A la suite de notre parcours le long du Canal de Nantes à Brest, nous avons suivi la voie verte de Carhaix à Morlaix tout en découvrant la nature et le patrimoine des alentours.
Juillet 2022
7 jours
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Sur ce parcours, nous allons remonter jusqu’à Morlaix en découvrant la voie verte en 2 étapes tout en visitant les sites aux alentours et nous terminerons par un circuit sur les enclos paroissiaux de la région de Morlaix.

La vallée des Saints.

Nous commençons par le site de la vallée des Saints situé à Quénéquillec sur la commune de Carnoët au Nord de Carhaix Plouger. C’est un site qui n’a rien à voir avec une vallée car il se situe sur une colline à 230 m d’altitude. Il s’agit en fait d’un projet associatif de 2008 visant à implanter sur cette colline de grandes statuts taillées dans du granit breton et représentant des saints bretons. La taille des sculptures est impressionnante.

La Vallée des Saints 

A proximité du site en suivant un petit sentier nous allons voir la chapelle St Gildas édifiée au 16ème siècle. Cette chapelle implantée dans la nature a beaucoup de charme avec ses gargouilles sculptées.

La chapelle St Gildas 

Plourac’h

De Quénéquillec, nous faisons un petit détour jusqu’au bourg de Plourac’h où nous découvrons son église des 15ème et 16ème siècles ainsi que son calvaire du 15ème siècle. A l’intérieur, on peut voir de belles sablières.

Guerlesquin

Nous passons la nuit sur l’aire de camping-car de Guerlesquin.

Le lendemain matin avant de partir, nous visitons le bourg. C’est une ville place et l’essentiel des monuments et des maisons nobles s’y concentrent. Au centre des alignements des maisons, on trouve l’église St Thénéan reconstruite au 19ème siècle à l’exception du clocher mur du 16ème siècle de style beaumanoir*, les Halles et l’ancienne prison seigneuriale du 17ème siècle. L’ensemble forme un bel ensemble.

Guerlesquin 

*Le style de clocher mur Beaumanoir construit à la période gothique flamboyante, se trouve exclusivement en Bretagne et notamment en Trégor.

Nous prenons ensuite la direction de Scrignac puis de Berrien et de La Feuillée pour aller voir le Roc Trevezel dans les Monts d’Arrée où nous ne pourrons pas aller à cause des incendies.

La Feuillée

Finalement, nous revenons sur nos pas en nous arrêtant voir l’église St Jean Baptiste de la Feuillée. Cette église de style gothique reconstruite au 19ème siècle présente un beau clocher élancé et quelques sculptures. Puis nous rejoignons Huelgoat.

L’église St Jean Baptiste de la Feuillée 

Huelgoat

Nous faisons une pause à Huelgoat où nous nous installons sur le camping situé à côté de l’étang alimenté par la rivière du Fao et le ruisseau de kerbizien. A la sortie de l’étang, le cours d’eau prend le nom de la rivière d’Argent. Cet étang est une création de 16ème siècle pour les besoins de la mine de plomb argentifère et la digue est rehaussée au 18ème siècle.

A la sortie de la digue, nous commençons un petit circuit d’environ 2 km dans le chaos de Huelgoat au niveau du moulin du chaos datant du 16ème siècle. Après avoir appartenu à la compagnie des mines, il devient au 20ème siècle une station électrique puis une conserverie et depuis 2018, l’office de tourisme avec des expositions de créateurs. Autrefois, les lavandières étaient nombreuses dans le chaos et autour du moulin.

Le moulin du chaos

Après le moulin, nous passons ensuite dans le chaos avec la grotte du diable, le ménage de la vierge, la roche tremblante et le champignon. La roche tremblante qui mesure 7 m de long, 3 m de haut et 2,80m de large oscille sur son arrête d’une simple pression en étant au bon endroit !

Le Chaos de Huelgoat 
La Roche tremblante et le champignon 

Au cours de nos parcours en Bretagne, nous avons déjà vu des chaos et il serait intéressant de savoir comment ce phénomène géologique se met en place.

