Carnet de voyage

L'Albanie

10 étapes
2 commentaires
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Nous poursuivons notre découverte des Balkans par l'Albanie.
Mai 2018
11 jours
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En entrant en Albanie, nous traversons une grande plaine cultivée. Ce n'est pas de la culture intensive car il y a une multitude de parcelles. Nous rejoignons ainsi la ville de Lezha où nous trouvons un petit camping sympa avec piscine pour un prix très raisonnable. Très bon premier contact. Nous mangeons au restaurant.

Nous commençons notre découverte de l'Albanie par une journée nature. Nous faisons une marche matinale d'environ 6 km dans la réserve naturelle de Kune-Vain-Tale à proximité de Lezha. Elle est constituée d'un système de lacs côtiers, de marais salés, de forêts et de dunes très apprécié des oiseaux d'eau. C'était très agréable mais nous n'avons pas vu beaucoup d'oiseaux, ce n'est pas la bonne période. Les oiseaux viennent pendant l'hiver.

La réserve naturelle de Kune-Vain-Tale 
Pie grièche femelle
Pie grièche femelle
Pie grièche mâle
Pie grièche mâle
Quelques habitants de la réserve ! 

Nous poursuivons par la lagune de Patok située au sud de la réserve naturelle. Il y a de nombreux restaurants proposant des produits de la mer. Nous en avons profité pour faire un repas de poissons.

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Nous rejoignons le lagon de Karavasta et le parc national Divjaka-Karavasta au sud de la ville de Durres. Ce parc abrite une colonie de pélicans frisés, une espèce en voie de disparition. C'est la plus grande espèce de pélican.

Nous arrivons sur le site à 16H30, le parc ferme à 16H. Nous attendrons donc demain pour aller voir les pélicans. En attendant, nous faisons une petite marche d'environ 3 km pour découvrir la zone. D'une tour d'observation, nous avons pu apercevoir de très loin l'île des pélicans sur le grand lagon. Le parc comprend une forêt de feuillus et de pins parasol et un très grand lagon séparé de la mer par un cordon dunaire. Cette zone est très touristique à cause de sa grande plage mais cela s'accompagne malheureusement de constructions plutôt anarchiques de restaurants et d'hôtels et surtout de l'utilisation de la grande zone dunaire en parking mais le parc manque de moyen.

Orchis des marais
Orchis fragrans
Sterne
Le parc national Divjaka-Karavasta 

En arrivant en Albanie, nous avons trouvé une ambiance tranquille et simple. Passé Durres en quittant la route principale, c'est une ambiance d'un autre temps. Nous avons doublé ou croisé plusieurs petites carrioles tirées par un âne ou un petit cheval. Il n'est pas rare de voir des vaches qui mangent sur le bord de la route sous la surveillance d'un berger. Ce ne sont pas de grands troupeaux mais 3 ou 4 vaches et parfois une seule vache.

Nous passons la nuit sur un parking non loin de la maison du parc.

Le lendemain, de bon matin, nous partons avec un guide découvrir le parc. Nous commençons par aller à pied jusqu'au petit lagon en passant dans la forêt où il y a de beaux pins. Puis toujours à pied, nous suivons un chemin pour rejoindre la côte mais nous devons faire demi-tour car il y a par endroit trop d'eau sur le chemin pour pouvoir passer. En effet, la zone a connu une grosse période de pluie. C'est dommage car en fait nous devions aller à un observatoire pour voir les pélicans en train de se nourrir.

Puis nous prenons le camping-car avec le guide pour aller rejoindre un bateau qui nous emmènera voir les pélicans frisés sur leur zone de nidification. Pour cela, nous devons suivre une piste sur la plage avec également de grandes zones d'eau. C'était épique et un peu stressant. Avec le bateau nous approchons de l'île où nichent les pélicans frisés en gardant une certaine distance pour ne pas les déranger. Puis retour par la plage où nous faisons un arrêt.

Le petit lagon  
Pélican frisé
Zone de nidification sur le grand lagon
Le cordon dunaire 

Ce site mérite le détour. Il y a la présence d'une colonie résidente de pélicans frisés et le paysage est très varié et agréable.

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Après cette matinée nature, nous passons l'après midi à visiter la vieille ville de Berat qui se situe au pied du massif du Tomor qui culmine à 2400 m d'altitude.

