En 3 mois de voyage, nous sommes allés d'Oslo au Cap Nord en découvrant les fjords du sud-ouest et de l'ouest, le centre, le Trondelag, le Nordland, le Troms et le Finnmark sans oublier les nombreuses îles. La route est longue du sud au nord (environ 2500 km) mais il n'y a jamais eu d'ennui et nous avons été continuellement surpris à chaque détour de la route par de magnifiques paysages.
Les montagnes ne sont pas toujours très hautes. Le sommet le plus haut se trouve dans le massif du Jotunheimen avec le Galdhøpiggen à 2469 m. Pourtant, sur certaines routes nous avons trouvé une ambiance de haute montagne avec des glaciers ! Bien que les langues glaciaires aient beaucoup reculées ces dernières années, on peut y accéder à partir de 350 m d'altitude notamment au Nigardsbreen !
En juin, la neige était très présente à partir de 400 à 500 mètres d'altitude.
Les paysages sont très variés. Il y a des reliefs très rabotés, très arrondis.
Il y a également des crêtes acérées. Ce qui impressionne c'est la verticalité du relief et cela est d'autant plus marqué au bord de l'eau. En général, les reliefs les plus acérés se trouvent près des côtes et au niveau des fjords. En fait, les glaciers ont rabotés les montagnes et au niveau des côtes , ces glaciers descendent vers la mer laissant dégagé les sommets. Au niveau du Cap Nord, les falaises bordant la mer sont également rabotées. La calotte glaciaire devait recouvrir l'ensemble du relief à cet endroit.
A l'intérieur du pays, il y a d'immenses plateaux.
C'est un paysage façonné par les glaciers de l'ère quaternaire avec de nombreux fjords. A Chacun son ambiance. Ils ont de nombreuses ramifications et pénètrent profondément dans les terres. Parfois on ne sait plus si on se trouve au bord d'un fjord ou au bord d'un lac. En effet, certains lacs se trouvent dans le prolongement des fjords blottis dans de belles vallées glaciaires.
Il y a également des côtes très découpées ainsi qu'une multitude d'îles au contour déchiqueté avec de petits fjords... et des plages de sable blanc avec des eaux claires aux couleurs des eaux tropicales toutefois la température n'est pas la même.
Nous avons été impressionné par la puissance des cours d'eau et des cascades mais aussi par le maelstrom à Saltstraumen.
Après plusieurs semaines passées dans le pays, on pouvait toujours être surpris par un nouveau paysage.
L'autre point remarquable est l'habitat : les maisons d'habitations ou les bâtiments de fermes mais également les églises.
Les constructions sont essentiellement en bois quelque soit l'époque et le style. Il y a de nombreux musées de plein air présentant les constructions des derniers siècles. C'est une façon de protéger le patrimoine immobilier. Nous avons visité plusieurs de ces musées dans différentes régions. La présentation des intérieurs permet d’imaginer le mode de vie. Ils sont situés souvent dans de beau parc. On peut voir de nombreux greniers bien conservés encore utilisés ou convertis en dehors des musées.
Les églises en bois debout (XII siècle) sont remarquables mais les églises construites après cette période ont un certain charme. Plusieurs églises construites récemment méritent le détour.
C'est un habitat dispersé. A aucun moment, la nature nous est apparue sauvage. Il y a des habitations dans les coins les plus reculés, des maisons d'été ou d'hiver. Par endroit, il n'y pas d'accès direct, il faut laisser le véhicule sur un parking au bord de la route. Encore plus surprenant, il y a des gares au milieu de nulle part sur la ligne qui va de Dombas à oppdal !
Nous n'avons pas beaucoup séjourné dans les grandes villes mais nous avons beaucoup aimé flâner dans les nombreux petits ports. Il sont situés le long des côtes très découpées. Ils n'ont pas toujours été accessibles par voie terrestre. Il faut, par exemple, passer 2 tunnels pour accéder au port d'Husoy....
C'est un pays de pêcheurs mais ce sont souvent de petits bateaux de pêches et beaucoup de ports possèdent une usine de conditionnement. Par ailleurs, que ce soit sur la côte ou sur les rivières, il y a de nombreux pêcheurs à la ligne (femmes et enfants compris) et les prises sont belles.
La Norvège est réputée pour la pêche à la morue avec ses habitations saisonnières les "rorbus". Cette pêche qui se déroule de janvier à avril nécessitait une main d'oeuvre importante qui était logée dans les rorbus. Les saisonniers étaient souvent des paysans qui ne pouvaient pas encore travailler leur terre. L'autre particularité, c'est la morue séchée que l'on peut voir jusqu'en juin sur de grands séchoirs.
Le réseau routier est également surprenant. Les routes sont généralement en bon état et il y a beaucoup de travaux pour les améliorer mais à l'exception des grandes villes, les routes ne sont qu'à deux voies même sur les grands axes. Parfois, elles ressemblent plus à des routes départementales qu'à des routes nationales. Il faut dire que le réseau routier est très important en raison des distances qui séparent le sud du nord du pays et le trafic n'est pas intense. D'autre part, le relief escarpé ne facilite pas les aménagements mais les norvégiens sont devenus des spécialistes en tunnels.
