Suite à un voyage organisé en 2013 en Islande, nous avions fait le projet d'y revenir avec notre camping-car.
Du 25 juin au 20 août 2019
57 jours
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La seule possibilité pour aller en Islande avec son véhicule est de prendre un ferry et la seule compagnie à le proposer est Smyril Lyne avec un seul lieu de départ à Hirstals au Danemark. Nous avons donc rejoint ce point d'embarquement sur seulement 3 jours pour environ 2000 km et avons passé 2 jours en mer.

A Hirtshals, nous passons la nuit sur une aire de pique nique dans les bois à proximité de la zone d’embarquement. Le lendemain matin, nous allons jusqu’à la station d’essence à l’entrée d’Hirstals pour faire les vidanges avant l’embarquement. L’organisation de l’embarquement est assez impressionnante. A côté des véhicules des particuliers il y a aussi des semi-remorques manipulés par les employés de la compagnie. C’est un ballet incessant de tracteurs chargeant des semi-remorques.

Puis nous commençons notre longue traversée. Au début, nous longeons les côtes norvégiennes puis c’est la mer à perte de vue. Le lendemain, c’est toujours la même monotonie dans le paysage jusqu’à notre arrivée à Torshavn aux îles Féroé en soirée. Le paysage est surprenant, nous sillonnons entre les îles, c’est superbe. Après toute une journée à ne pas savoir quoi faire, nous sommes tellement absorbés par ce spectacle que nous oublions l’heure qui passe et nous arrivons trop tard au restaurant !

 Les îles Féroé

Sur le bateau, nous avons acheté une "camping-card" qui donne droit à 28 nuits à un tarif intéressant soit environ 8,50€ taxe de séjour comprise alors que le prix moyen sur un camping non référencé par cette carte est d'environ 25€. Le camping sauvage en Islande étant de moins en moins toléré et même interdit dans certaine région, nous avons trouvé que c'était une solution intéressante.

Le lendemain matin, après avoir préparé nos bagages, nous montons sur le pont supérieur où nous découvrons les côtes islandaises avant que le ferry s’enfonce dans le Seyðisfjördur où se trouve le petit port de débarquement. Les parois rocheuses sont aussi impressionnantes qu’aux îles Féroé. Le relief volcanique offre des paysages très particuliers. Nous avons la chance de voir ces superbes paysages avec le soleil, certes un peu timide mais bien présent.

Nous approchons des côtes islandaises 
Le Seyðisfjördur 
Le port de Seyðisfjördur

L'Islande est une île volcanique. Son histoire géologique serait la résultante de l’interaction de la dérive des continents et d'un point chaud. Elle se situe, en effet, sur la chaîne de montagne médio-atlantique qui s'étend de l'arctique à l'antarctique, sur les failles et fissures éruptives (rifts) qui séparent les plaques américaine et eurasiatique. Sur le plan volcanique, l'Islande est une des régions les plus actives du monde. Près du tiers des laves émises sur la planète a été produites en Islande depuis le 9ème siècle !

C'est une île récente. Son apparition au dessus du niveau de la mer remonterait à environ 16 millions d'année par une production massive de magma à l'ère tertiaire. L’Islande du milieu du tertiaire était constituée par les plateaux basaltiques de l’Ouest et de l’Est mis en place par les rifts de Skagi et Snæfellsnes. Puis de nouveaux rifts se sont formés à l’Est des précédents rifts et on donné la partie centrale de l’Islande actuelle. La zone volcanique active et ses rifts se sont formés à l’intérieur de la zone précédente. L'Islande s'agrandit au fil des millénaires par l'intérieur étant située sur la zone d'écartement de la dorsale. Elle offre ainsi une large palette de phénomènes volcaniques que nous découvrirons tout au long de notre circuit.

Les régions de l'Est et de l'Ouest Nord-Ouest de l'île sont des plateaux basaltiques anciens érodés par les glaciers et taillés par les rivières et l'océan. Ils représentent environ 50% de la surface.

On trouve au centre de l'île, un fossé d'effondrement divisant le plateau basaltique en deux. Dans cette partie, se situe d'une part le volcanisme sous glaciaire à palagonite comprenant du tuf de palagonite, de la rhyolite, des basaltes émis pendant les périodes interglaciaires et d'autre part le volcanisme postglaciaire beaucoup plus récent. Il existe deux formes de volcanisme pendant la période glaciaire, les rides (Sveifluhals dans la presqu'île de Reykjanes, Namafjalls à l'Est de Myvatn...) et les volcans en table (Herþubreiþ, Bláfjall, Búrfell...).

Herþubreiþ
Namafjalls
Le volcanisme sous glaciaire 

Pendant la période postglaciaire, l'activité volcanique a été très importante. En 10 000 ans, 200 volcans y sont nés. Depuis l'arrivée des Vikings au 9ème siècle, une trentaine de volcans ont été actifs.

Il existe en Islande 6 types de volcans :

- Les volcans centraux : il y a une vingtaine de volcans boucliers en Islande (skjaldbreiður à 1060 m, lyngdalsheiði, Ketildyngia...). Ce sont des volcans dont les éruptions de lave très fluide se superposent et s'étalent. Les stratovolcans sont plus rares (Oræfajökull à 2118 m, Eyjafjallajökull à 1666 m, Hekla à 1491 m, Snæfellsjökull à 1448 m). Ce sont des volcans dont la structure est constituée de l'accumulation de lave visqueuse et de fragments de roche solide explusés en l'air (tephras). Les coulées de lave émises par ce type de volcans sont souvent chaotiques.

Les stratovolcans de Snæfells et d'Eyjafjöll

- Les volcans linéaires sont les volcans les plus caractéristiques d'Islande. En général, ce type de volcan fissural n'a qu'une seule éruption qui peut durer une longue période avec pour certains un épanchement de lave très important. L'Hekla fait exception à la règle car la fissure émet de la lave à chaque fois que le volcan central est en activité. Ils peuvent être effusif, le plus connu est le Laki-Lakagigar en 1783-84 mais celui de þjorsá il y a environ 6 600 ans est celui qui a eu le grand épanchement dans la période postglaciaire. Ils peuvent être explosifs comme la fissure d'Eldgjá.

Le volcan linéaire du Laki-Lakagigar 

- Les cumulo-dômes sont rares en Islande. C'est un volcan dont la lave très visqueuse forme un dôme au sommet du volcan. On peut citer le dôme de rhyolite de Hlidarfjall à l'Ouest de Myvatn, de Baula à l'Est de la péninsule Snæfallsnes, de Brennisteinsalda et de Bláhnúkur dans le massif du Torfajökull dans le Landmannalaugar.

Brennisteinsalda 

- Les volcans sous-glaciaires : les plus grands édifices volcaniques d'Islande sont recouverts de glace (Grímsvötn, le Kverkfjöll et le Bádarbunga sous le vatnajökull, le Katla sous le Myrdalsjökull et l'Eyjafjallajökull. L'éruption de ces volcans sous la glace génère des coulées de boue catastrophiques.

Le Katla sous le Myrdalsjökull  et l'Eyjafjallajökull

-Les volcans sous-marins sont innombrables sous l'océan atlantique mais ils ne sont répertoriés que lorsque qu'ils apparaissent au dessus de l'eau (Surtsey).

- Les pseudos-cratères ne sont pas des volcans, ils ont la forme de cratères mais n'ont pas de cheminées. Ils sont le résultat d'une explosion de lave lorsque celle-ci passe sur une zone humide.

Les pseudos-cratères 

"Tout, dans cette terre étrange, porte le caractère d'une formation lente, successive, ou plutôt d'une longue suite de révolutions soudaines, violentes qui ont tour à tour modifié, et quelquefois bouleversé ce sol dont nous ne pouvons plus que pressentir vaguement l'état primitif. C'est pour le géologue l'un des sujets d'étude les plus curieux. C'est le pays le plus phénoménal qui existe peut-être dans le monde entier."

Texte extrait du livre "voyage en Islande et au Groenland - histoire de l'Islande" de Xavier Marnier écrit suite à un voyage réalisé dans les années 1835-36.

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Nous quittons le port de Seydisfjördur et rejoignons Egilsstaðir. En montant au col nous découvrons la cascade de Gufufoss.

Gufufoss 

En descendant du col, nous avons aperçu des rennes sauvages mais impossible de s’arrêter avec le flot de la circulation lié à l'arrivée du ferry. A Egilsstadir, nous réglons l’intendance (achat de Gaz*, Change d’argent, info sur le pays, courses alimentaires, carburant). A midi, nous sommes prêts pour partir à la découverte de l’Islande.

* Il est possible de déposer sa bouteille de gaz en échange d'une bouteille de gaz locale.

Nous commençons par prendre la route 94 pour aller jusqu’à Borgardfjor­­ður que nous n’avons pu atteindre à cause de travaux. Cette route comporte des tronçons gravillonnés mais nous amène jusqu’à un col à 430 m au pied du Dyrfjöll à 1136 m, sommet que nous avons approché peu à peu au fil de la route. Cette chaîne de montagne est composée de basalte ancien du tertiaire.

Avant de monter au col, nous traversons une grande zone plane au niveau de la baie d'Héraðslói où s’écoulent plusieurs rivières venant du glacier Vatnajökull. C’est une zone où l’on peut observer de nombreuses espèces d’oiseaux.

Cygne chanteur
Phalarope
Plongeon catmarin
Sur la route 94  

Retour sur Egilsstaðir mais avant de rejoindre le camping de Fallabær, nous remontons en direction du col pour essayer de revoir les rennes sauvages. Ils sont encore là, 4 beaux mâles. Leur pelage est en train de perdre la bourre d’hiver mais la ramure de leur bois est majestueuse.

Rennes sauvages 

C'est notre première nuit en Islande et comme nous sommes près du cercle polaire, il n'y a plus de nuit, pas besoin d'éclairage à 11H du soir ni même à 2H du matin !

Vue du camping  le matin

Il a plu pendant la nuit mais lorsque nous partons, le ciel s’est allégé et le soleil a fait son apparition. Nous prenons la route circulaire n°1 en direction de Myvatn. Dans un premier temps nous longeons les falaises d’un plateau d’où descendent plusieurs cascades. Un parking et un chemin aménagé amène au pied de la cascade de Rjukandafoss.

La cascade de Rjukandafoss. 

Puis nous montons sur le plateau assez monotone avant de prendre la route 85. C’est un paysage désertique, la végétation est rase. Ce vaste plateau de basalte parsemé de petits lacs date des anciens épanchements de lave qui ont formé l'Islande au tertiaire.

A un croisement nous poursuivons la route 85 qui rejoint la belle vallée d’Hofsa jusqu’à Vopnafjörður avec une belle vue sur une barre rocheuse enneigée dont le sommet culmine à 1251 m.

La vallée d’Hofsa 
En arrivant à Vopnafjorður 

Nous poursuivons sur la route 85 jusqu’à þòrshöfn. Sur la route nous avons une vue sur la presqu’île de Langanes mais le ciel s’est rapidement couvert et les nuages ont recouvert les sommets. A partir de þórshöfn, nous prenons une piste pour aller à un site d’observation d’oiseaux marins (fou de Bassan, mouette, guillemot, fulmar et quelques macareux). La piste est praticable mais c’est long (34 km aller). La première partie passe dans une zone marécageuse où nous observons de nombreux oiseaux.

Fous de Bassan
guillemots
pluvier doré
barge à queue noire
Sur la presqu'île de Langanes 

Au retour, nous passons laver le camping-car. Il s’est pris de la poussière ocre sur la piste. Nous passons la nuit sur le camping de þòrshöfn.

Le ciel est bas et il fait froid lorsque nous partons vers 8H30 du camping pour faire une randonnée sur le site de Rauðanes.

Un peu avant d’arriver sur le site, nous avons eu quelques émotions. Une roue de notre camping-car a éclaté. Nous nous stationnons à l’entrée d’un chemin d’accès à une ferme pour réparer. Nous avions été inspirés car juste avant de partir, nous avions acheté une roue de secours ! Maintenant il faut la faire réparer, on ne sait jamais surtout avec les routes gravillonnées mais ce n’est pas possible pour l’instant dans cette zone très retirée de l’Islande.

Une heure plus tard, nous arrivons sur le site et partons pour un circuit de 7 km soit environ 3H de marche et d’observation. La première partie longe la côte très découpée. Les falaises de basalte rongées par l'eau de mer sont spectaculaires avec leurs arches. Les falaises abritent plusieurs colonies d’oiseaux marins dont une grande colonie de macareux. Nous pouvons même les observer dans leur terrier. C’est une belle randonnée qui mérite le détour tant au niveau ornithologique que géologique.

Les macareux moine 
Les moutons locaux 

Nous poursuivons vers Raufarhöfn, ancien port de pêche qui a connu son heure de gloire avec la pêche du hareng dans la première partie du XXème siècle. C’est maintenant un petit village d’à peine 250 âmes. Un projet de construction d’un imposant cercle de pierre avec 4 portes représentant les saisons, une sorte de cadran solaire est en cours de réalisation.

Raufarhöfn 

Nous continuons par la route côtière gravillonnée de la péninsule Melrakkaslétta. C’est une vaste zone de basses plaines et de marécages parsemée d’une multitude de lacs, reliquat de l’ère glaciaire. Nous sommes sur la partie la plus au nord de l’Islande en limite du cercle polaire et c’est le phare Hraunhafnartangi qui se trouve le plus au nord.

La route arrive sur la côte ouest de cette péninsule au niveau d’un relief escarpé, c’est la ride palagonitique de Leirhanarfjöll qui est parallèle à la côte et aux failles du rift. La formation palagonitique s'étale de la fin du tertiaire à la dernière glaciation. C'est le résultat de l'activité volcanique sous la glace, la réaction du basalte avec l'eau. Nous arrivons au niveau du fossé d'effondrement, partie la plus récente de l'île.

Nous remontons au nord le long de cette ride pour arriver au niveau de l'ancien volcan de l'ère glaciaire "Rauðinupur" (le pic rouge) où nous marchons environ 4 km pour aller voir une colonie de fou de Bassan. Sur la piste, nous sommes attaqués par les nombreuses sternes arctiques qui protègent leurs petits.

Rauðinupur 
Sterne arctique nourrissant son petit
Bruant des neiges
Fous de Bassan

Nous revenons sur nos pas pour reprendre la route gravillonnée et longer la ride palagonitique. Cette partie de la route qui va à Kópasker est vraiment belle avec un relief très spécifique. Nous passons la nuit sur le camping de Kópasker, un autre petit village d’environ 150 personnes. Les habitations de ce village sont relativement récentes et les constructions sont antisismiques. En 1976, le village a subi un séisme important.

Tout au long de cette journée, nous avons pu observer de nombreux oiseaux. Ce qui est impressionnant, c’est la quantité de cygnes chanteurs que nous croisons un peu partout dans les pâturages et marécages. Parfois ils sont en grand groupe.

Cygnes chanteurs 

Le ciel est bas ce matin avec quelques rayons de soleil entrecoupés de pluie. Nous partons pour Asbyrgi. La route est belle, d’un côté des reliefs volcaniques de l’autre l’immense delta où se jette la Jokulsá á Fjöllum, le 2ème fleuve du pays (206 km) qui prend naissance au niveau du grand glacier Vatnajökull. Le fond de la baie d'Oxarfjörður a été formé par les alluvions de la Jokulsá á Fjöllum lors des inondations dues aux éruptions sous glaciaires.

De  Kópasker à Asbyrgi 

Nous nous arrêtons au centre des visiteurs du parc national Jökusárgljúfur. Une petite marche de 4,5 km sur l’éperon rocheux situé au centre du cirque nous permet de découvrir les falaises en forme de fer à cheval. C’est grandiose, dommage que le temps soit si gris et parfois pluvieux. Comme la pluie en après-midi, est plus intense, nous décidons de rejoindre Husavik où nous espérons faire réparer notre roue demain matin. Après avoir repéré le garage, nous rejoignons le camping d'Heiðarbær à 20 km d’Husavik.

Asbyrgi 

Nous commençons la journée avec la même météo à savoir quelques rayons de soleil bien timides entrecoupés de quelques gouttes d’eau. Cela donne une atmosphère brumeuse et des nuages qui accrochent les reliefs. Nous rejoignons Husavik pour réparer ou changer notre roue. Cela se fait assez rapidement.

Nous prenons des renseignements sur les sorties en mer pour observer les baleines. Finalement nous embarquons à 10H30 sur un voilier après une certaine hésitation car il y a beaucoup de vent, la mer est agitée et il fait froid (5°) mais il ne pleut pas. Nous nous couvrons chaudement et en plus on nous donne une combinaison matelassée sur laquelle on rajoute un cirée. Avec cet accoutrement, nous avons du mal à nous bouger ! De toute façon, avec le tangage, il est difficile de se déplacer. Après une bonne heure de trajet, nous apercevons quelques dos de baleine à bosse et au moment de repartir du site, elles sont proches du bateau et nous pouvons voir leur nageoire caudale sortir de l’eau. Puis c’est le retour vers la terre ferme. Il est 14H et il se remet à pleuvoir.

Husavik 

Quelques courses avant de repartir vers Asbyrgi mais le ciel est sombre dans cette direction. Nous verrons bien.

(la côte de la presqu'île de Tjörnes est riche en fossiles. il y a un musée consacré aux fossiles, un musée sur la vie traditionnelle)

Sur la presqu'île de Tjörnes 

La côte nord-est de l'Islande est une région très peu peuplée, les fermes sont très dispersées et les villages sont de taille très modeste. Ils sont loin de tout. Les déplacements ne sont pas rapides. Les routes gravillonnées sont très praticables mais avec beaucoup de tôles ondulées. Les ports ont connu leurs heures de gloire avec la pêche aux harengs au début du XXème siècle mais maintenant les entrepôts sont désaffectés. Dans les années 1960/70, les harengs ont disparu des côtes islandaises à cause de la surpêche.

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Les gorges du fleuve Jokulsá á Fjöllum se situent dans le parc national Jökusárgljúfur. Les gorges de la Jökulsá creusées dans une zone de palagonite s'étendent sur 25 km du sud au nord, parallèlement aux failles volcaniques du pays. La Jökulsá passe à travers des cratères à Hafragilsfoss ou à Hljóðaklettar. Au sud de ce tronçon, les chutes puissantes de Selfoss et Detifoss ont creusées un canyon dans le basalte.

De retour à Asbyrgi, nous passons la nuit sur le camping du parc national. C’est un camping agréable situé au pied des falaises avec un bon confort. Lors de notre premier passage à Asbyrgi, nous avions fait un circuit de 4,5 km sur l'éperon rocheux d'Eyjan d'où nous avions une vue sur le cirque en forme de fer à cheval.

C’est le fleuve Jokulsá á Fjöllum qui aurait creusé ce canyon avec un éperon rocheux au milieu. Au début l’eau coulait de chaque côté de l’éperon rocheux central. Puis les falaises ont reculées pour faire le cirque actuel.

