Au printemps 2020, nous avions prévu d'aller en Italie avec le camping-car. Cela n'a pas été possible. En 2022, nous sommes finalement partis en voyage organisé dans les Pouilles pour une semaine.
Du 16 au 23 octobre 2022
8 jours
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Les Pouilles

Anciennement Apulia, Puglia en italien, c’est une région de l’Italie délimitée par les régions de Molise au nord, de la Campanie à l'ouest et de la Basilicate au sud-ouest, la région est baignée par la mer Adriatique à l'est et la mer Ionienne au sud. C’est la région la plus orientale de l’Italie qui compte la plus grande surface côtière après les îles de Sardaigne et de Sicile. Il y a très peu de cours d’eau dans Les Pouilles à cause de la nature karstique d’une grande partie des Pouilles et d’une pluviométrie très limitée.

Nous arrivons à l’aéroport de Bari, capitale des Pouilles vers midi. Nous sommes sur la côte adriatique. En remontant le long de la côte, nous rejoignons Trani où nous allons déjeuner sur le port.

Trany

Trany a été la capitale des Pouilles au moyen âge. Elle se trouvait sur l’axe des pèlerinages vers Jérusalem en terre sainte. C’était une place forte des Templiers.

En allant sur le port, nous passons au pied du château qui surplombe la mer et qui fait face à la cathédrale de San Nicola Pellegrino.

Du château à la cathédrale

Le port est le cœur de la cité historique, il est bordé d’édifices civils et religieux.

Le port 

Non loin du restaurant, nous pouvons voir le chevet de la petite église d’Ognissanti du 12ème siècle. C’est l’ancienne église des templiers. En prenant la rue Ognissanti, il est possible de voir l’entrée de cette petite église.

L'église d’Ognissanti

Nous poursuivons la visite par le quartier juif en passant par la porte qui donne accès à la Giudecca. La communauté juive installée à Trani au 12ème siècle comptait 200 familles. Elle a largement participé au développement de la ville mais cette communauté a été victime d’antisémitisme aux 13ème et 14ème siècles sous les Angevins. Au 16ème siècle, elle a été contrainte à la conversion ou à l’exil sous les Espagnols. Ce quartier avait 4 synagogues qui furent transformées en églises.

La porte d'accès de la Giudecca
La Giudecca 

Nous revenons vers la Cathédrale qui domine l’esplanade avec son campanile. Sa construction romane a été réalisée de la fin du 11ème siècle à la fin du 12ème siècle sous la période normande. Elle abrite les reliques du pèlerin Saint Nicolas. Elle est actuellement en travaux. Sa façade imposante offre de belles sculptures.

La Cathédrale 

Sous les escaliers menant à la terrasse, nous entrons dans la première crypte qui a été la première église paléochrétienne Santa Maria della Scala construite aux 6ème et 7ème siècles. Elle présente des fragments de fresques. Dans le prolongement, il y a une deuxième crypte, dédiée à St Nicolas, elle se situe sous l’autel de l’église supérieure. Ses colonnes en marbre ont des chapiteaux différents.

Les cryptes

Sous l’église paléochrétienne, on peut accéder au souterrain San Leucio, une grotte peinte de fresques, c’est la partie la plus ancienne.

Le souterrain San Leucio 

La partie supérieure accessible par la terrasse est en travaux mais on peut voir la porte en bronze. Le campanile de la cathédrale de style roman, intègre 2 styles, le roman dans sa partie basse et le style gothique sur les 3 derniers étages.

Le portail d'origine
Au niveau de la terrasse 

Nous repassons devant le château construit par l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen entre 1233 et 1249. C’est un des châteaux souabes les mieux conservés dans son état d’origine.

Barletta

Nous partons ensuite pour Barletta. Le soleil est déjà bas, cela fait plus ou moins 2 heures de décalage horaire avec l’ouest de la France.

Nous commençons la visite par le château. Il est imposant. Construit au 11ème siècle par les Normands, il a connu des remaniements sous Frédéric II de Hohenstaufen au 12ème siècle. Les Angevins ont ensuite édifié la tour et la chapelle au 13ème siècle mais c’est avec Charles Quint au 16ème siècle, pendant la période aragonaise que le château devient une forteresse.

La forteresse 

Face au château, à l’entrée de la vieille ville se trouve la cathédrale Santa Maria Maggiore. Nous passons le porche de son clocher pour accéder à l’entrée de la cathédrale. Elle a connu plusieurs phases de construction. C’est une église romane sobre avec sa façade du 12ème siècle construite sous la période de domination des Normands. Au 14ème siècle pendant la période angevine elle sera agrandie et surélevée et ses absides sont alors de styles gothiques.

La cathédrale Santa Maria Maggiore  et des détails de sa face latérale
Le campanile au coucher de soleil
La façade de la cathédrale

A l’intérieur la hauteur est impressionnante, tout comme son autel en marbre coiffé d’un ciborium.

L'intérieur - l'autel

En dessous, un escalier mène aux fouilles qui ont révélé une église paléochrétienne du 6ème siècle avec ses absides, les bases des murs et des fragments de mosaïques au sol.

Le sol de l'église paléochrétienne 

On peut voir dans le sous-sol d'une demeure du 14ème siècle (la cave du défi), une statue représentant le défi de Barletta. Il s'agit du défi du français Guy de la Motte lancé aux chevaliers italiens. La victoire des chevaliers italiens sur les chevaliers français au début du 16ème siècle reste un évènement mythique pour l'Italie qui n'était alors qu'une mosaïque de petits états.

 Le défi de Barletta

Nous poursuivons notre découverte en allant voir la façade sculptée du « Palazzo della Marra » du 17ème siècle devenu la pinacothèque Giuseppe De Nittis. Le portail de style baroque donne accès à un porche dont le plafond est richement décoré et à une petite cour intérieure bordée d’un côté par 4 niveaux de galeries.

Palazzo della Marra 

Nous terminons notre visite au niveau de la basilique du St Sépulcre où nous découvrons le colosse Eraclio. Cette statue de bronze de 5 m de haut datée du 5ème siècle a été amputée de ses jambes au 14ème siècle et restaurée au 15ème siècle. Nul ne sait qui représente cette statue ni d’où elle provient. A l’arrière du colosse, la basilique du St Sépulcre du 13ème siècle est très sobre extérieurement. Son intérieur de style gothique est assez élégant. On peut voir des fresques des 13ème et 14ème siècles.

Le colosse Eraclio et la basilique du Saint Sépulcre 
L'intérieur de  la Basilique 

Nous passons la nuit à Margherita di Savoia dans un hôtel au bord de la mer.

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Le lendemain, nous partons plus au Nord à la découverte du promontoire du Gargano.

Dans un premier temps, nous longeons sur plusieurs kilomètres la très grande saline de Margherita di Savoia. Au loin, nous apercevons le relief du Gargano qui ressemble à une muraille dans ce vaste paysage de plaine.

Le Gargano est un massif montagneux surnommé « l’éperon de l’Italie » car il forme une pointe dans la mer adriatique. Le massif du Gargano est complètement détaché des reliefs des Apennins et du plateau de Murgia. A l’origine, c’était une île qui fut rattachée à la péninsule italienne par une longue période de dépôts alluvionnaires provenant des fleuves descendant des Apennins. Ce massif essentiellement constitué de roche calcaire culmine à plus de 1000 m d’altitude au mont Calvo.

