Konishiwa mes petits scarabées,
On vous l’avait annoncé dans l’article précédent, nous voilà partis pour 2075km jusqu’à Alice Springs suivi de 465km jusqu’à Uluru (l’attraction principale de cette partie de l’Australie). Je vous laisse faire un rapide calcul…… Eh oui, au menu 2540km de route. On ne connaît pas trop l’état du chemin, ni l’emplacement des stations essences, mais on a assez d’eau et de nourriture dans le van pour tenir des jours dans le désert. Bref, on est chaud pour découvrir l’Outback Australien, chapeau de cow-boy sur la tête (enfin casquette, faut pas déconner non plus) et on commence à avaler les kilomètres.
Très vite, nous comprenons le point le plus important de notre trip désertique. C’est tout droit ! Mais pas avec des feintes ou des petits virages tranquillou… c’est vraiment tout droit, tout le temps !
Qu’à cela ne tienne, nous arrachons le bitume avec notre petit campervan, ballotés de gauche à droite par le vent ou les road trains, ces petits camions de seulement 53,5 mètres de long ! ;)
Finalement, nous traversons petit à petit 900km de bush ce premier jour. Alex qui était motivé finit cette journée un peu fatigué. « Demain tu t’y colles » qu’il dit à Cyndie.
Nous passons la nuit à Mount Isa, une ville (si si, on a trouvé la seule ville avant Alice Springs) bâtie semble-t-il plus par nécessité que par souci esthétique. En effet, elle entoure une mine de charbon qui continue à fonctionner aujourd'hui encore. Point positif, un caravan park gratuit au milieu de la ville. On y passe une bonne nuit reposante avant de reprendre la route.
Pour la deuxième journée, on prend les mêmes et on recommence.
La route se fait quand même bien et du coup, Alex reprend le volant le matin pour 451km. A court d’essence, nous ferons halte à Barkly Homestead. Une station essence qui fait aussi restaurant, concert live, agence de voyage, camping, épicerie, garage, office de poste, bar… Bref, un complexe créé autour de la station essence où le stop est indispensable (500km de la ville d’un coté et 350km de l’autre). Pour le coup, on a un peu pleuré au moment de faire le plein, mais bon, on avait pas trop le choix ! :D
Alex laisse le volant à Cyndie, pour les 350km suivants jusqu’au camping, au centre de la capital OVNI d’Australie. En effet, dans la région, il y a eu un grand nombre d’expériences extra-terrestres et de témoignages au sujet de soucoupes volantes ou autres objets aliens.
On a fait un peu moins de route aujourd'hui (seulement 795km) parce qu’on arrive à un peu moins de 400km d’Alice Springs, une bagatelle (Ah ah!).
Pour nous occuper, on a essayer plusieurs choses. Tout d’abord le jeu de la voiture jaune…mais comme nous ne croisions personne, c’est vite devenu lassant :D. On a tenté un Blind test. Là, on s’est bien marré mais bon, après un certain temps, le répertoire s’est épuisé. Alors on a décidé d’observer les animaux. Les oiseaux…oh un kangourou mort… les termitières…oh un kangourou écrasé…les superbes aigles…oh une vache…en train de sécher au soleil. Enfin vous l’aurez compris, malheureusement, ces routes sont un cimetière d’animaux. Mais quand on voit ces gros camions qui roulent de nuit, on est pas vraiment étonné. Pour rester positifs, on a quand même vu un groupe d’émeus au loin, des kangourous (qui sautillaient cette fois ;) ), des chèvres et même un chameau ! Beaucoup d’oiseaux (d'ailleurs, pendant le tour de conduite de Cyndie, un petit oiseau finira sous le van… bon ratio) dont de grand et majestueux aigles mais aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup de mouches… Mais vraiment beaucoup! Obligés de s’abriter dans le van pour manger le midi. Mais dès que le soleil entame sa descente, ces sales bestioles nous laissent tranquille.
Et puis, au milieu de ce 3ème jour, nous apercevons la capitale de l’Outback, Alice Springs. C’est une ville d’environ 30 000 habitants, partagée par les descendants des colons et les natifs de la région, les Aborigènes.
Ces derniers sont les descendants de nombreuses tribus nomades qui vivaient dans le désert.
Malheureusement, l’arrivée de l’homme occidental a bouleversé leurs mode de vie. Le choc culturel est immense et finalement, nous avons observé de gros décalages dans cette ville. L’alcoolisme est très répandu dans cette région, mais est devenu un problème majeur dans la communauté Aborigène, à tel point que le conseil des « anciens », représentant la communauté auprès du gouvernement Australien, a du réglementé la vente d’alcool de manière assez stricte. Il est en effet interdit d’en consommer dans la ville d’Alice Springs ailleurs que dans des débit de boisson. L’obésité est aussi très répandue dans cette région, mais cela dans les 2 groupes de population.