Du point de vue scientifique cela serait dû à une puissante éruption volcanique sous-glaciaire du Grímsvötn sous le glacier du Vatnajökull qui aurait créé un énorme débordement du fleuve Jokulsá á Fjöllum transformé en coulée d’eau, de roche et de glace qui aurait remodelé le paysage.

Il y a aussi une légende qui raconte que ce serait l’empreinte d’un des sabots du cheval du Dieu Odin….

Le fleuve a maintenant dévié son trajet et a creusé un autre canyon dans lequel on peut voir de nombreuses cascades que nous aborderons par le sud.

De bon matin, nous partons pour le fond du cirque d’Asbyrgi « Botnstjörn » où se trouve un étang. Cette zone est très boisée. A l’abri des falaises, la végétation est luxuriante. Les arbres sont d’une bonne hauteur dominés par les bouleaux tortueux. Il y a quelques saules et résineux. Petite ballade de 2km.

Le cirque d’Asbyrgi  

Nous revenons vers le centre de visite et partons pour une randonnée au dessus des falaises. Sur le bord de la falaise, il y a beaucoup de vent.

Le cirque d’Asbyrgi  vu du haut des falaises 

A ce niveau du circuit 2 possibilités s’offrent à nous, soit on retourne par le même trajet soit on fait une boucle de 12 km. Nous optons pour la deuxième solution qui permet de rejoindre le bord du canyon où coule maintenant le fleuve Jokulsá á Fjöllum. Nous traversons un immense plateau pour passer de l’ancien au nouveau canyon du fleuve ! Après avoir passé une zone rocailleuse avec une végétation rase, nous arrivons sur une zone de cendres volcaniques compactées donnant des formes fantomatiques.

La végétation devient verdoyante en approchant du canyon où nous trouvons des zones boisées. Nous avons de belles vues sur le canyon avant de revenir par le plateau. Ce trajet est intéressant. Le retour est agréable. Très belle randonnée de 5H.

Jokulsá á Fjöllum 
orchidée
Bécassine
Lagopède
Grive mauvis
Faune et flore 

De retour, nous prenons la direction de Vesturdalur situé plus au sud sur le canyon du fleuve Jokulsá á Fjöllum. Une partie seulement de la route est goudronnée. Nous arrivons dans un superbe décor volcanique où nous passons la nuit sur le camping du parc.

Grand soleil ce matin au réveil, la lumière et la chaleur font du bien. C’est donc avec énergie que nous partons pour une petite randonnée d’environ 5 km le long du fleuve Jokulsá á Fjöllum. Nous commençons par Hljóðaklettar (rochers aux échos), un chaos de roches basaltiques distordues que nous découvrons sur un superbe sentier escarpé.

Hljóðaklettar  

Puis nous montons vers le Rauðhólar, un magnifique dôme de cendres rouges et noires. Arrivés au plus haut, nous avons une belle vue sur le paysage. Retour au Parking par un sentier plus tranquille.

Hljóðaklettar  
Le Rauðhólar 

Nous reprenons la route 862 gravillonnée maintenant sur seulement 8 km pour rejoindre Dettifoss et ce tronçon est en cours de travaux. La route devient tout à fait praticable pour tout véhicule.

En arrivant à Dettifoss, nous sommes impressionnés par l’aridité de la zone. Ce n’est qu’un désert de cendres et de roches et cela sur une grande largeur autour du lit du fleuve.

Ambiance minéral au niveau de Dettifoss 

C’est dans ce décor complètement minéral que nous découvrons la chute Dettifoss, considérée comme la chute la plus puissante d’Europe. La puissance de cette chute est impressionnante mais la couleur de l’eau n’est pas engageante. C’est une eau grise, c’est un lait de glacier. Un peu plus au sud, il y a Selfoss, une multitude de chutes qui se déverse sur un large arc de cercle.

Dettifoss 
Selfoss 

Nous retrouvons ensuite la route circulaire n°1 et prenons la direction d’Egilsstaðir pour rejoindre le camping de Möðrudalur. Il est situé à 450 m d’altitude, c’est en fait à l’origine le site d’une ferme, la plus haute d’Islande qui s’est orientée vers le tourisme. Les constructions sont traditionnelles avec des murs de tourbe. A part l’élevage, on se demande de quoi ils vivaient. Que faisaient-ils du bétail l’hiver car il n’y a pas de possibilité de fourrage…. C’est perdu dans la nature avec comme décor une vue sur le Herðubreið à 1682 m. Nous sommes proches de la piste d'Askja qui longe le fleuve Jokulsá á Fjöllum. Elle est interdite au véhicule autre que les 4x4 et elle passe au pied de ce sommet.

En allant vers  Möðrudalur

Nous ne pouvons pas aller jusqu'à Askja avec notre camping-car, la piste n'est autorisée qu'aux véhicules 4/4. En 2013, lors d'un voyage organisé nous avions pu découvrir ce site. Voir le lien suivant : https://www.myatlas.com/albertetmartine/2-semaine-en-islande-en-2013/t/551296

Nous avons commencé la journée sous le soleil, dans l’après midi, le ciel s’est couvert et nous avons terminé la journée sous la pluie avec beaucoup de vent mais nous avons bien profité du beau temps.

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Nous quittons le camping et prenons la direction de Myvatn par la route circulaire 1. En avançant vers l’ouest, le ciel s’allège et il y a même du soleil.

La région de Myvatn qui ne compte que quelques centaines d'habitants, est l'unique endroit peuplé des Hautes terres et cela depuis le 10ème siècle. Myvatn qui signifie "le lac des moucherons" est le 4ème lac d'Islande. Il n'est pas profond et c'est idéal pour les nombreuses espèces d'oiseaux qui y nichent. Il est parsemé de nombreuses îles volcaniques, constellées de cratères phréatiques. Sa superficie et sa forme ont évolué au gré des éruptions.

Le bassin de Myvatn se situe sur l'une des zones les plus actives du rift médio-atlantique, la grande faille active qui sépare les plaques de l'Amérique et de l'Europe. C'est un site qui offre une grande variété de phénomènes volcaniques liés aux différents événements qui s'y sont succédés.

La formation géologique de la région date de la dernière période glaciaire. Les éruptions sous-glaciaires de cette période ont donné naissance à 2 types de reliefs – les volcans en table (Bláfjall, Sellandafjall, Búrfell…) et les rides palagonitiques (Vindbelgur au Nord-Ouest du lac, Námafjall, Krafla…). Cette période est marquée par l'émission volumineuse de rhyolite et de coulées d'obsidienne (Hliðarfjall, Jörundur) et la formation de la caldeira du Krafla qui sera progressivement comblée par les importantes coulées de lave de la fin de la période glaciaire. L'activité volcanique était alors intense au niveau de la ride palagonitique de Námafjall et du Krafla.

Suite au retrait de la glace, le volcanisme aérien s'est développé par une phase explosive avec le volcan Ludent (9000 ans). Une activité volcanique fissurale se met en place 3000 ans plus tard (6000 ans) à partir du Ludent et à l'ouest de Námafjall. Il y a 3800 ans, le volcan bouclier Ketildyngjá au sud-est émet une grosse coulée de lave qui est allée jusqu'à la mer par la vallée de Laxadalur créant un barrage naturel derrière lequel naît un premier lac. Il y a 2500 ans, un nouveau cycle d'éruption débute avec le volcan explosif du Hverfjall suivi 500 ans plus tard par une activité fissurale donnant naissance aux volcans linéaires du þrengslanorgir et du Lúdentsborgir avec encore d'importantes coulées de lave. C'est lors de ces coulées de lave que se sont formés les pseudo-cratères. Après une longue période calme, on recense des éruptions dans les années 250, 850 et 1300.

En 1724, un nouveau cycle commence, une éruption appelée "le feu de Myvatn". Le cycle va durer 5 ans. Le volcan Krafla (818 m) au nord-est de Myvatn entre en activité avec la formation du cratère d'explosion Viti suivi un an plus tard, par l'ouverture d'une grande fissure au niveau de Leirhnjúkur à l'ouest de Krafla. Une des coulées de lave atteint le lac Myvatn en contournant l'église de Reykjalid. Le krafla est un système volcanique situé sur une ride palagonitique comprenant un volcan central, une caldeira de 10 km de large et un champ fissural dont fait partie le Leirhnjúkur. Le site de Krafla est un site intéressant au niveau géologique car il se situe sur la zone d'écartement de la dorsale médio-océanique où la remontée de magma forme la croûte océanique. Le rift y est impressionnant. Il s'étend sur une dizaine de kilomètres de large et une centaine de kilomètres de long. Du volcanisme fissural subsiste une ligne de petits cônes de scories d'où s'est épanchée la lave.

Le système volcanique de Krafla 

L'activité s'arrête jusqu'en 1975 où une petite éruption suivie d'un effondrement de 2 m de la caldeira marque le début d'une suite d'éruptions jusqu'en 1984. Les nouveaux feux de Mytvatn viennent de commencer avec l'ouverture de fissures dans l'axe du rift et l'injection de magma dans la croûte le long de ces fractures. La chambre magmatique est à plus ou moins 3 km ! Il y aura pendant cette période, plusieurs phases d'injections de magma entrecoupées par de nombreuses coulées de lave qui s'installent sur le plancher du rift. Cet épisode volcanique s'étend sur environ 80 km de l'Oxarfjordur au nord à l'est de Myvatn au sud. 250 millions de m3 de lave se sont épanchés en surface et 800 millions de m3 se sont injectés dans la croûte ! L'ouverture du rift sur cette période d'activité est estimée à 900 mm.

Ce long historique géologique de la région Myvatn permet de comprendre les sites que nous allons visiter.

Sur la route circulaire, nous arrivons par l'est de la région de Myvatn sur le site de Hverir. C’est une zone importante de solfatares au pied du Mont Námafjall aux couleurs ocres. Il y a une forte odeur de souffre. C’est une zone de marmites de boue grise en ébullition au milieu de fumerolles blanches. Les marmites de boue se forment à partir de l'eau de pluie qui en s'infiltrant se charge de gaz. L'acide sulfurique qui en résulte altère les minéraux et les transforme en argile. Sur le flanc du Námafjal, il y a des dépôts de souffre. Pendant des siècles, ce souffre a été exploité par les hommes. Et un peu partout, il y a des bouches de vapeur ou souffleurs. Hverir offre un spectacle irréel où l'on sent le souffle de la terre.

Le mont Námafjall  
Hverir 

Nous profitons du temps ensoleillé pour aller sur le site de Krafla. Nous passons à proximité de la centrale géothermique située sur le flanc du volcan Krafla.

Krafla n’est pas un cône de volcan classique mais un volcan fissural. C’est un système volcanique très actif dont la dernière éruption date des années 1975-1984. Nous commençons par le site du Leirhnjúkur situé au milieu de la caldeira de Krafla. Un sentier permet d'en faire le tour en passant à travers les coulées de lave et au pied d'un cratère égueulé.

La mousse colonise les coulées de lave plus anciennes 
Sur le sentier

En prenant un peu de hauteur sur le Leirhnjúkur, nous avons une belle vue sur le large rift. Il est difficile de voir les différentes sources d’émission de laves et de comprendre leurs déplacements. En effet, il n’y a pas qu’une seule coulée de lave et il y a une multitude de petits cratères.

Vue sur la caldeira de krafla et ses coulées de lave 

La lave noire qui entoure le Leirhnjúkur tranche avec la couleur ocre de cette colline de palagonite. Elle est issue des éruptions fissurales de 1975 à 1984 et recouvre en partie les coulées de lave des éruptions fissurales de 1724 à 1729. La coulée de lave la plus longue s’étend sur 19 kilomètres vers le nord. La colline du Leirhnjúkur est aussi une zone de solfatares d'où s'échappent de nombreuses fumerolles, la terre est vivante et encore chaude.

Le Leirhnjúkur 
Les coulées de lave récentes  

Un peu plus loin, nous allons voir le lac de cratère Viti aux eaux turquoises sur le flanc nord-ouest du volcan Krafla. C'est un maar dont l'explosion date de l’éruption de 1724. En contre bas de ce site, nous avons une vue sur la centrale géothermique.

Le cratère Viti  sur le flanc du volcan Krafla
La centrale géothermique de Krafla 
Vue à partir du cratère Viti 

De l'autre côté du col Namaskarð, nous passons près d'un site où a été exploité la diatomite, une roche constituée par des débris de squelettes de micro algues unicellulaires présents dans le lac Myvatn. Elle est employée pour ses propriétés absorbantes et abrasives. Il ne reste de cette exploitation que ce beau lac mais il est toxique.


Nous profitons de cette géothermie en faisant un arrêt aux bains chauds naturels de Myvatn. C’est bien agréable. Nous terminons la journée en faisant le tour du lac à la recherche d’un camping.

Le lac de Myvatn 

Il a plu cette nuit et ce matin le ciel est bas. En début d’après midi, nous visitons le musée ornithologique Fuglasafn où sont présentées 300 espèces d’oiseaux naturalisés. La présentation est intéressante et pédagogique. Le premier bateau à moteur sur le lac Myvatn est présenté dans une autre salle avec quelques objets de pêche ainsi que des photos notamment sur les us et coutumes concernant la collecte partielle des œufs de canards sauvages qui n’étaient pas chassés.

Canard souchet
Fuligule milouinan
Grèbe esclavon
canard siffleur
Les habitants du lac Myvatn 

Nous longeons la rive nord du lac Myvatn et traversons la coulée de lave qui a détruit fermes et habitations du village en contournant l'église de Reykjahlid pendant les années 1724-29. Elle a terminé son parcours au niveau du lac .

Les coulées de lave des années 1724-29 

Nous allons ensuite au centre de visite de la centrale géothermique de Krafla où des panneaux expliquent le fonctionnement de la géothermie et son exploitation par la centrale. Nous voyons également un film présentant cette activité et l’éruption de 1975.

Nous partons ensuite pour la découverte des grottes inondées dans les fissures de Stóragjá et de Grjótagjá à l'est du lac de Myvatn que nous n'avons pas réussi à voir. Nous ne verrons que la fissure de Stóragjá . Cette fissure est encore un indice de l'écartement des plaques tectoniques. Retour sur le camping.

La fissure de Stóragjá 

Le soleil est au rendez-vous ce matin. Nous allons profiter de ce beau temps pour découvrir plusieurs sites.

Nous commençons par le volcan Hverfjall qui domine les rives du lac Myvatn. C’est un volcan né d’une éruption hydromagmatique, une explosion dû au contact de la lave avec de l’eau souterraine il y a 2500 ans.

En chemin vers Hverfjall 
Sur la crête du volcan Hverfjall  

De la crête du cratère, nous avons à l'ouest une belle vue sur le lac Myvatn et au nord le volcan Hliðarfjall. Nous pouvons également voir le cratère d'explosion du Ludent et l’alignement de petits cratères de þrengslanorgir et du Lúdentarborgir apparus il y a 2300 ans le long de la fissure générant un épanchement important de lave. Nous voyons aussi de la haut, un phénomène particulier de cet épanchement de lave, le Dimmuborgir, nom signifiant "châteaux noirs" avec à l'arrière plan, le volcan en table Blájfall.

La vue depuis les crêtes du Hverfjall 

Nous rejoignons l'ensemble ruiniforme du Dimmuborgir pour suivre un sentier parmi ses piliers de basalte aux formes spectaculaires. Lorsque la lave s’est épanchée sur cette zone marécageuse, un lac de lave retenue temporairement par un barrage naturel s'est formé. Les sédiments gorgés d’eau provoquèrent des dégazages créant ainsi des colonnes. La couche supérieure du lac de lave s’est durcie en refroidissant laissant passer à l’intérieur la lave encore liquide qui s'est évacuée après la disparition du barrage naturel. Avec le temps, la couche supérieure s’est effondrée et érodée tandis que les piliers de basalte ont résisté à l’érosion. C’est un phénomène rare.

Vues à partir du  Dimmuborgir

Nous poursuivons notre découverte à Höfði où nous retrouvons encore des piliers de basalte au niveau de l’eau du lac Myvatn. Pour y accéder, nous suivons un beau sentier sur une presqu’île très verdoyante, un jardin d’Eden dans cet environnement basaltique.

Sur la presqu'île d' Höfði
Les colonnes de Kalfastrond

Nous terminons par les pseudo-cratères ou cratères phréatiques de Skútustaðir. Ces cratères font illusion mais ce ne sont pas de véritables cratères, ils n’ont pas de cheminées. Lorsque la coulée de lave de þrengslanorgir parvint dans cette zone de marais, l’eau prise sous la lave provoqua des explosions de vapeur forçant un passage vers la surface.

Les Pseudo cratères de Skútustaðir 

La région de Myvatn est vraiment remarquable. Elle présente une telle diversité de phénomènes volcaniques.

Le fleuve Laxa venant du lac de Myvatn 

Nous profitons de cette belle journée ensoleillée pour continuer vers la cataracte de Godafoss, la chute des Dieux.

Les chutes de Godafoss 

Nous remontons vers Husavik pour passer la nuit au camping d’Heiðarbær après une grande journée en plein air.

5

Le ciel est très bas ce matin et il pleut. Nous restons la matinée sur le camping à trier les photos. En début d’après midi, nous visitons la ferme traditionnelle de Grenjaðarstaður sur la route 854. Nous sommes dans la vallée de la Laxa, belle vallée glaciaire où il y a quelques fermes dont celle de Grenjaðarstaður.

Cette ferme traditionnelle du 19ème siècle est construite en pierre et tourbe avec une toiture engazonnée. Les pièces de vie ont des cloisons et un plancher en bois qui les rendent plus confortable. Mais chaque groupe de pièces est relié aux autres par un long couloir en terre battue avec des murs de pierre et de tourbe. C’est une ambiance sombre. Le seul chauffage se trouvait dans la cuisine. La construction a évoluée au fil du temps. La première cuisine a un foyer ouvert rustique en pierre, la cuisine plus récente a une grosse cuisinière. A côté de cette ferme, il y a une église car cette ferme était habitée par un pasteur.

La ferme traditionnelle de Grenjaðarstaður  
L'ancienne et la nouvelle cuisine 
L'intérieur 

Passés la vallée de Bárðarlur, la géologie de la côte nord-ouest de l'Islande date de l'ère tertiaire. Les basaltes qui composent le paysage ont plus de 3 millions d'années et les reliefs ont été rabotés par les glaciers.

Nous retrouvons la route circulaire n°1 en direction d’Akureyri. Avant de prendre la route 83 pour voir la ferme de Laufas, nous passons la piste qui mène à la chute d'Aldeyardfoss mais le temps ne s'y prête pas, nous l'avions vu lors de notre voyage de 2013.