Ce relief situé sur une zone plane est surprenant. En fait, l’Italie est coincée entre les plaques d’Eurasie et d’Afrique. Elle subit également les effets de microplaques prises en étau qui frottent les unes contre les autres. La plaque adriatique fait partie de ces microplaques. Géologiquement c’est un ancien fragment de la plaque africaine qui s’est séparé au crétacé et qui est entrée en collusion avec la plaque eurasienne formant les Alpes et les Apennins. C’est ainsi que le Gargano formé en milieu marin est remonté en surface suite à une longue activité tectonique allant de 23 millions d’années à 11 000 ans. C’est cette même activité qui a conduit à la formation des Apennins. L’Italie est traversée par plusieurs failles. C’est pourquoi l’Italie subit régulièrement des tremblements de terre souvent meurtriers et qu’elle a une activité volcanique importante avec 3 volcans en activité (Etna, Stromboli, Vésuve).

Revenons à notre circuit. Au pied de la muraille, nous longeons la côte vers l’Est et passons plusieurs tunnels avant de suivre la côte très découpée bordée de falaises blanches. Nous arrivons à Vieste en suivant une route très sinueuse. Autour de Vieste, il y a de nombreux campings, c’est une station balnéaire. Un peu avant Vieste, il y a une tour de défense « la Torre San Felice » qui permettrait d’avoir un beau point de vue sur l’arche de San Felice mais impossible de s’arrêter à cause de travaux.

Vue à partir de la route
L'arche San Felice
Vieste
Quelques photos faîtes à partir du bus 

Vieste

A Vieste, nous visitons la vieille ville et ses ruelles en escaliers en montant vers le château. Nous passons la porte d’accès à la vieille ville construite par les Normands. Non loin de là, se trouve la Cathédrale Santa maria Assunta. De l’édifice roman construit au 11ème siècle, il reste peu de choses. En effet, le tremblement de terre de 1664 l’a détruite en grande partie. Elle a été reconstruite dans le style baroque.

Porte d'accès à la vieille ville
En montant vers la cathédrale 
La Cathédrale Santa maria Assunta

En cheminant dans les ruelles, nous arrivons sur la corniche d’où nous avons une vue sur la pointe Francesco et son église.

Chianca Amara
La pointe Francesco et son église
En  cheminant vers la corniche

En poursuivant sur la corniche, nous pouvons voir le monolithe de roche blanche « Punto delle Sirene » et nous atteignons le château qui a conservé sa fonction militaire. La présence de ce monolithe détaché de la falaise a donné naissance à une légende. Elle raconte que Pizzomuno était un jeune pêcheur très amoureux de Cristalda. Chaque jour, il partait en mer et résistait à l’appel des sirènes qui voulaient le séduire. Pour se venger, les sirènes emmenèrent Cristalda dans les abysses. Après cela, Pizomunno était tellement triste qu’il se changea en pierre.

Vue sur le « Punto delle Sirene »
Sur la corniche 

Vieste est un ancien bourg de pêcheurs situé sur un promontoire rocheux autour de son château. Ce bourg a connu une histoire mouvementée. Le bourg a été plusieurs fois détruit si bien qu’il n’y a pas d’édifice des premières époques. Ce territoire a été habité dès le néolithique grâce aux conditions favorables de son climat. La ville fut fondée par les Dauniens vers la fin de l’âge de bronze. Elle fut prospère du 10ème au 6ème siècle avant J.C. Par la suite elle a subi l’influence des grecs, des romains. A la chute de l’empire romain au 5ème siècle, c’est l’invasion des barbares. Au 7ème siècle le Gargano est conquis par les Longobards ou Lombards, ancien peuple germanique mais la position stratégique de Vieste attire les Sarrazins qui l’attaquèrent à plusieurs reprises aux 9ème et 10ème siècles. Elle passe sous l’empire byzantin au 10ème siècle avant la domination des Normands au milieu du 11ème siècle. Elle connut alors une période de grand essor économique avec la construction de la cathédrale et du château qui furent endommagés par les Vénitiens à la recherche de nouveaux ports pour leur commerce maritime vers l’orient au début du 13ème siècle. Frédéric II fait reconstruire le bourg et le château. A la fin du 13ème siècle elle passe sous la domination des Angevins. La cité connait alors une période de calme jusqu’au 15ème siècle, date à laquelle les Turcs commencèrent à faire des incursions sanglantes et en 1554 ils décapitèrent plus de 5000 personnes sur une pierre en silex appelé « Chianca Amara » situé au cœur du bourg. Et c’est sous la domination espagnole qu’il fut décidé de construire des tours de défense le long de la côte pour éviter aux populations de nouvelles attaques de la mer. Le château et chacune des tours signalaient l’arrivée des Sarrazins en allumant des feux. Il fallait faire vite alors ils utilisaient un champignon qu’ils carbonisaient afin de le rendre facilement inflammable avec les étincelles provoquées par le frottement du silex sur une barre de métal. Notre guide nous a fait une démonstration de cette technique non pas avec un champignon maintenant protégé dans le parc mais avec un bout de tissu carbonisé dans les mêmes conditions et cela fonctionne rapidement.

Pour revenir au silex, le promontoire est composé de calcaire mais aussi d’une grande quantité de silex. Le silex est une roche chimique siliceuse très dure formée par précipitation et constituée de calcédoine. On le trouve dans la craie ou dans le calcaire sous forme de nodules. Cette roche se forme à partir d’eau de mer ou de lac saturée en silice hydraté. La silice précipite alors sur le lit des océans, sous forme de nodules, ou en comblant les cavités laissées dans la craie ou le calcaire.

Nous quittons Vieste pour Monte Sant’ Angelo. Nous reprenons la même route sinueuse car les travaux ne permettent d’aller jusqu’à Peschisi et de rejoindre Monte Sant’ Angelo par les terres.


Monte Sant’ Angelo

Nous revenons dans le golfe de Manfredonia et prenons une route en lacet entre Matinatta et Manfredonia. La route s’élève sur une courte distance du niveau de la mer à 800 m d’altitude. Au détour des virages, nous avons une vue surprenante sur la ville blanche en espalier qui domine la baie.

Nous montons au plus haut de la ville où il y a de grands parkings. De là, nous découvrons le château. A l’origine, c’était un fort de la fin du 9ème siècle qui a été largement remanié au fil des siècles. L’imposante tour des géants a été construite pendant la période normande. Puis c’est Frédéric II qui modifia l’édifice pour lui donner son style à la fois imposant et sobre. Sous les angevins, la forteresse servi de prison. Sous la période espagnole, le château devient la propriété d’un héros albanais pour service rendu au roi espagnol. C’est à cette époque qu’il prend son aspect définitif.

Le château 

Du château nous descendons vers le cœur du bourg où nous déjeunons.

Quelques aspects des rues pentues

Nous commençons la visite par le sanctuaire de l’archange St Michel. Le site se repère grâce au clocher octogonal construit au 13ème siècle. Le sanctuaire se situe en profondeur dans une grotte où est apparu l’archange St Michel pour la première fois au 5ème siècle. L’archange aurait demandé à l’évêque de construire un sanctuaire pour chasser les croyances païennes.

Le clocher octogonal et l'accès à la grotte

Le site a été habité très tôt et il se pourrait que des cérémonies païennes aient eu lieu au niveau des grottes. La ville subit des tremblements de terre car elle se situe en limite d’une faille au niveau de la vallée que surplombe la grotte du sanctuaire.

