Le Périgord noir correspond à la région de Sarlat, aux vallées de la Vézère et de la Dordogne allant de Hautefort à Villefranche du Périgord.
Le château de Hautefort
De loin, par la route touristique D62, nous avons de belles vues sur le château sur son éperon rocheux. Il domine le paysage et le bourg de Hautefort. Construit par la famille de Hautefort, à la fin du 16ème siècle, début 17ème siècle sur les bases d’un ancien château fort, son architecture évoque les châteaux de la Loire. La tour de Bretagne est le dernier vestige existant des anciennes fortifications. Sa charpente a été complètement refaite au 17ème siècle dans le style de l’ensemble de la construction. Le château est entouré de jardin à la française. De l’autre côté du pont d’accès, c’est un jardin anglais où il est agréable d’aller marcher. La famille bien que proche du roi, est très appréciée des populations locales pour sa générosité envers les pauvres. Le marquis Jacques-François de Hautefort fera édifier un hospice dans le village dans le même style que le château. A la Révolution française, le château et la famille Hautefort seront protégé par le village.
A la fin du 19ème siècle, le château est vendu faute de descendant. Il est vendu à des marchands de biens. Il est dépecé de tous ses biens. Et en 1929, lorsque le baron et la baronne de Bastard achète le château il est en piteux état. Ils vont le restaurer. En 1965, les toitures sont refaites, les travaux de restauration terminés et il est remeublé. En 1968, un incendie détruit la partie centrale du château restauré. La baronne de Bastard décide de le restaurer à nouveau. Elle mobilise la famille, l’Etat, la Région et le grand public. Une fondation est créée. Les pièces que nous visitons sont celles qui ont été restaurées à ce jour. Le 2ème et le 3ème étage ne sont pas encore restaurés.
Nous entrons par le pont levis qui arrive sur la cour d’honneur. Mais le circuit fait passer par les souterrains avec des décorations d’Halloween avant de revenir vers la cour d’honneur. De là, nous visitons la chapelle puis nous descendons en dessous au niveau du four banal et du bucher (salle circulaire située sous la tour, le bucher servait à entreposer le bois). Le four était mis à la disposition des villageois moyennant une taxe le « ban ». Une porte donne au niveau des jardins. Cet accès sur l’esplanade permettait de rentrer le bois et c’était un accès au village.
Le château vue du jardin Nous remontons et découvrons le bel escalier qui nous amène au 1er étage où nous pouvons voir la grande antichambre ou vestibule d’entrée qui permet de relier le grand escalier à la salle seigneuriale.
L'accès au 1er étage Cette salle permettait aux visiteurs d’attendre leur tour pour être reçu par le seigneur. De cet emplacement, nous pouvons voir un long alignement qui dessert plusieurs pièces. La salle des cheminées, c’est la salle seigneuriale, la salle de réception mais aussi salle de justice. La chambre de Monsieur, cette petite pièce peu éclairée n’était pas une chambre à coucher mais plutôt un cabinet de travail. Le 1er vestibule des appartements a la même fonction que l’antichambre de la salle des cheminées mais il était destiné uniquement à la vie de famille. Le 2ème vestibule correspond à un bel escalier à vis destiné à la famille. Nous arrivons au niveau du grand salon, anciennement une chambre avec à côté du cabinet de travail ou de toilette et nous terminons pour cet étage par la chambre de Madame.
le 1er étage Nous descendons au RDC avec la salle à manger, la chambre d’honneur et la salle des tapisseries ouverte sur la galerie de la cour d’honneur. Ces salles ont été peu touchées par l’incendie. Dès la renaissance, les châteaux se dotent d’une chambre d’honneur réservé à un royal invité. La décoration est riche et soignée comte tenu du rang de son hôte potentiel. La salle des tapisseries est une ancienne salle de gardes. Au RDC, nous découvrons une grande salle où il y a une exposition photo Résonnance de Pierrot Men sur Madagascar. Une autre partie de cette expo se situe en haut de la tour de Bretagne. Nous passons devant la salle de projection du documentaire sur le château avant d’arriver au niveau du studio. Cet espace aménagé en 2015 pour le tournage du film « la mort de Louis XIV ». En fait, la présence de salles vides et bétonnées suite à l’incendie a permis l’installation de ce studio.
Au Rez de Chaussée Nous terminons la visite par la tour de Bretagne.
Au niveau de la Tour de Bretagne Le jardin et le parc Nous passons la nuit sur le parking derrière la mairie de Hautefort. Nous sommes bordure d’une belle prairie.
Le village d’Hautefort
Le lendemain matin, avec le soleil, nous avons une belle vue sur la prairie et ses habitantes. Avant de quitter Hautefort, nous partons à la découverte du bourg en contre bas du château. Nous suivons le circuit Terra Aventura.
A l'arrière de l'Hôtel de ville De la mairie un chemin piétonnier nous invite à découvrir des sculptures en bronze d’Yvonne Clergerie que nous trouverons d’ailleurs tout au long de notre parcours. Ces sculptures sont très harmonieuses.
Quelques sculptures en bronze d’Yvonne Clergerie Ce circuit nous fera passer devant l’ancien hôpital, dans des petites rues, sur la place Eugène Le Roy où quelques panneaux présentent cet écrivain natif de Hautefort. Il a écrit le célèbre roman « Jacquou le croquant ». Nous avons pu voir également deux superbes puits réalisés par un compagnon du devoir. Les puits avec dôme et campanile inspiré par la tour de Bretagne du château ont été réalisé par un compagnon du devoir Jean Risso.
En sillonnant dans le bourg L’ancien hôpital ou Hôtel Dieu fondé au 17ème siècle par le marquis de Hautefort sous l’ordonnance du roi a été construit à partir d’une église en croix. C’est au centre de la croix que se trouve l’autel sous un dôme de 35 m. La branche principale orientée vers l’ouest est la nef de l’église. Les 3 autres branches étaient des salles pour les malades. L’édifice était destiné aux pauvres.
