Après avoir découvert les côtes normandes, nous partons pour un parcours vélo sur la piste du vélo Francette de Ouistreham à Angers .
Du 18 au 29 juillet 2023
12 jours
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Après notre découverte des côtes normandes, nous rejoignons Caen pour enfin commencer notre circuit sur la piste du vélo Francette qui commence à Ouitreham. Nous préférons commencer ce circuit à partir de Caen. Ne trouvant pas d’aire de camping-car près de la piste cyclable le long de l’Orne, nous nous stationnons finalement en soirée sur un parking au niveau de la Chapelle St Orthaire, tout près de la voie verte de la Suisse normande. Nous sommes à proximité de l'ancienne commune d'Etavaux, aujourd'hui commune de St André sur Orne.

Le lendemain matin, le ciel est embrumé mais lorsque nous partons en vélo le soleil s’impose. Nous suivons la voie verte de la Suisse normande mais le parcours est parfois complexe et nous nous sommes trompés à 2 reprises. Nous ne suivons pas toujours l’Orne. A Caen, nous rejoignons le canal que nous suivons jusqu’à Ouistreham. Il est très large. Puis retour à notre point de départ soit 45 km AR. On ne peut pas dire que le paysage était remarquable et la vue sur Caen est assez limitée.

Le port de Caen apparait dans les chroniques à partir du 11ème siècle. C’est un port dynamique en relation avec l’Angleterre. L’Orne est aménagé sous Napoléon et le canal de 14 km reliant Ouistreham est inauguré en 1857.

Après déjeuner, nous partons cette fois pour Caen avec le camping-car, histoire de découvrir la ville. Nous nous stationnons Quai Eugène Meslin et remontons vers l’office de tourisme en passant le pont de Vaucelles et la rue St Jean.

Nous sommes impressionnés par le clocher de l’église St Jean. C’est une haute tour carré qui penche. A l’intérieur, la hauteur de la nef est importante. En 1944, l’église a particulièrement été touchée par les bombardements. Cette église est signalée vers le 12ème siècle. La tour a été construite au 14ème siècle mais l’église fut gravement endommagée lors du siège de Caen par les anglais. Sa reconstruction dura plus d’un siècle. La construction de la tour centrale resta inachevée à cause des guerres de religion au 16ème siècle. Par ailleurs, elle est construite sur un terrain instable ce qui explique l’air penché de la tour.

L’église St Jean 

Toujours en remontant la rue St Jean, nous arrivons à l’office de tourisme situé en face l’église St Pierre. A partir de là, nous suivons le circuit de découverte de la ville. Le clocher pointu de l’église St Pierre est très élancé. Il est superbe au soleil. A l’intérieur, la hauteur de la nef est également importante. Le chœur et les absides sont très sculptés. D’après la tradition, cette église a été fondée au 7ème siècle sans transept. Elle fut reconstruite au 12ème siècle. L’édifice actuel présente les évolutions de l’architecture normande du 13ème au 16ème siècle. Elle est célèbre pour son clocher et sa flèche reconstruite à l’identique après sa destruction en 1944 et pour son chevet reconstruit sur pilotis au 16ème siècle orné d’un abondant décor de style italien.

 L’église St Pierre 

En face l’église, il y a les remparts imposants du château mais l’intérieur était en travaux de restauration.

Eglise St Pierre
Eglise St Pierre
Vues à partir des remparts du château

La ville de Caen prend de l’ampleur à partir du 11ème siècle, époque où le château fut édifié par Guillaume de Normandie sur un éperon rocheux qui domine la vallée de l’Orne. Cette forteresse est complétée par deux autres édifices, l’abbaye aux Hommes où se trouve le tombeau de Guillaume le Conquérant et l’abbaye aux Dames où se trouve le tombeau de Mathilde, son épouse.

Nous poursuivons jusqu’à l’Abbaye aux Dames avec l’église de la Trinité de style roman. Le chœur est sombre. Nous avons pu profiter de l’ouverture de la crypte lors d’une visite guidée.

Ancienne église St Gilles

Dans la rue qui mène à l’Abbaye, il y a les ruines de l’église St Gilles. L’église paroissiale du 7ème siècle fut remplacée par un édifice roman puis reconstruite comme la plupart des lieux de culte au 15ème siècle après la guerre de cent ans. Au 19ème siècle son chœur fut abattu lors de travaux de réaménagement du quartier.



En revenant sur nos pas, nous passons par le quartier Vaugueux où il y a quelques maisons à colombage.

Le quartier Vaugueux

Nous partons dans l’autre sens en direction de l’abbaye aux hommes. Dans la rue St Pierre, nous pouvons voir 2 belles maisons à pans de bois sculptés. Un peu plus loin c’est l’église Notre Dame de Froiderue rebaptisée église St sauveur. C’est une petite église à double nef. Cet édifice antérieur à l’an mil fut reconstruit au 14ème siècle. A côté, on peut voir une vieille maison dans la cour des imprimeurs. Construite au 16ème siècle, les maisons de la cour ont abrité pendant 4 siècles une des plus importantes imprimeries de la ville.

Eglise Notre dame de Froiderue ou St sauveur
Imprimerie
En allant vers l'Abbaye aux Hommes 

Nous traversons la grande place St Sauveur. J’ai particulièrement aimé la façade du lycée de jeune fille de 1914. Il y a également quelques beaux hôtels particuliers.

Guillaume le Conquérant
Au niveau de la Place St Sauveur 

Nous passons devant l’ancien palais de justice qui est en très mauvais état.

Enfin, nous arrivons dans le secteur de l’Abbaye aux hommes. En face l’église St Etienne, se trouve le palais ducal construit au 14ème siècle dont l’architecture est remarquable. Il semble très petit par rapport à l’église et aux bâtiments conventuels de l’abbaye. Ces derniers sont aujourd’hui utilisés pour l’hôtel de ville. L’église St Etienne est également de style roman mais à la différence de l’église de la Trinité de l’abbaye aux Dames, elle est très sombre.

Le Palais Ducal
l'Abbaye aux Hommes
Le palais ducal et l'Abbaye aux Hommes 

En juin 1944, Caen fut bombardé et les habitants qui n’avaient pu fuir la ville sont venus se réfugier sous les voutes de l’église St Etienne. En passant dans les jardins de l’hôtel de ville, on peut voir les ruines de l’église St sauveur le Vieux.

 L’église St sauveur le Vieux.

Puis c’est le retour au camping-car. Nous avons marché 7,5 km

En fait, lors de cette visite, nous avons vu essentiellement des églises. Et ce qui est surprenant c’est qu’elles sont entourées de bâtiments assez récents. On peut en déduire que seules les églises ont été restaurées suite aux bombardements de 1944. Par ci par là quelques maisons anciennes ont survécues mais finalement Caen est une ville d’architecture récente.

Nous rejoignons Thury Harcourt pour y passer la nuit. Malheureusement, nous ne trouvons pas l’aire de service mentionné sur le GPS. Nous passons la nuit sur le parking d'un supermarché. Ce n’est pas top mais dès demain matin, nous pourrons faire nos courses pour quelques jours.

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Le ciel est très nuageux ce matin lorsque nous partons jusqu’à la Chapelle St Orthaire soit 41 km AR en vélo. Le parcours sur la voie verte est très agréable. Nous suivons plus ou moins l’Orne. La visibilité est limitée à cause de la végétation comme toutes les voies vertes utilisant des voies de chemin de fer. Cependant, nous pouvons avoir quelques vues sur la vallée de l’Orne lorsque nous la traversons ce qui est arrivé à plusieurs reprises. Par contre, la luminosité n’était pas au rendez-vous. Le temps était parfois très sombre et nous avons eu plusieurs petites averses.

La vallée de L'Orne 

La vallée de l’Orne est sur cette partie encaissée avec des falaises soit rive droite, soit rive gauche. Au niveau de Thury, l’Orne fait un grand méandre appelé Hom. "Sur 6 km, l’Orne, se heurtant à une barrière rocheuse, contourne celle-ci pour en rencontrer une autre. Son cours forme alors un oméga qui n’existe, dit-on, qu’en deux endroits en France." Le paysage de cette région appelé « Suisse normande » est très vallonné.

De caen à Thury, il y a plusieurs carrières notamment à Etavaux. Il y a dans la région de Caen « la pierre de Caen » qui est un calcaire. Un peu après Caen à l’écart de la voie verte, il y a les carrières Mathias entre May sur Orne et Laize la ville. Dans cette région, l’orne a dégagé une série de roches redressées, trace d‘une ancienne chaine de montagne plissée. On entre dans la formation du massif armoricain constitué de roches anciennes que l’on retrouve en Suisse normande. Le front d’exploitation des carrières de cette zone ont laissé des roches bien visibles.

Le site le plus prestigieux est celui de la carrière de Laize à May sur Orne où se côtoient les schistes provenant de la chaine cadomienne (650 – 540 millions d’années) et les calcaires de la plaine de Caen provenant d’un autre système géologique (200 millions d’années).

