Carnet de voyage

Pérou

5 étapes
4 commentaires
Quelques photos et impressions de mon voyage au Pérou.
Janvier 2020
3 semaines
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- Voyage de Cuenca à Trujillo en passant par Chiclayo.

Le départ de Cuenca est prévu à 21h30 donc il fallait se présenter à 21h. Je ne suis pas le premier : la "salle d'attente" de la compagnie est à moitié pleine. Je ne dis rien à personne et pose mon bardas à côté de sièges occupés par un jeune : il est au milieu avec un sac à sa droite et il s'étale bien comme il faut. Je reste debout dans le hall quelques minutes puis viens m'asseoir sur un siège non loin de mes sacs. De plus en plus de personnes arrivent. Il y a là plusieurs nationalités. Je regarde les nouvelles à la TV, ils raffolent des faits divers. Vers 21h25, on est prié de se rendre sur le quai, il faut payer 10 centimes pour franchir un portique. Le bus n'est pas encore en place. Il arrive après quelques minutes encore. Selon notre destination, nos sacs sont répartis dans les soutes. Le temps de charger les bagages de tout ce petit monde et de distribuer boisson et snack, il est déjà 21h55...

Nous prenons enfin la route. Ma voisine porte un masque Pikachu, je n'ai pas osé la prendre en photo mais c'était plutôt dérangeant. Des fims sont diffusés sur les écrans, je dors et me réveille plusieurs fois. Vers 1h50, tout le monde doit descendre : nous sommes à la frontière. Depuis quelques minutes mon ventre est noué, je suis obligé de faire un tour aux toilettes... Cela me prendra un temps certain. Il fait une chaleur horrible ou alors j'ai de la fièvre, je sue à grosses gouttes. Pendant mon absence, un autre bus est arrivé et je me retrouve derrière des gens "que je ne connais pas". L'attente est très longue, j'ai l'impression que nous n'avançons pas. Le chauffeur du deuxième bus me dit que je dois passer avant les personnes de son véhicule. Je m'exécute et me heurte à deux bonnes femmes et un homme qui ne l'entendent pas de cette oreille. Ils ne me laissent pas passer devant eux. Les gens sont tellement stupides : ils devront attendre que ceux qui sont maintenant derrière moi aient terminé leurs formalités pour partir. Bref, on avance tant bien que mal. Une femme de mon bus quitte la file d'attente pour partir dans des bureaux (de fouille ?). C'est enfin mon tour : prise d'empreintes digitales comme pour mon passeport français et photographie de ma tête avec un flash violent. Une seule question : célibataire ou marié. "Bienvenidos". Vers 3h10, nous démarrons pour nous arrêter quelques mètres plus loin : un chien passe dans le couloir et nous renifle un par un jusqu'à ce que cela le gonfle. La femme (qui avait eu un traitement spécial apparemment) se lève et se dirige vers la sortie du bus en vociférant, ils ont gardé son passeport... Elle sort du bus et je ne la reverrai plus. Étape suivante, six valises sont extraites des soutes pour fouille et les propriétaires doivent descendre pour y assister. Une valise n'appartient à personne !? Ensuite, à 3h26, tous les passeports sont vérifiés. À 3h32, nous quittons enfin le poste frontière. Re films, dodos, réveils. À 5h15, re contrôle des passeports. À 5h39, nous déposons quelques personnes dans Máncora. Je prends en photo un joli lever de soleil.

À 8h45, d'autres personnes descendent à Piura. Je prends une photo à l'arrache en chemin.

On nous sert une collation.

J'engloutis tout cela rapidement. Depuis quelques heures je sens comme une gêne au niveau de l'oesophage ou du tube digestif, je subis les dernières heures de voyage. Nous devions arriver à 10h, ce sera plus 11h30... Je récupère mon sac et pars en quête de ma prochaine destination : Trujillo. Je dois me rendre dans le sud de la ville : au Pérou, chaque compagnie de transport possède son propre terminal... Un homme me propose de me conduire, j'accepte. Nous faisons une halte pour que je retire quelques soles, il me reste des dollars mais je pourrais en avoir besoin plus tard. Nous arrivons au "terminal", par chance, un bus part dans le quart d'heure qui suit. J'enregistre mon sac au guichet idoine : au Pérou, ils prennent en charge les bagages une demi-heure avant le départ (normalement). On nous appelle pour embarquer, cela se fait bus par bus à peu près cinq minutes avant le départ. Un vigile me passe au détecteur de métaux portable. Ensuite, il vient prendre en photo chaque passager. Nous décollons avec quelques minutes de retard. Pendant le trajet, je fais la connaissance de mon voisin : Juan. Enfin c'est plutôt lui qui est avide d'informations sur mon voyage, la France... Comme beaucoup, il n'a pas la chance de pouvoir voyager et la France, pour lui, c'est la Tour Eiffel, ce n'est même pas Paris. Il me quitte avant Trujillo. Le matin, j'ai pris un cliché d'une partie désertique et l'après-midi, de rizières.

Le paysage est saturé de déchets plastique en tout genre...

Vers 17h, je parviens à mon hôtel à Trujillo non sans avoir galéré avec le chauffeur de taxi pour trouver l'adresse... C'est un hostal bas de gamme mais pour une nuit, cela fera l'affaire. Comme d'hab, linge et douche. Je regarde par la fenêtre et aperçois au loin le soleil qui descend sur l'océan Pacifique. Je n'ai jamais vu cette étendue d'eau auparavant, je me hâte de sortir et de trouver un moyen de me rendre au bord de l'eau.

Je reprends le taxi et me fais déposer à un gros centre commercial afin d'acheter une Sim locale et de manger un bout. Une fois tout ceci accomplit, je rentre me coucher. Mon bus part à 9h30 le lendemain matin. Je me lève avant le réveil. Je boucle mon sac et décide de marcher jusqu'au "terminal". Je m'arrête en chemin.

Mon billet est original.

Ils ont peur de la mouche du fruit, il y a des affiches partout 

Ma destination suivante : Huaraz.

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- Voyage de Trujillo à Huaraz.

