Carnet de voyage

Équateur

Quelques photos et impressions de mon voyage en Équateur.
Décembre 2019
50 jours
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- Voyage de Pasto à Otavalo

Je me lève plus tôt que le réveil. Je me prépare et prends un taxi vers 8h. Arrivé au Terminal, je me dirige vers une autre compagnie que celle de la veille, avec le coup (coût) qu'un de leur employé m'a fait, pas question de leur donner encore de l'argent. Ce sera donc Transipiales. Billet en poche, je file acheter des viennoiseries bien que le guichetier ait dit que le buseta était sur le point de partir. Je trouve le véhicule mais pas de chauffeur pour charger mon bagage. Je patiente un peu puis place moi-même le sac dans le coffre, il y a un gallinacé. Le siège qui est noté sur mon ticket est pris, je m'installe tout au fond au milieu comme la veille, c'est mieux pour les jambes. Un chant de coq résonne derrière moi... Les gens s'impatientent, certains sont assis depuis quarante minutes. Le guichetier vient collecter les billets et repart non sans avoir essuyé des remarques de nombre de passagers. Il revient avec un collègue qui cherche trois personnes, elles ne sont pas là. Le buseta est plein depuis un moment mais on ne bouge pas. À 9h07, nous prenons enfin la route. Je n'avais pas remarqué jusqu'à présent mais le coq (ses fientes) dégage une odeur nauséabonde. La clim n'est pas allumé et pas de fenêtre à ouvrir : je respire dans ma manche. Mon voisin, à qui je viens de demander des explications pour me rendre en Équateur, se met une sorte de baume du tigre sous les narines. Comme la veille, le trajet est un enfer : attente, route en piteux état et maintenant odeur fétide. Le chauffeur met enfin la clim à fond, c'est rare mais je l'attendais vraiment, ça redevient respirable. Nous arrivons à Ipiales vers midi. Je décide de changer des pesos à l'unique bureau dans le terminal. Je trouve rapidement une voiture pour aller jusqu'à la frontière. Je la partage avec un italien qui va à Quito. Je pense l'avoir convaincu de passer par Otavalo d'abord. À la frontière, je prends un repas et une part de tarte pour finir mon argent colombien. Après cela, je pars vers le poste frontière équatorien. Je patiente vingt bonnes minutes, tous les guichets sont fermés, on me dit que c'est la pause déjeuner. J'aperçois l'Italien dans la file derrière moi. Je suis pris d'un doute : je questionne ma voisine dans la queue, il faut d'abord que je passe au poste frontière colombien faire tamponner ma sortie de territoire puis que je vienne faire mon entrée ici... Je prends tout mon bardas et file vers la Colombie à nouveau. Il y a une file d'attente conséquente. Après une attente de plus de quarante minutes, je peux enfin retourner vers l'Equateur. Sur le chemin, quelqu'un vérifie que j'ai bien fait ma sortie de Colombie, si la personne précédente avait fait son travail, je n'aurais pas perdu de temps... Il y a vraiment beaucoup de monde, mais contrairement au côté colombien, pas moins de sept guichets sont accessibles (contre deux de l'autre côté : un pour les familles, personnes âgées, femmes enceintes ; un pour les autres). L'attente est moins longue, j'obtiens mon tampon en peu de temps et contrairement à ce que je pensais et à la procédure colombienne, pas de preuve à fournir sur ma sortie de territoire ni d'adresse pour mon séjour. Je retourne sur le pont et prends un taxi pour Tulcán. À 15h12, j'ai mon boleto de bus. Le car est plus spacieux que ceux de Colombie. Nous partons vers 15h30. Plusieurs vendeurs montent dans le bus pendant le trajet, font des affaires et descendent.

Premiers clichés d'Équateur 

Un homme ne tarde pas à s'installer à côté de moi alors qu'il y a trois places de libres... Un film sur deux irakiens qui veulent aller aux États-Unis voir Superman est diffusé, il rit à certaines situations et me regarde, je sens qu'il va me parler. Ça ne manque pas, c'est un colombien, il se plaint de la réputation qu'on fait de son pays et il n'a pas tort. Nous passons par plusieurs postes de contrôle : police, douanes. On est à Ibarra, à quelques kilomètres de ma destination, mon voisin prévient le copilote que je m'arrête à Otavalo. Dans Otavalo, mon voisin me dit qu'il faut que je demande au chauffeur de stopper sinon je file à Quito. Je réveille le copilote et je me retrouve à la sortie de la ville.

En fait, le bus est à destination de Quito et si on veut descendre avant ,il faut se manifester, il n'y a pas d'arrêt prévu... Je marche jusqu'à une station-service, prends un taxi et arrive à l'hostal. J'essaie d'avoir des renseignements sur les randonnées, on me donne un dépliant pour les touristes.

Je rêve d'une douche chaude, ce sera froid... Alors qu'il est écrit sur la devanture "agua caliente"... Je cherche une pizzeria sur Google Maps, il y en a une pas loin. Je passe par LA place de la ville : plaza de Ponchos, c'est gavé de monde, difficile de se frayer un chemin. Je ne parviens pas à trouver ce que je souhaite. Il y a une autre enseigne qui me parle mais qui était moins bien notée, tant pis, j'ai faim et j'ai assez marché.

Je découvre que la Pilsener est équatorienne, ça ne vaut pas une BBC. La pâte à pizza avec des morceaux de saucisses, c'est original. Par contre, elle est trop fine et gorgée d'eau à cause des tomates, mauvaise pioche...

Je rentre et m'endors assez vite, cette journée était épuisante.

Je me lève avant 7h, j'avais convenu avec les réceptionnistes qu'ils viendraient frapper pour prendre mon linge sale. Je dois descendre au rez-de-chaussée puis remonter avec l'un deux au 4e. La machine est lancée, je retourne attendre que mon téléphone soit chargé, je m'étais endormi sans le brancher... Mon programme du jour : l'arbre millénaire : El Lechero, le parque Condor et la cascade de Peguche. N'ayant pas de Sim locale, Maps.Me sera mon guide. J'achète deux viennoiseries sur la route en guise de petit-déjeuner. Je croise un graf et un cochon.

La rue est en pente raide, le chemin qui suit l'est encore plus. Je parviens à une intersection et bifurque à gauche. Mal m'en a pris, un chien est très énervé et vient mordre ma veste que j'avais accrochée à ma taille. Un 4x4 arrive en trombe et attire l'attention de l'animal tout en faisant barrage, il faudra qu'il recommence la manœuvre une deuxième fois pour que je m'éloigne assez de la bête. Je passe par une sorte de forêt puis pluieurs champs : de maïs et autres.

Je suis paumé. Le temps passe, je laisse de côté l'arbre sacré, le spectacle au parc est à 11h30. J'essaie tant bien que mal de parvenir à l'entrée. J'arrive à la clôture qui entoure le parc. Il est 11h12, je dois rebrousser chemin et longer le grillage. Et là, patatras ! Un fil barbelé traînait dans le champ, je me prends le pied dedans et m'étale de tout mon long : je suis plein de terre, le bâton (ramassé depuis la mésaventure avec le chien) "me rentre" dans le bide (les manches du pull et de la veste autour de ma taille amortissent), je m'égratigne le coude. J'essaie d'enlever la terre sur mes vêtements, mon T-shirt est taché. Je presse le pas, traverse d'autres champs, le parc est grand, je parviens à prendre mon ticket à 11h22, non sans avoir pris un cliché du lac San Pedro.