Il faut remonter à environ 340 millions d’années. A cette période une grande masse de magma s’est mis en place à plusieurs kilomètres de profondeur dans le sol. Son long refroidissement a conduit à sa cristallisation. C’est ainsi qu’est né le massif granitique de Huelgoat. Des fissures se créent sous l’action du froid et de l’érosion. A l’ère tertiaire entre 60 et 2 millions d'années, la Bretagne est sous l’influence d’un climat tropical. C’est une ambiance très humide et l’eau s’infiltre dans les fissures favorisant la décomposition des minéraux du granit transformant sa partie superficielle en sable grossier. Certaines zones sont préservées de l’érosion et prennent la forme de boule. Au quaternaire, la pluie et le vent déblayent le sable mettant au jour le chaos.

Le granit de la forêt de Huelgoat a longtemps était exploité par l’homme. On le retrouve dans les édifices religieux. Une partie des blocs constituant le chaos a ainsi disparu car certaines parties du chaos ont été transformées en carrière ! Ce n’est qu’en 1894 que le conseil général du Finistère se mobilise pour la conservation des blocs non encore exploités.

Dans l’après midi, nous partons pour deux autres zones dans la forêt d’Huelgoat. Celle du gouffre où la rivière d’Argent s’enfonce dans les blocs avant de réapparaitre plus bas à la marre aux fées où les eaux ont une belle couleur dorée due à la présence de fer.

La marre aux fées 

Un peu plus au nord, un autre sentier nous amène jusqu’au camp d’Artus. Dans un premier temps nous remontons un sentier très agréable le long d’un ruisseau avant d’arriver sur les hauteurs au camp d’Artus. Il s’agit d’un oppidum. Nous passons des blocs de roches qui ont dû servir de mur de défense.

Belle balade en forêt 

1ère étape sur la voie verte : de Scrignac à Carhaix

De Huelgoat, nous rejoignons ensuite la gare Scrignac où nous faisons notre première étape vélo sur la voie verte jusqu’à Carhaix Plouger.

La gare de Scrignac

La gare de Scrignac sert maintenant de gite. Dans un premier temps, nous roulons jusqu’à l’entrée de Carhaix où la voie verte se transforme en voie partagée. Nous faisons demi-tour et passons un pont au dessus de l’Hyères sans vraiment l’apercevoir dans les feuillages.

Le Pont de l'Hyères
La voie verte

Sur la voie verte, la visibilité est assez limitée à cause des haies le long de ce parcours. Puis nous traversons l’Aulne que nous suivons plus ou moins jusqu’à sa jonction avec la rivière d’Argent. Un peu avant, nous contournons la gare de Locmaria Berrien. La gare s’est transformée en un centre de location de roulottes ! Nous continuons à remonter l’Aulne puis nous nous éloignons de ce cours d’eau au niveau de sa jonction du ruisseau du Squiriou et revenons à la gare de Scrignac.

La gare de Locmaria Berrien
Sur les bords de l'Aulne 
La rivière d'Argent
Sa Jonction avec l'Hyères
Le Squiriou
La rivière d'Argent, L'Aulne et le Squiriou 

La voie verte est une ancienne voie de chemin de fer très boisée qui reliait Carhaix à Morlaix. Elle a été réhabilitée en piste cyclable partagée avec les randonneurs et les roulottes. Elle n’est pas toute plane, nous montons et descendons au gré du relief.

Nous remontons ensuite sur Morlaix.

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Il y a une aire de camping-car en centre ville le long de la rivière Le Queffleuth. C’est un très bon endroit pour se stationner et visiter la ville.

La rivière Le Queffleuth 

Morlaix était un lieu stratégique marquant la frontière entre les évêchés de Léon et du Trégor. Le site bénéficie depuis l’antiquité d’une situation privilégiée en fond d’estuaire. C’est une ville qui se situe à la confluence de 2 rivières Le Jarlot et le Queffleuth qui forment la rivière de Morlaix. Celle-ci longue d’environ 15 km est en fait une ria qui se jette dans la baie de Morlaix.

