En allant voir notre fille au Québec, nous avons également parcouru le Nouveau Brunswick, la Nouvelle Ecosse et l'île du Prince Edouard. Ce premier carnet porte uniquement sur la province du Québec.
Du 23 août au 17 octobre 2024
8 semaines
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Nous sommes partis le jeudi 23 août dans l'après midi par le train et avons passé la nuit à l'hôtel à côté de l'aéroport Charles De Gaulle. Le lendemain, nous rejoignons la salle d’embarquement après avoir déposer nos baggages et fait le passage toujours aussi fastidieux des douanes.

Nous embarquons à l’heure prévue à 13H30 mais là tout se gâte, un passager a un malaise alors que les portes viennent d’être fermées. Finalement il est débarqué avec sa famille et ses bagages. Nous quittons l’aéroport une heure plus tard vers 14h30.

Arrivés à l’aéroport de Montréal avec au final une demi-heure de retard vers 15H30, nous nous retrouvons avec l’arrivée d’autres avions et nous commençons presque à la sortie de l’avion à faire la queue pour passer le premier contrôle. Cela fait, nous allons récupérer les bagages et là, c’est encore pas simple car malgré notre retard d’arrivée sur ce poste, nous attendons, nous attendons et toujours rien. Certains bagages ont été retirés sur le côté mais pas les nôtres. C’est long mais nous arrivons enfin à les récupérer.

Autre étape, récupérer le véhicule de location chez AVIS. Il est déjà 17H30 et il y a aussi la queue. Nous partons de l’aéroport vers 19H !

Pour aller à Sainte Adèle, la circulation est moyenne avec quelques ralentissements et nous arrivons chez Sophie et Aymeric à 20H15. Ouf ! Sur notre dernier parcours, rue Rolland, nous avons du mal à reconnaître les lieux sans la neige que nous avions lors de notre dernier voyage en janvier.

Le lendemain matin le soleil est au rendez-vous. Matinée tranquille. Le vue sur le lac est bien différente de ce que nous avions vu en hiver.

Vue sur le Lac Bellevue  
Une nouvelle habitante des lieux  
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C'est le week-end pour Sophie et Aymeric, nous en profitons pour faire quelques sortie en leur compagnie.

Nous partons, vers midi, déjeuner au Petit Poucet. C'est un restaurant dont l'histoire débute en 1945 à Val David dans les Laurentides où un petit établissement en bois rond très rustique a vu le jour. Il est réputé et médaillé d'or pour son jambon fumé au bois d'érable et sa cuisine québécoise authentique.

Nous prenons ensuite la direction du parc du Mont Tremblant.

Le parc national du Mont tremblant

Créé en 1895, le parc national du Mont Tremblant est un grand parc géré par le gouvernement du Québec. C'est le plus ancien parc Québécois. A cette époque, c'est le 3ème parc au Canada et le 6ème en Amérique du Nord. Avec six grandes rivières, ses 400 lacs et ruisseaux, sa faune riche d'une quarantaine de mammifères dont le loup, c'est le paradis pour les randonneurs et les canoteurs. Il se situe au Nord-Est du Mont Tremblant dont il a pris le nom. D'une altitude moyenne de 300 à 400 m, les Laurentides méridionales sont le vestige d'une chaîne de montagnes datant d'un milliard d'années. Le sous-sol est composé de gneiss et de roches intrusives. Les roches plus tendres sont des roches sédimentaires situées dans les dépressions. L'objectif principal de ce parc est de protéger un territoire représentatif de la province naturelle des Laurentides méridionales.

A proximité du petit lac Monroe, nous avons fait une petite randonnée d'environ 3 km très agréable sur le sentier du lac des femmes. Au niveau de ce lac, nous aurions pu voir des castors mais nous n’avons vu que leurs barrages. A défaut de castors, nous avons vu des écureuils, un tamia rayé et une biche.

Le Petit Lac Monroe et les Totems au niveau du centre de service  
Sur le sentier du lac des Femmes  

En soirée, nous rejoignons les rives du lac Monroe où nous allons faire du canoë accompagné d’un guide du parc qui nous explique la formation et la vie du marais qui se trouve entre le lac Monroe et la rivière du Diable. Un marais se forme lorsqu’il n’y a pas de courant, pas une grande profondeur d’eau et un important dépôt alluvionnaire, terrain nécessaire pour que les plantes aquatiques poussent. De l’autre côté de la zone de marais, nous retrouvons le petit lac Beans. A cet endroit, l’eau est profonde. Nous n’avons pas vu beaucoup d’animaux. Nous nous sommes arrêtés devant 2 huttes de castor au niveau du marais mais pas d’animal en vue. Il y a pourtant dans ce milieu une richesse au niveau des animaux mais ce n’était pas le jour. Il y a également un prédateur, c’est le brochet qui peut manger les jeunes castors et ragondins. Nous sommes partis un peu avant 18H30 pour 2 heures de canoë mais à 20H30 la nuit commence à tomber. C’est dommage.

Sortie canoë en soirée  

Le lendemain matin, le ciel est nuageux lorsque nous partons en direction d’Oka. C’est une zone de vergers et nous allons faire la cueillette de pommes. Nous nous arrêtons dans un verger bio un peu avant Oka. C’était une ambiance très sympathique. Nous passons ensuite à Oka où nous ne trouvons pas de stationnement pour aller déjeuner. Finalement nous poursuivons en direction d’un site de cueillette de fraises que nous ne trouvons pas. Par contre, nous nous arrêtons sur un autre site de cueillette de pommes qui propose des produits locaux en guise de pique nique. Au menu, une bouteille de jus pétillant avec ou sans alcool, une baguette de pain, au choix, terrine de cerf ou rillette de canard au sirop d’érable et un petit pot de gelée, histoire de découvrir les produits locaux. C’était vraiment très agréable et nous avons mangé sur une table de pique nique au pied d’une érablière.

Sur le chemin du retour, nous sommes passés à côté de Mirabel où Sophie et Aymeric travaillent. En cours de route, nous avons eu un orage mais arrivés à Ste Adèle il n’avait pas plu, il faisait chaud, c’était très nuageux. Alors pendant qu’Albert et Sophie faisaient du pédalo, je me suis baignée avec Aymeric dans le lac. Puis l’orage et la pluie se sont invités un peu plus tard.

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Pendant que Sophie et Aymeric sont au travail, nous redécouvrons la région de Ste Adèle.

Le ciel est bien bleu ce matin, idéal pour aller faire une marche jusqu’à la rivière Doncaster que nous avions vu prise par les glaces l’hiver dernier. Les sentiers sont très humides. Arrivés au bord de la rivière, nous découvrons la fougue de la rivière Doncaster. Nous la longeons rive gauche jusqu’au pont qui permet de la traverser.

 En descendant rive gauche jusqu'au pont 

Puis nous longeons la rive droite en direction de l’autre pont. C’est une rivière vigoureuse, on pourrait même dire rageuse.

En remontant la rive droite 
 Vues de chaque côté de l'autre pont 
En redescendant rive gauche  

Nous remontons ensuite à la maison où nous arrivons tardivement vers 13H après 3 heures de marche. Au cours du trajet, nous avons vu de nombreuses espèces de champignons.

Gentiane d'Andrews
Lycopode Obscur
Huperzie brillante
mésange à tête noire
Grenouille taureau
Sur le chemin 

Dans l’après midi, je me suis baignée dans le lac mais l'eau commence à être fraîche.

Le jour suivant, nous essayons de régler un problème constaté sur le véhicule de location. Après un deuxième appel à AVIS pour faire le point sur les rayures que nous avons constaté sur le véhicule de location tout en parlant de l’inscription sur la vitre pour le klaxon qui ne fonctionne pas, il s’avère que nous ne devrions pas rouler sans klaxon. Il nous faut donc aller à une agence AVIS la plus proche. Nous partons donc dès 9H pour Laval. Une personne très consciencieuse fait l’échange avec un nouveau véhicule qui vient d’arriver car on n’aurait jamais dû nous louer un véhicule sans klaxon. L’échange fait, nous allons à St sauveur faire quelques courses comme cela était prévu après avoir déjeuner au restaurant.

Le lendemain, Sophie et Aymeric sont à la maison en télétravail. Nous en profitons pour leur préparer le repas de midi.

Dans l’après midi, nous sommes partis pour faire le sommet du parc de la rivière Doncaster. Le soleil est très voilé mais sur le retour, le ciel redevient bleu. La rivière est toujours aussi fougueuse et aussi hypnotisante. Nous passons le petit pont supérieur et suivons la piste facile pour rejoindre le sentier qui monte au sommet. Le chemin est agréable en sous bois parfois un peu délicat et raide. Nous arrivons au point le plus haut d’où nous avons une vue générale sur la vallée. Il est difficile de distinguer les sites tellement c’est boisé. Au cours du chemin, nous avons encore vu une quantité d’espèces de champignon.

