour fumer... No comment please... Résultat : c'est absolument horrible ! Ca brûle la gorge, c'est tout sec, et j'ai cru que j'allais cracher mes poumons ! Je pourrais faire une campagne anti-tabac à moi toute seule ! Bon, on conclut que ce n'est pas pour moi, car ça doit rester un plaisir. Du coup ça ne me fait pas d'effet. Mais que nenni : je ne sais pas fumer, mais je sais manger !

De retour chez Roseline, je lui raconte mes déboires, et la motive pour cuisiner de bons cookies bio, au cannabis. On se mitonne donc de délicieux cookies au beurre de cacao, bio, vegan, impec !

 Préparation des space cookies

C'est que ce n'est pas si simple de cuisiner du cannabis. J'ai appris plein de choses. Pour votre culture, voici les quelques trucs à connaître avant de s'y mettre : la substance active du cannabis se développe quand elle entre en contact avec du gras. Donc, pour incorporer du cannabis à une recette de cuisine, il faut en premier lieu capturer la substance, et faire : du beurre de cannabis, aussi appelé "beurre de Marrakech" (j'ai gardé la recette pour celles et ceux que ça intéresse 😉). Une fois le beurre prêt, il suffit de faire une recette normale. Sauf qu'il faut doser la quantité de cannabis... Et là, c'est pas si simple ...

Ne sachant pas vraiment comment nos pâtisseries étaient dosées, nous avons décidé de faire confiance à nos narines, car ça sentait bien fort quand même. Nous avons donc fait moitié-moitié, au cas-où... Mais quelle présence d'esprit nous avons eu là !

Nous voilà rendues, avec Roseline, à notre petit dessert particulier du soir. Après un bon repas, les effets se font attendre, mais finissent par arriver au bout d'environ 1h. Waouh... Mais quel pied ! Ben oui, je dois l'avouer, j'ai adoré ! Je me suis calée dans le rocking-chair, en face de poêle à bois, et j'ai scotché, littéralement. Je suis restée environ 3 heures, assise, à me balancer tranquillement, dans un état de détente et de bien-être absolu. Ce n'est qu'en voyant Roseline ramper par terre pour aller se coucher que j'ai décidé d'être raisonnable et de faire de même. Oui oui, elle a vraiment rampé... Désolée Roseline, mais quel fou rire nous avons eu !😀

Le lendemain matin, je me réveille après une nuit extraordinaire. Bien, mal nulle part, même pas vaseuse. Mais une soif et une faim !!! En route donc pour un succulent p'tit dèj'. Je me délecte de croissants, beurre de noisette, beurre, confiture, fromage... Génial allez vous penser ! Mais là, c'est le drame... Je vous rappelle que le cannabis s'active en présence de gras ... La substance n'étant pas évacuée par mon petit corps non habitué, 2ème effet kiss cool... Me revoilà stone en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire! Autant vous dire que la journée n'a pas été aussi productive que prévu ... 😀

Voilà donc ma première expérience. Je l'ai renouvelée avec plaisir à plusieurs reprises, avec des doses de cookie plus petites, afin de mieux profiter. C'est bien agréable de pouvoir se détendre librement de temps en temps... A quand la légalisation en France 😉

18
18
Publié le 14 septembre 2020

Je vous ai parlé de Cap-Pelé chez Roseline, présenté la maison, la baie de Fundy plus au sud. Mais la ville principale de la région, à 45min de chez Roseline, c'est Moncton. Une vraie ville, pas trop importante. On y a donc accès à tout, et on connaît rapidement les gens du quartier. Rappelez-vous, les gens se parlent et se disent bonjour là-bas, ça aide vraiment bien pour la sociabilisation. Oui, je sais, je critique encore la France ! Honnêtement, vous faites souvent un sourire aux personnes de votre file d'attente à la boulangerie, ou à celles croisées dans la rue ? Bref ...

Sur les 3 mois passés au Nouveau-Brunswick, j'en ai passé 1 à Moncton, à l'auberge de Jeunesse. L'idée était qu'au bout d'un mois, on avant envie de retrouver un peu notre intimité et notre indépendance avec Roseline. Et comme la question du travail chez Aux Editions du Phare avait été évoquée, nous avons convenu que l'entreprise me paye l'auberge, en échange de mon travail d'approche pendant ce mois. Impec ! Le troc, ça me va ! Je vous présente donc le C'mon'inn, à prononcer "come on in", une auberge bien sympathique, dans une des plus anciennes maisons de Moncton. La visite en images :

Une auberge où il fait bon vivre 

Le jour de mon arrivée, je suis accueillie par Jon, le gars à la guitare en rouge. Un français qui est là en woofing (logé gratuitement contre heures de travail), avec sa copine Pauline. Le contact passe tout de suite super bien ! Me voilà partie pour la tournée des grands ducs avec Jon, puis Manu, le 3ème laron. Un accueil parfait, et pas trop "à la française". Depuis 2 ans au Canada grâce à leur PVT (Permis Vacances Travail), ils sont bien imprégnés et sont très agréables. La soirée oscille entre billard, musique, bière et... lancer de hâches, forcément !

 Une bien bonne soirée

L'installation à Moncton s'annonce donc plutôt pas mal. Hélas, Jon et Pauline repartent pour la fin de leur PVT à la découverte de l'ouest canadien. J'emménage donc à l'auberge avec Manu, et les guests de passage. Et n'oublions pas que "Winter is coming" ... Le froid commence à se faire sentir, l'arrivée de la neige se fait attendre et redouter en même temps. Une atmosphère un peu particulière s'installe tranquillement ...

Mais avant la neige, il y a Halloween. Et là-bas, il ne font pas semblant. Je n'ai que quelques photos, mais on sent bien l'ambiance...