Nous commençons notre visite par le bas de la ville pour rejoindre l’office de tourisme. Nous sommes impressionnés par le viaduc ferroviaire qui surplombe la ville. La vallée de la rivière est étroite et encaissée de 60 à 80 mètres avec des versants en pente forte. Le viaduc a été construit entre 1861 et 1863.

Nous passons devant l’hôtel de ville, l’église St Mélaine, l’hôtel François du Parc pour enfin arriver à la maison Penanault où se trouve l’office de tourisme. Cette maison de la fin du 16ème siècle située au bord de l’ancien port aujourd’hui recouvert par un parking était le manoir d’un noble morlaisien qui surveillait la circulation des bateaux et des marchandises. Au 15ème siècle, Morlaix était le 3ème port de Bretagne après Nantes et St Malo.

L'église St Mélaine - a gauche l'hôtel François du Parc
La maison Penanault
Au pied du viaduc 

Puis nous montons après quelques volées d’escalier sur le pont piéton du viaduc d’où nous avons une belle vue sur la ville. D’un côté l’hôtel de ville et sa place où se rejoignent au niveau du kiosque Le Jarlot et Le Queffleuth. De l’autre côté un grand parking et le port. A l’origine le port allait jusqu’au niveau du pont ferroviaire. Maintenant la rivière passe sous le parking.

L'église et l'hôtel de ville
Le port
Le pont piéton du viaduc et le vue du pont

En descendant nous visitons l’église avant de suivre la rue Ange de Guernissac et ses maisons avec les façades à pans de bois ou en ardoise.

L'église St Mélaine
La rue Ange de Guernissac 

Nous prenons ensuite la Grand Rue où nous visitons la maison à Pondalez. Cette maison est un témoignage remarquable de l’âge d’or de la ville. Située au cœur de la ville médiévale, elle est typique des maisons morlaisiennes du 16ème siècle habitées par des nobles de la région. A cette époque, le port de Morlaix est très actif. La vente des toiles de lin constitue l’une des grandes richesses de la ville. La petite noblesse appauvrie par les guerres de successions en Bretagne au 14ème siècle, se lance dans le commerce. Pour cela les nobles mettent leur titre de noblesse en dormance à l’église et délaisse momentanément leur privilège. Alors pour que leur rang social soit oublié, ils construisent de belles demeures.

La Grand rue 
Du côté rue
La cheminée de la salle manoriale
Le palier du dernier étage
Du côté cour
La maison à Pondalez 

La maison à pondalez est une maison à pans de bois ou à colombages. Elle comporte, au rez-de-chaussée, l’échoppe qui correspondait à l’espace commercial. A l’arrière, c’était la salle manoriale qui servait de salle commune avec une grande cheminée et un grand escalier à pondalez en chêne massif qui desservait les 3 étages. A chacun des 3 étages, un pont permet d’aller de la partie avant à la partie arrière du bâtiment. C’est ce qu’on appelle pondalez signifiant palier.

Histoire de cet âge d’or

C’est à partir du 16ème siècle que la Bretagne connait un essor économique exceptionnel grâce à la culture et au commerce du lin. Elle s’impose comme l’un des centres de production les plus importants. Le lin, originaire de l’Inde s’est bien adapté au climat humide de Bretagne. Dans les campagnes, la population exerce plusieurs activités. Lorsque les paysans ne sont plus occupés par le travail des champs, les femmes filent, les hommes tissent.

C’est la période des enclos paroissiaux comprenant l’église, l’ossuaire, le calvaire et la porte triomphale. L’enrichissement lié au commerce des toiles de lin a permis par sa durée et par son ampleur une élévation du niveau de vie. Les personnes choisies parmi les notables et notamment les riches paysans marchands pour gérer le budget des paroisses se trouvent dans cette période faste avec un excédent de richesse permettant des agrandissements et des embellissements des églises et des enclos.

