La cathédrale et la Giralda
Le lendemain, après un bon petit déjeuner, nous reprenons le même trajet à pied jusqu'à la gare de la Rinconada. Il semblerait qu'en raison de la Semana Santa, les horaires de trains sont eux aussi un peu chamboulés. Celui que nous devions prendre à l'heure prévue n'est pas passé, donc nous avons attendu le suivant. Il y a du monde à la cathédrale et aujourd'hui, c'est payant. Nous prenons donc la queue, ce qui nous donne l'occasion de patienter en discutant avec des français voyageant eux, en camping car. Heureusement, on avance très vite.
Nous voilà dans cette immense cathédrale datant de 1402, c'est l'une des plus vastes cathédrales au monde. Elle a été construite à l'emplacement d'une mosquée. La Giralda, tour actuelle de la cathédrale, en était l'ancien minaret. Dans cette cathédrale, mieux vaut suivre le plan si on ne veut pas se perdre (c'est de qui nous était arrivé la première fois, il y a 4 ans, on ne trouvait plus la sortie...). Aussi, dans un premier temps, avons nous suivi scrupuleusement le guide que nous avons en main.
Le retable de la Capilla Mayor.
On se trouve devant le plus grand retable au monde !
28 m de haut sur 20 m de large ! Tout en bois recouvert d'or, il est composé de 1500 statues réparties en 45 tableaux représentants la vie du Christ. Impressionnant et magnifique !
Face au retable, les stalles.
La voûte centrale.
Un miroir grossissant posé sur une table permet de voir tous les détails de l'ouvrage.
Dans la grande sacristie :
Les clés de la ville de Séville au XIIIème s. et l'ostensoir en argent massif (+ de 300 kg) de Juan de Arfe
La chapelle Saint Isidore et la Capilla Real
L' orgue en acajou
Le tombeau de Christophe Colomb
Pas d'escalier pour monter au sommet de la Giralda. Une rampe à 35 volées successives nous permettent d'accéder au niveau des cloches de la Giralda. A l'origine, le muezzin empruntait cette voie à dos de mulet.
La vue est imprenable, elle s'étend vers les arènes, d'un côté, l'Alcazar, la place d'Espagne et le parc de Maria Luisa en arrière plan, de l'autre. Génial !
En fin de journée nous avons entendu sonner le "Plenum". L'ensemble des cloches de la Giralda sonnent ensemble avec 18 des 24 cloches qui fonctionnent en volée tournante (tournent entièrement sur elle-mêmes).
Semana Santa dans les rues de Séville
Après la grimpette à la Giralda, nous partons dans les petites rues de Séville en direction de la plaza de la Incarnación.
Les jeudis et vendredi saints, pour aller à l'église, les sévillanes portent traditionnellement une mantille de dentelle et un grand peigne noirs en signe de deuil. Les hommes, quant à eux, portent un costume noir : l'écusson de leur confrérie fixé au revers du col.
Plaza de la Encarnación - Parasol
Quel fabuleux terrain de jeu pour Aline et sa trottinette ! Cette structure étonnante en bois de Jurgen Mayer a été surnommée "las Setas" (champignons) par les sévillans. Tout cet espace rien que pour elle ou presque, c'est vraiment génial, un bon moment de détente !
Pause repas
Après ce 1/4 d'heure sportif, nous voilà à table du Perro Chiko, en contre bas du grand escalier.
Santa Cruz
Changement de quartier, nous voilà dans les rues de Santa Cruz.
Pas loin de la cathédrale et juste à côté de l'Alcazar, voici un dédale de ruelles enchevêtrées et petites places, orangers fleuris et bancs de céramique. On a plaisir à flâner sans but précis, en se laissant seulement guider par l'envie de découvrir ce qu'il y a au bout d'une rue ou derrière la grille d'un patio. Une nouvelle fois, Aline s'est amusée à parcourir les ruelles debout sur sa trottinette cherchant pour nous les jolies portes, les petits jardins...
El Real Alcazar
A l'heure prévue par la réservation faite sur internet, (toujours pour éviter les longues queues qui peuvent durer jusqu'à 2h) nous pénétrons aussitôt dans l'enceinte de l'Alcazar puisqu'il n'y a personne devant nous. Nous laissons la trottinette entre de bonnes mains et c'est parti !
Cet ensemble de palais construits à différentes époques est superbe. La construction des premiers palais datent de l'époque islamique contemporaine de la construction de l'Alhambra à Grenade. Après la reconquête, Ferdinand III s'installe à l'Alcazar. C'est son fils qui entreprend la construction de nouveaux salons en remodelant l'ensemble. Le palais subit alors un tremblement de terre qui détruit une grande partie de la ville en 1356. la magnifique partie de style Mudéjar a elle, été construite par Pierre 1er en 1364. D'inspiration musulmane, elle est considérée comme l'exemple le plus complet de ce style en Espagne. Ensuite les rois espagnols successifs en ont fait leur résidence à l'occasion de leur passage à Séville. Ceci est toujours le cas actuellement.
On y retrouve ce qui fait le charme et la beauté des palais de style musulman : des azulejos, des arcs en fer à cheval, des murs recouverts de stucs délicatement travaillés, des coupoles, la présence permanente de l'eau : vraiment superbe !
Les jardins
Nous voilà maintenant dans les jardins. Nous sommes au mois d'avril, c'est un festival de couleurs : la couleur verte de la végétation domine toutes les autres et met en valeur les jaunes, les oranges, les rouges, les blancs des fruits et des fleurs. Et que dire des parfums : le jasmin, les roses... Extraordinaire !
Les Jardins de l'Alcázar sont un oasis de calme au cœur de la ville. Ils sont organisés en plusieurs parties qui datent chacune d'une époque différente. Il y a le jardin d'inspiration musulmane, proche du palais créé par les Almohades (nomades venus du Maroc). A la Renaissance, sont créés le jardin des Dames et le jardin du Marquis et au delà de la muraille, le jardin anglais. Les jardins ont subi des transformations en fonction des modes (influence italienne : introduction du marbre, sur-élévation des fontaines) mais les couleurs d'origine almagro et calamocha (rouge et jaune) ont toujours été été respectées.
En plus des orangers et des citronniers, on trouve dans ces jardins des plantes et des arbres exotiques rapportées des colonies qui ont été plantés dans la partie jardin anglais. Les six hectares de jardins sont agrémentés de fontaines, bassins et autres décorations, où il est très agréable de se promener toute l'année.
Les oranges ont été une attraction pour Aline : ce n'est pas commun pour une petite bretonne de faire son marché directement au pied de l'oranger ou du citronnier ! Le labyrinthe, terrain de jeu inépuisable a connu un grand succès.
Nous avons pu nous éblouir de la beauté des ces jardins tout en nous amusant, un vrai plaisir !
A la sortie de l'Alcazar, nous n'oublions surtout pas la trottinette et nous plongeons à nouveau dans l'ambiance "cierges-encens" avant de reprendre le tram et le train pour rejoindre La Rinconada après cette très belle journée. Avec Aline, nous ne jouons pas les prolongations trop tard dans la soirée, nous voulons la retrouver en pleine forme le lendemain matin.