Ici, on ressent l'influence ottomane. Quelques monuments en témoignent : les fresques de la mosquée des célibataires devenue un commerce, la très belle mosquée du Roi, le Tekké halveti dédié aux soufis et juste à côté un caravansérail investi par la suite par les derviches. Nous avons également visité le musée ethnographique situé dans une maison traditionnelle. Puis nous terminons par la Citadelle qui contient à l'intérieur de ses remparts, plusieurs petite églises dont celle de la Ste Trinité ainsi que la sculpture de la tête de Constantin. Autre élément remarquable c'est le volume impressionnant de la citerne. Globalement, l'ensemble n'est pas en très bon état.

Les vieux quartiers  de Berat
Maison traditionnelle
La mosquée du Roi
Le caravansérail
Le Tekké Halveti
Le Tekké Halveti
 Berat
Eglise de la Ste Trinité
La Citadelle 

Juste en face de l'entrée haute de la citadelle, il y a un parking pour camping-car où il est possible de passer la nuit.

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Nous reprenons la route vers le sud en passant par Fier d'où nous rejoignons le site archéologique d'Apollonie. L'accès à ce site n'a pas été simple. Déja, nous avons pris des routes que le GPS ne connaissait pas mais c'était de la belle route. A Fier, il nous a induit en erreur car il y avait des sens uniques et pour nous récupérer, il nous a fait passer par de très petites rues. Par ailleurs, la circulation en ville n'est pas simple car il n'est pas rare qu'il y ait des stationnements en double file. Mais ce n'était que le début des émotions de la journée. La petite route qui menait au site était en travaux, ils ne ferment pas la route pour autant alors s'est un peu compliqué. Sur le retour de notre visite, nous avons essayé de prendre une autre route, mauvaise pioche car la très petite route s'est transformée en chemin. Finalement, nous sommes repassés par les travaux et la ville de Fier.

Entre temps, il y a eu de supers contacts avec la femme qui vendait ses fruits et légumes sur le bord de la route (pommes de terre, tomates, carottes, cerises, pêches de vigne et melon). Puis en achetant du pain, j'ai eu droit à un morceau de gâteau en cadeau de la part de la boulangère. Le contact a été très chaleureux, dommage qu'il y ait la barrière de la langue. En Albanie, seul les jeunes parlent anglais. Globalement, les Albanais sont très accueillants et les relations sont simples. Ils sont encore préservés de l'influence du tourisme, ils sont authentiques.

Apollonie est une ancienne cité grecque qui se place sous la tutelle romaine au IIIème siècle. Elle a compté jusqu'à 60 000 habitants ! Sur le site on trouve le bouleuterion qui abritait le conseil de la ville, un odéon, une bibliothèque, un temple... Il y a également une église byzantine, un monastère. Au niveau du réfectoire, sous les fondations, il y a une superbe mosaïque très endommagée qui date de la période romaine. Ce site situé dans la nature sur les premiers reliefs au dessus de la plaine côtière est vaste et les ruines s'étalent sur une grande surface. Il y a également un théâtre en très mauvais état et bien d'autres constructions.

L'église byzantine et le monastère 
Le bouleutérion
L'odéon
Le portique
Le théatre
Digitale laineuse
Le site antique 

Nous prenons ensuite la direction de Vlora par une belle route de 4 voies qui s'arrête à l'entrée de Vlora mais pas de problème à l'entrée de la ville c'est également une 4 voies bien qu'une des deux voies est souvent utilisée pour le stationnement mais c'est large. Puis pas de chance, un tronçon de cette rue est fermée pour travaux. Nous suivons la déviation qui est chaotique mais heureusement courte. Enfin de retour sur la bonne route, nous longeons la baie, c'est plutôt agréable mais cette large avenue se rétrécit. En fait, la qualité de la route est souvent très inégale. Nous remontons la vallée et à la sortie de la ville nous sommes très rapidement arrêtés car il y a eu un accident, alors le temps de dégager le véhicule...

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Nous montons par une très belle route au col de Llogara à 1043 m en passant par le parc national de Llogara et sa très belle forêt de pins de différentes espèces. De l'autre côté du col, le paysage est plus aride. La route qui descend du col est superbe et en bon état mais elle n'est pas très rapide car elle passe dans un paysage très escarpé au pied du massif de Cika à 2045 m d'altitude.

