Nous avons découvert les côtes normandes lors de deux escapades, l'une dans le cadre du festival de l'oiseau en Baie de Somme en avril et l'autre en été de la Pointe du Hoc jusqu'au sud de Dieppe.
Avril 2023
2 semaines
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La côte normande

Depuis la Baie du Mont St Michel, il y a la côte des îles car à l’horizon se profilent les îles Chaussey, Guernesey, Jersey…., la côte du Cotentin et sa péninsule du bout du monde, la côte du Bessin, la côte de Nacre au niveau de Ouistreham pour ses plages de sable blanc, la côte Fleurie en rapport avec ses parcs et jardins, la côte de Grâce où se trouvent de grandes cités balnéaires (Honfleur, Deauville-Trouville et Villerville) et enfin la célèbre côte d’Albatre avec ses falaises allant du Havre à Ault.

En 2023, nous avons eu l’occasion d’aller sur plusieurs sites de la côte normande jusqu’à la Baie de Somme. En juillet, nous sommes allés de la côte du Bessin à Veules les Roses au sud de Dieppe. En Avril, lors du festival de l'oiseau en Baie de Somme, nous avons découvert la côte au nord de Dieppe jusqu'au nord de la Baie de Somme.

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Nous commençons notre présentation par la côte du Bessin où se touve la Pointe du Hoc dont les falaises dominent la mer. C’est un site chargé d’histoire.

La pointe du Hoc située entre les plages d’Utah et Omaha Beach. c'est une falaise que les rangers américains ont escaladée pour détruire la batterie de canons des Allemands le 6 juin 1944 qui aurait été dévastatrice pour le débarquement sur les plages. Suite à une erreur de navigation, les rangers ont dû parcourir 5 km avant d’escalader la falaise. Ils ont réussi à tenir la position pendant 2 jours mais sur les 225 hommes engagés dans cette mission, seuls 90 étaient encore en mesure de combattre.

La Pointe du Hoc
La Pointe du Hoc
Le mémorial
Le mémorial
La vue de la Pointe du Hoc
La vue de la Pointe du Hoc
La côte au niveau de la Pointe du Hoc 

Nous passons la nuit sur une aire de camping-car à St Laurent sur mer. Nous sommes dans un champ aménagé. C’est sympa après l’ambiance pesante de la zone.

Le lendemain nous quittons l’aire de camping-car pour aller à St Laurent sur mer où nous ne pouvons pas nous stationner. Finalement, il y a un grand parking à Vierville sur mer. Nous sommes sur la plage d’Omaha Beach, la grande plage du débarquement des 6,7 et 8 juin 1944 qui s’étend sur les communes de Vierville et de St Laurent. Dans chacun de ces bourgs, un mémorial relate l’histoire du débarquement. Au niveau de Vierville, on peut voir les falaises et la Pointe de la Percée.

Vierville, ses falaises et la Pointe de la Percée

Il reste quelques vestiges du grand port artificiel « Mulberry » construit en 2 semaines sur Omaha Beach. Il a permis pendant 6 mois de juin à novembre le débarquement de nombreux hommes, de véhicules et d’approvisionnements avant qu’il ne soit détruit par une tempête.

Vestiges des aménagements
Vestiges des aménagements
Mémorial
Mémorial
De Vierville à Saint Laurent sur mer 

Le même jour, des compagnies de fantassins ont débarqué sur la plage de Vierville. Des centaines y ont perdu leur vie. Dans la journée, les fantassins ont réussi à prendre à revers les positions allemandes et à les détruire.

A St Laurent sur mer et à Colleville, 2 autres groupes ont investi la plage et les falaises et se sont regroupés sur le plateau.

Le village de St Laurent fut libéré le 7 juin 1944. Cette station balnéaire familiale a été occupée par les Allemands dès le 19 juin 1940. La partie basse du hameau a été en grande partie détruite et des fortifications importantes ont été construites.

A l’est de St Laurent sur mer, il y a le grand cimetière américain de Colleville sur mer avec ses croix blanches (9387 tombes sur 70 hectares). C’est impressionnant. Cette zone met mal à l’aise. Comment peut-on en arriver là et que malgré cela on continue à faire des guerres. Cette zone est gérée directement par les américains.

Cimetière américain de Colleville 

Nous quittons le site du cimetière pour Ouistreham. L’aire de camping-car se situe à proximité de l’embarcadère du ferry pour Portsmooth. Le cadre n’est pas très agréable mais c’est de cette zone que commence le circuit vélo Francette. De plus, le bruit de moteur du ferry à son arrivée ou à son départ est très dérangeant.

Il s’agit d’un repérage. Avant de commencer ce circuit vélo, nous avons l’intention de remonter un peu plus au nord sur les côtes normandes, histoire de recoller avec nos découvertes du printemps dernier en baie de Somme.

Réveillés par l’arrivée du ferry vers 7H. Les vibrations sont toujours aussi désagréables, nous partons pour l’hippodrome de Cabourg où il y a une aire de service. Nous avons un grand besoin d’eau. En effet, nous n’avions pas pu faire le plein d’eau sur l’aire d’Ouistreham. Par contre nous avions l’électricité.

Nous sommes partis sous la pluie et en arrivant à Houlgate, il ne pleut pas. Nous nous stationnons sur le parking le long de la route au niveau de l’estuaire de La Dives un peu avant le bourg d’Houlgate.

De là, nous rejoignons la promenade Roland Garos le long de la plage avec ses belles maisons du 19ème siècle.

Houlgate 

Au bout de cette promenade, il y a les falaises des vaches noires qui s'étendent d'Houlgate à Villers sur Mer. Cette falaise composée d’argile, de marne, de craie et de dépôts sédimentaires contient de nombreux fossiles. il a été découvert sur ce site une espèce de dinausore carnivore. Le temps sombre ne permet pas de l’apprécier.

Le nom "Vaches Noires" proviendrait de paroles de marins : la présence au pied des falaises, de gros blocs de roches éboulées sur la plage et recouvertes d'algues, évoquait, vus de la mer, un troupeau de bovins . il serait intéressant de faire le circuit de randonnée présenté sur le site : https://www.normandie-cabourg-paysdauge-tourisme.fr/destinations/houlgate/falaises-vaches-noires/.

Les falaises des Vaches Noires 
 Houlgate vu de la plage

Nous poursuivons notre découverte des maisons balnéaires et de l’ancien Grand Hôtel avant de déjeuner au Royalty, un restaurant situé à proximité du grand Hôtel.

Houlgate 

En poursuivant, nous arrivons à Honfleur où nous nous stationnons sur l’aire de camping-car à l’entrée de la ville.

Le lendemain matin, le ciel est dégagé, c’est parfait pour la visite de Honfleur. C’est à la fois un port de pêche, de commerce et de plaisance.

Nous partons vers le Vieux Bassin où se trouve la lieutenance, les pittoresques maisons du quai Ste Catherine, l’église St Etienne, les greniers à sel du 17ème siècle et l’impressionnante église Ste Catherine et son clocher. Cet ensemble est le plus ancien faubourg des gens de mer d’Honfleur.

L’éclairage est bon pour voir les hautes maisons du quai Ste Catherine. A partir de ce bassin, nous pouvons voir les bâtiments de la Lieutenance, ancienne forteresse du port. De l’autre côté il y a le musée de la Marine installé dans l’église St Etienne désaffectée en 1791. Dans la petite ruelle à côté de cette chapelle se trouve des maisons à colombages où se trouve le musée ethnographique.

