Louresse-Rochemenier
En soirée nous avons rejoint Rochemenier où se trouve un site troglodytique de plaine. Nous avons fait un petit tour dans le village et nous avons pu voir dans la cour de certaines habitations des aménagements troglodytiques.
Les troglodytes ici sont différents de ce que nous avons vu sur les bords de la Loire, de l’Indre ou de la Vienne.
Dans la région de Douay La Fontaine, nous ne sommes plus sur du tuffeau mais sur du falun. C’est une roche sédimentaire plus récente que le tuffeau, puisqu’elle date du Miocène moyen, il y a environ 12 millions d'années lorsque la mer de falun recouvrait l’ouest de la France et notamment une grande partie de la vallée de la Loire et de ses affluents. Le falun est une roche sédimentaire de formation organo-détritique déposé en mer peu profonde, composée de très nombreux débris coquilliers bien cimentés par une matrice sableuse et argilo-sableuse. Les usages de cette pierre étaient semblables à ceux du tuffeau : construction et production de chaux pour la maçonnerie et l’amendement des terres agricoles. Du 5ème au 8ème siècle, à l'époque mérovingienne, le falun sert à la fabrication de sarcophages exportés, dans tout l’ouest de la France.
En France, le troglodytisme de plaine n’existe que dans la région de Doué-la-Fontaine. Il consiste à creuser verticalement dans le sol, en créant d’abord une cour dans laquelle on descend à l’aide d’une rampe. À partir de cette cour artificielle, on creuse son habitat dans la roche, qui se trouve de fait plus bas que le niveau initial du sol.
Le village de Rochemenier est un magnifique exemple de ce troglodytisme de plaine creusé dans le falun. Il y a 15 millions d’années, une mer recouvre l’Ouest de la France. Quand l’eau s’est retirée, le sable s’est solidifié et tous les éléments se sont fossilisés (requins, raies, oursins, coraux, dauphins….). il y a quelques présentations de fossiles. En fait, entre 16 et 3,5 millions d’années, la mer de faluns recouvrait la région, remplissait le golfe de Loire. Par 3 fois, au cours de cette période, l’eau s’est avancé sur le continent déposant des sédiments et des fossiles. La mer s’est retiré pour la dernière fois il y a 3,5 millions d’années laissant derrière elle le paysage de la vallée de la Loire. autrefois le loire était mouvante, elle divaguait largement entre ses rives.
Le site se compose d’environ 250 salles souterraines réparties sur une quarantaine de fermes. L’installation la plus ancienne date du 13ème siècle. Le village s’est agrandi jusqu’au 19ème siècle.
Nous passons la nuit sur le parking. Le lendemain matin, nous partons à la découverte de ce site.
Il comprend deux anciennes fermes troglodytiques avec habitations, chapelle, celliers, greniers, écurie, bergerie, four à pain, puits… Meubles et outils du 19ème siècle viennent illustrer cette vie paysanne.
Vue d'ensemble d'une cour de ferme troglodytiqueCe type de troglodytisme interroge. Plusieurs explications peuvent expliquer ce genre de construction. Dans un premier temps, c’était un type d’habitation peu couteux puisque le creusement de la roche apporte les matériaux de construction. Par ailleurs, au moyen Age et pendant la guerre de 100 ans, il y a avait beaucoup de brigandage, c’était un moyen pour le village d’être discret dans le paysage. Et plus récemment, pendant les guerres de religion, l’église du village a été endommagée, la chapelle souterraine a permis de continuer la vie religieuse en toute sécurité.
Nous quittons Rochemenier pour Douay La Fontaine
Doué-La-Fontaine
Nous avions découvert en mars 2023 le bioparc de Doué la Fontaine, nous y sommes revenus en famille en avril 2024. C'est ainsi que nous avions envie de découvrir le site des mystères des faluns.
Le mystère des faluns
Le site des Perrières est constitué de galeries souterraines hautes de 15 à 20 m. Le falun, roche coquillière locale, a été déposé par la mer il y a 10 millions d’années puis creusé par l’homme aux 18ème et 19ème siècles.
A travers une promenade scénographique souterraine, nous sommes transportés dans l’univers sous marin présent à Doué-La-Fontaine, il y a 10 millions d’années et terrestre dans son environnement tropical avec des jeux de lumières, de miroirs, des films sur les parois.
Un premier film grandeur nature (hauteur actuelle des formes ogivales) présente comme une légende son histoire depuis les bouleversements géologiques qui l’ont vu naître, les animaux qui l’ont peuplé, les hommes qui l’ont creusé.
«Il était une fois, sur le territoire de l’actuelle Doué-la-Fontaine, il y a 10 millions d’années, des éléphants, des antilopes, des tigres et la mer qui s’étendait là, peu profonde, peuplée de requins blancs et de baleines, de raies, de dugongs et de poisson-scie. Sous l’effet des marées, une dune sous-marine, s’est stratifiée progressivement. S’y sont agglomérés avec un peu de sable, les restes de tous les animaux qui peuplaient l’endroit. Cette dune, dont on lit à l’œil nu les couches, constitue le gisement de cette roche qu’on appelle «falun». On en a d’abord extrait des sarcophages puis, au XIXe siècle essentiellement, des pierres de construction.»