Je m'installe, le spectacle commence. Le dresseur explique l'origine de chaque oiseau qui participe. Ils ne sont pas tous obéissant, surtout l'aigle royal qui est attaqué en vol par un couple d'oiseaux en liberté venu glaner de la nourriture.

La démonstration dure environ une heure. Les gros volatiles ne se contentent plus de morceaux de poulet mais de poussins morts. Après cela, je visite le parc, je ne sais pas si ces animaux sont heureux en cage, j'ai un doute.

Je prends également quelques clichés dans le parc.

Je me dirige vers une sorte de musée et aperçois deux colibris, impossible de les photographier, ils ont trop la bougeotte ou se posent trop loin. Tant pis, je quitte le parc et me dirige vers ma première destination en théorie : El Lechero.

Volcan Imbabura dans les nuages, permaculture : maïs + ? 

Ce n'est pas loin, sur le chemin, je vois deux cochons affairés dans un champ, je m'approche pour prendre un cliché et un couple de personnes âgées me dit qu'il faut payer pour avoir pris leur poule en photo. Je montre à l'homme qu'il n'y a rien sur mon téléphone. En fait, il veut de l'argent pour s'acheter des bonbons, il n'a plus beaucoup de dents, comme toujours, je dis que je ne comprends pas, ils s'éloignent. Je prends ma photo.

Il y a deux panneaux explicatifs.

L'arbre est enfin devant moi.

J'en fais le tour et me dirige vers mon prochain objectif, la cascade. Je croise des animaux, une maison originale, un panneau et des "affiches" d'élection.

Après une longue descente, je touche au but.

Je prends le chemin pour rentrer à l'hostal. Je vois des graffitis intéressants.

Des fleurs attirent les colibris, je peux enfin immortaliser ce moment.

Encore des constructions originales en chemin.

Cette journée était longue, je mange des viennoiseries, dont une au fromage... J'aimerais une douche chaude, comme me l'a conseillé le réceptionniste, je fais couler l'eau 2 minutes, rien à faire, ça reste froid. J'expédie cela et pars me restaurer pour me réchauffer. Je passe d'abord par le point d'informations, dimanche à 21h, on me renseigne !? Je vais jusqu'au resto et prends un guacamole.

Depuis ma table, j'ai la vue sur la place des Ponchos. Des gens se pressent sur la terrasse pour consommer et être au premières loges, je préfère rester au chaud. Au moment de payer la note, je vois deux gâteaux qui me font de l'oeil, je prends une part de chaque : chocolat et banane. L'aquarium est peuplé de poissons colorés.

Je ne suis pas pressé pour me coucher, le lendemain je dois faire le tour des agences pour les volcans.

Lundi matin, j'ai un peu de mal à me motiver pour aller prendre des renseignements dans les agences. Je bouge enfin vers 10h, il y a une rue où il y en a trois, je commence par là. Elles proposent toutes les mêmes formules, le problème c'est qu'il n'y a pas de sortie de groupe prévue et qu'étant seul, les prix montent encore. Je ne suis pas prêt à balancer autant d'argent pour grimper sur un volcan. (La personne de Runa Tupari m'a menti en pleine figure en me disant que l'entrée du parc était incluse dans le prix et qu'ils avaient un prix pour l'année : c'est gratuit !!!). Je vais quand même voir les autres disséminées dans la ville. Je tombe sur un jeune qui m'explique que pour le Cotacachi, je peux me débrouiller tout seul aussi (l'Imbabura m'intéresse moins et le Fuya Fuya j'étais au courant). Donc il m'écrit sur une carte de touriste comment me rendre au pied du volcan ainsi que les tarifs des transports. Ça me rassure un peu. Je commence mon tour des lieux à ne pas rater et tente de trouver des laveries automatiques (Trois sur Maps.Me, une en réalité).

Le mur de graffitis  
Un rond-point  
Statue du général Rumiñahui  

Je fais une pause déjeuner bien méritée.

Betteraves rouges et avocat, ça change  

Je reprends ma visite. Je remonte une rue où les lampadaires sont ornés de jolis objets en vitraux et arrive au marché primeur de Copacabana.

Bien sûr, des églises, une crèche, la mairie et des graffitis.

Et aussi des originalités croisées de ci de là.

Je passe également au Terminal pour connaître les horaires des bus. Comme en Colombie, les chiens dorment n'importe où.

Je rentre me reposer un peu et prendre une douche fraîche. Je sors vers 21h pour manger un morceau. Ce sera un gros plat de pâtes, le lendemain, direction le volcan Cotacachi.

Réveil à 5h, le premier bus part à 6h (en fait 6h15, j'ai confondu avec celui pour Fuya Fuya...). Je pense à prendre les sandwiches dans le frigo, en même temps j'avais scotché un papier sur la porte de ma chambre. Je descends et constate que la porte de l'hostal est close, je m'approche, la sonnerie de détection se déclenche et réveille en sursaut les deux frères qui gèrent l'établissement et qui dormaient sur des canapés dans le hall de réception à côté. Je me retiens de rire, le plus âgé baragouine un truc encore à moitié dans son rêve puis me souhaite une bonne balade. Je trouve rapidement un taxi et arrive au Terminal en cinq minutes. Je suis en avance, je vais voir au guichet, il est fermé et un homme me dit que je paierai directement dans le bus. Celui-ci est ponctuel, nous décollons à 6h15. Quelques minutes plus tard, je descends à Quiroga. Je cherche une camionnette mais ne voit que des taxis. Je prends des photos de la place du village.

Je me dirige vers les taxis et demande s'il peut me conduire au parc national, oui, et le tarif est bien celui indiqué par le jeune homme la veille. Nous voilà partis à fond sur des routes de campagne, c'est pas comme si j'étais pressé. Il me dépose devant l'entrée, close, il n'est pas 7h et cela ouvre à 8h. Je demande à la personne présente si je peux grimper sur le volcan : il me dit qu'il faut un guide, je dois attendre les gardiens du parc pour qu'ils confirment. Ils arrivent à 8h. Je me pose au soleil sur une pierre, c'est assez inconfortable, un banc en bois est à proximité, je m'assois et attends. Des voitures de particuliers, taxis et autres vélos arrivent petit à petit. Je suis endormi quand les gardiens débarquent. Ils m'expliquent que c'est dangereux vers le sommet, avec le brouillard, je risque de me perdre. Il faut un guide. L'un deux le contacte, je dois encore patienter vingt minutes. Je mange des viennoiseries. Le guide est là au bout d'une demi-heure, il me détaille les tarifs pour l'excursion, je n'avais pas prévu autant d'argent et cela me semble vraiment trop cher, il diminue sa part mais cela ne change rien. Je m'excuse de l'avoir fait déplacer pour rien mais je ne peux pas (je ne veux pas). Je dois me rabattre sur le tour du lac Cuicocha.

Le Lac Cuicocha ou Laguna Cuicocha se trouve dans le cratère d’un volcan qui a explosé il y a 4000 ans (qui est d’ailleurs encore actif et contrôlé de près), au pied de la la montagne Cotacachi. Il tient son nom de Tsui Cocha « lagune des dieux » ou de la formation du mot quichua Kuykucha qui signifie littéralement « Lago del Cuy » ou « lac du cochon d’Inde ». La lagune porte son nom en raison de la forme de l’une des îles. Les locaux trouvent qu’elle ressemble à un cochon d’Inde.

Après une courte montée constante, on arrive finalement au sentier qui entoure le lac. Le tour complet de 14km arrive à une altitude maximum de 3600m.