Le long de la Riviera albanaise 

Depuis le Monténégro, nous avons suivi une large plaine côtière (avec beaucoup de cultures maraichères) qui au niveau de Vlora se rétrécit et nous arrivons dans une ambiance de montagne.

Nous passons la nuit sur un camping à côté d'Himare au bord de l'eau.

Malgré les difficultés de circulation, nous apprécions l'ambiance qui se dégage de ce pays. Nous n'allons pas vite donc nous avons le temps de capter des scènes d'un autre temps. Nous croisons au bord des routes et mêmes sur des 4 voies des bergers et leurs quelques bêtes (vaches ou moutons ou chèvres à long poil). Nous avons également croisé sur une petite route une gardienne d'oies ou sur la 4 voies une petite carriole de luzerne tirée par un âne. Il y a également beaucoup de vélos..

Nous reprenons la route qui va vers Saranda. C'est une belle route globalement en bon état pas très rapide. Elle est sinueuse et en montagne russe mais elle nous offre de beaux points de vue sur la montagne ou sur la côte. Nous faisons beaucoup d'arrêt photos. Dans ce paysage escarpé, les petits troupeaux de chèvres et de moutons se partagent l'espace avec les oliviers.

Le long de la Riviera albanaise 

Puis nous faisons une petite marche pour aller voir le monastère de la Vierge Théotokos. C'est un monastère orthodoxe abandonné qui présente de belles fresques à l'intérieur. Il est situé dans la baie Kakome, interdite au public. Cette zone a été acheté par un promoteur.

La baie de kakome et le  Monastère de la Vierge Théotokos

Nous passons Saranda qui est très urbanisée. Nous poursuivons vers le parc national de Butrint où nous arrivons en fin de matinée. Après avoir déjeuné, nous visitons le site archéologique de l'antique ville portuaire de Butrint situé sur une presqu'île du lac de Butrint relié à la mer par un canal. Le cadre est superbe. C'est boisé et c'est appréciable car il fait chaud. C'est une ville à l'histoire mouvementée qui débute dès le VIIIème siècle avant JC. On retrouve sur le site des vestiges des civilisations paléolithique, grecque, romaine, bysantine, vénitienne et ottomane.

Théâtre antique
Le baptistère
La grande basilique
La citadelle
Château vénitien
Le Fort triangle
le lagon de Butrint
Butrint  

Après une après midi bien agréable, nous revenons vers Saranda et prenons la direction de Gjirokastra. Il se fait tard alors nous passons la nuit à côté d'une petite chapelle sur le chemin qui mène à la source de l’œil bleu. Le cadre est très agréable, c'est une ambiance de montagne.

Le soleil est chagrin lorsque nous allons voir la source de l’œil bleu qui porte bien son nom. C'est une eau cristalline avec différentes nuances de bleu. Il s'agit d'une résurgence d'une profondeur supérieure à 50 m. C'est magnifique à voir.

La source de l’œil bleu  

Nous rejoignons ensuite Gjirokaster en passant par un col avant de descendre dans la large vallée du Drin. C'est une vallée encadrée par des montagnes. La vielle ville de Gjirokaster se situe sur les pentes escarpées de l'éperon rocheux où est implantée la citadelle. Fondée par les grecques, la citadelle est fortifiée par les Romains puis par les Byzantins et renforcée par les Ottomans. C'est une forteresse impressionnante par sa taille et sa structure imposante.

Gjirokaster dans la vallée du Drin 
Gjirokaster 
Vue sur la citadelle à partir de la terrasse d'une maison traditionnelle
La Citadelle 

Nous visitons 2 maisons traditionnelles ainsi que le musée ethnographique situé dans une maison plus récente. La maison traditionnelle ou "kulle" a une architecture bien spéciale. Elle est très haute et constituée de 2 tours reliées par un autre corps de bâtiment. A l'intérieur, le décor est remarquable. Ces maisons construites entre le XVIIème et le XIXème siècle ont un confort surprenant. Chaque chambre avait des toilettes. il y avait des pièces d'été et des pièces d'hiver avec des cheminées. Les chambres étaient également des pièces de vie, la literie était rangée dans des placards prévus à cet effet. La pièce de réception était superbement décorée. Ces pièces se situaient dans les étages, au rez de chaussée, il y avait la cuisine, la zone de stockage, la fontaine, une cave.... La visite de ces deux maisons a été très intéressante et a permis de montrer le mode de vie spécifique de ses habitants. Il pouvait vivre 25 à 30 personnes dans ces maisons.