Le vieux bassin et les quais Ste Catherine 
L'église Ste Etienne et la rue de la prison 

Après être passé à l’office de tourisme, nous suivons un circuit « découverte vieille ville » en passant par un premier lavoir alimenté par un lavoir supérieur situé au pied de l’église St Léonard.

Les lavoirs et l'église St Léonard 

Nous poursuivons par le jardin original du Tripot situé entre les maisons et où s’écoule La Claire. Ce jardin est un trait d’union entre le quartier de l’église St Léonard et le quartier de l’église Ste Catherine.

En cheminant d’une rue à l’autre, nous pouvons voir plusieurs maisons à colombage ainsi que l’église Sainte Catherine et son superbe clocher séparé. Cette église édifiée au 15ème siècle en bois avec une seule nef fut agrandi en ajoutant une 2ème nef avec quelques travées en plus un siècle plus tard.

L'église Ste Catherine et son clocher 

Au lieu de terminer ce circuit, nous remontons la rue de l’Homme de bois où nous avons aperçu quelques belles maisons.

Les maisons à pans de bois 

De là, nous enchainons le circuit de la « côte de Grâce et le Mont Joli » où nous avons 2 points de vue, l’un sur l’estuaire de la Seine et le Havre, l’autre sur la ville d’Honfleur. Entre ces 2 points de vue, se trouve la Chapelle Notre dame de Grâce dédiée aux marins.

La chapelle Notre dame et vue sur Honfleur et le pont de Normandie 

La montée et surtout la descente étaient assez raides. Nous sommes de retour dans le centre au niveau de l’église Sainte Catherine.

Nous déjeunons avant d’enchainer le 3ème circuit de la « Jetée et jardins » qui nous amène jusqu’à la petite plage d’Honfleur. Dans un premier temps, nous longeons le chenal jusqu’à l’écluse et le sémaphore. Puis la jetée se poursuit jusqu’à la plage. Sur ce parcours, nous avons une vue la Seine et son large estuaire. Sur le pont de Normandie et sur la pointe du Havre, nous pouvons voir les importantes installations de déchargement (des portiques à conteneur) des transporteurs MSC et CMA-CGM. Ce qui est impressionnant c’est de voir un porte-container avec son chargement de containers dépassant largement le haut du bateau !

Nous revenons par le jardin des personnalités où il est agréable de flâner entre les barques végétales contenant le buste d’une personnalité ayant une relation avec la ville d’Honfleur.

Grande aigrette
Le jardin des personalités 

Nous terminons par la rue Haute où se trouve la Maison Satie orientée musique. Cette rue offre de belles maisons à colombages. Nous avons marché environ 10 km.

La Lieutenance
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Nous partons ensuite pour la côte d’Albatre. Nous passons le pont Normandie et partons vers Etretat. Nous pensions aller jusqu’au cap d’Antifer mais impossible d’y accéder avec le camping-car. A l’entrée d’Etretat, il y a de grands parkings mais ils ne sont pas accessibles. Seul un parking sur le bord de la route serait possible. Nous verrons demain matin.

Finalement nous nous installons sur l’aire de camping-car à plus d’un kilomètre de la côte. Et il était temps d’arriver car les places se font rares.

Nous quittons l’aire de camping-car pour rejoindre le parking le plus proche des falaises sur la route D111, le seul endroit où il est possible de stationner. Un peu avant 9H, nous montons par un sentier agréable entre les champs et le golf jusqu’au bout du golf en haut de la valleuse d’Antifer. Très belle vue sur le phare d’Antifer, la Pointe du Fourquet et la valleuse d’Antifer.

La valleuse d'Antifer
Pointe de la Courtine
Vues sur le phare d'Antifer 

De l’autre côté nous arrivons rapidement sur la pointe de la Courtine où nous avons également un point de vue sur l’arche de la Manneporte.

L’arche de la Manneporte, l'aiguille et la porte d'Aval

En cheminant sur un sentier parfois difficile et humide, nous avons un point de vue sur l’Aiguille et la porte d’Aval. Au dessus de cette dernière pointe avant la plage, nous pouvons voir l’arche de la Manneporte et les falaises et la porte d’Amont de l’autre côté de la plage.

La Porte d'Amont
De la porte d'Aval, vues sur l'arche d ela Manneporte et sur la porte d'Amont 

Au niveau de la plage, nous remontons sur les falaises d’Amont par une longue série d’escalier pour avoir un point de vue sur l’Aiguille et la porte d’Aval. Nous poursuivons le sentier herbeux très agréable avec de belles vues sur les falaises. Nous faisons demi-tour vers midi, il nous faut revenir sur le parking avant 14H, heure limite de notre stationnement.

Vue de la Porte d'Aval de la plage
Porte d'Aval
Porte d' Amont
De la Porte d'Aval à la Porte d'Amont 

Quelques photos à Etretat et nous revenons vers notre stationnement.

Etretat 

Après déjeuner, nous quittons le parking en revenant sur Etretat par la D111 puis la D11 pour aller jusqu’à Bénouville. Cette petite route traverse un paysage vallonné et verdoyant. Nous espérons trouver un parking au niveau de Bénouville pour aller voir l'Aiguille de Belval et le Roc Vaudieu qui se situe dans le prolongement des falaises de la porte d’Amont. Miracle, à la sortie de Bénouville, il y a un parking pour les camping-cars au niveau d’une ferme.

Nous descendons la valleuse du Curé et remontons sur les falaises vers Etretat. La montée est raide. Les falaises à cet endroit ne sont pas très abordables, elles s’éboulent. L' Aiguille de Belval est en fait une colonne blanche éloignée de la côte d’environ 40 mètres. Au loin nous pouvons voir le Roc Vaudieu.

Belle vue sur la valleuse du Curé
 Le Roc Vaudieu
L'Aiguille de Belval 

Les valleuses : elles sont des curiosités géologiques propres au Pays de Caux. Elles sont apparues suite au soulèvement des sols il y a 2 millions d’années. Les plages de ces vallées perchées sont accessibles par une petite route, un chemin ou des escaliers.

Après cette petite randonnée, nous partons pour Fécamp où nous comptons passer la nuit.

Il y a une grande zone pour les camping-cars. Ce n’est pas très nature mais nous sommes au centre de tous les centres d’intérêt. Nous sommes sur le port avec les aménagements qui vont avec. C’est un port de pêche et c’est aussi un port où les grands bateaux peuvent décharger les containers.

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Du camping-car, nous apercevons le clocher imposant de l’église St Etienne. Il domine le port. Nous montons jusqu'au pied de l’édifice, on a l’impression que le clocher n’est pas terminé. La construction de l’église date du 16ème siècle sur l’emplacement d’une église romane devenue trop petite pour les marins. En effet, l’abbatiale de la Trinité restait le domaine des moines. L’église St Etienne est restée inachevée faute de moyen (transept, chœur et portail sud). Elle a subi ensuite un incendie et c’est seulement à la fin du 19ème siècle que les armateurs et les marins fécampois souhaitent agrandir l’édifice et construire un clocher néogothique flamboyant qui ne sera pas terminé. En effet, les sculptures de la tour carrée ne seront jamais terminées. La décoration de l’intérieur à l’air plus aboutie mais pas très visible à cause des travaux en cours.

Nous longeons la rue piétonne commerçante avant d’arriver au niveau de l’abbatiale de la Sainte Trinité qui est très imposante. A l’intérieur ce qui frappe c’est la luminosité et une impression de légèreté. Pourtant les espaces des vitraux sur le transept côté gauche ont été murés. La nef est très élancée et les transepts ne sont pas de même style. En observant plus attentivement, elle manque beaucoup d’unité. En étudiant son histoire, on comprend mieux ses différents styles.