Ainsi on peut croiser sur quelques kilomètres, du marbre, des conglomérats, des grès de diverses natures, des schistes, du minerai de fer, du calcaire….

En rejoignant, Vieux La Romaine, nous sommes montés jusqu’à 230 m sur le plateau alors que dans la vallée nous n’étions qu’à environ 30 m.

Vieux la Romaine est comme son nom l’indique, une ancienne cité romaine. Vieux occupe l’emplacement de la ville romaine d’Aregenua, capitale il y a 2000 ans des Viducasses, un peuple installé sur le petit territoire correspondant à la région de Caen. Les premières traces remontent au 1er siècle ap.J.C. La ville connait une période de prospérité au 2ème et 3ème siècle avec quelques milliers d’habitants pour décliner au cours du 4ème siècle avant de connaître l’abandon. Ce site comprenait un ensemble thermal, un temple, un théâtre, un forum, un centre administratif, politique et religieux et des habitats allant du plus modeste au plus luxueux comme la maison au grand péristyle.

Le musée présente de nombreux vestiges retrouvés lors des fouilles. La présentation est très intéressante. En sous sol, le musée présente 3 histoires mythologiques avec des animations en lien avec ces 3 légendes. Nous terminons notre visite par la maison au grand péristyle dont les basses ont été abimé par la création d’une route au moment où la ville était en déclin.

La maison au grand péristyle 

Nous quittons Vieux tardivement et rejoignons l’aire de camping-car de St Rémy où nous pouvons faire le plein d’eau et les vidanges. Le site est bien aménagé.

Nous sommes à côté de vestiges d’un broyeur et de silos de stockage pour charger les wagons. En effet, la commune de St Rémy sur Orne est située sur un bassin minier. Le minerai de fer fut exploité à ciel ouvert depuis 1460 mais la véritable exploitation débuta en 1875 jusqu’en 1968 sur la colline de Beaumont et la colline de Mont de Vêpres. L’exploitation se faisait à ciel ouvert mais aussi en souterrain. Des tunnels étaient creusés en dessous du niveau de l’Orne. Les galeries devaient être régulièrement pompées. Aujourd’hui les collines sont de véritables gruyères et les galeries en dessous du niveau de l’eau sont noyées. Dans un premier temps c’est la couche la plus riche qui a été exploité (hématite contenant 53% de fer) puis la couche de carbonate à partir de 1913. La première qualité était concassée et directement expédiée. Le minerai moins riche nécessitait d’être grillé dans d’impressionnant four à griller pour enlever une partie de ses impuretés.

Le lendemain matin , le soleil était au rendez-vous, le ciel est un peu voilé mais la lumière est là.

Nous prenons la direction de Thury Harcourt en vélo où nous faisons demi tour pour aller en direction de Clécy jusqu’au bout de la piste cyclable qui se situe après le viaduc de Clécy à Le Vey.

L'ancienne gare de Thury-Harcourt
Sur la piste entre Thury Harcourt et Clécy - Le Vey 
Vues sur les falaises à Partir du viaduc et de la maisonnette de l'ancien passage à niveau

Le cheminement sur la piste est très agréable avec quelques belles vues sur la vallée de l’Orne et parfois sur les falaises. Au bout de la piste cyclable, nous pouvons voir les falaises des Rochers des Parcs qui dominent le hameau des Parcs avec une altitude de 110 à 140 mètres.

Nous avons parcouru 26 km AR soit 13 km de Thury à Le Vey.

De retour au camping-car, nous déjeunons avant d’aller à Clécy. Nous nous stationnons sur le parking du Viaduc pour faire un circuit de randonnée à la découverte des Rochers des Parcs jusqu’au Pain de sucre. Nous montons au dessus des falaises des Rochers des Parcs constituées de poudingue cambrien.

Sur les falaises 

Le cheminement au dessus des falaises est agréable avec de belles vues sur la vallée de l’Orne. Au bout des falaises, nous rejoignons les autres falaises comprenant le Rocher de la Houle et le pain de Sucre. La jonction entre ces 2 sites est beaucoup moins agréable et se fait sur route bitumée puis un chemin creux, sombre mais agréable avant une montée très raide à nouveau sur une route bitumée. Passés le lieu dit « la Commune », le chemin de terre est plus sympathique. Nous montons plus doucement. Arrivés au niveau de la route des crêtes, nous sommes toujours sur une route bitumée qui culmine à plus ou moins 250 m d’altitude. Son cheminement est agréable avec de beaux points de vue.

vue sur Clécy et Le Vey
Sur la route des crêtes 

Nous passons une zone de parapente au niveau du Rocher de la Houle avec ses 240 mètres d’altitude. De là, nous avons de très beaux points de vue. Puis nous rejoignons le sentier du retour en passant par le Pain de Sucre que nous n’avons pas vu. Nous sommes redescendus par un sentier très agréable mais qui apparemment était fermé.

Nous sommes arrivés au camping-car après avoir parcouru un peu plus de 9 km. Au niveau de la prairie située à côté du parking, nous avons pu observer le déplacement d’un groupe sur une via ferrata qui se termine par une descente en tyrolienne.

En soirée
Le matin avant notre départ
Au niveau du parking 

Il se fait tard. Nous restons sur le parking pour la nuit.

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Nous quittons Le Vey pour la Roche d’Oëtre entre Clécy et Flers en camping-car. Le ciel est bleu. Ce tronçon du vélo Francette est en voie partagée sur une petite route escarpée. Nous préférons découvrir en randonnée la Roche D'oëtre et éviter cette partie du circuit vélo.

Le site de la Roche d’Oëtre est un ensemble de falaises d’environ 800 m de largeur qui domine la vallée de la Rouvre. Sur le bord des falaises, nous avons de beaux points de vue sur la vallée encaissée et boisée de la Rouvre. Elle a creusé cette profonde et large vallée dans le plateau granitique pendant la période glaciaire au moment des débâcles déplaçant d’énormes boules de granit. Aujourd’hui la vallée est démesurée par rapport à la rivière qui s’y écoule. Le plateau qu’elle a creusé est une ancienne montagne, le massif armoricain. L’altitude aujourd’hui de cette ancienne montagne est modeste avec une altitude moyenne de 250 m et un point culminant à 417 m. La localisation de cette montagne correspond à la Bretagne, la Basse Normandie (Manche, Calvados et Orne), les pays de Loire (Loire atlantique, Mayenne, Maine et Loire et une partie de la vendée), La Nouvelle Aquitaine (nord des Deux Sèvres)

En fait, le massif armoricain correspond à la superposition de plusieurs cycles de formation de chaîne de montagne suite aux collisions de 2 masses continentales. Il y a 2 milliards d’années, c’est le cycle icartien et la formation de gneiss, puis le cycle Cadomien de 750 millions à 520 millions d’années et enfin le cycle hercynien entre 360 et 300 millions d’année.

Le massif armoricain s’est édifié sur le socle de la chaine Cadomienne et s’est recouvert d’une couche sédimentaire détritique qui a été broyée et métamorphisée sous le cycle hercynien.

Ces différents cycles de formation accompagnés de volcanisme, de surrection de montagne, de plissement, de métamorphisme, d’altération, d’érosion, de sédimentation détritique ont donné naissance à tous les types de roches (sédimentaires, métamorphiques et magmatiques).

La chaine hercynienne serait une pénéplaine après des centaines de millions d’années d’usure si le climat de l’ère quaternaire n’avait entrepris son rajeunissement par les creusements des vallées mettant en évidence toutes les roches des différents cycles.

Sur le site de la Roche d’Oëtre, le poudingue primaire s’est déposé sur le granit plus ancien dans lequel La Rouvre à creusé ses gorges. Le poudingue est une roche sédimentaire détritique consolidée.

Le granit plus ancien s’est mis en place lors de la naissance de la chaine cadomienne sous forme d’une énorme poche magmatique. Autour de ce granit, les schistes recuits forment des roches métamorphosés par la chaleur des anciens magmas. Ces roches métamorphiques résistantes appelées cornéennes ont été largement exploitées comme le granite pour la construction des maisons traditionnelles.

Le schiste est une roche d’origine sédimentaire ou métamorphique formée à partir d’argile. La roche présente une structure feuilletée. Le schiste se forme sous l’effet de forte pression qui s’exerce sur les argiles lors des plissements des montagnes.

A ce propos, les falaises de la Roche d’Oëtre ont subi des plissements lors de la naissance de la chaine hercynienne.

Vue sur la Vallée de la Rouvre  

Nous avons fait le circuit de randonnée « le sentier du granite ». Nous sommes descendus dans les gorges de Rouvre. La descente est assez raide et le parcours le long du torrent est parfois difficile. Le sentier est chaotique, il est certainement abimé lors des crues de l’hiver car cette rivière est fougueuse.