Eugène Le Roy né à Hautefort en 1836 fut un écrivain périgourdin engagé. Il fut un défenseur de la République et de ses valeurs « Liberté, Egalité, Fraternité » et jusqu’à sa mort en 1907 il témoignera d’une aversion profonde pour l’intolérance. Pour lui, La laïcité est un principe, socle du pacte républicain, indissociable des valeurs républicaines. La laïcité repose sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. L’école de la République est aussi le combat d’Eugène Le Roy qui préconise l’instruction gratuite et laïque. Chacun doit pouvoir être en mesure d’affecter aux croyances et aux savoirs la place respective qui leur revient. La laïcité respecte la liberté de conscience et le libre exercice du culte.
Retour vers l'Hôtel de ville.
Vues de l'Hôtel de ville La vallée de la Vézère
Montignac
De Perigueux, nous rejoignons Montignac et la vallée de la Vézère. Nous nous installons sur l’aire de camping-car du mini-golf avant l’entrée du bourg de Montignac. C’est une aire spacieuse, agréable avec tous les services et notamment l’électricité. En soirée, il a beaucoup plu.
Au lever du jour, le brouillard a envahi la vallée. Nous partons tardivement pour le parking de Lascaux IV d’où nous voulons suivre un circuit de randonnée à la découverte de la colline de Lascaux. Les brumes s’évaporent au moment où nous démarrons la marche. Le circuit passe au dessus de Lascaux IV. Globalement nous suivons des sentiers en sous-bois et nous arrivons à une petite route où se trouve le gisement préhistorique du Régourdou. Puis nous suivons un chemin bitumé piétonnier qui passe devant le site de la grotte de Lascaux puis devant le site de Lascaux II. De là, nous revenons vers Lascaux IV.
Le gisement de Régourdou
C’est en 1954 que Roger Constant commença des fouilles sur son terrain, sa ferme étant proche du site de Lascaux (800 m environ), il espérait trouver l’entrée originelle de la grotte. Il découvrit un gisement moustérien (la fabrication à grande échelle d’objet en pierre). En 1957, il découvre une mandibule d’un homme de Neandertal. Le site fait alors l’objet de fouilles sur plusieurs années par des archéologues qui découvrirent une tombe aménagée dans laquelle reposait un néandertalien ainsi que le squelette d’un ours brun. Le squelette du néandertalien est aujourd’hui le plus complet et le mieux conservé au monde. Cette sépulture datée de 80 à 90 000 ans est actuellement la plus ancienne d’Europe. Cette découverte a permis de voir l’homme de Neandertal autrement que comme un être bestial et primitif. La tombe était construite en pierre sèche et refermée par une dalle funéraire de 850 kg. Il s’agit de la plus vieille tombe avec coffrage en pierre.
La présence sur le site de très nombreux ossements d’ours dans des fosses ou sous des tas de pierres a pu faire penser à des sépultures et à un rite dédié à cet animal. Roger Constant continua ses fouilles à côté de ce gisement classé monument historique. Il a mis à jour un gouffre où il découvrit des fossiles marins et un important gisement d’ocre. En 1988, Roger Constant décida de réintroduire l’ours brun en Périgord. Il construisit un parc et acheta 3 ours.
Le site fut réinvesti en 2013 – 2014 pour compléter les analyses et il ressort que la forte présence d’ossement d’ours brun n’est pas due à l’action humaine mais plutôt naturelle. La cavité étant un lieu d’hibernation des ours. Néanmoins, l’homme de Neandertal a laissé des traces de stries de découpe sur les ossements d’ours. Les analyses ont du être interrompues en 2015 pour cause de sécurité mais il reste encore beaucoup de question en suspens.
La maison de Mr Constant fut transformée en musée où sont exposées ses fouilles. Il s’est battu pour conserver son indépendance. La gestion du site est familiale. Après sa mort en 2002, c’est sa nièce qui accueille et propose des visites guidées.
La grotte de Lascaux et ses fac-similés
La grotte de Lascaux est une grotte préhistorique découverte en 1940 par 4 adolescents à Montignac en Dordogne dans la Vallée de la Vézère. Les salles de la grotte présentent plus de 2000 représentations d’animaux de très grande qualité artistique.
Dès 1948, le site est ouvert au public. Malheureusement, son exploitation touristique intensive cause des dégradations irréversibles et le site doit fermer en 1963.
En 1983, un fac-similé Lascaux II de la grotte de Lascaux est ouvert au public. Il se situe à 200 m de la grotte originelle. Ce site reproduit la salle des taureaux et le diverticule axial. Ce site est toujours ouvert à la visite.
Lascaux III, le fac-similé nomade permet, depuis 2012, de transmettre à travers le monde la connaissance de Lascaux.
Depuis 2016, le centre d’interprétation de l’art pariétal ou Lascaux IV propose une réplique complète et inédite de la grotte originelle de Lascaux. Grâce à de nouvelles technologies, Lascaux 4 reproduit la grotte originelle à 100 %, à échelle réelle et dans ses moindres détails : « Ses dimensions, le relief du sol, ses pentes... tout est à l'identique ».
Lascaux IV
A l’extérieur, c’est un très grand bâtiment moderne constitué de béton et de verre construit au pied de la colline de Lascaux. La présentation est intéressante. Elle retrace la découverte de la grotte en 1940 par 4 jeunes de Montignac. Un petit film permet de voir la colline, il y a 20 000 ans. Ce n’était pas boisé comme aujourd’hui et nous découvrons le site aux 4 saisons avec les animaux de l’époque.