Sur la place Allende, nous visitons la maison de la Duchesse Anne. Cette maison à pans de bois correspond à un plan de « Maison à la lanterne » ou de « Maison à pondalez » en breton : deux corps de bâtiments (coté rue et côté cour) séparés par une cour intérieure couverte, les étages étant desservis par un escalier et des galeries en bois. L'escalier est un escalier à vis richement décoré. Il est maintenu par une colonne de 11 mètres taillée dans un seul tronc d'arbre !

côté rue
Cheminée de la salle manoriale
Côté cour
L'escalier à vis
Maison dîtes de la Duchesse Anne

Le terme lanterne désigne cet espace vide du sol à la toiture qui à l’origine était éclairé par une lanterne descendant du centre de la charpente. En effet, la salle manoriale sans ouverture extérieure aurait été sombre sans cet aménagement.

La maison de la Duchesse Anne est actuellement une maison privée qui n’a pas eu pour vocation le commerce comme nous l’avons vu pour la maison à pondalez de la grand Rue.

L'escalier à vis est superbe mais ce qui est remarquable dans cette maison ce sont les aménagements pour l’évacuation des eaux de pluies. L’arrière de ces maisons avait une cour qui recevait beaucoup d’eau lors des fortes pluies étant en contrebas des terrains situés à l’arrière, les versants de la vallée étant très pentus.

La place Allende était l’ancienne place des Halles. C’était le cœur de la ville.

Place Allende 

Nous continuons par la rue du mur avec ses maisons à pans de bois et nous revenons ensuite vers le parking en passant par la rue Longue avec toujours des maisons à pans de bois en plus ou moins bon état. C’était le seul axe pour aller à Brest.

La rue Longue 

Nous pourrions passer la nuit ici mais nous préférons sortir de la ville et nous installer sur une aire de pique nique près du pont noir de la voie verte, site idéal pour faire notre 2ème étape vélo sur la voie verte.

2ème étape : Morlaix- La gare de Scrignac

De là, nous reprenons notre parcours vélo de Scrignac à Morlaix. Nous passons les gares de Kermeur en ruine et de Plougonven-Plourin désaffectée.

La gare de Kermeur
La gare de Plougonven-Plourin
La voie verte de Morlaix à Scrignac 

La voie verte est idéale pour se promener, pour aller d’une ville à l’autre sans problème de circulation mais au niveau découverte c’est assez limité.

Nous profitons d’être dans la région de Morlaix pour visiter le site de Barnenez avant de partir à la découverte en véhicule des enclos paroissiaux de la région.

Barnenez

Barnenez côté Sud

Situé sur un promontoire rocheux, le grand cairn de Barnenez surplombe la ria de Kérnéhélen d’un côté et la baie de Morlaix de l’autre. Construit il y a 6500 ans pendant le néolithique, il se compose de 2 séries de chambres funéraires. C’est en fait 2 cairns, l’un construit entre 4700 et 4500 ans avant J.C. et l’autre entre 4300 et 3900 ans avant J.C., le premier est construit sur un replat, le second a nécessité une adaptation de la structure à la pente du terrain. Ces 2 structures forment une masse de 72 m de long pour une hauteur actuelle d’environ 6 m (cette hauteur est estimée à environ 8 à 9 mètres à l’origine). Les cairns recouvrent 11 chambres (dolmen) d’une longueur variant de 5 à 14 mètres. L’ensemble des accès se font sur la façade sud. On peut voir différents types d’accès. Il n’est pas possible pour des raisons de sécurité de pénétrer dans les chambres funéraires. Il a été découvert dans certaines chambres du second cairn des objets (outils en silex, poteries, lame de silex, des haches polies en dolérite, un poignard en cuivre…). Par ailleurs 5 blocs ornés de symboles gravés ont été retrouvés.

Les parements de pierre sèche sont pour le premier cairn de la dolérite et pour le second cairn du granit clair provenant de l’île de Sterec. Au néolithique, le site n’était pas au bord de l’eau et l’île faisait partie du continent.

Pendant des siècles les monuments funéraires tombent dans l’oubli. Sur ce site, il y a un troisième cairn fortement endommagé où il ne reste plus que le dolmen.

