Marche ou Rêve, l'esprit vagabond

Randonnée sur le chemin de Compostelle: du Puy-en-Velay jusqu'a Espalion
Du 30 septembre au 9 octobre 2022
10 jours
2
30
sept

Bon et bien voilà, c'est enfin le moment tant attendu !

Notre groupe du "Club des Cinq" motivée comme jamais, s'apprête à voyager en train pour rejoindre doucement mais surement Le Puy-en-Velay. Départ 7h28, changement à Nîmes et arrivée si tout va bien à 18h57 ! C'est à partir du Puy-en Velay que nous débuterons notre randonnée sur le tracé du GR65 qui est le chemin le plus emprunté par les pèlerins pour rallier Compostelle.

30
sept

Le Club des Cinq serpente très lentement sur les rails à bord de différents tortillards qui nous permettrons de rejoindre notre point de départ du pélerinage.

Montés en gare de Foix, nous passons par Toulouse Matabiau, puis direction Carcassonne, Narbonne, Setes, Frontignan et Montpellier à bord de plusieurs TER régionaux.

En gare de Nimes, nous attendons le prochain train qui nous mènera enfin à destination.

C'est l'occasion de boire une boisson chaude et d'essayer une appli qui est sensée calculer les sommes dues par chacun: comme nous maîtrisons pas encore le logiciel, c'est pas gagné: le syndrome du sketch de Muriel Robin n'est pas loin !


30
sept

Après un trajet de presque 12h00 (si, si, les amis 12 bonnes heures pour faire 300km: on se croierait au temps des calèches et autres diligences !!!), nous voilà enfin arrivé à la gare du Puy-en-Velay, terminus de notre voyage en train !

30
sept

Sorti de la gare du Puy-en-Velay, nous commençons par une grimpette comme mise en bouche pour atteindre notre gîte de ce soir. Nous empruntons des vieilles rues pavées du centre-ville qui nous mènent au pied de la cathédrale Notre-Dame-du-Puy.

Notre abri pour la nuit est tout à côté de la cathédrale ou un bel accueil chrétien, tout en simplicité et bienveillance nous attend.

Ici, il fait froid et humide et le protocole Covid, toujours en vigeur dans ce lieu, retire une certaine convivialité: des plateaux repas et une salle indépendante des autres groupes nous attendent.

Heureusement, la statue de Notre-Dame-De-France va veiller sur nous pendant notre sommeil...

1
oct

Tout d'abord, le levé est à 5h50 afin d'assister à la messe des pèlerins qui commence à 7h00 dans la cathédrale.

L'office religieux qui rassemble de nombreux pélerins en partance est chalereux et bienveillant.

Quand vient la fin de cet office, à la surprise générale, le sol au milieu de la nef se dérobe pour laisser apparaitre un escalier monumental qui mène vers l'extérieur, dans la rue principale du centre-ville.

Ainsi donc, nous arpentons les rues de la vieille-ville et nous traversons un marché où sont étalés moulte appétissants champignons. Suit une longue grimpette pour sortir de la ville et rejoindre le sentier qui nous mènera à Montbonnet. Comme il se doit dans cette ville réputée pour cette activité textile ancestrale, nous croisons une usine de fabrication de dentelles. Les paysages par ici sont magnifiques et très verts: le chemin nous fait traverser des landes, des vallons et des massifs érodés. Les champs labourés, laissent apparaître une terre volcanique noire. Dans les villages et hameaux que nous traversons, les maisons et les églises sont austères et robustes: elles sont construites avec des pierres volcaniques aux teintes ocre et anthracite. La météo du matin froide et pluvieuse laisse progressivement la place à un temps plus clément où le soleil et les nuages se disputent le ciel. Le vent assez violent vient arbitrer leur dispute. Nous voilà enfin arrivé au gîte de Monbonnet, spacieux et confortable.

