Bonne année à tous !
Avant tout, meilleurs vœux à tous ! Nous vous souhaitons une année aussi riche en découvertes et en émotions que 2017 le fut pour nous.
La dernière fois, nous vous avions laissé sur la route d’Ushuaia. Aujourd’hui, nous nous rendons compte que nous rentrons et cette idée nous rend triste à l’heure où nous entamons notre dernier pays. La vie est belle, notre vie est encore plus belle et le voyage une expérience si forte que la routine semble bien fade en comparaison.
C’est donc avec un sentiment d’urgence que nous arrivons en Argentine. Le sentiment de devoir se gorger de ces expériences, de ces paysages, de ces rencontres. Comme un besoin de tout voir et tout vivre pour faire des réserves avant de retourner à notre quotidien.
Alors oui, vous pensez peut être qu’après un an de « vacances », il est temps de retourner au travail, à la réalité.
Certes, nous sommes conscients d’avoir eu « la chance » de pouvoir ouvrir cette parenthèse de notre vie que, pour l’instant, nous n’avons aucune envie de refermer. Heureusement les jours de blues, nous pensons à l’instant où nous vous serrerons dans nos bras, ce moment qui nous permettra de nous sentir bien et à notre place le temps de nous réinsérer dans la vie de tous les jours.
Sur ces douces paroles, nous arrivons au bout du monde au beau milieu de la nuit, largués par de sympathiques camionneurs à 4km du centre dans la zone industrielle.
Nous sommes 5, Christian (un quincagénaire français en voyage constant et en stop également), Lise, Léa et nous 2 à la recherche d’un lieu où dormir. Il fait un froid glacial, une tempête de sable nous frappe la figure et ralentit nos pas. Nous décidons rapidement de ne pas continuer et de trouver un endroit à l’abri du vent pour planter les tentes et dormir quelques heures. Un bout de terrain adjacent à un club de sport nous fait de l’oeil et Christian, en homme avertit, vérifie la porte d’entrée; BINGO! La porte du hall d’entrée est ouverte et nous pouvons ainsi somnoler bien à l’abri du vent. Au petit matin, une charmante jeune femme ouvre les portes toute surprise et tout sourire, nous offre un thé autour d’une petite discussion accompagné d’un selfie souvenir de ce moment. Premier contact avec les argentins et leur sens de l’accueil et on n’est pas déçu!
Nous partons ensuite à la recherche d’un lieu pour dormir les prochaines nuits et atterrissons finalement dans une chambre chez l’habitant par le biais de airbnb (plateforme de location de chambre ou logement entre particuliers). Les lieux sont châleureux, les lits confortables et une petite table est à notre disposition pour nos fameuses parties de Coinche aux Toddy’s. Bon pour ceux qui ne sont pas encore avertis, on s’est trouvé une passion débutante pour les parties de Jass (variante suisse de la belote) avant de partir en voyage et le problème ne s’est pas amélioré.
Nous avons été initiés à la coinche/ contrée par Cindy et Robert en Polynésie, variante de la belote avec annonces. Nous nous sommes bien entraînés avec eux ainsi qu’avec Christophe et Audrey. Puis, sur le bateau chilien les copains ont bien tentés d’apprendre à Cyndie le tarot avant de se retrouver tous les 4 avec Lise, grande adepte de la coinche. Retour aux sources pour ainsi dire avec de nombreuses parties en perspective et même des tournois avec bière à la clé! Et qui dit cartes, dit petits biscuits pour accompagner les parties de jeu...nous vous présentons le champion toute catégorie de l’addiction: le fameux cookie Toddy! Pour plus d’informations sur le sujet, nous vous laissons le lien du blog de Lise qui résume très bien l’état de la situation d’impuissance face à ce petit concentré de sucre (https://detourlatin.wordpress.com/2017/12/21/toddy/).
Bref, à partir de ce point de chute nous partons marcher sur les traces du glacier Martial avec une Cyndie un peu ronchonneuse. En effet, la visite de la lagune d’Emeraude affrontait la randonnée du glacier. 3 contre 1 pour le glacier et comme nous devons être amenés par le propriétaire en voiture, il est difficile de se séparer car les 2 balades ne sont pas dans la même direction. Le glacier n’est finalement pas extraordinaire mais la vue sur la ville malgré le ciel gris est plaisante.