Au pied du clocher, une petite cour donne accès à 2 portails qui ouvrent sur un vestibule où l’on découvre un grand escalier qui mène à la grotte. De chaque côté de l’escalier, nous pouvons voir des sarcophages et des fresques. Arrivés en bas, il y a du côté gauche un couloir qui donne accès à un musée et à la grotte de la vierge et du côté droit l’accès à la porte du "Toro" en bronze.

La chapelle de la réconciliation
La porte du Toro

Elle donne accès à l’église qui se compose d’une nef construite par les Angevins au 13ème siècle et d’une grotte qui est le chœur du sanctuaire. Cette église n’a pas été consacrée par une main humaine mais par l’archange lui-même c’est pourquoi on parle de basilique céleste. Il se dégage de ce lieu une ambiance de recueillement important.

Dans la grotte 

Monte Sant’ Angelo était un lieu de pèlerinage très important. C’était le 3ème site de pèlerinage chrétien après Jérusalem et Rome au moyen âge. L’afflux des pèlerins a rendu nécessaire la création d’hébergement et c’est ainsi que la ville s’est développée alors que son accès n’est pas simple. Au 10ème siècle, ce n’était qu’un bourg et c’est sous les Normands au 11ème siècle qu’elle devient une ville.

Non loin du sanctuaire, il y a l’ancienne église paroissiale Saint Pierre dont il ne reste que la façade du 18ème siècle avec sa rosace et à l’arrière une abside.

La porte de l'église paroissiale
L'abside
Les vestiges de l’ancienne église paroissiale Saint Pierre 
Vue d'ensemble

A gauche, une porte surmontée d’un linteau sculpté donne accès à une tombe appelée « tomba di Rotari » du nom d’un roi Lombard.

La tombe du roi lombard Rotari

A droite de l’église St Pierre, il y a l’église consacrée à la Vierge Marie qui n’était à l’origine qu’une petite chapelle intégrée à l’église St Pierre au 11ème siècle dans le style roman.

Vue d'ensemble et accès à l'église consacrée à la Vierge 
A l'intérieur 

Nous remontons au parking en passant devant le château au soleil couchant

Le château en éclairage de soirée

Nous quittons le Gargano et revenons à Margherita di Savoia pour la nuit.

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Bari

Bari est la capitale des Pouilles. C’est la 9ème ville d’Italie par sa population et la 3ème de l’Italie du Sud. C’était un des principaux ports des croisés. Son histoire est tourmentée. Après la chute de l’empire romain au 5ème siècle, la ville est convoitée par les Lombards et les byzantins. La structure de la vieille ville date de cette époque. Au 9ème siècle, la ville est conquise par les berbères musulmans pour une vingtaine d’année avant de revenir dans le giron des lombards puis des byzantins. Assiégée par les Sarrazins en 1002, la ville et libérée par la flotte vénitienne. Elle est à nouveau assiégée mais cette fois par les Normands qui chassent définitivement les Byzantins. A la suite du siège de Bari et de la victoire des Normands sur les Byzantins, la basilique est construite pour recevoir les reliques de Saint Nicolas qui se trouvaient en Turquie, pays faisant partie de l’église d’Orient. Au 11ème siècle, c’est la période de la séparation des églises d’Orient et d’Occident. Entre le 12ème siècle et le 14ème siècle Bari est le principal port d’embarquement pour les croisades. Elle connait une période faste en particulier sous le règne de Frédéric II.

Par la suite Bari connait une grande période de déclin sous les Angevins, les Aragonais et les Espagnols. Au début du 19ème siècle, c’est Murat, beau frère de Napoléon et Roi de Naples qui fait entrer Bari dans la modernité en faisant construire un nouveau quartier caractérisé par un tracé orthogonal des rues. Ce quartier est situé dans le prolongement de la place Ferrarese de la vieille ville. Bari devient la capitale de la Province des Pouilles.

 Le port de Bari

Nous commençons notre visite par la place Ferrarese qui est en limite du quartier Murat. Sur cette place, le palais Starita du 19ème siècle était l’ancien marché du poisson. Aujourd’hui, il est en très mauvais état mais en projet de rénovation.

Nous arrivons ensuite sur la place mercantile où se trouve la colonne de la justice avec un lion au pied de la colonne. Les personnes qui avaient fait de petites infractions étaient attachées à cette colonne pendant 2 ou 3 jours sans boire et manger et cela devant toute la population qui passait par là.

Nous rejoignons ensuite la Via Venezia, une promenade qui longe les remparts de la vieille ville. La mer venait jusqu’au pied des remparts. Nous descendons au niveau de la basilique Saint Nicolas que nous visitons.

Une représentation de remparts
De La Via Venezia à la Basilique 

L’architecture de la basilique construite entre 1087 et 1197 est particulière, du côté du chevet, on ne voit pas les absides, c’est un mur droit avec quelques ouvertures. Cela lui donne un aspect cubique. Etant proche de la mer, c’était une façon de renforcer cette face. Elle a été construite pour abriter les reliques de Saint Nicolas qui se trouvait à Myre en Asie Mineure. C’est une basilique de style roman.

La Basilique Saint Nicolas

Nous passons devant le portail des lions. C’est une belle porte richement sculptée du 12ème siècle qui était destinée aux pèlerins.

Sur la façade à l’avant de l’édifice, seul le portail est sculpté avec une colonne de chaque côté de la porte supporté par des taureaux (bétail servant d’offrande).

La façade principale de la Basilique 
L'autre face latérale de la Basilique 

A l’intérieur, la sobriété des murs contrastent avec la décoration dorée du plafond à caissons du 17ème siècle et avec l’autel tout en marbre coiffé d’un ciborium. On peut voir un trône épiscopal en marbre blanc supporté par des esclaves. C’est dans la crypte que se trouve les reliques. Dans cette crypte, 2 espaces différents sont dédiés aux offices religieux l’un pour les chrétiens et l’autre pour les orthodoxes. En effet, Saint Nicolas est également un saint pour les orthodoxes.

L'intérieur de la Basilique 
La crypte 

A l’extérieur, on peut voir une statue du saint offert par l’église orthodoxe russe en 2003. Cela fait de la ville Bari et de sa basilique l'un des centres importants de l'Église orthodoxe en Occident.

Les statues de Saint Nicolas à l'intérieur et à l'extérieur de la Basilique

A côté de la basilique, non loin de la statue de St Nicolas, il y a l’église byzantine San Grégorio des 9ème et 10ème siècles.

De la Basilique à la Cathédrale 

Puis nous arrivons devant l’église paroissiale, la cathédrale San Sabino. La cathédrale est construite entre le 12ème et le 13ème siècle sur les ruines de la cathédrale byzantine. C’est une église romane avec une touche de style gothique, sa construction s’étant étalée dans le temps.

La cathédrale San Sabino

Nous terminons notre visite au pied du château fort. Il est entouré de larges douves sauf au Nord Ouest qui à l’origine se trouvait au niveau de la mer. Cet ensemble a une histoire aussi tourmentée que celle de la ville de Bari. Construit au 12ème siècle sous la période Normande, il fut totalement restructuré sous Frédéric II au 13ème siècle et à nouveau remanié au 16ème siècle sous la période aragonaise.

Le château Normand 

Polignano a Mare

Nous partons ensuite pour le village de Polignano a Mare où nous déjeunons. Le village est construit sur les falaises qui surplombent la mer.