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La chute d'Aldeyardfoss (Photos prises en 2013)
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La ferme de Laufas comprend 5 corps de bâtiment reliés par un couloir intérieur. La ferme actuelle est une construction de 19ème siècle mais il reste quelques éléments de celle construite au 16ème siècle. Elle a également beaucoup évoluée mais on retrouve la même structure, une ferme à pignon avec des pièces au niveau de l’entrée puis un long couloir sombre distribuant d’autres pièces. C’était également l’habitation d’un pasteur. Cette ferme est située au bord du fjord d’Eyjafjorður au pied des cimes enneigées que nous avons du mal à voir complètement avec le ciel bas.

La ferme de Laufas  
Le couloir intérieur
L'interieur 

Nous poursuivons la route jusqu’au port de pêche de Grenivik situé au bout de la route. Il est dominé par les sommets de 1000 à 1200 m. Nous passons le nuit sur le parking face à la mer à côté d'une aire de service.

Le ciel est encore bas mais peu à peu la couverture nuageuse s’élève sans vraiment dégager les sommets. Nous longeons le fjord d’Eyjafjorður.

Puis un peu avant Akureyri nous prenons la route 829 puis la route 823. La large vallée d'Eyjafjarðará entourée de sommets allant de 1136 à 1474 m est le prolongement du fjord d’Eyjafjorður. Sur les pentes s’égrènent quelques fermes. Cette région autour du fjord est plus propice à la culture. Nous avons même vu quelques champs de pomme de terre et il y a des vaches. Toutefois, nous sommes impressionnés par le nombre de chevaux dans les prairies.

La vallée de d'Eyjafjarðará
Un petit courlis
cygne chanteur
oie grise
Courlis corlieu

Un arrêt à Akureyri pour faire quelques courses. C’est la 2ème ville de l’Islande avec environ 18 000 habitants ! C’est une petite ville paisible. Il restent quelques vieilles maisons en bois dans le quartier de Búðargil.

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Photos de 2013 d'Akureyri  sous le soleil
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Nous remontons vers le nord par la route 82 pour faire le tour de la péninsule de Tröllaskagi. C'est une péninsule très montagneuse avec plusieurs fjords. Les ports de pêche étaient très isolés avant la construction des tunnels. La route 82 qui passe par l'intérieur est impraticable en hiver.

Nous arrivons ainsi à Dalvik en longeant plus ou moins le fjord d’Eyjafjorður. C’est un port de pêche. La route longe ensuite le fjord avec quelques beaux points de vue avant de s’engouffrer dans un tunnel. Avant le tunnel, nous avions une belle luminosité mais passés le tunnel, nous sommes arrivés dans la brume. Le port d’Olafsfjörður coincé dans un petit fjord et surtout entre 2 tunnels n’est pas des plus accueillant au niveau du paysage par temps brumeux. De là, il est possible de prendre une piste (la route 82) mais comme il n’y a aucune visibilité, nous poursuivons sur la route principale en prenant les tunnels.

Sur la route de Dalvik à  Olafsfjörður 

En sortant du dernier tunnel, nous découvrons le port Siglufjörður lui aussi coincé dans un fjord. Il est dominé par des sommets que nous avons du mal à voir avec la brume. L’ambiance y est plus sympathique, c'est plus ouvert. Nous nous installons sur le camping, un parking au milieu du bourg et nous visitons le musée de l’épopée du hareng.

Le port Siglufjörður  en soirée et en matinée
Le port Siglufjörður 

Le port Siglufjörður a connu une activité florissante au début du 20ème siècle avec une pêche industrielle intensive influencée par le mode de pêche des Norvégiens avec les premiers bateaux à moteur et un outillage plus moderne. Après une longue période de pauvreté qui a duré des siècles, l’Islande n’a pas ressenti la grande crise de 1929. Elle fournissait en hareng les pays européens touchés par les 2 guerres. Avec l’évolution des techniques de pêches, les quantités de poissons péchés étaient importantes si bien que dans les années 1970, il n’y avait plus de hareng dans les eaux islandaises. La grande épopée du hareng s’achevait.

Le musée présente dans un grand hangar d’époque, deux bateaux de pêche et des barques de plusieurs tailles ainsi que tout le matériel de pêche. Très belle présentation. Le deuxième bâtiment est l’usine avec ses machines pour fournir de l’énergie pour le conditionnement, pour faire de l’huile et un four pour faire de la farine. Dans la troisième construction que nous visitons, il y avait le bureau, un entrepôt et à l’étage des chambres pour les femmes saisonnières. Ce sont elles qui préparaient le poisson et les mettaient en tonneau avec du sel.

La maison des femmes
Les bâtiments du musée 

Cette visite était très intéressante. On imagine combien la vie devait être rude. Déjà quand on voit le climat humide et froid que l’on peut avoir en été…. Il faut imaginer également l’isolement car les tunnels n’existaient pas. C’est ici que nous passons la nuit.

En soirée les sommets se sont dégagés et ce matin ils étaient éclairés par un soleil timide.

Nous reprenons la route 76 qui longe la côte et nous passons un tunnel. Avant la construction des tunnels, les ports d’Olafsfjorður et de Siglufjörður étaient isolés. Sur la route, nous avons de belles vues sur la côte ouest de la péninsule de Tröllaskagi. Nous arrivons au lac Miklavatn séparé de la mer par une étroite bande de terre. Plus loin, dans le Skagafjörður, nous apercevons l’île de Málmey, d’origine volcanique. Plus au sud dans le prolongement de l’île, il y a un lac fermé par 2 tombolos naturels qui relient la terre au promontoire de þorðarhöfði.

Sur la route en corniche 
Le lac Miklavatn vu de l'Ouest et de l'Est
L’île de Málmey et  le tombolo qui ferme le lac

Un petit détour à Hofsós pour voir le centre de l’émigration islandaise mais il était fermé au moment de notre passage. Il a été estimé que 20 à 25% de la population ont émigrés vers l’Amérique du nord entre 1870 et 1914. C’étaient essentiellement des fermiers suite à des hivers rudes aggravés par l’éruption de l’Askja (1875) qui couvrit de cendres toxiques, le Nord et l’Est du pays.

Le centre de l'émigration islandaise 

Un peu au sud, nous faisons un arrêt pour voir la petite église de Gröf en tourbe située dans un beau décor.

Eglise de Gröf 

Nous traversons ensuite le large estuaire pour rejoindre Sauðarkrókur et prendre la route 75 pour visiter la ferme traditionnelle de Glaumær.

L' Eyafjörður au niveau de Sauðarkrókur

La ferme Glaumær se situe dans une belle et large vallée verdoyante. Il y a beaucoup de prairie pour le fourrage. C’est d’ailleurs la période du fauchage. La construction est homogène bien qu’elle est connue également des évolutions comme les autres fermes que nous avons visitées. La partie principale a été construite en 1843, les deux extrémités en 1876. Cette ferme permet de mieux comprendre la construction de ce type d’édifice. En fait, chaque pièce est un bâtiment à part relié entre eux par un couloir. Sur ce site, on peut visiter également 2 maisons plus récentes des années 1950. C'est un autre confort !

La ferme Glaumær  

Nous revenons sur Sauðarkrókur que nous passons rapidement et prenons la route 744 qui traverse la péninsule de Skagi pour rejoindre le camping de Skagaströnd où nous passons la nuit. Le paysage sur cette route est désertique et monotone. Après une période nuageuse, la soirée est ensoleillée.

Sur le camping  de Skagaströnd

Il n’y a aucune visibilité ce matin, nous sommes dans la brume. Nous quittons le camping tardivement en fin de matinée lorsque le soleil commence à déchirer la brume. Nous retrouvons la route 1 et un peu avant Blönduós, un sentier nous permet de marcher le long de la rivière Blanda. La plupart des cours d’eau qu’il soit petit ou important ont creusé des canyons à un moment ou à un autre.

La rivière Blanda 

Nous rejoignons ensuite la péninsule de Vatnsnes pour en faire le tour par les routes 716, 717 et 71, pistes tout à fait praticables mais pas toujours agréables et rapides. Nous montons au neck de Borgarvirki, une ancienne cheminée volcanique qui aurait servi de forteresse dans les années 870 à 1030. Le panorama serait superbe si la brume ne cachait pas une partie du paysage.

Le neck de Borgarvirki
Sur la route 717 

Nous poursuivons plus au nord pour voir la formation rocheuse Hvítserkur, une arche de basalte émergeant d’une plage de sable noir. Il s’agirait du vestige d’une fissure remplie de lave. La légende veut que ce soit un troll surpris par le lever du soleil. Sur le site très agréable, nous avons vu des phoques, des Cygnes chanteurs en vol, des fulmars en exercice de voltige et des sternes arctiques très actives.

La formation rocheuse Hvítserkur 
Cygne chanteur en vol
Sterne arctique revenant de la pêche
Fulmar boréal

Nous continuons notre tour jusqu’à Illugastaðir sur la côte Ouest pour voir quelques phoques, quelques guillemots à miroir et bien sûr les sternes arctiques protégeant leurs petits de façon agressive. Le sentier le long de la côte est très agréable. Au loin de l’autre côté de la baie d’Húnaflói, nous apercevons les côtes du Strandir.

Illugastaðir 
Phoque gris
Guillemot à miroir
Canne eider et ses petits

Il se fait tard, nous rejoignons le camping de Hvammstangi. La route de la côte Ouest suit une falaise plus ou moins haute qui peut présenter plusieurs paliers parfois plongeant directement dans la mer.

Depuis que nous suivons la côte nord-ouest, nous longeons de hautes falaises de basalte entaillées par des vallées. Ce relief dont le sommet est souvent plat a été formé à l'ère tertiaire par l'émission successive de nombreuses coulées de basalte. L'altitude pouvait alors aller jusqu'à 3000 m. Pendant l'ère glaciaire, ce relief a été raboté par les glaciers, entaillé et déchiqueté par l'action de l'eau donnant des falaises en escalier, des canyons, des fjords... L'érosion est d'autant facilitée par la structure même de la falaise composée de couches successives de coulées de lave. Les espacements entre les couches doivent être des points de faiblesse et pourrait expliquer les falaises en paliers.

Arrivés à Hvammstangi, le camping-car va prendre une douche avant d’aller se reposer sur le camping !

Après cette journée nous allons quitter le Nord de l'Islande pour l'Ouest. La zone Nord-ouest de l’Islande est plus peuplée que la zone du Nord-Est. Il y a plus de fermes, plus de prairie à fourrage. Dans cette zone, il a des bovins et de nombreux chevaux. Les larges vallées glaciaires se prêtent davantage à l'agriculture. Toutefois, dans cette partie de l'Islande, elle se limite à l'élevage et à la culture du fourrage.

Le cheval est très présent dans la campagne islandaise. C'est un cheval de petite taille qui a 5 allures dont le Tölt. C'est une allure naturelle qui est innée chez les chevaux islandais. Elle est très confortable pour le cavalier et pour le cheval. Cette race de cheval est protégée. Un cheval qui quitte l'Islande ne peut y revenir et aucun cheval étranger ne peut entrer en Islande.

Les chevaux islandais 

Voici la belle description de Xavier Marnier sur le cheval islandais dans son livre "voyage en Islande et au Groenland - histoire de l'Islande" écrit en 1840.

"Les chevaux sont petits, mais excellents. Un instinct curieux à observer les guide dans leur marche difficile. Ils savent se cramponner aux pointes de lave, glisser sur les dalles plates, chercher dans les marais le point le plus solide. Ils s'en vont ainsi pendant des journées entières, passant à travers les montagnes escarpées, les terrains fangeux, les couches de lave. Si l'on veut s'arrêter, on laisse tomber la bride par terre et ils restent là patiemment jusqu'à ce qu'on vienne les reprendre. Si, dans les passages dangereux, le cavalier veut leur imprimer une fausse direction, ils résistent doucement, comme pour lui montrer son imprudence, et sondent eux-mêmes avec précaution leur route. Le soir, on les lâche dans les champs, et le lendemain on les retrouve souples, frais et dispos comme la veille.


Avec ces chevaux, le paysan islandais entreprend des voyages de 6o à 8o lieues. Il apporte ainsi chez le marchand toute sa cargaison de laine et de poisson. En été, dans le temps de la foire, on voit souvent arriver à Reykiavik des caravanes de vingt à trente chevaux attachés par la queue à la suite l'un de l'autre, et conduits par une femme ou un enfant."

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Lorsque nous quittons le camping, le ciel est nuageux mais la visibilité est correcte. Ce matin, nous sommes partis à la recherche d’une bouteille de gaz en suivant la route 1. Pas facile, toutes les stations ne font pas ce type de gaz (bouteille jaune)…. Nous arrivons à en trouver une à la station qui se trouve au croisement avec la route 50 qui va à Reykholt. Nous sommes loin de notre projet initial. Ce sont les aléas de l’intendance ! Finalement nous inversons le sens de notre circuit.

Nous commencerons donc notre découverte de l’Ouest de l’Islande par la péninsule de Snæfellsnes. Cette péninsule présente une grande diversité géologique car on peut y observer des formations rocheuses de presque toutes les périodes de l‘histoire géologique d‘Islande.

En effet, elle se situe dans une des parties les plus anciennes de l’Islande qui va de la péninsule de Snæfellsnes à l'ouest à celle de Skagi au nord. Son histoire commence au tertiaire, il y a environ 16 millions d’année par d'importantes coulées de lave au niveau de deux anciens rifts localisés sur ces deux péninsules. Leur activité s’est arrêtée il y a 7 millions d’années. Ces deux rifts éteints sont parallèles aux rifts aujourd’hui actifs qui seraient apparus il y a 2 à 3 millions d’années.

La péninsule de Snæfellesnes à la différence des autres régions du nord et de l'ouest a connu une continuité dans son activité volcanique, au quaternaire. Pendant l’ère glaciaire, elle a donné naissance à des "rides" ou montagnes palagonitiques. Le volcan Snæfells est né il y a 800 000 ans. Cette activité s'est poursuivie après la période glaciaire. La dernière éruption du Snæfells date de 2000 ans ! Sur la péninsule, il y a eu plusieurs systèmes volcaniques donnant naissance à plusieurs types de cratères sur des milliers d’années.

Sur la route 1, au niveau de Bifröst, nous découvrons les 3 cratères de Grábrók. Ce sont des cratères explosifs formés lors d’une éruption fissurale il y a environ 3000 ans. Ils font partie du système volcanique fissural de Ljósufdjöll d’une longueur de 90 km allant de la côte nord du Snæfellsnes au village de Bifröst.

Sur la route 60 au niveau du croisement avec la route 1 un peu avant  Bifröst.
Baula, cône de rhyolite vu à 2 périodes différentes
Les cratères de Grábrók 

Nous quittons la route 1 à Borgarnes pour prendre la route 54 au sud de la péninsule. Nous roulons longtemps sur une large plaine côtière où alternent prairies et champs de lave au pied d’imposants massifs qui s’étendent d’Est en Ouest. Cette basse terre de la partie sud de Snæfellsnes est un ancien fond océanique qui s’est élevé à la fin de l’ère glaciaire. Les falaises qui séparent les plaines des montagnes sont par conséquent d’anciennes falaises qui étaient au bord de l'océan.

Nous passons la coulée de lave du cratère Eldborg isolé au milieu de la plaine. Il fait partie du même système volcanique fissural de Ljósufdjöll que les cratères du Grábrók.

Le cratère Elborg  
La plaine de l'Eldborgarhraun 
Sur la route sud de la péninsule 

Un peu après le camping Tarðir où nous passerons la nuit, il y a un site au niveau d’Ytri Tunga où nous avons pu observer des phoques. La côte alterne des plages au sable blond et des criques de sable gris…

Phoque gris
Barge à queue noire
Huitriers pie

C’est avec un ciel nuageux mais une visibilité correcte que nous avons quitté le camping. Nous prenons la direction d’Arnastapi avec quelques arrêts photos le long de la route.

Sur la route sud 

Nous sommes passés à côté du cratère Búðaklettur dont la dernière éruption date de 5000 ans. Au loin, on aurait dit un dôme au milieu d’un champ de lave.

Le cratère Búðaklettur 

Un peu plus loin, nous pouvons observer une ride palagonitique de la période glaciaire, recouverte d'une coulée de lave basaltique de la période postglaciaire

Sur la route 574 

Nous passons au niveau des impressionnantes coulées de lave du Snæfells un peu avant Arnastapi.

Les coulée de lave du Snæfells

Au début du sentier côtier à Arnastapi, nous sommes accueillis par une grande statue de pierre représentant Bárður, mi-homme mi-dieu gardien de la montagne. Nous suivons un sentier côtier qui passe sur les coulées de lave que la mer a sculpté.

La coulée de lave déchiquetée par la mer 
Mouette  tridactyle 
Gentiane champêtre
Sterne arctique
Les falaises déchiquetées sont le royaume des oiseaux 

Nous poursuivons vers Hellnar où nous allons voir l'ancien cratère du Bárðarlaug où se niche un petit lac. De là, nous avons une belle vue sur une autre grande coulée de lave du Snæfells mais toujours pas de visibilité sur le sommet du Snæfellsjökull.

Le cratère du Bárðarlaug 

Un peu plus loin au niveau du phare de Malarrif, se trouve la formation rocheuse de Londrangar qui ressemble à un château en ruine mais qui serait le vestige d’un cratère. Nous sommes dans le parc national.

La formation rocheuse de Londrangar 

Nous continuons vers le site de la plage de Djúpalóssandur, superbe site où nous voyons peu à peu le sommet du Snæfellsjökull se dégager de ses brumes. C’était inespéré.

Sur la plage de Djúpalóssandur 

Le mont Snæfells d’une altitude de 1446 m est un stratovolcan formé par l’accumulation de coulées de lave depuis 800 000 ans. Il est couvert d’une calotte glaciaire.

Le mont Snæfells  vu du Sud

Nous le contournons pour rejoindre le camping Grundarfjörður où nous arrivons vers 21H ! Ce fut une très longue journée mais il faut savoir profiter du temps clément et nous avons eu la chance de voir le volcan du roman de Jules Verne "voyage au centre de la terre".

Le mont Snæfells  vu du Nord

Sur la route un peu avant Grundarfjörður, nous avons fait un arrêt sur le site du Mont Kirkjufell.

Le site du Mont Kirkjufell 

Nous avons eu raison d'en profiter car le lendemain matin, le ciel est très bas et ce sera ainsi pour la journée. Aucune visibilité au dessus de 100 m d’altitude. Nous quittons tardivement le camping et prenons la route 54 pour aller jusqu’à la grotte de Vatnshelli que nous visitons. Ce sont des tunnels de lave. Leur grandeur est impressionnante. Nous sommes descendus avec casque et lampe torche. Il y a sur les parois des bactéries luminescentes ! Finalement, cette visite est assez moyenne.