La Rouvre

Nous remontons vers notre point de départ en suivant de très beaux chemins creux et en traversant plusieurs villages aux maisons construites en granite ou roche cornéenne.

Quelques détails de l'église de Bréel 
Le long des chemins creux
Sur le retour en soirée 

Nous avons parcourus 9 km.

Nous rejoignons ensuite Flers situé sur notre parcours vélo. Nous avions repéré des aires de camping-car mais mauvaise pioche ce n’était que des aires de service dans un environnement de ville et d’un accès assez pénible. Finalement, nous changeons de programme, nous allons jusqu’à Domfront-en-Poiraie et nous nous installons sur le camping municipal où ne payons pas plus cher qu’une aire de camping-car. Le cadre est agréable.

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Le ciel est très nuageux et nous avons eu quelques gouttes de pluie. Avant de quitter le camping, nous partons à pied à la découverte de la ville de Domfront qui est annoncé comme cité médiévale. Hier en arrivant sur la ville, nous avons été impressionnés par son implantation sur un promontoire. En effet, elle est construite sur un énorme bloc de granit qui domine toute la région. Au bout du promontoire se trouve les restes de la forteresse du 11ème siècle qui abrita la cour d’Aliénor d’Aquitaine.

Nous commençons la visite par les ruines de la forteresse.

Le Dojon
La chapelle St Symphorien
 La forteresse de Domfront

Le château de Domfront est construit sur un éperon de grès armoricain. Le premier château fut construit en bois au début du 11ème siècle. Celui dont nous voyons les vestiges (donjon et chapelle St Symphorien) fut construit en pierre au 12ème siècle. L’énorme donjon avait une fonction résidentielle et défensive. Des remparts avec des tourelles protégeaient la forteresse avec un fossé le séparant de la ville.

C’était le domaine des anglo-normands au 11ème siècle. Il servait de poste frontière et de résidence royale, la forteresse constituant la principale défense contre le Maine, l’Anjou et la Bretagne puis au 12ème siècle c’est un lieu d’étape entre tous les domaines d’Henri II Plantagenet, roi d’Angleterre (Normandie, Maine et Anjou) et le duché d’Aquitaine de son épouse Aliénor.

Au 13ème siècle, le roi de France décide de reconquérir tous ses fiefs français. Jean sans Terre, roi d’Angleterre et duc de Normandie est dépossédé de cette place forte. Il s’ensuit une période de conflit. Les fortifications sont alors renforcées par des courtines. Domfront restera dans le giron des rois de France jusqu’à la guerre de 100 ans au 14ème siècle. Pendant la guerre de 100 ans il est occupé à 2 reprises par les anglais et Domfront reste l’avant dernière place forte tenues par les anglais lors de la reconquête de la Normandie par le roi de France au 15ème siècle.

Au 16ème siècle, le château est occupé tour à tour par des troupes catholiques et des troupes protestantes jusqu’à la capture du chef protestant par les catholiques. Au début du 17ème siècle, le donjon et les fortifications sont détruits à la poudre pour éviter qu’il soit occupé lors d’éventuelles révoltes. Il tombe alors dans l’oubli et sert de carrière pour les habitants. Il faudra attendre le 19ème siècle pour que les vestiges soient mis en valeur.

Nous poursuivons notre découverte par la cité médiévale en suivant un circuit. Nous pouvons voir plusieurs maisons à pans de bois. Dans la cour Marie du Rocher, il y a 2 hôtels particuliers du 17ème siècle.

Au cœur de cette cité, il y a l’église St Julien de Domfront dont l’histoire et l’édifice sont assez particulier. Aujourd’hui c’est un édifice moderne d’inspiration byzantine construit au début du 20ème siècle. C’est un plan carré avec un clocher à la forme spéciale. Par économie, l’église est construite en béton armé qui se détériora rapidement. Sa restauration débuta en 2011.

L’église St Julien de Domfront

L’intérieur est très surprenant mais très clair et aéré. On ne retrouve pas l’ambiance traditionnelle souvent confinée. La décoration est un mélange de néo-byzantins avec de l’art déco. Nous avons beaucoup aimé.

L’intérieur de l'église St Julien de Domfront 

A l’origine c’était une église édifié au 12ème siècle sur ce même emplacement. Trop petite, elle a été démolie en 1744. Une nouvelle église fut reconstruite. Mal entretenue, victime de la Révolution et d’une tempête en 1923, elle a été remplacée par l’édifice actuel.

En poursuivant notre visite

Nous terminons notre visite par les remparts et les quelques tours restantes. En effet, la cité de Domfront construite sur un promontoire rocheux était une cité fortifiée, entourée de remparts.

Au pied des remparts 

En descendant vers la voie verte, nous découvrons l'église Notre Dame sur l'eau située en contre bas de la forteresse. Cette église romane, édifiée entre le 11ème et le 12ème siècle doit son nom à sa situation en bordure d'un gué de la Varenne.

Dans l’après midi, nous partons en vélo vers Flers. La voie verte est très agréable, nous traversons un paysage vallonné alternant zone boisée et prairie. Un peu avant Flers, le paysage s’aplanit.

Sur la voie verte

Sur notre cheminement au niveau du bourg Le Chatellier, nous pouvons observer une ancienne locomotive et un wagonnet rappelant que la région a été productrice de fer.

Dans le bocage ornais, le fer est exploité à ciel ouvert dans des minières du moyen âge au 19ème siècle, cette sidérurgie utilisait le charbon de bois. Au 20ème siècle, il était exploité sous terre dans 3 mines pour la région et le minerai était expédié dans une usine de sidérurgie dans le nord pour sa transformation en fonte ou en acier. La mine de fer de St Clair de Halouze en activité de 1905 à 1978 expédiait son minerai via la gare du Chatellier.

Un peu plus loin, nous faisons un détour pour aller au parc des forges de Varenne. C’est une forge à bois. Il y a un haut fourneau datant de 1767, les forges d’affineries, la maison des forgerons, les halles à charbon et à fer, la chapelle, une fenderie avec un château et son parc.

Les forges de Varenne 
La chapelle, la maison des ouvriers et la maison de maître du domaine

La forge de Varenne en activité du 16ème siècle jusqu’en 1866 est un site de production de fer. Il existait autrefois une dizaine de sites comme celui-ci dans l’ouest ornais. On parle ici de proto-industrie du fer car il s’agit d’une industrie antérieure à l’industrialisation massive du 19ème siècle, très ancrée au monde rurale. Cette industrie s’appuyait sur une main d’œuvre rurale pour les travaux forestiers, le charbonnage, l’extraction du fer, le transport et la manutention. A côté de cette main d’œuvre rurale il y avait une trentaine de ferrons, des ouvriers spécialisés dans le travail du fer.

De retour à Domfront, nous décidons de poursuivre la voie verte jusqu’aux abords de Ceaucé. Dans un premier temps le circuit n’est pas très agréable et la traversés de la route D962 n’est pas facile. Un peu plus loin la piste se sépare l’une vers la Rochelle, l’autre vers le Mont St Michel. Encore plus loin, 2 circuits sont possible l’un par une voie verte, l’autre avec une route partagée. Nous choisissons la voie verte. Cette partie est assez agréable. Arrivés aux abords de Ceaucé, le circuit repasse en voie partagée. Nous faisons demi-tour. Nous avons parcourus en vélo 60 km AR.

Nous quittons Domfront pour rejoindre notre prochaine étape à Ambrières les Vallées où nous retrouvons une voie verte. Nous passons la nuit sur une belle aire de camping-car gérée par camping-car park au bord de la rivière La Varenne.

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C’est sous la pluie que nous nous réveillons. Le ciel est d’un gris uniforme. La journée s’annonce pluvieuse.

L'église Notre dame d'Ambrières les vallées 
Maison pittoresque de Lassay les Châteaux

Nous ne sortons pas le vélo aujourd'hui. Petite visite d'Ambrières les Vallées et dans l’après midi, nous allons à Lassay-les-Châteaux. Cette petite cité aux maisons de granite abritait autrefois 3 châteaux.

Le château fort de Lassay édifié au 15ème siècle après la guerre de 100 ans a gardé son aspect d’origine. C’est un exemple d’architecture militaire du 15ème siècle. Il compte 8 tours massives reliées les unes aux autres par des courtines et des remparts. Son système de défense renforcé par des mâchicoulis et autres meurtrières lui ont permis de se prémunir des attaques extérieures. Il a également bien résité à l’usure du temps, son pont levis fonctionne encore.

Lassay-les-Châteaux

Son histoire est celle d’une place forte située à la frontière de 3 provinces : le Maine, la Bretagne et la Normandie. Il fut l’objet de nombreux sièges mais il a échappé aux destructions, aux invasions et aux guerres de religion. Pourtant son propriétaire au moment des guerres de religion était protestant alors que le propriétaire du château du Bois Thibault était catholique.