Avant de terminer ce tour, je me pose pour manger avec une jolie vue sur l'étendue d'eau. Je commence à descendre vers le point d'informations quand passe un taxi devant moi, il se dirige vers le resto et le "port", plus bas. Je me mets sur la route pour l'intercepter, les moyens de transport sont inexistants ici, c'est une aubaine. Comme à leur habitude, il klaxonne pour signifier sa présence et donc sa disponibilité, je monte, soulagé de ne pas avoir à marcher encore jusqu'à une route fréquentée. Comme le chauffeur à l'aller, il roule à fond, finalement je préfère quand la route est en mauvais état, ils doivent ralentir. On arrive en même temps qu'un bus en partance pour Otavalo, je retrouve le même conducteur et le même "cobrador". Je me languis d'une bonne douche, mais avant, je passe chez un réparateur d'objets électroniques : j'ai cassé le plateau Sim/carte micro SD de mon téléphone et la veille, un autre magasin me demandait 28 dollars (20 + 8 de frais de ports) alors que sur Amazon ils sont à 3,99 €... Le vendeur galère un moment pour sortir le tiroir puis me le tend, il ne peut rien faire. Je rentre me doucher et me reposer. Nous sommes le 24, je dégotte un restaurant avec un menu spécial.

Ce repas était très bon. Dans la soupe, il y avait une sorte de tranche de poivron mais ce n'était pas du poivron, non, non, j'ai cru défaillir après avoir ingurgité joyeusement le micro bout, chaleur, sudation, picotements. Un peu de vin blanc et ça allait mieux. Vers 22h30, les rues, la place des Ponchos et la fête foraine sont bondés, je rentre à l'hôtel, je voulais sortir voir les animations à minuit mais la balade plus le repas ont raison de moi. Je m'endors à moitié devant l'épisode d'une série, oui j'ai une télévision intelligente avec accès internet et tout le toutim. Je sombre rapidement.

Le lendemain, j'essaie tant bien que mal de trouver un établissement intéressant qui n'ait pas portes closes... Le centre interculturel Kinty Wasi ainsi que la gare ferroviaire n'échappent pas à la règle. Bien sûr, je croise des graffitis intéressants et une pub pour une école spéciale affichée à la piscine.

Le lac de San Pablo n'est pas très loin. Je me rends à l'arrêt de bus près du marché de Copacabana. Je demande à deux hommes si des bus pour la ville à côté du lac passent par ici : réponse collégiale "Si". Je patiente quelques minutes, des bus s'enchaînent mais aucun ne va où je veux. Je demande à un cobrador, il confirme. J'attends encore mais toujours rien. J'interroge un autre cobrador, il faut que j'aille à la gare. C'est un peu loin, je vais à un arrêt sur une grande avenue, rien. Je retourne à l'hostal et demande au réceptionniste : il y a un arrêt dans la rue parallèle. Effectivement, peu de temps après mon arrivée, je monte enfin dans LE bus qui va à Araque. Je descends au plus près du lac. Je suis un chemin qui mène au bord de l'eau, il semble privé mais comme il n'y a pas de panneau...

Derrière moi, le volcan Imbabura sans nuage (pour une fois).

Je reste assis près de l'eau à contempler le paysage et les bateaux de touristes qui défilent. Le soleil décline, il est temps de rentrer. Je marche un peu jusqu'à trouver un arrêt de bus. Un homme attend déjà, je me place à côté de lui. Un bus arrive, l'homme n'a pas le temps de mettre ses deux pieds à l'intérieur que le véhicule démarre déjà, je reste planté au bord de la route sans comprendre. Heureusement, après quelques minutes, le bus suivant se profile à l'horizon, cette fois, je peux monter... Je me fais poser au plus près de mon hostal, sans aller jusqu'au terminal. J'en profite pour faire des courses pour le lendemain. Je végète un peu. Je sors pour me restaurer et clore cette journée.

Je me couche assez tôt, réveil à 5h pour le volcan Fuya Fuya.

Chose rare, je ne suis pas levé avant la sonnerie. Je me prépare, place ma nourriture dans le sac et descends réveiller le réceptionniste. Je n'arrive pas à ouvrir la porte,il doit encore se lever pour m'aider... Je ne trouve pas de taxi, je marche jusqu'au terminal. J'interroge plusieurs cobradors et chauffeurs pour me rendre aux lacs de Mojanda, j'obtiens plusieurs réponses mais c'est la dernière qui me confirme ce que j'avais lu sur internet, il faut prendre un taxi, aucun bus ne se rend là-bas contrairement à ce que m'avaient dit deux hommes en début de semaine et certains ce matin aussi. La route est couverte de pierres, il y a des trous, on croise des lapins. Heureusement qu'elle ne fait que 17km, ça brasse beaucoup. J'arrive vers 6h45, une photo et je me lance.

Dès le début, ça grimpe pas mal. J'arrive à un croisement et voit une sorte de chemin dans un couloir, cela me semble accessible. Là, les choses se gâtent, c'est raide et parfois glissant. Je prends des clichés durant mes pauses.

J'arrive en haut du passage. Je compulse Maps.Me, il me reste 45 minutes à parcourir ?! Il n'y a qu'une crête du côté indiqué et avec le vent qui se lève, je n'ose m'aventurer. Le temps change très vite, des nuages arrivent et le vent se met à souffler très fort.

Je me couvre et m'assois à l'abri des rafales. Je patiente un peu, ça se découvre, je monte sur la crête. Je suis au sommet.

Je ne tarde pas trop histoire de profiter de l'éclaircie. Je croise un randonneur, il me parle anglais. On échange rapidement et on prend le chemin du retour. Je fais quelques photos.

Ce côté a une partie avec de "l'escalade" je range mes bâtons pour m'en sortir. Peu de temps après, je les utilise à nouveau, mon genou se rappelle à moi. Je descends tranquillement et croise dix personnes, réparties en petits groupes, qui se lancent sur le chemin que j'avais emprunté plus tôt, je n'ai donc pas eu tort de passer par là. J'arrive à 10h15 au lac. Une fourgonnette vient de partir, j'ai peut-être manqué une chance de descendre sans marcher. Mon téléphone ne capte pas de signal (Mon vieux téléphone emmené "au cas où") : j'avais pris le numéro du chauffeur de taxi. Je fais une vidéo et deux photos avant d'entamer la route pierreuse.

Je veux rejoindre la cascade Taxopamba, elle est à 10 kilomètres. Je croise des voitures qui montent ainsi qu'un motard de la police. Je fais une pause photos.

Au bout d'environ quatre kilomètres, je vois un 4x4 descendre, je ne donne pas cher de mes chances en tendant mon pouce alors je ne fais pas l'effort. Il me dépasse puis s'arrête et klaxonne, je trotinne jusqu'au véhicule, ils veulent bien que je monte. C'est une famille de Cotopaxi (destination future, célèbre pour son volcan). On doit s'arrêter deux fois pour demander le chemin de la cascade, elle est mal indiquée sur Maps.Me... Je les remercie cordialement et poursuis ma route.

Le chemin n'est pas indiqué. Je dois interroger des personnes pour confirmer la direction à prendre. Je pensais être seul mais un couple est sur place. Le spectacle valait le détour.

