Le ciel est nuageux ce matin mais sans pluie.
Nous partons pour Laval en vélo vers 9H. Le cheminement le long de la Mayenne est très agréable. Le ciel s’allège laissant passer quelques rayons de soleil. Le chemin de halage est bordé de haies et d’arbres, certains sont superbes. Nous essayons de voir à travers la végétation quelques belles demeures.
Nous commençons à voir juste après le pont, le château de Montgiroux.
Nous avons passé 13 écluses :
Le canal et l’écluse des Communes
Le barrage et l’écluse du Port construits entre 1857 et 1863.
Le barrage et l’écluse de la Nourrière a remplacé un barrage qui faisait fonctionner un moulin depuis le 15ème siècle. Le moulin fut reconstruit en 1858 et son activité cessa en 1955 et fut transformé en maison d’habitation.
Le barrage et de l’écluse de la Verrerie ont remplacé l’ancien barrage du Moyen Age. Là aussi sur ce site, la chute d’eau fait fonctionner une micro centrale électrique.
Le barrage et l’écluse de la Richardière ont été construits entre 1853 et 1857.
La construction du barrage à écluse de la Fourmondière supérieure a permit dès 1857 le fonctionnement d’un moulin à farine. En 1844, celui-ci fut transformé en usine de tissage et en 1895 en filature d’amiante. De 1953 à 1980, les bâtiments abritèrent une fabrique de chaudière à mazout.
Le barrage et l’écluse de La Fourmondière inférieure construits lors de la canalisation de la rivière, a permis dès 1860 la création d’un moulin à farine de 6 étages. En 1886, il fut converti en une filature de coton. Cette dernière ayant brulée en 1893, le site a vu s’installer 3 ans plus tard un atelier spécialisé dans la fabrication de nouveaux alliages métalliques. A la mort de son fondateur, l’usine est rachetée par la compagnie française de l’amiante du Cap.
Le barrage et l’écluse du moulin d’Oger ont eux aussi remplacé un ancien barrage qui assurait le fonctionnement d’un moulin. Seul l’ancien logis du meunier datant du 15ème siècle subsiste.
Depuis 1959, chaque chute d’eau des barrages du Port à celui du Moulin d'Oger alimente un micro centrale électrique.
Le barrage et l’écluse de l’Ame, comme pour les autres aménagements réalisés au milieu du 19ème siècle ont remplacé l’ancien barrage du Moyen Age. En 1900, un bâtiment tout proche du site aujourd’hui disparu assurait l’irrigation des prairies et l’alimentation en eau du château d’Orange.
Le barrage et l’écluse de la Maignannerie furent construits en dessous du barrage datant du Moyen Age lors de la canalisation de la Mayenne.
La maison éclusière de Boisseau est de même facture que celle de la belle Poule. Le barrage de Boisseau datait du Moyen Age, il fut doté d’une écluse lors de la canalisation de la Mayenne alors que le vieux moulin rive gauche fut détruit. En 1860 une minoterie fut construite rive droite. Son activité cessera en 1959, elle fut transformée en maison d’habitation.
Nous arrivons au barrage et à l’écluse de la Belle Poule. Depuis le moyen âge, un barrage assurait le fonctionnement d’un moulin sur la rive droite. En 1834, un moulin fut construit rive gauche. Pour permettre la navigation sur la Haute Mayenne, un nouveau barrage doté d’écluse fut réalisé en 1852 1853 et le moulin de la rive gauche fut détruit. En 1857, celui de la rive droite fut remplacé par une minoterie. La maison éclusière de la Belle Poule fut la première à être construite, son architecture diffère des autres maisons éclusières. Plusieurs fois transformée, la minoterie est toujours en activité mais ne fonctionne plus à l’énergie hydraulique.
Nous passons au niveau de Changé. C’est déjà l’ambiance de la ville mais entre Changé et Laval, nous avons l’impression de traverser un parc, c’est plutôt agréable. C’est une zone résidentielle avec une prairie fleuri entre les maisons le chemin de halage.