Polignano a Mare

C’est un village lumineux avec ses maisons blanches où il fait bon flâner en découvrant ses ruelles. C’est très agréable. Nous profitons au cours de notre balade de différents points de vue sur la côte puis sur la plage.

D'une rue à l'autre 
D'une ruelle à l'autre

Nous visitons l’église Santa Maria Assunta de la fin du 13ème siècle remaniée à plusieurs reprises mêlant les styles roman, gothique et Renaissance. L’intérieur présente un orgue baroque napolitain, un plafond peint, la crèche de Stefano di Putignano ainsi qu’une croix en forme d’Y.

L'église Santa Maria Assunta

Nous quittons le centre ville par la porte « Arco Marchesale » du 17ème siècle. Du pont Lama Monachile, nous avons une belle vue sur la petite plage.

La porte « Arco Marchesale » et  la plage

Sur le chemin du retour vers l’hôtel Margherita di Savoia, entre Polignano et Bari, la côte est classée pour ses trulli.

Les trulli vus du bus
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Castel del Monte

Le lendemain, nous quittons l’hôtel et partons vers l’intérieur des terres en direction de Castel del Monte. Nous nous élevons peu à peu à 500 m d’altitude pour arriver sur le plateau de Murgia. En montant sur le plateau, il n’y a plus d’oliviers, c’est le royaume du chêne et surtout des cultures céréalières. Et au détour d’une route, nous voyons apparaître le château « Castel del Monte » au sommet d’une colline.

Le château construit par Frédéric II au 13ème siècle, est de forme orthogonale avec des tours orthogonales à chaque angle. Il est d’une belle couleur blanche. Au premier niveau, il y a de très petites ouvertures alors qu’au niveau supérieur, il y a des fenêtres géminées. L’édifice est une énigme : est-ce un pavillon de chasse ou un château de défense ? C’est un château original. Seule la façade ouest se distingue par son portail combinant une structure à la romaine et un arc ogival gothique. La porte d’entrée est réalisée en brèche coraline rouge avec des fragments blancs. Le château a été construit avec 3 types de roches : la pierre calcaire blanche, la brèche coraline rouge et du marbre blanc. Construit à 540 m d’altitude, il domine le plateau des Murges.

Castel del Monte

Passés le portail, nous entrons dans une suite de 8 pièces trapézoïdales dont 3 ont des portes qui donnent accès à une cour intérieure. Au deuxième niveau, on peut voir à partir de la cour 3 portes fenêtres qui donnent actuellement dans le vide. Elles étaient, en fait, accessibles par une galerie extérieure en bois.

La cour intérieure  

Nous montons ensuite au niveau supérieur par un escalier en colimaçon de 44 marches régulières en calcaire poli situé à l’intérieur de quelques tours.

La décoration d'une porte et l'escalier en colimaçon  

Au premier niveau, l’éclairage est faible avec les petites ouvertures mais l’étage supérieur est plus lumineux, la lumière pénètre davantage.

Les ouvertures de l'étage 

A l’intérieur les murs étaient recouverts de plaque de marbre ou de brèche coraline et les colonnes sont en marbre veiné.

 Les colones de marbre veiné

L’aménagement du château était par ailleurs confortable avec des toilettes et des cheminées.

Les toilettes
La cheminée
Le confort du château  

Vue du ciel, le château a la forme d’une couronne. Il faut dire que Frédéric II était un personnage particulier. Qui est Frédéric II ? C’est l’empereur du Saint Empire Romain Germanique de 1220 à 1250.

C’est le fils d’Henri VI de Hohenstaufen, fils de Frédéric Barberousse, empereur de saint Empire romain germanique, institution médiévale associant l’Allemagne et une partie de l’Italie et de Constance de Hauteville, fille du normand Roger II, roi de Sicile. Né en 1194, il devient orphelin de son père en 1197 et de sa mère en 1198. Il passe son enfance en Sicile. Il est placé sous la tutelle du pape Innocent III mais va connaître plusieurs tuteurs plutôt intéressés par leur profit. Toutefois il va suivre une éducation chevaleresque nécessaire à son rang. Livré à lui-même, c’est un enfant à l’intelligence précoce doté d’une clairvoyance, d’un sens de la décision et d’une maturité surprenante. Très cultivé, il s’intéresse à la poésie, aux mathématiques, à l’astronomie et aux sciences naturelles, il parle plusieurs langues. Dès ses 14 ans, il reprend en main ses affaires. Il connaitra des conflits avec la papauté et sera excommunié plusieurs fois.

Le château domine le paysage  

Nous quittons le site avec un beau soleil qui donne tout son éclat à la pierre claire du château.

Nous traversons ensuite le plateau de Murgia et le parc national de l’Alta Murgia pour aller à Matera. C’est une zone vallonnée de cultures et de steppes herbeuses. Nous sommes entre 500 et 600 m d’altitude. Au niveau de carrières situées dans un escarpement du plateau, nous descendons à environ 300 mètres d’altitude et nous longeons les plus hauts sommets du plateau. De l’autre côté, c’est une vaste zone plane fertile, terre enrichie par les cendres d’un ancien volcan de la chaîne des Apennins que nous aurions pu apercevoir si la visibilité à l’horizon n’était pas limitée par un voile de brume.

Matera

Nous déjeunons à Matera avant de partir à la découverte de la ville. Située au sommet d’un des plateaux de Murgia à 400 m d’altitude, c’est une ville de la province de la Basilicate à la frontière de la province des Pouilles. Matera se présente sur 3 niveaux. Le niveau le plus haut c’est la ville moderne construite dans les années 1950.

Le niveau intermédiaire, c’est la ville des nobles et des commerçants. La place Vittorio Veneto regroupe plusieurs édifices : le palais de l'Annunziata du 18ème siècle, la préfecture (ancien monastère dominicain), l'église San Domenico. De cette place, il est possible d'avoir un point de vue sur les Sassi.

Le palais de l'Annunziata
La Préfecture et l'église San Domenico
La place Vittorio Veneto  

Sous la place , il a été découvert récemment une très grande citerne du 16ème siècle qui se visite. On peut voir également voir l'église rupestre de Santo Spirituo des 8ème et 9ème siècle.

Eglise rupestre de Santo Spirituo 

L’eau aujourd’hui provient de la Campanie. Au début du 20ème siècle (1914), un aqueduc a été construit pour alimenter les fontaines des villes et villages. Cet aqueduc qui part de Caposele en Campanie se termine à Santa Maria di Leuca en une cascade qui se jette dans la mer sur la pointe des Pouilles. L’aqueduc est souterrain mais il est possible de le suivre par un parcours cyclable.

L’eau était un problème dans cette région karstique. Les habitants récupéraient l’eau de pluie et chaque maison avait sa citerne. L’eau n’était pas potable, il n’y avait pas d’évacuation des eaux usées.

Enfin le 3ème niveau c’est la ville des habitations troglodytiques appelées Sassi et les animaux vivaient avec les humains dans les petits espaces de ces maisons. Dans les années 1950, cette zone était insalubre et ses habitants vivaient dans la misère. C’était la honte de l’Italie. C’est pourquoi une ville nouvelle a été construite et la population déplacée. Aujourd’hui, cette zone des Sassi a été réhabilitée et la municipalité propose des locations avec l’eau courante, le tout à l’égout et l’électricité. C’est devenu une zone très touristique.

Du belvédère, nous avons une belle vue sur les Sassi, la ville troglodytique avant de descendre la découvrir.