Nous sommes ensuite revenus sur le site de Djúpalóssandur pour aller jusqu’à la plage de Dritvik qui a été un petit port de pêche saisonnière du 16ème au 19ème siècle. Nous avons suivi un sentier sur les falaises pour arriver à la plage de Dritvik. C’est une autre ambiance avec le temps sombre. Par contre, nous avons eu la chance de voir un renard polaire. Malheureusement nous n’étions pas équipés pour faire de bonnes photos. Nous avons été surpris par cette apparition soudaine et lointaine.

Plage de Dritvik 
Le renard polaire 

Nous nous installons sur le camping d’Hellissandur juste à la sortie du parc national. On ne sait jamais peut-être que demain matin nous aurons une meilleure visibilité….

A notre réveil, la couverture nuageuse est plus élevée. Nous quittons rapidement le camping pour aller sur la plage dorée de Skarðsvik en direction de la pointe d’Ondverðarnes. Le site est agréable mais la température n’incite pas à la baignade.

La plage dorée de Skarðsvik 

Nous montons ensuite sur le bord du cratère Saxhóll, formé il y a 3 à 4000 ans. De là, nous avons une vue sur plusieurs autres cratères (Saxhólar, Saudðhóll, Varnsborg et Rauðhóll) et leurs champs de lave. C’est impressionnant le volume de lave que ces petits cratères ont pu produire ! Nous devrions également avoir une vue sur le Mont Snæfells mais il reste invisible.

Vue sur la ligne de cratères 
Saxhóll 
Saxhólar 

Nous faisons ensuite un arrêt pour voir la cascade de Svöðufoss, un peu après Rif mais le temps se chagrine de plus en plus. Dommage car le paysage sur la route nord de la péninsule est superbe. Il n’y a pas de grande plaine côtière comme sur la côte sud, le relief est souvent proche de la mer. A Grundarjfjordur, le sommet du Mont Kirkjufell est dans les nuages. Heureusement que nous avions fait des photos la veille.

La cascade de Svöðufoss 
Sur la route nord 

Nous poursuivons et arrivés à Stykkishólmur, nous montons sur l’îlot de Súgandisey qui surplombe le port. Les falaises de cet îlot sont des orgues de basalte d’une bonne hauteur. Nous faisons une petite visite au musée du volcan mais cette présentation reste sommaire. C’est sous la pluie que nous quittons la péninsule par la route non asphaltée 54.

 Le port Stykkishólmur 

La route est praticable bien que fatigante. Nous passons de beaux paysages que nous devinons du côté relief. Du côté mer, nous suivons plus ou moins la côte et sa myriade d’îles. Cela devrait être superbe avec le soleil !

Sur la route 54 


Arrivés à Búðardalur, le camping-car a eu besoin de prendre une douche ! Il n’a jamais été aussi sale.

Nous passons la nuit un peu plus au nord sur le camping à Laugar, perdu dans la nature.

7

Il a plu en soirée et toute la nuit mais ce matin la couverture nuageuse est assez haute pour voir les paysages que nous traversons. La route 60 passe dans de larges vallées jusqu’au Breiðafjördur avant de prendre la route 61 pour arriver dans le Steingrimsfjördur.

Sur la route vers Drangsnes 

Après Hólmavik, nous prenons la route 643 qui va à Drangsnes car aujourd’hui, nous partons à la découverte d’une autre partie de l’Ouest de l’Islande, la côte du Strandir.

Elle se situe au sud Est d’une grande péninsule inhabitée des fjords de l'Ouest. Sur la pointe Nord de cette péninsule se trouve le Hornstrandir qu'il n'est possible d'atteindre qu'en bateau.

Les fjords de l'Ouest sont la partie la plus ancienne de l'Islande. Le relief de cette région est essentiellement constitué de falaises plus ou moins hautes ne dépassant guère les 1000 mètres d’altitude. Ce relief formé par d'importantes coulées de lave date de l'ère tertiaire il y a environ 14 à 16 millions d'année. Cet ancien plateau basaltique pouvant alors atteindre 3000 m d'altitude a été aplani, entaillé par les glaciers. La progression des glaciers à la fin de l'ère glaciaire a creusé de profondes vallées et une multitude de fjords laissant une côte très découpée. Il ne subsiste aujourd’hui de la période glaciaire que le glacier Drangajökull sur la péninsule du Strandir. C'est le seul glacier d'Islande qui ne régresse pas actuellement.

A Drangsnes, nous apprécions de prendre un bon bain chaud. C’est une zone où il y a de nombreuses sources d’eau chaude. C’est une petite structure bien agréable. Le temps s’est allégé alors nous en profitons pour aller voir cette côte sauvage.

Ile de Grimsey
Pavot d'Islande
Drangsnes 

La côte du Strandir est une région isolée desservie par une piste qui relie quelques villages. Elle est relativement facile dans sa première partie. Ensuite c’est plus chaotique pour rejoindre les sources chaudes de Krossnes au bout de la route, mais quel paysage !

Dans la première partie, ce sont des falaises en escalier qui descendent dans la mer.

De Drangsnes à Baki 
Sur la route de Djúpavik 

Un peu plus loin, le relief est plus haut et la route passe au pied des falaises. C’est impressionnant et grandiose. Ce n’est pas une route rapide car nous devons contourner de nombreux petits fjords.

Kaldbaks 
Veiðileysa  à l'aller

Le village de Djúpavik est au pied de hautes falaises.

Djúpavik
Plongeon imbrin
Dans le fjord  Reykjarfjördur 

Peu à peu, les brumes gagnent du terrain et la visibilité est très limitée lorsque nous arrivons à Norðurfjörður où nous trouvons un camping situé dans un village de quelques maisons au niveau d’une zone ouverte et c’est rassurant car nous sommes à 2 ou 3 heures de piste de la civilisation. Les villages que nous avons traversés sur cette piste sont souvent des fermes. Globalement nous sommes interpellés par l’isolement des habitations.

Il a plu pendant la nuit et c’est sous une pluie soutenue que s’est passé une partie de la matinée. Nous sommes allés jusqu’à la source d’eau chaude de Krossnes où une piscine a été aménagée au niveau de la plage.

En fin de matinée, la pluie s’est arrêtée et la visibilité s’améliore avec quelques rayons de soleil éphémère en début d’après midi. Nous reprenons la piste pour revenir sur Drangsnes. Nous avons, par moment, entre 2 bancs de brume, une vue sur les plus hauts sommets. Le relief de cette région n’est pas très haut, il va de 200 à 700 m d’altitude mais la verticalité impressionne.

Dans la baie de Norðurfjörður
Le Reykjarfjördur 
Veiðileysa  
Kaldbaks  sur le retour 

En allant sur Drangsnes, le temps se chagrine et nous avons un peu de pluie mais ce n’est pas un problème pour profiter à nouveau des bains d’eau chaude ! Nous passons la nuit sur le camping de Drangsnes et c’est là que nous terminerons notre découverte de la côte de Strandir.

8

Nous quittons le camping avec un soleil timide pour rejoindre la route 61 qui remonte une large vallée jusqu’au plateau du Steingrímsfjarðarheiði à 450 m. Nous sommes au sud de la péninsule du Strandir. Nous arrivons dans l’Isafjarðardujúp, un très large fjord. La route 61 parait sans fin. Elle contourne de nombreux petits fjords qui se jettent dans le grand fjord avec de beaux points de vue notamment sur la côte Ouest de la péninsule du Strandir. On aperçoit parfois le glacier Drangjökull à travers les brumes.

Isafjarðardujúp 
Une famille de labbe parasite 

Une pause à Ogur pour observer des phoques.


Ogur 
Sur la route 61

Une autre pause sur la pointe entre le Seyðisfjörður et le Alftafjörður où nous avons un superbe point de vue sur le fjord Alftafjörður, Súðavik et de l’autre côté la péninsule de Strandir.

Nous faisons un autre arrêt à Súðavik pour visiter le centre du renard polaire. Il vit en Islande depuis la dernière glaciation. Il s’est trouvé isolé en Islande à la fin de la glaciation et a donc eu une évolution différente de ses congénères du cercle polaire. Son pelage peut avoir plusieurs couleurs – brun bleuté, blanc ou beige. La couleur dépend beaucoup de leur lieu de vie, blanc à l’intérieur des terres et brun sur les côtes. C’est un renard de petite taille au pelage très garni et soyeux.

Le centre du renard polaire
Súðavik 

Nous arrivons à Isafjörður en début de soirée. C'est la capitale de la région des fjords de l'Ouest avec seulement 4000 habitants. Nous nous installons sur le camping de Tungudalur. De là, nous partons faire une marche d’environ 2H en remontant une cascade. Le sentier est un peu raide alors nous optons pour faire une boucle sauf que le sentier est peu marqué… De plus, arrivés en haut, nous découvrons des installations de ski avec des éclairages. Eh oui, les jours sont courts en hiver.

Au dessus du camping de Tungudalur

Le ciel est très bas au réveil, nous sommes dans les brumes mais il est annoncé du soleil. Nous partons pour Súðureyri à l’embouchure du petit fjord Súgandafjörður. Le fjord est encore pris dans les brumes mais en poursuivant sur 2 km de piste, nous arrivons au niveau d’une vallée avec une plage où se trouve une maison de pêcheur et un séchoir à poissons. Superbe décor que nous voyons avec le soleil.

Súðureyri  
Súðreyri 

Nous retournons sur Isafjörður que nous visitons en flânant dans les ruelles pour découvrir les vieilles maisons colorées. Ce port qui a connu une forte activité de pêche depuis le 19ème siècle a dû dans les années 1980 s’orienter vers d’autres activités dont le tourisme. Le site est superbe, la ville est entourée de falaises et de vallées.

Isafjörður 

Nous allons ensuite à Bolungarvik en passant par un tunnel, la route en corniche étant souvent coupée par des éboulements en hiver. Cette dernière est utilisée maintenant en piste cyclable ou piétonne mais elle n’est pas vraiment intéressante. A Bolungarvik, nous poursuivons sur une piste pour aller voir la baie de Skálavik mais nous abandonnons en cours de route, la piste est très pénible. Nous ne montons pas au Mont Bolafjall encore pris dans les brumes. Bolungarvik est entouré de falaises et avec les brumes il se dégage une impression oppressante. Par contre de ce village, nous avons une belle vue sur les hautes falaises du Hornstrandir.

Bolungarvik  
Les falaises du Hornstrandir  vues de Bolungarvik   

Nous passons une deuxième nuit sur le camping de Tungudalur.

Lorsque nous quittons le camping, le ciel est gris mais la couverture nuageuse est élevée. Nous prenons le tunnel sur la route 60 et à la sortie au niveau du fjord Onundarfjörður, nous découvrons un beau paysage avec un peu de soleil.

Onundarfjörður 

Nous traversons la péninsule et arrivons au niveau d’un autre fjord, le Dyrafjörður. Il est vraiment très beau. En prenant la route 624, nous avons de beaux points de vue sur la péninsule de Svalvogar, ses sommets pointus et le bourg de þingeyri. Nous devons rouler une vingtaine de kilomètres pour contourner le fjord et rejoindre þingeyri. De là, nous longeons le fjord par la piste 622 jusqu’à la vallée d’Haukadalur.

Le Dyrafjörður  vu du côté nord
Le Dyrafjörður  vu du côté sud  
Plongeon Catmarin 

Après þingeyri, c’est une route gravillonnée pénible mais carrossable . Nous montons à 550 m pour traverser la péninsule, le paysage est austère. De l’autre côté c’est le vaste fjord d'Arnarfjörður et ses nombreuses ramifications.

Nous roulons longtemps pour arriver à la cascade de Dynjandi que nous voyons de loin. C’est un site remarquable, c’est une suite de cascades avec en apothéose la cascade de Dynjandi haute de 99 m et large de 60 m. le soleil qui nous avait accompagné se cache de plus en plus derrière la brume. Nous continuons la route qui passe au dessus des cascades. Nous oscillons entre 300 et 500 m dans un paysage très minéral où il y a de nombreux lacs mais pas de végétation. La brume est de plus en plus présente et à la différence des nuages, elle obscurcit considérablement le paysage jusqu’à le rendre sinistre, oppressant.

La cascade de Dynjandi 
La suite de cascades
Sur le plateau 

Nous redescendons vers le fjord d'Arnarfjörður. A Bildudalur, la piste 629 longe les falaises de Ketildalur. Elles sont impressionnantes et nous avons une belle vue sur le Svalvogar et le sommet Kalbakur. Nous laissons nos traces sur la belle plage de sable doré.

Puis nous rejoignons Tálknafjörður et son camping sur le bord du fjord du même nom.

Les falaises de Ketildalur  et ses plages de sable doré
Vue sur le Svalvogar  

C’est de bon matin que nous prenons la route pour rejoindre les falaises de Látrabjarg où nous arrivons 2H plus tard après une quarantaine de kilomètres sur la piste 612. Pour aller jusqu’au parking de Látrabjarg, nous passons près de deux belles plages encadrées par les falaises. Leur sable est de couleur claire.

Sur la piste vers  Látrabjarg

Du parking, nous montons sur les falaises qui se trouvent sur le très grand fjord de Breiðafjörður. Sur la côte sud du fjord, nous pouvons voir la péninsule de Snæfellsnes et le glacier du volcan Snæfells daigne se montrer ! Nous marchons jusqu’à la plus haute falaise à 440 m soit environ 10 km aller retour.

Le volcan Snæfells 
Les falaises de Látrabjarg 

Nous avons observé sur ces hautes falaises les colonies d’oiseaux qui y nichent - macareux – pingouin torda – guillemot– mouette tridactyle – fulmar boréal - goéland – grand corbeau. La hauteur des falaises est impressionnante. C’est vertigineux !

Macareux moine 
Pingouin torda
Mouette tridactyle
Fulmar boréal
Arlequin plongeur
 Les habitants des falaises  

Le temps est très spécial en Islande. On va dire que c’était une belle journée bien que nous avons commencé à marcher avec un ciel nuageux et un peu de soleil. Au dessus des falaises, il y a eu des périodes de soleil intercalées par des bancs de brume qui assombrissaient le paysage. Mais en soirée, c’est grand soleil !

Nous passons la nuit sur le camping à proximité de la plage de Breiðavik. Malgré la fatigue de la randonnée sur les falaises, c’est tentant d’aller faire un tour sur cette grande plage.

La plage de Breiðavik 

Ce matin, c’est à nouveau grand soleil. Nous reprenons la piste 612 où nous faisons un aller retour sur la piste 615 qui longe le Patreksfjörður.

De la piste 615 à la piste 612

A partir de la piste 612, nous faisons un autre aller retour sur la piste 614 qui va à Rauðansandur. Pour passer d’un fjord à l’autre, nous devons traverser une péninsule et souvent monter entre 300 et 500 m. La piste est praticable mais la descente vers la plage de Rauðansandur est longue et raide. Mais cela vaut le détour car nous arrivons dans un superbe site, une belle plage de sable doré dominée par des falaises dans le prolongement de celles de Látrabjag sur le Breiðafjörður. Du parking, nous partons marcher et revenons par la vaste plage. Il y a beaucoup de monde, c’est dimanche et il fait beau. Il y a quelques baigneurs, pourtant il ne fait pas très chaud (17°) mais la majorité des personnes sur la plage sont islandaises. Quant à l’eau, aux dires des islandais elle est un peu fraîche !

Le site de Rauðansandur 

Nous retrouvons la route 62 puis la route 60 qui longe plus ou moins le Breiðafjörður et ses plages de sable doré entrecoupées de roche. La route est longue à contourner les nombreuses ramifications du grand fjord. Un tronçon de cette route n’est pas asphalté. Depuis ce matin, nous n’avons pas traversé un seul village et surtout pas de station de carburant sur environ 200 km.

Nous passons la nuit sur le camping Grettislaug à Reykhólar sur la péninsule de Reyjanesfjall. Ce camping est très sommaire au niveau des services mais il est possible de prendre des bains chauds.

Un bon bain chaud dès le matin est appréciable avant de reprendre la route. Nous continuons sur la route 60 en faisant encore quelques photos. Le paysage sur les 30 derniers kilomètres de cette route qui rejoint la route circulaire 1 est sympathique et paisible .

Sur la route 60 

Nous quittons les fjords de l’Ouest, la partie la plus ancienne de l’Islande après 7 jours de découverte. C'est un paysage montagneux où le déplacement n'est pas toujours rapide ni même facile. La côte est très découpée et nous devons souvent contourner une multitude de grands ou de petits fjords parfois sur des routes non asphaltées. La partie du Hornstrandir n'est pas accessible en véhicule. C'est une région qui révèle les profonds stigmates de la glaciation. L'érosion glaciaire a été telle que les fjords de l'Ouest ne sont rattachés à L’Islande que par un isthme de seulement 7 km. Ce n'est pas un territoire très peuplée avec environ 7000 habitants pour plus de 22000 km².

Globalement nous avons eu un temps correct avec du soleil et surtout pas de pluie.

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Nous descendons vers le sud en direction de Reykjavik. En cours de route, nous réglons l’intendance à savoir les vidanges, le plein d’eau et le carburant ainsi qu'une petite toilette du camping-car après 3 jours de piste.

Sur le chemin, nous faisons un détour par Husafell en prenant à partir de la route 1, la route 50 et à Reykholt la route 518. Après un arrêt, aux cascades de Hraunfossar et Barnafoss le long de la rivière Hvitá, nous poursuivons jusqu’à la piste 550 Kaldidalur qui ne peut se prendre qu’avec un 4X4. C'est une zone de transition entre des terrains anciens et des plus récents.

Le site des cascades est inattendu, Hraunfossar qui veut dire les "cascades de la lave", sont une série de petites cascades sortant de la lave sur une grande largeur. Barnafoss correspond davantage à une chute d’eau. L’eau passe sous une arche de pierre créant de puissants remous. L’eau est un lait de glacier.

Les "cascades de la lave", 

Nous sommes à proximité du glacier Langjökull et du petit glacier Eiriksjökull à 1675 m. Nous avons au niveau du carrefour des routes 518 et 550 un point de vue un peu lointain sur les glaciers. C'est dommage que nous ne puissions pas aller plus loin et ainsi rejoindre þingvellir.

Il y a sur cette zone plusieurs glaciers : le Langjökull d'environ 950 km², deuxième glacier d'Islande, le þórisjökull d'environ 32 km² et l'Eiríksjökull d'environ 22 km². L'Okjökull a été déclassé en tant que glacier en août 2019 !

Le þórisjökull
Le Langjökull
Au carrefour des routes 518 et 550 

Nous reprenons les routes 518 puis 50 toujours vers le sud avec de beaux points de vue.

Sur la route 50 

Nous contournons ensuite le fjord Hvalfjörður par la route 47. Le ciel s’assombrit et arrivés au fond du fjord, il pleut. Dommage, il y avait une marche à faire pour voir la cascade Glymur.