Au 17ème siècle, il a subi des aménagements sans que sa silhouette soit modifiée. Il a subi plusieurs restaurations et ce qui frappe dans cette visite c’est son état d’entretien. Lors de la visite nous voyons quelques pièces, une cuisine, une chambre, le châtelet et la salle à manger. L’ensemble comportait de très beau meuble d’époque ou du 17ème siècle.

Nous sommes ensuite allés voir le château du Bois Thibault qui lui est en ruine.

Le château du Bois Thibault 

Nous sommes allés ensuite à Mayenne où nous nous installons sur le camping qui n'est pas très éloigné de la voie verte ce qui permettra d’aller à Ambrières les vallées et nous reprendrons notre cheminement après Mayenne.

A proximité de Mayenne, il y a le bourg de Jublains, implanté sur les vestiges d'une importante ville gallo-romaine.

Il a beaucoup plu dans la nuit mais ce matin le ciel est plus léger. Nous quittons le camping de bonne heure en vélo pour reprendre notre circuit que nous avions laissé à Ceaucé à proximité d'Ambrières les vallées.

Du camping, nous avons 600m de voie partagée afin de retrouver la voie verte 430 qui nous permet de récupérer la voie verte du vélo Francette. Nous devons traverser à 2 reprises une grande route circulante. La voie verte n’est pas très plane. Elle monte et elle descend. Arrivés aux abords d’Ambrières la Vallée, nous sommes déçus de ne pas avoir de vues sur le bourg. Nous faisons demi-tour. De la voie verte, nous n’avons pas une grande visibilité sur le paysage environnant. Par contre les arbres des haies qui la bordent nous protègent de la petite pluie qui s’est invitée par intermittence sur le chemin du retour.

De mayenne à Ambrières 

Ce parcours de 32,5 km AR était assez monotone.

Nous quittons le camping après avoir fait les vidanges et le plein d’eau. Ce camping situé sur le bord de la Mayenne est très agréable.

Après avoir fait quelques courses, nous rejoignons un parking après le bourg de Moulay situé sur le bord de la Mayenne, proche du chemin de halage.

A partir de maintenant, nous allons rouler en vélo sur le chemin de halage de la Mayenne. Ce cheminement est beaucoup plus agréable que sur les voies vertes. La visibilité est meilleure sur le paysage et le parcours est ponctué d’écluses.

Dans un premier temps nous revenons sur Mayenne où nous faisons demi-tour au niveau des quais. La Mayenne était navigable jusqu’à Mayenne (la ville). Les marchandises étaient alors déchargées sur les quais et continuaient leur acheminement par le réseau ferroviaire qui s’est transformé en voie verte. Avant le milieu du 19ème siècle, la circulation des bateaux était impossible entre Mayenne et Laval. Des aménagements (constructions de barrages et d’écluses) ont été réalisés entre 1847 et 1863 pour rendre la rivière navigable.

Mayenne et son barrage écluse  

Le barrage écluse de Mayenne fut le dernier à être réalisé entre 1860 et 1863. Sa chute d’eau apportait l’énergie nécessaire au fonctionnement d’une minoterie « Les grands Moulins de Mayenne » qui remplacèrent des moulins à farine en amont.

Nous repartons ensuite en direction de Laval jusqu’au niveau de la halte nautique à Montgiroux puis retour au camping-car avec l’intention de venir passer la nuit sur le parking de la halte nautique.

Nous avons passé 6 autres écluses :

Le barrage écluse de St Baudelle fut l’avant dernier ouvrage réalisé. Il assurait depuis 1862 le fonctionnement d’une minoterie en remplacement d’un ancien moulin. Il fonctionna jusqu’en 1931 où il subi un incendie.

Ecluse de Beaudelle 
falaise de Moulay
D'une écluse à l'autre 

Le barrage écluse de Grenoux : Avant le 19ème siècle, il existait un barrage non loin du barrage écluse de Grenoux. La canalisation de la rivière entraina sa démolition et la construction du barrage écluse d’aujourd’hui. Depuis 1959, chaque chute d’eau des barrages de La Roche à celui de Corçu fait fonctionner une micro centrale électrique.

L'écluse de Grenoux
Le long de la Mayenne

Le barrage écluse de la Roche : Au lieu dit de La Roche, il existait depuis le moyen âge un barrage qui assurait le fonctionnement de 2 moulins. Avec la canalisation de la rivière, un nouveau barrage doté d’une écluse fut reconstruit. Seul un des 2 moulins fut détruit. Le moulin rescapé cessa son activité en 1942 et il fut en partie détruit par un incendie en 1971. Les turbines de la micro centrale électrique construite sur le barrage en 1959, furent détruites en 1980 lors d’une importante crue. En 2008, la centrale fut remise en service avec un nouveau type de turbine et le moulin fut réhabilité pour abriter l’ensemble du matériel nécessaire au fonctionnement de la machine.

Ecluse de La Roche 

Barrage écluse de Boussard : C’est la même histoire au lieu dit du Boussard. Avec la canalisation de la rivière, le barrage existant a été détruit et reconstruit avec une écluse. Il ne reste du moulin que sa dépendance.

Ecluse de Boussard 

Pour le barrage écluse de Corçu, on retrouve le même historique. Il assurait le fonctionnement d’une minoterie jusqu’à la cessation d’activité du meunier en 1962.

Le barrage écluse de Bas Hambert a le même historique que les autres barrages écluses à la différence que cet ensemble appartient à un propriétaire privé.

L'écluse de Corçu
L'écluse de Bas Hambert
D'une écluse à l'autre  

Nous allons jusqu'à la Halte fluviale à Montgiroux.

La météo annoncé pour l’après midi était plutôt nuageux et humide. Finalement, nous avons eu un temps très correct, nuageux voire menaçant mais le soleil a été également généreux. Nous avons apprécié ce cheminement le long de la Mayenne de 29 km AR.

Un parcours total de la journée est de 61,5 km AR en vélo.

A notre retour au camping-car, nous prenons la direction de Montgiroux mais avant de nous installer pour la nuit, nous allons jusqu’à Fontaine Daniel, village à voir d’après le guide du routard sur « le vélo Francette ». Il s’agit d’un village dont l’abbaye cistercienne a été utilisée en tant qu’atelier de l’usine de textile pour la fabrication des toiles de Mayenne jusqu’en 1980. La tradition du tissage en Mayenne remonte au 13ème siècle lorsque le seigneur de Laval épouse une flamande qui amène ses tisserands avec elle. Au 19ème siècle, l’usine de Fontaine-Daniel fabrique des tissus d’ameublement de renommée internationale.

Le site est sympathique en bordure d’un étang. L’habitat est d’une architecture de granite homogène assez austère. Il faut dire qu’une partie de l’habitat a été construit par le directeur de l’usine pour loger correctement ses ouvriers. Nous sommes allés jusqu’à la chapelle St Michel pour voir une expo mais c’était fermé. Quant à l’abbaye, nous n’abordons pas le domaine. Nous voyons de loin une église en très mauvais état…. Sans plus d’information, nous sommes restés sur notre faim pour connaitre l’histoire et la vie de ce village.

Fontaine Daniel 


"Ce discret village de Haute Mayenne est le berceau des réputées Toiles de Mayenne. Pour comprendre l’histoire du village, il faut remonter quelque deux cents ans en arrière, à l’heure où l’industrie faisait sa révolution… En 1806, Fontaine-Daniel n’est alors qu’un lieu-dit faisant sa progressive mue en village. Derrière les grilles de l’abbaye cistercienne fondée au début du XIIIe siècle dans cette campagne proche de la ville de Mayenne, les bâtiments désertés trouvent une nouvelle vocation : le tissu.

Créée par deux industriels parisiens, Jean-Pierre Horem et Sophie Lewille, la manufacture connaît un succès immédiat. En 1814, elle emploie plus de 900 ouvriers ! Des logements collectifs sont bâtis à quelques mètres du monastère pour les accueillir, traçant les contours de la place du village. Au bord de l’étang qui la prolonge, une chapelle est construite pour offrir un lieu de culte aux travailleurs. D’année en année, maisons et jardins dessinent de nouveaux chemins, et le bourg se développe ainsi jusqu’au début du XXe siècle. Depuis, les ateliers n’ont cessé de fonctionner. Deux siècles que le mécanisme sonore des métiers à tisser trouble la quiétude des lieux… Et que la vie locale gravite autour des Toiles de Mayenne."


Retour à Montgiroux où nous nous installons sur le parking pour y passer la nuit en vue de poursuivre le chemin de halage demain matin. A peine installés, nous avons plusieurs grosses averses.

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Le ciel est nuageux ce matin mais sans pluie.

Nous partons pour Laval en vélo vers 9H. Le cheminement le long de la Mayenne est très agréable. Le ciel s’allège laissant passer quelques rayons de soleil. Le chemin de halage est bordé de haies et d’arbres, certains sont superbes. Nous essayons de voir à travers la végétation quelques belles demeures.

Nous commençons à voir juste après le pont, le château de Montgiroux.