Halloween 2019 

Et en vrac, voici quelques clichés pour s'imprégner de l'ambiance de la ville, avec quelques particularités à relever quand même...

Au CostCo, grande chaîne de magasins imenssissimes, temple de la surconsommation, admirez la taille des caddies ! Et oui, j'y étais ... Faut bien découvrir !

Le gars sexy avec sa barbe et sa chope, c'était mon voisin au Pump House. On m'avait vanté les burgers... Côté burger, pas extra, mais côté ambiance, c'était énorme 😀 La chope a une raison d'être : si vous regardez bien au plafond, au-dessus du barman, il y en a plein d'autres suspendues. Intriguée, je demande pourquoi : on m'explique qu'il y aune sorte d'abonnement ! Si tu payes un abonnement, à l'année au bar, ou plutôt si tu loues ta chope, tu as droit à la contenance de la chope au même prix que la bière standard. Et ton nom est inscrit sous ta chope. En clair, tu payes le même prix pour boire plus. Ils ont le sens du commerce !

L'arrêt à 4 sens : une merveille ! Il s'agit d'un type de carrefour sans route prioritaire. Chaque rue a un stop/arrêt (vous noterez le billinguisme), et il y a un fonctionnement bien précis. Vu que je conduisais là-bas, j'ai fini par demander, car j'étais un peu en panique à chaque fois... En gros, le premier arrivé est prioritaire, et ensuite ça va dans le sens des aiguilles d'une montre, chacun son tour Tout cela se fait bien-entendu avec contact visuel entre les gens, sourire et consentement. Autant dire que dans certains pays, ce serait difficile à mettre en place ! Vous avez vu, je n'ai cité aucun pays en particulier 😉

Moncton, ville en bord de rivière. Très agréable d'avoir l'eau tout le long de la ville. D'agréables balades à faire ...

Moncton, ville d'histoire, un peu. Je ne la connais pas très bien, mais on peu y voir les avions et tanks de l'époque, en pleine ville. Impressionnant !

Interdiction de fumer à moins de 9m d'une porte d'entrée ! Ca c'est une sacrément bonne idée. Dans tous les lieux publics : supermarchés, cafés, écoles, aubettes de bus ... C'est vraiment agréables, surtout que les gens respectent la règle, forcément, on est au Canada 😀 Je vous rappelle qu'à Montréal, personne ne traverse un passage piéton tant que le feu est rouge, même à 3h du mat' s'il n'y a personne !

Et le pub irlandais, le Old Triangle. Un lieu vraiment sympathique avec des jam de musique le week-end. Chacun vient et joue s'il le souhaite. J'ai beaucoup aimé cet endroit, et leurs frites de patate douce y sont excellentes !

 Patchwork de la vie à Moncton
Roseline à la flûte, qui accompagne les musiciens. Un bien joli moment 

Moncton est une ville dynamique. J'ai la chance d'y être pendant le FICFA, festival du film francophone. Je me porte volontaire pour y être bénévole. Une super expérience ! J'y découvre l'histoire et l'importance de la francophonie, je participe aux soirées et moments forts, j'assiste à des projections, top ! Une excellente occasion également de découvrir les quelques théâtres et salles de spectacle de la ville.

La belle surprise est que les soirées "mondaines" sont vraiment ouvertes à tous, et très simples. Je m'y suis sentie bien tout de suite, ai pu discuter facilement autant avec le public, que les acteurs, que les élus... Quelle simplicité ! L'alliance française étant chargée d'organiser les soirées d'ouverture et de clôture, autant vous dire que j'ai eu un plaisir non dissimulé à déguster le buffet de charcuterie, fromage et vin ! Vous noterez le style uniforme des chaussures des enfants, laissées à l'entrée... La neige a fait son entrée !

 le FICFA 2019

Un petit coup de coeur pour cette anecdote : à la sortie du film d'ouverture, que j'ai adoré, je croise dans la foule la boulangère, de "la boulangerie des co'pains", à 100m de l'auberge. D'origine française, installée depuis un moment, très sympathique, forcément. On discute... Et je vois qu'elle a plein de pain dans un grand sac. Ce sont les invendus du jour ! Elle me propose tout naturellement deux baguettes, en plein festival du film ! J'adore... Je me trimballe donc toute la soirée avec mes baguettes, sachant qu'elle ne faisait que commencer! S'en suit une autre rencontre, qui m'emmène à la soirée un peu plus festive qui suit la projection. Bref, une bonne soirée en perspective ! Et quelle belle surprise de voir, en sortant du cinéma, mes premiers flocons de neige canadiens 😀 😀 😀


 Il neige enfin !

Et la neige, ça donne rapidement ça icitte, lors du balade au parc du centenaire. Mes premières sensations de froid. Au Nouveau-Brunswick, les températures sont moins basses, mais c'est plus humides. C'est un froid qui "transperce les os"

 Pas encore le patin à glace, mais bientôt !

Allez on continue ! Si vous suivez l'histoire, vous avez compris que Roseline m'a proposé de m'impliquer dans son entreprise : Aux Editions du Phare, que je nommerai AEP pour des questions pratiques. J'ai donc l'opportunité de participer au salon du livre de Moncton, et de me rendre sur le stand d'AEP, au milieu de tous les ouvrages des auteures que j'aime tant : Adele Faber et Elaine Mazlish. Je ressentais une joie et une excitation non dissimulées, d'être là, moi, la p'tite française, au Canada, à la source ! Avec moi (ou plutôt moi avec elle), Sandra, future collègue, également voisine d'AEP, et donc de Roseline, également mère de Bianca, gestionnaire de l'entreprise .... Bon, je crois que je vous ai perdus là, non ? En gros, AEP, c'est une grande famille !