Hvalfjörður 

A l'approche de Reykjavik, après avoir traversé de grands espaces peu peuplés, nous avons l'impression de retrouver la civilisation. L'habitat est de plus en plus concentré.

Nous nous installons sur le camping de Reykjavik. Nous profitons d’être dans un camping qui offre suffisamment de services pour faire enfin notre lessive. Cela devenait nécessaire. Un peu de ménage et de rangement à l’intérieur du camping-car, la mise à jour du blog et la matinée est passée.

L’après midi, nous visitons Reykjavik. C’est la capitale de l’Islande avec 122 000 habitants en 2016, 200 000 avec l’agglomération soit quasiment les 2/3 de la population de l’Islande qui est de 338 000 habitants !

Nous sommes arrivés dans la région la plus habitée de L'Islande.

Le voyageur du soleil
Le découvreur de l'Amérique
Hallgrímskirkja
Höfði Hús
Les bureaux du 1er ministre
Harpa
Reykjavik 

C’est une ville agréable, spacieuse avec beaucoup d’espaces verts. Il y a beaucoup de constructions nouvelles. L’architecture de la ville est hétérogène. Les maisons les plus anciennes se trouvent au cœur de la ville mais elles sont disséminées parmi des constructions plus modernes.

Reykjavik 
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Après avoir fait quelques courses, nous quittons Reykjavik pour la péninsule de Reykjanes. Le soleil est au rendez-vous. La route traverse un vaste champ de lave assez récent. Nous commençons le tour de la péninsule par les ports de Keflavik, de Garður, le phare de Garoskagi, le village de pêcheur de Sandgerði où nous passons le territoire des sternes. Cette partie du circuit est sans grand intérêt. C'est la partie la plus ancienne de la péninsule, elle a été formée au début du quaternaire.

Après Hafnir, la route passe dans une immense coulée de lave dans la zone dîtes « des cent cratères ». Ces coulées de lave récentes date du 13ème siècle. Le relief de la péninsule de Reykjanes est peu élevé mais c'est une succession de champs de lave. Cette zone a connu une activité volcanique importante que l'on peut observer tout au long de notre trajet. Il y a des rides palagonitiques de la période glaciaire, des volcans boucliers et des volcans linéaires ou fissuraux avec une multitude de petits cratères datant de la période post-glaciaire. C'est également une zone où il y a deux sites de géothermie. Le terme "reyk" en islandais veut dire fumée, reykjanes c'est la péninsule du cap de la fumée...

En fait, la péninsule de Reykjanes est la continuation sur terre ferme de la ride médio-atlantique. Le rift y mesure 30 km de large. On y observe des édifices sous glaciaire du pléistocène supérieur (d'environ 120 000 à 11 000 ans) et 4 champs de fractures pendant l'holocène (- de 10 000 ans) soit 4 systèmes volcaniques qui ont donné plusieurs séries d'éruption environ tous les milles ans durant chacune 200 à 350 ans ! (le quaternaire se décompose entre le pléistocène supérieur et l'holocène). Dans un premier temps, il y a eu des volcans boucliers et dans un deuxième temps des volcans linéaires.

La fissure la plus à l'ouest mesure environ 40 à 50 km de long dont 10 km en mer sur 5 à 15 km de large. La dernière activité nommée "les feux de Reykjanes", date des années 1210 à 1240. Dans cette période, les quatre systèmes volcaniques sont entrés en éruption avec des éruptions sous-marines dans la mer au large de Reykjanes. Il y a eu 40 à 50 coulées de laves soit environ 14 champs de laves ! La péninsule est couverte par des laves récentes. Dans les sagas, l'hiver 1226-27 est mentionné comme un hiver de cendre, un hiver de famine pendant lequel de nombreux animaux sont morts. Il est également relaté que lors des éruptions sous-marines, les chutes de cendre étaient si importantes qu'il faisait nuit en milieu de journée.

Nous faisons un arrêt pour aller voir les falaises d’Hafnaberg peuplées de colonies d’oiseaux. Nous suivons un sentier dans un paysage lunaire. Nous n’avançons guère et c'est loin, nos pas s’enfoncent dans la cendre. Arrivés au bord de la falaise, il n’y a que des mouettes tridactyles ! Sur le chemin du retour, nous surprenons un labbe parasite en train d'attaquer des sternes afin de les faire régurgiter leur pêche.

Labbe parasite
Les falaises d’Hafnaberg 

Nous poursuivons jusqu’au "pont entre deux continents" sur l'Álfagjá, la faille des fées. C'est une faille située sur la dorsale de Reykjanes, faisant partie de la dorsale médio-atlantique, à l'extrémité sud-ouest du pays. Ce pont symbolise la frontière géologique que constitue le rift entre les plaques tectoniques eurasiatique et américaine mais ce "pont entre deux continents" matérialise la séparation entre deux plaques tectoniques et non entre deux continents.

Le "pont entre deux continents" sur l'Álfagjá 

Un autre arrêt pour découvrir un petit cratère qui fait partie d’un système d’éruption fissurale récent nommé Stampar (1210-1240).

Deux fissures volcaniques allant de la mer sur la terre à l'ouest de Reykjanes forment une série de petits cratères. Cette série de cratères a été nommée Stampar. Les cratères sont de deux périodes. Les plus âgés se sont formés lors d'une éruption fissurale sur un peu moins de 4 km de long, il y a environ 1800 à 2000 ans. La plus jeune série de cratères Stampar s'est formée lors des feux de Reykjanes en 1210-1240.

Les cratères de Stampar 

Du bord de ce cratère nous pouvons voir la centrale géothermique de Reykjanesvirkjun. En suivant la direction de cette centrale, une route asphaltée la contourne et arrive sur la zone géothermique de Gunnuhver. Un sentier permet d’aller voir un jet de vapeur et des solfatares. Un des cratères de boue bouillonnante mesure 20 m de large. Le lac bleu turquoise en arrière plan provient des rejets de la centrale géothermique.

La zone géothermique de Gunnuhver 

A partir de cette même route, on peut aller jusqu’au phare de Reykjanesviti, superbe site qui offre de belles vues sur les falaises de Reykjanestá et l’îlot d’Eldey.

En reprenant la route 425, nous faisons un nouvel arrêt à Brimketill, une curieuse formation de lave en forme de chaudron géant attaqué par les assauts de l’océan.

Brimketill 

Il se fait tard mais nous faisons un petit détour par le lagon bleu, juste pour voir car l’entrée est onéreuse. Cette eau bleue n'est pas un phénomène naturel mais elle provient des rejets du surplus d’eau riche en silice, en sel et chargée de minéraux de l’usine géothermique. Dans les années 1980, des personnes ont commencé à venir s'y baigner, il y a eu ensuite quelques aménagements sommaires. Mais suite à des tremblements de terre, l'eau des bassins s'est partiellement vidée. Vu la fréquentation importante et croissante, il a été décidé de construire un complexe touristique beaucoup plus sophistiqué utilisant cette eau à la couleur si attirante et aux vertus curatives pour la peau.

Le Lagon Bleu 

Nous passons la nuit sur le camping de Grindavik.

C’est avec un soleil timide que nous partons sur la route 427 pour les falaises de Krsuvíkurberg, le site des ornithologues d’après les guides. La route suit une ride de palagonite, témoin d’un volcanisme fissural sous glaciaire. Elle traverse ensuite des champs de lave beaucoup plus récents (13ème siècle).

Sur la route 427 

Puis, nous devons prendre une mauvaise piste sur 5 km pour rejoindre les falaises. Le site est agréable avec d'un côté des falaises de basalte, de l'autre des falaises composées de cendres compactées mais il y a peu d'oiseaux, essentiellement des mouettes tridactyles.

Les falaises de Krsuvíkurberg 

De retour sur la route 427, nous prenons la route 42 qui nous mène sur le site géothermique de Krysuvik. Cette zone se situe sur l’axe du rift. Notre première étape est le lac Grænvatn, le lac vert, logé dans un ancien cratère. La route passe ensuite sur un 2ème site, Fúlipollur où l'on peut voir 2 marmites de boue et nous arrivons à Seltún. Sur ce site tout bouillonne avec une odeur prononcée de souffre et de belles couleurs.

Le lac Grænvatn 
Fúlipollur 
Seltún 

Un peu plus au nord de ce site, nous longeons le lac de Kleifervatn qui aurait comblé une fissure volcanique profonde. La route est spectaculaire. Elle passe au pied des volcans centraux d’Edborg. Au bout du lac, la route devient piste, nous faisons demi-tour et revenons sur la route 427.

Le paysage le long du lac de Kleifervatn 

Nous traversons à nouveau des coulées de lave recouverte d’un épais manteau de mousse (Grimmia).

Sur cette route, un peu avant le bourg de þorlákshöfn, nous apercevons des falaises avec des arches mais comment les approcher, pas d’accès à partir de la route. Finalement, nous traversons le bourg, approchons la falaise par un chemin qui mène à d’anciens séchoirs. Nous cheminons le long des falaises où nous pouvons voir les arches.

Les falaises au niveau de þorlákshöfn
Laves cordées vues sur les falaises 

Nous passons la nuit sur le camping de þorlákshöfn.

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Après avoir suivi la plage de sable noir le long du cordon dunaire qui sépare l’embouchure de la rivière Ölfusá et l’océan, nous prenons la route 1 pour aller à Hveragerði situé dans une zone géothermique. Dans ce bourg, les sources d’eau chaude sont utilisées pour chauffer des serres.

A Hveragerði, après être passés au centre d’information, nous partons pour une petite randonnée de 7 km AR et environ 300 m de dénivelé. Le sentier au départ est assez raide mais nous sommes surpris par le nombre de randonneurs. En fait, 3 kilomètres plus loin, il y a des bains d’eau chaude en pleine nature ! Nous sommes dans la vallée géothermique de Reykjadalur. Le paysage est superbe. Au bout du sentier, on a l’impression d’être au fond d’un cratère. C’est peut-être le cas. Ici on ne sait plus si les reliefs sont d’épaisses coulées de lave érodées ou des cratères. C’est une belle randonnée que nous avons fait sous un soleil généreux.

En montant vers les sources chaudes 
La zone des bains chauds 
Le fond de la vallée 
En redescendant 
Les chevaux islandais 

Nous reprenons la route 1 puis 36 pour aller à þingvellir, situé sur le grand rift. C’est aussi sur cet emplacement que l’on peut voir le fossé d’effondrement dans le prolongement de celui de la péninsule de Reykjanes, marquant le mouvement de l’écorce terrestre écartelée entre les plaques eurasiennes et américaines. La manifestation la plus spectaculaire de ce phénomène est la belle série de longues et larges fissures parallèles au rift qui strient le paysage. Elles sont orientées vers le grand lac þingvallavatn alimenté par le glacier Langjökull. Þingvellir, c’est également un site historique. C’est le site de l’Alþing, une aire de rassemblement où les premiers islandais créèrent leur parlement en l’an 930. Ils continuèrent à s’y rassembler jusqu’en 1798. Nous avons commencé la visite sous le soleil, nous la terminons sous la pluie.

Le site de l'Alþing 
Vues sur les fissures  

Une autre manifestation de la zone d'écartement, la fissure immergée par l'eau du lac. Il est possible d'y plonger d'où ce panneau insolite.

Plongeon catmarin
Oie grise
Les habitants du lac þingvallavatn

Nous rejoignons le camping Skjoll entre Geysir et Gulfoss. De ce camping, nous apercevons le geyser de Strokkur et le glacier Langjökull.

Il a plu en soirée, pendant la nuit et toute la matinée. Nous avons quitté le camping à midi au moment où le temps s’est amélioré pour aller jusqu’à la chute d’eau de Gullfoss. C’est une cataracte spectaculaire. Après avoir fait de nombreuses photos, nous roulons sur la partie asphaltée de la route 35 pour voir le glacier Langjökull et surtout voir son étendue.

Gullfoss 
Le glacier Langjökull 

Nous allons ensuite sur le site de Geysir où se trouve le geyser Strokkur. Le nom geyser vient de Geysir, qui était un geyser très puissant mais il n’est plus actif de nos jours. C’est maintenant son voisin qui a la vedette mais lors de notre visite, il n'était pas très virulent peut-être à cause de la pluie. Hier au soir, vu du camping, les jets de vapeur montaient plus haut.

Le geyser Strokkur 
Geysir et une source d'eau sulfureuse, l'une est froide, l'autre est chaude

Nous descendons plus au sud pour prendre la route 32 qui est une des rares routes bitumées allant assez loin dans les hautes terres. C’est une de celle qui peut aller jusqu’au Landmanalaugar mais la piste finale est interdite au véhicule non 4X4.

Dans un premier temps, nous passons dans la belle vallée þjórsárdalur. A partir de cette route, une courte piste nous amène à la très belle cascade Hjálparfoss, elle n’a pas la puissance de Gullfoss mais elle mérite le détour.

La vallée þjórsárdalur 
La cascade Hjálparfoss 

Un peu après il y a la ferme de Stöng. C’est une ferme reconstituée d’après les vestiges retrouvés sous les cendres de l’éruption de 1104 de l’Hekla. Il était trop tard pour la visite mais ce qui impressionne vu de l’extérieur, c’est que cette longue maison est sans fenêtre. C’était le type d’habitation des premiers colons.

La ferme de Stöng 

Dans un deuxième temps, nous montons sur un vaste plateau minéral complètement dénudé à environ 350 m d’altitude. C’est de là que nous pouvons voir le volcan Hekla mais nous n’en verrons que les flancs, son sommet à 1491 m est pris dans les nuages. Nous faisons demi-tour, nous aurions aimé pouvoir revoir le Landmannalaugar. Nous passons la nuit sur le parking à côté du camping d’Arnes qui affiche complet en fin de semaine.

Le lendemain matin, le ciel est très nuageux mais nous voyons encore un peu l’Eyjafjallajökull, beaucoup moins l’Hekla. Nous prenons les routes 32, 30, 31 et 35 pour rejoindre le cratère Kerið. Nous traversons des zones relativement planes avec quelques reliefs. Lorsque l’on regarde une carte, les reliefs ont tous la même orientation, ils sont parallèles au rift.

Kerið est un cratère vieux de 6500 ans, situé à l’extrémité nord d’un chapelet de cratères appelé Tjarnarhólar dans la région de Grimnes qui compte 3 systèmes d’éruption soit 12 cratères. Cet ensemble fait partie de la grande ceinture éruptive allant de la péninsule de Reykjanes au glacier Langsjókull. Cette zone volcanique n’a rien de spectaculaire car les cratères ont peu de relief et leurs champs de lave sont pris par la végétation. Au fond du cratère il y a un petit lac qui est en fait une nappe aquifère.

Le cratère Kerið 

Nous retrouvons la route 1 et nous nous installons sur le camping d’Hella car il se met à pleuvoir et nous ne voyons plus aucun relief.

Le cercle d'Or est un terme touristique qui regroupe les sites de þingvellir, Geysir et Gullfoss.


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Après un après midi et une nuit de pluie, le ciel s’est allégé ce matin. Nous pouvons voir le sommet de l’Hekla. Nous prenons la route 26 jusqu’à ce qu’elle devienne une piste au carrefour avec la piste F225 qui va vers le Landmannalaugar pour s’approcher de ce volcan.

Dans un premier temps, le paysage est très verdoyant mais arrivés au niveau du volcan, ce n’est que cendre. De l’autre côté de la route, nous longeons la large rivière þJórsá qui semble à sec… A cet endroit, il y avait 2 cascades mais il n’en reste qu’une avec un petit débit. Que s’est-il passé ?

L'Hekla 
þjórsárdalur 

L’Hekla est un volcan très actif et redoutable, sa dernière éruption date de l’an 2000. C’est un grand strato-volcan fissural de 1491 m. Il est composé de nombreux cratères alignés. Nous nous arrêtons sur la route au centre d’information sur l’Hekla mais c'est assez succint. Pourtant c'est un volcan qui a eu de nombreuses éruptions depuis la colonisation de l'Islande. C'est un volcan explosif dans sa première manifestation puis effusif. Depuis un millénaire, il aurait produit environ 10% des téphras en Islande et émis un des plus grand volume de lave au monde. Il a connu plus d'une quinzaine d'éruptions depuis la colonisation dont certaines ont été particulièrement violentes. L'éruption de 1104 a été une des plus forte émission de cendre des temps historiques de l'Islande. Les éruptions peuvent durer quelques jours à 2 ans pour celle de 1766-1768 où il a émis le plus gros volume de lave d'Islande à l'exception de l'Eldgjá en 984 et du Lakagigar en 1783. L'éruption de 1947-1948 qui a duré pendant 13 mois est l'éruption la plus forte de l'Islande au 20ème siècle mais cette fois, elle a été particulièrement bien étudiée par les géologues. Depuis, il y a eu les éruptions de 1970,1980,1991 et 2000 avec des temps de repos du volcan très court.

La traduction d’Hekla c’est l’encapuchonné mais aujourd’hui nous voyons bien son sommet sous un soleil voilé. La croyance locale ont fait de l'Hekla, la porte d'entrée de l'enfer.

Nous revenons sur Hella où nous réservons un bus pour aller au Landmannalaugar sur une journée. Puis nous allons voir la cataracte d’Ægissíðufoss sur la rivière Rangá.

La cataracte d’Ægissíðufoss 

Nous rejoignons Hvolsvöllur afin de réserver pour demain un bus pour la vallée de þórsmörk. Sur le site Lava, il y a une présentation interactive sur le volcanisme mais nous avons un problème avec nos cartes bancaires, les cartes françaises seraient bloquées ! A voir demain avec la banque. Donc pas de réservation et pas de visite mais l’hôtesse d’accueil a eu pitié de nous et nous a laissé entrer gratuitement. La visite est intéressante avec une présentation originale.

Nous passons la nuit sur un camping sur la route 261 un peu après Hvolsvöllur. Nous sommes à proximité du glacier Eyjafjallajökull mais ce soir le ciel est brouillé et nous ne pouvons pas le voir.

Ce matin, le ciel est nuageux avec un peu de soleil dans la vallée de þórsmörk. Nous roulons sur la route puis la piste 261 jusqu’au niveau de Fljósdalur. Pour aller plus loin, il faut avoir un 4X4. Nous avons longé une falaise d’où descendent de nombreuses cascades.

La vallée glaciaire de þórsmörk 

Nous faisons un arrêt à l’une des cascades « Gluggafoss ».

Gluggafoss 

Nous sommes en dessous du petit glacier Tindfjallajökull. En face, c’est le volcan Katla sous le grand glacier Myrdalsjökull caché dans les nuages et de l’autre côté c’est le glacier Eyjafjallajökull. La vallée est bien entourée. Il serait intéressant d’y faire une randonnée mais ce matin, il y a un vent à ne pas tenir debout.