Vesse de loup perlée
Cortinaire
Lépiote déguenillée
Lépiote déguenillée
Polypore versicolore
Hygrophore chanterelle
Clavaire pâle
Bolet peint
Polypore cannelle
Tremelle mésentérique
Hygrophore
 Quelques champignons !

Nous avons marché environ 3 heures pour faire environ 7km et 220 m de dénivelé lors de cette petite randonnée.

 A partir du sommet , vue sur la vallée de la rivière Doncaster

Pour la journée de jeudi, nous partons pour le site de la petite gare du Petit Train du Nord à Sainte Adèle où nous avons loué des vélos. Nous avons remonté jusqu’à Val David soit 18 km de piste. La piste monte Globalement en allant dans cette direction. Heureusement, nous avions pris des vélos avec assistance car arrivés à Val David, j’étais complètement vidée. Nous avons déjeuné au restaurant « c’est la vie » avant de refaire le chemin inverse. Pour me recharger, j’ai pris en dessert un gâteau très roboratif qui ressemblait à une barre de céréales en bien meilleur et beaucoup plus gros avec du chocolat. Idéal pour le chemin du retour qui a été beaucoup plus facile avec une majorité de descente. Nous avons fait quelques arrêts pour voir la rivière du Nord sans glace ni neige.

Le lac Raymond  sur la rivière du Nord 
Du lac à la rivière  
La rivière du Nord 

Nous nous sommes également arrêtés au relais du Père Eddy dans le parc de la Rivière Doncaster pour voir la dernière cascade de la rivière.

La rivière Doncaster au niveau de sa dernière cascade avant de rejoindre la Rivière du Nord 

Arrivés à la gare, j’étais bien contente d’avoir terminé le parcours. Il faut dire que je ne suis pas très à l’aise en vélo mais au final, je suis très contente d’avoir dépassé mes angoisses. Le contexte était facile car le trajet s’est déroulé sur une piste cyclable, celle qui sert en hiver de piste de ski de fond.

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La journée suivante nous avons préparé le week-end de 3 jours (la fête du travail pour les Québécois) et nous sommes partis dès 17H avec Sophie et Aymeric pour le Parc de la Mauricie soit environ 2H30 de route.

Après avoir quitté un paysage avec le relief du massif des Laurentides, nous sommes arrivés au niveau d’une vaste plaine agricole. Nous avons été impressionnés par les bâtiments agricoles où sont élevées les volailles. Ce sont des grandes constructions sur 2 ou 3 étages, on dirait des HLM pour volailles ! Nous sommes dans la très large vallée du Saint Laurent. A la fin du parcours, nous retrouvons un peu le relief des Laurentides. Le temps a été très nuageux toute la journée et la nuit est tombée rapidement. Il faisait sombre lorsque nous sommes installés sur le camping du parc de St Mathieu. Le temps de monter les tentes, il faisait nuit d’autant que nous étions sous les arbres.

Les Laurentides sont une large chaine de montagne québécoise qui s’étend de l’Outaouais au Labrador sur le rebord du bouclier canadien. Le socle est composé de roches ignées érodées dont la formation serait parmi les plus anciennes du monde avec le Groéland et l’Australie datant possiblement de plus ou moins 4 milliards d'années. La construction du bouclier canadien est attribué à la collision d'un grand nombre de plaques tectoniques entre 3 milliards et 800 millions d'années. L'une des collisions les plus importantes durant la création du bouclier canadien est nommée l'orogénèse de Grenville (mécanismes de formation des montagnes) il y a environ un milliard d’années. Cette chaîne de montagne des Laurentides était aussi haute que l’Himalaya actuel. L'érosion sur des millions d'années a rendu le paysage presque plat permettant l'invasion de la mer il y a plus ou moins 600 millions d'années avec l'apparition de la vie. Entre 500 et 450 millions d'années se met en place un processus de subduction créant une nouvelle chaine de montagne et de volcans suivi de nouvelles collisions appelées orogénèse des Appalaches qui se terminera vers 250 millions d'années avec la création de la Pangée. Toutes ces nouvelles collisions ont bousculé la géologie du bouclier canadien. Tous les reliefs générés par cette période se sont à nouveau érodés sous l'effet des glaciers. Aujourd’hui, les sommets des Laurentides vont de 1166 m au Mont Blanchard dans le massif du lac Jacques cartier à 440 m à la montagne du Caribou près du Lac Tremblant. Son nom « Laurentides » date de 1845 et serait en rapport avec sa situation parallèle avec la vallée du Saint Laurent.

Les basses terres du Saint Laurent sont connues pour leurs riches terres agricoles. Cette région est formée de vastes plaines couvertes de roches sédimentaires et d’anciens dépôts marins. Ces terres sont très fertiles.

La région de la Mauricie est un lien entre les basses terres et le bord du bouclier canadien avec des altitudes allant de 150 à 500 mètres. Le sol rocheux est constitué presque exclusivement de roches métamorphiques.

Le parc national de la Mauricie

Nous avions prévu de faire une randonnée associant canoë et marche pour aller voir les chutes Waber. C’était une idée que j'avais eu lors de notre premier voyage au Québec en 2016 mais j’ai maintenant des doutes quant à la possibilté de faire ce circuit.

Le lac wapizagonké se compose de plusieurs bassins séparés par des zones étroites ou marécageuses avec parfois du portage si le niveau de l’eau est bas.

Enfin, ce matin, nous avons reporté notre sortie car le temps était pluvieux. Nous sommes quand même partis à la découverte du parc en partant vers l’entrée St Mathieu. Dans un premier temps, nous sommes allés faire un petit circuit à partir du parking de Shewenegan pour faire le sentier des cascades. A partir du centre, nous avons traversé le lac Wapizagonké et remonté le long des cascades soit environ 2,4 km de circuit qui peut se faire avec le circuit des falaises soit 6,4 km. Les cascades sur le ruisseau du Caribou sont spectaculaires, elles descendent en escalier avec puissance. La source du ruisseau Caribou se situe dans le lac caribou lui-même alimenté par plusieurs autres lacs dans le territoire non organisé du Lac Normand (partie du territoire du Québec qui n'est pas une municipalité locale). C’est une très belle balade.

En remontant le ruisseau du Caribou  
Ecureuil roux
Amanite jonquille
Amanite ou ange de la mort
Polypore du bouleau
 Sur le chemin 
Sur le retour  
Clavaire ramariopsis ou corail blanc
Marmotte
Bernache du Canada

Nous avons poursuivi ensuite notre découverte en allant voir le circuit des tourbières d’Esker. Nous avons vu des plantes carnivores – des droseras minuscules peu nombreuses et surtout des sarracénies pourpres avec leurs fleurs. Nous avons également vu deux espères de grenouille, l’une était brune, l’autre d’une belle couleur verte mouchetée et une minuscule couleuvre.

Sarracénie pourpre
Fleur de sarracénie pourpre
Droséra à feuilles rondes
Grenouille léopard du nord
Bolet
 La tourbière d'Esker 

La tourbière

La tourbière est un milieu inhospitalier. Il y a très peu d'animaux à l'exception des insectes, des oiseaux et de quelques grenouilles. L'eau abonde dans la tourbière, le tapis de mousse agit comme une gigantesque éponge. La sphaigne peut absorber jusqu'à 25 fois son poids en eau mais l'eau y est stagnante et contient très peu d'oxygène. De plus, la sphaigne rend l'eau acide ralentissant le fonctionnement des racines des plantes qui absorbe difficilement l'eau. C'est un sol pauvre qui se décompose très lentement avec peu d'éléments nutritifs.

Seules des plantes peu exigeantes peuvent survivre sur la mousse. On peut y voir 2 espèces d'orchidées (le calopogon tubéreux et la pogonie langue de serpent), le carex et la linaigrette. Il peut pousser quelques éricacées telles que la canneberge, l'andromède, le petit daphné et le lédon du Goéland. Certaines plantes se sont adaptées en devenant carnivores : elles se nourrissent d'insectes comme les sarracénies et les droséras. Quant à la forêt , elle se tient en périphérie avec des arbres clairsemés et chétifs près des zones humides. En s'éloignant, les arbres augmentent graduellement en nombre et en taille pour former la forêt tourbeuse. Les arbres qui survivent le mieux dans ce terrain acide sont l'épinette noire et le mélèze laricin.

Ce milieu aussi inhospitalier est aussi une grande réserve d'eau douce qui régule les forts débits et diminue l'érosion. Elle a aussi un rôle dans l'amélioration de la qualité de l'environnement grâce à la grande capacité d'épuration des sphaignes.

Puis, nous nous sommes arrêtés au point de vue de l’île aux pins, certainement un très beau point de vue mais qui était aujourd’hui très brumeux. Nous avions du mal à voir les sommets et le lac était balayé par des passages de brumes.