Ce n'est pas une ville facile à visiter, les points d'intérêt sont assez épars. La majorité des maisons ont des toits en lauze ce qui donne à la ville vue d'en haut une certaine unité. Les rues sont pavées et pentues et malgré cela la circulation est importante...

Maison Zekate 
Maison Skendule 

En montant vers la citadelle par une rue peu passagère, nous avons fait une rencontre fort sympathique avec une dame âgée. Et c'est sur cette visite et sous la pluie que nous quittons l'Albanie avec une impression très positive sur l'accueil des Albanais.

Voir la suite de notre circuit dans le carnet de voyage "La Grèce des Zagoria au Péloponnèse"

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Sur le chemin du retour, nous revenons en Albanie pour découvrir l'arrière pays. A l'aller, nous avions longé les régions côtières. Nous entrons au niveau de Bilisht.

Nous rejoignons le site du tumulus de Kamenica au sud de Korce. L'entrée est libre mais cette importante nécropole datant de 1000 à 500 ans avant notre ère n'est pas très remarquable pour des amateurs. Par ailleurs, l'accès n'y a pas été facile car la route était prise par des sacs de pommes vertes (les pommes d'éclaircies). Le trottoir et la moitié de la route étaient occupés par les pommes coupées en rondelles qui séchaient. Cela a été l'occasion de parler à un albanais en français. Ces pommes séchées servent à la fabrication de cosmétiques !

Leurs moyens étant très limités, il n'y a pas de séchoir... Les pratiques restent dans l'ensemble archaïques. Ainsi, nous avons vu le fauchage du foin à la faux par 4 personnes dans un grand champ. Nous avons croisé, sur la route, plusieurs petites carrioles tirées par des ânes ou des chevaux.

 Ambiance albanaise 

Nous retournons sur Korce car nous avons besoin de faire quelques courses en pensant que dans une ville d'environ 50 000 habitants, nous allions trouver des supermarchés. Eh bien, ce n'était pas le cas. Le premier magasin avait la grandeur d'une épicerie et il a fallu payer en liquide. Retirer de l'argent n'a pas été simple, il a fallu trouver un distributeur qui fonctionnait ! En avançant un peu plus loin, nous découvrons un autre supermarché grand comme une supérette et à côté il y avait un marchand de fruits et légumes. C'était bon pour les courses alimentaires. Cela a été l'occasion de discuter avec un albanais en français sur l'évolution des mentalités et l'héritage du régime soviétique. Au niveau du carburant, nous avons dû faire 4 stations service pour faire le plein et payer par carte bancaire !

Nous avons changé d'époque et c'est plus marqué à l'intérieur du pays que sur la côte. Par contre, nous avons retrouvé la gentillesse des albanais que nous avions constaté à l'aller.

Enfin toute cette intendance réglée, nous partons à la découverte de la région. Korce se situe sur un plateau à 800 m d'altitude entouré de montagnes.

Nous partons pour le bourg de Moscopole ou Voskopoje. Nous montons à 1200 m, le paysage a complètement changé, il est plus verdoyant, plus paisible. Le village est également agréable avec ses églises et ses maisons à l'architecture homogène.

Autour de Voskopoje
Voskopoje 

Retour sur Korce où nous prenons la direction du lac Prespa. Nous passons la nuit sur un parking en surplomb du lac un peu avant Gorice à 900 m.

Plateau de Korce 
Le grand lac de Prespa 
Gorice sur le Grand lac de Prespa 
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Nous partons de bon matin pour aller du lac Prespa au lac Ohrid en passant par la République de Macédoine, un des pays de l'ex-Yougoslavie.

Les deux lacs sont séparés par une chaîne de montagne dont le sommet le plus élevé est à 2270 m d'altitude. Nous passons la frontière rapidement en suivant une belle route de montagne qui monte à 1600m pour redescendre du côté du lac d'Orhid à 700 m. Nous avons eu de beaux points de vue sur le lac Prespa, sur les sommets de la chaine de montagne et sur le lac Orhid. Cette petite route étroite qui relie les deux lacs se trouve dans le parc national de Galacica.