Le départ est prévu à 9h30 donc je dois me présenter à 9h. J'enregistre mon sac et vais patienter à l'extérieur, il n'est que 8h50. Vers 9h25, ce sont toujours les passagers en partance pour Lima qui sont appelés. À 9h35, je peux enfin embarquer. Nous partirons à 9h45. Je somnole ou dors carrément pendant une bonne partie du voyage. Vers 14h40, nous faisons une pause déjeuner dans le village de Pariacoto.

Nous reprendrons la route vers 15h20... Nous devions arriver à 17h30, ce sera 18h30...

- Je vais d'abord voir une agence pour organiser mes deux prochains jours. Ils me font un prix plus intéressant que celui qu'avaient obtenu deux blogueurs français et je n'ai pas négocié. Bref, je peux aller chercher une pizza et un maté de coca. Cela étant fait, je prends un taxi : c'est la croix et la bannière pour trouver mon AirBnb. Heureusement, mon hôte m'attend dans la rue. Il me présente les lieux : chambre, terrasse avec vue, lave linge... Je mange ma pizza froide. Le lendemain, je dois me rendre à l'agence pour 9h avec départ à 9h30. Les 8h30 de voyage n'étaient pas de tout repos. Je dors assez tôt pour être d'attaque pour cette prochaine journée. Je me lève tôt, prends un petit-déjeuner sur la terrasse et m'extasie devant la vue.

Je file à l'agence, un peu plus de 20 minutes de marche en descente. Je passe par la Plaza de Armas.

Je ne suis pas le premier ni le dernier. Je m'installe où me l'indique notre guide du jour. Des vendeurs ambulants nous harcèlent, ils ont des bonnets, des gants, des trucs en plastique pour la pluie (jaune poussin, rose, bleu, vert, que des couleurs discrètes), des feuilles de coca et des bonbons à la coca. Un couple leur achète un peu de tout. Une femme monte à l'avant, je la reconnais : elle a fait le voyage Cuenca-Trujillo dans le même bus que moi (le guide la surnomme "loca" et c'est tout à fait ce que j'avais pensé dès la salle d'attente du terminal). Nous partons chercher d'autres participants à leurs hôtels respectifs. Nous arrivons à notre premier arrêt : un restaurant où on peut petit-déjeuner, réserver pour l'après-midi et surtout boire un thé de coca. Je commande un thé et réserve un poulet saltado. J'en profite également pour faire une copie de mon nouveau visa péruvien afin de ne pas me trimbaler mon passeport partout. Nous faisons une courte halte à l'entrée du site afin que notre guide, Aldo, paie pour nos entrées et obtienne nos sésames (Le chauffeur s'appelle Silverio et est également DJ).

 Le Puya Raimondi : jeune (gauche) et vieux (droite)

Nous reprenons le bus quelques minutes pour un second arrêt : une source d'eau gazeuse et des pauvres lamas...

Nous faisons encore une courte halte plus loin pour admirer des eaux colorées.

Nous parvenons enfin sur le parking qui mène à notre objectif principal du jour : le glacier Pastoruri.

Ce chemin porte un nom bien triste : la route du changement climatique... En effet, le glacier a perdu énormément de matière ces dernières années. La marche dure environ une heure, nous passons de 4800m à 5200m. Je me hâte d'engloutir le chemin afin d'arriver avant la meute. Malheureusement, un autre bus avait déjà déversé son contenu un peu plus tôt. Je me pose et grignote un bout en profitant du décor.

Pendant la montée comme pour la descente, des sortes de giboulées tombent par intermittence. Puis c'est une pluie plus soutenue qui prend le relais plus bas.

Les occupants du bus arrivent au compte goutte. Nous reprenons la route afin de nous diriger vers notre pitance. Le chemin est constitué de pierres et de trous pendant une vingtaine de kilomètres. Nous retrouvons enfin une route goudronnée et le restaurant quelques minutes plus tard.

Je reprends un thé de coca afin de prévenir le mal aigu des montagnes. Je dors quasiment tout le trajet du retour, du coup, je ne ressens pas les effets des changements d'altitude. C'est la première fois que je n'ai pas mal au crâne après une randonnée. Arrivé à l'agence de Huaraz, je confirme mon adresse avec la personne présente. Ma rue est compliquée à trouver, le point de rendez-vous sera le collège à deux rues de là. Je me mets en quête d'un centre commercial (ce sera une supérette) afin d'acheter de quoi petit-déjeuner le lendemain et grignoter pendant la rando qui suivra. Je me prends une petite glace pour la route. J'intercepte un taxi pour rentrer. Je lui donne comme le point de repère convenu avec l'agence et il m'emmène devant un hôtel à deux rues de chez moi. Un homme surgit à la fenêtre de celui-ci et veut me louer une chambre ou m'aider à trouver mon logement... Je dois lui dire plusieurs fois que je sais où je dois aller. La journée était bien remplie et le repas à quatre heure de l'après-midi m'a suffit pour aujourd'hui. Je me couche tôt, une plus grosse journée m'attend le lendemain. Je me réveille avant la sonnerie : il faut que je récupère le linge que j'ai étendu la veille, la pluie peut tomber avant que je revienne. Le mini bus doit passer à l'école à 4h30. Je devrais attendre jusqu'à 4h48. Il y a eu je ne sais combien de taxi ou "taxi" pendant que je patientais et les klaxons de ceux-ci m'exaspèrent de plus en plus. Je prends place au 2e rang, près de la fenêtre. Nous passons récupérer un nombre certain de personnes. Je dois me déplacer au premier rang pour ne pas séparer un couple. Deux koréennes sont au premier rang sur les sièges près du mien, le guide demande s'il y a des gens qui ne comprennent pas l'Espagnol, elles répondent par l'affirmative. Etant les seules dans ce cas, le guide ne traduira pas... Je m'en chargerai maloidroitement plus tard. Par contre, pour récupérer la somme à débourser afin de rentrer dans le parc, il le fera en anglais aussi, quel professionnalisme... Notre premier arrêt sera pour le petit-déjeuner. Rien qui ne m'est laissé un souvenir impérissable... Cette formalité passée, nous faisons un arrêt éclair au lac Chinan Cocha.