Dès 1780, les énormes masses de terre et de pierres sont mentionnées puis représentées sur le cadastre napoléonien. Le grand cairn pris par les broussailles a été signalé en 1850 comme un tumulus. En 1954, le site est acheté par un entrepreneur de travaux publics et sert de carrière. Il commence par récupérer les pierres du 3ème cairn puis commence à en faire autant au niveau du 2ème cairn mais la communauté scientifique se mobilise pour sa sauvegarde et l’entrepreneur est condamné à payer une amande pour la destruction d’un monument historique.

En contournant le cairn, on peut voir la partie endommagée sur la façade Nord. Elle n’a pas été restaurée et cela permet de voir la structure des chambres funéraires. On peut ainsi voir 2 types de couvertures, les dalles mégalithiques ou des coupoles en encorbellement.

 Barnenez côté Nord

Quelques termes techniques :

Cairn : architecture de pierre sèche recouvrant les tombes mégalithiques (dolmen)

Tumulus : un caveau en pierre recouvert de pierre sèche et de terre qui est sans accès à la différence des cairns.

Tertre : monticule de terre recouvrant ou non une sépulture.

Mégalithe : monument constitué de gros blocs de pierre.

Menhir : Pierre longue dont la hauteur varie de 1 à 20 m, isolée ou en alignement ou en enceinte

Dolmen : table de pierre en breton. C’est la structure d’un tombeau mégalithique.


Barnenez Braz  et la ria de Kérnéhélen

Après la visite nous poursuivons le chemin jusqu’à la pointe et nous marchons le long du chemin côtier. Nous pouvons ainsi voir, l’île Sterec, le phare et le château du Taureau situés à l’entrée de la Baie. Le château du Taureau construit au 17ème siècle sur un îlot rocheux est un fort qui contrôle l'accès à la ville de Morlaix.

L'île de Sterec
Le phare et le château du Taureau

En revenant vers Morlaix, nous passons à côté du port de Dourduff et traversons le large estuaire de la rivière Dourduff qui se jette dans la baie. Nous traversons Morlaix et commençons notre découverte des enclos paroissiaux.

La baie de Morlaix, le port  et  la rivière du Dourduff
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Plougonven

Comme nous l’avons vu à Morlaix, les enclos paroissiaux sont apparus en Bretagne vers le milieu du 15ème siècle grâce au commerce fleurissant des toiles de lin. Cet essor économique ajouté à l’importance du culte de la mort a donné lieu à l’édification de nombreux monuments religieux dans le nord du Finistère.

Au 17ème siècle, le coût des guerres de Louis XIV conduira Colbert à taxer les importations et ceci sonnera le glas de la toile de lin en Bretagne.

A Plougonven, l’enclos du 16ème siècle est composé d’une église de style Beaumanoir, d’un calvaire en kersantite, d’un ossuaire et d’une enceinte partiellement conservée. La construction d’un ossuaire est l’une des manifestations les plus expressives du culte de la mort. Cet édifice était destiné à recueillir les ossements exhumés de l’église. Le calvaire quant à lui a une vocation pédagogique. L’iconographie de la vie et de la passion du christ servent de bible imagée. Ce calvaire est l’un des plus anciens et des plus originaux. La kersantite est une roche magmatique extraite à kersanton dans la rade de Brest. Elle est choisie par les sculpteurs pour sa facilité de taille et sa robustesse à l’érosion. C'est une roche verdatre qui noircit avec le temps.

L'église a été récemment restaurée ce qui donne cet aspect claire au granit et certaines sculptures ont été refaites. Par contre, l'intérieur de l'église ne se visite pas encore à cause de la présence de champignons. En fait, l'église a brulé en 1930 ne laissant que les murs et le clocher. Les travaux de restauration réalisés certainement trop tardivement en 1933 ont entrainé une forte humidification de l'édifice d'où la nécessité d'une nouvelle restauration débutée en 2019.