Le grand lac Prespa
Lac d'Orhid
Du grand lac de Prespa au lac d'Orhid 

Comme nous sommes en République de macédoine, nous en profitons pour aller visiter Orhid. La route qui y mène en longeant le lac est étroite. Nous n'avons pas de guide sur ce pays et nous allons à la découverte des églises byzantines de la ville un peu au hasard avec notre carte interactive.

Nous commençons par la très belle église d'Holy Mary Perybletos située au dessus du théâtre romain. Elle est belle de l'extérieur et les peintures intérieures sont superbes.

Eglise d'Holy Mary Perybletos  

Puis nous montons au pied de la forteresse avant de redescendre sur le site de St Clément. Une guide nous a proposé ses services pour nous expliquer le site archéologique de St Clément qui se compose d'une basilique récente construite sur une mosquée, elle même construite sur l'ancienne basilique dont nous voyons les ruines de l'atrium. Sur ce site il y a également eu une grande maison romaine avec des bains individuels mais le site est fermé.

Le site de St Clément
La forteresse

Nous poursuivons par l'église de Sv Jovan Kaneo situé sur un éperon au bord du lac et nous terminons notre découverte des églises par la cathédrale Ste Sophia qui a également été une mosquée.

Eglise de Sv Jovan Kaneo
Eglise Ste Sophia
Eglise Ste Sophia

Nous revenons sur nos pas pour aller voir le monastère de Sv Naum situé au bord du lac dans un beau décor près de la frontière avec l'Albanie. L'intérieur de l'église située au centre du monastère est original par sa forme et ses deux très hautes coupoles .

Le monastère de Sv Naum  et ses paons

Pour y accéder nous passons par un aménagement au bord d'une plage avec une allée de commerces ambulants. Sur la face extérieure du monastère, il y a un restaurant. C'est surprenant. L'entrée se trouve du côté d'un beau jardin où il y a plusieurs fontaines. Le monastère est situé au niveau des sources du lac Orhid. Cette eau en fait provient du grand lac Prespa situé 150 m plus haut après avoir traversé la montagne.

Nous revenons en Albanie et remontons la côte ouest du lac. Nous passons la nuit sur le "Erlin Beach camping" éloigné de la route, au bord du lac. C'est sympathique et il est très bien entretenu et cela pour une somme modique.

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Nous quittons le bord du lac Orihd en direction de Tirana. La route est de très bonne qualité.

A Elbasan, nous prenons une petite route pour aller voir l'église St Nicolas dans le village de Shelcan à environ 12 km. La route est étroite mais correcte et un peu avant d'arriver au village, elle devient piste sur quelques centaines de mètres ! Nous montons jusqu'à l'église à pied. Extérieurement, elle n'a rien de spéciale. Ce sont les peintures intérieures qui sont remarquables. Elles ont été réalisées par Onufri, un peintre célèbre du XVIème siècle.

Peintures réalisées par Onufri 

Nous reprenons la route vers Tirana. Nous ne passons pas par l'autoroute mais par l'ancienne route qui reliait Tirana à Elbasan. Elle est en très bon état. C'est une très belle route qui monte jusqu'à 900 m en suivant plus ou moins la crête sur un long tronçon. Nous avons ainsi de beaux points de vue de chaque côté sur des reliefs très vallonnés à montagneux.

Sur l'ancienne route  

Nous arrivons ainsi à Tirana sans trop de difficulté mais c'est ensuite lorsque nous voulons nous stationner que cela se complique. Après plusieurs essais, nous décidons de partir et c'est à ce moment là que nous trouvons enfin une place. C'est la capitale de l'Albanie avec 600 000 habitants.

Nous voulions voir la mosquée Et'Hem Bey. De l'extérieur elle parait vraiment superbe mais elle est en travaux. Elle se trouve sur la grande place de Skenderbej. Le centre ville est agréable, aérée avec de grandes avenues mais quelle circulation ! On ressent l'organisation soviétique.