Du belvédère de l'île aux Pins 

Nous avons pique niqué sur le site du lac Wapizagonké d’où nous devions prendre les canoës.

Nous avons poursuivi jusqu’au point de vue du passage d’où nous devions avoir un point de vue sur le spectaculaire lac de Wapizagonké mais par ce temps gris et humide, on ne fait que devinez le paysage.

Le lac Wapizagonké, long d'environ 15 km a une forme étroite toute en longueur entouré de forêt et de montagne. Il est ceinturé par les montagnes du massif des Laurentides qui le surplombent de 180 m. Sa forme donne l'impression que nous sommes dans une vallée fluviale. Il se déverse dans la rivière Shawinigan.

Nous avons fait d'autres arrêts au lac Edouard, au lac du Fou et au lac Bouchard avant de sortir du parc à St Jean des Piles.

Dans les années 1960, le lac du Fou était encore un lieu de chasse (orignaux, chevreuils- cerf de Virginie et ours) et de pêche. Aujourd'hui, c'est un lieu privilégié pour l'observation de la faune qui abonde depuis la création du parc en 1970. En suivant le sentier de la cache sur 500 m, on arrive à un observatoire.

Lac du Fou  
Grenouille verte
Amanite
clavaire doré
Clavaire pâle
Sur le sentier de la Cache  

Il en est de même pour le lac Bouchard qui s'est refait une santé depuis la démolition du barrage qui maintenait un niveau élevé des eaux entrainant l'érosion des berges et l'altération de la végétation riveraine. Le nettoyage des zones peu profondes, l'élimination des espèces de poissons introduites ont permis le retour de l'omble de fontaine, une espèce de salmonidés.

Lac Bouchard  

Un peu avant la sortie, nous avons eu une vue sur la rivière St Maurice, impressionnante par sa largeur, on pourrait penser qu’il s’agit d’un lac. Nous sommes ensuite revenus au camping. Sur cette journée nous avons également vu des tamias et des écureuils et des aigles pêcheurs.

La rivière Saint Maurice  

La journée suivante a été plus lumineuse en début de matinée mais de l’orage est annoncée pour le début de l’après midi. Nous avons à nouveau repoussé notre sortie canoë. Finalement nous avons remonté la rivière St Maurice qui nous avait impressionné par sa largeur en prenant la direction de la Tuque. C’est une route panoramique qui longe plus ou moins la rivière St Maurice. En remontant, nous pouvons voir qu’elle est toujours large avec quelques petits rétrécissements. Très belle route avec de superbes vues mais pas de possibilité d’arrêts.

La rivière Saint Maurice est un des principaux affluents du Saint Laurent qu'elle rejoint au niveau de Trois Rivières. Elle parcourt 560 km avec un dénivelé d'environ 400 m. Elle nait dans un vaste bassin hydrographique à la confluence du réservoir de Gouin et de la rivière Wabano. Ce bassin est recouvert à 85% de forêt principalement de conifères et 10% de lacs et de rivières. Toutefois ce bassin se décompose en 3 secteurs géographiques au niveau de la végétation. Une forêt de feuillus dominée par l'érable à sucre en Basse Mauricie. En Moyenne Mauricie, c'est le domaine de l'érablière à bouleau jaune, l'érable à sucre y est plus disséminé et les conifères dont le pin blanc y sont abondants. Enfin en Haute Mauricie, c'est la sapinière à bouleau jaune qui marque le paysage. les sapins et les épinettes deviennent les maîtres des lieux. Plus au Nord, la grande forêt boréale se caractérise par l'épinette noire, le pin gris et le sapin qui y côtoient le bouleau blanc.

Sa source se situe à la même latitude que le lac Saint jean. Elle est par la suite alimentée par de nombreux affluents dont les rivières de la grande et de la petite Bostonnais dans la région de la Tuque. C'est également une rivière qui a connu la drave.

Nous arrivons ainsi au parc local des chutes de la petite rivière bostonnais. C’est un petit parc dont l’entrée est gratuite où il y a un circuit pour voir les chutes. Il y a plusieurs expositions sur les animaux, la géologie, sur Felix Leclerc, sur la traite des fourrures et sur l’exploitation de la rivière avec la drave.

Nous commençons par le circuit des chutes car le temps clair de ce matin devient de plus en plus nuageux. Le parcours en escaliers qui descend au pied des chutes hautes de 35 m offrent plusieurs belles vues sur celles-ci.

Bolet
Sur le circuit des chutes de la Petite Rivière Bostonnais  

Nous passons sur un pont couvert pour traverser la petite rivière Bostonnais aussi appelée Wayagamac. Longue d'une dizaine de kilomètres, elle prend sa source à l'est de la Tuque au lac Wayagamac qui sert de réservoir d'eau potable pour la ville de La Tuque.

En remontant, nous arrivons au pied de la tour d’observation en bois construite entièrement en pièces de bois lamellés et collées. Elle était malheureusement fermée pour raison de sécurité. De là, on aurait pu observer le paysage et certainement la confluence de la petite rivière Bostonnais avec la large rivière Saint Maurice. L’exposition sur la drave sur le rivière Saint Maurice était également fermée.

 Le haut de la cascade au pied de la tour  d'observation

Par contre, après le déjeuner, nous avons pu faire les expositions sur Felix Leclerc, enfant du pays et sur la traite des fourrures. Nous avons également passé du temps au centre d’interprétation où sont présentés les animaux de la région naturalisés qui montre la richesse de la faune de la région allant des oiseaux aux mammifères : oie, canard, gélinotte huppée, plongeon huard, aigle, épervier, buse, pluvier, bécasse, goéland, sterne, chouette, hibou et différents passereaux… Orignal, cerf de Virginie, ours noir, loup, lynx, coyote, renard, carcajou, castor, loutre, martre, belette, pékan, vison, lièvre, marmotte, porc épic, écureuil roux, tamia rayé... sans oublier les poissons. Dans une autre salle, étaient présentées les richesses naturelles de la région notamment les roches avec une explication sur la géologie de la région et sur l’exploitation du bois et ses conséquences.

L’orage annoncé est bien arrivé mais nous étions à l’abri à visiter les expositions.

Cette partie des Laurentides est composée de roches ignées et métamorphiques du Précambrien en partie recouvertes de dépôts glaciaires. Le relief accidenté, la présence de pierres et d’affleurement rocheux ne permettent pas l’agriculture dans la région à l’exception de quelques terrasses sablonneuses autour de la rivière Saint Maurice.

L’activité de cette région va passer ainsi de la traite des fourrures à la production de bois.

La traite des fourrures

C’est à Trois Rivières que le premier poste de traite est apparu en 1634. Le poste de traite était la seule présence blanche dans l’univers autochtone. C’était comme un pôle rassembleur. À tout moment de l’année, de petits groupes d’autochtones y passaient s’approvisionner en outils, munitions, farine, couvertures.

La véritable pénétration blanche de l’arrière-pays mauricien ne débutera qu’après la conquête anglaise lorsque les grandes compagnies de traite se mirent à ouvrir des comptoirs à la fin du 18ème siècle. Le bassin de la rivière Saint Maurice est fertile en castors. A cette époque, le site du parc des chutes de la petite rivière Bostonnais était un ancien poste de traite de fourrures.

Au début du 18ème siècle, la traite de la fourrure représentait une importante activité économique qui va perdurer jusqu’à la fin du 19ème siècle, époque où la production de bois prend de l’importance. Les activités liées au bois vont créer un marché beaucoup plus prometteur que la fourrure pour les populations non autochtones alors que les autochtones vivront cette transition avec difficulté.

La drave

La drave débute sur la rivière Saint Maurice vers 1850. Le bois coupé en forêt pendant l’hiver est transporté par flottage : C’est la drave. C’est un moyen économique de transporter le bois. Le draveur, en équilibre sur les billots de bois, utilisaient une longue pique pour diriger le bois et briser les embâcles (obstruction du lit de la rivière par les troncs ). La drave débutait au dégel du printemps jusqu’aux gelées de l’automne. Peu à peu ce moyen de transport est critiqué par les citadins et les écologistes mais pour les locaux c’est le « gagne pain » notamment pour les draveurs. Par ailleurs, ce moyen présente pour l’industrie du papier beaucoup d’avantages. Le coût du transport est faible et le bois qui arrive aux usines de pâte à papier est ramolli et sans écorce. En 1973, encore 40% du bois est transporté par flottage tout en sachant que 30% de l’économie de la Mauricie est basé sur le bois et la pâte à papier. En 1979, est créée au Canada le ministère de l’environnement. Le problème de pollution est de plus en plus mis en avant. On constate une mortalité importante des poissons car l’eau complètement recouverte de bois n’est plus oxygénée. Les dépôts d’écorce perturbent les frayères et les insectes. Et plus récemment, la science a démontré que les résidus d’écorces accumulés au fond de l’eau libèrent d’importante quantité de mercure qui contamine l’eau et les poissons. La drave sur la rivière Saint Maurice prend fin seulement en 1995. La rivière Saint Maurice a été la dernière rivière dravée du Québec.