L'intérieur de l'Abbatiale Ste Trinité
A l'extérieur de l'Abbatiale 

En fait, le premier édifice aurait été construit au 7ème siècle à la période mérovingienne pour y fonder un monastère de femmes. Après l’invasion des vikings au 9ème siècle, le site est abandonné jusqu’à l’arrivée des moines bénédictins au début du 11ème siècle. Fécamp est alors la capitale ducale. Refondée par les Ducs de Normandie, l’église devient trop petite face à l’afflux des pèlerins et c’est au 12ème siècle qu’elle est reconstruite en style roman mais elle est ravagée par un incendie. Au début du 13ème siècle, elle est reconstruite en style du premier âge gothique. Austère à l’extérieur, à l’intérieur sa longue nef est d’une surprenante clarté grâce à sa tour-lanterne. Sa façade classique édifiée au 18ème siècle a remplacé celle du Moyen Age. Durant le Moyen-âge, l’abbaye est l’une des plus florissantes de Normandie mais les guerres de religions et les abbés commendataires plus intéressés par les bénéfices de la charge que par l’abbaye en elle-même précipite son déclin. C’est au 17ème siècle que la discipline bénédictine est restaurée et que les locaux sont remplacés par des bâtiments de style classique. En 1792, après la révolution, les moines quittent l’abbaye et les bâtiments conventuels seront rachetés par la municipalité en 1850 et la mairie s’y installe en 1856.

Cette information explique pourquoi les espaces des vitraux du transept gauche ont été murés. Il donne sur la cour de l’hôtel de ville.

En face, de l’abbatiale, se trouve les ruines du palais ducal. Edifié entre le 10ème et 11ème siècle et transformé au 12ème siècle, le palais ducal est la demeure des premiers Ducs de Normandie notamment Guillaume le Conquérant.

A proximité se trouve également la maison du patrimoine installé dans l’ancien hôtel du Grand cerf. Construit au 16ème siècle, il est racheté par les moines et devient « La Maison à la Fleur de Lys ». Après la révolution, il devient l’hôtel du Grand cerf.

Nous partons ensuite à la découverte du Palais Bénédictine.

L’histoire commence à l’abbaye de Fécamp. Au 16ème siècle un moine italien, véritable alchimiste aurait créé un élixir pour la santé à base de 27 plantes régionales et épices d’Orient. Les moines de Fécamp se serait transmis la recette jusqu’à la révolution et ce n’est qu’en 1863 que la recette serait sorti de l’oubli par le grand négociant en vins de Fécamp Alexandre Legrand. Après une année de recherche, il crée une liqueur en s’inspirant de la recette d’élixir du moine. Il la baptise « Bénédictine » en hommage au moine.

Face au succès immédiat de cette liqueur Alexandre Legrand décide : la construction d’un palais comme écrin de sa marque, le dépôt et la protection de la marque, l’exportation vers l’Angleterre puis vers la Russie et les Etats Unis. Enfin, il Confie la publicité (réclame) à des affichistes célèbres du 19ème siècle.

A l’origine les bâtiments ont une vocation purement industrielle. Les locaux de la distillerie vont évoluer vers un palais inauguré en 1888 mais en 1892, le palais est ravagé par le feu à l’exception de la partie distillerie et des caves. Il s’agit d’un acte criminel de 2 anciens employés. La reconstruction du palais se fera entre 1892 et 1895 encore plus grandiose pour donner au bâtiment l’aspect que l’on peut voir aujourd’hui.

Le palais bénédictine 

La visite comporte la montée d’un grand escalier richement décoré puis le passage dans l’immense salle de réunion servant aujourd’hui de salle de réception et ensuite vers la salle Alexandre Le Grand. C’est une vaste salle d’aspect assez simple. A l’origine, cette salle avait une vocation industrielle. C’était le lieu de la mise en bouteille mais très vite avec l’accroissement de la production, cette activité est transférée dans un local plus grand.

L'intérieur du palais 
Quelques publicités (réclames) 

Nous poursuivons notre visite en descendant dans la salle des plantes et des épices pour arriver à la distillerie puis nous redescendons pour arriver au niveau des caves et c’est la fin de la visite avec une dégustation de la Bénédictine originale, et de 2 autres compositions l’une avec du Brandy et l’autre avec du Cognac. La production de liqueur est exportée à 95 %.

La salle de distillation 
Quelques constructions autour de la distillerie

Mais revenons à la fabrication de la Bénédictine qui est complexe. Elle est composée de 27 plantes et épices (angélique, cannelle, cardamone, clou de girofle, Hysope, genévrier, mélisse, myrrhe, noix de muscade, safran, thym..). La Bénédictine est l’assemblage dans un premier temps de 4 alcoolats. La première distillation est à base d’infusion de plantes mélangée à de d’alcool neutre en gout (blé), la deuxième est une distillation double d’alcool neutre, la troisième est composé d’alcool et d’épices et enfin le quatrième alcoolat est une double distillation d’alcool avec du citron et de la vanille. Ces 4 alcoolats sont mélangés et stockés dans des foudres pendant 8 mois. L’étape suivante est le mélange de cet alcool avec du safran (pour sa couleur) et le miel et sucre. Pour une bonne homogénéisation, l’ensemble est chauffé à 55° avant un nouveau stockage de 4 mois. Ensuite c’est l’étape de la double filtration et l’embouteillage. Cette dernière action n’est plus réalisée à Fécamp mais dans le sud de la France suite au rachat de l’entreprise par un groupe.

Dans l’après midi, nous visitons le musée des pêcheries de Fécamp. Ce musée aménagé dans une ancienne sècherie des années cinquante présente de riches collections réparties en différents thèmes sur 5 niveaux.

Tout en haut, il y a le belvédère avec des plans en relief de la ville sur 3 époques, au 12ème, au 18ème et au 19ème siècle.

Du belvédère, vue sur le port 

-Le 4ème étage suivant porte sur l’histoire de Fécamp. Occupé depuis la préhistoire, Fécamp au Moyen Age est la capitale des Ducs de Normandie puis le siège de l’abbaye de la Trinité jusqu’à la Révolution. Elle devient un grand port de pêche depuis le 19ème siècle. Mais c’est aussi un des maillons du mur de l’Atlantique pendant la guerre. Le musée présente des collections sur chacune de ces époques.

-Le 3ème étage présente le port de pêche et ses activités.

A l’origine le port était un simple havre d’échouage mais il connait des aménagements dès le 10ème siècle avec l’arrivée des normands. Au 13ème siècle, le chenal est fixé. Il est établi à l’embouchure de 2 petites rivières, la Ganzeville et la Valmont. Propriété des moines de l’abbaye, le port se trouve dans un état de délabrement au 17ème siècle. En 1694, Vauban souhaite faire de Fécamp un grand port. Ses plans serviront de base pour les améliorations réalisées au 19ème siècle. Il faudra cependant attendre le dernier tiers du 19ème siècle pour que le port prenne sa physionomie actuelle.

Depuis le 16ème siècle, les fécampois partent pêcher la morue dans les eaux de Terre Neuve et au 19ème siècle, le port connait une intense activité grâce aux pêches harenguière et morutière. Ces pêches connaissent 2 époques, celle des bateaux à voile et celle des chalutiers.

Au temps des voiliers, les marins partaient environ 10 mois par an et les poissons étaient conservés salés dans les cales. Au temps des chalutiers, les campagnes de pêche étaient de 3 à 5 mois et les marins partaient 3 ou 2 fois l’an. Les voiliers étaient équipés de petits bateaux, les doris avec 2 marins qui allaient en soirée sur les bancs de poissons pour disposer une ligne de fond et revenaient passer la nuit sur le voilier. Le lendemain matin, ils partaient relever la ligne.