Trois autres personnes accompagnées de deux chiens arrivent à leur tour, puis une famille de quatre personnes. Je prends mon repas et suis dérangé par les chiens. Je veux aller remplir ma gourde filtrante avec l'eau de la cascade, glisse et mon genou droit heurte un rocher, déjà que la descente m'avait irritée... Ils partent tous les uns après les autres, ça se couvre un peu, je ne sais pas s'il va pleuvoir. Je commence à grimper, mon genou ne me gêne pas tant que ça. Le soleil refait son apparition. J'arrive rapidement à la route en pierres. Je prends la direction d'Otavalo. Je marche un peu, entends un véhicule, me retourne, encore un 4x4, comme précédemment, je reprends la descente. Il s'arrête à ma hauteur et me demande en anglais si cela m'intéresse de monter, ma foi, je ne dis pas non. Il se rend à Quito, il me dépose à un croisement, je suis aux portes de la ville. Je prends des photos sur la route qui me sépare de l'hostal.

Cette journée était épuisante, je prends une bonne douche avec quelques secondes de tiédeur. Je m'allonge, avale le dernier sandwich et prépare mes affaires du jour, le gérant veut bien les laver. Il vient comme convenu à 18h, dans l'intervalle, je mets à jour instagram. Je cherche un resto, je ne l'avais pas trouvé précédemment et il n'est pas indiqué au même endroit sur Google Maps et sur Maps.Me... Je choisis Google Maps cette fois-ci. Ce n'est qu'à 500m. J'arrive à l'emplacement, rien. Beaucoup de bars, karaoké, discothèques et un restaurant mais pas le bon, tant pis, je prends.

Cotelettes de porc 

Ce n'était pas un si mauvais choix, j'ai même apprécié la sauce barbecue. Comme d'hab, quand tu prends une Pilsener, tu as droit à 690ml de bière, ça fait pas mal à ingurgiter. Je rentre à l'auberge et tente de regarder un épisode sur la TV. Tout le monde squatte le wi-fi, ça rame. J'ai beaucoup marché aujourd'hui et mon genou est douloureux. Je me couche après avoir galéré avec la connexion.

Le lendemain, je le passe à organiser la suite de mon périple en Équateur : que voir, quand, dans quel ordre, combien de jours, hébergement, trajets en bus. J'hésite toujours à me rendre sur les îles Galapagos, c'est très cher mais chaque fois que j'en parle, on ne tarie pas d'éloges sur cette destination : tortues, iguanes marins, poissons... (aujourd'hui encore, je ne suis pas fixé). Il pleut beaucoup et je n'ai pas prévu de visites pour cette journée, je mets en ligne les dernières photos et vidéos. Je ne sors que pour aller dîner. Je choisis un resto pas trop loin histoire de ne pas trop forcer sur ma jambe, j'ai mal au quadriceps droit. Je passe par la Plaza de los Ponchos et arrive devant des rideaux de fer baissés. Les horaires sur Google Maps sont encore erronés. Je tente une adresse plus loin, pas de resto. Je me rabats sur un boui-boui qui fait du poulet frit. Je prends la grosse assiette et une bière locale.

L'amabilité n'étouffe pas les serveuses / cuisinières, je mange et rentre à l'hostal. Sur la route, je prends de quoi petit-déjeuner pour le lendemain et je tombe sur le resto que j'avais cherché la veille... J'étais déjà passé devant mais ils mettent plutôt en avant le côté bar sur une grosse ardoise et c'est situé à l'étage. Bref, je ne saurais jamais ce qu'il vaut. Je me pose pour finir la mi-saison de ma série, c'est compliqué, entre le navigateur qui se ferme aléatoirement, la connexion et les sous-titres approximatifs, je mets quasiment 1h pour voir le dernier quart d'heure... Je me couche sans mettre de réveil. Je me lève à 7h15 depuis quelques temps.

Le haut de la porte de la chambre est une vitre, quand il y a de la lumière dans le couloir, cela illumine ma pièce.

S'il n'y avait que le petite rectangle...

À 6h15, avec le soleil peu freiné par les rideaux et le couloir, cela me réveille. Je pousse jusqu'à 7h15 puis 8h15. Des bus partent très régulièrement pour Quito, le trajet dure 2h (en théorie), je dois y être en début d'après-midi pour le logement, je ne me presse pas. Je boucle mon sac à dos et pars pour le terminal avant 10h. Le taxi me dépose à l'intérieur !? Un rabatteur ouvre ma porte et je confirme que je vais à Quito. Je me dirige vers le guichet pour le ticket, pas besoin, c'est direct dans le bus avec le cobrador. Mon sac est en soute, pas de "reçu", je grimpe et me place du côté où je peux zieuter les allers et venues. Je suis monté à 9h57, à 10h pile, nous prenons la route.

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- Voyage Otavalo / Quito

C'est le trajet le plus cool (et aussi le plus court) depuis que j'ai débarqué en Amérique du Sud. Environ 2h15, toujours avec les arrêts pour prendre ou poser des gens mais le conducteur était relax, pas de grandes accélérations ni de grands coups de frein, il ne roulait pas trop vite. Ce qui m'a le plus étonné, ce sont les personnes qui ont des énormes colis, deux, parfois trois, comment font-ils une fois arrivés à destination ? Au moment de régler le trajet au cobrador, je lui demande comment me rendre au sud de la ville, il me confirme ce que j'avais lu, commence à partir, se retourne et dit dans la langue de Molière : "C'est un accent français, non ?" Ok, il parle mieux français que moi espagnol.