1
oct

Ici, c'est un gîte aménagé dans une ancienne grange, très spacieux et particulièrement confortable, qui nous accueille. Le repas est copieux, même si ce sont encore des lentilles qui s'invitent au menu, au grand désespoir d'Abelito. Le diner est l'occasion déchanger avec d'autres pèlerins: Simon, un jeune homme venant de Suisse, "Les imprimeurs", un couple de retraités originaire de Lille et "Les cannelés", un groupe bruyant de 10 personnes originaire de Bordeaux. La salle de séjour gigantesque nous offre un magnifique panorama de la campagne environnante. Au petit matin, nous avons la chance d'assister au magique et flamboyant levé de soleil: les rayons chauds de l'astre du jour viennent innonder notre salle de séjour.

2
oct

Le début du chemin entre Monbonnet et Saint Privas d'Allier nous offre des paysages époustouflants: passage dans des bois, dans des campagnes qui surplombent la vallée où coule la rivière Dolaizon. De Rochegude à Monistrol d'Allier, nous commençons par une interminable et éprouvante descente caillouteuse. Arrivé à Monistrol, nous traversons le fleuve Allier sur un joli pont Eiffel. La suite, c'est le début de l'enfer, car il faut maintenant remonter tout ce que nous avons descendu auparavant: donc se dresse devant nous une longue, très longue, trop longue montée qui progressivement nous transforme en loques. Et quand on croit que c'est fini, il y en a encore: au détour d'innombrables virages, de sournoises montées se présentent à nous encore et encore...

A l'énergie, nous arrivons enfin à Roziers, où le paradis de Simon, perdu dans la pampa de la Haute-Loire, va bientôt nous réconforter.

2
oct

Comme il porte bien son nom ce lieu !

Car il s'agit vraiment d'une arche, celle de Gabriel, le grand-père de notre hôte Simon.

L'endroit est atypique et charmant et, comme dit Colette, fait penser à la maison des 3 petits ours du conte pour enfants.

Simon, curieux, attentionné et passionnant nous apparait comme une espèce d'archange: il nous parle de son parcours de jeune néorural, des plantes médicinales qu'il cultive, des potions et autres tisanes qu'il concocte, de la sève de bouleau qu'il recueille. Pour nous tous, c'est un pur bonheur que d'écouter ses récits de voyage, d'échanger sur ses valeurs écologistes et de goûter à ses petits plats recherchés et présentés avec tant de soins.

3
oct

Aujourd'hui au menu, une étape plus longue encore que celle de la veille, mais avec beaucoup moins de dénivelé. Petite visite de Saugues pour ravitailler, et plus loin une pose casse-croûte pour reprendre des forces.

Le chemin nous mène au hameau de Pinet où nous déjeunons entouré des animaux de la ferme: un petit chat chapardeur, des poules, un beau coq et un chien veulent aussi participer à notre festin.

Sur le chemin, nous rencontrons Hugo, un jeune homme qui sort des études et voyage seul en bivouac. Son sac de 15kg est impressionnant, mais il faut dire qu'il compte rallier St Jacques de Compostelle d'ici 2 mois ! Faire cet itinéraire en automne est une vrai gageure vu les conditions climatiques qu'il va rencontrer dans les Pyrénées.

Joëlle en souffrance depuis le départ, essaye tant bien que mal de se reposer quand elle peut, mais visiblement elle est épuisée.

Nous continuons notre très longue étape, semée de quelques montées casse-pattes jusqu'à notre destination du jour: Chazeaux.

Joëlle, qui décidemment n'en peut plus, est quand même arrivée au but en puisant sur ce qu'il lui reste de force et de courage: elle a fait preuve d'une volonté qui force l'admiration.

3
oct

Notre hotesse du jour étant momentannement occupée par ailleurs, c'est Christine, une pélerine ex-institutrice bruxelloise qui a entrepris de faire le chemin seule, qui se charge de nous accueillir au gîte à notre arrivée.

Hugo, l'ex-étudiant à l'Ecole Centrale de Lyon originaire de Gex, commune de l'Ain proche de la fontière suisse, nous a rejoint aussi et va planter sa tente pour la nuit juste devant la porte du gîte.

Elodie, la propriétaire du lieu, arrive et nous explique le protocole strict pour éviter l'infection des punaises de lit: les sacs à dos restent au rez-de-chaussée et des paniers sont à disposition pour transporter nos affaires dans les chambres.