Après encore quelques minutes de route, nous arrivons enfin à destination. Je sors du bus dans les premiers et file vers le chemin. Je croise un point de contrôle et deux gardes, je n'ai pas de ticket... Je ne ralentis pas, leur donne le nom du guide et je continue mon chemin. Je prends quelques secondes pour des photos.

Pour arriver jusqu'à la laguna 69, il faut parcourir 7km. J'avale très rapidement les deux premiers, double les personnes d'un bus qui était là avant le nôtre et grimpe encore en faisant des pauses photos.

Au panneau qui indique qu'il reste trois kilomètres à parcourir je suis trempé de sueur et j'aperçois quelqu'un derrière moi. Il va plus vite que moi, j'ai abusé sur le rythme de la première partie et j'ai quelque peu explosé. Il me rejoint rapidement et me double sans difficulté. Je galère à tenir un pas soutenu, et un deuxième poursuivant me dépasse. J'ai bouclé les six kilomètres en 1h30. Le dernier kilomètre est une souffrance : c'est là qu'on prend le plus de dénivelé positif et j'en viens à bout après trente minutes de grimaces et de pestages contre les pierres qui se dérobent sous mes pieds et cassent mon avancée. Le spectacle efface toutes ces plaintes et ce dernier bout de chemin qui ne semblait pas finir.

Je prends mon repas avec une jolie vue. Plus les minutes passent, plus les retardataires débarquent : ils se bousculent pour obtenir la meilleure photo, certains sortent des trépieds, c'est la fête des "selfie sticks". Je ne regrette pas mon ascension rapide et je bénéficie d'un spot unique. Après une heure de contemplation et de repos, je prends le chemin de la descente : le soleil cogne fort et faute de place, je n'ai pas pris ma crème solaire. Je prends les photos que je n'ai pas pris le temps de faire en montant.

Je croise des gens qui ne sont pas encore arrivés à la laguna après plus de 3h depuis le départ. Certaines souffrent à cause de l'altitude et ont le souffle court. Elles me demandent toutes si elles sont loin du but. Je continue de marcher et de prendre des clichés et vidéos.

Nous devons être au bus entre 14h50 et 15h. J'arrive au point de contrôle vers 14h30. J'aimerais bien soulager ma vessie mais il faut payer pour utiliser les toilettes. Je me pose et grignote. Vers moins dix, je monte vers le bus et vais dans la pampa pour faire mes besoins. Nous devrons attendre les retardataires quasiment une demi-heure. La route du retour n'est pas revêtue, c'est plutôt inconfortable mais ne m'empêche pas de piquer un roupillon. Arrivé à Huaraz, je passe acheter mon billet pour Lima. Ensuite, je me mets en quête d'un resto. Je prends des lasagnes au plus près d'où je me trouve. Le patron n'a pas de monnaie et je patiente un moment le temps qu'il quémande à ses voisins. Il n'aura même pas les dix centimes pour faire le compte... Je prends un taxi pour rentrer dans mon Air Bnb. Je meurs de faim. Surprise quand j'ouvre la boîte : pas de lasagne mais une bouillie faite de fromage, tomates, oignons, un peu de viande et de trucs cramés. Je mange, je n'ai que ça. Une petite douche, je boucle mon sac (J'avais bien fait de récupérer mon linge avant de partir, il a plu). J'ai laissé pas mal d'énergie dans la rando, je me couche dès les premiers signes de fatigue. Le lendemain, départ à 9h15 pour Lima.

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- Voyage de Huaraz à Lima

Comme toujours, je dois être une demi-heure avant le départ au Terminal pour enregistrer mes affaires. Je me mets en quête d'un taxi vers 8h30. Je galère un peu à en trouver "un vrai". Je pose mon sac au guichet du terminal Linea et vais au guichet de la compagnie Civa afin de prendre mon billet Lima-Cusco. Je dois patienter le temps que la personne en charge des ventes revienne de je ne sais où. Je prends tout d'abord un billet pour l'étage supérieur puis comme la personne a ajouté un s dans mon prénom, on refait l'enregistrement sans toutefois parvenir à modifier mes informations. Je me ravise et prends une place à l'étage du dessous : pour 22h de trajet je peux payer un poil plus et bénéficier d'un siège inclinable à 160° (semi-cama). Je retourne chez Linea et attends qu'ils appellent pour embarquer. Nous partons avec quelques minutes de retard. Les films qui passent sur les écrans sont les mêmes que lors du voyage entre Trujillo et Huaraz. Je somnole pendant une grande partie du trajet jusqu'à ce que nous fassions une pause pour déjeuner à 12h25 à Chasquitambo.

Nous repartons à 13h. Cette deuxième partie de trajet n'est que le reflet de la première. Nous arrivons à destination avec un retard de 1h30. J'ai eu un faux départ au Terminal Plaza Norte de la ville : j'étais sur le point de récupérer mon sac quand le balanceur m'a dit que la prochaine fois je devrai prendre un ticket pour "plaza norte" plutôt que leur terminal. En fait, j'avais encore quasi quarante minutes de bus pour rejoindre le terminal de la compagnie...

À 17h45 je suis enfin au bout de ce voyage qui a duré 8h30 au lieu des 7 prévues. Je récupère mon sac et me dirige vers la station de bus locaux la plus proche. Il faut une carte de transport pour circuler sur le réseau... Un homme dans la file d'attente pour recharger ladite carte me propose de me payer mon trajet et de m'orienter. J'accepte avec plaisir mais suis gêné pour le cadeau. Il remet du crédit sur sa carte et valide pour moi au portique. Nous descendons les escaliers et il part à l'opposé. Sur le quai un homme me demande si je sais où je vais et propose de m'aider également : je suis au bon endroit. Je laisse passer trois bus qui sont trop remplis pour que je m'incruste. Une opportunité se présente, je suis collé aux autres passagers et mon sac prend de la place au sol. Je n'ai que trois arrêts. Au moment de sortir, je manque de tomber, les gens sont pressés de sortir et il est difficile de se frayer un chemin jusqu'à la porte. Je me dirige vers mon Air Bnb, ce n'est qu'à cinq minutes de là. Je suis reçu par Jorge, il me conduit jusqu'à ma chambre et me montre comment me servir des clés. N'étant là qu'une seule nuit, je ne peux faire ma lessive. Je prends une douche et cherche un endroit où me restaurer. Il y a un endroit réputé pour ses ceviche. Je m'y rends en Cabify, une alternative à Uber. Je prends des tortillas en entrée, juste excellentes. Je bois du Pisco, boisson phare du Pérou. Le ceviche est également très bon.