Vues sur les glaciers Eyjafjallajökull et Myrdalsjökull de la vallée glaciaire de þórsmörk  
Des chevaux islandais dans le vent 

Le temps est menaçant. Nous revenons sur Hella. Nous prenons du carburant, la carte bancaire fonctionne, nous allons faire un retrait à la banque et elle fonctionne. Nous voilà rassurés. Quelques courses et nous nous installons sur le camping d’Hella d’où nous avons la possibilité d'avoir une belle vue sur le paysage.

Aujourd’hui, le camping-car est au repos. Nous prenons un bus 4X4 pour aller au Landmannalaugar. Il y a du soleil et nous pouvons voir les sommets. Nous partons d’Hella, dès 8H par la route 26 puis la piste F225. Au carrefour de ces deux axes, nous avons la surprise de voir la rivière þJórsá avec de l’eau et en soirée, à notre retour, elle avait un bon débit…

L'Hekla sur la route F225 

Nous avons mis 2 heures pour arriver au refuge du Landmannalaugar mais le paysage était tellement beau le long du trajet que nous n’avons pas vu le temps passer. Arrivés vers 10H, nous avons jusqu’à 18H pour faire une randonnée. Nous avons donc cumulé 2 circuits, le Brennisteinsalda et le Suðurnámur soit environ 12 km et 600m de dénivelé. Les sentiers sont parfois raides mais le paysage est remarquable, les reliefs colorés ! C’était une belle journée ensoleillée mais le soleil était souvent voilé et la présence de brume atténuait les couleurs.

Le Landmannalaugar, signifie « les bains chauds des gens du pays ». C'est une zone géothermique où il est possible de se baigner au niveau du refuge. Un peu plus haut, nous pouvons voir les fumerolles des solfatares sur le flanc du Brennisteinsalda, volcan de 855 m. A l'avant, la belle coulée de lave noire qui descend vers le refuge est essentiellement composée d'obsidienne qui brille au soleil ! Le Brennisteinsalda et les reliefs alentour sont composés de tufs rhyolitiques mis en place pendant la période glaciaire. Ce beau paysage coloré aux formes arrondies est du à la présence de fer et à la fragilité du tuf face à l'érosion.

 Sur le circuit du Brennisteinsalda  
Sur le circuit du Suðurnámur 

Retour sur Hella vers 20H et nous passons la nuit sur le même camping que la veille.

La journée s’annonce belle, le soleil est moins timide ce matin. Nous voyons tous les glaciers au loin. Nous achetons donc un billet de bus 4X4 pour aller à þórsmörk. Nous partons à 10H d’Hella et arrivons sur le site du refuge de Langidalur vers midi.

Que ce soit pour le déplacement en bus 4X4 au Landmannalaugar ou à þórsmörk, nous avons pris l'agence de bus TREX (trex.is) mais ce n'est pas la seule agence.

Pour þórsmörk, l’idéal serait de partir du parking de la cascade de Seljalandsfoss car il y a un arrêt bus et cela éviterait tous les autres arrêts, encore faut-il trouver le bon interlocuteur pour réserver.

Sur la piste F249, au niveau de la langue glaciaire de Gígjökull, nous faisons un arrêt photo. Le paysage a beaucoup évolué depuis l'éruption de l'Eyjafjóll. A la mi-avril 2010, c'est par le Gígjökull que s'est évacuée une partie des eaux de fonte de l'Eyjafjallajökull. Cette première crue a été suivie par plusieurs autres inondations de moindre ampleur toujours accompagnées de matériaux projetés par le volcan. Avant l'éruption, il y avait le lac Lónio qui était apparu avec le recul du glacier depuis la fin du petit âge glaciaire au début du 20ème siècle. Maintenant ce n'est qu'un amas de matériaux volcaniques.

L'Eyjafjóll est un stratovolcan âgé de 700 000 ans qui a eu peu d'activité (550, 1612, 1821-23 et 2010). C'est un volcan sous-glaciaire.

Ce qu'il reste de la langue glaciaire de Gigjökull

Les photos ci-dessous montrent l'évolution depuis 1977. En Islande, le paysage se fait et se défait sous l'effet du feu et de la glace.

Photo du 27/6/1977 de Christian Bickel Fingalo
Photo du 20/6/2008 de Olikristinn
Photo du 25/8/2011 de Christopher Michel
Photos issues du site internet "commons.wikimedia.org"

Nous passons ensuite devant l’entrée du canyon de Stakkholtsgjá. Le paysage est grandiose mais il est difficile de s’y déplacer même à pied à cause de tous les gués. Pourtant l’érosion de la cendre et de la lave a créé des paysages déchiquetés, surprenants comme ces grottes formées par l’érosion de la cendre sous des coulées de lave.

La piste F249 est traversée par plusieurs cours d’eau et les gués ne sont pas très faciles à passer mais le plus épique c’est la traversée de la large vallée glaciaire qui descend du Myrdalsjökull pour rejoindre le refuge de Langidalur. Le cours d’eau s’étale et se ramifie en plusieurs bras avec un très fort courant, c’est impressionnant. Il est nécessaire d’avoir un véhicule 4X4 bien haut. Aujourd’hui, il y avait beaucoup d’eau suite aux pluies de ces derniers jours et notre bus a beaucoup hésité.

La large vallée glaciaire de Markarfljót
Traversée de la vallée glaciaire de Markarfljót avec le bus 4X4 

Du refuge nous montons sur le Mont Valahnúkur à 465 m soit un dénivelé d’environ 220 m d’où nous avons un superbe point de vue à 360° sur la vallée glaciaire de Markarfljót entourée de 3 glaciers, le Myrdalsjökull, l’Eyjafjallajökull et le Tindfjallajökull. Cette zone protégée, boisée avec des saules et des bouleaux nains est très fleurie. Le site est très agréable voire paisible. Pourtant pour s’y déplacer ce n’est pas simple. Pour aller du refuge de Basar à celui de Langidalur, il faut traverser la vallée glaciaire et cela peut-être délicat en période de crue ou de pluie.

Le Myrdalsjökull 
Le Tindfjallajökull 
L'Eyjafjallajökull 

Il y a beaucoup de possibilités de randonnée mais il est nécessaire de bien s’informer, de bien préparer. Nous avons eu le récit d’un randonneur voulant aller du canyon de Stakkholtsgjá au refuge de Langidalur et qui s’est retrouvé dans l’eau jusqu’à la taille avec un fort courant. Cette sortie bus est onéreuse mais le site vaut vraiment le détour.

Nous revenons sur Hella que nous quittons pour nous installer sur le camping situé au pied d’une falaise de cendre recouverte par une coulée de lave. Nous sommes en dessous du glacier d’Eyjafjallajökull. Plusieurs cascades en descendent sur une quarantaine de mètres. Les plus remarquables sont celle de Seljalandsfoss avec son grand drapé et celle de Gjljúfrabúi qui tombe dans une crevasse dans la falaise au niveau du camping. Ce beau décor incite à une petite promenade en soirée. Nous terminons la soirée sous un beau soleil.

La cascade Seljalandsfoss  
La cascade Gjljúfrabúi 

Ce matin, c’est avec la brume que nous nous réveillons. Il faudra attendre 10H30 pour voir le soleil percer les brumes. Nous avons longé de belles falaises découpées sans en voir la totalité.

Un petit arrêt au bord de la route pour voir la grotte de Steinahellir qui servait de bergerie avec les installations pour le ramassage du lait. La grotte était creusée dans la falaise de palagonite.

Steinahellir 

Au centre de visite sur le volcan Eyjafjöll, nous voyons un petit film sur l’éruption de 2010. C’est un stratovolcan qui culmine à 1666 m dont la dernière éruption remontait aux années 1821-23. La plupart des éruptions de l'Eyjafjöll sont de type fissurales et se produisent en général sur ses flancs. Les éruptions connus sont de 550, 1612, 1821-23 et 2010. Il est relié au volcan voisin le Katla par un réseau de canaux de magma.

La première phase éruptive de 2010 s’est déroulée dans une zone non recouverte par le glacier au niveau du col entre les glaciers d’Eyjafjallajökull et du Myrdalsjökull. C’était une éruption effusive le long d’une première fissure. La deuxième phase s’est déroulée sous le glacier avec l’ouverture d’une deuxième fissure, cela a déclenché alors une éruption explosive qui a envoyé beaucoup de cendre dans l’atmosphère et a déclenché des inondations avec la fonte de la glace notamment dans la vallée de Markarfljót à þórsmörk au nord.

En sortant du centre de visite, le soleil avait réussi à évacuer les brumes et nous avons pu voir le glacier Eyjafjallajökull et les formes découpées des falaises.

Sur la route 

Nous arrivons sur le site très touristique de Skogafoss. C’est une belle chute d’eau d’une hauteur de 61 m. Un escalier permet de monter au dessus de la cascade et de suivre un sentier qui va vers þórsmörk. Nous suivons ce sentier pour voir plusieurs autres cascades plus ou moins importantes. C’était une belle petite randonnée d’environ 6 km malgré un soleil à nouveau caché par les brumes.

Skogafoss 
Les différents cascades en remontant la vallée 

Sur la route nous retrouvons quelques bergeries toujours installées dans les falaises. Il y a celle de Drangurinn en mauvais état et celle de Rútshellir en meilleur état. Certaines étaient creusées dans la falaise de palagonite, d'autres utilisaient des boyaux de lave.

Sur la route au pied des falaises 

En prenant la direction de Vik sur la route 1, nous faisons un détour par la route 221 asphalté qui accède à la langue glaciaire sólheimajökull du glacier Myrdalsjökull (2km AR) sur un sentier facile. De la route, il y a de beaux points de vue sur le glacier. C'est le 4ème glacier d'Islande par sa taille. Sous le glacier se trouve le volcan de type linéaire Katla, un volcan très actif avec une vingtaine d'éruptions depuis la colonisation de l'Islande. Il est surtout très dangereux par ses manifestations. La traduction de son nom est bouilloire. C'est très significatif de son activité qui se manifeste par des "Jökulhlaups" c'est à dire des grosses évacuations d'eau accompagnées de glace, de boue et de roches emportant tout sur son passage suite à une éruption sous-glaciaire.

Il acquiert sa physionomie actuelle, il a 22 000 ans au cours de l'holocène, Il y a 12 000 ans, l'éruption Sólheimar émet une telle quantité de lave que la chambre magmatique s’effondre formant une immense caldeira. Il est également lié à la grande fissure d' Eldgjá qui a émis en 934 un des plus gros volume de lave au monde pendant son éruption. Il a connu depuis quelques grosses éruptions, il y a celle de 1311 appelé l'inondation de Sturla qui a noyé la plaine Myrdalssandur détruisant tout sur son passage. Les éruptions de 1245 et de 1262 ont créé la plaine Solheimasandur. Les éruptions de 1419 et 1490 ont recouvert d’épaisses couches de cendres le sud-ouest islandais. En 1755, la partie Est de Myrdalssandur fut de nouveau noyée et la couche de cendres volcaniques épaisse et empoisonnée, a causé des pertes humaines et animales conséquentes. il y a eu une autre grosse éruption en 1918, dix fois plus puissante que celle de L'Eyjafjóll en 2010. Depuis plusieurs petites éruptions ont eu lieu détruisant en 1955 un pont construit en 1935 puis en 2011 à nouveau le pont qui avait été reconstruit.

La langue glaciaire  sólheimajökull et le glacier Myrdalsjökull 

Nous continuons sur la route 1 et prenons la route 218 pour aller à Dyrhólaey, cap le plus au sud de l’Islande. La côte est découpée avec une belle arche basaltique. De là, nous avons une belle vue sur le relief tabulaire du Reynisfjall et les aiguilles de lave du Reynisdrangar. Mais il se fait tard et il y a de plus en plus de brume lorsque nous arrivons sur Vik où nous passons la nuit sur le camping.

 A Dyrhólaey 

Le ciel est bas ce matin, la journée s’annonce grise. Nous quittons le camping tardivement pour faire une promenade sur la plage de sable noir de Vik.

Reynisdrangar 

En début d’après midi, nous faisons une randonnée de 2H30 et environ 200 m de dénivelé sur le Reynisfjall. Sur les conseils de l’office de tourisme nous avons fait un aller retour sur le sentier longeant les falaises Est jusqu’à la pointe et les aiguilles de Reynisdrangar. Nous avons également une vue sur les arches du Dyrhólaey.

Vues  du Reynisfjall 

En soirée, nous rejoignons Reynishverfi situé entre Dyrhólaey et le relief tabulaire du Reynisfjall. Au niveau de la plage au pied du Reynisfjall se trouve la belle grotte de Hálsanefshellir taillée dans des colonnes de basalte. De la plage de sable noir, nous voyons les aiguilles de Reynisdrangar et les arches du Dyrhólaey. Il y a de belles vagues.

La grotte  d'Hálsanefshellir
Les aiguilles de Reynisdrangar  et les arches du Dyrhólaey

Les paysages autour de Vik sont superbes. On peut même voir le glacier Myrdalsjökull quand la couverture nuageuse est plus élevée.…

Le ciel est encore gris mais il n’y a pas de brume. Lorsque nous quittons Vik, quelques timides rayons de soleil éclairent les aiguilles de lave.

Vik 

A partir de la route circulaire 1, un peu après Vik, nous prenons la piste 214 vers þakgil. Dans un premier temps la route serpente entre des collines verdoyantes puis le relief devient plus chaotique et la piste passe dans un désert de cendres et de sable noir provenant des éruptions du Katla. La piste serpente au dessus d'un canyon creusé par les rivières émanant de la fonte du Myrdalsjökull. C’est un beau paysage mais nous faisons demi-tour au moment où la piste descend vers le canyon. La pente est raide. Cette piste était l’ancienne route 1 jusqu’en 1955 !

Sur la piste 214  

Du plateau juste avant la descente dans le canyon, nous avons une belle vue sur la large vallée de Múlakvis. En arrière plan, nous apercevons Hjörleifshöfði.

Vues sur le canyon 

De retour sur la route circulaire, nous passons sur la large plaine côtière, le Myrdalssandur, composé des matériaux projetés par le Katla puis acheminés par les crues. Cette immense plaine désolée s'est formé au fil des éruptions sous-glaciaires du Katla. Les fortes crues déposent d'impressionnantes quantités d'alluvions. Nous passons à côté du relief tabulaire d’Hjörleifshöfði, une ancienne île de tuf pris au milieu de tous ces matériaux. Il est maintenant à 2km de la mer. Lors de ces crues dévastatrices, la côte sud de l’Islande s’est étendue d'environ 5 km .

Hjörleifshöfði 

Le "Sandur" est une plaine d’épandage formée d'alluvions glaciaires (sables et graviers). Les crues plus ou moins violentes peuvent provenir de l'action géothermique sous le glacier ou lors des éruptions. Le Myrdalssandur se situe au sud est du glacier et s'étale entre les rivières Múlakvisi et Kúðfljót.

Lors de la forte éruption de 1311 du Katla, de nombreuses fermes ont été détruites et deux récits racontent des histoires surréalistes qui montrent la violence et la puissance d'un Jökulhlaups . C'est d'une part celle d'un homme qui a pu se hisser avec son bébé sur un gros bloc de glace et qui a été récupéré en mer ! L'autre histoire c'est celle d'une jeune fille et de son chien qui ont été ensevelis dans la réserve de stockage de poissons et de beurre d'une ferme sous la masse de matériaux transportés lors de cette forte crue. Ils sont restés prisonniers un certain temps jusqu'à ce qu'un passant entende l'aboiement du chien !

Sur la route, des panneaux d'information du "Katla Geopark" relatent les éruptions du Katla ainsi que celle de l'Eldgjá vers 934. Les éruptions du Katla sont parmi les plus violents bouleversements naturels qui se sont produits en Islande. Elles donnent d'énormes inondations et d'importantes chutes de cendre causant la destruction de nombreuses fermes. Mais la plus grande activité volcanique de la région sud depuis la colonisation s'est produit vers 934.

L'Eldgjá, "la gorge de feu", est la plus grande fissure éruptive connue au monde appartenant au système volcanique du katla. Elle commence au niveau du glacier Myrdalsjökull jusqu'au glacier vatnajökull. 1/5 de la fissure se trouvait sous le glacier donnant une éruption explosive. Sinon tout au long de la fissure l'éruption effusive a produit une grande quantité de lave. L'éruption aurait duré entre 3 et 6 ans. Entre l'émission de cendre, de lave et les inondations, cette éruption est la plus importante de l'Islande et du monde depuis ces derniers 2000 ans.

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Lors de notre voyage en 2013, nous avons eu l'occasion d'approcher la fissure d'Eldgjá et la cascade d'Ofærufoss. C'est un superbe site que nous avions découvert sous la pluie. La hauteur de la fissure est remarquable. Pour aller sur ce site, un 4X4 est nécessaire, la hauteur de l'eau au niveau de certains gués est impressionnante.

La fissure d'Eldgjá et la cascade d'Ofærufoss en juillet 2013 
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Au cours de la route, nous passons une zone de pseudo-cratères générés par la lave dans des zones humides. En arrière plan, le glacier Myrdalsjökull sur sa face sud-est.

Les pseudo-cratères 

Un peu plus loin, nous passons une zone de cairns. C'est le site de la ferme de Laufskálavarða détruite par le volcan Katla.

Laufskálavarða 

Nous quittons l'ambiance du glacier Myrdalsjökull pour celle du Vatnajökull.

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Nous arrivons ainsi au niveau de l’Eldhraun, le désert de lave de feu, une des plus grande coulée de lave de la planète crachée par les cratères du Lakagigar en une seule éruption en 1783-84 sur 8 mois. Après s'être étalée sur le plateau autour des cratères, la coulée de lave s'est déversée en se scindant en deux coulées distinctes dans les vallées de la Skaftá et de la Hverfisfljót modifiant ainsi le cours de la plupart des rivières. La coulée de lave de la Skaftá, la plus importante fut nommée "Skaftáreldar", les feux de la rivière Skaftá.

La lave est maintenant recouverte d’un tapis de mousse qui peut avoir jusqu’à 40 cm d’épaisseur. Rhacomitrium lanuginosum est une mousse de la famille des grimmiacées de couleur blanchâtre lorsqu'elle est desséchée et de couleur verte lorsqu'elle est humide. C’est une ambiance très spéciale tout en rondeur.

L’Eldhraun recouvert de "Rhacomitrium lanuginosum"

Puis nous prenons la route F206 sur 2 km pour aller voir une gorge de tuf de palagonite, le Fjarðrárgljúfur, longue d’un kilomètre et haute de 100 m. Le canyon s'est creusé il y a environ 9000 ans à la fin de la période glaciaire. Le site mérite le détour. Un sentier longe les gorges avec de beaux points de vue. La rivière Fjarðrá se jette dans la gorge pour rejoindre la rivière Skaftá qui contourne la large coulée de lave du Lakagigar.