Avec les chalutiers, c’était une pêche avec le chalut qui maintient le filet au fond alors que le bateau avance. Le volume de poisson péché est beaucoup plus important.

Les poissons sont vidés, nettoyés et mis dans le sel directement sur le bateau. Nous avons vu un reportage sur la vie des marins. C’était une vie très rude surtout quant le froid se mettait de la partie.

En 1903, Fécamp a 73 voiliers qui seront peu à peu remplacés par des chalutiers. Après la seconde guerre mondiale, Fécamp est le premier port morutier de France et ses négociants exportent la morue dans le monde entier. En 1970, le déclin de la pêche morutière commence et l’activité prend fin 1987.

-Le 2ème étage présente des tableaux de peintres paysagistes, une présentation de la vie cauchoise au 18ème et 19ème siècle avec des meubles et une belle collection de vaisselle et un espace sur l’enfance.

Le docteur Léon Dufour de Fécamp touché par la forte mortalité infantile qui sévit à Fécamp fonde en 1894 l’œuvre de la goutte de Lait. Cette démarche porte notamment sur l’hygiène des biberons de lait. Parallèlement, il collecte des objets qui témoignent des soins données aux jeunes enfants dans toutes les cultures. Cet espace est assez surprenant.

Au final, ce musée permet de présenter la grande richesse culturelle de la petite ville de Fécamp.

Le lendemain, le temps est venteux et très nuageux. Il a plu pendant la nuit mais ce matin, le soleil fait quelques apparitions. Nous quittons le camping-car pour aller jusqu’au front de mer de Fécamp. Nous pouvons ainsi voir les falaises au sud du côté d’Yport et bien au-delà et un peu les falaises au Nord qui ne sont plus accessibles à cause des éboulements des falaises.

Le front de mer de Fécamp 
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Après déjeuner, nous rejoignons Yport situé au sud de Fécamp. Nous pensions aller sur une aire naturelle qui était en fait un camping assez cher mais pas de regret, il était complet comme son voisin d’en face. Finalement nous nous stationnons sur une place payante le long de la route près de l’église et de l’office de tourisme pour 3€.

Le village d’Yport est situé dans une valleuse verdoyante, boisée. Il dépendait de la commune de Criquebeuf mais au cours du 19ème siècle les habitants souhaitaient avoir leur église. Après de longues divisions entre les deux villages, Yport devient une commune à part entière en 1842 et il faudra attendre 1876 pour que la commune ait son église. Le nombre d’habitants à Criquebeuf était bien inférieur à celui d’Yport. Ceux de criquebeuf étaient essentiellement des agriculteurs, ceux d’Yport essentiellement des marins.

Jusqu’au début du 20ème siècle, le village d’Yport pratiquait la pêche fraîche. C’est une pêche côtière de barques (caïques) qui s’échouent sur la plage de galets. Yport est un port d’échouage.

Un petit tour sur la plage de galet avec une vue sur les falaises Sud et Nord. Nous longeons la falaise sud pour voir un peu plus loin. Au Nord, la vue porte loin au-delà de Fécamp.

Falaise Amont d'Yport
Yport
Les falaises Aval d'Yport
Falises Amont avec une vue sur Fécamp
Yport

Nous montons à un point de vue, puis nous poursuivons pour arriver sur les falaises. Nous suivons un sentier peu entretenue le long des falaises pour aller à la Pointe du Chicard. Nous continuons le long des falaises mais ce sentier n’est plus entretenue car dangereux à cause des éboulements de falaise. Au niveau de la valleuse de La Valette, nous avons une belle vue sur les falaises. Nous quittons un peu après le bord de côte un peu avant Vaucottes. Il n’y a pas vraiment de sentier, nous longeons un bord de champ pour rejoindre la piste autorisée pour le retour.

Vue sur Yport
Vue sur Fécamp
Vues du haut des falaises 

Retour au camping-car et nous quittons Yport après avoir été voir l’intérieur de l’église qui mérite le détour. Le décor intérieur est original avec ses filets de pêcheurs et ses maquettes de bateaux. C’est une église de marins très personnalisée.

L'église St Martin

Nous revenons sur Fécamp pour passer la nuit. Le nombre de camping-car sur ce site est ce soir très important mais il faut dire que c’est un bon plan

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Le ciel est gris ce matin. Nous quittons Fécamp pour Senneville d’où nous rejoignons le Cap Fagnet. Le parking était accessible au camping-car. La chapelle Notre dame du Salut est en restauration. Nous avons une vue sur Fécamp mais nous ne pouvons pas accéder aux falaises à causes des éboulements.

Fécamp vu du cap Fagnet 

Finalement, nous revenons sur Senneville et descendons dans la valleuse par la petite route étroite du Val de mer jusqu’au parking herbeux.

Nous poursuivons la descente jusqu’aux escaliers pour arriver sur la plage de galets. Nous longeons la plage vers le Sud jusqu’à un ancien éboulement qu’il nous faut traverser pour voir la plage et les falaises jusqu’au Cap Fagnet.

Les falaises Aval, côté sud de la valleuse

Nous partons ensuite du côté Nord pour rejoindre également un ancien éboulement mais cette fois le chaos est plus important et plus impressionnant.

Vue du dessus des éboulements
Vue au pied des éboulements
Les falaises Amont  (côté nord de la valleuse)

Après avoir fait le tour de ces 2 éboulements, nous remontons les 180 marches pour revenir au parking.

Nous partons ensuite pour Veulettes sur mer. Ici, on ne peut pas parler d’une valleuse mais d’une vallée voire de 2 vallées.

Côté amont
Côté aval
Veulettes sur Mer 

Veulettes sur mer est construit dans le vallon de la Veulette mais au 19ème siècle pour assainir le vallon, le cours d’eau de la Veulette est dévié et canalisé pour passer sous la colline afin de rejoindre la Durdent, l’autre cours d’eau du site. C’est pourquoi on peut parler de 2 vallées séparées par une colline. L’érosion du front de mer et le détournement du cours d’eau ont nécessité la construction d’une digue promenade à l’embouchure du vallon pour éviter l’intrusion de la mer lors des tempêtes et des grandes marées.

Veulettes sur Mer 

Histoire : au 13ème siècle, les abbés de Fécamp firent établir un port dans la baie de Veulettes. Au 18ème siècle, lors d’une tempête, la mer rompt la digue qui protégeait le petit port et le village qui furent ensevelis sous les galets. Il n’en reste plus aucune trace.

La plage est grande, les falaises amont et aval sont éloignées. La digue promenade permet de se déplacer facilement d’une falaise à l’autre sans avoir besoin de marcher sur les galets !

Les falaises Amont 

Nous terminons la journée à Saint Valéry en Caux. L’aire de camping-car est située au pied des falaises, le long du chenal et de la plage. C’est une zone complètement isolé du bourg.

La falaise Aval
La falaise amont
Saint Valéry en Caux en soirée 
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Il a plu pendant la nuit et ce matin nous avons quelques petites averses. Nous partons à la découverte de la ville de St Valéry en Caux vers 10H. Nous visitons la maison de style Henri IV où il y a plusieurs expositions.

Une Doris
La maison de style Henry IV

Nous commençons par une exposition non permanente d’une association de photos sur St Valéry qui compare 2 ou 3 époques de 1900 à nos jours. Il faut dire qu’une partie importante de la ville a été détruite lors de la seconde guerre mondiale.