Le château de Montgiroux 

Nous avons passé 13 écluses :

Le canal et l’écluse des Communes

Le barrage et l’écluse du Port construits entre 1857 et 1863.

L'écluse du Port 
Sur les chemins de hallage 

Le barrage et l’écluse de la Nourrière a remplacé un barrage qui faisait fonctionner un moulin depuis le 15ème siècle. Le moulin fut reconstruit en 1858 et son activité cessa en 1955 et fut transformé en maison d’habitation.

Le barrage et de l’écluse de la Verrerie ont remplacé l’ancien barrage du Moyen Age. Là aussi sur ce site, la chute d’eau fait fonctionner une micro centrale électrique.

Les écluses de la Nourrière et de la Verrerie

Le barrage et l’écluse de la Richardière ont été construits entre 1853 et 1857.

La construction du barrage à écluse de la Fourmondière supérieure a permit dès 1857 le fonctionnement d’un moulin à farine. En 1844, celui-ci fut transformé en usine de tissage et en 1895 en filature d’amiante. De 1953 à 1980, les bâtiments abritèrent une fabrique de chaudière à mazout.

Le barrage et l’écluse de La Fourmondière inférieure construits lors de la canalisation de la rivière, a permis dès 1860 la création d’un moulin à farine de 6 étages. En 1886, il fut converti en une filature de coton. Cette dernière ayant brulée en 1893, le site a vu s’installer 3 ans plus tard un atelier spécialisé dans la fabrication de nouveaux alliages métalliques. A la mort de son fondateur, l’usine est rachetée par la compagnie française de l’amiante du Cap.

l'écluse de la Fourmondière supérieure
l’écluse de La Fourmondière inférieure
De l'écluse de la Fourmondière supérieure à l’écluse de La Fourmondière inférieure  

Le barrage et l’écluse du moulin d’Oger ont eux aussi remplacé un ancien barrage qui assurait le fonctionnement d’un moulin. Seul l’ancien logis du meunier datant du 15ème siècle subsiste.

Depuis 1959, chaque chute d’eau des barrages du Port à celui du Moulin d'Oger alimente un micro centrale électrique.

Le barrage et l’écluse de l’Ame, comme pour les autres aménagements réalisés au milieu du 19ème siècle ont remplacé l’ancien barrage du Moyen Age. En 1900, un bâtiment tout proche du site aujourd’hui disparu assurait l’irrigation des prairies et l’alimentation en eau du château d’Orange.

Le château d'Orange
Les écluses du moulin d’Oger et de l’Ame et vue sur le château d'Orange

Le barrage et l’écluse de la Maignannerie furent construits en dessous du barrage datant du Moyen Age lors de la canalisation de la Mayenne.

Ecluse de la  Maignannerie et le moulin de Boisseau

La maison éclusière de Boisseau est de même facture que celle de la belle Poule. Le barrage de Boisseau datait du Moyen Age, il fut doté d’une écluse lors de la canalisation de la Mayenne alors que le vieux moulin rive gauche fut détruit. En 1860 une minoterie fut construite rive droite. Son activité cessera en 1959, elle fut transformée en maison d’habitation.

Nous arrivons au barrage et à l’écluse de la Belle Poule. Depuis le moyen âge, un barrage assurait le fonctionnement d’un moulin sur la rive droite. En 1834, un moulin fut construit rive gauche. Pour permettre la navigation sur la Haute Mayenne, un nouveau barrage doté d’écluse fut réalisé en 1852 1853 et le moulin de la rive gauche fut détruit. En 1857, celui de la rive droite fut remplacé par une minoterie. La maison éclusière de la Belle Poule fut la première à être construite, son architecture diffère des autres maisons éclusières. Plusieurs fois transformée, la minoterie est toujours en activité mais ne fonctionne plus à l’énergie hydraulique.

Les écluses de Boisseau et de la Belle Poule 

Nous passons au niveau de Changé. C’est déjà l’ambiance de la ville mais entre Changé et Laval, nous avons l’impression de traverser un parc, c’est plutôt agréable. C’est une zone résidentielle avec une prairie fleuri entre les maisons le chemin de halage.

Le barrage et l’écluse de Bootz : depuis le 11ème siècle, un barrage assurait le fonctionnement de 2 moulins, le Petit Bootz sur la rive gauche et le Grand Bootz sur la rive droite. Lors de la canalisation de la Mayenne, le barrage fut doté d’une écluse. Ainsi en 1852, le moulin du Grand Bootz fut remplacé par une minoterie alors que dès 1826, une filature de coton se substitua au moulin du Petit Bootz.

Avec cette dernière écluse, nous sommes dans la ville de Laval. Le dernier parcours n’est pas très sympathique. Nous sommes en ville et nous nous arrêtons lorsque le chemin de halage devient une voie partagée. Nous faisons demi-tour.

L'écluse de Bootz
L’écluse de Bootz et l'arrivée sur Laval

Nous avons parcouru en vélo 39 km AR

La canalisation de la Mayenne a bouleversé les activités des moulins installés pour certain depuis plusieurs siècles.

Dans l’après midi, nous revenons sur Laval mais cette fois en camping-car. Nous nous stationnons sur la Place de Hercé qui semble grande et bien placé par rapport à la ville ancienne. Nous commençons par le beau parc Perrine. Nous passons ensuite au pied des vestiges des anciens remparts et arrivons au niveau de la cathédrale de la Sainte Trinité. L’intérieur est assez massif. Le chœur était sombre.

Les vestiges des remparts de Laval  et la Cathédrale de la Sainte Trinité

Nous descendons vers la Mayenne en prenant des rues avec des maisons à pans de bois. la maison à 3 étages est très remarquable. Dans la Grand rue, l’ensemble est plus homogène.

Les maisons à pans de bois 

Et nous arrivons au niveau du Pont Vieux qui traverse la Mayenne. Du pont, nous avons une belle vue sur le vieux château, sur le barrage et l’écluse de Laval.

Le château et l'écluse de Laval 

Rive gauche, nous allons voir un bateau-lavoir. C’est surprenant. Il est sur 2 niveaux. Au raz de l’eau, c’est la zone où les lavandières battent et lavent le linge. Au centre, il y a des chaudières qui chauffaient des cuves situés au niveau supérieur. Nous avons pu voir un documentaire sur les lavandières qui refusent la machine à laver. Cette activité a cessé en 1969 ! Les femmes aimaient se retrouver et discuter.

Le bateau lavoir

La salubrité est devenue une priorité au cours du 19ème siècle. Les doctrines hygiénistes vont révolutionner l’urbanisme en préconisant l’assainissement des villes. A Laval, l’épidémie du choléra de 1832 a marqué les esprits.

L’aménagement de la rivière devient une priorité : le tracé de la rivière est modifié afin de la rendre navigable avec l’aménagement de quais et d’écluses dès 1847. Il faut dire que l’activité était intense sur les bords de Mayenne : les moulins à blé, à foulon pour assouplir les toiles et à tan pour broyer les écorces de chême pour extraire le tanin qui sert aux tanneries. Il y avait aussi sur les bords de la rivière, les tanneries, les blanchisseries de toiles et les teinturiers. Par ailleurs, les bacs sont remplacés par des ponts. La rivière n’est plus un espace fluvial encombré mais une voie de navigation.

Les accès directs à la rivière sont modifiés alors que le nombre de lavoirs reste déjà insuffisant. Les buandiers-blanchisseurs sont amenés à devenir des bateliers-blanchisseurs. Et c’est vers les années 1830-1840 que les premiers bateaux lavoirs s’installent. En 1889, il a été recensé 23 bateaux-lavoirs. Cette activité va perdurer jusqu’au début du 20ème siècle. Leur installation est gérée par la municipalité pour ne pas gêner la navigation. Le bateau-lavoir est géré par le buandier qui habite sur le bateau. 3 catégories de femmes viennent au bateau lavoir : les ménagères qui lavent leur propre linge, les laveuses professionnelles indépendantes qui ont leur propre clientèle et les employés du buandier.

Il existe 3 sortes de bateau-lavoir : la barque lavandière amarrée sur le bord de la rivière qui sert à rincer le linge, le bateau-lavoir à un niveau qui sert au lavage et au rinçage du linge et qui remplace les anciens lavoirs couverts (en 1889, ils représentent 11 bateaux sur les 23 recensés) et enfin le bateau-lavoir à 2 niveaux qui permet de faire bouillir la lessive avec au niveau inférieur le lavoir et les chaudières et au niveau supérieur les cuves.

Un cycle de lavage compte 6 opérations : le prélavage, le triage par lot, l’encuvage (le linge est rangé par couche dans la cuve), le coulage (l’eau bouillante avec la lessive est versée à plusieurs reprises sur le linge pendant 8 à 9 heures), le rinçage et l’essorage.

Le bateau-lavoir que nous avons visité a été le dernier à fonctionner jusqu’à la mort de son propriétaire. Son fils l’a conservé et cédé à la municipalité.