Nous n'avions jamais pris autant de tunnels. Ils sont nombreux allant de quelques centaines de mètres à 25 km ! Ils sont de différentes générations, les plus anciens sont sombres et étroits et les plus modernes sont plus spacieux, mieux éclairés et pour certains, il y a des carrefours avec des ronds points ! Plusieurs passent sous l'eau. Parfois, nous prenons un tunnel qui débouche sur un pont. Nous avons également pris une route en lacets avec une suite de tunnels qui alternaient avec des tronçons à l'air libre. C'était assez surprenant.
Nous avons traversé de nombreux ponts pour passer d'une île à l'autre. Certains sont surprenants voire spectaculaires.
Il y a des routes à péage gérées par AutoPass mais sans paiement immédiat, une caméra enregistre notre passage. Il faut se déclarer et recevoir une facture par une société tierce (EPC entre autre). Ce qui est surprenant, c'est qu'il s'agit uniquement de tronçon et c'est annoncé sur le panneau d'indication de la route par le sigle "Kr", le montant est indiqué quelques centaines de mètres avant la zone concernée.
Il y a aussi les routes touristiques qui ne sont ouvertes qu'en été. Ce sont souvent d'anciennes routes très étroites assez spectaculaires. Elles sont souvent remplacées par des tunnels.
Nous avons également suivi des pistes qui sont généralement bonnes et permettent d'accéder dans des endroits très isolés. Il y a la célèbre route de Peer Gynt. Grimsdalen permet de passer entre le parc national de Rondane et celui de Drove. La vieille route de Strynefjell permettait de relier Otta à Maloy sur la côte. Maintenant la route 15 passe par un long tunnel en évitant cette vieille route enneigée en hiver. Nous avons aussi suivi la piste qui longe le grand lac Tyin pour rejoindre le lac Bygdin.
Globalement les routes ne sont pas rapides pour plusieurs raisons: d'une part, la vitesse principale en dehors des agglomérations est à 80 km/heure maximum; d'autre part, la traversée des nombreux villages se fait entre 50 et 60 km/heure et un village en Norvège peut s'étaler sur plusieurs kilomètres, l'habitat étant très dispersé. Et puis il faut faire attention aux animaux, domestiques ou sauvages !
Avec la route, les tunnels, les pistes, il y a également les ferries. Nous avons dû en prendre plusieurs fois pour suivre les routes côtières, traverser un fjord ou aller sur une île. C'est une autre façon de circuler.
Pour se déplacer en Norvège entre les ports, il y a l'express côtier "Hurtigruten". Il va de Bergen à Kirkenes. Nous n'avons pas essayé de le prendre pendant ce voyage mais cela nous tente bien de découvrir les fjords et les côtes découpées de Norvège du côté mer.... Nous l'avons croisé à plusieurs reprises.
En mars 2018, nous avons fait une croisière au bord d'un bateau de l'Hurtigruten. Nous avons ainsi vu la côte du côté mer avec des paysages enneigés. A cette période, nous avons pu voir des aurores boréales.
Voir notre carnet de voyage "Norvège : l'Express côtier en hiver"
Enfin, il y a les panneaux de circulation spécifique pour ce genre d’événement.
Nous avons eu la chance de voir ces animaux mythiques de Norvège. Le renne, c'est plus facile car il est plus ou moins domestiqué bien qu'il soit en liberté dans la nature. L'élan c'est plus rare. Quant au bœuf musqué, nous avons opté pour une sortie avec guide dans le parc du Drovefjell.
On peut également être distrait par la décoration sur le bord de certaines routes.
A cause de la barrière de la langue, nos échanges avec les Norvégiens ont été limités mais toujours sympathiques. Il règne en Norvège une ambiance de confiance. Par exemple, sur le bord de la route il y a des fruits à vendre sans vendeur, seulement une boîte ou une enveloppe où l'on met l'argent demandé. C'est la même chose pour le paiement de certaines aires de service, certaines petites routes à péage.
A propos de fruits, nous avons eu la surprise de manger des fruits rouges de production locale (fraises, framboises et cerises) très goûteux et très sucrés alors que l'ensoleillement est limité et les températures assez basses. Serait-ce le fait des journées sans nuit ?
Pendant un mois au dessus du cercle polaire, nous n'avons pas eu de nuit. Nous avons beaucoup apprécié. C'est une expérience à vivre bien que nous n'ayons pas profité de beaucoup de soleil de minuit à cause d'une météo très moyenne, pesant parfois sur le moral. Malgré un ciel souvent très nuageux, il y avait des éclairages intéressants parfois surprenants.
Pour 3 mois de voyage et 19530 km parcourus, nous avons dépensé globalement 8675 € dont 2480 € de carburant, 723 € de ferries, 185 € de route à péage et 829 € de camping soit un montant de 4217 € liés spécifiquement au voyage.
Et pour terminer une petite touche de légende.