Une autre exposition était une salle commémorative qui portait sur St Valéry de 1939 à la libération.

En 1939, St Valéry était un port paisible et une station balnéaire depuis une centaine d’année. La France était déjà en guerre mais les habitants se sentaient en sécurité loin du front qui se situait au Nord de la Somme. Avec l’avancée des troupes allemandes, le petit port a servi d’évacuation mais fut très vite débordé. La ville fut détruite à 70% du côté des falaises Amont. Les habitants qui restaient ont alors vécu sous l’occupation allemande. Au moment de la libération, la ville a abrité des troupes importantes d’américains dans des camps de toile sur plusieurs mois.

Une autre exposition portait sur des tableaux de peintres sur l’eau.

Une autre exposition présentait des meubles, des objets, des tableaux et des textes (notamment de Victor Hugo) sur la vie cauchoise. Nous avons pu voir une armoire avec de très belles sculptures. Au 18ème et au 19ème siècle, l’armoire de mariage était apportée en dot par la mariée. Elle était en chêne ou en pin suivant la richesse de la famille. L’arbre était abattu à la naissance de la fille, débité en planche l’année de sa première communion et l’armoire était sculptée dès les fiançailles.

C’est dans cette présentation que nous découvrons l’histoire du port. Ce n’est pas un port naturel. Le port de St Valéry était un port d’échouage. Il a été creusé au 13ème siècle sous l’impulsion des abbés de Fécamp. Il a ensuite été régulièrement entretenu par l’évacuation des alluvions venant des plaines, des galets et des déchets apportés par la mer. Il a connu à côté de son entretien 2 phases de grands travaux. L’un sous Louis XIV et l’autre au 19ème siècle. L’intérêt de ce petit port est son emplacement à l’abri des vents et sa facilité d’accès par rapport aux autres petits ports qui l’entourent.

A la fin du 17ème siècle, les 2/3 des habitants vivaient de la pêche soit comme pêcheurs soit par les activités dérivées. Ils habitaient le quartier St Léger. Au 18ème siècle, la ville tirait ses richesses essentiellement de la pêche côtière, de la pêche au hareng et à la morue. Le début du 19ème siècle fut le début de la grande pêche à la morue mais un siècle plus tard, l’activité du port (pêche et commerce) diminue par rapport aux ports mieux équipés face aux exigences modernes. Le ramassage des galets et la pêche à pied (crevettes, crabes, moules, huitres…) compensent cette baisse d’activité momentanément.

A partir de 1800 s’est développé le commerce du galet noir. Le silex roulé par la mer devient galet. Il existe 2 catégories le galet noir et le galet blanc. Le galet noir était vendu aux anglais jusqu’aux années 1950. Ils l’utilisaient pour faire la faïence spéciale dite faïence de fer.

Les graviers et le sable étaient également utilisés. Les gros silex une fois taillés servaient pour la construction des maisons.

La pêche au hareng est à l’origine de nombreux ports de pêche le long de la Manche. La pêche au hareng était connu des romains mais ce sont les scandinaves devenus normands qui ont appris à la population littorale la technique de la pêche et son industrialisation. C’est la pêche au hareng qui fut la pêche la plus importante à St valéry. La pêche à la morue est certainement pour les marins la pêche la plus difficile au niveau des conditions du travail. La pêche au maquereau se faisait au sud de l’Irlande pour être conservé salé ou au large de nos côtes pour consommer frais. La pêche fraîche se fait toute l’année le long de nos côtes pour des poissons consommés frais qui ne peuvent se conserver salés.

Depuis les années 1840, se développent les bains de mer et la station balnéaire offre de nouveaux emplois. Cent ans plus tard le port de vient un port de plaisance.

La chapelle Notre Dame de Bon Port édifiée au 16ème siècle fait l’objet d’une légende : Tout marin du port naufragé se met sous la protection de Notre Dame en faisant le tour de la chapelle à minuit et sa famille vient prier lorsqu’elle pressent un malheur. Cette chapelle a été détruite pendant la guerre. Elle a été reconstruite dans un style plus moderne.

Après cette visite, nous avons été déjeunés. Nous sommes ensuite partis à la découverte des maisons anciennes qui n’avaient pas été détruites lors de la guerre. Le quartier St Léger du côté des falaises Aval avait été épargné lors de la guerre comme c’est le cas pour la maison Henri IV. La maison est datée de 1540. L’édifice est remanié durant les siècles suivants jusqu’au 19ème siècle. L’édifice est construit à pan de bois et en grès.

Des petits circuits sont proposés pour découvrir les maisons anciennes mais elles sont tellement éparses que nous avons abrégé notre découverte. Nous ne sommes pas allés jusqu’à l’église et au cimetière militaire. Nous avons suivi seulement les routes de Dieppe et du Havre et fait le circuit du quartier St Léger en passant par le cloitre et la chapelle des Pénitents que nous faisons que contourner. C’est décevant.

Le couvent des Pénitents 

Sur le port sont exposées plusieurs Doris. Ce sont des petits bateaux en bois à fond plat qui permettent l’échouage aussi bien sur le sable que sur les galets. A l’origine, ils servaient pour la pêche à la morue sur les grands bancs de terre neuve mais à la fin du 19ème siècle, ils étaient également utilisés par les pêcheurs normands.

Une Doris 

Retour au camping-car après être monté jusqu’ au monument français. Nous restons pour une deuxième nuit ici en attendant le feu d’artifice. Nous avons eu de la pluie en soirée mais au moment du feu d’artifice, il n’a pas plu. Il s’est remis à pleuvoir un peu après !

Le lendemain au réveil, c’est grand bleu.

Aire de camping-car
Les falaises Aval avec le soleil du matin 
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Nous partons pour Veules les Roses. Nous suivons un parcours patrimoine pour découvrir le village.

Veules-les Roses est niché dans une vallée débouchant sur la mer depuis le 4ème siècle. Il est traversé par le plus petit fleuve de France soit 1149 m. C’est un village balnéaire très prisé par de nombreux artistes peintres et écrivains dès le 19ème siècle. Les principales ressources du village sont Le cresson dès le 14ème siècle, la pêche fraîche et récemment les huitres « les veulaises » ainsi que le tourisme.

Nous nous stationnons sur le grand parking herbeux de la falaise Aval et descendons dans le village avec de belles vues sur la plage, les falaises Amont et le village.

Nous passons l’ancienne place du marché instauré par Louis XIV au 17ème siècle. Elle surplombe l’église. 3 côtés de la place comportaient des hâlettes. Au centre, C’était une halle au blé qui aurait été antérieurement un ancien grenier à sel.

Une autre activité importante à Veules-les-Roses était le tissage du coton grâce à son climat humide sans grande amplitude de température et cela jusqu’en 1857, date à laquelle se développent les métiers à tisser mécanique. La Normandie était une des premières filatures de coton.

Nous arrivons au couvent des Pénitents fondé au 17ème siècle mais transformé en grange après la Révolution avant d’être aujourd’hui une salle d’exposition de la commune. Il ne reste qu’une chapelle en grès, le cloitre ayant été détruit. Non loin de là, se trouve les vestiges de l’ancien château et son pigeonnier.

En continuant notre cheminement, nous arrivons aux sources de la Veules. C’est un site de cressonnières. Cette culture daterait du 14ème siècle.

La source de la Veules et ses cressonières  

Sur le chemin du retour, nous suivons les rives de la Veules. Les bords de la Veules ont compté jusqu’à 11 moulins ! Déjà au 13ème siècle il est fait référence à 2 moulins appartenant à l’abbaye de Fécamp.