- Je débarque au Terminal nord de Quito. Des chauffeurs de taxi me "harcèlent", l'un d'eux me demande si je cherche un bus, je lui donne le quartier qui m'intéresse et il m'oriente vers une autre partie du terminal. Là, je fais la connaissance de Felipe, il parle français aussi !? Nous faisons la queue ensemble et montons dans le bus pour Ofelia, départ des bus locaux et pour la partie sud. Mon sac me cisaille les épaules. À Ofelia, je le remets en mode sac de sport histoire de me broyer la main droite. Je ne sais pas quel bus prendre. J'interroge quelqu'un qui me donne la ligne et l'arrêt correspondant à mon quartier :parfait. Le trajet est long mais contrairement au précédent, je suis assis et mon sac est à terre. Je suis à quelques encablures de mon Air Bnb, je décide de prendre un taxi, il fait chaud et il y a une rue en pente à monter. Finalement, les Colombiens ont raison d'adopter le système américain pour les rues, avec des chiffres, pas besoin de GPS, il suffit de savoir compter. Bon, nous trouvons la rue mais le numéro de la maison ne correspond pas. J'envoie des sms à mon hôte. Pas de réponse. Quelqu'un s'approche et me demande si je suis le français qui doit arriver. C'est le frère de mon hôte, il prend son téléphone et commence à parler arabe. Bien sûr, je ne comprends rien. Quelques minutes plus tard, son frère arrive et m'annonce que c'est la rue d'à côté, mais c'est pas grave, leur oncle qui est dans une voiture dans la rue va nous déposer... Son frère donne une cartouche de cigarettes à l'oncle et me demande si je fume. Anas me présente les lieux en long, en large et en travers : je serai seul, il y a 5 chambres mais la seule qui est occupée, c'est par une étudiante qui est en vacances, les autres sont "en travaux". Je suis le premier client de la formule Air Bnb, il veut que tout se passe bien et me dit que je peux le joindre à n'importe quelle heure. Je lui parle de mon problème de téléphone et il me conseille de me rendre à un grand centre commercial. Je n'ai pas le temps de défaire mon sac qu'il vient frapper à la porte du logement, il a oublié ses clés et il m'apporte un téléphone. Je le remercie mais j'ai une antiquité aussi pour dépanner. Je prends un peu de temps pour comprendre comment me rendre au centre commercial. Je dois marcher un peu, la rue est en pente, mon genou droit est toujours douloureux. Je trouve l'arrêt, une famille attend plus loin, à l'ombre : c'est vrai qu'il fait chaud, nous sommes à 2850m et le soleil tape fort. Le trajet est moins long que je ne pensais, j'interroge le cobrador afin de ne pas rater l'arrêt. Je demande mon chemin dès la sortie du bus, il faut emprunter un passage sous l'avenue, impossible de traverser sinon. Tout comme les Colombiens, les Équatoriens roulent très vite. L'entrée de l'énoooooorme centre commercial est dissimulée et je dois prendre un ascenseur, ça m'arrange. Je déambule un moment mais ne trouve pas de réparateur de téléphone. Je demande à un vigile, il m'indique un coin où il y en a plusieurs. Je dois m'y reprendre à trois fois avant qu'on me conseille la bonne personne. Le vendeur galère à trouver la pièce dans un autre magasin de la ville, il enchaîne les coups de fil. Il tombe enfin sur la bonne personne, la pièce sera là dans trente minutes. Je pars faire un tour, je ne m'éloigne pas trop et reviens finalement sur un banc tout prêt du magasin. Je patiente, il y a un Wi-Fi gratuit, j'en profite. Le temps est écoulé, je retourne voir le vendeur, c'est bon, il a la pièce, nous essayons de l'insérer, cela ne va pas jusqu'au bout, pas de "clic", ça force. Il me dit que je dois lui laisser mon téléphone pour qu'il voit ce qui ne va pas. Je réfléchis, cela prendra une heure supplémentaire. Soit, je ne suis pas venu pour rien, je repars patienter sur mon banc après avoir retiré quelques dollars. L'heure passée, je reretourne voir le vendeur, il faut que je lui laisse mon téléphone jusqu'à lundi, il faut ouvrir et peut-être changer une pièce défectueuse. Je refuse. Il peut prendre mon téléphone lundi à 11h et le rendre en fin de journée. Cela est plus acceptable, je le remercie et prends le chemin du retour. Le cobrador est une femme et elle n'annonce pas les arrêts, je rate celui qui m'intéresse et dois remonter dans un bus dans le sens inverse, heureusement que j'ai eu un ticket pour le retour (contrairement à l'aller). Je descends en grimaçant jusqu'à mon logement. Le système de "chauffe-eau" de la douche est le même qu'à Bogotá et Pasto, Anas m'avait dit que je pouvais mettre à fond mais cette fois-ci je me rappelle qu'il faut ouvrir peu pour que l'eau ait le temps d'être chauffée. Ça fait du bien d'avoir de l'eau chaude. Après cela, étant samedi, je cherche une bonne pizzeria. Je pense avoir trouvé : quartier sécur', très bons avis. Effectivement je ne suis pas déçu.

Le court voyage ainsi que les trajets en bus et le repas copieux m'ont quelque peu usé. Je me couche avant minuit. Une journée de tourisme m'attend.

Encore debout vers 7h. Je finis mon article sur Otavalo et prépare mes deux jours. Le centre historique et quelques bâtiments religieux sont des incontournables. Je note les bus à prendre. Décidément, il y a des rues en pente de partout, après les conseils d'une femme près de mon point de chute, j'arrive à proximité de la cathédrale. Elle est très impressionnante, imposante.

Je visite l'intérieur, nous sommes dimanche, une messe est donnée. Je ne grimpe pas dans la tour de l'horloge, il y a une volée d'escaliers et c'est un supplice pour mon genou. Je poursuis mon chemin jusqu'à la Plaza Grande. Il y a là la iglesia de El Sagrario, le palacio de Carondelet et le Palacio Arzobispal.

Je vais me poser un peu et boire un aromática, j'ai pas mal gambadé. Je reprends ma visite avec la place San Francisco et son église.

Pas de photo à l'intérieur  

Je finis ce parcours par la iglesia del monasterio Santa Clara et la calle de la Ronda.

Je n'ai pas le courage et la force pour grimper jusqu'à la Virgen del Panecillo.

Je prends un bus pour mon logement. Le soir, je mange un repas local, des sushis dans un grand centre commercial. Je ne me couche pas tard, il faut que je sois dès l'ouverture aux portes de la Mitad del mundo.

Levé vers 7h, je me prépare pour un long trajet en bus. Je dois encore grimper jusqu'à l'avenue. De bon matin sans avoir déjeuner, ça pique. Le premier véhicule qui passe ne va pas assez loin. Le second correspond. Me voilà parti pour quasiment une heure de transport en commun. J'arrive enfin et vais prendre un petit-déjeuner avant de rentrer sur le site. Je rentre vers 10h. Il y a déjà du monde. Des représentations de colibris sont réparties dans toute la "ville".

Je commence par l’exposition sur les cultures indigènes d’Équateur, avec des répliques de maisons, leur vie quotidienne, un élevage de cochon d’inde et même le procédé des têtes réduites des Shuar.

Je passe faire un tour au musée de la bière artisanale.

Je poursuis par une expo sur le cacao. Des anecdotes connues ou non.

Je vais faire un tour au fond du site, à la recherche du musée Intiñan. Je suis brecouille et monte sur la pyramide. Au pied de celle-ci, je vois mes premiers lamas !

Je me rends ensuite au monument vu précédemment et fais LA photo de touriste.

Dans le bâtiment, il y a plusieurs expériences plus ou moins ludiques en rapport avec l'Equateur, le magnétisme, l'eau qui coule dans des sens opposés... Il y a du monde, je filme une attraction.

Je passe rapidement par une expo sur Guayasamin.

Artiste ayant un musée à Quito 

Je poursuis par une petite église et fais sonner le tocsin, pas très discret...

J'ai croisé beaucoup de panneaux sur ma route.

Je n'ai pu assister à une séance dans le planétarium, trop de monde et la suivante était à 14h. En sortant du site, un bâtiment attire mon attention, il est original et récent mais pas ouvert.

C'est reparti pour le bus, j'ai faim mais pas de resto qui me convienne. J'ai une correspondance près d'un "centre commercial" : c'est une sorte de marché couvert avec des étals de toutes sortes, j'ai failli manqué l'espace réservé aux repas, situé à l'étage. Je n'arrive pas à comprendre ce que me propose le serveur de l'un d'eux, on se marre, je dis sopa mais en fait ils appellent ça caldo (bouillon) et il y en a plusieurs sortes, il me montre une casserole, je dis "Si" et vais m'asseoir avec une autre personne seule. Il y a comme un pied de porc dans mon bol... Ce n'est pas mauvais. Il revient me voir et me dit "Chicken ? Frito ?" Je redis oui et une dame m'apporte un poulet "au jus"... Je n'ai qu'une cuillère à soupe, je cherche sur Google traduction pour la fourchette, il renvoie une réponse qui n'est pas l'ustensile de cuisine, je cherche en anglais et obtiens un résultat correct. Le serveur comprend, je peux manger mon morceau de poulet. Je n'avais pas fait attention mais le temps passe vite. Je cherche mon prochain arrêt de bus, rien. Un véhicule approche, je tends la main et peux monter à bord. J'arrive à proximité du parc la Carolina. Je ne veux pas dépasser le jardin botanique et descends trop tôt, j'ai quelques minutes de marche. Il est bientôt 15h et il ferme à 16h45. Je rentre, déambule et tombe sur un colibri pas peureux et un autre volatile.

Je me dirige ensuite vers un jardin zen. C'est le paradis du bonsaï.

Dans un bâtiment, une petite expo sur la faune équatorienne : colibris, ours, grenouilles, etc. Sur ces entrefaits, il commence à pleuvoir. Je m'abrite et entends un concert de batraciens mais impossible d'en débusquer un seul ils sont blottis dans les plantes... Je patiente un peu mais cela ne se calme pas, au contraire. Le temps passe, je continue mon chemin, observe des arbres de toutes sortes et parviens à la serre des plantes carnivores.