Ce qui est très agéable dans ce gîte, c'est ce bon feu de cheminée qui ronfle dans le salon et réchauffe nos corps fatigués.

Viendra l'heure du diner: il est copieux et savoureux dans une ambiance animée et chaleureuse.

Les chambres grandes et confortables nous promettent une bonne nuit réparatrice.


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4
oct

Le chemin passe à travers des bois de feuillus et de quelques conifères où une belle mousse bien moelleuse tapisse le sol. Abelito, toujours aux aguets d'un ramassage quelconque en bordure du chemin, sent tout de suite que ce sera un terrain propice aux champignons. Et notre détecteur ariègeois patenté va faire encore des merveilles car la cueillette se révèlera particulièrement bonne. Il faut dire que les très appétissants cèpes que nous récoltons semblent attendre au bord du chemin et n'avoir qu'une hâte, celle de finir dans notre besace !

En chemin, je recroise "Les imprimeurs" Dominique & Jean-Pierre: ils me racontent leur vie près de Lille. Les enfants, leurs boulots respectifs avant la retraite, tout y passe. Et puis, il y a l'achat immobilier de leur vie, surtout celui de Dominique, qui rêvait depuis longtemps d'acquérir une vieille et belle maison de son secteur. Un jour, bingo !, le bien est mis en vente, mais les finances sont maigres: ils feront "des pieds et des mains" pour conclure la vente à la barbe de nombreux acquéreurs potentiels.

Mais le fait le plus intéressant de cette histoire se passera dans le jardin de cette maison où il y a une vieille remise qu'ils vont retaper et baptister "la petite maison". C'est dans ce lieu si important à leurs yeux que viendront s'émanciper tour à tour leurs 4 enfants, avant de quitter le nid familial.


4
oct

Nous arrivons dans l'après-midi à Saint-Alban-sur-Limagnole, où se trouve en centre-ville notre gîte du soir "Le Refuge du Pèlerin".

Nous cuisinons avec Fabienne, notre hôte, les magnifiques cèpes que nous avons cueillis tout au long de la marche du jour.

Nous faisons la rencontre de Michel et de sa fille Marie, originaire de Normandie.

Au dîner, dans une ambiance fort sympathique, le plat composé des champignons ramassés dans la journée a été dégusté et très apprécié par tous les convives.

5
oct

Le départ de St Alban se fait sous la brume et une température glaciale.

Mais bien vite, après avoir gravi le col, la température remonte en flèche et un soleil sans nuages accompagne le reste de notre randonnée.

Le ciel est bleu et les paysages époustouflants et, accompagné de 3 filles canons, les 2 Abel tout guillerets cheminent allègrement sur le chemin.

Abelito, décidemment doté d'un dispositif unique de détection de champignons comestibles (peut-être faudra-t-il qu'il songe à déposer un brevet ?) ne met pas longtemps à nous dégoter moulte magnifiques cèpes. Notre deuxième récolte en 2 jours est somptueuse, à tel point que, généreusement, nous en offront à 2 jeunes pèlerines croisées sur notre randonnée du jour.

Nous retrouvons sur le chemin un bon nombre de pèlerins déjà rencontrés auparavant: Michel et sa fille Marie, Christine, Simon, Claire, "Les imprimeurs" Dominique et Jean-Pierre, ainsi que les 10 membres du groupe "canelés" (parce que Bordelais)...

Après Aumont Aubrac, dans un tunnel qui passe sous une grande voie rapide, nous avons la surprise de découvrir des tags sous la forme de poèmes et de dessins qui tapissent la parois...

Après une longue marche de 24 km, nous arrivons dans la commune de la Chaze de Peyre, terminus de notre journée.



5
oct

La propriétaire, très aimable, cuisine nos cèpes en persillade et nous concocte un repas tout fait maison: des pizzas , des pommes de terre rissolées, du pain et des yaourts maison et même des viennoiseries pour le petit-déjeuner !

6
oct

Aujourd'hui, au menu une longue et magnifique étape dans l'Aubrac.

Nous passons d'abord Lasbros, avant de rejoindre un plateau sauvage aux roches volcaniques et granitiques, des landes à perte de vue et des chemins bordés de murets qui rappellent l'écosse ou encore le Connemara irlandais.