De l’autre côté rive droite, nous allons voir les bains douches de la ville de Laval. Très beau site. Le vitrail visible dès notre entrée dans les lieux est une reconstitution de l’œuvre du peintre verrier lavallois Auguste Alleaume réalisé pour l’ouverture de bains en 1927. La décoration intérieure est dans un style art déco d’Isidore Odorico.

L’eau pour la toilette est remise au goût du jour par les idées hygiénistes du 19ème siècle. C’est dans ce contexte que la municipalité de Laval projette dès 1920 la construction de bains douches considérant la propreté corporelle indispensable à la santé publique en ciblant particulièrement les enfants et les classes sociales défavorisées. L’espace intérieur s’organise à gauche avec 8 cabines de bain et à droite avec 16 cabines de douche. A partir de 1960 avec les installations des sanitaires dans les logements, la fréquentation des bains douches diminuent.

Nous poursuivons notre découverte en allant voir le château. Nous visitons les salles où il y a une exposition sur l’art naïf. A côté du vieux château se trouve le château neuf.

En allant vers le château 
L'entrée du Vieux Château 
Le vieux château et sa partie moderne 

Le vieux château dominait l’ancien gué sur la Mayenne. A l’origine, simple enceinte de bois et de terre, il se transforme en forteresse au 13ème siècle avec un donjon imposant défendant le passage vers la Bretagne. A partir de la renaissance, une galerie d’apparat est construite à proximité de l’ancien château. A la révolution, le château devient prison et palais de justice et ce n’est qu’au cours du 20ème siècle qu’il devient musée.

Nous revenons sur le parking pour rejoindre la basilique d’Avenières. Elle est superbe. A l’intérieur, elle est très sombre mais très élancé. A l’extérieur, le porche a de belles sculptures. Les absides à l’arrière sont superbes. La basilique se trouve sur le bord de la Mayenne.

 La Basilique d’Avenières

C’est au 11ème siècle qu’une communauté religieuse s’installe sur le site d’Avenières. Le bourg prieural connaissant un certain essor, l’église est reconstruite au 12ème siècle. Le monument se dote alors d’un chœur monumental et d’un chevet à 5 absidioles caractéristiques du style roman. A l’intérieur les chapiteau qui ornent le déambulatoire ont un décor symbolique s’inspirant du bestiaire médiéval. Au 16ème siècle, la tour croisée est couronnée par une élégante flèche de pierre jaune. A la fin du 19ème siècle, l’église connait d’importantes restaurations avec un portail de style néo-roman.

En 1898, le sanctuaire est élevé au rang de basilique. l'édifice se situe au niveau de l’écluse d’Avenières.

 La Basilique d’Avenières vue de l'écluse d'Avenières 

Il est temps de se trouver un endroit pour passer la nuit. Nous allons jusqu’à Villiers Charlemagne où il y a un centre de vacances (un camping). Nous prenons la place d’un véhicule à côté d’une tente. C’est étroit mais nous pouvons avoir l’électricité. C’est nécessaire pour brancher la batterie du vélo et cela pour 10 €. En face, possibilité de passer la nuit dans la prairie pour 5€ avec accès à la borne de services.

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Après avoir fait les vidanges et le plein d’eau, nous partons pour un parking près d’Houssay où nous pouvons accéder facilement au chemin de halage. Lorsque nous partons en vélo, le ciel est très nuageux mais en cours de route le ciel s’allège et lorsque nous arrivons sur Laval, nous avons du soleil !

Cette partie du chemin de halage ressemble davantage à chemin de campagne carrossable qu’à un chemin de halage. Ce n’est pas non plus l’ambiance de la voie verte sur une voie ferrée. En fait, le bord la rivière est très boisée avec parfois de beaux arbres. Le cheminement est très agréable pendant 18 km. Les 4 derniers kilomètres aux abords de Laval sont beaucoup moins sympathiques. A un moment le chemin longe une route.

Cette partie du parcours, compte plusieurs châteaux mais ils sont difficilement visibles cachés dans la végétation.

Nous reprenons notre circuit de la veille à partir de l’écluse d’Avenières. Nous en profitons pour refaire des photos de la Basilique, du pont Vieux et du château sous le soleil.

En descendant la vallée, nous passons 9 écluses :

Le barrage et l’écluse de Cumont : depuis le 11ème siècle, il existait un barrage à Cumont et au 16ème siècle, il fut équipé d’une porte marinière. Au début du 19ème siècle, il assurait le fonctionnement d’un moulin à farine rive droite et d’une usine à scier le marbre rive gauche. La canalisation de la rivière entraina la construction d’un nouveau barrage doté d’une écluse, le moulin à farine fut supprimé et la scierie reconstruite. Cette dernière est toujours en activité.

Le barrage et l’écluse de Bonne : comme pour le barrage de Cumont, le barrage de Bonne fut équipé d’une porte marinière mais lui aussi lors de la canalisation fut reconstruit avec une écluse. Le moulin fut rebâtit en 1870 puis converti en fabrique avant de devenir une centrale hydroélectrique.

L’écluse de Bonne 
Château de la Bonne Metrie
En allant d'une écluse à l'autre 

Le barrage et l’écluse de Port Rhingeard : un barrage du 15ème siècle assurait le fonctionnement d’un moulin à farine. Au 16ème siècle il fut lui aussi doté d’une porte marinière pour faciliter le passage des bateaux. Le moulin appartenait au prieuré de chanoines. Vendu comme bien national après la révolution, il fut acheté par les moines trappistes installés depuis 1815 sur le site rebaptisé Port du Salut. Lors de la canalisation de la rivière, le barrage fut reconstruit avec une écluse. Quant au moulin appartenant aux moines trappistes, il se transforme en 1930 en centrale hydroélectrique.

Le moulin de l'abbaye du Port Salut
L’écluse de Port Rhingeard  

Le barrage et l’écluse de Persigand : le barrage bâti au Moyen Age fut doté d’une porte marinière au 16ème siècle. Il fut remplacé par un nouveau barrage doté d’une écluse lors de la canalisation de la rivière. En 1910, une usine hydroélectrique fut construite derrière la maison éclusière. Elle servait à alimenter en électricité les mines d’anthracite situées sur les communes de Montigné et de l’huisserie.

L'usine
L'écluse de Persigand  

Nous arrivons ensuite sur le barrage et l’écluse de Briasse.

Le barrage et l’écluse de la Benâtre : le barrage doté d’une porte marinière au 16ème siècle fut remplacé lui aussi par un barrage doté d’une écluse. Le moulin que nous voyons aujourd’hui a cessé son activité depuis 1989.

Les écluses de Briasse et de la Benâtre, le château de La Roche à Origné

Le barrage et l’écluse de la Fosse : bâti au 15ème siècle, le barrage de la fosse et équipé d’une porte marinière au 16ème siècle fut réédifié avec une écluse à double sas lors de la canalisation de la rivière. Ces travaux entrainèrent la reconstruction du moulin à farine en 1877. Après l’ouverture de la carrière de grès, il servit au concassage de la pierre. Il a cessé son activité.

L’écluse de la Fosse et la carrière de grès d'Origné

Le barrage et l’écluse de la Rongère : bâti au 15ème siècle, le barrage de la Rongère, équipé d’une porte marinière au 16ème siècle fut reconstruit avec une écluse lors de la canalisation de la rivière. Ces travaux nécessitèrent la construction de 2 moulins à farine de chaque côté de la rivière. Celui de la rive droite prit place entre l’écluse et le pertuis. Il était accessible par un pont mobile conservé aujourd’hui.

Nous terminons par le barrage et l’écluse de Neuville. Les 2 moulins ont cessé leur activité.

Le moulin de Neuville comme celui de la Rongère rive droite se situe entre l’écluse et le pertuis et il est accessible part un pont mobile

Le manoir de la Coudray vue de l'écluse de Neuville
Les écluses de la Rongère et de neuville 

Un peu avant d'arriver au camping-car, sur l'autre rive, se trouve le château de La Valette et ses superbes dépendances.

Les dépendances du château La Valette 

Nous avons parcourus en vélo 53 km AR

Nous sommes revenus déjeuner au camping-car tardivement vers 14H.

Nous partons ensuite découvrir l’Abbaye du Port du Salut situé au niveau du barrage de Port Rhingeard.

Cette abbaye fut construite au 13ème siècle. A gauche de l’abbaye, se trouvait l’ancien moulin dont la présence est signalée dès le 15ème siècle. A la révolution, les chanoines réguliers furent chassés. Mise en vente l’abbaye est achetée par des moines trappistes venus d’Allemagne. Les trappistes arrivent en 1815. C’est la première abbaye restaurée en France et les effectifs augmentent très rapidement nécessitant l’agrandissement des bâtiments.

Le moulin
L'Abbaye du Port Salut 

En 1858, le moulin est totalement rénové alors que le barrage est rebâtit vers 1860 au moment de la canalisation de la Mayenne. Les bâtiments jouxtant le moulin permettaient d’entreposer les céréales et servaient d’écuries pour les chevaux.