Je découvre qu'il existe 27 espèces d'orchidées et arrive dans LA serre, en réalité, il y en a même deux... Spectacle impressionnant. Je partage ce moment avec un couple d'asiatiques qui va d'étonnement en étonnement.

La pluie n'a pas cessée. Une personne, sûrement un gardien, fait le tour du site, je presse le pas et enchaîne les cactus et autres avant de me diriger vers la sortie.

J'ai réussi à gratter presque dix minutes. Avant de sortir du parc la Carolina, je croise quelques graffitis.

Je cherche comment rentrer sur mon téléphone puis sur une carte à un arrêt de bus. Encore un trajet à correspondance avec plusieurs alternatives. Je prends le premier bus qui vient. Je vois le nom d'un arrêt contenant une partie de celui qu'il me faut, j'entends par là que je suis sur la bonne avenue et que nous devons croiser la bonne rue. Les deux arrêts suivants n'ont pas de nom... Je compulse mon téléphone, je suis allé trop loin. Je descends dès que possible. Pour attraper le bon bus, je dois encore marcher. Je vois la basilique.

Google Maps m'indique une voie ainsi qu'un arrêt, je m'y rends mais le conducteur que j'interroge me dit que le bus qui me ramènera chez moi ne passe pas là... Je reconnais le coin, je suis proche de la calle de Ronda. Je me déplace pour atteindre l'avenue depuis laquelle j'avais pris un bus la veille. C'est bon, le premier qui se présente va (presque) jusqu'à mon logement. Pas fâché d'être rentré. Encore une journée à marcher. Je prends une douche chaude et me détends. La pluie repart de plus belle, j'attends une accalmie qui ne vient pas. Par dépit, je choisis un restaurant à proximité. Sur la route de ce dernier, je tombe sur un snack et achète deux empañadas et deux choclo con queso (du maïs avec du fromage à l'intérieur, spécialité locale).

Choclo enveloppé dans une feuille de maïs  

Je ne mange qu'un exemplaire de chaque, le choclo est bourratif et je m'étais enfilé du pain de mie...

Je ne veille pas trop tard, demain, je pars pour Mindo, village en pleine forêt de nuages, la “cloudforest”.

3

- Voyage Quito / Mindo

D'après une blogueuse, il y a des bus pour Mindo à 8h, 9h, 11h... Je pense que 9h, c'est pas mal, j'ai dit à mon hôte que je serai là avant 12h. Comme souvent, je me lève avant le réveil. Je prends des photos du logement.

Je boucle les derniers préparatifs et pars vers 8h. Le trajet en bus est long, pas de place pour s'assoir et quand il y en a, le sol est trop sale pour que je pose mon sac pas loin (il a plu la veille). J'arrive à Ofelia : pas de panneau avec la direction de Mindo. J'interroge deux vigiles, il faut que je me rende au Terminal Carcelen. Je me place dans la queue pour cette destination et demande à la personne qui me précède, il confirme Carcelen. Par contre, celui devant lui a un doute, des bus pour Cayambe partent d'ici et sur le blog, elle dit bien que c'est ici. Je quitte la file à la recherche d'une indication, je pose la question à un point d'informations : il y a un autre endroit pour les départs vers Mindo, je peux enfin acheter mon billet et me poser dans le bus. Départ à l'heure, comme toujours en Équateur : 9h20. Là aussi le trajet est tranquille et dure même moins de 2h. Il y a tellement de côtes que le chauffeur ne peut pas prendre d'élan ou perd rapidement de la vitesse, c'est plus agréable. Nous arrivons donc vers 11h15, mon hôte dit qu'il est à l'arrêt de bus.

- D'après Maps.Me, l'hostal est collé à l'arrêt et à l'école maternelle. J'en fais le tour, rien. Mon sac pèse le poids d'un âne mort, je sue, le soleil est vif. Je demande à quelqu'un, mon hostal est à quatre rues de là. Je marche, interroge encore, c'est là où il y a MON bus. En fait, il est au départ des bus... c'est pas la même chose. Bref, je prends mes quartiers, lave mon linge et tente de prendre une douche chaude : toujours ce système qui chauffe (il faut peu de débit sinon c'est froid) mais là, dès que la température est agréable, il se coupe et l'eau devient froide pfffff. Je termine le reste de choclo, impossible pour moi d'avaler ça au petit-déjeuner. Je demande à mon hôte des conseils pour un guide pour aller voir les oiseaux. Il prend rendez-vous avec la personne adéquate pour 6h le lendemain. D'après lui, je peux aller voir le sanctuaire des cascades à Tarabita. C'est à presque 2h de marche et en montée constante, je n'ai pas le courage, je veux prendre un taxi, je verrai pour le retour. Sur la place de Mindo, les véhicules sont alignés, je vais au premier et demande combien ça coûte pour le trajet : 6 dollars, je dis que j'ai lu que c'était 5, le chauffeur accepte (en fait je me suis trompé, c'était pour un autre trajet mais ça a marché, tant mieux pour moi). Nous parcourons environ 6 kilomètres d'un chemin en terre avec des pierres et des trous. Je prends quelques informations sur les tours avec guide pour voir des oiseaux, mon hôte m'a dégoté un prix correct, je prends néanmoins le numéro du chauffeur de taxi ainsi que celui du propriétaire d'un terrain propice à l'observation. Nous débarquons alors qu'un départ est imminent. Je grimpe.

Nous avons droit à une explication éclair sur les différentes cascades et sur le temps théorique pour la rando. Je commence par la plus proche : Nambillo.

Je poursuis avec les cinq autres.

Quand je dis cascade, la moitié vaut le detour et une ne mérite pas ce nom... Nous nous sommes regardé avec un homme devant la "Guagua" et nous étions d'accord, ce n'est pas une cascade. À la "Madre", un homme me demande si c'est bien la dernière du parcours, je réponds par l'affirmative mais la Reina est de l'autre côté de l'arrivée avec le chariot. Il dit qu'ils ont beaucoup marché, celle-ci est parfaite pour se baigner. Je lui fais remarquer qu'à la "Nambillo", une partie est payante, regards entendus avec sa famille : il est très bien ici et c'est gratuit. Je reprends le chemin inverse et croise une personne qui descendait avec moi précédemment, il me rappelle que la plus impressionnante est la Reina, je ne dois pas la manquer. Je retourne au point de départ. Il me reste donc une cascade : la Reina. Je mets plus que les cinquante minutes requises mais l'effort est récompensé.

Durant mon périple d'environ 3h, j'ai pris des photos de l'environnement et j'ai croisé des choses bizarres.

Au moment où j'arrive au petit snack à l'arrivée du chariot, il se met à pleuvoir très fort. Je prends un thé pour patienter. Tout le monde s'affaire pour ranger et nettoyer, un couple attend non loin de "l'embarquement". Je demande à quelle heure nous pouvons partir, ils se lèvent et interpellent un homme. J'ai mon poncho donc je ne crains rien par contre, ils sont trempés en quelques secondes... Nous partageons un taxi, ils descendent en chemin, avant la ville.

En arrivant à Mindo, un homme m'avait donné un prospectus pour un repas spécial à base de porc. J'ai cherché dans la rue indiquée, aucun resto correspondant, j'ai demandé à trois personnes différentes, rien. J'en ai profité pour faire la photo de touriste, une de l'église (il y avait une messe) et une vidéo d'une sculpture de colibri animée dans le parc.