Après ce festin, je retourne à mon logement. Je mets en ligne des photos et vidéos. Je me couche assez tard, mon bus est à 13h15 le lendemain. Je me lève pourtant vers 7h30, cela est devenu une habitude depuis quelques temps. Je compulse des blogs de voyageurs afin de définir un programme pour Cusco. Il est temps de partir pour le terminal.

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- Voyage de Lima à Cusco :

Vers 11h45, je prends un Cabify direction le terminal de Civa. Comme la veille, il y a de la circulation. Nous arrivons néanmoins rapidement. Je ne peux encore enregistrer mon bagage, cela commencera à 12h45. Je me pose sur un banc pour patienter, il est 12h20. Les terminaux sont toujours des endroits où on rencontre toute sorte de gens bizarres. Trois argentins s'installent près de moi, ils ont l'air de chercher un logement pour la nuit mais ils n'arrivent pas à se mettre d'accord pour le lieu : proche de l'océan, proche du terminal... Le moment de déposer mon bagage est arrivé : il pèse 15,8kg soit 13,3 d'affaires puisque le sac seul pèse 2,5kg. Entre temps, ma place a été prise, je m'installe ailleurs. Le temps passe et les passagers pour Cusco ne sont toujours pas appelés. Le chariot de bagages à destination de Cusco n'a pas bougé du comptoir d'enregistrement... Une annonce passe et la femme semble dire qu'il y a du retard pour mon bus. Au lieu des 13h15 initialement prévu, nous partons à 13h54 non sans avoir été pris en photo et passés au détecteur de métaux portable. Nous longeons plus ou moins la côte pendant des heures.

Des vagues, au loin 

Vers 17h15, nous nous arrêtons à un restaurant au bord de la route. Il est siglé Civa : des personnes s'activent pour charger de barquettes les fours et stocker des sacs près de l'agent de bord. Nous reprenons assez rapidement notre chemin et vers 19h25, nous déposons quelques personnes dans Ica, endroit connu pour son oasis : Huacachina. Vers 20h, nous mangeons.

Miam miam  

Ce repas n'est pas sans rappeler ce qui est servi dans les avions. Comme lors du voyage Cuenca - Chiclayo, je ressens une douleur au niveau de l'oesophage. Après le film Joker en VO sous-titrée espagnol, je m'endors pour quelques heures. Vers 8h30, on nous sert un petit-déjeuner.

Camomille, jus de pêche, petit pain, confiture de fraises, galettes salées, bonbon au citron 

Je somnole encore quelques heures jusqu'à la pause de 11h30 à Pisonaypata. Nous devions arriver avant midi mais nous sommes encore loin, j'entends des passagers dire que nous en avons pour trois heures... Nous arrivons enfin à 15h10, soit plus de trois de retard sur l'horaire théorique.

- Mon hôte me dit de prendre un taxi mais je dois sortir du terminal pour payer moins cher. Je m'exécute et vais attendre au bord d'une route près de la voie ferrée. J'attends un bon moment. En effet, il y a énormément de "taxis pirates" et les autres sont pris. Je trouve enfin un véhicule qui me semble correct, je négocie le prix et obtiens ce que m'avait conseillé mon hôte. Nous galérons à trouver l'adresse exacte mais nous y arrivons néanmoins. Mon hôte me présente les lieux.

Elle est accompagnée de son fils qui est un peu turbulent. Elle m'explique qu'avant ils habitaient ici mais pour le calme des personnes logées, c'est mieux : tu m'étonnes ! Je lui explique ce que je veux faire les jours prochains. Elle sort un plan des environs de la ville et un classeur. Elle fait partie d'une agence : nous survolons un peu tout ce qu'ils proposent. Son collègue Alfredo peut passer me voir plus tard pour me détailler toutes les activités disponibles. Je prends congé, me douche et décide de manger dans la meilleure crêperie du coin. Je prends un bus pour essayer de me rapprocher le plus. J'ai encore un peu de marche avant de parvenir à destination. Je choisis le menu avec crêpe salée, crêpe sucrée et boisson du jour.

Le tout est très bon. À part à la table directement à côté de la mienne, il y a une vingtaine de français. Les serveurs parlent espagnol, anglais et français et les menus sont aussi déclinés dans les trois langues. Après ce repas typique du pays, je me suis mis en quête d'un taxi. Pas moyen de négocier avec les premiers rencontrés, j'ai marché un peu et le prix de la course était quasiment divisé par deux... De retour à mon logement, j'attends la venue d'Alfredo. Il arrive avec un peu de retard. Nous mettons en place mon programme des quatre prochains jours. Après cela, je ne traîne pas trop, le lendemain, réveil à 5h45 pour la première expédition. C'est Alfredo qui passe me prendre (avec quelques minutes de retard) pour m'emmener au point de rendez-vous. Notre guide s'appelle Juan et le chauffeur Dani. Nous décollons avant 7h, faisons une pause essence dans le quart d'heure qui suit. Nous arrivons rapidement à notre premier arrêt : Chinchero. Une femme nous explique comment elles nettoient de manière naturelle les fibres de laine, le résultat est bluffant. Elle nous fait la démonstration pour les teintures : à partir de cochenille, elles arrivent à pas moins de 24 nuances en mélangeant avec du citron, ou d'autres substances toujours naturelles. Je prends des photos de la boutique, de nos compagnons.

Nous reprenons le mini bus direction le site archéologique. Nous y restons environ quarante minutes.

Une femme monte dans le bus et nous vante les bienfaits d'une boisson composée d'anis, de maca et de muña.

Il est vrai que pour certains l'acclimatation est dure.

Nous poursuivons avec le magnifique site de Moray : lieu d'expériences agricoles des incas. 400 variétés de pommes de terre et 52 de maïs. Températures sur les 3 sites, en haut|en bas : 20°|15° 15°|10° 10°|5° et 1° entre chaque terrasse de 1,80 ou 1,90m.