 Vues d'ensemble
 Les Sassi

Cette cité troglodytique surplombe la vallée de La Gravina qui a creusé son lit dans le plateau de la Murgia. Nous longeons cette superbe vallée d’où l’on peut voir sur l’autre rive des grottes et des constructions troglodytiques en ruines.

La vallée de la Gravina 
La vallée de Gravina, les Sassi et l'église San Pietro Caveoso 

En fin de parcours, nous avons visité une maison troglodytique creusée dans la roche. Sur un même espace, on trouve la cuisine, un espace de vie, la chambre et l'espace pour les animaux.

L'intérieur d'une maison troglodytique 

Matera est un des plus anciens sites préhistoriques. Des grottes naturelles ont été creusées pour servir de refuge depuis le paléolithique. Les grecs et les romains ont occupé le site. Au cours de l’histoire de nombreuses grottes ont abrité des églises rupestres. Au 7ème et 8ème siècle, les grottes devinrent le refuge des moines byzantins. A la période normande, la ville connait une période de prospérité, le château et les remparts sont construits mais la population s’accroit et elle est contrainte de s’installer en dehors des remparts dans les grottes. Elle occupe alors 2 amphithéâtres naturels de la vallée et s’organise avec et autour du relief jusqu’au 16ème siècle. A la période Espagnole, les Sassi sont dénigrés et méprisés si bien qu’ils abritent une population de plus en plus démunie.

Vues sur la vallée et les sassi 

Sur le chemin du retour, nous passons à proximité de l'église San Francesco d'Assisi et c'est ainsi que nous terminons notre visite de Matera.

L'église San Francesco d'Assisi

Le site est remarquable et mériterait une visite plus approfondie avec une randonnée pour découvrir cette belle vallée karstique.

Nous passons la nuit dans un hôtel à Alberobello.

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Alberobello

Nous partons à pied de l’hôtel pour aller visiter Alberobello. Nous sommes sur le plateau de la Murgia, une zone karstique. La particularité de cette petite ville ce sont les trulli. A l’origine, le trullo est une hutte en pierres sèches surmontée d’un toit en encorbellement, technique de construction héritée de la préhistoire. Ce style de construction est spécifique de la vallée de l’Itria dans les pouilles. Ce sont avant tout des constructions rurales qui servaient de refuge pour les travaux des champs et qui se trouvaient disséminés dans la campagne. Sa structure utilise une grande surface au sol ce qui n’est pas compatible dans les zones urbaines à forte densité.

Structure non restaurée
Structure restaurée
Structures des trulli  

Or la ville d’Alberobello présente une grande concentration de ce type de constructions (environ 1400) réparties principalement sur 2 quartiers implantés sur les versants de la vallée sèche avec au centre la citerne collective qui récupérait l’eau de pluie. En effet, les eaux pluviales ne restent pas en surface sur les zones karstiques. Chaque construction avait sa citerne. Les pierres lors du creusement d’une citerne étaient utilisées pour la construction du trullo.

Vue sur le quartier Monti 

L’histoire d’Alberobello remonte au 16ème siècle lorsque la région fut donnée à la famille du comte de Conservano par le royaume de Naples pour service rendu pendant les croisades. Le comte avait besoin de main d’œuvre pour cultiver les terres et les villages étaient éloignés.

Selon la légende, les comtes permirent aux colons de construire des habitations en pierres sèches (sans mortier) afin de les démonter facilement en cas d'inspection royale. En effet, une loi aragonaise appliquée dans le royaume de Naples prévoyait le paiement d'une taxe en cas d'édification d'habitations fixes. Si bien que jusqu’au 18ème siècle, Alberobello n’existait pas tout comme ses habitants.

Autre version : le comte voulant créer un fief indépendant du royaume de Naples sans l'autorisation du Roi, concéda à un groupe de colons le droit de cultiver la terre et de se construire des habitations, à condition que celles-ci soient réalisées sans l’emploi de mortier de chaux pour être démolies facilement puis remontées. Les trulli n’étaient pas recensés comme habitations légales et les paysans qui les habitaient étaient considérés comme des habitants du village voisin.

Dans différents textes, le site d’Alberobello apparait comme une forêt et non un village. Au 18ème siècle, c’est toujours une forêt mais avec une clairière et quelques maisons éparses.

En 1797, un groupe d'hommes courageux d'Alberobello, lassés de cette situation précaire, se rendirent à Tarante pour demander l'aide du roi Ferdinand IV des Bourbons qui les reçut. Alberobello fut enfin reconnue. C’est aussi en 1797 que le régime féodal prend fin.

Nous commençons notre visite par le quartier Aia Piccola, avant d'arriver sur la place où se trouve la « casa d’Amore » première maison urbaine construite sans la technique du trullo après 1797. C’est une maison à étage avec une façade en pignon couverte avec des lauzes en voute.

Nous poursuivons notre découverte en visite libre. Nous en profitons pour aller voir le quartier Monti. C’est un quartier très touristique avec de nombreuses boutiques. Au dessus se trouve l’église Sant Antonio en forme de trullo.

Les trulli ont été aménagés avec tout le confort et sont utilisés aujourd’hui en hébergement pour touristes. A l’origine, ces habitations n’avaient pas assez d’aération, elles étaient humides en hiver. C’était des maisons difficiles à chauffer, toute la chaleur montait dans les cônes. La calotte et les murs intérieurs sont enduits et blanchis à la chaux ce qui permettait d’éviter l’air qui passait à travers la maçonnerie sèche et d’autre part pour favoriser la luminosité de ces habitations sombres.

Après cette belle visite, nous partons en direction d’Ostuni toujours dans la vallée d’Itria où nous allons déjeuner dans une « massaria » un repas original à base de légumes, de pains et d’huile d’olive.

Un petit aperçu de la présentation de notre repas

La massaria est un domaine agricole. Aujourd’hui avec le tourisme, les domaines agricoles proposent de la restauration. La vallée d’Itria aussi appelée la vallée des trulli comprend notamment Alberobello, Noci, Cisternino, Locorotondo, Martina franca… les cultures dans cette région ce sont les vignobles et les oliveraies séculaires. La vigne s’est beaucoup développée dans cette région suite au phylloxera en Europe. La vallée d’Itria est parsemée de massaria. C’est le royaume de la vigne.


Martina Franca

Nous visitons ensuite Martina Franca, implantée au sommet d’une colline dominant la vallée de l’Itria. On entre dans la vieille ville par la porte qui se trouvait au niveau des remparts aujourd’hui disparus. Au niveau de la porte, il y a le palais ducal du 17ème siècle aujourd’hui hôtel de ville. Sur l’autre face de la place on peut voir un autre palais. Et en face de cet ensemble la belle fontaine datant de 1914, date de l’arrivée de l’eau dans les Pouilles suite à la construction d’un aqueduc provenant de Campanie.

Passés le niveau administratif, nous arrivons au niveau religieux avec la basilique de Saint martin de Tours. C’est une église baroque dont le portail représente Saint Martin de Tours. A gauche de la basilique, on peut voir la tour de l’horloge et le palais de l’université du 18ème siècle.

Saint Martin de Tours né en 316 dans l’empire romain (Hongrie) est le fils d’un militaire romain. Il veut se convertir au christianisme mais son père souhaite qu’il devienne militaire ce qu’il fera pendant 25 ans sans oublier sa foi. Après sa carrière militaire, il rejoint l’évêque St Hilaire de Poitiers et devient ermite à l’abbaye de Ligugé puis plus tard évêque de Tours en 371.