Je vais dans un resto plein, par dépit. J'ai un repas de tous les jours, avec un petit verre d'un alcool local.

Je retourne me poser dans mon lit jusqu'à 23h55, je vais alors prendre une bière et filme les animations près de la place, de très courts feux d'artifice sont tirés au quatre coins de celle ci.

Je ne m'attarde pas trop : la pluie fait son retour et je me lève à 5h le lendemain.

1er jour de l'année, je pars observer des oiseaux avec un guide. Ça commence mal, nous nous retrouvons à 5h50 devant l'hostal et il me dit qu'il n'arrive pas à joindre le chauffeur. Heureusement, il en trouve un disponible assez rapidement. Nous devons récupérer deux autres personnes. Là encore, galère : ils ne s'entendent pas sur le point de rendez-vous, nous perdons pas mal de temps à les chercher et le réseau est faible dans le coin... Enfin, nous tombons dessus, nous étions passé quelques secondes auparavant et nous n'avions rien vu, pour moi, ils n'étaient pas prêts. Bref, nous prenons le chemin de Tarabita. Nous nous arrêtons sur le parking ?! Je pensais que nous irions dans une sorte de réserve. Soit, nous prenons un chemin et explorons les environs. Notre guide imite je ne sais quel volatile. Nous apercevons rapidement plusieurs espèces très colorées. Les plus beaux chanteurs sont petits et bien cachés dans les feuillages. Impossible de les débusquer même avec l'objectif du guide. Enfin, nous voyons nos premiers toucans : le toucan du choco (bas du bec couleur café).

Nous apercevons aussi un Piranga vermillon.

Puis la femelle d'un Quetzal, plutôt rare apparemment.

Bien sûr, nous voyons également toutes sortes d'oiseaux de différents gabarits et couleurs mais impossible de les photographier... Le couple part vers 9h. C'est l'heure à laquelle une deuxième espèce de toucan vient à nous, le toucanet.

Un mosquerito adornado nous rend visite.

Nous descendons plus bas que le parking de Tarabita. Au loin, un faucon est perché au sommet d'un arbre mort.

Non loin de là, de grands oiseaux blancs volent, ils sont majestueux : Naucler à queue fourchu (anciennement connu en tant que Milan à queue fourchue).

Une troisième espèce de toucan est là aussi : le swaimson, subtilité, le bas du bec est noir...

Un cotinga écaillé se faufile au-dessus de nous.

Une quatrième espèce de toucan est plutôt difficile à photographier, le guide transpire et nous devons rebrousser chemin pour obtenir un cliché acceptable :

Notre chauffeur vient nous récupérer vers 10h, d'après le guide nous avons fait carton plein : quatre espèces de toucan sur les cinq du coin, c'est très bien et le Quetzal est rare. Je suis plutôt satisfait de cette matinée mais mon plus gros regret est le coq de roche...

Tant pis, mon hôte ne m'a pas orienté comme je le souhaitais et de toute façon, cette espèce se laisse désirer...

Après ma courte nuit, je suis un peu fatigué. Je passe par une panaderia pour prendre différentes brioches fourrées : ananas, goyave et fromage ?! Je fais une grosse sieste de 2h et me réveille encore plus crevé. Voulant prendre une douche, je tombe nez à nez avec mon second cafard de la journée.

Trop meugnon 

Après quelques recherches, je jette mon dévolu sur un resto qui sert des falafels. Il est dans la rue principale, facile, me dis-je. Décidément, Maps.Me me gonfle, après les deux hostals de même nom, voici le resto qui n'est pas du bon côté de la route et à environ 80m... C'est un homme (anglais ou américain, qui possède un resto : le dragonfly) qui me sentait perdu, qui m'a abordé et orienté. Je déguste ce plat et un verre de jus de melon.

Comme tous les soirs, il pleut. Le Wi-Fi ne fonctionne plus à l'hostal depuis le début de l'après-midi. Je squatte à l'abri près du parc. Je suis debout, c'est plutôt inconfortable, un café a du Wi-Fi à proximité ainsi que des chocolats chaud avec des chamallows. Je reste là une bonne heure, il y a du monde, ma commande tarde à venir et le réseau est bon. Je rentre dans ma chambre vers 22h. Toujours pas d'Internet. Je trie des photos et me couche.

Le lendemain, le Wi-Fi est toujours aux abonnés absents. J'essaie un hamac à l'hostal, un compagnon poilu vient sur moi.

Je vais squatter devant le café de la veille. Je dois me rendre au mariposario vers 11h, cela semble être une heure où les papillons sont actifs. Je vais me renseigner sur un "tour du chocolat". C'est cher, ça ne dure qu'une heure et il n'y a aucune plantation à proximité... Il me reste la descente du río en bouée ou les tyroliennes, rien ne me botte vraiment. Je refais une photo de touriste.

L'heure tourne, plus de deux kilomètres me séparent du mariposario.

Je mets moins de temps que prévu pour y parvenir. Il y a un bassin avec quelques poissons.

Après moins de trente secondes d'explications sur les différentes phases de vie d'un papillon, j'entre dans le jardin... On a un aperçu de la vie du papillon depuis les oeufs jusqu'à la naissance.

Certaines chrysalides sont magnifiques, on ne peut pas en dire autant des chenilles. On peut même assister à une naissance si on a de la chance. 18 espèces sont présentes.

Ils aiment bien la banane et la sueur.

À l'extérieur, deux tours en bambous pour observer les alentours ainsi que des plantes.

Je pense avoir mis la main sur des oeufs.

Vers 12h30, je commence à avoir faim, je décide de redescendre vers le centre-ville.

Quand je squattais le Wi-Fi du parc la veille, un chien trempé était venu réclamer des caresses. Ce même chien m'a accompagné depuis le mariposario jusqu'au resto vénézuélien. Là, je pose mes affaires et vais me laver les mains. En revenant à la table, une fille me demande si c'est ouvert. Je dis oui mais que je suis comme elle, un client... Gershen, berlinoise, qui voyage seule en Équateur. Un peu lunaire. Nous échangeons tout en dégustant de délicieuses arepas.

Elle veut un café, se lève et part. J'ai encore faim : je demande si je peux avoir un hot dog sans oignons. On me sert la même arepa que précédemment... Mon espagnol me désespère. Je passe le reste de l'après-midi dans ma chambre : lessive, douche. Comme tous les jours, la pluie fait son retour. Je sors boire un thé vert avant la nuit.

J'ai vu qu'il y avait une crêperie, je vais voir ce que ça vaut, raté, c'est fermé. Il y a un resto italien en face, j'opte pour les lasagnes. Contrairement à la Colombie, c'est bien une bolognaise sans poulet. La pâte est fait maison, un régal. Je rentre avant que la pluie ne s'intensifie. Je n'ai rien de prévu le lendemain. J'organise et réserve pour la suite. Je me couche après minuit mais suis réveillé tôt par un coq. Je me lève vers 8h15. Comme pour le dernier jour à Otavalo, le temps est maussade, il pleut beaucoup. Un camion qui s'était garé dans l'herbe de l'hostal s'est embourbé. Le conducteur laisse tourner le moteur le temps de trouver une solution... Cela prend une heure quasiment, c'est insupportable. En plus c'est une famille avec des enfants en bas âge, une vraie foire. Je sors manger un bout vers 13h. C'est plutôt difficile de trouver un restaurant où je puisse payer avec ma carte bleue : l'un n'a pas de réseau, l'autre c'est le TPE qui est en rade... (On me faisait le même coup en Colombie) J'arrive au bout du village : il reste le DragonFly, tenu par la personne qui m'avait orienté vers le resto persan. Les prix sont élevés mais je n'ai pas eu de vrai repas pour le réveillon. Je prends un filet mignon sauce champignons avec tranches de lard.