La gorge de tuf de Fjarðrárgljúfur 

Nous arrivons à Kirkjubæjarklaustur, un village d’environ 120 habitants. A l’office de tourisme, nous voyons un documentaire en français sur le Laki, très intéressant et en même temps très inquiétant quand on voit les conséquences d’une telle éruption. Nous avons réservé une excursion au Laki pour le lendemain. C’est très onéreux mais je souhaitais voir le paysage du Lakagigar.

Cette terrible éruption linéaire qui dura 8 mois de juin 1783 à février 1784 a causé une véritable catastrophe au niveau de l’Islande mais également en Europe. Cet événement pourrait être à l’origine de la révolution française. La quantité de cendres propulsées dans l’atmosphère a modifié le climat sur plusieurs années générant de mauvaises récoltes, la famine et les maladies. Après les cendres, les gaz toxiques, la lave qui a recouvert les prairies, les fermiers ont subis également des crues importantes dues au réchauffement du sol combiné à la fonte des neiges.

Sur la route qui nous mène au camping de Keyflar, nous faisons un arrêt à Kirkjugólf. Il s’agit du sommet érodé d’un groupe d’orgues basaltiques hexagonales qui évoquent un dallage. Nuit sur le camping très sommaire situé à proximité de la cascade Stjórnarfoss. Le site est agréable.

Faux cratères
Kirkjugólf 
Stjórnarfoss 

Ce matin au réveil, il y avait du soleil mais à 9H lorsque le véhicule 4X4 est venu nous chercher, c’était déjà nuageux. En remontant vers le nord, nous avons retrouvé le soleil. Nous traversons quelques gués impressionnants.

Un premier arrêt permet de voir de loin le Laki, les nombreux cratères recouverts de mousses ainsi que les glaciers de Myrsdalsjökull déjà un peu dans les nuages et du Vatnajökull bien dégagé. Les cratères du Lakagigar semblent petits dans le paysage et pourtant ils ont émis une masse importante de lave et de cendres ! A l’arrière, les sommets sont plus imposants.

Nous poursuivons jusqu’au pied du Laki qui n’est pas un cratère mais il se trouve au centre de la faille éruptive et de la ligne des cratères. Un sentier monte au sommet à 815 m d’altitude, la vue porte à 360°. Un autre sentier passe dans un cratère.

Le glacier de Myrsdalsjökull
Le Laki 

Du sommet du Laki, on peut voir la longue cicatrice du Lakagigar de 25 km qui part de la montagne de tuf Hnúta et rejoint la base du glacier Vatnajökull. Les 135 cratères situés de part et d'autre du Laki ne sont pas très grands (100 à 200 m). Ce site présente plusieurs types d'appareils volcaniques : des cratères d'émission soit explosifs soit effusifs, les failles et les pseudos cratères résultant d'explosions phréatiques.

En montant, premières vues sur les cratères au sud-ouest du Laki 
A l'arrière le glacier Vatnajökull
Les cratères du Lakagigar de part et d'autre du Laki 
Cratères et fissures

Après cette première approche et un pique nique, nous partons sur un autre site. Sur la piste, nous passons près d’un cratère noir de cendres. Sur cette zone, aucune végétation ne pousse et surtout pas les mousses. Ce cratère de cendres est le résultat de la rencontre de l’eau avec la lave. C’est un cratère explosif.

Un cratère explosif 

Nous faisons une petite randonnée à partir du cratère de Tjarnargigur occupé par un beau lac. De là, le sentier passe dans une coulée de lave avec de belles vues et se termine dans un autre cratère. Les nuages commencent à s’imposer sur le soleil.

Le cratère de Tjarnargigur  
A l'intérieur d'une coulée de lave 
Vers un autre cratère 

La piste passe ensuite au cœur du dernier cratère et nous traversons une zone humide qui est un véritable oasis. Non loin de là, il y a une série de pseudo-cratères. Les pistes ont été construites par les fermiers pour récupérer leurs moutons. Et maintenant, elles servent aussi aux touristes. Nous avons terminé la boucle et revenons vers Kirkjubæjarklaustur. La brume a envahi le paysage.

Oasis de verdure  

En descendant, nous faisons un arrêt à la cascade de Fagrifoss prise par la brume. C’est une très belle cascade. Elle n’a pas la puissance de certaines cascades déjà vues mais l’eau s’étale sur les roches sombres telle une chevelure.

La cascade de Fagrifoss 

Un dernier arrêt aux gorges de Fjarðrárgljúfur. Il bruine, heureusement que nous avions vu ce site hier avec le soleil. Retour au camping de Kleyfar où nous passons une 2ème nuit.

Temps très mitigé lorsque nous quittons Keyflar, c’est un mélange de soleil, de pluie fine et de brume pour terminer sous un ciel bas en soirée.

En rejoignant Skaftafell dans le parc national de Vatnajökull, nous faisons quelques arrêts pour profiter du paysage entre les bancs de brumes. Nous longeons de belles falaises en limite de la grande plaine côtière. Les falaises mettent en évidence les différentes phases de l’activité volcanique. Leur érosion donne des paysages remarquables.

Le site de Dverghamnar est impressionnant avec ses colonnes de basalte détachées des falaises. Elles dateraient de 2 millions d’années. Les différents aspects des colonnes de basalte proviennent de la rapidité du refroidissement de la lave et elles sont perpendiculaires à la zone de refroidissement.

Le site de Dverghamnar 
Sur la route 1 

Nous arrivons ensuite dans une zone plane beaucoup plus monotone, c’est le Skeiðarársandur. Comme le Myrdalssandur, cette vaste plaine côtière est composée des matériaux projetés par les volcans puis acheminés par les crues et notamment celles provoquées par l’éruption d’un volcan sous un glacier. En 1996, la crue qui avait suivi l’éruption du Grímsvötn sous le Vatnajökull avait détruit le pont et la route. Sur la route, il reste les vestiges du pont. Nous avons vu un film sur cet événement. C’est impressionnant de voir la grosseur des blocs de glace qui dévalent vers la mer.

Nous commençons à voir les langues glaciaires du Vatnajökull entre les brumes. La première, celle de Skeiðarárjökull, large de plusieurs kilomètres est imposante. En arrivant à Skaftafell, nous voyons le bas de deux autres langues glaciaires, le Skaftafellsjökull et le Svinafellsjökull descendant du plus haut sommet d’Islande. Malheureusement, nous ne pouvons profiter de la totalité du paysage avec les brumes.

Skeiðarárjökull 

Le Vatnajökull est le plus grand glacier d’Europe et le troisième au monde. Il représente un douzième de la surface de l'Islande. Il recouvre plusieurs volcans dont certains sont actifs provoquant des crues dévastatrices. Il y a l'Öræfajökull, le plus grand volcan d’Islande situé au Sud-Est du Vatnajökull. Le bord le plus élevé de sa caldeira est le Hvannadalshnjúkur à 2110 m, le point culminant d'Islande. Ce volcan est entré deux fois en éruption depuis la colonisation de l'Islande, en 1362 et en 1727. Le Grimsvötn est un autre volcan très actif sous la calotte glaciaire avec des éruptions très régulières plus ou moins importantes mais l'éruption de 1996 a donné lieu à une crue importante détruisant la route circulaire 1 et les ponts sur une dizaine de kilomètres. Il se situe au croisement des trois branches islandaises du rift médio-atlantique. Il est lié aux volcans fissuraux du Lakagigar et du Bárðarbunga. Ce dernier est un stratovolcan dont la dernière éruption date de 2014. C'est un volcan qui a connu quelques grandes éruptions qui se manifeste par des coulées de lave. L'importante coulée de lave þórsá il y a 8500 ans a probablement été émise par le système volcanique du Bárðarbunga. Il y auraient eu 2 autres grandes éruptions en 870 et en 1480 qui auraient eu des effets importants sur la vie en Islande et les pays voisins.... Enfin, il y a également le Kverkfjöll en bordure nord du Vatnajökull. Il a connu quelques grandes éruptions générant des inondations catastrophiques mais c'est avant tout une zone géothermique avec des grottes et des rivières d'eau tiède. Cette zone est accessible par Askja.

Après ce tour d'horizon de l'activité volcanique sous le Vatnajökull, partons à la découverte des paysages et des nombreuses langues glaciaires de cette calotte glaciaire.

En fin de matinée, nous nous installons sur le camping du parc national du Vatnajökull. Le parking est payant mais en payant une nuit de camping, cela permet 2 jours de stationnement. C’est un camping digne de ce nom avec des services et notamment une machine à laver et un sèche-linge à disposition. L’autre intérêt de ce camping, c’est que les sentiers de randonnée commencent au camping.

Après déjeuner, nous partons marcher vers la ferme de Sel et le point de vue de Sjónarsker. De la ferme et du point de vue, nous dominons la large langue glaciaire de Skeiðarárjökull. De cette zone, il est possible de rejoindre la vallée de Morsárdalur et la langue glaciaire Morsárjökull mais l'aller retour est assez long.

La ferme de Sel 
Le point de vue de Sjónarsker 

Nous poursuivons par la cascade de Svartifoss et le point de vue de Sjónarnipa avant de revenir vers le camping soit environ 8 km pour 300 m de dénivelé. La cascade n'a rien d'exceptionnelle mais sa chute au niveau des orgues basaltiques en fait un site à voir. Le point de vue sur le Skaftafellsjökull à partir de Sjónarnipaest est limité à cause des brumes, on devrait voir le sommet Hvannadalshnúkur à 2110 m.

La cascade de Svartifoss 
Le point de vue de Sjónarnipa  sur le Skaftafellsjökull

Le lendemain, le glacier Vatnajökull sera le principal centre d’intérêt de la journée. A partir du camping, nous commençons par suivre le sentier qui va sur le front de la langue glaciaire Skaftafellsjökull. Le soleil est au rendez-vous et nous avons une belle vue sur le glacier et on peut deviner le sommet du Hvannadalshnúkur à travers les brumes.

La langue glaciaire Skaftafellsjökull 

Nous prenons ensuite la direction d’Höfn et tout au long de la route, nous pouvons voir plusieurs langues glaciaires. C’est impressionnant. Ce glacier est omniprésent. C’est là que nous réalisons sa grandeur.

Après Skaftafellsjökull, c’est Svinafellsjökull que nous voyons sur plusieurs angles, nous contournons ensuite le sommet que nous devinons par moment.

Svinafellsjökull 
Háada 

Encore quelques vues lointaines de langues glaciaires avant d’arriver sur la belle langue glaciaire Kviárjökull qui descend au niveau d’un lac.

Sur la route  
La langue glaciaire Kviárjökull 

Un peu plus loin, nous découvrons celle de Fláajökull et son lac glaciaire et ses gros glaçons. C’est pour moi, une des plus belles. Au dessus nous voyons enfin le sommet Hvannadalshnúkur ou pic des angéliques à 2110 m. Un sentier permet d’approcher le lac. C’est vraiment superbe.

Fláajökull  et le sommet Hvannadalshnúkur 

A notre droite, nous apercevons la large langue glaciaire du Breiðdamerkurjökull. Cette langue glaciaire vêle de petits icebergs dans le célèbre lac Jökulsárlón qui est relié à l’océan par un chenal. Un sentier permet de longer le lac dans un paysage aride. Nous avons une belle vue sur le sommet du Vatnajökull en montant sur la crête des moraines.

La large langue glaciaire du Breiðdamerkurjökull  et le lac Jökullsárlón
Au loin, la langue glaciaire Fláajökull
Paysage aride autour du lac

De l’autre côté, sur la plage de sable noir, il y a quelques glaçons.

Sur la plage de sable noir 

Nous poursuivons notre route mais c’est à nouveau des langues glaciaires qui apparaissent entre de belles falaises.

Sur la route 

Il se fait tard mais il est difficile de trouver un camping, cette zone étant peu habitée. Finalement c’est au bout de la piste 986 que nous trouvons un camping à Haukafell, loin des habitations mais tout proche de la langue glaciaire de Fláajökull. Le site est agréable, nous sommes en pleine nature.

Du camping un sentier va sur le front de la langue glaciaire de Fláajökull (5km AR). Dans un premier temps, le sentier est agréable puis il devient chaotique lorsque nous passons sur les moraines mais il est possible d’approcher le glacier.

En allant vers  Fláajökull 
Fláajökull 
Sur la piste 986 

Le temps est ensoleillé avec quelques nuages, alors après cette randonnée matinale, nous revenons un peu sur nos pas sur la route circulaire pour voir les deux autres langues glaciaires que nous avions vu rapidement hier soir. En prenant la piste en bon état qui mène au site de Fláajökull, nous avons de belles vues sur les trois langues glaciaires Fláajökull, Heinabergsjökull et Skálafellsjákull.

Les trois langues glaciaires Skálafellsjákull, Heinabergsjökull et Fláajökull

Nous reprenons la direction d’Höfn et nous traversons une très large vallée qui cache deux autres langues glaciaires dont la très large Hoffellsjökull.

Hoffellsjökull  
Un peu avant Höfn 

A Höfn, nous avons encore de belles vues sur plusieurs langues glaciaires ainsi que sur le sommet du Vatnajökull. Nous réalisons encore mieux la grandeur de ce glacier.

Vues à partir d'Höfn 

Höfn est une petite ville d’environ 1700 habitants très agréable. Elle est située sur une presqu’île entourée d’une lagune.

Höfn 

En quittant Höfn, avant le tunnel, nous suivons une piste pour voir les imposants reliefs du Vesturhorn et du Brunnhorn mais nous avons la surprise de voir que pour mieux les voir il faut payer un droit d’entrée qui permet de voir également une vieille ferme viking. En général en Islande, les sites naturels même aménagés sont gratuits...

Les reliefs du Vesturhorn et du Brunnhorn 

Concernant le paysage, c’est superbe. Concernant la ferme c’est très moyen, le site n’est pas en très bon état. C’est apparemment une reconstitution d’une ferme viking, on dirait un décor de film qui a mal vieilli.

Reconstitution d'un ferme viking 

Passés le tunnel et les reliefs imposants, nous n’avons plus de glacier en vue. Enfin, il est toujours là un peu plus dans les terres. Nous passons la nuit sur le camping de Stafafell. Nous sommes dans la baie de Lónsvik entre Vesturhorn et Hvalnes.

Après une matinée tranquille ensoleillée, nous partons à la découverte de la large vallée Jökulsá í Lóní. Nous prenons une piste près de Stafafell sur deux kilomètres puis nous continuons à pied sans trop savoir où nous allons. La vallée est très belle avec ses collines de rhyolite.

Sur les informations d’un randonneur, nous allons dans un premier temps jusqu’à un large canyon où nous faisons un aller retour. C’est un superbe site.

Canyon d'Hvannagil 

Nous montons ensuite jusqu’à un col à 150 m. En bas, nous apercevons la large vallée au pied du l’Hellisskógaheiði à 638 m. Un peu plus haut le glacier n’est pas loin mais invisible.

En montant au col dans les collines de rhyolite

Et il est temps de retourner. Finalement, nous avons marché environ 9 km. Parfois le temps s’est fait menaçant mais c’est le soleil qui a eu le dernier mot.

Nous passons une deuxième nuit sur le camping de Statafell où nous avons eu un bon accueil. C’est un camping bien agréable avec de beaux points de vue sur les deux caps qui limitent la baie.

D'un côté à l'autre de la baie 

Le menu météo pour aujourd’hui ce sera soleil, nuages et vent très fort.

Après Hvalnes, la route longe la côte au pied de falaises parfois vertigineuses. Puis nous arrivons au niveau de 2 baies séparées de l’océan par des lagunes avant Djúpivogur où nous faisons une pause. Les paysages tout au long de la route sont superbes et variés. Sur la côte on retrouve les belles couleurs de la rhyolite.

Hvalnes  
La côte entre Hvalnes et Alftafjördur 
Au niveau d'Alftafjördur 

C’est la région de l’Islande la moins habitée. Le nord était peu peuplé mais ici l’environnement n’est pas favorable à la vie. Il y a peu de terre agricole. Il y a l’imposant glacier Vatnajökull, le Myrdalssandalur et le Skeyðarársandur, deux grandes zones incultes pouvant être dangereuses lors de fortes crues des glaciers. Il n’y pas de grandes zones habitables. Il n’y a que quelques oasis comme la région de Kirkjubæjarklaustur, Skaftafell et la région de Höfn. A la différence du nord, c’est une zone où il y a plus de touristes.

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A Djúpivogur, nous partons faire une randonnée sur la péninsule de Búlandsnes. Le sentier n’est pas facile et nous ne sommes pas partis du bon endroit. La côte est ici très découpée et le sentier contourne des zones humides. Le site est intéressant mais il vaut mieux avoir une carte car il y a plusieurs possibilités. Le temps est devenu menaçant mais finalement la pluie sera essentiellement sur le relief. Nous avons marché environ 3H avec beaucoup d’hésitations.

Djúpivogur et le  Berufjörður

Visite du musée un peu spécial situé dans un bâtiment de 1790 ayant servi d’abattoir et d’entrepôt. A l’étage sont présentés un peu en vrac différents objets de la vie courante du 20ème siècle. Au rez-de-chaussée, il y a le bureau d’un ministre et les sculptures d’un artiste. Il reste dans le village quelques maisons en bois.

Djúpivogur 

En quittant Djúpivogur, nous entrons dans le Berufjörður, un fjord long et étroit. A l’entrée, la pyramide du Búlandstidur à 1069 m en impose. Sur la rive opposée, quelques crêtes découpées au soleil attirent le regard.

Le Berufjörður 

Nous sommes dans la région des fjords de l'Est dont les caractéristiques géologiques sont identiques à celles des fjords de l'Ouest.

Puis nous longeons la côte au pied des falaises en gradin et aux crêtes déchiquetées en passant la baie de Breiðdalsvik. Au niveau du phare de Streitisvarf, nous avons de belles vues sur ses falaises déchiquetées derrière lesquelles se trouve le petit fjord de Stóðvarfjörður.

La baie de Breiðdalsvik 

Nous passons la nuit sur le très petit camping du village de Stóðvarfjörður. Nous avons une belle vue sur les falaises mais il n’a rien d’accueillant.

Le soleil timide du matin a vite disparu pour un temps nuageux. Dans le fond des fjords, il pleut sur les sommets mais en bas ce n’est que quelques gouttes par-ci par là. Par contre, il y a toujours beaucoup de vent.

Stóðarffjörður 

Nous commençons la journée par la visite de Steinsasafn Petru, un musée minéralogique à Stóðvarfjörður. C’est une maison et un jardin où est présentée la collection impressionnante de roches de Petra Sveinsdóttir. Il y a du jaspe de toutes les couleurs et de toutes les tailles, du quartz, de la calcite, de la zéolite, de la calcédoine, de l’obsidienne. A l’intérieur de la maison, il y avait des présentations de roches plus fragiles ou plus travaillées et des animaux naturalisés.