L'église de Plougonven
Le calvaire et l'ossuaire

Nous poursuivons vers Sizun mais nous faisons un détour par l’allée couverte de Mougu Bihan avec l’espoir de pouvoir approcher le Roc Trévézel qui reste encore interdit à la visite. Le feu dans les tourbières peut durer longtemps. Effectivement, lorsque nous arrivons à l’allée couverte de Mougu Bihan, nous pouvons voir sur les sommets encore des fumerolles.

L'ambiance de Landes des Monts d'Arrée 

L’allée couverte de Mougu Bihan

Cette sépulture mégalithique était recouverte d’un tertre. Elle a été édifiée vers 3000 ans avant J.C. Quelques piliers comportent une ornementation.

 L’allée couverte de Mougu Bihan

Le moulin de Kerouat

Sur notre route, nous nous arrêtons au moulin de Kerouat. C’est écomusée qui présente toute une palette de paysage de la campagne bretonne et un hameau breton composé d’un moulin haut, d’un moulin bas, d’une maison, la maison Fagot et d’un fournil où a été aménagé un intérieur de maison plus rustique avec un sol en terre battue. Le sol de la maison Fagot est dallé au Rez-de-chaussée. Il y a du parquet à l’étage. On peut voir de nombreux meubles ayant tous appartenu au propriétaire de la maison au fil des générations. Ce n’est pas une exposition. Il y a plusieurs lits clos et le lit ouvert date de la dernière génération. Nous sommes impressionnés par la quantité d’armoire mais à chaque mariage la femme venait avec son armoire et son linge !

Le moulin haut et le fournil
Le moulin bas
Au bout du chemin creux, un hameau breton
L'intérieur de la maison Fagot
l'intérieur d'une maison rustique

Il se fait tard alors nous passons Sizun pour aller sur l’aire de camping-car de La Martyre

La Martyre

L’enclos de La Martyre serait l’enclos le plus ancien du Léon. Cette église est dédiée à St Salomon, roi de Bretagne au 9ème siècle. Il aurait été assassiné sauvagement dans l’église de La martyre de l’époque. La Martyre fut ensuite un lieu de pèlerinage où on y vénérait les reliques de Salomon.

La porte triomphale surmontée d’un calvaire est imposante. L’église à l’arrière de la porte parait plus modeste. Sa construction s’étale du 11ème au 17ème siècle. L’ossuaire est accolé au porche sud. On entre dans l’église par le porche sud qui est richement sculpté et à l’intérieur de celui-ci nous sommes accueillis par les 12 apôtres. Cette église présente quelques éléments insolites comme le bénitier avec l’Ankou (représentation de la mort) ou cette statue à l’angle de l’ossuaire qui représente une cariatide.

La martyre 

Sizun

Nous revenons sur Sizun pour voir son enclos paroissial. Les parties les plus intéressantes sont la triple porte triomphale à décor corinthien surmontée d’un calvaire et la chapelle ossuaire à double arcature. L’église du 16ème siècle a été remaniée aux 17ème et 18ème siècles.

 La porte triomphale et l'ossuaire
L'église de Sizun 
l'intérieur de l'église

Nous faisons un détour par la ville de Landerneau avant de rejoindre d’autres enclos paroissiaux.

Landerneau

Landerneau est une petite ville portuaire de l’estuaire de l’Elorn située entre les régions du Léon et de la Cornouaille, la basse vallée de l’Elorn servant de frontière entre ces 2 régions. Le pont de Rohan, construit au 16ème siècle, est l’un des derniers ponts habités. Ce pont est également la limite entre la rivière fluviale et la rivière maritime. Le pont de Rohan, passage obligé entre les 2 régions a permis le développement commercial de la ville.

côté fluvial
Côté maritime
Le pont de Rohan 

Nous commençons notre visite par la rive droite avec la maison dîtes de la Duchesse Anne du 17ème siècle sur la place du marché, nous passons devant plusieurs maisons du 17ème siècle avant de passer devant l’auberge le Réveil matin, déjà une auberge au 16ème siècle et la maison Duthoya actuellement en mauvais état. Cette demeure construite au 17ème siècle était la maison d’un négociant armateur.