Nous faisons une courte halte dégustation.

Ensuite, nous nous rendons au Salinas de Maras. Il faut payer un supplément, certains patienteront à l'entrée (environ la moitié du bus). Habituellement tous les bassins sont d'un blanc immaculé, mais nous sommes en pleine saison des pluies et il est tombé pas mal d'eau la veille. Ce sont plus de 3600 bassins que l'on appelle des "pozos" entretenus par 800 familles. Il existe 3 types de sel : le blanc et le rose pour la cuisine, le jaune qui ne contient pas d'iode, pour se laver.

Vient enfin le moment du repas, c'est que ça creuse d'enchaîner au pas de course toutes ces visites... C'est un buffet, je prends un peu de tout et surtout des légumes, c'est tellement rare.

Nous repartons après environ quarante minutes vers notre prochain stop : Ollantaytambo.

Comme sur tous les sites, beaucoup d'artisans, avec des originalités.

Notre guide laisse entrer ce petit bonhomme qui nous a chanté de manière aléatoire un truc en quechua.

Nous passons sous des capsules à même la paroi. Pour y accéder : via ferrata et tyrolienne et pour en partir, tyrolienne. La nuit est à 250 dollars US.

Nous arrivons sur le dernier lieu à visiter juste à temps : on peut rester sur le site jusqu'à 18h mais il faut rentrer avant 16h. Voilà Pisaq, il faudrait une journée entière pour en faire le tour, nous aurons cinquante minutes.

Ce site porterait ce nom en raison des oiseaux qui vivent à cette altitude 

Nous ferons une ultime pause "achats" dans une bijouterie... Je m'esquive et m'achète de quoi combler mon creux à l'estomac. Je prends deux photos en passant.

Retour plutôt long en bus, je dors un peu. Arrivé à Cusco, je fais quelques courses pour mon petit-déjeuner et prends des clichés à la volée.

J'ai la riche idée de prendre un bus. Malheureusement, celui-ci ne va pas du tout dans la bonne direction. J'attends qu'il fasse la boucle pour revenir dans le bon chemin mais c'est la fin de la journée, après le terminus, deux me passent sous le nez sans s'arrêter... Je suis tout en haut de la ville, à l'opposé de ma destination. Je me fais attaquer par des chiens, heureusement que j'ai un sac plastique que je fais virevolter et leur jette. Je ramasse vite un morceau de bois. Je prends une photo pendant ma descente vers la civilisation.

Près d'une station service j'attends un bus qui ne viendra pas (je n'ai su qu'à ce moment-là pourquoi deux bus étaient passés sans s'arrêter). Je prends un bus au pif et demande s'il va vers le terminal. Il se remplit rapidement. Je lutte un moment pour m'extirper de ma place. Je prends des informations pour mon trajet vers Puno à différents guichets. Je prends un taxi pour enfin rentrer. Je prends une douche et les plombs sautent. Je cherche le compteur et ouvre une chambre, elle est occupée !? Je réveille une femme et referme la porte aussitôt. Mon hôte ne m'avait pas prévenu. Je trouve enfin le boîtier et galère à remettre le courant. Ceci fait, je vais me reposer, je dois me lever à 4h15 pour aller à la montagne aux 7 couleurs : rainbow mountain. Le réveil est dur. Je suis prêt à l'heure et mon transport passe avec environ dix minutes de retard. Nous nous arrêtons pour le petit-déjeuner à Ccolccha.

Omelette, "pain", beurre, mate de coca 

Il y a beaucoup de route à faire et elle est composée de trous et de pierres. Nous débutons l'ascension avant 9h. Je prends de l'avance sur mon bus, malheureusement, il y a énormément de monde devant moi et des gens montent à dos de cheval.

Je peine un peu : nous sommes au-dessus de 5000m et le souffle est court. Une petite pause pipi payante et je repars de plus belle. Je mets une heure à grimper au sommet à 5200m. C'est un joyeux bordel et il faut jouer des coudes pour faire une photo potable.

Je reste plus d'une demi-heure. Ensuite, le temps se gâte un peu.

Je prends le chemin du retour. Il pleut un peu, sans plus. Je prends encore quelques photos.

Les gens ne respectent pas l'horaire prévu, certains ont plus de trente minutes de retard et vont encore fumer je ne sais quoi... Nous retournons dans le même "resto" pour déjeuner. Un buffet moins fourni que la veille mais ça fait du bien de manger. Je prends une photo de la carte, ils ont un souci d'orthographe.

Pendant le repas il pleut des cordes, le toit est en tôle, cela fait un bruit assourdissant. Nous reprenons la route du retour, non, nous avons encore deux arrêts avec vue sur des lacs avant cela.

Nous partons en direction de Cusco et devons nous arrêter : un glissement de terrain.

Nous arrivons enfin en ville. Nous sommes samedi, je me dirige vers une pizzeria et prends des clichés.

Arche et église Santa Clara et Temple de San Pedro 

Une fois encore, l'adresse sur Maps.Me n'est pas bonne. Je trouve néanmoins la pizzeria. Je commande à emporter. Je me dirige vers une place pour trouver un taxi, pas moyen de négocier le prix, je capitule car je veux manger chaud et j'en ai marre de marcher. Arrivé à mon logement, je fulmine, ils n'ont pas mis la boisson prévue dans le menu. J'engloutis la pizza et vais me doucher. Je me couche tôt, j'ai encore une longue journée qui m'attend le lendemain. Alfredo doit passer me prendre à 6h50, comme deux jours plus tôt, il a quelques minutes de retard. Nous allons sur la plaza de Armas rejoindre un guide. Le temps que tout le monde arrive, je fais un tour de la place.

Le départ est prévu à 7h00, notre bus arrive vers 7h50. Le vrai départ est à 8h00. Notre chauffeur/guide s'appelle Omar. Nous faisons un premier arrêt à 9h43 à Ancopacha. Nous sommes une demi-douzaine de bus. Cela devait durer vingt minutes, ce sera plus dune demi-heure.

Au bout de quelques kilomètres, une odeur infâme se répand dans l'habitacle, quelqu'un est malade et lâche des gaz fétides... Nous ferons encore plusieurs arrêts "pipi-bouffe" mais le plus intéressant est celui du mirador Carrizales.