On arrive ensuite à une 3ème place, c’est la zone commerciale avec des arcades. Nous suivons plusieurs rues où il y a de nombreuses maisons nobles avec des façades très décorées.

C’est une grande ville riche.


Locorotondo

Locorotondo est une petite ville d’environ 10 000 habitants dont la moitié vit dans la campagne de la vallée d’Itria. C’est une ville blanche qui a beaucoup de charme et elle est très bien entretenue. Nous y arrivons un peu tard pour profiter de la lumière du soleil. En venant de Martina franca, nous l’avons vu de la vallée perchée sur les hauteurs en soleil couchant. C’est avec plaisir que nous avons sillonné ses ruelles. C’est une petite ville à revoir avec un autre éclairage.

Eglise Madre San Gorgio
Fresque découverte lors de fouilles
Sur la place Fra Andrea Rodio 
Au fil des ruelles 
Les fresques de l'église de San Nicola de Myra 

Nous revenons à la nuit à l’hôtel à Alberobello. Le lendemain, nous quittons Alberobello pour Ostuni.

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Ostuni

Ostuni est situé en bordure de la pointe sud du plateau de Murgia. Avec ses 218 m d’altitude, elle domine la côte et les vastes étendues d’oliveraies. De la plaine côtière, Ostuni se détache du paysage avec ses remparts blanchis. C’est une ville blanche qui n’a pas connu la peste grâce à ses murs blanchis à la chaux et grâce à la protection de Sant Oronzo. Né dans la région de Lecce une vingtaine d’année après Jésus, Oronzo s’est converti au christianisme dès le début de l’expansion de la christianisation.

Nous commençons la visite par la place de la Liberté avec le palais municipal à côté de l’église Francesco d’Assini et à l’autre bout, il y a la colonne de Sant Oronzo qui domine cette grande place du haut de ses 20 mètre. Nous sommes au niveau du quartier des nobles, les constructions ne sont pas blanchies. Nous poursuivons notre visite du côté du quartier populaire et ses maisons blanches. Seules les sculptures sur les maisons des nobles dans ce quartier ne sont pas blanchies. Nous passons devant l’église San Vito qui abrite le musée municipal. Il présente des objets de la préhistoire et surtout le squelette d’une jeune femme enceinte datant de 28 000 ans. Ce squelette a été découvert dans la grotte Santa maria d’Agnano.

L'église San Vito
En cheminant dans le quartier populaire 

Nous arrivons au niveau de la cathédrale Santa Maria Assunta. La face latérale de la cathédrale présente une belle frise sculptée. Sa façade de style gothique tardif du 15ème siècle est superbe avec sa grande rosace sculptée richement ornée.

La cathédrale et le palais de l'évêque
La frise latérale
La cathédrale Santa Maria Assunta 

La rosace fait référence au décompte du temps avec ses 24 colonnettes pour les heures du jour, avec ses 12 chapiteaux pour les mois de l’année, avec ses 7 têtes de séraphin pour les jours de la semaine et au centre Jésus, le maître du temps. En face de la Cathédrale, on peut voir une loggia du 18ème siècle qui relie le palais de l’évêque à celui du séminaire.

La rosace et la loggia 
L'ambiance du quartier populaire 

Nous continuons vers un point de vue sur la côte en passant quelques belles ruelles. Nous descendons ensuite par plusieurs volées d’escaliers en bas des remparts que nous longeons.

Vue sur les oliveraies et à l'horizon sur la mer Adriatique 
Les remparts blanchis d'Ostuni 

C’est l’occasion pour notre guide de nous parler du brigandage au moment de la réunification de l’Italie en 1861. Il nous chante le chant des bergers relatant cette période d’affrontement avec les Piémontais.

Pour comprendre ce mouvement, il faut savoir que l’Italie telle que nous la connaissons aujourd’hui était avant sa réunification constituée de plusieurs petits royaumes qui ont fluctué au cours des siècles et des dominations étrangères. En 1859, il y avait le royaume de Sardaigne (Piemont), le royaume des Deux-Siciles (le sud de l’Italie), les états pontificaux, le royaume Lombard-vénitien, les duchés de Toscane et de Parme. En 1860, le royaume de Sardaigne annexe la Lombardie, les duchés et une partie des états pontificaux. En 1861, c’est l’annexion du royaume des Deux-Siciles.

Pourquoi parler de brigandage et non de révolte politique et sociale ? Le banditisme étant présent dans le sud de l’Italie et en Sicile, il était facile de parler de brigandage. Mais au moment de la réunification, la rébellion menée par la population rurale avait le soutien du gouvernement des Deux-Siciles en exil et des Etats pontificaux. La réunification a impacté particulièrement les populations pauvres qui se trouvaient trop taxées. Certains historiens jugent cette révolte motivée politiquement et socialement et la considère comme une guerre civile qui va durer jusqu’en 1867. Il est vrai qu’à côté de cela il y a divers épisodes de banditisme sans revendication politique ni sociale qui apportent de la confusion au mouvement.

Nous quittons Ostuni et traversons de grandes oliveraies. Nous sommes dans la région des Pouilles qui fournissait 40% de l’huile italienne (2ème rang après l’Espagne) soit 50 millions d’oliviers dont 5 millions sont des oliviers séculaires. Mais depuis 2013, les oliviers du sud des Pouilles sont ravagés par la bactérie Xylella. Effectivement, nous avons vu au sud d’Ostuni, des oliveraies desséchées. Les agriculteurs ne peuvent pas arracher les oliviers séculaires sans l’autorisation du gouvernement. C’est dans cette partie des Pouilles que se trouvent les plus anciens oliviers. Ils sont de forme tortueuse avec des troncs creux. C’est un peu comme des bonzais. Certains datent de la période normande. Les Normands avaient compris la richesse que représente l’olivier. A l’époque, il s’agissait de produire de l’huile pour les lampes.

Des oliviers séculaires 

L’olivier n’est pas originaire de l’Italie mais il vient de l’Egypte, du nord de l’Afrique, de Jérusalem et de la Grèce. C’est une plante thermophile qui résiste bien à la sécheresse. Il s’est donc bien adapté dans les Pouilles.


Lecce

Nous arrivons ensuite à Lecce, capitale du Salento. Le Salento est la péninsule sud Est de la région des Pouilles. Nous commençons la visite par la place San Oronzo où l’on peut voir l’amphithéâtre romain du 1er siècle, il pouvait accueillir 25 000 personnes, la colonne baroque portant San Oronzo, l’église San Marco et l’écusson de la ville reproduit sur le sol.

L'amphithéatre et la colonne de St Oronzo 
L'église San Marco, l'écusson de la ville et l'horloge moderne 

Un peu plus loin, nous sommes devant la basilique Santa Croce du 17ème siècle. Sa façade de style baroque est impressionnante par le foisonnement de sculptures. Prises séparément, les sculptures sont intéressantes mais dans l’ensemble cela donne une façade surchargée. Dans le prolongement de la basilique, l’ancien couvent des célestins aujourd’hui bâtiment administratif a lui aussi une façade très chargée.

L'ancien couvent des Célestins
La basilique Santa Croce 

A l’intérieur, c’est tout aussi chargé des murs au plafond tout comme chaque chapelle.