Voici un documentaire sur la drave

La Drave Félix Leclerc

Nous revenons au camping.

Le lendemain, le ciel est plus lumineux mais il y a beaucoup de vent. Après avoir plié les toiles de tente et quitté le camping, nous partons pour la sortie canoë sans la marche pour aller aux chutes Waber.

En chemin nous faisons un petit détour pour voir le pont couvert de Saint Mathieu du Parc sur la rivière Shawinigan. La rivière Shawinigan prend sa source au lac Shawinigan puis passe le lac Barnard puis le lac en croix qui se mêle aux eaux du lac Wapizagonké pour rejoindre la rivière Saint Maurice.

Pont couvert de St Mathieu  

Nous rejoignons ensuite le centre de location de canoë sur le lac de Wapizagonké. Peu après notre départ, nous passons sous la route du parc dans un passage étroit du lac mais navigable.

Grand harle
 Avant le pont une colonie de grands harles au repos

Déjà après avoir passé le pont, nous croisons un groupe qui fait demi-tour, certains ayant chavirés. Pas très rassurant, ils étaient partis un peu avant nous. Nous traversons une première partie de lac avant de suivre plus ou moins facilement une zone étroite au milieu de la végétation. Il y a un écoulement d’eau entre les deux parties du lac mais il passe dans une zone étroite et peu profonde où les castors construisent des barrages qu’il faut passer comme on peut. Il y avait assez d’eau pour passer au dessus du barrage de castors. En période de faible niveau d’eau, il faut faire du portage ou dans le meilleur des cas mettre les pieds dans l’eau. Ce point délicat est passé sans trop de problème pour nous. Nous entamons la traversée de la seconde partie du lac. Nous sommes à contre courant et nous avons un vent de face assez puissant. Nous avions déjà souffert de cette situation sur la première partie mais cela devient de plus en plus difficile avec la fatigue qui s’accumule. On aperçoit le bout du lac mais il n’en finit pas de se rapprocher.

Le lac Wapizagonké 

Arrivés sur la plage, nous sommes assaillis par des myriades de moustiques. Nous avions prévu le pique nique mais nous faisons demi-tour. Le retour est plus rapide, le courant de l’eau et le vent nous aident cette fois.

Quelques vues du lac sur le trajet retour  

Nous passons le passage étroit sans difficulté et nous nous arrêtons pique niquer sur une plage dans la deuxième partie du lac, non loin de l’arrivée.

  Le passage étroit
L'entrée ou la sortie du passage étroit
 Vues sur l'autre partie du lac 
Plongeon huard
Vues à partir de la plage  

Dans l’après midi, nous profitons du temps dégagé pour revoir les belvédères vus il y a 2 jours c'est-à-dire les points de vue du passage et de l’île aux Pins.

Points de vue sur le lac Wapizagonké à partir du belvédère du Passage 
Points de vue sur le lac Wapizagonké à partir du belvédère de l'île aux Pins  
 Sur le chemin menant à l'île aux Pins 

Et il est temps de retourner sur Ste Adèle.

5

La journée suivante de notre escapade en Mauricie, nous préparons la deuxième étape de notre voyage au Canada à savoir découvrir les provinces maritimes, le Nouveau brunswick, la Nouvelle Ecosse et l'île du Prince Edouard.

Le lendemain, nous quittons l'ambiance familiale pour commencer notre périple vers les provinces maritimes en faisant un petit détour vers les Escoumins dans la région de la Côte Nord du Québec pour traverser le St Laurent et passer la région du Bas St Laurent et rejoindre le Nouveau Brunswick. Les distances au canada sont importantes d'une région à l'autre. Ce sera donc une journée de voyage vers les Escoumins où nous avons réservé un hôtel, une sortie baleine et le traversier vers les Trois Pistoles dans la région du bas St laurent.

Nous partons de Ste Adèle vers 9H. Il fait beau et un peu frais dès ce matin. La circulation est correcte. Nous faisons une première pause un peu avant Trois Rivières au niveau de Maskinongé en Mauricie. L’autre pause sera celle du pique nique après avoir traversé Québec au niveau de l’île d’Orléans dans un petit parc très sympathique sur le bord du St Laurent.

Après Québec, le paysage change, nous retrouvons du relief avec le parc de la Jacques Cartier, puis celui des grands Jardins et des Hautes Gorges de la rivière Malbaie. La route est très vallonnée avec de fortes pentes. La végétation est essentiellement composée de résineux.

Nous poursuivons vers le Nord en passant devant la superbe église de Ste Anne de Beaupré, la belle baie de St Paul, l’estuaire de la Malbaie et la Baie Ste Catherine où nous faisons quelques arrêts au niveau de la côte pour essayer de voir des baleines.

La Baie Ste Catherine 

Un peu avant d’arriver au traversier, nous entrons dans le parc Canada de la Pointe Noire. L’entrée est libre certainement à cause de l’heure car il est un peu plus de 17H. Nous suivons des pontons qui amènent à des points d’observation. C’est ainsi que nous avons pu observer des bélugas.

Les bélugas 

Mais il est temps de rejoindre l’hôtel que nous avons réservé aux Escoumins. Dans cet hôtel, il y a une cuisine commune où nous pourrons prendre notre petit déjeuner demain matin. Nous dînons dans un restaurant de l’autre côté de la route.

Le lendemain, peu après notre petit déjeuner, nous partons pour le site de la croisière en zodiac des Escoumins où nous arrivons un peu avant le départ qui est fixé à 10H.

La journée est ensoleillée mais il y a beaucoup de vent et il fait frais. Nous nous couvrons bien et sur place, on nous donne un gros blouson et comme il y a beaucoup de vague, nous avons droit à un poncho imperméable. Nous sommes un peu engoncés. Nous partons ensuite pour 2 H. La sortie a été décevante car nous n’avons vu rapidement qu’un petit rorqual et furtivement un phoque et cela dans la dernière demi-heure de notre sortie.

Nous avons pique niqué sur le site en espérant voir quelques mammifères marins mais nous avons seulement profité du paysage. Le site de l’anse de la Robitaille est très sympathique avec sa petite plage et sa côte de granit rose découpée. Le repas terminé, nous sommes entrés sur le site du centre de découverte du milieu marin qui était fermé. Nous avons suivi les pontons et nous sommes montés sur un bloc de rocher où se trouvaient 2 fauteuils rouges mais toujours rien en observation.

L'anse à Robitaille  

Nous avons rejoint l’anse des Basques où sont stationnés les bateaux pilotes qui guident les gros bateaux sur le St Laurent. Cette petite anse est encore plus sympathique.

 L'Anse des Basques 

Nous rejoignons ensuite le parking du traversier qui va aux Trois Pistoles. En attendant, j’ai marché le long de la côte toujours de granit rose mais cette fois les roches sont taillées de façon cubique.

D'un côté et de l'autre de l'embarcadère  

Le traversier a un peu de retard. Nous comptions compenser notre frustration de la matinée et pas de chance c’était une mauvaise journée pour l’observation car aux dires d’un employé du traversier, hier il y avait de nombreux mammifères marins alors qu’aujourd’hui c’est le néant.

Nous arrivons aux Trois Pistoles où nous retrouvons notre chambre à l'auberge de jeunesse du Cheval Noir en face de l'église Notre Dame des Neiges. L’ambiance est sympathique mais c’est sommaire. Ensuite, nous partons à la recherche d’un restaurant.

Ce matin, nous avons pris notre petit déjeuner dans la cuisine de l’auberge qui ne compte que 8 chambres, une cuisine, un salon, une salle de bain commune et un cabinet de toilette commun.


Nous sommes ensuite partis vers le village Notre Dame des Neiges où se trouve l’estuaire de la rivière des Trois Pistoles qui se jette dans le St Laurent.

L'estuaire de la rivière des Trois Pistoles  

Nous avons ensuite remontés le cours d’eau ou plutôt le torrent pour voir quelques cascades. Le sentier d’approche était très agréable et il y avait des aménagements pour avoir des points de vue. Nous avons marché environ 2 km.

La rivière des Trois Pistoles  
La rivière peut être rageuse 

Puis nous avons pris la direction du Parc national de Témiscouata. Le paysage est très vallonné et les zones cultivées alternent avec des zones boisées. Arrivés sur les bords du lac, nous sommes surpris par la grandeur du lac.