La maison dîtes de la Duchesse Anne
L'auberge du Réveil Matin
La maison Duthoya
La ville rive droite 

Nous allons ensuite sur le Pont de Rohan où nous découvrons la maison du pauvre petit bonhomme avec sa sculpture. Il s’agit d’un pèlerin. De ce côté de la ville, il y a également l’ancienne auberge de Notre Dame de Rumengol avec en angle la statue de N.D. de Rumengol. Puis nous arrivons au niveau d’un ensemble d’habitation à caractère rural du 17ème siècle non loin de l’ossuaire situé en face de l’église St Thomas de la même période.

La sculpture du pauvre petit bonhomme
l’ancienne auberge de Notre Dame de Rumengol
l'ossuaire
L'Ankou
La ville rive gauche 

L'Ankou est une figure majeure de la mythologie bretonne. Il ne représente pas la mort en elle-même, mais son serviteur : son rôle est de collecter les âmes des défunts.

Nous poursuivons notre découverte vers La Roche Maurice en remontant l'Elorn

La roche Maurice

L’enclos paroissial de la Roche Maurice se situe à flanc de coteau au dessus de la vallée de l’Elorn. Il est dominé par les ruines du château Roc’h Morvan.

Cet enclos bien qu’incomplet présente quelques originalités. Il comporte un ossuaire du 17ème siècle avec des colonnes corinthiennes et une église du 16ème siècle. Celle-ci présente un porche sud finement sculpté et à l’intérieur nous sommes surpris par le remarquable jubé renaissance et les belles sablières.

L'église et son jubé 
L'ankou
L'ossuaire 
 le jubé et les sablières

Le jubé servait à séparer le chœur de la nef mais la réforme liturgique du 16ème siècle amène une évolution dans l’architecture. Le chœur doit être visible par les fidèles présents dans la nef. Suite à cette réforme, il a été déplacé ou a disparu. A la Roche Maurice, il est resté en place.

La flèche du clocher comporte une double galerie.

La chapelle de Pont christ

En remontant la vallée de l’Elorn vers Lampaul Guimiliau, nous nous arrêtons pour voir la chapelle en ruine de Pont Christ.

L'Elorn

Lampaul Guimiliau

A Lampaul Guimiliau, nous allons voir le riche enclos paroissial des tanneurs. En 1780, il était recensé 146 tanneries !

Lampaul Guimiliau possède un enclos complet. Son calvaire très simple mais sa porte triomphale en possède un second. L’ossuaire accolé à la porte triomphale a été transformé en chapelle funéraire. L’église est dominée par une tour clocher du 16ème siècle dont la flèche a été tronqué par la foudre en 1809. A l’intérieur, l’église est richement décorée et surtout très colorée. A l’extérieur, le chevet présente de nombreux lanterneaux qui confèrent à l’ensemble une certaine élégance.

La porte triomphale et l'ossuaire 
Le porche de l'église
L'intérieur de l'église 
Le chevet de l'église et ses nombreux lanterneaux 

Nous passons la nuit sur l’aire de camping-car

Guimiliau

Guimiliau est un petit village qui devient au 15ème siècle un centre géographique de l’activité toilière (lin et chanvre) qui va apporter l’opulence dans la région. Une famille de Guimiliau va particulièrement s’investir dans le commerce et s’enrichir.

L’enclos paroissial de Guimiliau sera édifié entre le 16ème et 17ème siècle.

L'enclos paroissial de Guimiliau 

Pour comprendre l’expansion des enclos paroissiaux et leur richesse, il faut comprendre l’état d’esprit de la région dans cette période de grande richesse. Il y a une rivalité qui s’instaure entre les bourgs. C’est à qui aura le plus beau calvaire ou la plus grande église ou le plus beau décor à l’intérieur…

A Guimiliau, la taille de l’église est restée modeste mais l’intérieur est richement décoré. Le clocher tour est de style Beaumanoir. Le porche de style gothique et renaissance présente de belles sculptures. A l’intérieur du porche, les statues des apôtres sont également finement sculptées. A l’intérieur de l’église, les fonds baptismaux, l’orgue et la chaire en chêne sont très sculptés.