Le site de Lascaux IV le matin et en soirée Nous descendons ensuite dans la grotte reconstituée à l’identique tant au niveau de l’aspect des parois de la grotte avec le relief des roches qu’au niveau des peintures et des gravures. C’est un voyage dans le temps extraordinaire. La qualité des peintures réalisées par les hommes de Cro-Magnon est remarquable. C’est de l’art mais pas que cela, d’après le guide, il y aurait un message plus abstrait. Il y a la présence de symboles comme des traits, des points, des blasons à côté de certains animaux. Par ailleurs, il y a des scénographies qui se répètent : des taureaux, accompagnés de chevaux. Nous traversons la vaste salle des taureaux et le diverticule axial (appelé la chapelle Sixtine de la préhistoire) où il y a de nombreuses représentations de chevaux, de cerfs et de taureaux. Une galerie basse appelé le passage s’ouvre à partir de la salle des taureaux avant le diverticule axial. C’est une zone basse peu accessible. Dans la reconstitution, l’aménagement a été modifié pour permettre de découvrir cette partie debout en conservant l’aspect réel des parois. C’est une partie où l’érosion naturelle a beaucoup estompé les peintures. Toutefois, cette partie présente des peintures et des gravures parfois en superposition. Au niveau de cette partie, il y a un puits au fond duquel se trouvent également des peintures dont celui d’un homme à tête d’oiseau, un rhinocéros laineux, un bison blessé et un oiseau perché, peintures que nous verrons au niveau de l’atelier. Au dessus de ce puits, la coupole naturelle de la roche est couverte de peintures et de gravures qui se superposent. Il y aurait plus de 1000 représentations. Nous poursuivons jusqu’à la nef, une galerie haute et spacieuse où l’on peut observer une frise de rennes nageant, une grande vache noire, des bisons dos à dos. Puis la galerie se rétrécit et devient trop étroite pour continuer. C’est le cabinet des félins, animaux dangereux à l’époque de Cro-Magnon. Et c’est là que nous terminons notre visite de la grotte.
Une salle, l’atelier, permet de voir l’envers du décor de cette reconstitution. Certaines scènes sont mises en avant comme celles de la coupole où il y a une superposition de tracés indéchiffrables. Un nombre limité de tracés sont représentés pour faciliter la lecture. Nous pouvons aussi voir les peintures représentées au fond du puits.
Nous terminons la visite avec les photos des découvreurs de la grotte.
Nous quittons Montignac en descendant la vallée de la Vézère.
Nous longeons le Vézère par la D65 d’où nous avons pu voir le château de La Fosse ouvert au public. Nous rejoignons la D706 à Thonac pour accéder au château mais il est fermé. Nous poursuivons sur la D706 où nous sommes attirés par un panneau annonçant le fort et la cité troglodytique de La Roque St Christophe. Nous prenons la D66 à St Léon sur Vézère où nous passons devant le manoir et le donjon de La Salle qui nous donne envie de le visiter.
Le château de La FosseLa cité troglodytique de la Roque St Christophe
Nous poursuivons vers le site de La Roque St Christophe. C’est le plus grand site troglodytique d’Europe. Nous sommes enchantés par cette visite à flanc de falaise. Ce mur de calcaire long d’un kilomètre et haut de 80 m s’est creusé d’une centaine d’abris sous roche avec de longues terrasses aériennes. Ces cavités naturelles ont été occupées par l’homme à la préhistoire. Elles ont été ensuite modifiées pour devenir un fort et une cité du Moyen Age à la Renaissance.
Il n’y a plus de constructions mais seulement les traces des constructions du Moyen Age laissées sur les parois. La falaise a été aménagée sur 5 niveaux, nous circulerons sur 3 niveaux. Les maisons adossées à la falaise étaient construites en torchis puis en pierre. Plus haut dans les parois, des saignées horizontales sont utilisées pour canaliser l’eau de pluie.
Au niveau du panneau sur l’étable, cet abri naturel a été occupé à la préhistoire il y a 20 000 ans. Des fouilles ont mis à jour des silex taillés. Par la suite il a été transformé en étable. En cas de conflit, on montait les animaux importants. Une maquette représente une partie du village placé sous la protection du fort. Il pouvait abriter environ un millier de personnes. La maquette a été faîtes à partir des archives et de l’étude d’aménagement des parois. Elle correspond à la période qui a précédé la destruction de la cité au 16ème siècle. Il y avait également une église. On peut remarquer sur le site des croix gravées, des fonds baptismaux et 6 tombes.
Un panneau présente la naissance de la pensée religieuse. Le Neandertal est le premier à enterrer ses morts. Les sépultures découvertes attestent des préoccupations spirituelles et symboliques. C’est l’homme de Cro-Magnon que nous devons les magnifiques grottes et abris ornés que sont Lascaux, Font de Gaume, Combarelles, Cap Blanc Castel merle, Bara-Bahau…. L’antiquité voit le développement du polythéisme puis au 3 et 4ème siècle le christianisme se répand.
Un film en réalité virtuelle fort intéressant est présenté sous un de ces abris sous roche. Il raconte l’évolution de l’habitat. La situation de la cité était en soi une forteresse, renforcée par quelques constructions pour faire face aux attaques vikings mais par la suite pour faire face à la guerre de 100 ans et aux guerres de religion qui seront finalement fatales à la cité. Elle sera entièrement détruite en 1588. Le site sombrera dans l’oubli et sera pris par la végétation.
En poursuivant le long de la falaise, on peut voir plusieurs systèmes de treuil. Il y a le treuil des puits utilisé pour récupérer l’eau, le treuil à tambour pour lever de lourdes charges jusqu'à 7 fois son poids, le treuil horizontal permettant de relever des charges de 150 kg sans effort, la grue à balancier pour déplacer des charges par pivotement à 360° et le cabestan pour déplacer des charges. C’était utile pour remonter les produits et matériaux nécessaires à la vie quotidienne voire les animaux en cas d’attaque.
Si à la préhistoire, la falaise servait d’abri, au Moyen Age c’était un site stratégique et défensif. Il n’y avait qu’une porte d’accès au niveau du fort. A la fin du premier millénaire, les vikings et les Normands constituent des menaces permanentes (prise de Périgueux en 849). De plus, la disparition des derniers rois carolingiens laisse place à la féodalité et aux guerres entre seigneurs. C’est dans ce contexte trouble qu’en 976, l’Evêque de Périgueux décide la construction de 5 forts défensifs contrôlant l’accès aux principales vallées du Périgord : Bassillac, Agonac, Corgnac, Auberoche et la Roque St Christophe.