Vers 14h15, nous faisons un ultime arrêt à Santa Teresa. Le chauffeur disparaît pendant dix minutes. Nous arrivons à destination vers 15h. Certains, dont moi, ont droit à un repas : comme souvent, soupe en entrée, lentilles et poulet ou viande. Je demande à une serveuse qui débarrasse les tables s'il y a des serviettes : "No incluye". Ok, "Hola, no hay", non, elle est fort sympathique et je me hâte de quitter ce "resto" d'autant plus que les bus s'enchaînent et les gens affluent. Je prends la route d'Aguas Calientes vers 15h20.

Je commence à suivre les fameux rails après avoir rempli le registre d'entrée. À une intersection, je vois un panneau Machu Picchu, je n'avais pas percuté que parfois Aguas Calientes s'appelle Machu Picchu ou Machu Picchu pueblo... Je vais jusqu'à un cul-de-sac et dois rebrousser chemin, ça commence bien. Je croise le fameux train hors de prix et je double un paquet de gens.

Je traverse un pont avec des tôles un peu trop fines et rafistolées à mon goût, pas très rassurant.

Le río Urubamba est plutôt déchaîné par endroit, je profite un peu du paysage mais ne prends pas de photo, je dois terminer ces douze kilomètres avant la nuit. Vers 17h30, j'arrive au bas du village.

Il faut encore grimper jusqu'à la plaza de Armas. Je demande mon chemin en route. Je trouve facilement, il faut suivre les gens avec des sacs sur le dos.

Je dois trouver "mon" guide local pour qu'il m'indique mon hostal. Je vois plusieurs hommes avec des feuilles et le téléphone collé à l'oreille, certains scandent des noms. Je demande au premier venu si je suis dans son groupe, il pense que je suis le Kevin de sa liste, mais je n'apparais pas sur sa feuille. Il regarde sur son téléphone, bingo ! Il me dit le nom de l'hostal et me montre le bâtiment. Je dois descendre un peu. Au pied de l'immeuble en question, deux jeunes squattent et je m'adresse à eux comme s'ils géraient les réservations, je suis vraiment fatigué. Je monte une volée de marches et atteins la borne d'accueil. Comme avec le guide, mon nom n'est pas sur la feuille de la femme : elle appelle quelqu'un, c'est bon. Je récupère la clé et gravis les cinq étages. Je suis au dernier et les marches sont plus hautes que la normale : je n'avais pas besoin de ça. Je filme et photographie depuis mes trois fenêtres.

Même fenêtres fermées, le bruit est impressionnant. Je squatte la douche chaude pendant un moment. Je m'étends sur un des quatre lits en caleçon. Quelques minutes plus tard, deux hommes entrent : le fameux Kevin, un allemand et Bruno, un brésilien. On échange un peu puis ils vont tout deux se doucher. Je remarque qu'ils ont tout deux des sacs correspondants au petit-déjeuner du lendemain, je descends donc les marches pour interroger la réceptionniste, elle me donnera le mien plus tard... Je remonte très lentement jusqu'à la chambre, c'est Nous avons une réunion à 20h, ils partent vers 19h30 et moi 19h50. Nous nous retrouvons sur la place, nous faisons donc parti du même groupe pour la visite du lendemain : Chaski, comme le nom de l'hostal. Les gens arrivent au compte goutte et nous nous dirigeons vers le restaurant pour la réunion plus tard que prévu. Notre guide nous montre où nous pouvons acheter un ticket de bus si on ne veut pas se taper les 1800 marches. Levente, un hongrois que Bruno et Kevin ont rencontré dans le bus depuis Cusco s'incruste à notre table au resto. Nous prenons des bières en attendant d'être servis.

Le guide nous détaille le programme du lendemain et les horaires à respecter pour l'entrée sur le site et surtout le retour à Hidroelectrica pour le bus pour Cusco. Les tables comportent des sortes de rainures, Bruno fait tomber sa bière sur la mienne, gros carnage sur mon T-shirt, mon pantalon et mes chaussures... Nous commandons des nachos, du poulet et du bœuf. Nous parlons de la politique en Hongrie et en Europe en général, Levente est avocat auprès du parlement. Je suis un peu crevé, nous rentrons vers 22h et je me couche aussitôt, les autres profitent du wi-fi aléatoire quelques minutes encore. Le réveil à 4h est plutôt dur. Je me hâte de petit-déjeuner, Bruno ne se réveille pas même avec la télé, Kevin allume la lumière. Nous devons retrouver Levente à 5h au pont qui marque l'entrée pour les escaliers conduisants au Machu Picchu. Quand nous arrivons il y a déjà une cinquantaine de personnes. Le contrôle doit ouvrir à 5h mais ce sera un peu plus tard. Levente est à la bourre et est accompagné d'une hollandaise, Yeska. Nous entamons les hostilités à 5h25. Nous faisons plusieurs pauses, je sue à grosses gouttes mais en gardant un bon rythme, je viens à bout de cette montée en moins de cinquante minutes. Les autres arrivent cinq minutes plus tard. Il est 6h15, nous devons patienter jusqu'à 7h00. Nous retrouvons notre guide, il fera la visite en espagnol mais pour Kevin, Bruno et moi, ce sera en anglais. Nous pensions avoir un guide rien que pour nous, erreur, Rebeca nous fera attendre encore plusieurs longues minutes les autres membres du groupe avant de pénétrer sur le site. Nous aurons droit à une visite guidée de 7h20 à 9h50, c'est plus que ce qui était prévu mais très intéressant. Nous faisons des pauses (poses) photos à foison.

Nous flanons sur le site jusqu'à 11h. En sortant, je tamponne mon passeport comme un vrai touriste. Il est temps d'entamer le plus dur pour les genoux : la descente. Nous bouclons cette épreuve en trente cinq minutes. Kevin souffre aussi des genoux, comme moi. Je prends deux dernières photos avant de me diriger vers les rails et Hidroelectrica.