Le parc national du lac Témiscouata

C'est un parc national du Québec de la région du Bas St Laurent. Il se situe dans les Monts Notre Dame qui sont des montagnes de la chaîne des Appalaches. Les Monts Notre dame s'étirent en aval de Québec sur la rive sud du St Laurent jusqu'à la péninsule gaspésienne. L'altitude de la partie située dans le parc va d'environ 150 m à 380 m alors que plusieurs sommets du massif sud des Monts Notre Dame présentent une altitude de 900 m dans le canton de Chaudières appalaches. Globalement l'altitude des plateaux des Monts Notre Dame oscillent entre 600 et 700 m entrecoupés par les vallées de la Matapédia, de Témiscouata... Au nord ce sont les Monts Chic-Chocs qui prennent appui sur ce plateau rabotté par les glaciers. L'âge des roches du parc varie du cambrien au dévonien et elles sont composées en majorité de calcaire et de grès.

Nous n'avons pas pris le temps de découvrir ce parc, l'objectif étant d'aller dans les provinces maritimes du Canada mais ce n'est que partie remise.

A Cabano, nous sommes attirés par le Fort Ingall. Il s’agit d’un fort qui avait été construit par les Anglais entre 1839 et 1841 lors du conflit frontalier entre les Etats Unis et le Canada. Ce fort constitué d'ouvrages en bois fait partie d'une ligne de défense de 4 postes militaires (protégeant la région de Madawaska pendant la guerre d'Aroostook (1839-1842). Le fort Ingall, construit à un endroit stratégique, avait pour mission de protéger le sentier du portage du Témiscouata et d'empêcher les américains d'atteindre le fleuve du St Laurent. Incendié en 1890 et démantelé, il a été reconstitué à l’identique en 1972 sur l’emplacement d’origine à partir des fouilles réalisées sur le site. Ce fort est le témoin de la guerre d'Aroostook au cours de laquelle la frontière canado-américaine a été redéfinie. Ce fort aménagé et les militaires entrainés pour affronter une attaque n'ont finalement pas eu à se défendre et à combattre.

Historique du conflit avec les américains : depuis l'indépendance américaine en 1783 où les Britanniques ont perdu leurs colonies sur la côte Est des Etats Unis, Britanniques et américains ne s'entendent pas sur les limites de leur territoire respectif. Ainsi à partir de 1820, la situation s'envenime car les gouvernements du Canada et des Etats Unis réclament tous les deux des taxes aux habitants des territoires litigieux jusqu'en 1939 où la crise éclate. En 1820, le Maine devient un état et les bucherons américains et canadiens se retrouvent sur un territoire litigieux dont l'enjeu est important. D'un côté la forêt de la région du Grand Madawaska se révèle une importante source de profit et d'un autre côté les cours d'eau qui relient le lac Témiscouata et la rivière St Jean permettent d'acheminer le bois pour la construction navale anglaise jusqu'au Nouveau Brunswick. Mais le principal enjeu demeure le sentier du grand portage qui relie Rivière-du-Loup et le lac Témiscouata. Cette route utilisée pour le transport du courrier et des troupes militaires entre Québec et Halifax est importante notamment en hiver, période où le port de Québec est pris par les glaces.

Par ailleurs, ce que nous apprendrons plus tard, cette route a aussi été prise par les acadiens lors du grand dérangement de 1755 mais c'est une autre histoire.

C’était une visite très intéressante bien documentée qui explique la vie au fort et la préparation à l'attaque américaine. Dans les constructions on peut voir qu'il y a 2 clans distincts, les officiers et les soldats. Les premiers ont 3 repas par jour, les seconds 2 repas par jour (payés et préparés par eux-mêmes à tour de rôle) et au niveau des logements le confort n'est pas le même.

 Fort Ingall vu de l'extérieur 
La poudrière
  La partie des soldats
Le corps de garde  
La partie des officiers  
Le lac Témiscouata  vu du Fort 

Nous avons pique niqué en contrebas du site sur le bord du lac.

Le lac Témiscouata  

Nous avons passé à Témiscouata pour aller au musée qui est gratuit suite à notre visite du fort mais pas de chance, ce n’était pas son jour d’ouverture. Dommage, le thème était sur la drave. Décidément, seconde fois que nous passons à côté de ce thème.

Nous poursuivons vers Dégelis où nous avons repéré un camping sur le bord du lac de Témiscouata. La route d’accès à Dégelis est belle. Nous avons quelques beaux points de vue sur le paysage vallonné. Le camping est très sympathique. Après avoir monté la tente, nous faisons un petit tour sur la plage et nous suivons ensuite un sentier qui nous mène vers le barrage de Dégelis qui a remonté le niveau du lac. De l’autre côté du lac, c’est la rivière Madawaska. Nous avons marché environ 4 km.

Coprin chevelu
La rivière Madawaska 
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Nous poursuivons notre voyage au Canada en rejoignant les provinces maritimes qui font partie d'un nouveau carnet de voyage accessible via le lien suivant : Les provinces maritimes

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Après avoir traversé la rivière Ristigouche à Campbelleton, nous remontons la rivière jusqu’au site du parc historique national de la bataille de la Ristigouche. C’est un parc Canada qui présente les vestiges du bateau français coulé en 1760 par les anglais. L’issue de cette bataille a été décisive dans l’histoire de la France qui a perdu ses colonies Nord américaines.

La bataille de Ristigouche  

Le site est ouvert ! c'est une chance pour nous car habituellement le site est fermé en octobre. Il s'agit d'un musée présentant des vestiges de la frégate Marchault et de sa cargaison (alimentation sèche, liquide et munition). L'épave est restée 200 ans sous l'eau et grâce aux fouilles sous marines réalisées de 1969 à 1972 une vaste collection d'objets a été mis à jour. C'est également un centre d'interprétation rappelant le contexte historique, l'expédition et la bataille.

 Quelques éléments de la frégate Marchault présentés dans le musée

Le contexte historique

En 1755 avec le grand dérangement, la guerre entre l'Angleterre et la France devient inévitable. La Nouvelle France sera le lieu de l'affrontement pendant cette guerre de 7 ans. Depuis de nombreuses années, il y a des affrontements ponctuels entre ces deux puissances européennes. La France est une puissance continentale avec ses armées de terre et l'Angleterre est une puissance maritime. Aussi l'Angleterre projette de tirer avantage de sa flotte pour attaquer les colonies françaises d'Amérique et profiter de la faiblesse de la marine française qui ne peut soutenir ses colonies d'outre mer. En 1755, la France perd la bataille de Beauséjour en Acadie mais remporte une victoire au Fort Duquesne dans la vallée de l'Ohio.

En 1756, les Français s'emparent du fort Oswego et confirme leur domination sur la région des Grands lacs. Ils sont proches de la colonie new-yorkaise britannique.

En 1757, les Anglais envisagent une attaque sur Louisbourg mais l'arrivée d'une importante flotte française au Cap Breton fait avorter l'expédition. Par ailleurs, une expédition hivernale permet aux français de se rendre maître de Fort William Henry, la vallée de l'Hudson est désormais ouverte sur la route vers New York.

En 1758, les Anglais ripostent. Ils concentrent sur Louisbourg une flotte de 150 navires avec plus de 28 000 soldats et marins alors que les Français ne peuvent rassembler que 6 000 soldats et marins avec très peu de navires. C'est la chute de Louisbourg.

En 1759, Les places fortes de la Nouvelle France à Niagara dans la région des Grands Lacs, Carillon et Saint Frederic dans la vallée d'Hudson au sud du Lac Champlain tombent l'une après l'autre. C'est l'effondrement de la résistance française. Et c'est cette même année que la flotte anglaise d'environ 150 navires et 39 000 soldats et marins arrivent à Québec. Après 3 mois de siège et la bataille de la plaine d'Abraham, c'est la reddition de Québec pour la France mais les Anglais ne sont pas encore maîtres du pays. L'armée française s'est regroupée à l'Ouest de Québec et bloque le passage aux Anglais pendant tout l'hiver.

Les Français demandent du secours à la France et c'est en novembre 1759 que s'embarque à Bordeaux l'expédition de secours avec la frégate Marchault.

En 1760, les Français gagne la bataille de Ste Foy au sud de Québec. L'espoir renaît. Les deux armées sont à bout de force et ne peuvent qu'espérer des renforts venant d'outre atlantique. Cette année va voir la victoire britannique à Ristigouche et à Montréal.

L'expédition française

Incapable d'organiser une importante expédition de secours, la flotte française sera composée de seulement 6 bateaux ( 5 bateaux marchands et un bateau escorte la frégate Le Marchault) avec 400 soldats dans le but de ravitailler et de défendre sa colonie aux Amériques après la reddition de Québec en 1759. Dès le départ de Bordeaux, cette flotte fut attaquée par les anglais et perd alors 2 bateaux marchands. Par la suite lors de la traversée, un autre bateau marchand fait naufrage. Après 35 jours de navigation, Il n'y a plus que 3 navires lorsqu'ils arrivent dans le golfe du St Laurent. A l’origine, la flotte française devait aller jusqu’à Québec en remontant le St Laurent mais les Anglais les avaient devancé. C’est pourquoi, ils se refugient à l’embouchure de la rivière Ristigouche dans la baie des Chaleurs que les Français connaissent bien. Ils ravitaillent la population, composée en majeure partie de déportés acadiens et de Micmacs.