Le barrage et l’écluse de Bootz : depuis le 11ème siècle, un barrage assurait le fonctionnement de 2 moulins, le Petit Bootz sur la rive gauche et le Grand Bootz sur la rive droite. Lors de la canalisation de la Mayenne, le barrage fut doté d’une écluse. Ainsi en 1852, le moulin du Grand Bootz fut remplacé par une minoterie alors que dès 1826, une filature de coton se substitua au moulin du Petit Bootz.
Avec cette dernière écluse, nous sommes dans la ville de Laval. Le dernier parcours n’est pas très sympathique. Nous sommes en ville et nous nous arrêtons lorsque le chemin de halage devient une voie partagée. Nous faisons demi-tour.
Nous avons parcouru en vélo 39 km AR
La canalisation de la Mayenne a bouleversé les activités des moulins installés pour certain depuis plusieurs siècles.
Dans l’après midi, nous revenons sur Laval mais cette fois en camping-car. Nous nous stationnons sur la Place de Hercé qui semble grande et bien placé par rapport à la ville ancienne. Nous commençons par le beau parc Perrine. Nous passons ensuite au pied des vestiges des anciens remparts et arrivons au niveau de la cathédrale de la Sainte Trinité. L’intérieur est assez massif. Le chœur était sombre.
Nous descendons vers la Mayenne en prenant des rues avec des maisons à pans de bois. la maison à 3 étages est très remarquable. Dans la Grand rue, l’ensemble est plus homogène.
Et nous arrivons au niveau du Pont Vieux qui traverse la Mayenne. Du pont, nous avons une belle vue sur le vieux château, sur le barrage et l’écluse de Laval.
Rive gauche, nous allons voir un bateau-lavoir. C’est surprenant. Il est sur 2 niveaux. Au raz de l’eau, c’est la zone où les lavandières battent et lavent le linge. Au centre, il y a des chaudières qui chauffaient des cuves situés au niveau supérieur. Nous avons pu voir un documentaire sur les lavandières qui refusent la machine à laver. Cette activité a cessé en 1969 ! Les femmes aimaient se retrouver et discuter.
La salubrité est devenue une priorité au cours du 19ème siècle. Les doctrines hygiénistes vont révolutionner l’urbanisme en préconisant l’assainissement des villes. A Laval, l’épidémie du choléra de 1832 a marqué les esprits.
L’aménagement de la rivière devient une priorité : le tracé de la rivière est modifié afin de la rendre navigable avec l’aménagement de quais et d’écluses dès 1847. Il faut dire que l’activité était intense sur les bords de Mayenne : les moulins à blé, à foulon pour assouplir les toiles et à tan pour broyer les écorces de chême pour extraire le tanin qui sert aux tanneries. Il y avait aussi sur les bords de la rivière, les tanneries, les blanchisseries de toiles et les teinturiers. Par ailleurs, les bacs sont remplacés par des ponts. La rivière n’est plus un espace fluvial encombré mais une voie de navigation.
Les accès directs à la rivière sont modifiés alors que le nombre de lavoirs reste déjà insuffisant. Les buandiers-blanchisseurs sont amenés à devenir des bateliers-blanchisseurs. Et c’est vers les années 1830-1840 que les premiers bateaux lavoirs s’installent. En 1889, il a été recensé 23 bateaux-lavoirs. Cette activité va perdurer jusqu’au début du 20ème siècle. Leur installation est gérée par la municipalité pour ne pas gêner la navigation. Le bateau-lavoir est géré par le buandier qui habite sur le bateau. 3 catégories de femmes viennent au bateau lavoir : les ménagères qui lavent leur propre linge, les laveuses professionnelles indépendantes qui ont leur propre clientèle et les employés du buandier.