Le porche de l'église 
l'intérieur d el'église

On peut remarquer que les fonds baptismaux sont un peu trop haut pour l’église. En fait, ils étaient destinés à St Thégonnec dont l’église avait été surélevée.

L’enclos comprend la chapelle funéraire, une porte triomphale simple mais élégante et un calvaire remarquable avec ses 200 personnages représentant 15 scènes de la vie de Jésus et 17 scènes de la Passion.

Le calvaire

Le clocher a un air penché. Les morts étaient enterrés dans l’église. Cela explique aussi l’existence des ossuaires. Lorsqu’il n’y avait plus de place à l’intérieur de l’église, les ossements étaient déplacés dans l’ossuaire. Pour en revenir au clocher, les morts étaient aussi enterrés sous le clocher ce qui a fini par le déstabiliser.

Par l’édit de 1776 (sous Louis XVI), les inhumations sont interdites dans les églises pour des raisons de salubrité. Puis c’est un décret de 1804 qui réglemente l’organisation des cimetières et prévoit leur implantation à l’extérieur des villes.

Nous rejoignons ensuite l’enclos paroissial de St Thégonnec.

Saint Thégonnec

L'église de St Thégonnec

L’enclos paroissial de St Thégonnec comprend une porte triomphale assez imposante, un très bel ossuaire, un calvaire représentant la passion du christ et une très grande église. Cette église a la particularité d’avoir 2 clochers, un clocher tour imposant qui domine et un petit clocher élancé de style Beaumanoir étouffé par l’élévation de l’église. En fait, l’église a été plusieurs fois remaniée. Le petit clocher est le seul vestige de l’église du 16ème siècle. L’église a été surélevée mais elle y a perdu son âme. A l’intérieur, elle n’a pas de style particulier, elle est décorée dans un style baroque flamboyant très coloré.

La porte triomphale, le calvaire et l'ossuaire 
L'intérieur de l'église

Les paroissiens de St Thégonnec ont voulu se démarquer des communes voisines en surélevant l’église, en construisant un clocher plus imposant que le clocher d’origine et en décorant l’intérieur de l’église avec des retables et une chaire polychromes richement travaillés, des vitraux et des statues également très colorés.

Nous quittons la région de Morlaix pour la vallée de la Rance. Nous faisons une pause au niveau de Belle Isle en terre et allons voir la Chapelle Locmaria.

La chapelle locmaria

L’édifice actuel date des 15ème et 16ème siècles. Elle se trouve au milieu du cimetière. Elle a conservé à l’intérieur un beau jubé du 16ème siècle orné sur une face de statues en bois polychrome représentant les apôtres.

La chapelle Locmaria et son jubé 

Un vitrail est en rapport avec la fontaine miraculeuse de Pendréo. Il représente cinq mères bretonnes qui tendent vers la vierge leur bébé souffrant de la coqueluche.

Les vitraux de la chapelle 

A côté de la chapelle, il y a un caveau avec une crypte. Il s’agit du tombeau de Lady Mond originaire de Belle Isle en Terre. Elle était la fille d’un meunier et s’appelait Marie Louise Le Manac’h.

Nous poursuivons vers la vallée de la Rance et nous faisons une autre pause pour aller au Menez Bré

Menez Bré

Le Menez Bré est une colline de 302 mètre d’altitude, vestige de la chaine des Monts d’Arrée dans les côtes d’Armor. La chapelle St Hervé est implantée à son sommet. Ce sommet domine le plateau trégorrois permettant d’avoir un vaste panorama au Nord sur le plateau qui s’abaisse lentement vers la mer. Au Sud-Ouest, les Monts d’Arrée se détachent à l’horizon. On peut même deviner l’émetteur de Roc’h Tredudon.

La chapelle St Hervé sur le Menez Bré