La Bataille de Ristigouche

La flotte française est alors bloquée par cinq vaisseaux de guerre anglais venant de Louisbourg. Les Français croient que les bateaux britanniques sont trop gros pour y pénétrer. Les deux flottes campent sur leurs positions pendant quelques jours.

Appuyés d'acadiens et de Mi'kmaq, les français installent des batteries sur les rives et obstruent le chenal. Ils voulaient empêcher l'adversaire de s'approcher de leurs navires. Les Britanniques eurent raison des obstacles le 3 juillet 1760. Les bateaux britanniques pénètrent dans l'estuaire de la Ristigouche et la bataille s'engage. Pendant cinq jours, de furieux combats ont lieu. Le 8 juillet, voyant la défaite imminente de ses troupes, le commandant français ordonne de couler les bateaux Le Machault et Le Bienfaisant. Il veut ainsi éviter que les Britanniques prennent possession des vivres et des munitions qui se trouvent dans les cales de ces bateaux. Une fois sur la terre ferme, les Français établissent un fort et y prennent garnison. La bataille de la Ristigouche est le dernier affrontement naval nord-américain entre la France et la Grande-Bretagne. Elle est suivie de la capitulation de la Nouvelle France, privée des secours nécessaires, le 8 septembre 1760 à Montréal. Le 29 octobre, apprenant la nouvelle, la petite garnison française à Ristigouche se rend aux Britanniques.

Fuyant la déportation, plus d'un milliers d'Acadiens se sont réfugiés dans l'estuaire de la Ristigouche. L'arrivée de l'expédition de secours les soulage. Les miliciens acadiens prennent les armes. Leurs tirs empêchent quelques temps les britanniques d'atteindre le rivage. Les anglais incendient plus d'une centaine d'habitations de la Petite-Rochelle mais les Acadiens poursuivent le combat. Ils sacrifient plusieurs de leurs bateaux : les épaves au fond de la Ristigouche en témoignent. Si les Français capitulent, les corsaires acadiens combattent toujours. En 1761, les Britanniques font un raid sur le littoral de la Baie des Chaleurs. Des familles sont capturées et détenues en Nouvelle Ecosse. En 1765, 145 Acadiens habitent toujours la région.

Sans jamais arrêter de défendre leurs propres intérêts et leur mode de vie, les Mi'kmaq ont participé activement à la bataille de la Ristigouche. Ils ont aidé les Français dans leur lutte contre les Britanniques en y prenant part comme messagers, guerriers et guides.

 Tableau et canot présentés au musée

C'est l'occasion de présenter le canot traditionnel en écorce de bouleau. Il faisait partie intégrante du mode de vie semi-nomade des Mi'kmaq. C'était un moyen de transport au même titre que la voiture aujourd'hui. L'embarcation était suffisamment solide pour supporter des centaines de kilos tout en étant assez légère pour être transportée sur terre. On l'utilisait sur les rivières pour se rendre dans les endroits inaccessibles à pied.

L'archéologie subaquatique

Quelques panneaux font le point sur l'archéologie subaquatique et leurs découvertes pour l'histoire du Canada.

L'arrivée des premiers hommes sur le continent nord-américain remonterait à la fin de l'ère glaciaire, il y a plus de 13 000 ans. Sur le sol canadien, les premiers peuples s'adaptent à tous types d'environnement. Certains poursuivent leur vie nomade, d'autres se sédentarisent peu à peu. Dans tous les cas, ces premiers occupants comprennent rapidement l'importance des nombreux plans d'eau et cours d'eau pour le transport, l'extraction des ressources et les rituels. L'archéologie subaquatique des sites datant de la période précédant l'arrivée des Européens est souvent difficile de par la nature des vestiges. Pourtant le potentiel pour les sites submergés est énorme. Le milieu subaquatique favorise la préservation des vestiges organiques comme le bois et les ossements. De nombreux sites situés sur terre ferme se retrouvent submergés suite à la remontée du niveau des eaux lors du retrait des glaciers ou en raison d'interventions humaines (barrages, écluses...). On retrouve également cette difficulté pour les vestiges des vikings, les premiers européens à accoster sur les côtes canadiennes vers l'an 1 000. Plus tard, au 15ème siècle, les Européens explorent le Nouveau Monde en quête de richesses : la morue pour nourrir l'Europe, l'huile de baleine pour l'éclairer et le castor pour l'habiller. Les Européens tirent profit des nombreux cours d'eau qui sont de fabuleux chemin laissant derrière eux des traces de leur passage. Au delà des richesses, l'histoire de cette exploration c'est la rencontre avec les premières nations du Canada et c'est la recherche mythique d'une route maritime vers l'Ouest. L'archéologie subaquatique de ces sites s'avère elle même une forme d'exploration. Les sites situés dans les endroits les plus reculés et difficiles d'accès témoignent de l'histoire des aventuriers avides de découvertes.

Cette exploration apporte des informations sur les guerres coloniales. Les Européens transportent avec eux les rivalités et les alliances qui existaient de l'autre côté de l'Atlantique vers le Nouveau Monde. Ces rivalités s'exacerbent sur le sol nord-américain en raison d'une compétition féroce pour s'accaparer les richesses du continent. Lorsque des conflits se déclarent en Europe, l'onde de choc se fait ressentir jusque dans les colonies déjà sujettes à des tensions commerciales. L'une des préoccupations premières de chacun des camps est de couper les voies d'approvisionnement de son opposant. Il n'est donc pas rare de constater que les mers et les cours d'eau de l'Est du Canada, vitaux pour le transport et les communications regorgent de vestiges témoignant des conflits successifs. L'archéologie subaquatique des sites de conflits coloniaux est particulièrement riche dans les eaux canadiennes (navires de combats, canons....).

Un autre panneau fait référence à la protection du patrimoine subaquatique. En 2011, l'UNESCO ratifiait une nouvelle convention sur la protections du patrimoine culturel subaquatique. Parcs canada est passionné par le monde sous-marin, les trésors historiques qui s'y cachent et les histoires qu'ils nous racontent sur le passé du Canada. Les technologies actuelles sont plus performantes et les fonds marins autrefois inaccessibles semblent maintenant à portée de main. C'est une opportunité de mieux comprendre l'histoire du canada et de la partager avec la population.

Nous faisons quelques petits tours dans la région pour profiter des couleurs automnales avant de prendre la route mais la pluie s’invite.

Les couleurs automnales au dessus des vallées de la Ristigouche et de la Matépédia  
La vallée de  la Matapédia 

La rivière Matapédia est un affluent de la rivière Ristigouche. Nous la suivons jusqu'au lac Matapédia puis nous rejoignons Rimouski sur le bord du Saint Laurent.

En soirée après une longue route nous passons la nuit dans un chalet du camping St Augustin au sud de Québec. C’était très confortable.

Sur le camping St Augustin
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Le lendemain matin, nous reprenons la route jusqu'à St Adèle. Tout au long du trajet, nous profitons des couleurs automnales.

Sainte Adèle et la rivière Doncaster

Arrivés à St Adèle chez Sophie et Aymeric et après un peu de rangement, nous partons pour la rivière Doncaster dans l’après midi. La rivière est toujours aussi rageuse. Le site est toujours aussi agréable à voir. Nous profitons des couleurs de l’automne.

Site de notre hébergement  
 La rivière Doncaster 
En remontant de la rivière 
Ecureuil roux
Plongeon huard
Le lac Bellevue en soirée avec ses habitants  

En soirée, nous retrouvons les enfants.

Au réveil, c'est une autre ambiance sur le lac.

Le lac Bellevue, le matin

Ste Marguerite du lac Masson

Nous allons faire un tour à Ste Marguerite du lac Masson où nous faisons le tour du lac. Dans le bourg, nous sommes attirés par des peintures d'animaux réalisées sur des roches.

Ste Marguerite du lac Masson  
 Le lac Masson
En faisant le tour du lac Masson  

Le parc Roger Cabana à St Hippolyte

Dans l'après midi, nous partons pour St Hippolyte et son parc Roger Cabana où il y a de nombreux sentiers au pied et autour du Mont Tyrol à 390 m.

A l'entrée du parc, il y a quelques belles sculptures  
Ambiance automnale sur les sentiers du parc  

En soirée, nous avons observé des aurores à Ste Adèle. Sur ce site et à cette période de l'année, c'est exceptionnel.

Le village de Mont Tremblant

Le lendemain, en début d’après midi, nous partons pour la ville de Mont Tremblant sur les conseils de Sophie. Dans un premier temps, en passant en véhicule, nous ne voyons pas l’intérêt de la visite jusqu’au moment où nous passons la rivière de la Diable. En effet, nous stationnons juste après le pont pour aller voir les panneaux qui se trouvent de chaque côté de la rue en face de l’hôtel de ville. Et là, nous découvrons qu’il y a un parcours pour découvrir le bourg. En fait, nous sommes dans le quartier de St Jovite qui est également le centre ville de Mont Tremblant.