Nous passons ensuite à l’abreuvoir. Le gué de l’abreuvoir constituait la seule entrée routière de Veules. L’abreuvoir constituait une réserve d’eau pour le village : les animaux venaient y boire, les habitants remplissaient leur citerne et lavaient leur linge. Le cadre est sympathique.

 Le site de l'abreuvoir

Un peu plus loin, nous longeons la Veules sur une promenade ombragée appelée « les champs Elysées ».

Le long de la Veules

Nous passons devant les Tourelles, une demeure de style normand construite au 16ème siècle remaniée au 18ème et au 19ème siècle.

 Les Tourelles

Depuis quelques temps le ciel très bleu s’est peu à peu ennuagé et nous avons eu une première averse au niveau de l’abreuvoir puis une autre au niveau de l’église Saint Martin que nous avons visité. Reconstruite au début du 16ème siècle, elle a conservé son clocher du 13ème siècle. A l’intérieur, elle possède de remarquables piliers en grés sculptés.

L'église St Martin

En sortant de l’église, la pluie se renforce. Finalement, nous entrons dans le restaurant le plus proche. Il est midi passé et c’est une bonne décision car la pluie s’est intensifiée et cela dure !

En sortant le temps s’est allégé et cela nous a permis de terminer notre circuit en passant devant les vestiges de l’église St Nicolas. Construite au 11ème siècle, elle a été remaniée au 16ème siècle.

Les vestiges de l'église Saint Nicolas 

Nous arrivons ainsi au niveau de la plage. Une belle promenade permet d’aller jusqu’à l’estacade d’où nous avons une belle vue sur les falaises d’Amont. La plage n’est pas très grande et les cabanes de bains ont été installées en espalier. C’est original. A ce niveau se trouve une petite excavation dans la falaise appelée grotte de Victor Hugo qui a séjourné à Veules-les Roses chez son ami Meurice.

Les falaises d'Amont
La Veules
L'embouchure de la Veules 

Nous revenons vers la falaise Aval en passant au-dessus de la Veules qui se jette dans la mer. Un dernier point de vue sur les falaises Aval de la plage et nous remontons sur le parking où il se met à pleuvoir quelques gouttes.

Les falaises d'Aval

C’était une balade très agréable malgré la pluie.

Nous prenons ensuite la direction de Vittefleur, autre village que nous avait conseillé l’office de tourisme de Veulettes sur mer. Ce village se situe dans la vallée du Durdent. Le site de Vittefleur est occupé depuis la plus haute antiquité mais la paroisse a été fondée à l’époque mérovingienne par le fondateur de l’abbaye de Fécamp.

Stationné au niveau de la Mairie, nous avons d’un côté l’église Saint Martin mentionnée dès le 10ème siècle, elle a été donnée à l’abbaye de Fécamp au 14ème siècle. En face se trouve l’Hôtel de la Baronnie. Cet édifice du 14ème siècle a été transformé en citadelle pendant la guerre de 100 ans. La guerre terminée, le domaine est rattaché à l’abbaye de Fécamp et ses abbés y demeurent jusqu’à la Révolution.

L'hôtel de la baronnie
L'église St Martin
Vittefleur 

Nous passons ensuite à l’arrière du manoir de La Motte datant du 17ème siècle situé à proximité d’une minoterie en activité d’où l’on peut voir les vestiges d’un grand moulin. A l’origine, c’étaient deux grands moulins en vis à vis sur le Durdent. L’un d’eux fut détruit à la fin du 19ème siècle.

Le manoir de la Motte 

En poursuivant notre découverte, nous arrivons devant une très belle maison typique du pays de Caux mariant l’utilisation du colombage, du torchis, des briques, du silex et du grès.

Maison du Pays de Caux 

Nous terminons notre découverte par un beau moulin en grès. On a dénombré jusqu’à 11 moulins sur le Durdent à Vittefleur !

Un moulin sur la rivière Durdent 

Nous partons ensuite pour une autre découverte patrimoine à Cany Barville. Ce parcours ne nous a pas vraiment plu. Nous avons aimé sur ce parcours, le parc du Clos St Martin, Le moulin Saint Martin, l’église saint Martin, les vues sur le Durdent et la place Robert Gabel avec l’hôtel de ville. Les bâtiments de la ferme Lespinay devenus médiathèque sont d’une architecture du pays de Caux.

Cany Barville

Nous rejoignons l’aire de camping-car de Veulettes-sur-mer. En soirée, le ciel est redevenu bleu et nous avons pu profiter d’une belle lumière sur les falaises d’Amont.

Les falaises Amont de Veulettes sur mer  

La vallée du Durdent au niveau de l’embouchure est très large et plane sur environ 3 km jusqu’à Paluel où elle se rétrécit. Cet espace a dû connaitre des entrées maritimes avant la construction de la digue promenade. Sur la commune de Paluel, sur la côte, il y a une centrale nucléaire.

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Nous avons profité du festival de l’oiseau en Baie de Somme en avril 2023 pour découvrir la côte normande au nord de Dieppe., A Dieppe où nous avons pris la D113 pour suivre la côte d’Albatre et ses falaises.

Notre premier arrêt découverte se trouve dans une valleuse entre Belleville sur mer et Berneval le Grand. Nous sommes partis du parking situé dans une pate d’oie. Après la pate d’oie, la petite route descend jusqu’à la mer au pied des falaises.

Les falaises entre Belleville et Berneval 

Nous avons un peu marché en haut des falaises.

En haut des falaises 
Retour au pied des falaises 

Nous sommes allés à Criel sur mer situé dans la large vallée de l’Yère avec ses prés salés encadrés de falaises.

Falaise Amont
Falaise Aval
Criel et ses falaises 

De là, nous avons rejoint le Tréport par la petite route côtière. A l’entrée de la ville, nous nous sommes installés sur une aire de camping-car situé au dessus des falaises. Puis nous avons pris un funiculaire gratuit pour descendre dans la ville. De là, nous avons traversé l’embouchure de la Bresle par les passerelles des écluses pour rejoindre Mers les Bains où nous pu admirer les maisons balnéaire colorées et originales des années 1890 -1900.

Vue sur Le Treport et Mer les Bains 
Le Treport 

Mer les Bains est une station balnéaire protégée. La découverte des bains de mer et leurs bienfaits thérapeutiques, Mer les Bains jusqu’alors petit village de pêcheurs, connait un développement spectaculaire dès 1870. A la fin du 19ème siècle, les chemins amènent vers les côtes les premiers vacanciers appelés « baigneurs ». Ces baigneurs issus de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie parisienne vont s’y fixer en faisant construire les premières résidences secondaires de notre monde moderne. Les villas sont dessinées par des architectes en vogue (Jules Dupont, Auguste Castellin, Georges Guyon..). On voit apparaître pour certaines maisons l’art nouveau. En 1986, un arrêté permet à la ville de classer cet ensemble exceptionnel en zone sauvegardée.

Mer les Bains vue de la plage 
En allant jusqu'aux falaises 
Les falaises amont de Mer les Bains
Sur le chemin du retour

Nous avons passé la nuit au Tréport sur l’aire de camping-car pour 7,50 €

Au réveil, le ciel était bien gris et il a plu en début de matinée puis en fin de matinée, le ciel s’est allégé et nous avons eu du soleil jusqu’en soirée.

Nous sommes allés au Bois de Cise. C’est là encore une valleuse très boisée où des maisons ont été construites. C’est une ambiance particulière agréable.

Ambiance boisée 

Nous descendons au niveau de la mer par un chemin pentu et une série d’escalier. En bas, nous sommes impressionnés par la hauteur des falaises et leur verticalité.