Nous ferons une grosse halte à vingt-cinq minutes du terme pour manger. Vers 14h50, je suis là où le bus m'avait déposé la veille. Je dois attendre un long moment qu'on m'invite à monter dans un bus. Nous faisons un gros arrêt pour que le bus soit décrassé. Je retrouve l'Italien qui avait passé la frontière colombienne avec moi !? Je mange un choclo con queso et paie encore pour me soulager. Nous reprenons la route après un temps certain. Je dors beaucoup. Nous arrivons à Cusco vers 22h15. Il pleut comme vache qui pisse, je mets mon poncho et arpente les rues. Je prends un poulet / frites avec tomates et concombres en entrée et un jus de mûre. Cette fois je vérifie mon sac et là aussi, la boisson n'y était pas... Je prends un taxi et rentre manger tout ceci au Air Bnb. Je finis de préparer mon sac et prends une douche bien méritée. Je ne me couche pas tard, le bus pour Puno est à 8h30.

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- Voyage de Cusco à Puno :

Le bus est à 8h30, je n'arrive pas à joindre Alfredo qui a mon billet et qui a réservé pour moi une excursion de deux jours et une nuit sur les îles Uros, Amantani et Taquile sur le lac Titicaca. Je contacte alors mon hôte qui fait l'intermédiaire. Alfredo me répond enfin mais il a pris un billet pour le lendemain ?! On s'est mal compris sur les jours entre le départ pour Puno et l'excursion... Pour lui ce n'est pas grave, il passe me prendre pour m'emmener au Terminal. Il me fait patienter pendant qu'il prend le ticket. Je peux monter dans le bus avant son départ. En compulsant le billet, je me rends compte que le prix est moindre que ce que j'ai donné à Alfredo, il s'est mis la différence dans la poche, sympa. Je lui fais remarquer par message et il répond qu'étant un local, il a des tarifs préférentiels. Ok mais il aurait pu partager cette somme, j'ai acheté quatre excursions à son agence. Entre les taxis, vrais ou faux, et ce coup-là, je commence à avoir une piètre opinion des péruviens que je rencontre. Bref, nous partons avec quelques minutes de retard. Je profite du wi-fi pour mettre à jour mon blog. Nous faisons une pause à 13h33 à Pucará. Je prends un sandwich à l'alpaga, c'est bon.

Nous reprenons la route à 14h. À 15h05, nous déposons quelques personnes à Juliaca.

Nous arrivons, en retard, à 16h18 à Puno.

- Je vais demander les tarifs, les heures de départ et le temps de trajets aux différentes compagnies qui assurent la liaison pour La Paz. Je me mets en quête d'un taxi et trouve un tuk tuk. C'est un peu plus cher que ce que m'avait annoncé mon hôte mais il pleut et je n'ai pas trouvé de taxi libre. Le véhicule rame grave pour me conduire sur les hauts de la ville. Enfin à destination, je tombe sur le frère et le père de mon hôte. C'est un hostal en plein travaux. Je prends possession de la chambre. Il y a un siège et une affiche bizarres.

Par contre, la vue est belle.

Le lac Titicaca, un peu loin 

Je descends demander s'ils ont une laverie, le père me dit qu'ils peuvent laver mon linge, je veux savoir le prix, il me répond que ce n'est pas cher... J'écris au fils, il me donne enfin la réponse, c'est clair que ça vole pas haut. Je redescends pour lui confier le linge et ne le trouvant pas, je monte sur la terrasse et prends des clichés.

Une sonnette est sur le mur, j'appuie et le fils sort de je ne sais où. Il me dit qu'il y a peu de linge mais c'est tout ce que j'ai et ce n'est pas pressé, je pars dormir sur une île le lendemain. Je remonte dans la chambre, prends une douche et file vers la ville à pied, il y a des restos pas loin. Je tombe sur une célébration dans l'église au bas de la rue, impossible de prendre des clichés à l'intérieur.

Les restos que j'avais remarqués ne me paraissent pas tops et j'en veux un qui prend la CB, chose rare. Les menus de tous les restos de la rue suivante sont disponibles à l'extérieur avec un rabatteur. Ça fait un moment que je n'ai pas mangé de poisson, je me laisse tenter par de la friture avec du quinoa et de la mangue. En amuse-bouche, j'ai du "pain" et des olives.

C'était très bon. Je paie et tente de retrouver mon chemin. Il fait très froid, je ne tarde pas trop dans les rues. La remontée est plutôt sportive et les escaliers qui mènent à l'hostal finissent de m'achever. On doit passer me prendre à 7h45 le lendemain, je me couche après avoir comaté devant la télé. Le minibus a quelques minutes de retard, le père me demande si je veux de l'aide pour héler un taxi. C'est à ce moment que se pointe mon transport. Je suis le dernier à monter, il y a une famille de six péruviens, une femme du Nicaragua et une Argentine. Le guide s'appelle Ruben. Nous arrivons au port avant 8h15.

Bateau flambant neuf

Nous devons franchir deux autres bateaux pour parvenir au nôtre. Efraïm se chargera de conduire l'engin. Ruben nous détaille le programme du jour. Nous devons maîtriser quelques mots dans deux langues : sur Uros, l'aymara et sur Amantani, le quechua.

Notre guide nous parle des oiseaux, 42 espèces différentes.

Pour les poissons, deux espèces péruviennes, une espèce canadienne (la truite) et une espèce de Mar del Plata en Argentine (le poisson chat). Première escale sur une des îles d'Uros. On nous présente la culture, comment sont "fabriquées" ces îles (un mètre de racines, un mètre de roseaux coupés).

Le chef nous parle en Aymara et notre guide traduit, il nous fait passer une coupe avec des poissons morts.

Il nous fait goûter le roseau, c'est pas mauvais.

Des femmes arborent différentes tenues selon leur situation sentimentale.

Un ibis vient nous rendre visite, pas du tout effrayé et attiré par le poisson.

Nous avons quelques minutes de temps libre pour faire des achats (artisanat), visiter les habitations (donner une pièce)...

Le guide nous propose de nous rendre sur une autre île moyennant 10 Soles, tout le monde accepte, du coup, moi aussi. Notre embarcation est toute pourrie par rapport aux autres et le chef et sa femme mettent quinze ans à ramer jusqu'à destination. Un petit chant pour remercier ceux qui ont acheté de manière pas du tout forcée.