Nous commençons par le parking « le parc au fil de l’eau » où nous entendons une petite cascade venant du ruisseau Clair. Nous montons une série d’escalier au dessus de la cascade puis nous suivons des passerelles qui suivent plus ou moins le ruisseau en passant à l’arrière les bâtiments commerciaux pour arriver sur la rue principale où nous apprenons l’histoire du village et ses maisons anciennes et notamment la superbe gare du petit train du Nord.

Avant l'arrivée des premiers colons, des familles algonquiennes chassent et pêchent dans la région. Ils remontent les rivières des Outaouais, de la Rouge et de la Diable jusqu'au lac Tremblant. Avant la création de sentiers et l'arrivée du chemin de fer, ce sont les rivières qui ont permis de pénétrer à l'intérieur des terres. Par la suite, l'activité forestière s'est développée amenant dans la région une main d'œuvre importante et des terres à cultiver. Ainsi l'entreprise établie dès 1864 au confluent des rivières de La Rouge et de La Diable attire les bucherons. Ils utilisaient les rivières pour transporter le bois. Une fois le bois coupé et ramassé, la compagnie cédait aux colons les terres à défricher. Les colons viennent peu à peu s'établir dans la région. Le curé Labelle en voulant éviter l'expansion protestante, peuple toutes les régions du nord de Canadiens français et désigne l'emplacement des futurs villages en fonction de la fertilité des terrains, des sources d'eau et du tracé de la ligne de chemin de fer qu'il projette de faire bâtir. C'est la naissance du village de Saint Jovite en 1879. Les activités se développent, des aménagements sont réalisés sur le ruisseau Clair pour scier du bois, générer de l'électricité. Le moulin à scier servait aussi à carder la laine.

La paroisse se développe et c'est en 1880 qu'est construite le presbytère chapelle. En 1882, la paroisse compte 150 familles et la chapelle devient rapidement trop petite. Il est prévu de construire une grande église mais il faut trouver l'argent. C'est fin 1889 que la nouvelle église est béni.

Les colons qui viennent s'établir doivent tout construire et même leurs institutions collectives c'est à dire la municipalité et les commissions scolaires. A St Jovite, c'est en 1880 que sont instituées les commissions scolaires locales qui décident aussitôt de la construction d'une première école implantée au cœur du village. Au cours des années suivantes, d’autres écoles disséminées dans le vaste territoire voient lentement le jour : ce sont les fameuses « écoles de rang ». Financé presque entièrement par la taxe scolaire imposée aux colons, le réseau scolaire se développera avec difficulté faute d'argent. De plus, pour permettre aux colons de contribuer à la construction de l’église de St-Jovite, les commissaires d’école suspendent le paiement de la taxe scolaire ainsi que les activités d’enseignement au cours de l’année 1889-1890. Les conditions de vie et de travail de l’institutrice sont entièrement livrées à l’arbitraire des commissaires. La tache de l'institutrice est lourde. Quant aux enfants, ils doivent marcher parfois plus d'une heure pour se rendre à l'école quelque soit le temps. Par ailleurs, la fréquentation de l'école est irrégulière car les enfants contribuent dès le plus jeune âge aux tâches ménagères et aux travaux agricoles. En 1890, sur les instances du curé de St Jovite, quatre religieuses s'installent dans le couvent construit à côté de l'église pour offrir un enseignement primaire. Les conditions dans lesquelles elles exercent leur profession sont meilleures que celles des jeunes laïques des écoles de campagne. Le couvent est plus vaste, mieux chauffé, et les religieuses bénéficient de l’aide d’une sœur converse qui accomplit les travaux domestiques. Par ailleurs, elles sont plus instruites que les institutrices. Au Québec, l'école sera obligatoire jusqu'à 14 ans seulement à partir de 1943. Au tournant des années 1960, les vieilles écoles de rang ferment leurs portes et le couvent est démoli en 1962. Le centre du village se pare de quatre nouveaux établissements qui desservent autant les jeunes du primaire que du secondaire.

En 1881, St Jovite accueille son premier médecin. Le bureau du médecin comprend en plus de son cabinet de consultation, une officine pour préparer des remèdes car il est aussi apothicaire. Une grande partie de sa charge consiste à visiter et à soigner les malades à domicile. Quant aux rares hospitalisations, elles ont lieu à St Jérome.

C'est entre 1891 et 1909 qu'est construite le ligne de chemin de fer du P'tit train du Nord et c'est en 1893 qu'elle arrive à St Jovite. Cette ancienne ligne de chemin de fer reliait St Jérome à Mont Laurier. C'est aujourd'hui, une piste cyclable et piétonne.

Ancienne gare du P'tit train du Nord  

C'est en 1903 que le premier magasin général a été construit. C'est un magasin qui vend de tout ce que les villageois ont besoin, de l'alimentation à la vaisselle, du vêtement au linge, des outils et accessoires de tout genre. Ce n'est pas un libre service, la personne derrière la caisse fait le service. C'est la particularité de ce type de magasin. Le magasin changera de propriétaire mais ne fermera ses portes qu'en 2010.

C'est dans une maison privée que s'ouvre le premier comptoir bancaire. Ce n'est qu'en 1912 que s'ouvre une succursale dans un nouvel édifice.

 Le quartier de St Jovite 

Vers 1940, avant le développement touristique St Jovite a une vocation essentiellement agricole et forestière. Les cultivateurs ont de la difficulté à joindre les deux bouts sur leur terre. L'entraide entre voisins fait partie du quotidien. C'est pour subvenir à leurs besoins grandissants que les cultivateurs ont l'idée de créer une coopérative où les ils peuvent y vendre les produits de la ferme et acheter les semences et les engrais.

Mais revenons à la rivière de La Diable. Pourquoi ce nom ? deux légendes existent. Il y a celle des Algonquins qui croyaient que le Mont Tremblant était possédé par les esprits. Lorsqu'ils se fâchent, ils font trembler les montagnes et la rivière devient tumultueuse. Les nombreux méandres de la rivière ont fait penser à la queue du Diable pour les premiers pionniers. L'autre légende vient des draveurs qui ont bravé, au risque de leur vie, les rapides difficiles et le parcours sinueux de cette rivière. C'est pourquoi les draveurs l'ont surnommé La Diable, nom qui a traversé le temps.

Retour à Ste Adèle, cette fois par l’autoroute où nous pouvons voir de beaux paysages colorés.

Le sentier des cimes

Ce matin le ciel est bien dégagé. Fort des informations données la veille à Mont Tremblant, nous partons pour le sentier des Cimes au village de Mont Blanc. Arrivés sur place un peu avant 10H, nous découvrons le site.

Dans un premier temps, nous montons un étage pour prendre les billets, puis nous suivons une passerelle qui nous amène à une première tour. Trois étages plus haut, nous prenons une grande passerelle de 800 m qui se trouve au niveau des cimes des arbres. C’est très sympa.

 Premières vues à partir de la passerelle

En cours de chemin, il y a une zone de nourrissage des oiseaux. Nous pouvons y observer, écureuil, geais bleu, pic épeiche, mésange à tête noire et sittelle.

Mésange à tête noire
Pic épeiche
Geay bleu
Sur la zone de nourrissage 

Tout au long du parcours, des panneaux présentent la forêt. Nous sommes dans une forêt mixte du Canada dans la très vieille chaîne de montagne des Laurentides. Entre vallées et montagnes, lacs et rivières, forêts et milieux humides, la région des Laurentides profite d'un cycle marqué de quatre saisons. Cette région est reconnue pour la richesse et la diversité des habitats naturels. 9% du territoire de la région des Laurentides est protégé.

Du haut des cimes, on peut voir et mieux comprendre les strates végétales. De la canopée des arbres à leurs racines, on distingue 7 sortes de strates. Dans chacune d'entre elle, les espèces sont en concurrence pour capter la lumière et accéder aux ressources comme l'eau et les minéraux afin de croitre et se reproduire. Les arbres préservent la qualité de l'eau en la filtrant et en retenant certains polluants dans leur système racinaire. Il y a 2 systèmes de reproduction des arbres, la plus courante la reproduction sexuée d'une fleur femelle par un pollen mâle. Il en résulte une graine qui peut être disséminée sur de grandes distances par le vent et les animaux . L'autre système c'est la reproduction asexuée, production de clones soit par drageonnage, rejet de souche ou marcottage. Ces clones portent le même matériel génétique que la plante mère. Les arbres communiquent entre eux et avec leur environnement de différentes façons. En plus d'échanger et de partager eau, sucres et matière organique, Ils envoient des signaux complexes grâce à leurs réseaux racinaires soit en émettant des molécules soit par l'entremise des champignons.