Jusqu’au début du 20ème siècle, les ressources de l’abbaye provenaient de la meunerie, de la métairie et de la fabrication du fromage. C’est là qu’est né le Port Salut. La marque est cédée en 1959. Cependant, la fabrication artisanale du fromage de l’abbaye s’est poursuivie jusqu’en 1988. Après la première guerre mondiale, la meunerie tomba en désuétude et fut transformé en centrale hydroélectrique en 1933.

De L'abbaye, vue sur la Mayenne et l'écluse de Port Ringeard

Nous terminons la journée à Entrammes où nous visitons les thermes gallo-romains.

Les vestiges de thermes gallo-romains

Ce qui est remarquable sur ce site, c’est la conservation d’une partie des murs d’origine. En fait, les murs des thermes furent utilisés pour l’église.

Nous passons la nuit sur un parking au bord de la Mayenne dans la nature proche de Château Gontier entre les écluses de Neuville et de la Roche du Maine. C’est très sympathique d’autant que nous terminons la soirée sous un grand ciel bleu.

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Ce matin, ce n’est pas la même chose. Le ciel est très nuageux et il restera maussade toute la journée mais il n’y a pas eu de pluie, juste parfois un peu d’humidité.

Nous partons en vélo vers le barrage écluse de Neuville où nous nous étions arrêtés la veille. Puis nous partons en direction de Château-Gontier que nous traversons jusqu’à La Jaille-Yvon en passant Ménil et Daon.

La Françoisière à proximité de notre zone de parking

Le cheminement a été de qualité très variable et parfois très moyenne. Nous avons pris des tronçons de voie partagée. Sur la fin du parcours le chemin s’est fait plus étroit notamment en arrivant dans le département du Maine et Loire. Quant au paysage, il a été aussi très variable. Il faut dire que le temps gris ne met pas en valeur le paysage. C’était plutôt sombre.

Nous avons passé 7 écluses

Le barrage et l’écluse de la Roche du Maine : depuis le 15ème siècle, un barrage assurait le fonctionnement de 2 moulins situés chacun sur les 2 rives. Au 16ème siècle, il fut doté d’une porte marinière. Lors de la canalisation de la rivière au milieu du 19ème siècle, il fut remplacé par un barrage écluse. Le moulin de la rive droite fut alors isolé de la rive nécessitant un pont d’accès tournant aujourd’hui détruit et une passerelle sur le pertuis. Il cessa son activité en 1841. L’autre moulin rive gauche a été reconstruit en grande partie en 1950 et il cessa son activité en 1971.

 L’écluse de la Roche du Maine

Le barrage et l’écluse de Mirvault : bâti au 15èmme siècle, doté d’une porte marinière au 16ème, il fut le premier a être reconstruit lors de la canalisation de la Mayenne. Les 3 moulins qui se situaient sur la rive droite furent alors détruits. Ils furent remplacés par une minoterie en 1854 qui fonctionna jusqu’en 1987. Ravagée par un incendie en 1991, elle fut démolie. Le moulin de Mirvault de la rive gauche serait le moulin le plus ancien conservé sur la Mayenne. Ses bâtiments datent du 17ème siècle. Il a connu différentes destination : moulin à farine, moulin à huile et maintenant maison d’habitation.

L’écluse et le château de Mirvault 

Nous arrivons ainsi sur Château Gontier. La première vision à partir du chemin de halage c’est la vue sur la halte nautique mais surtout en arrière plan c’est une vue sur l’imposant bâtiment de l’Hôtel Dieu ST Julien, construit à la fin du 19ème siècle. C’était l’ancien hôpital. Nous traversons la ville sans trop de difficulté. A la sortie de la ville, il y a le barrage et l’écluse de Pendu où est exposée la meule du moulin.

L’Hôtel Dieu ST Julien,
Château Gontier 

Nous poursuivons notre cheminement. Nous apercevons le château de Haute Roche dont la hauteur des cheminées est impressionnante.

Le barrage et l’écluse de Bavouze : l’ancien barrage du 13ème siècle doté d’une porte marinière au 16ème siècle fut reconstruit avec une écluse. Ces travaux réalisés en 1863 entrainèrent la reconstruction de 2 moulins. Celui de la rive droite dit la Petite Bavouze était accessible par un pont tournant aujourd’hui conservé. Il a fonctionné jusqu’en 1998. Celui de la rive gauche dit la grande Bavouze est avec celui de la Belle Poule le dernier en fonctionnement sur la Mayenne canalisée. Et nous arrivons à notre premier canal sur la Mayenne. La Mayenne est de plus en plus large.

L’écluse de Bavouze 

Le canal et l’écluse de Ménil : lors de la canalisation de la Mayenne, un canal a été creusé évitant ainsi les 2 barrages de La Roche Ménil et du Gué dotés de portes marinières. Jusqu’au début 20ème siècle, les deux barrages assuraient le fonctionnement de 4 moulins.

Ecluse de Ménil sur le canal
Le Canal et la Mayenne
Le barrage sur la mayenne
L'écluse de Ménil

Après le canal et l’écluse, au niveau du bourg de Ménil, un bac permet de traverser. Il permettait aux employés du Château de la Porte situé sur la rive gauche de rejoindre Ménil situé rive droite. Il était également utilisé par les écoliers si les parents pouvaient payer le droit de passage…. Le long de la Mayenne, il ne reste aujourd’hui que 2 bacs, celui de Ménil et celui de l’île St Aubin.

Nous passons le barrage et l’écluse de Fourmusson : Sur la rive gauche, il y a un vieux moulin qui n’est plus en activité.

L’écluse de Fourmusson 

Nous passons devant le château de Port Joulain situé juste avant notre entrée dans le département du Maine et Loire.

Château de port Joulain 

Nous terminons notre parcours au barrage écluse de la Jaille-Yvon avant de faire demi tour.

L'écluse de la Jaille-Yvon

Sur le chemin du retour, nous apercevons le château de Bréon.

Chateau de Bréon 

Nous revenons très tardivement au camping-car très tardivement vers 14H. Nous souhaitions nous restaurer en cours de route mais c’est complet comme c’était le cas la veille. Pas de chance pour nos estomacs. Nous avons parcourus 52 km AR.

Dans l’après midi, nous avons visité la ville de Château-Gontier. L’office de tourisme se trouve dans les bâtiments de l’ancien couvent des ursulines dont les constructions s’étalent du 15ème au 20ème siècle.

L'ancien couvent des Ursulines et l'intérieur de son église 

Dans la même rue, nous pouvons voir la chapelle du Genêteil du 12ème siècle ancienne église prieurale romane. A l’intérieur c’est vide. Une artiste a répandu sur le sol des nuances de couleurs. Le chœur est fermé par une cloison colorée.

La chapelle du Genêteil

En passant le pont sur la Mayenne, nous remontons la Grande Rue avec un détour rue des 3 moulins pour voir quelques maisons à pans de bois. Cette ruelle moyenâgeuse menait à une chaussée qui faisait fonctionner 3 moulins à farine depuis le 15ème siècle. La maison à pan de bois du 15ème siècle à 3 étages permettait de sortir du 2ème étage par la rue arrière lors des inondations.

Quelques maisons à pans de bois 

De cette rue, en montant des escaliers, nous arrivons au niveau de l’église St Jean baptiste du 11ème siècle de style roman. Il reste quelques peintures murales. Sous le chœur, il y a une crypte.

La crypte
L’église St Jean baptiste  

Pour la nuit, nous nous sommes installés sur le camping du Parc à Château-Gontier. Nous sommes au bord de la Mayenne. Le cadre est agréable. En soirée, il a plu et la nuit a été assez humide.

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Le ciel est très gris ce matin et le temps est très humide avec quelques averses. Nous prenons notre temps. Nous quittons le camping vers 10H30 après avoir fait les vidanges et le plein d’eau. Nous rejoignons ensuite le parking de la Jaille-Yvon pour reprendre notre parcours. Le temps est toujours menaçant. Nous déjeunons. A 13H, nous sommes prêts et le temps s’allège.

Nous longeons le camping. Un peu plus loin nous pouvons voir le château du Haut Rocher.

  le château du Haut Rocher

Nous avons passé 6 écluses :

Nous passons le canal et l’écluse du Petit Chenillé. Entre le canal et la Mayenne, une belle maison se trouve sur bande de terre reliée à la rive droite par un pont tournant au niveau de l’écluse. Est-ce un ancien moulin ? Sur la rive gauche, au niveau du large barrage, il y a un autre moulin avec un bâtit qui ressemble à une tour. C’est un beau site.

Le canal et l’écluse du Petit Chenillé

Sur ce parcours, il y a peu d’information. Le changement de département se fait ressentir. Le chemin de halage est plus étroit et son entretien est parfois limite.