Là encore, de l'artisanat, des toilettes payantes, un bar-restaurant...

Nous quittons enfin ce piège à touristes pour nous rendre sur l'île d'Amantani où nous allons passer la nuit. Il faut presque trois heures pour y arriver.

Une fois à quai, je prends une photo de l'eau.

Le guide nous répartit dans les trois familles. Je serai avec Juan de la communauté Colquecachi. D'ailleurs nous serons tous dans cette communauté, il y en a dix sur l'île et pour que ce soit équitable, chacune d'entre elles accueille à tour de rôle. Le chemin pour aller jusqu'à la maison de mon hôte est long.

Nous rencontrons toutes sortes de cultures : blé, maïs, pommes de terre, quinoa... Juan me présente ma chambre, il faut que je me courbe pour entrer.

La vue depuis le petit balcon est sympa.

Je somnole jusqu'à l'heure du repas.

Soupe de quinoa / fromage, riz, patates de l'île  

Après ce copieux almuerzo, je vais faire une grosse sieste. Juan me réveille car nous avons rendez-vous sur la place du village. Il est possible de se rendre au temple de la Pachamama ou à celui de la Pachatata ou aux deux. La grand-mère et la fille de la famille ne sont pas là ainsi que l'Argentine qui est malade. Je grimpe à pied tout comme la nicaraguayenne. La famille, quant à elle, loue des chevaux : les parents en ont un chacun et les garçons, un pour deux. Le guide nous explique qu'il faut prendre trois cailloux et les déposer en offrande au temple après avoir effectué trois tours de ce dernier. Je commence par la Pachamama.

Puis j'enchaîne avec la Pachatata.

Peu avant le coucher du soleil, nous redescendons. Je prends un té macho pour me réchauffer.

Eau chaude, Pisco, coca, muña et citron  

Je regarde des jeunes danser sur le "terrain de foot". Juan vient me chercher pour rentrer. Je somnole encore jusqu'à l'heure du repas.

Une soupe de pâtes et du riz en plat de résistance 

Je demande à quelle heure il faut descendre pour la soirée, Juan me dit qu'il fait froid, qu'il n'y a rien... Je dis que je vais me coucher mais réfléchis et décide de passer voir malgré tout s'il y a de l'animation. Je trouve une sorte de bar avec un mec qui pisse sur le mur à côté. Je patiente un peu et aperçois des femmes habillées de manière originale. Je les suis et arrive à la salle où se déroulera la soirée. Je suis quasiment le seul touriste qui n'a pas de costume traditionnel. Après quelques minutes, la fête commence.

Ensuite, un groupe local joue et les touristes et les locaux se mélangent et dansent. Je suis un peu fatigué, je pars. Alors que je m'apprête à me coucher, j'entends qu'il se met à pleuvoir très fort : je suis revenu à temps. J'avais remarqué des étoffes sur un meuble de la chambre, je passe une tenue.

Je me faufile sous les draps et les quatre couvertures, il fait très froid. Le lendemain, après une toilette sommaire, je prends une photo de mes "rideaux".

Juan vient me chercher pour le petit-déjeuner. Il fait encore quelques gouttes.

Beignets maison (bien gras)

Je le remercie lui et sa femme pour leur hospitalité et vais chercher mes affaires afin de descendre sur le port. Nous devrons patienter un moment jusqu'à ce que tout le monde soit là. Juan me serre dans ses bras. Le lac est plutôt agité.

La traversée vers Taquile et surtout l'amarrage sont plus que houleux. Un des garçons est malade. Il y a plein de sièges mais ses parents l'installent dans celui devant moi et l'abaissent, cela m'écrase les genoux... À part le guide, son fils, Paola du Nicaragua et moi, personne ne vient arpenter l'île. Le petit Jose m'accompagne jusqu'à la place du village et s'étonne des quantités d'eau qui s'écoulent de part et d'autre du chemin.

Ces arcs délimitent les différentes communautés  

La montée est plutôt raide et il bruine un peu. Nous arrivons à la place principale. Il y a un campanile, l'église, des panneaux inexacts.

Cette fois-ci, c'est un bâtiment à trois niveaux pour exposer l'artisanat de l'île. Heureusement, il n'ouvre pas avant un bon quart d'heure. Voyant que je m'ennuie ferme, le guide me conseille de me rendre sur une autre partie de l'île. Je m'exécute avec joie. Je vais jusqu'aux ruines.

Je mets plus de temps que prévu mais cela m'arrange, si je peux éviter les étals de souvenirs. Le guide me dit de patienter jusqu'au retour de Paola. Jose se charge de m'expliquer qu'il a vu un chaton qui a filé près de la place. La salle d'exposition de photos de l'île est fermée : nous zieutons par la fenêtre avec le guide. Paola tardant à revenir, je peux prendre de l'avance et les attendre plus loin.

Ils me rejoignent enfin et nous filons au resto. En fait, il y a des démonstrations de tissage par une jeune fille (si elle ne sait pas faire, pas de mariage), de nettoyage de laine de mouton de manière naturelle par un jeune homme et le guide nous détaille les significations des couleurs des bonnets.

Il y a aussi un sac qui renferme des feuilles de coca que les chefs s'échangent en guise de bonjour.

Je peux enfin déguster ma truite devant le lac.

Nous repartons en direction du port non sans avoir payé la tenancière. Il semblerait qu'à part moi, personne ne savait que ce repas n'était pas inclus. Nous prenons le bateau direction Puno.

Je dors pas mal durant les presque trois heures de trajet. Nous sommes au port vers 15h, comme prévu.

Un véhicule dépose Paola et Andrea à leur hôtel et moi au Terminal. La famille a disparu... Je prends mon ticket pour La Paz, retire de l'argent, prends mon repas du soir et une photo.

Retour à l'hostal à 17h30 : pas d'eau froide, je ne peux tirer la chasse d'eau et la douche est brûlante. Je mange ma pitance, froide...

Vers 4h15, sonnette, des gens veulent une chambre : ils sont très bruyants et ensuite le réceptionniste met sa radio à fond, je mets mes bouchons mais lutte pour dormir vraiment avant la sonnerie du réveil. Direction La Paz et la Bolivie.