La place centrale
La mosquée Et'Hem Bey
Fresque du théâtre
Tirana 

Nous prenons ensuite une petite route pour rejoindre Durrës, mauvais choix, elle est en très mauvais état et il faut penser à un lieu pour dormir. Finalement, nous prenons une direction au nord de Durrës. Nous approchons le bord de mer par une bonne route mais arrivés à proximité, la route devient une piste chaotique. Nous n'allons pas plus loin, le cadre serait agréable sous les pins s'il n'y avait pas tant de déchets éparpillés ça et là. C'est une zone où il y a de nombreux guêpiers. Il fait chaud au niveau de la mer.

Guêpier 

Visite de Durrës avant de remonter en direction de Shcroda. Le centre ville de Durrës est agréable. Nous visitons l'amphithéâtre romain. Il n'y a que le support et non la forme des gradins mais l'intérêt du site vient des galeries sous les gradins dont une partie est bien conservée. Un peu plus loin, il y a les ruines d'un forum. La ville est très animée et la circulation y est importante.

Le théatre
Durrës 
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Bien avant Shkoder, nous prenons la belle route qui va à Kukës. C'est une 4 voies sur une partie. Nous passons de beaux paysages de montagne.

A Kukës situé au pied du Mont Gjallica à 2485 m, nous prenons la petite route qui remonte la vallée du Drin Noir en direction de Peshkopi. La route à l'exception de quelques tronçons est tout à fait praticable. Nous montons à 1200 m entre Ceren et Kullas. Nous sommes au niveau des alpages et nous avons un beau point de vue sur des sommets à plus de 2500m.

La vallée du Drin  Noir
Sur la route en Kukës et  Peshkopi

Nous revenons sur Kukës et prenons la route de montagne pour rejoindre Shkoder. C'est une superbe route qui passe dans la montagne en contournant les reliefs en corniche et c'est long car il y a beaucoup de virages et de lacets mais quels points de vue ! Nous prenons ensuite la direction de Bajram Curri. Cette route est plus étroite et toute aussi sinueuse avec une grande variété de paysage. Globalement ces deux routes sont relativement en bon état, il y a bien quelques tronçons très abimés mais cela reste praticable.

Lac de barrage sur la rivière du Drin Noir 

Il se fait tard lorsque nous arrivons à Fierze. Nous passons la nuit sur un parking dans le village où nous avons fait une belle rencontre avec un couple albanais et leurs 2 enfants. Le contact avec les Albanais est très chaleureux mais aujourd'hui, nous avons été choqué par le comportement de 3 gamins d'un dizaine d'années. Ils se sont mis à travers la route pour nous arrêter et ensuite un des gamins a essayé d'ouvrir les portes du camping-car pendant qu'un autre restait planté devant le véhicule.... Il ne s'est rien passé mais cela nous a rendu méfiant et c'est dommage car tout au long de la route nous avons eu des petits signes de la main avec de beaux sourires.

A notre réveil, il pleuvait mais lorsque nous étions prêt à partir, le ciel s'est dégagé alors nous avons décidé d'aller jusque dans la vallée de Valbona. La route est facile pour remonter la vallée et le paysage est superbe. C'est dans un premier temps une vallée étroite puis elle s'élargit laissant voir quelques hauts sommets. Il y a encore beaucoup de nuages et de brumes mais nous pouvons voir une partie des crêtes acérées. Il y a dans cette zone des Alpes Albanaises, plusieurs sommets à plus de 2000 m d'altitude dont l'un est à 2694 m. C'est une belle zone pour la randonnée mais on ne peut pas dire que l'accès soit simple et rapide.

En montant la vallée de Valbona 
Valbona 

Le site mérite le détour mais nous avions beaucoup hésité vu les commentaires du guide sur l'état des routes. Globalement elles sont praticables. Il faut seulement être vigilant car au détour d'un virage on peut arriver sur un tronçon très abîmé.

A Fierze, il y a un ferry qui va à Koman en passant par le très beau lac de Koman. Ce serait bien car la route n'est pas rapide mais il ne prend que des passagers. Ce transport de 2 heures très pratique est complété par des minibus qui mènent à Shkoder à un bout ou dans les différents villages à l'autre bout.