Puis, nous partons à la découverte du parc Lapataia, à 15 km d‘Ushuaïa, et des paysages de la fin du monde. Nous passons une très mauvaise nuit en tente dans le parc, à grelotter et le lendemain sous un temps très mitigé nous préférons un tournoi de cartes à une marche de 8h sous la pluie. Sans regrets car la première journée était magnifique mais avec une décision de prise: fini le camping avant de retrouver la châleur!
Nous quittons finalement Ushuaia avec un conducteur très sympathique. D’origine italienne, résidant londonien et vacancier argentin, il nous accepte les 4 dans sa voiture et nous balade sur la terre de feu jusqu’au bout de la route la plus à l’est: la fin de la route signalée simplement par un panneau « la fin de la Ruta ». :)
Le soir nous repassons la frontière pour rejoindre le continent par la partie chilienne, dormons dans un petit hôtel et repassons la frontière argentine le lendemain matin en direction de El Calafate. Nous disons au revoir a notre compagnon italien, Alessandro, après un paquet de petits tampons dans le passeport et montons dans un pick up argentin pour 60km à la vitesse de l’éclair.
S’il y a bien une chose que nous avons découvert chez nos amis Argentins, c’est qu’au volant ce sont des champions toutes catégories. Pour la vitesse, je nomme les pick-up, 60km - 25mn avec arrêt pour voir un volcan. Vitesse moyenne: 170 km/h sur les rythmes endiablés de Ricky Martin. Pour les activités accessoires la palme revient aux camionneurs, en roulant ils préparent le fameux maté (avec feu à gaz dans le camion bien sûr), à manger, nous montre des photos, téléphonent et/ou regarde des films, le tout sans ceinture bien sûr! On comprend mieux les petites croix sur les bords de la route! (NB: Ne vous inquiétez pas, si cet article parait c’est qu’on est vivant :D)
Bref, nous atteignons en fin de journée le petit village sympathique de El Calafate où nous nous offrons un bon burger d’agneau (viande très fameuse dans le sud) avant une nuit de sommeil bien méritée.
Le lendemain, nous partons voir de plus près le fameux Perito Moreno (glacier Grey côté chilien) avec un voyage aller très agréable mais un retour saccadé. Léa et Cyndie attrape rapidement un stop tandis que Lise et Alex finisse par se séparer, Alex arrivera finalement 3h plus tard! Malgré cette petite galère, la journée est extraordinaire et nous nous émerveillons une fois de plus devant la splendeur des créations de mère nature. Malgré les gens, l’atmosphère est calme, il n’y a pas de bruits, seuls s’échappent les crissements du glacier et les énormes fractures de glace... nous restons à l’admirer quelques heures durant sous un beau soleil.
Lise prend une grande décision, elle abandonne El Chaltén au profit de la côte ensoleillée et nous avec. Nous nous disons à plus tard car nous savons d’ores et déjà que nous passerons la Nouvelle année ensemble à Buenos Aires! On ne change pas une équipe qui gagne ;) Les prochains jours, jusqu’à El Chaltén, puis jusqu’à la Péninsula Valdez se font moins facilement en stop. Nous sommes sur la route 40, route touristique mais déserte, seulement quelques voitures par heure et nombreuses sont pleines à craquer. De plus, il y a parfois un petit peloton d’auto-stoppeurs en place rallongeant le temps d’attente. Par chance le soleil brille mais un vent glacial et fort s’engouffre sous nos vêtements durant les longues heures d’attente.
Cela dit, nous parvenons tout de même à rejoindre les points que nous souhaitons dont le charmant petit village d’El Chaltén au milieu des montagnes avec son fameux mont Fritz Roy. Le temps est splendide le jour de notre arrivée mais malheureusement pour la randonnée du lendemain il se gâte et le pic reste caché tout du long. Peu enchantés de marcher sous la pluie intermittente, nous choisissons de ne pas aller au bout et de rejoindre Léa, délestée de sa motivation par le mauvais temps et restée se reposer à l’auberge. La météo ne semblant pas s’améliorer dans les prochains jours et la route étant encore longue jusqu’à Buenos Aires, nous ne traînons pas plus dans le froid (que nous retrouverons bien assez vite en Europe!).
A Puerto Madryn, porte d’entrée sur la Peninsula Valdés, nous retrouvons notre copine (oui oui on lui manquait) et la chaleur. Avec des températures aux alentours des 30 degrés, nous nous sentons dans notre élément pour passer les fêtes. Nous sommes hébergés en partie chez un jeune argentin, Nicolas, avec qui nous passons également ces quelques jours.