De 841 jusqu’en 1017, date du dernier raid sur le royaume franc, il y aura 2 grandes invasions vikings (841 et 877). En 841, les vikings remontent la seine et prenne Paris. En 844, ils remontent la Garonne, Agen est prise et ils atteignent Toulouse. En 848, ils s’emparent de Bordeaux et en 849 de Périgueux. En 911, un traité est signé et c’est la naissance de la Normandie. En 982, les Normands remontent l’Adour, ravage Bayonne, Dax, Bazas et Condom. En 987, c’est la fin de la dynastie carolingienne avec la mort de Louis V.
Il a été découvert un système de guet soit 22 relais le long de la Vézère pour prévenir de l’arrivée d’éventuels ennemis.
Nous revenons sur nos pas et remontons vers le fort, nous étions passé au niveau inférieur à l’aller. Nous passons devant un bel escalier taillé dans la roche. Au niveau du fort, nous sommes accueillis par le cachot et la salle d’armes. Nous arrivons à une reconstitution d’une cuisine médiévale. Pour cette dernière partie, on peut voir une reconstitution des murs en torchis.
Nous terminons par une sépulture de l’âge de bronze. Elle a été découverte au pied de la falaise en 1913. Et c’est l’occasion de revenir aux premiers habitants du site, l’homme de Neandertal. Au 19ème siècle, lors de la découverte des premiers fossiles humains, l’idée d’un homme archaïque ayant vécu avant le déluge biblique se heurte à la tradition religieuse. Neandertal n’était qu’une créature aux allures de singes. Il faudra attendre la seconde partie du 20ème siècle pour voir évoluer l’image de Neandertal et accepter qu’il disposait de bonnes capacités intellectuelles et qu’ils étaient préoccupés par des questions métaphysiques.
La cité troglodytique de la Roque St Christophe vue de la vallée de la VézèreSt Léon sur Vézère
Nous faisons demi-tour sur cette route pour revenir à St Léon sur Vézère. Edifié dans un cingle de la Vézère, ce charmant village conserve un caractère médiéval mais le site a des origines antiques et même préhistoriques. Il s’est surtout développé au 19ème siècle avec l’essor de la batellerie. En amont de St Léon sur Vézère, le niveau d’eau de la Vézère était trop bas une partie de l’année. Aussi le port de St Léon était l’un des principaux ports de commerce sur la Vézère jusqu’à la fin du 19ème siècle. Son activité décline avec l’arrivée du chemin de fer.
Nous visitons le manoir et donjon de la Salle. Le donjon date du 12ème siècle partiellement détruit à la fin de la guerre de cent ans et reconstruit à la fin du 14ème siècle.
Le manoir a été édifié au 15ème siècle. Il se prolongeait à l’origine pour rejoindre le donjon. Une autre partie était construite de l’autre côté de la tour carrée. Nous passons la grande salle de vie. La remarquable cheminée a vu se succéder 25 générations. Nous arrivons ensuite au grand salon, salle de détente et de réception. Puis nous passons dans la chambre de parement médiéval qui était un lieu public où l’on recevait des invités. Vient ensuite le cabinet, transformé en hommage à Joseph Kessel. Il a fréquenté le manoir en 1960. L’escalier du manoir est un escalier à vis. Les marches sont taillées d’un seul bloc. L’intérieur de la tour est circulaire alors que l’extérieur est carré. Nous terminons la visite du manoir par la salle sous les toits. Cet espace présente les animaux fantastiques : l’amphisbène, serpent à 2 têtes, le basilic, la vouivre, serpent ailé, l’hydre, le montre à 7 têtes, le dragon, l’huppogriffe, l’alliance de l’aigle et du cheval, l’éale, mélange d’hippopotame et d’éléphant, le phénix, l’oiseau de feu, la licorne, le sirène, envoutante musicienne des mers, le griffon, mi-aigle mi-lion.
Le manoir Le donjon était à la fois un lieu d’habitation et de défense. Le dernier étage de la tour est exclusivement consacré à la défense avec un chemin de ronde équipé de mâchicoulis et d’archères. La solide charpente en chêne est recouverte de lauzes. On estime le poids des lauzes à 850 kg au m² soit 90 tonnes pour l’ensemble. Il a fallu une véritable forêt de chêne pour la fabriquer. Le bois a été abattu entre 1494 et 1506, période de reconstruction de la tour et du manoir. En dessous se trouve la salle de justice. A l’étage inférieur, nous découvrons une belle herboristerie. Elle nous rappelle l’importance des plantes médicinales. C’était le seul moyen de se soigner. Et en dessous c’est la chambre du maître avec sa grande cheminée. C’était le lieu de vie du seigneur, on y mangeait et on y dormait. Il ya 150 ans, une baie a été ouverte pour accéder au jardin. Nous terminons par la cave.
Vue du côté jardinNous partons ensuite à la découverte du village. Il y a une belle église romane sur le bord de la Vézère. L’église est construite sur les vestiges d’une villa gallo-romaine. L’édifice actuel date du 11 et 12ème siècle. La peinture de la coupole a été réalisé au 14 et 15ème siècle. Sa toiture est recouverte de lauzes.
En longeant la Vézère, nous apercevons le château de Clérans du 16ème siècle. Il remplace une maison noble du 12ème siècle. Ce logis possède une belle tour d’escalier qui dessert un logis carré doté de tourelles d’angles et percés de fenêtres à meneaux. On recherche à cette époque davantage l’élégance et le confort et les éléments défensifs sont souvent qu’un décor.
Le site de la Madeleine
Nous passons la nuit sur le parking du site de la Madeleine. Ce site a été habité depuis la nuit des temps.