Nous reprenons la route en sens inverse jusqu'à la route SH5. Le temps s'est à nouveau dégradé et nous ne profiterons pas du beau paysage. Nous poursuivons sur la route SH5 de qualité très inégale. Nous passons de beaux paysages mais il pleut. C'est en arrivant vers Shkoder que nous retrouvons le soleil.

Nous nous installons sur le camping Legjenda à Shkoder. Il est agréable.

Le soleil est pâle lorsque nous partons à pied du camping pour aller voir la mosquée de plomb. Les 18 coupoles et le grand dôme de sa toiture sont en plomb. C'est une belle mosquée du XVIIIème siècle qui est maintenant à l'abandon dans la nature. A l'origine elle était située dans le quartier du vieux bazar de Shcodra mais les séismes du XIXème siècle modifièrent le cours du Drin qui inonde maintenant régulièrement le site.

La mosquée de plomb 

Nous montons ensuite jusqu'à la citadelle de Rozafa perchée sur une colline à 133 m. Construite au XIVème siècle durant la période vénitienne, elle a été réaménagée par les ottomans. Il y a 3 niveaux de cours. Au niveau de la 2ème cours, il y a les ruines d'une mosquée et au niveau de la 3ème cours, l'ancienne résidence des pachas transformée en musée présentant les objets de différentes époques trouvés sur le site. Des remparts, nous avons de belles vues sur le paysage alentour : il y a la ville de Shkoder, la vallée du Drin, la lac de Shkoder et les montagnes.

La forteresse 
Lac Shkoder
La vallée du Buma
La vallée du Drin
vues de la forteresse 

Nous retournons au camping et partons pour le lac Koman. Cela représente une bonne cinquantaine de kilomètres et au moins 2 bonnes heures de route. La route n'est pas annoncé comme bonne par le guide du Petit Futé mais il indique qu'il y a possibilité de passer la nuit pour les camping-cars sur le parking près de l'embarcadère. Nous n'avions pas l'intention d'y passer la nuit mais on s'est dit que c'était une route praticable pour les camping-cars. La route est en très mauvais état mais reste praticable. Elle est surtout épuisante et d'autant plus quand on ne peut pas voir ce que l'on était venu voir à savoir le lac Koman.

Quelques scènes de vie sur la route 
Sur la route de Koman 

Au niveau de Koman, il y a une très belle route fermée par une barrière gardée qui monte au niveau du barrage, du lac de Koman et de son embarcadère. Il n'y a pas possibilité d'y aller avec le véhicule, soit nous montons à pied, soit nous prenons un guide. Pas possibilité de stationner sur la parking au niveau de la barrière, c'est pour les bus ou les minibus. Contrariés, nous faisons demi-tour soit 4H30 de route AR sans voir le but de notre pénible trajet.

Nous avions vu le lac de Koman à Fierzé. Nous aurions dû prendre le ferry à Fierzé à ce moment là et faire un aller retour pour découvrir le lac mais manifestement il vaut mieux réserver. A cette occasion, nous pensons à cette personne de Fierzé qui prenait le ferry pour aller consulter un médecin à Shkoder. Nous pensions que le ferry permettait d'aller plus rapidement à la ville. Ce n'est pas vraiment le cas si au 2 heures de ferry, on ajoute 2H30 de voyage en minibus sur le route chaotique !

De retour sur Shkoder, nous allons voir le pont de Mes au nord de la ville. C'est un pont ottoman du XVIIIème siècle. C'est un bel édifice. Autre erreur du guide, il écrit qu'il y a possibilité d'y passer avec une petite auto sauf qu'à un bout du pont l'accès se fait par des escaliers !

Pont ottoman de Mes 

Nous revenons sur shkoder pour prendre la route qui passe à Koplik vers la frontière du Monténégro. Avant de quitter l'Albanie, nous faisons un essai pour rejoindre le parc national du Theth. En bas de la vallée il y a des cultures de lavandes. Elles sont coupées à la faucille et cela demande une main d'oeuvre importante. La route jusqu'à Boges est étroite mais correcte puis c'est une très belle route qui monte à un col où nous passons la nuit à 1600 m d'altitude. Pour rejoindre Theth c'est ensuite une piste.