Entre plage et glaces, nous passons du temps en cuisine à se confectionner de bons petits plats dans l’esprit de partage de Noël et nous nous offrons une petite sortie snorkeling le 25 avec les lions de mer dans une eau à 11 degrés! Je vous jure qu’on a cru y laisser des doigts, heureusement que le spectacle sous-marin en valait la peine.
Finalement, nous passons une journée dans la réserve de la péninsule à la rencontre d’une faune riche. Outre les lions et les éléphants de mer, nous faisons la rencontre des petits manchots de Magellan avec leurs petits (naissances de novembre) et des tatous. Merveilleux! Nous attendons longuement espérant apercevoir un orque mais malheureusement ils ne se montreront pas ce jour là.
Ainsi, nous remontons dans un camion pour les 1200km qui nous sépare de Mar de Las Pampas, un petit village en bord de mer recommandé par Yolane (la cousine de Cyndie) et Nicolas, plus charmant que Puerto Madryn (en soit peu intéressant à l’exception de la proximité avec la nature et la mer).
Par ailleurs, avec l’actualité « brûlante » des réseaux sociaux autour de la rigueur hivernale, nous décidons de nous gaver de chaleur avant de nous plonger dans la neige jusqu’au cou (bon peut être seulement jusqu’à la cheville mais quand même!!)! :)
Bref, nous voilà dans une petite ville, Villa Gessel, à quelques kilomètres de Mar de las Pampas où les logements sortent à 300€ la nuit (ben quoi, on savait pas nous, on ne regarde pas à l’avance 😅).
Le coin est très joli, peu de building et avec un hôtel mignon (on n’y a pas laissé un bras dans celui-là 😀). La journée, nous visitons Mar de las Pampas, sa plage et ses petites rues sablonneuses bordées de pins. Toutefois, afin d’éviter toute combustion spontanée, nous ne nous risquons dehors qu’à partir de 15h00 avec une température avoisinant les 40°C à l’ombre. Ça fait plaisir!
L’eau est rafraîchissante mais remplie de petites méduses (pas des australiennes on s’entend ;) ) et le bain est donc de courte durée. Les filles tentent aussi de parfaire leurs bronzages. Vite, vite, plus que quelques jours !! Après une balade dans la rue artisanale nous terminons la soirée dans un restaurant où nous dégustons une succulente « Parillada de carne » (barbecue de viandes argentines, Miam!).
Pour éviter des galères, nous décidons de prendre un bus jusqu’au centre de Buenos Aires.
Fini le stop, les camionneurs, leurs apéros et barbucs improvisés, les nuits en tente à côté du camion ou à l’arrière, dans la remorque. On a rencontré plein de gens adorables, prêts à partager repas et logements. Des heures pour améliorer notre espagnol, du temps pour danser sur la route en attendant de voir âme qui vive et discuter entre nous (ou pas selon le vent :D).
En remontant le continent, nous avons croisés la route de nandous, des guanacos et des chevaux magnifiques. Nous avons été pris dans des tempêtes, avec des vents froids soufflants à presque 100km/h (imaginez en hiver quand la température descend jusqu’à -30°C bbrrrr). Parfois même, les rencontres sur la route nous comptaient des légendes locales comme celle du Gauchito, dont les maisonnettes de prières rouges ornent le bord des routes.
A quelques jours du retour, nous voilà à Buenos Aires, dans un petit apart loué pour les derniers jours, à San Telmo, quartier des artistes et des danseurs, qui annonce un réveillon festif.
Nous profitons de nous balader dans les quartiers aux diverses athmosphères de Buenos Aires. Des ruelles pavées de San Telmo à la plus grande avenue du monde (140m de large, 16 voies) en passant par le coeur de la ville, la Plaza de Mayo. Nous arpentons les marchés et tentons d’apprivoiser l’histoire de cette capitale malgré cette période du Réveillon où le temps semble s’être arrêté.
Nous passons le réveillon en compagnie de Lise et d’Alessandro (l’italien qui nous avait fait traverser la frontière argentine!) sur une terrasse d’une immeuble. La nuit est douce et les feux d’artifices accompagnent le passage à la nouvelle année.
Nos prenons l’avion ce soir, il nous reste donc quelques heures pour profiter de la capitale.
Quelle aventure formidable nous avons vécu!! Que des souvenirs merveilleux!
Muchos Besitos cariños et feliz año nuevo!
PS : L’article est un peu long mais prenez en considération le fait que ceci est notre dernier article posté en terre étrangère. Savourez le ! 😉