C’est en 1863 que l’abri sous roche est découvert. C’est un vaste abri sous roche de 250 m de long, orienté plein sud sur la rive droite de la Vézère en bordure d’une boucle de la rivière au pied d’une falaise de 45 m de haut. Les fouilles entre 1863 et 1980 ont révélé au total plus de 22 000 objets : armes, outils, gravures, sculptures, ossements humains…. Cet abri a donné son nom à la civilisation magdalénienne (- 17 000 à - 12 000) suite à la découverte du gisement d’objets préhistoriques.
la vallée de la Vézère sur le site de la MadeleineAu Moyen Age, le site a continué à être habité. Le village que nous découvrons a été reconstitué à partir des vestiges du village troglodytique. Il se situe à une quinzaine de mètres au dessus de la Vézère. Il a servi de protection aux paysans du 10ème au 19ème siècle.
Au niveau, du village, nous passons une zone de carrière, nous pouvons ensuite voir le squelette d’une maison et notamment sa jonction avec la falaise pour éviter les infiltrations d’eau. Nous passons une forge. Puis nous arrivons au niveau d’un abri sous roche où un fournil a été installé. Les magdaléniens contrairement au médiévaux n’intervenaient pas sur la falaise. Ils se contentent du refuge naturel. Au Moyen Age, des murets pour délimiter des pièces ont été construits. A cet endroit un fournil et son four banal a été reconstitué. En poursuivant nous arrivons au niveau du potager d’où nous apercevons le château en ruine au dessus du village et la chapelle dans le prolongement du village.
Au Moyen Age, le potager compte 4 secteurs, une partie pour les plantes médicinales, une pour le potager, une autre pour le verger et enfin une pour le plaisir avec les fleurs.
Peu après, un pan coupé de la falaise équipée d’une passerelle à bascule permettait de se protéger des agresseurs. La construction troglodytique s’est développée au Moyen Age pour sa fonction de protection contre les barbares normands, les pillards, les guerres de cent ans et de religions.
Nous arrivons à un autre abri doté d’une mezzanine à l’étage faisant office d’une chambre à coucher équipée d’un escalier taillé dans la roche. A l’étage, c’est le dortoir et le rez-de-chaussée est pour les animaux, le matériel, les niches et les placards. L’habitat médiéval de la Madeleine est une illustration du degré d’aménagement de ces abris sous roche. L’habitat se structure. La maitrise du travail de la pierre et des métaux permet l’arasement des voutes, le percement de baies, la séparation des espaces par des cloisons et la spécialisation des espaces en fonction des activités (fours, cheminées…).
La rue principale dessert l’ensemble du village, voie de communication et d’assainissement avec la présence d’un caniveau. Nous passons ensuite la maison des tisserands au niveau d’un petit tunnel. Au dessus c’est la chapelle. De dimensions modestes sur des bases romanes, la chapelle est accrochée sur la falaise. Construite au 12ème puis remaniée au 15ème siècle, ses proportions constituent un petit chef d’œuvre.
Au bout du parcours, nous pouvons voir le mode de charpente avec les boulins, les creusements de cavités dans la roche pour différents usages. Nous arrivons au niveau de l’accès au site du gisement préhistorique situé en contre bas mais fermé au public.
Nous montons ensuite au niveau du château fort du Petit Marsac à partir du potager. Ce château du 13ème siècle est construit sur une base rocheuse. Il sera le lieu d’affrontement entre anglais et les familles du Périgord au cours du 14ème siècle. Il sera abandonné au 17ème siècle suite à un incendie en 1620.
La Vézère est une rivière qui fait beaucoup de méandres : les plus grands méandres se trouvent à la confluence avec la Dordogne.
Les ruchers : les ruchers troncs de la Madeleine. Le miel est utilisé comme offrande pour les Dieux. Il servait à fabriquer de l’hydromel et la cire servait à la momification et à la construction des bateaux.
La maison forte de Reignac
Nous quittons le site de la Madeleine pour la maison forte de Reignac. C’est un château falaise bien conservé depuis 700 ans. Sa façade est du 14ème siècle. Ses fortifications sont suffisantes pour résister aux brigands et aux pillards mais il ne pourrait pas tenir tête à une véritable armée. Sa situation en hauteur était un atout favorable et sa puissance de feu était redoutable.
La maison forte de Reignac Dans ce château vivaient le seigneur et sa famille ainsi qu’un palefrenier, une chambrière, un valet, une cuisinière et un fauconnier maître-chien. Le domaine de 120 hectares comprenait 10 métairies. A ce propos, l’organisation du domaine au début du Moyen Age pratique encore l’esclavage. Cela va peu à peu disparaître. Ils vont devenir des serfs (ceux qui servent). Ils deviennent ensuite des vilains, des paysans libres soit métayers en donnant le moitié de la récolte soit fermiers en payant une location.
Au niveau de la porte d’entrée, nous entrons par la cuisine ou plutôt par la souillarde appelée ainsi car on y conservé les soudes et les savons. C’était avec son évier une arrière cuisine et le lieu où se tenait la personne chargée de la vaisselle et de la lessive. La cuisine en terre battue est sombre et modeste. C’est le lieu où tout le personnel prenait ses repas. C’était aussi le lieu chauffé toute l’année.
Au niveau de la cuisine A l’arrière, une grande zone sous la roche qui avait été occupé, il y a des centaines d’années par les hommes de Cro-Magnon. Dans ce vaste espace sont exposés des objets en lien avec cette période préhistorique. Nous pouvons voir le travail de l’os et les objets utilisés pour la chasse, la pêche. Il y a une tête de bison. Il est un peu plus petit que le bison d’Amérique. C’est ce type de bovidé qui a été peint ou gravé à la grotte du sorcier, à Font de Gaume ou à Lascaux par les hommes il y a 15 000 ans. Le bison vivait encore en France au 14ème siècle. Il n’a pas totalement disparu, l’espèce est toujours présente à l’état sauvage en Pologne, Lituanie et Caucase.