Steinsasafn Petru 

Nous poursuivons dans le Fáskrúðsfjörður. La visibilité est moyenne. Nous voulions visiter le musée des Français en Islande mais nous ne l’avons pas trouvé. Des pêcheurs français en accord avec les Islandais sont venus pécher la morue dans les eaux islandaises entre le 17ème siècle et le milieu du 20ème siècle. Il y aurait eu plusieurs constructions françaises dont un hôpital construit au début du 20ème siècle.

Vu le temps, nous rejoignons directement par le tunnel Reydarfjörður puis Eskifjörður où il y a un camping et des bains chauds. Le camping n’étant pas très sympathique nous poursuivons jusqu’à Neskaupstaður où il y a également des bains chauds. Nous prenons un tunnel de 7900m qui traverse complètement la montagne. C’est assez récent. La petite route 92 qui traverse la montagne ne devait pas être suffisante pour l’activité de la ville de 1500 habitants et sa grande conserverie de poissons.

Nous prenons un bon bain chaud avant de nous installer sur le charmant camping au dessus de Neskaupstaður. Plus haut, il y a une barrière d’avalanche construite comme un barrage et encore plus haut des tas imposants de graviers pour casser l’avalanche.

Du camping, nous avons une belle vue sur la ville et les montagnes.

Avant de quitter Neskaupstaður, nous faisons une petite promenade sympathique le long de la côte dans la réserve naturelle de Folksvangur Neskaupstaðar.

Le sentier part au bout de la route. Cette réserve a été créée en 1972 pour protéger la flore. Des panneaux d’information expliquent que des espèces de fleurs sont réapparues (angélique, géranium, myrtille, benoîte des ruisseaux, carex, prêle…..). Ils expliquent également la formation du paysage. Les reliefs sont constitués de couche de lave datant de 15 à 3 millions d’année comme pour les fjords de l’Ouest. Il y a environ 12 millions d'année, une couche de lave a recouvert des arbres laissant dans le paysage actuel des trous représentant l'emplacement des arbres en bas de la falaise. Par ailleurs, l’érosion a donné son aspect actuel avec des reliefs en gradin .

La réserve naturelle de Folksvangur Neskaupstaðar 

Nous découvrons qu’il a neigé. Les plus hauts reliefs sont saupoudrés de neige. Ce matin le soleil timide disparait rapidement sous les nuages.

Nous étions venus à Neskaupstaður par le grand tunnel mais nous voulions repartir par l’ancienne route 92 mais arrivés au niveau du col, nous découvrons que le tunnel étroit est fermé. Finalement nous redescendons et reprenons la nouvelle route.

En montant vers le col de l'ancienne route 

Retour sur Eskifjörður puis Reyðarfjörður. De là, nous faisons le tour de la péninsule qui sépare les deux fjords Reyðarfjörður et Fáskrúðsfjörður et reprenons la route 1 vers Egilsstaðir.

Le long du Reyðarfjörður 

Passé l'îlot nous entrons dans le fjord de Fáskrúðsfjörður.

Le Fáskrúðsfjörður  

En cours de route, nous faisons un détour par la piste 953 pour voir un petit fjord, le Mjóifjörður. La piste est bonne mais après le col, la descente est trop raide pour le camping-car. Nous marchons pour avoir un point de vue et faisons demi-tour en faisant plusieurs arrêts pour voir des cascades, une gorge spectaculaire où coule une eau turquoise.

Le Mjóifjörður  
Sur la piste 953 

A Egilsstaðir, nous récupérons notre bouteille de gaz. Il fait à nouveau froid. Puis nous partons à la découverte de l'intérieur des terres.

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Nous prenons les routes 95 puis 931 pour rejoindre un camping à Hallormsstaður au bord du Lagarfljót, un fleuve né des glaces du Vatnajökull et qui forme ici un lac. C’est un grand camping sympathique situé dans une zone boisée.

Nous sommes dans la plus vaste forêt d’Islande. Les premiers arbres ont été plantés en 1903, depuis il y a eu plusieurs campagne de plantation afin de retrouver l’aspect initial du pays avant la déforestation et les catastrophes naturelles.

Ce matin, le ciel est bas, la visibilité très moyenne, il pleut un peu et il fait froid. Nous commençons par aller au centre de visite Snæfellsstofa sur la route 933. Ce centre d’information est dédié au parc national du Vatnajökull et surtout à sa partie nord. Pour une fois, il y a des informations en français.

A côté du centre, il y a la maison de l’écrivain Gunnar Gunnarsson.

la plage du camping Hallormsstaður
Maison de Gunnar Gunnarsson

Sur les conseils du centre de visite, nous poursuivons en remontant la vallée sur la même route qui devient piste pour visiter le musée du « Wilderness center ». C’est un petit musée qui met en scène la vie dans la nature islandaise. La présentation nous met dans l’ambiance de différentes situations de la vie quotidienne des siècles derniers et parle surtout des déplacements dans ce pays aux dangers multiples. Dommage qu’il n’y avait pas d’audio-guide en français car c’était vraiment très intéressant comme présentation. Certaines scènes étaient vraiment impressionnantes notamment concernant les conditions de vie des bergers. C’est également un centre aux nombreuses activités (musée, organisation de randonnée, cuisine à l’ancienne, hébergement….).

La présentation de ce musée correspond à la description de Xavier Marnier dans son livre "Voyage en Islande et au Groenland - Histoire de l’Islande" lorsqu'il parle des déplacements dans le pays.

On peut voyager des jours entiers sans apercevoir une trace de vie humaine. Alors il faut porter avec soi sa tente et ses provisions, camper dans les plaines désertes, traverser les rivières à gué. Là, il n'y a point de chemin, là, jamais nulle charrette n'a passé. Tous ces voyages se font à cheval....

Dans le cours de ces voyages pénibles, l'étranger est heureux de rencontrer l'église de la paroisse. Ce n'est qu'un pauvre édifice en bois grossièrement construit, mais on peut y reposer à l'abri du vent et de la pluie. La femme du pasteur met un peu de paille sur le sol nu, et quand on a passé plusieurs nuits de suite sous la toile incertaine d'une tente, ces quatre parois de l'église ressemblent à un salon de luxe. La cabane du paysan peut aussi servir de refuge, mais il faut pouvoir l'accepter avec sa saleté habituelle, sa puanteur, et c'est là un de ces actes de résignation auxquels les sens ne cèdent pas sans quelque effort. Cette cabane est ordinairement bâtie en pierres de lave ou en bois flotté; elle se compose d'un long et obscur vestibule fermé par une porte si basse, qu'on ne peut la franchir qu'en faisant une sorte de génuflexion. A droite et à gauche de ce vestibule, on aperçoit une chambre à coucher, une laiterie, un cabinet qui renferme les provisions, un autre où sont les instruments de pêche; au fond est la grande pièce où les femmes se réunissent pour travailler; à côté est la cuisine. Quatre pierres posées sur le sol forment le foyer; la fumée s'échappe par une ouverture quadrangulaire pratiquée dans le toit. Les interstices des murailles sont fermés avec de la mousse; le toit, chargé de terre et de gazon, repose sur des poutres ou des ossements de baleine. A l'intérieur, le sol est nu et souvent boueux; les parois humides portent pour tapisserie une couche de moisissure verdâtre, et l'ameublement est si chétif, que lui donner le nom d'ameublement, c'est violer le sens des mots. Quatre planches clouées comme une caisse et revêtues d'une grossière couverture de laine, forment un lit. Une tête de vache dépouillée de sa peau sert souvent de chaise. En cherchant de, côté et d'autre, on découvre des cuillers en corne, des seaux en bois. C'est à peu près tout. Au dehors, on aperçoit une autre cabane où l'on renferme les moutons en hiver, une grange, une forge, un atelier; car le paysan, isolé dans l'espace, est obligé de pourvoir lui-même à tous ses besoins, et de faire tour à tour le métier de maçon , de forgeron, de cordonnier. Cette habitation que nous venons de décrire est, il est vrai, choisie entre les plus misérables. Il en est d'autres où l'on trouve déjà des murailles lambrissées, des chaises, des tables, des armoires façonnées par le menuisier, souvent même des objets de luxe;

La vallée en amonts du lac Lagarfljót 

La couverture nuageuse s’est allégée, nous montons vers les cascades de Litlanesfoss entourée d’orgues de basalte d'une belle hauteur et Hengifoss qui chute de 120 m le long d’une paroi striée de rouge et de noir. Les parties rouges sont des strates d’argile rougeâtres provenant de la décomposition de cendres et de scories pendant les périodes chaudes et humides du tertiaire. En présence de fer, ces strates d'argile ont brûlé au contact d’une nouvelle coulée de lave en donnant cette couleur rouge. Dans les strates supérieures, on trouve également des filons de houille comportant des troncs d'arbres, des branches lignifiés et divers végétaux.

Finalement il s’est remis à pleuvoir, rien de très mouillant mais au niveau de la dernière cascade le sol est glissant. Nous avons monté environ 250 m sur un peu plus de 2 km. En descendant, la vue sur la vallée est belle même par temps brumeux.

Litlanesfoss 
Vue sur la vallée
Hengifoss 

Nous revenons vers Hallormsstaður et faisons une promenade au niveau de l’arboretum qui présente différentes espèces de résineux provenant de différents pays. Certains ont plus d’un siècle. Les plantations s’étalent de 1905 à 1955. Il y a de beaux arbres mais leur développement reste assez lent.

Un autre circuit un peu plus loin, passe en forêt et monte vers la petite cascade de Ljósárfoss. Le ciel s’est bien dégagé dans la vallée alors nous tentons de monter par la route 910 sur le plateau à 650 m mais là haut c’est encore trop nuageux pour voir le Snæfell. Dans la brume nous devinons la langue glaciaire d’Eyjabakkajökull. Il se fait très tard, nous redescendons vers Hallormsstaður et nous installons sur le camping Atlavik au bord d’une plage.

La cascade de Ljósárfoss
La plage du camping Atlavik

Le ciel est gris ce matin mais la couverture nuageuse est plus élevée qu’hier. C’est notre dernière journée en Islande. Nous quittons ce charmant camping vers 10H et prenons la route 910 pour remonter sur le plateau en espérant avoir une meilleure visibilité. Cette route qui s’enfonce dans l’intérieur des terres est asphaltée sur environ 60 km. Elle a été réalisée pour la construction du barrage Kárahnjúkar.

Ce barrage a suscité un vif débat car le lac Hálslón noie l’écosystème d’une vallée en dessous du glacier Vatnajökull. Ce projet a été décidé par l’Alþing (parlement islandais) pour alimenter une centrale électrique au sud du lac Lagarfljót et acheminer l’électricité par lignes haute tension à l’usine d’aluminium de la société américaine Alcoa implantée à Reyðarfjörður dans le but de diversifier l’activité économique du pays.

Nous traversons un vaste plateau désertique parsemé de petits lacs où l’on rencontre des cygnes chanteurs et des oies grises. Les reliefs sont encore à peine visibles mais le temps d’aller jusqu’au barrage le ciel s’est allégé et nous commençons à voir quelques sommets.

Ambiance sur le plateau 

Au niveau du barrage, de l’eau est rejeté dans l’impressionnant canyon d’Hafrahvammagljúfur. Au loin, nous devinons le Brúarjökull, la large langue glaciaire du Vatnajökull et le sommet du Kverkfjöll. Son accès est difficile mais nous n'aurons même pas le plaisir de le voir entièrement. Comme il est difficile pour un véhicule non 4X4 d'aller jusqu'au canyon de Stuðalgil plus au nord dans la vallée Jokulsá á Dal .

Le Kverkfjöll est un système volcanique actif qui a deux sommets (1860 et 1920 m) et deux caldeiras en limite du Vatnajökull. C'est également la zone géothermique la plus puissante d'Islande. La chaleur sous-jacente a donné naissance à une rivière d'eau chaude qui coule sous la langue glaciaire. La zone des sources chaudes se trouve dans la vallée de Hveradalur, longue de 3 km.

Le canyon d’Hafrahvammagljúfur 

Nous revenons sur nos pas et prenons une autre route également asphaltée sur environ une vingtaine de kilomètres. Nous passons en dessous de la vallée de l’Eyjabakkar qui descend de la langue glaciaire d’Eyjabakkajökull. Sur cette route, nous voyons presque la totalité du Snæfell qui culmine à 1833 m.

Le Snæfell est un stratovolcan qui a 400 000 ans. Est-il éteint ou actif ? Il n'a pas eu d'éruption depuis la fin de l'ère glaciaire il y a 10 000 ans.

La Snæfell 

La vallée de l'Eyjabakkar située en dessous de la petite langue glaciaire d' Eyjabakkajökull est une zone humide de marécages, de petits lacs, de ruisseaux qui se termine par une grande rivière glaciaire qui cascade à Eyjabakkafoss et à Kirkjufoss et rejoint le lac glaciaire de Lagarfljót. Plus au nord, le Lagarfljót rejoint la Jokulsá á Dal provenant de lac Hálslón et du canyon d’Hafrahvammagljúfur dans la baie d'Héraðslói. Quel parcours et quel volume d'eau arrive dans cette baie !

Jökulsá í Fljótsdal
La vallée de l’Eyjabakkar 

Nous voyons également plus ou moins bien l’Eyjabakkajökull et le Vesturdalsjökull situé au nord-Est du Vatnajökull. Un peu plus loin, nous apercevons un petit glacier à l’écart du grand glacier, c’est le þrándarjökull à 1248 m, certainement un reliquat du Vatnajökull quand il était plus grand.

L’Eyjabakkajökull
Le þrándarjökull
Quelques vues furtives sur les glaciers

Nous redescendons du plateau. Un peu après le croisement à Laugafell à environ 2 km de piste à partir de la route 910, il y a une petite zone de géothermie avec une source d'eau chaude à environ 50°...

Gorge du Garðalækur et Tófufoss
Jökulsá í Fljótsdal
Dans la vallée de  Lagarfljót
Sur la route 

Retour sur Egilsstaðir puis nous rejoignons Seydisfjördur où se termine notre séjour en Islande. Nous passons la nuit sur un parking à côté du camping. Nous sommes nombreux à prendre le ferry le lendemain matin.

Seydisfjördur 

Le temps est brumeux lorsque nous quittons Seydisfjördur avec un drôle de sentiment. Nous sommes contents de quitter le froid et les brumes mais en même temps c'est avec regret que nous laissons derrière nous ce pays si captivant... Plus qu'ailleurs, nous avons senti la terre vivre, évoluer. Le paysage est en perpétuel changement.

Durant ce long séjour, nous avons pratiqué les campings. Il y en avaient de très sympathiques mais certains n’en avaient que le nom, une prairie avec des sanitaires. Parfois, nous nous sentions perdu au milieu de nulle part. Pour la majorité, il n’y avait pas de réception. On s’installe où l’on veut ou comme on peut et une personne passe tard en soirée pour le paiement.

Globalement, les campeurs s’installent tardivement, il faut dire que les journées sont longues. Lors des journées humides ou fraîches, nous avons apprécié d’avoir un camping-car. Pour les toiles de tente, il y a des jours où c’était vraiment la galère. C'est un peu plus confortable avec des petits véhicules de locations aménagés mais très limités en espace nécessitant des sanitaires.

Nous quittons Seydisfjördur avec la brume. Avant de rejoindre le Danemark, nous allons passer une journée en mer et 3 jours sur les îles Féroé.

Dernières photos de l'Islande sur le ferry 

Nous venons de passer 7 semaines en Islande. Nous avons parcouru 6750 km. On pourrait se dire que nous avons globalement fait le tour de notre sujet mais après réflexion il reste toujours quelque endroit que nous n'avons pas vu ou pas assez approfondi. Nous n'avons pas vu les zones intérieures du Hveravellir, du Kerlingarfjöll, du Kverkfjöll et les îles Heimaey. Nous n'avons pas assez fait de randonnées au niveau du Snæfells, du Skaftafell, de la baie de Lonsvik... L'Islande est un pays fascinant que nous n'avons jamais assez découvert.

Cette Islande si belle, si imposante, que, lorsqu'on l'a vue une fois, il en reste une impression ineffaçable, est l'une des contrées les plus nues, les plus stériles qui existent. La coupe des montagnes, la mer et les glaciers en forment toute la splendeur; les lacs bleus, les vallées, les cabanes éparses en forment toute la grâce. Mais on n'y voit ni champs ensemencés, ni forêts, seulement quelques frêles tiges de bouleau, traînant à terre leurs branches sans vigueur. Celle qui s'élève à trois ou quatre pieds de hauteur s'appelle un grand arbre. Cependant, à en juger par les anciennes chroniques, si nous n'interprétons pas mal leurs expressions, l'Islande a dû porter jadis des bois considérables, dont les tiges de « surtarbrandr » que l'on découvre encore aujourd'hui dans la terre, sont peut-être les derniers vestiges.

Texte extrait du livre de Xavier Marnier

Un article de Renée Rochefort de 1966 "sur l'Islande face à sa démographie" donne les informations suivantes :

De 870 à 930 la population est passée à 30 000 puis elle était de 70 à 75 000 en 1095 (dénombrement basé sur l'impôt des fermiers à l'évêque). L'évêque Thorarinsson note que cette population est uniquement rurale et dispersée dans tout le pays. Le clan familial est important et la vie relativement confortable. La maison était grande avec une toiture reposant sur des poutres de bois.

Au milieu du 12ème siècle, cette situation évolue. Les éruptions volcaniques, les tremblements de terre et les inondations dévastent une grande étendue de terrain. A ces méfaits plus ou moins cycliques, s'est ajouté la destruction de l'herbe et de l'arbre avec l'arrivée de l'homme et des animaux domestiques. Une grande partie des terrains sur les plateaux au dessus de 400 m se sont trouvés dénudés avec le surpâturage et les forêts de bouleaux ont été déboisées.... L'habitat s'est alors modifié, la maison est plus petite et elle est construite en pierre et en tourbe et s'enterre au point de faire parfois penser à un terrier de renard qu'à une véritable maison.

En 1262, l’Islande passe sous l’autorité de la Norvège. Les premiers islandais ont fui le despotisme norvégien, ils ont créé une république avec un parlement mais au fil du temps les conflits entre les grandes familles se sont exacerbés pour en arriver à un état de guerre civile. Cette situation associée aux aléas de la nature a fragilisé l’Islande et a favorisé la réunification avec la Norvège.

Au cours du 14ème siècle l’Islande va traverser une longue nuit ponctuée d’épidémie et de catastrophes naturelles. La Norvège qui connaît beaucoup d’instabilité politique tombe sous le joug du Danemark. Et à la fin du 14ème siècle, l’Islande devient une province du Danemark.

De plus du 13ème au 19ème siècle, le petit âge glaciaire a aggravé la situation. Cette baisse de la température serait due à une suite d’éruptions volcaniques importantes dont celle datée de 1258/59 sur l’île de Lombok en Indonésie. C’est pen