L'intérieur de la Basilique 
Eglise de Gésu
Eglise de Ste Irène
Les décorations des supports de balcon
En cheminant vers le Duomo 

Nous rejoignons ensuite la vaste place du Duomo où l’on peut voir le campanile haut de 70 m et la cathédrale « Duomo » avec son fastueux portail nord, le palais de l’évêque « Vescoville » et l’imposante façade du palais du séminaire. Le Duomo possède 2 façades, la façade principale orientée ouest sobre et celle orientée nord dont le portail est richement décorée. La première cathédrale date du 12ème siècle puis du 13ème siècle mais c’est au 17ème qu’elle fut complètement reconstruite.

Le campanile et la cathédrale
Porte nord
Porte Ouest
Le palais de l'évêque
Palais du séminaire
La place du Duomo 

L’intérieur est richement décoré avec des tableaux datant des 17èmse et 18ème siècle de l’école de Lecce. Le plafond à caisson est lui aussi orné de toiles. L’ensemble est très chargé.

 L'intérieur de la Cathédrale

Nous descendons dans la crypte soutenue par 92 colonnes. La crypte refaite au 16ème siècle est sobre.

La crypte 

Nous remontons ensuite la rue Giuseppe Palmeiri où l’on peut voir de beaux palais de style baroque.

Nous arrivons au niveau de la porte de Naples, un arc de triomphe du 16ème siècle élevé en l’honneur de Charles Quint. Tous les édifices sont construits dans la pierre blanche de Lecce qui dore au fil du temps. C’est une pierre facile à travailler.

La porte de Naples  et l'obélisque

L'obélisque en face la porte de Naples fut construit au début du 19ème siècle en hommage à Ferdinand 1er, roi des deux Siciles. les sculptures réalisées sur les 4 faces représentent des créatures mythologiques

Que ce soit les églises ou les palais, c’est le baroque qui domine dans la ville de Lecce avec des décors exubérants. La ville est d’ailleurs considérée comme l’une des capitales de l’architecture baroque. Cette architecture est née à la fin du 16ème siècle d’une conjoncture particulière : la victoire des chrétiens sur les Turcs à la bataille de Lépante en 1571 mettant fin aux razzias des ottomans sur les côtes du Salento.

Nous passons la nuit à Lecce.

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Gallipoli

Nous partons ce matin pour la côte Ouest du Salento sur la mer Ionienne pour visiter la vieille ville de Gallipoli située sur une île et entourée de remparts. Elle est reliée à la terre par un pont. Gallipoli ou Kalli polis, belle ville en grec.

A l’origine le site de Gallipoli était une presqu’île et non une île mais commençons par son histoire à l’époque grecque. Au 8ème et 7ème siècle av. JC., la Grèce connait une surpopulation qui génère une forte émigration. La proximité et les richesses agricoles du sud de l’Italie et de la Sicile ont favorisé l’installation d’importantes colonies grecques. Et ce n’est qu’entre le 2ème et le 1er siècle av. J.C. que les Romains prennent possession de la région du Salento mais Gallipoli reste une simple colonie. Par la suite les romains construisirent une forteresse. A la chute de l’empire romain au 5ème siècle la ville fut pillée par les vandales et les Goths. Au 6ème siècle, elle fut reconstruite par les byzantins. C’est une période d’essor économique mais au 10ème siècle, la ville est occupée par les Sarazins pendant une trentaine d’année puis elle est reprise par les byzantins qui renforce la forteresse. Au 11ème siècle, elle est conquise par les Normands puis au 13ème siècle conquise et détruite par les Angevins. Au 15ème siècle, en 1484, Gallipoli est attaqué par les vénitiens qui massacrèrent une partie de la population au moment de la guerre de Ferrare ou guerre du sel qui voit s’affronter d’une part les états pontificaux et Venise avec le royaume de Naples et différents duchés. C’est sous l’occupation vénitienne que la partie étroite de la presqu’île a été creusée créant une circulation d’eau et ainsi une île protégée par sa forteresse.

Nous commençons la visite par la Cathédrale Sant’Agata dont la façade du 17ème siècle a été construite en carparo, une pierre locale doré et plus friable que celle de Lecce. La Cathédrale est malheureusement en travaux. Nous nous contenterons de l’explication du guide. La façade n’a pas de parvis, elle donne directement sur la rue. Sa partie basse est complètement dépouillée et contraste avec le baroque flamboyant de sa partie supérieure réalisée par le même architecte que la basilique de Lecce. A l’intérieur la décoration est sombre mais donne un bel ensemble avec la couleur dorée de la pierre locale. Le plafond est très travaillé.

L'intérieur de la Cathédrale Sant’Agata  

Nous visitons ensuite un moulin à huile hypogée. La ville comptait une trentaine de moulins à huile souterrains et il y en avait une centaine dans la région. Chaque maison de noble avait son moulin creusé dans la roche. Cette activité allait d’octobre à avril. Pendant cette période, les hommes ne sortaient pas. Ils restaient à l’intérieur avec les animaux qui faisaient tourner la roue. Ils se répartissaient le travail en 2 équipes. Les uns travaillaient pendant que les autres se reposaient. Il en était de même pour les animaux. Il faut imaginer les conditions de vie de ces hommes. On accède par un escalier raide creusé dans la roche à une pièce centrale où se trouvait la roue du moulin qui était actionnée par des ânes ou des chevaux et une presse. La pièce centrale et les cavités attenantes étaient creusées entre 2 et 5 mètres sous terre. Les cavités aménagées autour de la pièce centrale permettaient aux hommes et aux animaux de se reposer. Pourquoi ces constructions souterraines ? Cet espace souterrain permettait de conserver le produit à température basse constante. Du 16ème au 19ème siècle, Gallipoli a connu son âge d’or lorsque des bateaux chargés d’huile d’olive pour l’éclairage des rues et palais partaient pour les grandes villes d’Europe. L’activité du port était très importante.

Le moulin hypogée 

Après cette visite, nous arrivons sur une esplanade qui longe les remparts. Au pied des remparts, il y a une plage. Au niveau de l’esplanade nous passons devant la petite église de San Francesco d’Assini où l’on peut voir sous l’orgue une crèche du 15ème siècle. Cette église est célèbre pour la représentation des 2 larrons, l’un au visage agréable, l’autre au visage mesquin.

L'église de San Francesco d’Assini  


Vues à partir de l'esplanade 

Un peu plus loin au niveau de la plage, nous entrons dans l’église Santa Maria de la Pureté du 17ème siècle. A l’extérieur, elle est très sobre alors qu’à l’intérieur, il y a profusion de peintures du 18ème siècle. Sous le tableau de la multiplication des pains, nous pouvons voir une belle fresque du 16ème siècle représentant les 4 évangélistes.

L’église Santa Maria de la Pureté
En poursuivant le long de l'esplanade 
Les 4 évangélistes
L'intérieur de l’église Santa Maria de la Pureté 
La plage 

C’est ainsi que se termine notre visite guidée et pendant notre temps libre, nous allons voir de plus près le port et la forteresse que nous avons vu à notre arrivée à l’entrée de la cité.

Le port et la forteresse 

Pour protéger sa richesse liée au commerce de l’huile, la ville a été fortifiée et la forteresse qui avait un rôle défensif a été plusieurs fois remaniée. Chacun y a laissé son empreinte (Byzantins, Normands, Angevins, Vénitiens et Aragonais).