Le bison et l'auroch A l’avant de cette zone qui servait d’entrepôt, nous arrivons dans une grande salle de 70 m² qui servait de salle à manger. Les changements au fil des siècles sont les fenêtres qui ont remplacées les meurtrières au 16ème siècle. Entre ces fenêtres il y a une belle cheminée. Les murs sont enduits à la chaux. Dans cette salle nous pouvons voir la tête d’un auroch. Cet animal n’est pas un bison mais un bœuf sauvage, l’ancêtre de nos vaches domestiques. Peint sur les parois des grottes de Lascaux et de Font de Gaume, il a survécu en Europe jusqu’au 17ème siècle. Au Moyen Age, on le chassait comme le sanglier et le cerf. Cette salle donne sur l’entrée et le bel escalier à vis en pierre.
La salle à manger Nous arrivons à l’étage où se trouve le dortoir commun de 30 m² des gens du château, les enfants, les bâtards et les domestiques. On estime qu’une dizaine de personnes dormaient ici. A l’arrière, C’est la falaise. Il n’y avait pas de chauffage. La pauvreté et l’inconfort marque la différence de classe.
L'escalier et le dortoir Au 2ème étage, se trouve la salle des grands hommes, une salle de réception de 60 m² pour les fêtes et les grands évènements mais c’était aussi une salle de vie pour tous les jours. Le plafond de cette belle salle est sous roche. Il a été retaillé. Les murs sont construits. C’est une pièce confortable.
La salle des grands hommes Au même niveau se trouvaient, un cachot de 4 m², une salle d’arme de 36 m² avec une chapelle entièrement taillée dans le roc. Ce n’est pas un lieu de culte, il s’agit plutôt d’un lieu de recueillement, un oratoire. A côté de la salle d’arme, il y avait la chambre du féroce et terrible bouc de Reignac de 4 m². Les chroniques du Moyen Age nous apprennent que vivait ici un personnage malfaisant. On l’appelait « le bouc de Reignac ». Sa réputation était connue d’un bout à l’autre de la vallée de la Vézère. Il exerçait avec méchanceté son pouvoir (de cuissage) sur les jeunes filles de la région. Il était également soupçonné de détrousser les voyageurs et les marchands à l’aide de ses gens masqué d’une peau de lapin. Le pouvoir du seigneur à cette époque était considérable. Il régnait sur des gens proches de l’esclavage (les serfs).
En montant un nouvel étage, nous arrivons sur la première terrasse. Des tableaux présentent le site sur 5 périodes. Un panneau raconte le grand hiver 1709 qui a fait 45 000 morts en France et en montant encore d’un niveau, nous découvrons plusieurs autres terrasses. A la Maison forte de Reignac, la moindre surface a été utilisée. L’abri fortifié a été reconstitué avec la pose d’un plancher sur le vide entre 2 parois de rocher et une façade en bois avec des créneaux et des archères. Nous avons du haut une belle vue sur la vallée.
l'évolution du site de 15 000 ans à nos joursEn redescendant au 1er étage, nous passons dans la chambre de la Comtesse de 35 m² au 19ème siècle.
Avant de quitter, le site il est possible de voir une salle où sont présentés des objets de torture. C’est incroyable de voir l’imagination de l’homme pour faire souffrir son congénère. La torture disparait du droit criminel à la fin du 18ème siècle sous Louis XVI.
La grotte du Grand Roc
Nous continuons à descendre la vallée jusqu'aux Eyzies. Nous Visitons la grotte du Grand Roc à Laugeride basse un peu après les Eyzies. Après avoir vu les peintures et gravures de l’homme de Cro-Magnon, les aménagements troglodytiques de l’homme, nous découvrons les mystères de l’œuvre de la nature. Dans cette visite, on ne parle que de concrétions. Ce qui est remarquable à la grotte du Roc, c’est l’incroyable quantité de concrétions dites excentriques. Ici c’est un véritable florilège de formes. Les fines stalactites partent dans tous les sens défiant le principe de la gravité.
Le site de la grotte Les merveilles de la natureLes Eyzies de Tayac
Nous revenons sur les Eyzies. Nous longeons à pied l’impressionnante falaise qui domine le bourg. Nous passons devant l’Abri Pataud. Les fouilles de cet abri sous roche habité pendant 15 000 ans au début du paléolithique supérieur ont mis à jour 14 niveaux d’habitations. On y découvre le squelette d’une jeune femme de 16 ans morte il y a plus de 20 000 ans. Le site était fermé au moment de notre passage.
Au pied des falaisesLe musée national de Préhistoire
Un peu plus loin, nous arrivons à l’entrée du musée national de Préhistoire des Eyzies et nous terminons la journée par cette visite. Nous sommes accueillis par un mammouth. Après une présentation sur les origines africaines de l’Humanité, nous arrivons au 1er étage où sont présentés différents objets archéologiques classés en fonction des différentes cultures du Neandertal à l’homo sapiens (Cro-Magnon).
Parallèlement, on peut voir des fragments d’os correspondant aux animaux vivants à certaines périodes :
La faune au fil du temps
Les faunes anciennes du quaternaire entre -3 millions et -1 million d’année ont évoluées. En Europe, elles se composent d’espèces archaïques auxquelles se joignent au fil du temps les animaux du quaternaire, proches des animaux actuels.
Il y a 1 700 000 ans le climat est doux à chaud en Géorgie : cerf, cheval sténonien, rhinocéros étrusque, antilope, félin à dents de sabre, jaguar.
Il y a 1 400 000 le climat est doux à chaud à Sinzelles en Haute Loire : Hippopotame, hyène
Il y a 1 200 000 le climat est tempéré à Ceyssaguet en Haute Loire : mammouth méridional, félin à dent de sabre, cheval sténonien (archaïque), rhinocéros étrusque, daim, ancêtre du Mégacéros, sanglier archaïque, chien étrusque, cerf de grande taille, ours étrusque, cerf de petite taille, Hyène.