Les forêts couvrent le tiers de la surface terrestre abritant plus de 60 000 espèces. La forêt laurentienne couvre 86% de la région et constitue la plus grande forêt mixte (résineux et feuillus) au Canada. Les forêts sont des écosystèmes essentiels à la vie. En plus de jouer un rôle majeur dans la régulation du climat et des cycles de l'eau, d'offrir abris, nourriture et autres produits, les arbres fournissent une ressource essentielle, l'oxygène. Ils absorbent le dioxyde de carbone en stockant le carbone dans le tronc puis expirent de l'oxygène. Les forêts abritent 80% de la biodiversité planétaire. Pourtant 420 millions d'hectares de forêt ont été perdus depuis 1990 à cause de la déforestation.

Dans la forêt, plusieurs arbres morts et même vivants sont creusés de cavités plus ou moins grandes. ces cavités jouent un rôle essentiel à la survie de plusieurs espèces de mammifères, d'oiseaux, d'insectes, de reptiles et d'amphibiens. Ces trous ont plusieurs utilités : site de nidification, abri ou aire de repos, site de guet, de chant ou de toilettage et ils servent de garde-manger.

Le Québec vit au rythme des saisons avec une grande amplitude de températures allant de 40° à -40° en quelques mois. Le territoire est reconnu pour ses hivers longs, enneigés et froids. Les animaux et les humains s'adaptent pour survivre. Certains animaux restent actifs mais diminuent leur dépense d'énergie tandis que d'autre hibernent, hivernent ou migrent vers des lieux plus cléments.

Un panneau présente les mustélidés, des animaux discrets méconnus souvent nocturnes. Ce sont des mammifères carnivores au comportement parfois agressif. Le Québec en compte 9 espèces : hermine, belette à longue queue, pékan, carcajou, vison d'Amérique, blaireau d'Amérique, martre d'Amérique, loutre de rivière et loutre de mer. Ces redoutables prédateurs jouent un rôle important dans l'équilibre de la chaîne alimentaire en régulant les populations de rongeurs.

Quelques panneaux présentent des arbres comme les épinettes et le sapin baumier, arbres indigènes du Nord Québec. Ces conifères pouvant vivre de 150 à 200 ans, se distinguent par leur forme étroite pouvant atteindre 20 mètre de haut. Par ailleurs, le Québec abrite le plus grand peuplement de bouleau jaune au monde. Doté d'un tronc long et droit pouvant atteindre 30 mètres de haut, il vit 150 ans mais peut atteindre 300 ans. C'est un arbre magnifique se parant de jaune orangé à l'automne. Il est parfois appelé merisier. N'oublions pas l'érable qui produit le sirop d'érable. La production québécoise représente 71% de la production mondiale. Près de 50 millions d'arbres sont entaillés au printemps pour la récolte de l'eau d'érable : il en faut 45 litres pour produire 1 litre de sirop soit le rendement moyen d'un érable.

Un panneau est dédié au castor. Peu d'espèces animales ont autant d'impact sur leur environnement que le castor. En construisant des barrages, ce rongeur joue un rôle prédominant sur la structure et la dynamique de son habitat. Les milieux humides qu'il crée deviennent des écosystèmes complexes où se déroulent une multitudes d'interactions entre les organismes vivants.

 Vues de la passerelle sur la grande tour

Nous arrivons ainsi à une grande tour qui monte en spirale et découvrons le paysage au fur et à mesure où nous prenons de la hauteur. C’est génial. Peu à peu nous pouvons voir le relief aux alentours et surtout nous profitons des belles couleurs automnales. Cette vue en hauteur sur la forêt est particulièrement impressionnante.

 En montant sur la grande tour 
Vue panoramique en haut de la tour

Il est midi lorsque nous revenons sur Ste Adèle où nous déjeunons avec Sophie qui est en télétravail.

Valmorin

Dans l’après midi, nous voulons encore profiter des belles couleurs et partons pour Valmorin pour faire un petit tronçon du circuit du petit train du Nord que nous avons déjà fait avec la neige et en vélo. Pas de chance le soleil généreux du matin s’est un peu caché.

Nous longeons le lac Raymond et sa plage pour ensuite retrouver la rivière du Nord que nous trouvons rageuse.

Le lac Raymond 
Un vison
Le long de la rivière du Nord
C'est notre point de retour 

C’est ensuite demi-tour. Le soleil est revenu en fin de soirée mais il commence sérieusement à descendre.

Herbe à perruches
Zone de tourbière  
Le lac Raymond

Nous aimons ce parcours qui représente en aller retour environ 7 km.

Retour à Ste Adèle où il y a des bouchons !

Nous passons le week-end de Thanksgiving avec les enfants et découvrons le parc Loup Garou de Ste Adèle.

Le lac Matley
Le lac Richer
Sur les sentiers du parc Mont Loup Garou 

Le domaine St Bernard

Le temps est gris ce matin avec quelques éclaircies mais c’est notre dernière journée. Nous décidons alors de profiter encore des couleurs. Nous partons vers 9H pour la ville de Mont Tremblant pour aller voir le domaine St Bernard. C’est un site payant qui se situe en limite du parc national du Mont Tremblant à l'Ouest de la rivière de La Diable au pied du Mont Tremblant.

La rivière de La Diable est un élément naturel incontournable pour sa beauté mais aussi pour les nombreux rôles sociaux qu'elle a joué au cours de l'histoire. Elle a servi de voie d'exploration pendant 2 siècles. Elle a ensuite contribué à l'implantation de l'industrie forestière pour finalement contribuer au développement touristique de nos jours.

Elle prend sa source dans les grands lacs situés dans le Nord du Parc national du Mont Tremblant, plus précisément au lac du Diable. Elle coule sur d'environ 100 km avant de se déverser dans la rivière Rouge. Son bassin versant est en fait un sous bassin versant de la rivière Rouge. Tout au long de son parcours elle prend des visages multiples : chutes, rapides, méandres et parfois élargissements de lac. Dans sa première partie, la rivière est souvent encaissée par des collines et des parois rocheuses. Elle a des sections de rapides entrecoupées par des zones où l'écoulement est plus lent. Plus en aval, la rivière de La Diable a un écoulement plus lent avec de nombreux méandres. La rivière est alimenté par une multitude de petits ruisseaux. Il y a notamment la rivière cachée qui est la décharge du lac Tremblant.

La rivière de La Diable est bien plus qu'un cours d'eau, c'est une porte d'entrée vers un vaste territoire riche et diversifié qui a joué plusieurs rôles importants au fil des derniers siècles. Ce cours d'eau était bien connu depuis plusieurs millénaires par les premiers habitants de la région, les Algonquins. Le Mont Tremblant était pour eux la montagne des esprits ou la montagne du diable. Puis la rivière fut utilisée par les premiers coureurs des bois, ensuite par les colons désireux d'explorer la région afin d'accéder à de nouveaux territoires de chasse. A partir des années 1850, la rivière de La Diable permit l'accès à diverses forêts et servit pour la drave. Cette activité avait pour but d'alimenter en bois les industries de l'Angleterre et leur flotte maritime, par la suite, le bois fut dirigé vers les Etats Unis pour assurer l'expansion rapide de Boston et de New-York et finalement au Québec pour les moulins à scie et les papetières.

Nous commençons par le jardin des oiseaux où les mésanges à têtes noires sont venues manger dans ma main. A l’accueil, on nous avait donné des graines de tournesol.

Mésange à tête noire
 Dans le jardin des oiseaux 

Nous avons ensuite pris le chemin des mélèzes avant de faire le tour du lac Chevreuil.

Le lac Chevreuil  

Puis nous avons rejoint la Grande Allée, la piste à contre courant qui longe à un moment la rivière de La Diable. C’est un espace très boisé et le parcours est très agréable. Dommage que la météo ne soit pas de la partie car lors de notre balade, nous avons eu plusieurs averses.

Bouleau jaune
Le long de la rivière de La Diable  
vue sur le Mont Tremblant

Finalement, nous ne faisons pas le grand circuit mais la petite boucle au dessus de la rivière et retour à l’accueil.

En quittant le domaine St Bernard, nous longeons le lac Bobby qui est superbe avec ses couleurs automnales.

Le lac Bobby

Nous allons ensuite au pied de la station du Mont Tremblant sur les conseils de l’accueil du Domaine de St Bernard. C’est l’occasion de voir le lac Tremblant puis nous poursuivons vers le village Mt Tremblant où nous prenons un sandwich, le lac Mercier et retour vers St Adèle. La ville de Mont Tremblant comprend la station de ski au pied du Mont Tremblant, le village du même nom et le quartier St Jovite.

Sur le chemin, nous faisons quelques arrêts pour quelques courses en espérant que tout va loger dans les valises surtout au niveau du poids.

Ce soir, nous fêtons l’anniversaire d’Albert.