Après la première présentation, nous passons une galerie impression)°nante avec des arches en ogive que nous voyons plus ou moins en fonction des jeux de lumière. Différentes projections sur les parois présentent tour à tour des milieux marins puis des milieux terrestres avec des animaux de climat tropical, nous passons ensuite à travers un squelette de baleine puis nous terminons par la fermeture de la galerie verticale.
Quelques animations réalisées sur les parois des rochesL’extraction du falun s’opère depuis le sol, à la verticale. Plus on creuse vers le bas, plus la cavité s’élargie et prend la forme d’une ogive monumentale. Le falun est utilisé comme pierre à bâtir, mais uniquement autour de Doué-la-Fontaine. Ces roches ont également servi à la fabrication de sarcophages, à la production de chaux pour amender les terres agricoles. Lorsque l’extraction est terminée, l’accès relativement étroit est refermé.
Dans la région de Doué-la-Fontaine, le falun était également exploité en carrières à ciel ouvert. Les plus belles pierres servaient à la construction mais l'essentiel partait aux fours à chaud creusés dans la paroi rocheuse à proximité de la carrière. Ces fours étaient allumés au bois à leur base, ils étaient chargés de roches en continu depuis le gueulard. Les chaufourniers alternaient couches de charbon et blocs de faluns. La combution de l'ensemble maintenait l'intérieur du four à plus de 900°. La roche calcaire se transformait alors en chaux qui se déversait à la base du four. La chaux était récupéré par les paysans pour diminuer l'acidité des sols agricoles.
Nous quittons Doué-La-Fontaine mais cette visite nous a replongé dans nos bons souvenirs des visites au Bioparc. Nous avions apprécié l'ambiance de ce parc animalier. Les carrières à ciel ouvert de faluns ont offert de grands espaces au animaux du Bioparc.
Le bioparc de Doué-la-Fontaine
Le bioparc se trouve sur le site des carrières à ciel ouvert de faluns. Son histoire débute en 1960 lorsque le fondateur du parc découvre une ancienne carrière d’extraction de pierres, laissée à l’abandon à Doué-la-Fontaine. Son intérêt pour la nature et le monde animalier lui donne l'idée de créer un parc animalier. Le site est pris par la végétation mais après le défrichage, il voit apparaitre le potentiel du site : immenses carrières à ciel ouvert, cave cathédrale, grottes dissimulées, bambous géants… C'est dans ce décor exceptionnel que le bioparc est inauguré en juillet 1961. Par la suite, cela devient une histoire familiale avec des orientations vers la conservation de la nature et la sensibilisation des visiteurs à ces enjeux.
Nous commençons la visite par le camp des girafes où les zèbres cotoient les girafes.
Le camp des girafesNous poursuivons par le sanctuaire des okapis où nous découvrons quelques grands oiseaux. nous avons assisté à un nourrissage.
Le sanctuaire des okapis En passant un tunnel, nous arrivons dans le canyon des léopards où nous pourrons également observer également des Muntjac de Reeves et des pandas roux.
Le canyon des léopards Nous quittons le canyon par un petit tunnel pour rejoindre la grande volière Sud-américaine où il y a de nombreuses espèces d'oiseaux ainsi que des tatoos et de pudus du Chili, un petit cervidé que nous avons eu du mal à voir.
Quelle variété !Les oiseaux colorés aux becs crochus Les Ibis Nous avons passé un grand moment dans l'espace de la grande volière Sud-américaine et nous avons été impressionné par la grande variété d'espèces et par les couleurs.
Nous restons au niveau inférieur et passons devant la volière européenne pour rejoindre l'espace appelé "les fantomes de l'himalaya" où nous pourrons voir les vautours, le Bouquetin Markhor et la Panthère des neiges.
La volière européenneLes fantomes de l'himalayaNous poursuivons vers le cratère des carnivores en passant dans la volière africaine. C'est un espace très coloré.
La volière africaine.En entrant dans le cratère, nous observons les Guépards sur la crête puis les Lions et enfin l'espace des Suricatee
Le cratère des carnivores Nous entrons ensuite dans le territoire Sud-américain où nous pouvons observer des atèles, des loups à crinière et des ours à lunettes. Il y aussi un espace pour la loutre géante, difficile à photographier.
Les atèles Le loup à crinière et l'ours à lunettesEn rejoignant la zone asiatique, nous découvrons 4 espèces de gibbons avant d'être impressionné par la prestance du tigre de Sumatra. Le gibbon de Hainan, endémique de l'île de Hainan en Chine est considéré en danger d'extinction.
Les gibbons Le tigre de Sumatra Avant d'arriver dans la vallée des rhinocéros, nous allons voir les hyppopotames pygmés.
Les hyppopotames pygmésDans la vallée des rhinocéros, on peut observer les gazelles de Mhorr qui sont une sous espèces des gazelles Dama. C'est la plus grande gazelle mais aussi la plus menacée. Sa présence dans différents parcs animaliers permet sa réintroduction dans son milieu naturel. Dans la vallée des rhinocéros, les animaux semblent être en liberté dans cet espace naturellement clos.
La vallée des rhinocérosNous terminons notre visite par la mangouste naine et le souslik d'Europe et quelques intrus locaux.
Montreuil Bellay
Sur le chemin du retour, nous faisons un petit arrêt à Montreuil Bellay pour voir de plus près le château.
Montreuil Bellay