 Les falaises au Bois de Cise

Nous partons ensuite pour Ault où il est difficile de circuler avec le camping-car : de nombreuses rues sont interdites au camping-car. Nous trouvons enfin un parking un peu éloigné du centre. Là encore une partie de la ville est construite dans une valleuse. Du parking, nous suivons la côte en corniche et nous avons une très belle vue sur les falaises.

Les falaises à Ault 

Par les écrits de Victor Hugo présentés sur notre parcours, on apprend que le bourg d’Ault était bien plus important au milieu du 18ème siècle mais la mer a rongé la falaise qui abritait la partie basse du bourg et cette partie a été engloutie. Suite à plusieurs immersions les habitants se sont installés dans la partie haute du bourg.

En recherchant, nous découvrons qu’effectivement la falaise recule. Cela représente en moyenne une vingtaine de centimètres par an !

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En rejoignant Le Hourdel, nous passons le Hable d'Ault.

Nous avons vu quelques oiseaux sur la réserve du Hable d’Ault mais ce n’était certainement pas la meilleure heure pour y aller. Nous avons marché sur les galets.

Au niveau du Hable d'Ault 

Le Hable d’Ault qui se situe entre Ault et Cayeux sur mer est une vaste zone marécageuse.

Aujourd’hui, le cordon de galet entre Ault et le Hourdel est continue mais au 16ème siècle, il s’est produit lors d’une tempête une rupture dans ce cordon de galet entrainant la création d’une anse importante réputée pour le mouillage des bateaux jusqu’au 18ème siècle où le cordon a été reconstitué pour gagner des terres. C’est l’actuel Hable d’Ault qui est devenu une réserve de biodiversité.

Le cordon de galets va jusqu’à la pointe du Hourdel. Lors de l’érosion des falaises, les rognons de silex sont libérés et sont roulés par le va et vient de la mer. Ils se déplacement au gré des courants jusqu’à la Pointe du Hourdel sans traverser la baie de Somme.

Les galets de silex sont de très bonne qualité et ils ont fait la fortune de Cayeux sur mer. Exploités en premier à la main, l’activité s’est industrialisée. Ils sont broyés pour obtenir des pâtes de céramique pour la fabrication de faïence.

En passant à Cayeux, nous avons été voir l’exposition photos « mon plus beau coin nature des Hauts de France » avant de rejoindre l’aire de camping-car à La Molière. C’est un parking destiné au camping-car et pour la nuit, cela revient à 10€ que nous payons au camping situé en face.

Cette aire est bien située. Elle permet de rejoindre la route blanche et d’aller sur les dunes de la baie de Somme. Nous avons suivi le sentier côtier parallèle à la route blanche de l’autre côté de la dune. Nous sommes encore loin de la côte. C’est une zone de galets. Après environ 2 kilomètres, nous découvrons la baie de somme entre galet et banc de sable et nous retrouvons la route Blanche par laquelle, nous revenons à notre point de départ.

Le Hourdel

Nous passons la nuit à la Molière. Le lendemain, le soleil était présent au réveil mais très vite il s’est caché derrière les nuages. Nous partons au nord de la baie de Somme au niveau de la Baie d'Authie pour Berck où nous allons voir des phoques.

Arrivés à Berck sur le parking de la baie d’Authie, le temps devient de plus en plus menaçant et il s’est mis à pleuvoir un peu. Pendant l’observation des phoques, nous avons eu quelques rayons de soleil mais très vite la pluie s’est invitée et s’est amplifié au moment où on allait voir au bout de la jetée le festival des cerfs-volants.

Observation des phoques et festival des cerfs volants à Berk 

Il a plu une grande partie de l’après midi. Nous en avons profité pour visiter la maison de la Baie de Somme.

Nous commençons par une présentation sur l’évolution de la baie de Somme. Abeville était un grand port alors qu’aujourd’hui, il est dans les terres. Le village de Rue était au bord de la mer et aujourd’hui, il est également dans les terres au niveau du parc de Marquenterre. Valery

Puis nous abordons la vie dans la Baie de Somme, faune et flore. Plusieurs vitrines présentent les oiseaux par milieu – les falaises, les bois et les prairies, les vasières, les zones marécageuses comme l’hâble d’Ault (ancienne lagune obstruée), les dunes et le bord de mer.

Une partie est consacrée aux phoques. Dans la Baie de Somme, il y a le phoque gris et le phoque veau marin.

Il y avait aussi une présentation sur les risques liés à l’environnement lorsque les aléas de la nature (grande marée, tempête, crue, effondrement des falaises…) rencontrent les enjeux humains. Les risques augmentent si les aléas interfère….

Une autre partie présente l’historique des leurres, des appeaux pour la chasse. L’utilisation de leurres pour la chasse aux oiseaux d’eau n’est pas récente. Le leurre nommé « blette » en Picardie a donné naissance à de véritables œuvres d’art. Les leurres étaient déjà utilisés en Egypte ancienne et même aux Etats Unis il y a 2000 ans !

Nous terminons cette découverte de la baie de somme par les activités humaines liées à cet environnement. Il y a la récolte de l’aster maritime ou oreille des cochons, de l’obione et des salicornes. C’est une végétation qui est alimenté par l’eau douce de la Somme comme par l’eau salée lors des marées. La salicorne, haricot ou cornichon de mer est riche en minéraux et en oligo-éléments.

Il y a les moutons des prés salés et leur berger, les pêcheurs de coques, les chevaux de Henson

En sortant de la maison de la Baie de Somme, il ne pleut plus et le ciel s’est allégé. Nous partons pour St Valéry sur Somme où nous découvrons l’exposition d’artistes .

Nous terminons notre soirée en longeant les quais où sont présentées quelque photos en extérieur. En revenant vers notre véhicule, nous faisons un petit crochet vers le vieux quartier de l’époque médiévale.

Nous passons la nuit sur l’aire de service de St Valéry sur Somme. L’ ambiance de cet aire est très agréable. Par contre, l'information des prix n'est pas très claire.

Le lendemain, nous partons assez tôt pour le parc de Marquenterre. La météo n’est pas menaçante et finalement, nous aurons une journée assez ensoleillée avec un vent plutôt frais. Nous y avons passé la journée à observer différents oiseaux avec une pause déjeuner au restaurant du parc.

Mésange huppée
Vanneau huppé
Pouillot véloce
Linotte
Tarié
Les passereaux 
Cygne tuberculé
Cygne chanteur
Les cygnes 
Cormoran
Mouette
Tadorne de Belon
Foulque
Fuligule morillon
Grèbe huppé
Grande Aigrette
Spatule
Avocette
Echasse blanche
Les oiseaux marins 
Les cigognes 
Vache à long poil
Faisan
Ragondin
Autres résidants 

En soirée, nous passons la nuit sur l’aire de camping-car du marais à l’entrée du Crotois pour 9€ les 24 heures. L’aménagement et l’ambiance est moins agréable que celui de St Valéry mais nous sommes à proximité de la plage et de la Baie de Somme. De l’autre côté, nous voyons le Hourdel.

A retenir pour l’observation des panures et de gorge bleu dans la baie de Somme, on peut les voir entre Le Crotois et Noyelle après le belvédère.

Après la pluie de la nuit, le ciel est relativement dégagé ce matin. Nous partons pour la réserve du Grand Laviers. C’est un ancien site industriel réhabilité pour les oiseaux. C’était une gravière qui laisse après son exploitation de grands étangs où les oiseaux viennent s’installer.