L'ambiance des ruelles à l'intérieur des remparts

Nous terminons notre visite de Gallipoli et nous partons sur la côte adriatique pour visiter Otrante. En traversant la pointe des Pouilles, on peut constater qu’il y a peu de zones sans habitation. En dehors des villes à l’urbanisation concentrée, l’habitat dans la campagne est dispersé. Au centre de la pointe du Salento, il y a de grandes oliveraies qui malheureusement ont été touché par la bactérie Xylella qui a fait des ravages dans les plantations d’oliviers séculaires. Un peu avant Otrante, nous déjeunons dans une massaria.

Otrante

Otrante est une petite ville certainement habitée dès le paléolithique. Peuplée par des populations messapiennes, elle a été une ville importante de la Grande Grèce au moment de la grande migration des grecs aux 8ème et 7ème siècles av. J.C. avant d’être conquise par les romains. L’importance de son port lui a donné un rôle de trait d’union entre l’Occident et l’Orient. Elle a connu des périodes byzantines, normandes, angevines et aragonaises. Ses maisons s’agglutinaient autour de la plus belle cathédrale du Salento mais les attaques répétées des Turcs ont mis fin à cette période faste. A la fin du 15ème la ville connait un long déclin à l’écart des routes de l’histoire.

Otrante est une petite ville au bord de l’Adriatique. Le centre historique se découvre à l’intérieur des remparts. Nous laissons la porte de la Mer pour contourner l’ensemble des remparts côté terre. Nous sommes au niveau des douves pour entrer dans la cité par la porte de la Terre. Nous passons une double porte. A l’intérieur c’est un dédale de rues et de ruelles.

Les remparts du centre historique 
La ville moderne
La première porte
La deuxième porte
La double entrée de la porte de la terre 

Nous commençons notre visite par la cathédrale Santa Maria Annunziata du 11ème siècle qui a survécu au saccage turque. Sa façade est ornée d’une rosace gothique de la fin du 15ème siècle avec un portail baroque. En entrant à l’intérieur, nous découvrons un beau plafond à caisson du 17ème siècle mais le chef d’œuvre se trouve au sol avec son pavement de mosaïque réalisé au 12ème siècle par le moine Pantaleone. Au centre de la nef, il y a l’arbre de vie symbolisant l’homme qui tente de s’élever. De chaque côté sur les branches c’est comme une bande dessinée puisant l’inspiration dans toute sorte de récit allant de l’ancien testament, au légende arthurienne, au bestiaire médiéval, à l’épopée d’Alexandre aux simples scènes de la vie courante paysanne. C’est vraiment superbe.

La cathédrale Santa Maria Annunziata 
L'intérieur de la Cathédrale  
Les mosaïques du sol 

Il y a au fond de l’église, la chapelle des martyrs qui abrite les reliques d’environ 600 Otrantins décapités par les Turcs en 1480 pour avoir refusé de se convertir à l’islam. C’est un ossuaire. C’est impressionnant.

La chapelle des martyrs 

En dessous de la nef, il y a la crypte semi-circulaire du 11ème siècle avec ses 42 colonnes coiffées de chapiteaux différents et nous pouvons voir quelques fresques byzantines.

La crypte
Les peintures rupestres 

Nous montons ensuite au niveau du château reconstruit en 1485 par les Aragonais après l’attaque des Turcs. Nous profitons de notre temps libre après la visite guidée pour visiter le château qui présente une exposition photo en noir et blanc de Sébastiao Salgado en Amérique du Sud. Une autre exposition permanente montre quelques objets provenant de la grotte de Cervi pour les périodes allant du paléolithique au néolithique.

Le château vu de l'extérieur 

L’intérieur du château est très rudimentaire.

Vu sur le port 

Retour vers la porte de la Terre où nous découvrons sur la promenade des Héros, la statue en hommage aux héros et aux martyrs d'Otrante. C’est ici que se termine notre voyage dans les Pouilles.

Sur la promenade des héros 
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Après une semaine passée dans les Pouilles en compagnie d’un guide pour l’ensemble du séjour et de guides locaux pour certaines visites de ville, j’ai découvert l’histoire mouvementée de cette région et de l’Italie en général. Je ne m’étais jamais vraiment penchée sur l’histoire de l’Italie à part quelques grands évènements vus à l’école. Alors j’ai été surprise d’entendre parler d’unification de l’Italie en 1861 comme j’ai été surprise d’entendre parler de Normands, d’Angevins, de Germaniques, d’Aragonais et de leur implication dans l’histoire de l’Italie.

A mon retour, je suis donc allée rechercher des informations sur l’histoire de l’Italie. Sa zone géographique entre Europe et bassin méditerranéen peut expliquer une partie des interventions étrangères dans cette histoire mais un autre élément important a impacté également ce pays, c’est la religion chrétienne et surtout la présence du pape à Rome et son influence sur les puissances étrangères. Les croisades des européens passaient par l’Italie. Par ailleurs, il faut dire que les puissances étrangères avaient des liens entre elles avec le jeu des mariages et l’ambition de certains. Il y avait beaucoup de rivalités même au sein d’une même famille.

C’était une belle découverte. Nous avons surtout visité des villes mais cela a permis grâce aux guides de mieux connaitre la vie et l’histoire des Pouilles.

Cela a été aussi l’occasion de faire de belle rencontre ce qui est plus limité lorsque nous voyageons avec notre camping-car.

Ce voyage nous a encore plus donné envie de découvrir l’Italie et d’approfondir la zone des Pouilles.

La végétation

Nous n’avons pas eu l’occasion de découvrir la nature mais nous avons été impressionnés par la quantité d’oliveraies dans la région des Pouilles. Il y a également des vignobles et des cultures maraichères le long des plaines côtières. Dans la vallée d’Itria, c’est la vigne qui domine.

La végétation est méditerranéenne et à l’occasion de nos déplacements avec le guide, j’ai pu découvrir certaines plantes que nous ne connaissons pas en France.

Le câprier : la câpre est un condiment produit à partir des boutons floraux. Son fruit, le câpron peut également être consommé.

Le pistachier lentisque ou l’arbre au mastic est un arbuste des garrigues à feuilles persistantes qui donnent des fruits rouges puis noirs. Toutes les parties de l’arbuste sont utilisées dans la pharmacopée y compris la résine qui sert également de gomme à mâcher.

Le caroubier : c’est un arbre fruitier méditerranéen de la famille des fabacées. Ils poussent sur des sols pauvres ou des coteaux difficiles et il peut supporter des sécheresses. Son feuillage fournit une ombre appréciée dans les zones très ensoleillées. Il est utilisé depuis l’antiquité pour ses fruits autant pour l’homme que pour les animaux. Les fruits qui sont en fait des légumes sont des gousses appelées caroube. Elle contient une pulpe charnue constituée de 40% de sucre, 35% d’amidon et 7% de protéines et des sels minéraux (calcium, phosphore, magnésium, silice, fer et pectine). Elle a des propriétés épaississantes. Aujourd’hui, la caroube est utilisée dans l’agroalimentaire. On produit de la farine et de la gomme de caroube. La farine est produite à partir de la totalité de la gousse à l’exception des graines. La gomme est produite à partir des graines sans leur enveloppe brune.

Dans l’antiquité, les graines de caroube étaient utilisées comme unité de mesure car une légende ancienne voulait que leur masse soit régulière. Le carat représentait la masse d’une graine de caroube. Aujourd’hui avec nos outils de mesure très précis, ce principe n’a pas été confirmé.

J'ai aussi découvert que le massif du Gargano était un site important pour les amateurs d'orchidées sauvages. Il y aurait plus de 80 espèces !