L’écluse de La Roche Chambellay

Arrivés au niveau de l’écluse de La Roche Chambellay, nous devons remonter sur le plateau en voie partagée. Suite à un éboulement, le chemin de halage est fermé. De l’autre côté de la maison éclusière, le chemin est devenu herbeux. Est-ce vraiment un détournement provisoire comme cela est indiqué ? En tous les cas ce détour n’est pas très agréable car si le long de la Mayenne, le chemin est relativement plan, ce n’est pas le cas sur la route.


Un ancien moulin, se trouve de l’autre côté de l’écluse de la Roche Chambellay et nécessite un accès par pont tournant. Après notre détour peu sympathique, nous retrouvons le chemin de halage.

Nous passons l’écluse de Montreuil sur Maine. Là aussi, le moulin se trouve de l’autre côté de l’écluse. Cette dernière est également équipée d’un pont tournant permettant l’accès au moulin.

 L’écluse de Montreuil sur Maine

Un peu plus loin, nous nous éloignons de la Mayenne et lorsque nous revenons sur le bord de la Mayenne, le chemin est très humide et difficilement praticable. Il faut faire attention à ne pas déraper. C’est un cheminement globalement pénible. Nous sommes au niveau de l’espace naturel de l’Isle Briand. C’est une zone très humide. Le chemin se situe sur une digue entourée d’eau ! Nous avons toutefois le plaisir de voir le château de l’Isle Briand en passant sur un petit pont.

Le château de l’Isle Briand

Nous sommes tentés d’abandonner le parcours prévu et nous avons la hantise du retour. Enfin nous allons jusqu’à la prochaine écluse.

Nous arrivons ainsi à l’écluse de Grez Neuville. Afin de contourner les anciennes chaussées et les portes marinières trop étroites, un canal latéral est creusé pour accéder directement à l’écluse. Le site est intéressant et nous incite à poursuivre.

Nous n’allons pas le regretter car en arrivant sur le site de l’écluse de la Roussière, nous sommes surpris par le moulin de la Roussière dont la structure peu commune interpelle. Lui aussi, il se trouve de l’autre côté de l’écluse et un pont tournant se situe face à une porte remarquable. Sur ce site nous trouvons quelques informations qui sont tout aussi surprenante que l’architecte du bâtiment d’aujourd’hui. Il s’agirait d’une reconstitution partielle des ruines d’un bâtiment comprenant 6 étages construit dans les années 1850-1860 ayant subi un incendie important en 1918. L’architecte ayant racheté les ruines 60 ans après l’incendie n’a pu réutiliser qu’une faible partie des matériaux incendiés de la minoterie à savoir l’imposante porte, les pans de toiture et la pierre locale.

L’écluse de la Roussière 

Finalement nous poursuivons jusqu’à Montreuil-Juigné en passant par l’écluse de Sautré. Le site est moins remarquable que le site précédent mais un canal latéral a été creusé pour accéder à l’écluse.

Nous poursuivons jusqu’à Juigné où se trouve une aire de camping-car. Nous passons en bordure du parc de la Guyonnière, un marais de Montreuil-Juigné. C’est un site ornithologique. Pour le retour, nous avons décidé de ne pas repasser par le chemin humide quitte à passer par des routes ! Pour cela, nous revenons jusqu’à la confluence de l’Oudon et de la Mayenne, un chemin remonte vers le Lion d’Angers où nous comptons trouver une route qui nous ramène vers l’écluse de la Roche chambellay.

Le chemin est également un peu humide et à un moment très humide. Heureusement un chemin plus praticable s’offre à nous et nous permet de remonter sur le plateau. Nous pensons retrouver une route et nous avons la surprise de traverser le haras de l’Isle Briand qui amène à un carrefour qui nous permet de rejoindre le plus directement possible Montreuil sur Maine par une route tranquille et retrouver la déviation initiale. Nous retrouvons le chemin de halage.

Arrivés au camping-car, nous partons vers Montreuil-Juigné et nous nous installons sur l’aire de camping-car pour y passer la nuit.

Nous avons parcourus en vélo 52 km AR

Globalement, ce n’est pas notre meilleur parcours entre les voies partagées et l’état du chemin de halage un peu avant le Lion d’Angers. De plus, les chemins en bon de revêtement n’ont pas le charme des chemins de halage avec des grands arbres. Le long de la Mayenne, ce sont des buissons épais de ronce où quelques petits arbres essaient de survivre. Par ailleurs, les bâtiments existants au niveau des écluses mériteraient plus d’information.

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Le ciel est gris et sec au réveil mais vers 8H, il se met à brumasser. Finalement nous partons en vélo vers 10H pour aller jusqu’à Angers puis à la Pointe à Bouchemaine.

Dans un premier temps, passés le camping, le chemin de halage est très étroit et il est en surplomb par rapport à la rivière. Il faut dire qu’il se situe au pied du relief. Il a beaucoup de charme puis il s’élargit lorsque nous arrivons à la dernière écluse sur la Mayenne.

L’écluse de Montreuil Belfroi est particulière. En allant vers l’aval, au niveau de la porte amont de l’écluse, il y a un semblant de canal. Passés l’écluse, le canal est à l’arrière. Elle a un pont tournant, certainement pour rejoindre l’îlot généré par le creusement du canal.

Le cheminement est ensuite plus large mais parfois il n’y a aucune visibilité sur la Mayenne. Il n’y a pas de grands arbres le long de la berge mais parfois un épais buisson de ronce.

Nous arrivons à la confluence de la Mayenne avec la Veille Maine qui rejoint la Sarthe. Nous continuons à longer la Mayenne.

En face, la Vieille Maine et l'île Aubin
La confluence entre la Mayenne et la Veille Maine 

Sur l’autre rive, c’est l’île St Aubin de 600 hectares. Elle est située entre la Mayenne et la Sarthe et elle est inondée en hiver. Pour y accéder, il y a le bac du Port de l’île avec un passeur. Lors de notre passage, c’est un tracteur chargé de bottes de foin qui utilisait le bac ! Les terres sur cette île sont en quelques sortes des communaux. Il y a une première coupe de foin puis lors de la deuxième pousse des prairies, c’est alors utilisé comme pâturage jusqu’à la période des inondations.

Le bac du Port de l'île

Un peu plus loin, nous arrivons à la confluence de la Mayenne et de la Sarthe. A partir de cette confluence, le cours d’eau devient La Maine. Quel est le rapport avec la « vieille Maine » qui se trouve entre la Mayenne et la Sarthe au nord de l’île ? En recherchant une explication, j’ai trouvé dans les archives de la ville d’Angers l’information suivante sur l’île St Aubin: « Triangle de verdure de six cents hectares, l’île Saint-Aubin est née de la confluence entre Mayenne et Sarthe, dont la réunion forme la Maine, et d’un bras de la Mayenne appelé « la Vieille Maine », qui relie ces deux rivières au nord. Troisième zone humide de France, après la Camargue et le Marais poitevin, l’île est un miracle d’équilibre biologique. »

En fait, la Mayenne en arrivant au nord d’Angers se sépare en 2 bras dont celui qui rejoint la Sarthe au nord de L’île St Aubin qui est appelé « Vieille Maine ». C’est uniquement les 2 rivières de la Mayenne et de la Sarthe qui entourent l’île St Aubin. L’île St Aubin permet d’absorber les crues de la Mayenne (202 km), de la Sarthe (313 km) qui reçoit un peu avant sa confluence avec la Mayenne, l’important flux du Loir (317 km).

Par contre, à la deuxième confluence de la Mayenne avec la Sarthe, le cours d’eau devient La Maine. C’est cette rivière qui rejoint la Loire au niveau de Bouchemaine. La Maine est un affluent de la Loire, longue de seulement 11,5 km car elle prend naissance au confluent de la Mayenne et de la Sarthe.

Nous arrivons sur Angers, la piste cyclable est en travaux et nous tâtonnons pour retrouver la suite de cette piste qui doit nous amener jusqu’à Bouchemaine sur les bords de la Loire.

Angers et son château 

Nous retrouvons la piste qui nous amène dans le parc de loisirs du lac de Maine le long de la Maine. Sur les quais, nous avons une belle vue sur les remparts et le château d’Angers.

Dans le parc, il y a plusieurs pistes mais nous suivons au feeling la piste qui nous amène à Bouchemaine, à la confluence de La Maine et de la Loire. Nous découvrons à Bouchemaine, une belle aire de camping-car. Le site est très sympathique. Finalement, avant de faire demi-tour, nous déjeunons dans l’un des restaurants situés sur les bords de la Maine.

Sur la Maine

Nous avons parcourus en vélo 43,5 km AR et ce sera la fin de notre parcours.

Nous avons fait le circuit prévu à savoir Ouistreham – Angers sur 12 jours. Sur le circuit du vélo Francette, nous n’avons fait 10 jours de vélo soit 473 km de Ouistreham à Angers soit 236 km sur les 307 km du circuit.