Dans les immenses pâturages où paissent paisiblement de jolies vaches Aubrac, on observe de curieux et énormes rocs disposés ça et là. Il semble que des géants ont joué jadis au dés avec ces titanesques rochés afin de les parsemer dans tout ce territoire.

Tel le pays de Cocagne, l'Aubrac est un pays béni des dieux: il y règne une lumière, une harmonie, une énergie positive à nulle autre pareil.


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6
oct

Aujourd'hui, nous arrivons à Nasbinals, une petite commune de la Lozère.

Le gîte du jour est vraiment spacieux et pratique. Le propriétaire qui tient le bistrot d'en face fait confiance aux pèlerins: "vous payerais quand vous voulez" nous dit-il, "demain matin si vous préférez..."

Le bistrot parlons-en: ici sont servis de délicieux apéritifs à la gentiane et des bières locales de grande qualité !

Ce soir est un jour exceptionnel car, pour la première fois du séjour, nous mangerons à l'extérieur. Et c'est au Restaurant de la Route d'Argent, un resto gastronomique du coin "rempli comme un œuf", que nous allons déguster l'aligot et les savoureuses viandes d'Aubrac. Une belle et bonne soirée conviviale et roborative en perspective !

7
oct

Aujourd'hui, c'est une journée spéciale et pleine d'imprévus qui va se dérouler. Joëlle et Abelito ne marchent pas à cause des bobos: de belles ampoules à chaque pieds pour Jojo et un genou douloureux pour Abelito. Il feront l'étape à bord de la voiture d'Agnès (épouse du pèlerin Michel et mère de la pèlerine Marie) qui s'est gentiment proposée de les convoyer jusqu'a Saint-Chely-d'Aubrac. Les 3 autres membres de notre groupe sont au départ de Nasbinals. Et là, patatra, en cherchant le chemin, Colette et Béatrice partent d'un côté et moi d'un autre. Et alors impossible de communiquer à ce moment là: les portables n'ont aucun réseau ici !

Pour ma part, pensant qu'elles ont pris de l'avance, je vais chercher à les retrouver en marchant le plus vite possible sur 5 à 6 kilomètres...et finalement louper une bifurcation. Je vais donc être obligé de rebrousser chemin, d'emprunter un raccourci pour rallier le GR65. Parti vers 8h20, je ne retrouverais les 2 femmes que vers l'approche de midi.

Le chemin d'aujourd'hui est toujours aussi beau: nous traversons de grandes estives où paissent des troupeaux de magnifiques et paisibles vaches Aubrac.

Après les prairies ondoyantes, suivront des chemins parfois raides et caillasseux jusqu'à l'arrivée à Saint-Chely-d'Aubrac.



7
oct

Nous arrivons à Saint-Chély-d'Aubrac dans l'après-midi, sous un magnifique soleil.

Notre gîte est spacieux et bien agencé.

Après la douche, les soins et le lavage du linge, nous descendons au restaurant juste en dessous du gîte.

Nous sommes accueillis par notre hôte Karine, une femme extravagante et atypique qui, par sa personnalité et son physique, nous fait vite penser à l'actrice Béatrice Dalle.

Pour nous rafraîchir le gosier, nous commençons par un petit apéro pendant lequel nous dégustons de bonnes bières du terroir et aussi de l'apéritif local à la gentiane.

Ensuite Karine nous sert un dîner que sa maman à préparé: d'abord une bonne soupe aux légumes et à la crème, suivent l'aligot avec saucisse locale, accompagné de petits légumes et pour finir une petite pâtisserie.

Avant de monter se coucher c'est Rosette, la maman de Karine, qui est à la manoeuvre pour le rituel de tamponnage des crédentiales: elle s'y plie avec grande application.

Le lendemain, après une bonne nuit, nous avalons notre petit déjeuner et reprenons bien vite notre chemin compte-tenu de la distance à parcourir aujourd'hui.