Pouillot véloce
Fauvette
Grèbe castagneux
Grèbe huppé
Cygne tuberculé
Fuligule milouin
Vache à long poil et cigogne
Lièvre

Après le parc du Marquenterre, le site est plus modeste. L’aménagement est moins agréable, une partie du parcours passe à proximité d’une route assez bruyante et d’une ligne de chemin de fer. Par ailleurs, nous n’avons pas vu beaucoup d’oiseaux et ils sont souvent très éloignés.

Dans l’après midi, nous sommes allés à Abbeville, dans le parc d’Emonville où il y a une exposition photos. La ville est spacieuse et présente quelques belles constructions notamment un beffroi. A l’occasion se serait intéressant d’y passer plus de temps.

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Que ce soit en allant dans la Baie de Somme ou en découvrant les côtes normandes, nous sommes passés à proximité de Rouen. A l’origine, nous n’avions pas prévu d’aller à Rouen mais quel dommage en étant en Normandie de ne pas visiter Rouen.

En quittant la côte, nous avons traversé de nombreux champs de lin. En passant à Doudeville, nous avons vu que c’était la capitale du lin. Le climat de Normandie est propice à la culture du lin. La région de Doudeville comptait du 18ème siècle au début 19ème siècle de nombreux tisserands qui ont peu à peu quitté la région pour celle de Rouen lors de la mécanistation du tissage.

A rouen, nous sommes stationnés sur une aire de camping-car sur la quai Jacques Anquetil. arrivés sur le site de la cathédraleNous avons été déçus de découvrir la cathédrale en travaux autant à l’extérieur qu’à l’intérieur.

Rouen est une ancienne ville gallo-romaine fondée par les Romains sur la rive droite du fleuve. Rouen est alors la deuxième ville la plus importante de Gaule. Elle devient ensuite la capitale du duché de Normandie en 843, dirigée par le chef viking Rollon. Au Moyen-âge, Guillaume le Conquérant puis Philippe Auguste en font une cité commerciale puissante. Le donjon, seul vestige du château, en est le témoignage.

Nous commençons notre visite par la cathédrale Notre Dame.

Dès le 4ème siècle, il est mentionné la présence d’une cathédrale dans la cité et il est évoqué la construction d’une basilique à proximité. Par ailleurs, des fouilles ont révélé l’existence d’une ancienne église bien plus petite que la Cathédrale actuelle. Elles révélèrent également que le groupe épiscopal de Rouen comprenait au moins 2 basiliques qui ont été réunies par des galeries au 5ème siècle.

Au 9ème siècle, le raid des Vikings et l’incendie de Rouen provoquent des dommages importants qui nécessitent des réaménagements.

C’est au 11ème siècle, que la cathédrale de Rouen est reconstruite en style roman. Il a été inséré une crypte lors de la reconstruction du chœur.

Au 12ème siècle, la tour St Romain introduit l’art gothique. Par la suite, la façade principale est refaite et la nef romane est démolie pour une nef de style gothique. L’histoire de la Cathédrale est une suite d’incendie de démolition et de reconstruction en fonction des styles de l’époque. La tour beurre est construite à la fin du 15ème siècle permettant ainsi de rééquilibrer la façade. Elle est de style gothique flamboyant. La Grande Flèche d’Alavoine mesurant 151 m couronnant la tour lanterne au dessus du chœur est à l’image de l’histoire tourmentée de la cathédrale Notre Dame depuis sa construction au 13ème siècle jusqu’au 19ème siècle. C’est elle qui aujourd’hui est en restauration.

Entre les incendies, les pillages, les ouragans et les bombardements, la cathédrale actuelle est le cinquième édifice religieux élevé à cet endroit depuis l’établissement du christianisme à Rouen.

Autour de la Cathédrale 

Par contre, en allant voir Le Gros Horloge, édifice surprenant, nous découvrons les rues avec des maisons à colombages. L’horloge est accolée au beffroi datant des 14ème et 15ème siècles.

La Place du Vieux marché est également remarquable avec ses maisons et son église Jeanne d’Arc de réalisation moderne. C’est la place où jeanne d’Arc fut brulée pendant la guerre de cent ans.

En revenant sur vers la Cathédrale, nous découvrons l’ancien Parlement de Normandie à la façade très sculptée. Le parlement de Normandie est un parlement de l’ancien régime. Edifié au 16ème siècle, c’est aujourd’hui le palais de justice

Nous passons de l’autre côté de la Cathédrale et nous arrivons sur l’église St Maclou d’une belle architecture et d’une belle grandeur par rapport à la proximité de la Cathédrale ! Cette église construite au cours du 15ème siècle est considérée comme un joyau de l’art gothique flamboyant. Un premier sanctuaire avait été construit au 10ème siècle sur ce site. C’était une zone marécageuse qui a été par la suite asséché. Trois églises ont été édifiées sur ce même site. Les 2 premières ont subies un incendie au cours du 13ème siècle et la troisième s’est effondrée au début du 15ème siècle. Son portail à 5 porches donne sur la place St Barthélémy où se trouvent plusieurs belles maisons à colombages.

En poursuivant dans les rues derrière l’église St Maclou, attirés par toutes ces maisons à colombages, nous arrivons au niveau de l’Aître de St Maclou sans savoir de quoi il s’agit. Nous arrivons dans une belle cour intérieure arborée, fermée par des constructions dont les bois sont sculptés. Il est déjà 13H30 et nous n’avons pas encore mangé. Nous décidons alors de déjeuner à cet endroit avant de connaître l’histoire de cet endroit.

En fait, l’aître St Maclou était un cimetière à galerie à usage d’ossuaire notamment durant la peste noire. A l’origine le cimetière devenant trop petit, la paroisse décide au 16ème siècle de construire des galeries dont les combles serviront d’ossuaire. Au 17ème siècle, la construction de l’aile sud ferme la cour. Des logements sont construits sur plusieurs niveaux destinés aux prêtres. Du 17ème au 20ème siècle, les galeries serviront d’école de la charité. L’activité funéraire cohabitera avec les écoles pendant 121 ans jusqu’en 1782.

Un peu plus loin, il y a également l’abbatiale St Ouen. Elle aussi est actuellement en restauration.

Fondée en 750, l’abbaye de St Ouen fut l'un des plus puissants monastères bénédictins de Normandie. Après la Révolution, la municipalité s'installe dans l'ancien dortoir des moines, beau bâtiment classique du milieu du 18ème siècle. Il ne reste du monastère que l’église et sa grandeur peut laisser penser qu’il s’agit de la Cathédrale.

La première église fut une basilique mérovingienne mais elle fut détruite par les vikings en 841. Rollon, seigneur Viking sera le 1er duc de Normandie et il autorise le rétablissement de l’abbaye en 918. En 1062, l’église carolingienne est reconstruite en style roman. L’église est incendiée en 1248. Il ne reste de l’église romane que la partie appelée « la tour aux Clercs ». L’église gothique actuelle est reconstruite à partir de 1318 mais les travaux vont s’éterniser avec la guerre de cent ans, les guerres de religions…. Cette construction va se poursuivre jusqu’au début du 19ème siècle. L’église romane était de taille équivalente à l’église gothique actuelle.

Au pied de cette abbatiale, il y a une copie de la pierre runique de Jellinge offert à Rouen par le Danemark en 1911 à l’occasion du millénaire de la création de Duché de Normandie.

Question : pourquoi autant d’église de cette importante sur un petit espace ?

Nous en resterons là pour aujourd’hui et revenons vers le camping-car. Rouen mérite une visite plus approfondie et mieux préparée. Il y a tellement à découvrir !

Sur la Seine 

Nous quittons Rouen pour Caen