Il y a 600 000 le climat est froid à l’Escale en bouche du Rhône, faune glaciaire : aigle royal, Thar, Ancêtre du renard polaire, ours de Deninger, jaguar, mégacéros, lynx des cavernes, macaques, glouton.
Il y a 550 000 le climat est froid à camp de Peyre en lot et Garonne : cheval caballin (de type moderne)
Il y a 350 000 le climat est tempéré humide à Lunel dans l’Hérault : cerf, lion des cavernes, panthère, sanglier, hyène des cavernes, aurochs, loup, cheval hydruntin, hyène, Cuon.
Le mégacéros est un grand cervidé qui apparaît au début du quaternaire vers 2 millions d’année et disparait à la fin de la période glaciaire.
Le paléolithique moyen entre -300 000 et -40 000 ans correspond en Europe au développement de l’homme de Neandertal, à l’apparition des premières sépultures. Il coïncide avec l’extension et la diversification des industries moustériennes à éclats. Les progrès techniques (maitrise du feu et diversification des outils) et une meilleure organisation des groupes peuvent expliquer l’augmentation du nombre de site d’occupation quelque soit le système écologique.
Les grottes à ours : il y a 2 espèces, l’ours brun qui est encore présent en Europe et l’ours des cavernes qui disparait à la fin des temps glaciaires. Pour l’hibernation, l’ours brun utilisait des abris alors que l’ours des cavernes préférait les grottes. C’est pourquoi il est fréquent de trouver des accumulations d’os d’ours des cavernes dans les grottes. Font de Gaume en Dordogne est une grotte à ours des cavernes. Site d’ours des cavernes : Font de Gaume et site d’ours brun : le Regourdou.
Le temps des grands carnivores : entre -120 000 et -35 000 (Würm ancien), les carnivores ont connu un essor sans précédent. Les conditions environnementales ont permis le développement des herbivores et de leurs prédateurs. Et c’est l’hyène des cavernes qui a connu la plus grande prolifération.
L’hyène des cavernes est fréquente en Europe à certaines périodes de la dernière glaciation particulièrement entre -40 000 et -30 000. Elle pratiquait la chasse, ses dents pointus lui permettaient de s’attaquer aux herbivores de toutes tailles (rhinocéros et mammouths). Elle utilisait les grottes comme tanière. La grotte Rochelot dans la vallée de la Bonnieure en Charente était une tanière d’hyène. On y a retrouvé des ossements de cheval, d'auroch, de sanglier, de cerf, de daim, de chevreuil, de renne, de rhinocéros de prairie, de castor, d'ours brun, loup, de martre, de lion, de panthère… et même un humérus rongé appartenant à un Néandertalien ! Il y a un autre site, celui des Plumettes à Lussac les Châteaux dans la Vienne.
Le châtelperronien : les derniers Néandertalien ?
Les Néandertaliens ont occupé l’Eurasie du sud de la Sibérie à l’Atlantique ont laissé de très nombreux vestiges de leurs cultures matérielles au paléolithique moyen. Le moustérien étant la culture la plus importante. Elle fait place en Aquitaine vers -40 000 ans au Châtelperronien. Est-ce une évolution du néandertalien ou est-ce l’influence des hommes de Cro-Magnon ?
Faunes des périodes froides, au début du Wurm récent (entre -35 000 et -22 000) qui correspond à l’Aurignacien et le Périgordien. Le climat est contrasté qui oscille entre froid et tempéré, c’est le développement de vastes espaces herbeux ou steppes à mammouths. Les épisodes froids voient la prédominance des rennes. En période froide : Renne, rhinocéros laineux, cheval, bison des steppes et mammouth, renard polaire, lièvre variable, bœuf musqué, phoque. En période tempéré : les espèces froides se maintiennent mais elles sont dominées par les cerfs et les aurochs accompagnés par chevreuil et sanglier, petit cheval et le mégacéros.
Le gravettien (-34 000 à -26 000) : culture européenne correspondant à la taille particulière du silex et des décors sur des objets utilitaires et réalisation de statuette féminines.
Les faunes au maximum glaciaire de Wurmien couvrant les cultures solutréenne et badegoulienne entre -22 000 et -17 000 avec un maximum glaciaire à -19 000 : c’est le renne qui domine suivi du cheval associé au bouquetin et au chamois ; au bison des steppes, lièvre variable, renard polaire, chouette harfang, le cerf et le mammouth. C’est la période des grandes migrations. La culture solutréenne a privilégié la recherche de matériaux rares (jaspes rubanés ou veinés, calcédoines blanches, grès silico-ferrugineux. Le badegoulien fait suite au solutréen. Leur équipement est très différent de celui du solutréen. L’expression symbolique, mobilière et pariétale est rare. Les causes d’un tel changement sont inconnues.
Le magdalénien est la culture la plus célèbre de la préhistoire par l’ampleur des occupations sous abri ou en plein air (-16 000 à -14 000 ans). C’est la fin de la glaciation et du début du réchauffement. La taille du silex évolue et les os sont façonnés. On retrouve sur cette période des objets artistiques, des parures. La chasse est orientée vers le renne et l’antilope saïga, le lion des cavernes et le bison des steppes sans négliger la pêche et la chasse du petit gibier (glouton, lagopède, chouette harfang et truite).
Les faunes à la fin du Wurm entre -17 000 et – 10 000. Les conditions sont propices au bon développement des herbivores : le bison des steppes, le cheval, l’antilope saïga, le renne.
On arrive à un bouleversement environnemental au passage du magdalénien à l’azilien. Le renne et l’antilope saïga sont remplacés par le cerf. Le renne, le mammouth, le rhinocéros laineux disparaissent de nos contrées. L’auroch remplace le bison des steppes. Les renards polaires, le lièvre variable, le lagopède et la chouette harfang sont remplacés par des animaux plus forestiers chevreuil, sanglier, castor, lapin, élan, le cheval développe une nouvelle forme. Des espèces vont progressivement s’éteindre comme le mégacéros, l’hyène des cavernes, le lion des cavernes. L’origine du chien : la domestication a eu lieu au paléolithique lorsque l’homme était encore chasseur-cueilleur.