Au sortir du village, je remarque une boîte à lettres insolite: énorme comme une poubelle collective, très jaune et parfaitement visible. Et pourtant quelqu'un a cru bon de mettre un panneau à proximité pour bien la signaler au cas ou on viendrait à la louper !!! Pour la galéjade je note, comme l'indique le panneau à proximité, qu'elle est en plus interdite au camping-car ! Bon là, je ne suis pas sûr de mon interprétation: faudra voir à vérifier.



8
oct

Aujourd'hui, Joëlle et Abelito marcherons uniquement sur 5 ou 6 km de fin d'étape.

Pour les 3 autres ce sera une étape complète qui se déroulera sous un ciel clément au début et qui passera rapidement au très beau temps.

Le tracé d'aujourd'hui est vraiment splendide et bien plus accessible que celui de la veille.

Cependant certains organismes de notre groupe sont fatigués après les huit jours de marche.

Colette en particulier en bave, mais cahin-caha continue sa progression et tient à terminer son périple.

Sur une grande partie du chemin, nous sommes sous une voûte végétale où les chênes règnent en maitres. Comme nous sommes en période automnale, leurs glands innombrables tombent sans cesse et jonchent le sol.

Au début du parcours, nous devons nous arrêter pour laisser passer du bétail encadré à l'avant par un paysan et par son épouse et son nourrisson dans le porte-bébé à l'arrière: les vaches rient, la caravane passe...

En sous-bois, nous enjambons des ruisseaux et des rivières sur des ponts ancestraux.

Nous arrivons dans la vallée du Lot où se cache le splendide bourg de Saint Côme d'Olt doté d'une très belle architecture médiévale. Dans les environs de ce village, nous tombons sur de curieuses sculptures en bois disposées dans des jardins de particuliers.

Pour finir l'étape de la journée, nous filons vers Espalion en empruntant un long chemin sans aucun dénivelé.

Colette en souffrance a quitté ses chaussures et marche en chaussettes sur le bitume !

La pluie, qui avait été annoncé la veille par la météo, mais tardais jusqu'à présent à se manifester, va finalement s'inviter à notre fin de parcours.

Un petit grain va progressivement tomber sur nos têtes, ce qui va obliger Colette à chausser ce que peuvent supporter ses pieds: des tongs prêtés par la bonne copine Béatrice. C'est ainsi équipée qu'elle va rallier le gîte du soir à quelques encablures de là.

Bientôt, c'est enfin la délivrance car nous sommes maintenant au centre d'Espalion.

Nous en avons "plein les mirettes" tellement c'est beau ici: une vrai carte postale Espalion !

Abelito est venue au-devant de nous pour nous accueillir. Colette est tout à la joie d'être arrivée et cela efface, pour un temps, ses douleurs endurées pendant toute la sainte journée.

8
oct

Grosse ambiance dans ce gîte: nous fêtons la fin de notre premier pèlerinage, et notre hôte nous joue des airs d'autrefois avec son accordéon.

D'autres pèlerins nous accompagnent: 2 insulaires vivant sur l'île de Ré et un groupe de femmes venant de Bretagne.

Ange, le cuistot ivoirien, nous a préparé une bonne soupe de légumes, de la poule confite avec des pâtes et un moelleux au chocolat.

9
oct

Le chauffeur de taxi qui nous amène d'Espalion à Rodez nous propose de faire un détour pour aller à Bozouls, un lieu unique, vertigineux et extravagant !!!

C'est en effet un village incroyable lové dans un profond canyon qui nous attend.

Nous sommes sidérés par cet improbable écrin: nous arrivons par le haut du village où un belvédère nous montre les maisons arrimées tout autour du méandre, ainsi que celles construites tout en bas de ce profond et sombre canyon.


9
oct

Après la ballade en taxi d'Espalion à Rodez, nous sommes devant le surprenant musée Soulages: un bâtiment tout d'acier oxydé revêtu et entouré d'un splendide cadre de verdure illuminé par un chaud soleil automnal.

A l'intérieur du musée, nous attendent les œuvres énigmatiques, exigeantes et puissantes du grand maître. Une grande beauté plastique se dégage, faite de clair-obscur, de matité et de brillance et de matières brutes savamment orchestrées. Un ensemble d'œuvres varié et cohérent mis en valeur par un écrin de métal et de verre tout à la hauteur des chefs-d'œuvre de l'artiste.