Pour en revenir au décalage, nous avons vu beaucoup de natifs pieds nus, assis en groupes pendant des heures en plein milieu de journée et de la semaine. Le but n’est pas de stigmatisé cette population mais de souligner un problème de société important dans cette région de l’Australie.
Nous avons quand même croisé beaucoup d’aborigènes dans les boutiques locales mais n’avons pas osé aborder le sujet avec eux.
Tout cela a fait que nous ne nous sommes pas senti très a l’aise dans les villes de l’Outback et que nous avons quitté Alice Springs assez rapidement.
La prochaine destination se situe à 150km (seulement? ;) ) à l’Ouest de la ville. Les Western Mc Donnell Range sont une chaîne de montagne qui formait un canyon du temps où la région était immergée. Car oui, des millions d’années plus tôt, ce désert était une mer de la taille de la Méditérannée qui abritait le plus gros dinosaure aquatique et des crocodiles géants.
On a passé 2 jours dans ce parc, entre randonnées, visites des différents sites et farniente au bord des jolies creeks (petits lacs, sources d’eau de toute la région).
Puis départ pour Kings Canyon. Situé à moins de 200km de notre camping, la route est praticable seulement avec un 4x4… il nous faudra donc faire 550km par la route pour le rejoindre. Nous cheminons vers notre camping en admirant le somptueux couché de soleil qui illumine la roche rouge qui compose les montagnes. Malheureusement, nous arrivons trop tard au point de vue pour la photo.
A l’apéro puis au repas, nous croisons 2 dingos, beaucoup moins sauvages qu’à Fraser Island. On dirait de mignons petits toutous (un peu maigres certes) qui passent entre les caravanes pour voler la nourriture. D’ailleurs, une femelle vient nous rendre visite et passe à moins d’1 mètre d’Alex pour tenter sa chance. « Grrrrr, Alex pas partager dessert !! « .
Lendemain, levé de soleil sur le canyon, randonnée sur les crêtes puis dans les gorges. Les points de vue sont magnifiques.
Petit point négatif, on vous en parlait plus haut, ce sont les mouches… par milliers, par millions. Et la particularité de cette espèce australienne, c’est qu’elle adore les oreilles et les yeux… Autant vous dire que c’est très énervant! L’avantage, c’est qu’elles ont une grande affection pour la chaleur et nous laisse plus ou moins tranquille une fois à l’ombre (faut la trouver dans le désert ;) ).
Après la rando, on décide de faire un bout de chemin vers Uluru pour s’avancer pour le lendemain.
Nous trouvons un petit stop très joli d’où nous observons un couché de soleil frileux (ça commence à se couvrir) mais très sympa. Des allemands viennent se poser quelques heures plus tard et nous les invitons à profiter de la lumière de notre van (ils avaient l’air un peu en galère). Il se trouve qu'ils reviennent d’Uluru et nous proposent leurs billets valable encore 3 jours. 50$ d’économisé, c’est plaisir !
De nouveau, nous nous levons avec le soleil (Cyndie semble même commencer à apprécier :) ) mais le ciel est couvert. On discute avec des locaux qui n’ont pas vu la pluie depuis un bout de temps. Chouette. La météo annonce 7 jours de couverture nuageuse avec des averses… double chouette! Finalement, à force de persévérance, nous aurons 2-3 minutes pour observer les couleurs du levé de soleil sur Uluru. Nous n’aurons pas cette chance au crépuscule.
Mais en fait, c’est quoi cet « Uluru machin » dont on parle depuis le début de cet article?
C’est un gros rocher sculpté par le temps et les éléments constitué de sable rouge compacté (de l’ochre), juste un des piliers central de la culture aborigène de cette région 😀. Il est dédié aux cérémonies et garde les marques des légendes et de la culture aborigène. Une marche organisée par les rangers du parc nous a permis de découvrir leurs coutumes. Un point intéressant, les bases de leurs croyances ressemblent aux légendes du peuple tibétain. Étrange non?
Puis nous avons rendu visite à la petite sœur d’Uluru, Kata Tjuta (qui signifie plusieurs têtes en Anangu) à 40km de là pour une rapide rando au milieu de cette roche atypique. Le vent est froid et comme le soleil est timide, les températures stagnent autour des 13-15 degrés. Pas chaud chaud le désert. D'ailleurs, on a même choper la pluie...dans le désert, oui oui messieurs dames!
Après 2 jours de visite, nous faisons un stop d’une nuit à Alice Springs pour nous ravitailler avant de reprendre la route.
Là, nous remontons vers Darwin, en passant par quelques parc nationaux, mais ça, c’est une autre histoire!
A bientôt les amis!