En février 2022, Nous prenons la direction de la vallée de la Dordogne et nous faisons une pause à St Génies situé au sud de Montignac. C’est un beau village mais le temps est trop humide pour apprécier.
St Génies La vallée de la Dordogne
La Roche Gageac
En février 2022, nous rejoignons la vallée de la Dordogne. Nous nous installons sur une aire de camping-car à La Roche Gageac en bordure de la Dordogne. C’est un beau site mais avec le temps sombre, les maisons et les falaises sont ternes.
Nous commençons la journée par la visite de La Roque Gageac en montant vers le manoir de Tarde et le fort de la Roque Gageac qui n’était pas encore ouvert au moment de notre visite.
La Dordogne est en crue La Roque Gageac Domme
Nous poursuivons ensuite vers Domme que nous visitons en suivant le parcours proposé par l’office de tourisme. En suivant les remparts ou les falaises, nous avons de belles vues sur la vallée de la Dordogne. Domme est une bastide construite en 1281 par décision du roi Philippe III sur un vaste plateau calcaire dominant la vallée de la Dordogne. Il existait déjà un château sur la pointe de l’éperon. Ce site, en limite du territoire anglais, était stratégique pour le roi de France. Pendant la guerre de cent ans, Domme sera occupée à 5 reprises par les anglais et pendant les guerres de religion elle sera prise par les protestants.
Il est très agréable de cheminer dans la bastide. Elle offre une architecture homogène avec quelques monuments remarquables dont l’hôtel des consuls qui est le plus ancien édifice de la ville. Aujourd’hui, c’est l’hôtel de ville. Il y a aussi la maison du batteur de monnaie.
L'hôtel des Consuls et la maison du batteur de monnaie La bastide comportait 4 portes d’accès. Il y a la porte principale « la porte des Tours » d’architecture militaire, il y a la porte Delbos autrefois protégée par une herse et un assommoir et la porte de la Combe qui donnait accès aux fontaines et aux domaines agricoles.
La porte des tours La Porte Delbos et les remparts sur le sentier des meuniers Entre la porte Delbos et la porte de la Combe, nous longeons les remparts où passe le sentier des meuniers Nous avons une vue sur les ruines du château du Roy dont le donjon a été détruit lors des guerres de religion. A côté du château le moulin date du 18ème siècle. Le sentier des meuniers passe par le plateau dominant la bastide où étaient extraites des meules de silex pour les moulins du Périgord.
Le château de Castelnaud
Nous partons ensuite pour Castelnaud La Chapelle. Nous nous stationnons au bas du village dans la vallée du Céou. Nous montons au château par des sentiers très pentus à partir du village bas vers le village haut.
L'entrée du château de Castelnaud Arrivés au château, nous entrons par la tour d’artillerie par un escalier raide. Nous arrivons ainsi au donjon et ses salles où sont exposées des armes, des armures et des vêtements de l’époque médiévale.
Le château de Castelnaud Le château de Castelnaud fut fondé au 12ème siècle par un fervent défenseur de la foi cathare. Lors de la croisade contre les albigeois, le château est confisqué puis un peu plus tard brulé. Il est reconstruit au 13ème siècle (il subsiste de cette époque le donjon et les courtines). Une rivalité s’installe entre Beynac et Castelnaud. Lors de la guerre de cent ans, le château change 11 fois de camp. Finalement à la fin du 15ème siècle, c’est le camp français qui l’emporte. Le conflit terminé, les propriétaires reprennent le château et le reconstruisent dont notamment la tour de l’artillerie. Lors des guerres de religion, le propriétaire est protestant mais c’est un seigneur puissant et personne n’ose s’en prendre à Castelnaud. Après la révolution, la végétation envahit les lieux et il devient une carrière.
En 1966, il est classé monument historique et sa restauration durera de 1966 à 2012.
Belvès
Nous poursuivons jusqu’à Belvès, le village médiéval aux sept clochers ! Nous commençons notre visite par l’église Notre Dame et ses peintures murales. En descendant, nous arrivons au niveau du château, nous découvrons les halles, plusieurs tours, la porte du castrum et la maison de l’archevêque, l’hôtel Bontemps… il y a aussi des maisons souterraines autour de la place des Halles mais elles ne sont pas ouvertes.
L'église Notre Dame Le château Belvès Sur les bords de la rivière de la Nauze, nous visitons une ancienne filature de laine de Belvès. C’est une visite très intéressante. A l’origine le site est une minoterie avant de devenir une carderie où les paysans faisaient carder la laine de leur mouton. Au 20ème siècle, le site se transforme en filature avec la construction d’un bâtiment complémentaire pour installer les machines.
Les machines de la filature de Belvès La visite consiste à découvrir toutes les étapes de la filature :
Etape 1 - le nettoyage : le lavage de la laine tondue, son séchage, son battage pour éliminer les saletés, son ensimage (la laine est étalée puis arrosée d’un mélange d’eau tiède et d’huile afin de l’assouplir et de la lubrifier), le démêlage par le loup carde, l’élimination des déchets végétaux par le battoir et envoi dans le casier
Etape 2 - le cardage : étirage, démêlage, parallésisation des fibres, l’élimination des déchets végétaux obtention du voile et du préfil.
Etape 3 - le filage et le conditionnement : torsion du préfil, assemblage de plusieurs fils, retorsion, mise en écheveaux ou en cône.
St Pompon
Nous rejoignons St Pompon pour faire la randonnée « st Pompon et son mur cyclopéen ». C’était une petite randonnée agréable sur le causse. Nous visitons St Pompon.
Le mur cyclopéen de St Pompon St Pompon Villefranche du Périgord
Puis nous prenons la direction du sud. Un arrêt à Villefranche du Périgord où nous découvrons ses halles et sa place à arcades.
Villefranche du Périgord