En montant  vers le parc national du Theth

C'est avec une petite pluie que nous nous réveillons. Nous regardons le ciel, les nuages sont plus hauts que les crêtes. Il y a de l'espoir pour voir l'ensemble des sommets. Nous partons donc à pied dès 7H30 par la piste sur environ 3 km et montons sur un éperon rocheux à 1675 m qui devrait nous permettre de voir un maximum de cimes. Effectivement de ce mirador, nous avons une vue complète sur l'ensemble des sommets du grand cirque. C'est un point de vue à couper le souffle. Dommage que cet éperon soit colonisé par 2 antennes alimentées chacune par un groupe électrogène. Une partie du cirque est encore prise par les brumes mais en patientant, nous arrivons quasiment à voir l'ensemble. Mais cela ne dure pas et d'autres brumes arrivent et lorsque nous redescendons, le ciel devient de plus en plus menaçant. La pluie revient. Nous revenons vers le lac de Shkoder.

Doronic
Joubarbe
Epipactis
La flore de montagne 
En redescendant vers Boges

C'est ainsi que nous quittons l'Albanie.


Ce carnet s'intègre dans le carnet global "périple dans les Balkans"

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L'Albanie est un petit pays de 28 000 km² soit environ 1/20 de la superficie de la France pour à peine 3 millions d'habitants. Les zones montagneuses représentent les 3/4 de la superficie. L'altitude moyenne est de 708 m avec le point culminant, le Mont Korab à 2751 m à la frontière de la République de Macédoine. Les Alpes albanaises font partie des Alpes dinariques, prolongement de la grande chaîne des Alpes. Les plaines se situent essentiellement le long de la côte de la mer Adriatique et autour des grands lacs. Nous avons parcouru au total 2185 km pour découvrir les plaines côtières, quelques villes, quelques sites archéologiques et les paysages de montagne.

Le pays n'est pas encore très touristique. Il y a donc peu de guide sur ce pays. Nous avons préparé notre circuit à partir du Petit Futé dans lequel nous avons constaté sur le terrain beaucoup d'erreurs. L'état des routes est un élément important lorsque nous voyageons avec un camping-car. Nous souhaitions découvrir les zones montagneuses de l'Albanie mais les commentaires sur les routes d'accès du Petit Futé n'étaient pas encourageants. Nous nous sommes fiés au guide mais nous avons eu de mauvaises surprises. L'état des routes évolue. Ainsi, la route qui relie Kukes à Peshkopi était praticable. Nous avons tenté d'aller malgré tout sur cette route décrite comme "déplorable" avec "des paysages montagneux formidables". Poussés par la curiosité, nous avons tenté et nous n'avons pas regretté. A l'inverse, nous avons essayé d'aller au lac Koman à partir de Shkodra, la route était décrite comme "goudronnée mais parsemée de trous". Comme il est indiqué qu'il y a "pour les camping-cars, possibilité de passer la nuit sur le parking de l'embarcadère", on s'est dit que c'était praticable. Cette route est certes encore praticable mais elle particulièrement pénible et surtout, il n'y plus la possibilité d'aller jusqu'au lac Koman par ses propres moyens. Une barrière ferme une très belle route qui va au lac ! Il faut prendre soit un minibus soit un guide... Avec du recul et donc une meilleure connaissance du pays nous aurions organisé notre circuit différemment. L'autre moyen pour découvrir ce très beau lac serait de prendre le ferry à partir de Fierza mais rien n'est prévu pour le touriste car pour l'instant il ne s'agit que d'un transport qui relie Fierza à Shkodra avec des horaires très limités !

C'est une autre remarque que nous pourrions faire concernant le tourisme, les sites intéressants ne sont pas toujours mis en valeur mais c'est peut-être la contrepartie de ce que nous avons aimé dans ce pays.

Nous avons été très touchés par l'accueil des Albanais. Le contact était chaleureux, simple, authentique avec un réel désir de communiquer.

C'est un pays dépaysant, leur agriculture est restée archaïque tout en utilisant des moyens modernes. Il n'est pas rare de voir un berger tapoter sur les touches de son téléphone portable... Il y a beaucoup de déplacement avec des ânes, des chevaux, des carrioles même sur les 4 voies. La coupe du foin et la fenaison sont réalisées à la main, le désherbage des champs également...

Voir la suite de notre circuit dans le carnet de voyage "Le Montenegro" sur la partie retour

Ce carnet s'intègre dans le carnet global "périple dans les Balkans"