Il existe 3 sortes de bateau-lavoir : la barque lavandière amarrée sur le bord de la rivière qui sert à rincer le linge, le bateau-lavoir à un niveau qui sert au lavage et au rinçage du linge et qui remplace les anciens lavoirs couverts (en 1889, ils représentent 11 bateaux sur les 23 recensés) et enfin le bateau-lavoir à 2 niveaux qui permet de faire bouillir la lessive avec au niveau inférieur le lavoir et les chaudières et au niveau supérieur les cuves.
Un cycle de lavage compte 6 opérations : le prélavage, le triage par lot, l’encuvage (le linge est rangé par couche dans la cuve), le coulage (l’eau bouillante avec la lessive est versée à plusieurs reprises sur le linge pendant 8 à 9 heures), le rinçage et l’essorage.
Le bateau-lavoir que nous avons visité a été le dernier à fonctionner jusqu’à la mort de son propriétaire. Son fils l’a conservé et cédé à la municipalité.
De l’autre côté rive droite, nous allons voir les bains douches de la ville de Laval. Très beau site. Le vitrail visible dès notre entrée dans les lieux est une reconstitution de l’œuvre du peintre verrier lavallois Auguste Alleaume réalisé pour l’ouverture de bains en 1927. La décoration intérieure est dans un style art déco d’Isidore Odorico.
L’eau pour la toilette est remise au goût du jour par les idées hygiénistes du 19ème siècle. C’est dans ce contexte que la municipalité de Laval projette dès 1920 la construction de bains douches considérant la propreté corporelle indispensable à la santé publique en ciblant particulièrement les enfants et les classes sociales défavorisées. L’espace intérieur s’organise à gauche avec 8 cabines de bain et à droite avec 16 cabines de douche. A partir de 1960 avec les installations des sanitaires dans les logements, la fréquentation des bains douches diminuent.
Nous poursuivons notre découverte en allant voir le château. Nous visitons les salles où il y a une exposition sur l’art naïf. A côté du vieux château se trouve le château neuf.
Le vieux château dominait l’ancien gué sur la Mayenne. A l’origine, simple enceinte de bois et de terre, il se transforme en forteresse au 13ème siècle avec un donjon imposant défendant le passage vers la Bretagne. A partir de la renaissance, une galerie d’apparat est construite à proximité de l’ancien château. A la révolution, le château devient prison et palais de justice et ce n’est qu’au cours du 20ème siècle qu’il devient musée.
Nous revenons sur le parking pour rejoindre la basilique d’Avenières. Elle est superbe. A l’intérieur, elle est très sombre mais très élancé. A l’extérieur, le porche a de belles sculptures. Les absides à l’arrière sont superbes. La basilique se trouve sur le bord de la Mayenne.
C’est au 11ème siècle qu’une communauté religieuse s’installe sur le site d’Avenières. Le bourg prieural connaissant un certain essor, l’église est reconstruite au 12ème siècle. Le monument se dote alors d’un chœur monumental et d’un chevet à 5 absidioles caractéristiques du style roman. A l’intérieur les chapiteau qui ornent le déambulatoire ont un décor symbolique s’inspirant du bestiaire médiéval. Au 16ème siècle, la tour croisée est couronnée par une élégante flèche de pierre jaune. A la fin du 19ème siècle, l’église connait d’importantes restaurations avec un portail de style néo-roman.
En 1898, le sanctuaire est élevé au rang de basilique. l'édifice se situe au niveau de l’écluse d’Avenières.
Il est temps de se trouver un endroit pour passer la nuit. Nous allons jusqu’à Villiers Charlemagne où il y a un centre de vacances (un camping). Nous prenons la place d’un véhicule à côté d’une tente. C’est étroit mais nous pouvons avoir l’électricité. C’est nécessaire pour brancher la batterie du vélo et cela pour 10 €. En face, possibilité de passer la nuit dans la prairie pour 5€ avec accès à la borne de services.