L'exposition temporaire consacrée à Fernand Léger est tout aussi captivante: son style à nul autre pareil est presque naïf et très coloré. Je me fais la réflexion que, pour un homme qui a connu 2 conflits mondiaux et un vingtième siècle si troublé, c'est étonnant d'avoir transcrit dans son œuvre tant de poésie et d'ondes positives. Tour à tour ses œuvres sont figuratives, combinent parfois l'abstrait et le figuratif, ou bien encore se présentent en pure abstraction.


9
oct

L'imposante cathédrale Notre-Dame, située tout en haut d'une longue avenue, à fière allure. Elle est bâtie en grés rose et ressemble par certains côtés à une véritable forteresse.

L'intérieur est chaleureux et richement mis en beauté par de nombreux ornements et rétables. Une belle et douce lumière pénétre dans l'édifice: elle émane de vitraux tour à tour antiques ou modernes. Un orgue monumental et très richement ouvragé complète cet ensemble majestueux.

9
oct

Nous atteignons la petite gare de Rodez, pleine de charme: bientôt le train qui nous ramènera à la maison sera à quai. Insolite, ici l'antique système d'aiguillage est mis en vitrine afin qu'il puisse être admiré par les voyageurs !

9
oct

Départ de Rodez à bord de la Micheline qui nous amènera jusqu'à Toulouse Matabiau.

Notre trajet nous fait passer par les gares de Luc-Primaube, Baraqueville, Naucelle, Carmaux, Albi (où de très nombreux étudiants montent à bord pour rallier Toulouse), puis Marsac-sur-Tarn, Tessonnières, Gaillac, Lisle-sur-Tarn, Rabastens, Sulpice-la-Pointe et enfin la gare de Toulouse-Matabiau.

Au terminus de ce train à Toulouse, tout le monde descend. Et là, nous rencontrons Vanessa, une jeune et frêle étudiante en galère avec ses 3 imposantes valises et un énorme sac à dos. Elle doit changer de quai pour rejoindre sa correspondance pour Cerbère. Béatrice et moi, nous chargeons d'abord de ses bagages du quai à la salle des pas perdus de la gare. Puis, quand son train s'affiche enfin sur le terminal, nous les acheminons jusqu'à son fameux train. Nous sommes heureux Beatrice et moi d'avoir accompli cette bonne action au milieu de l'indifférence généralisée de la foule qui grouille en cette fin d'après-midi.

Ensuite, c'est à notre tour de monter à bord du train à destination de La Tour de Carol.

Vers 19h00, nous descendons en gare de Foix.

Ma petite femme et aussi ,surprise, mon frère Alexis (venu récupérer mon neveu Anthony en provenance de Marseille) sont là pour nous accueillir.

Dernières effusions et fin de ce premier pèlerinage pour notre "Club des Cinq".

Passont au bilan de cette expédition qui est pour moi des plus positifs. Car cette expérience est constitué de la belle harmonie de groupe que nous avons vécu, du plaisir à communiquer avec d'amicales rencontres, par la sérénité qu'apporte ce pélerinage à pied propice à l'introspection et à faire abstraction du quotidien, à la possibilité de profiter pleinement d'une nature magnifique et de bénéficier d'une condition physique améliorée.

Les motivations des personnes qui viennent marcher ici sont multiples et souvent très personnelles. Certains sont animés par l'espoir de trouver un peu de paix intérieure en entreprenant ce chemin des pèlerins. On pense bien sûr en premier lieu à une quête spirituelle et/ou religieuse. Mais tous, loin s'en faut, ne sont pas croyant et viennent quand même entreprendre ce très long périple. Certains, viennent chercher des plaisirs simples: marcher en pleine nature, être avec des amis, découvrir des territoires autrement. J'ai croisé aussi des personnes qui m'ont confié un drame familial qu'elles venaient surmonter, un besoin de réflexion sur leur avenir, la recherche d'un moment propice à la méditation.

Notre "Club des Cinq" est déjà en train de se projeter sur l'organisation de la suite de notre parcours sur le Chemin de Compostelle au printemps prochain, en empruntant peut-être la variante qui passe par Rocamadour.

A suivre...