Je retourne dans ma chambre digérer cette assiette très copieuse. Je prépare mon sac à dos. L'après-midi est à l'image de la matinée, pluie, pluie et pluie. Je vais diner vers 20h30. Je me retrouve encore au bout du village, en face du Dragonfly, El Cheff, qui sert du poisson. Je choisis un poisson qui n'est pas disponible, moi qui voulais essayer... Je prends de la truite par dépit, l'autre ne m'enchante guère.

Elle était excellente, et puis avoir des tomates, ça change des frites. J'ai quand même du riz, c'est un incontournable. Je rentre sous une espèce de bruine. J'essaie de ne pas me coucher trop tard mais des sketches du Jamel Comedy Club me happent sur Facebook. Le réveil est programmé pour 5h45, départ à 6h30 pour Latacunga.

4

- Voyage de Mindo à Latacunga

Je me lève une première fois vers 4h45, me recouche et comate jusqu'à ce que mon réveil sonne. Je me prépare et entends un bus démarrer vers 6h. Je sors, effectivement, le bus qui part pour Quito est en route... Je me dépêche un peu, vais au bus vers 6h15. Nous partons à 6h28, décidément ils sont très à cheval sur les horaires, je n'ai plus l'habitude. Cette fois-ci nous mettons 2h26 pour arriver à Ofelia... À l'aller, c'était moins de 2h il me semble. Je dois me rendre au sud de la ville au Terminal Quitumbe. Je prends d'abord un bus pour Marín, je passe devant l'arrêt qui me conduisait vers mon logement ici, il se passe plus de cinquante minutes. Ensuite, il faut encore cinquante minutes de trajet. Je pensais mettre une heure... Le terminal est énorme et tout neuf, je trouve rapidement le guichet qui m'intéresse après avoir interrogé une préposée aux tickets. À peine suis-je monté que le bus démarre. Je n'ai pas de place !? Le cobrador doit faire asseoir un petit sur les genoux de sa mère. Le petit ainsi que sa mère s'endorment, plusieurs fois la tête de ce dernier vient heurter mon épaule. Je somnole un peu aussi. Nous mettons moins de 2h pour parvenir au Terminal de Latacunga. Mon hôte dit qu'il est à cinq minutes, sur Maps.Me c'est onze... Avec mon énorme sac, je préfère prendre un taxi. Et en cinq minutes je suis à l'adresse idoine. Portes closes. Mon hôte ne répond pas sur Air Bnb ou Whatsapp... Un homme m'aborde et je crois qu'il veut me vendre un truc : c'est le père de mon hôte. Celui-ci le suit de près. Nous rentrons par la cour intérieure / garage de la maison, il y a plein de mioches et un énorme chien, Tupac, qui a pourri mon pantalon avec ses poils. J'ai une chambre avec salle de bain dans son appartement.

Pour la première fois depuis que je suis en Amérique du Sud, il y a un deuxième robinet au lavabo. Je vais pouvoir laver mon linge à l'eau chaude, ça change la vie.

J'ai très faim, je descends dans la rue et aperçois un minuscule "resto" : deux tables dont une occupée par la propriétaire et des affaires d'école. Elle ne sert que du poulet frit avec des frites, parfait.

Oui, un chouille de "salade" 

Il est tôt, je dois faire des courses pour les deux jours de rando, me renseigner au Terminal sur les horaires de bus et j'ai vu qu'il y avait un lac en ville. Je commence par le terminal, c'est bien à dix minutes à pied. Renseignements pris, je file en ville, achète une glace qui a un goût prononcé de fromage, une église est à proximité.

Je continue mon chemin vers le lac et arrive dans le Parque de las Replicas.

Les personnes font partie de la "Fiesta de la mama negra", les monuments, de l'histoire urbaine de la ville.

J'arrive enfin à la laguna, des gens font du pédalo et à part la photo de touriste, rien d'intéressant.

Heureusement, je trouve de beaux graffitis sur le chemin du retour.

Je croise des singularités.

Le voyage était plus long que prévu et cette petite balade m'a achevé. Je me couche relativement tôt, je dois me lever à 6h45 pour me rendre au parc national Cotopaxi.

Je me lève avant le réveil. Je petit-déjeune et file vers le terminal. Pour la première fois, j'aperçois le Cotopaxi, la veille, il était dans les nuages.

Un bus pour Quito part toutes les dix minutes, à peine arrivé, nous prenons la route. Une dame s'assoit à côté de moi et me raconte sa vie, son fils, son père, elle me détaille ce que nous voyons par la fenêtre, où mènent les routes. Je descends non loin de l'entrée du parc. Des camionnettes sont alignées le long du trottoir plus haut. Je demande à la première, il m'envoie vers un jeune qui me sort son laïus. Je connaissais les tarifs et les services proposés, j'accepte. Nous faisons une centaine de mètres et devons nous arrêter pour l'enregistrement. C'est plutôt long, je prends encore une photo du géant.

Mon guide/chauffeur nous conduit d'abord à la laguna Limpiopungo, au fond, le volcan Rumiñahui.

Nous poursuivons notre route vers le volcan.

Il me dépose sur un parking et me dit que j'ai 2h15 pour aller où je veux et revenir, après cela, il ne sera plus là. Comme je n'ai rien payé encore, ça m'étonnerait qu'il se carapate... Je commence par me rendre au refuge à 4864m. Je fais beaucoup de pauses, au début j'ai la sensation que ma poitrine est comprimée, le souffle est court, la montée est pénible.

Je fais une courte pause avant de me diriger vers le glacier. Mon chauffeur m'a dit d'aller à gauche, c'est moins loin mais le chemin indiqué est à droite et une personne du refuge me dit de suivre cette "route". Et puis je ne suis pas sûr d'atteindre les 5100m de l'autre côté.

Le temps change rapidement, le brouillard est là. Les derniers mètres n'étaient pas indiqués, heureusement que j'avais mes bâtons, j'ai pas mal glissé sur ce mélange terre/glace fondue. Il est de temps de redescendre.

J'arrive sur le parking et le chauffeur ne me reconnaît pas, j'ai tout l'attirail car il faisait froid en haut. Je retire bonnet et masque, il percute. J'enlève mes chaussures qui sont pleines de gravier. Nous partons vers l'entrée, la route est longue, comme à l'aller, il répond avec plaisir à toutes mes questions, me détaille les noms des différents sommets. On s'arrête pour un panneau inédit pour moi.

Le 14 août 2015, le volcan a fait non pas une éruption mais une activation : séismes de moindre intensité et aucune explosion. C'est seulement à ce moment-là, pendant les deux ans qui ont suivi (accès au volcan interdit), que des panneaux ont été apposés et que toutes les personnes qui travaillent dans le parc ont été formées. Il y a une simulation d'éruption une fois par an dans les villages proches. Il me dépose à l'entrée, il est 12h45. Je prends le temps de manger. Je passe de l'autre côté de ce qui ressemble à une voie rapide. Je suis dans une descente, le premier bus que je vois passer roule très vite. Je décide de monter un peu vers un endroit moins pentu. À ce moment-là, une femme se place où je me trouvais précédemment et un bus apparaît dans la descente, la porte ouverte et le cobrador qui me fait signe. Le bus s'arrête entre moi et la femme, je presse le pas, jette mon sac en soute et à peine suis-je sur la première marche qu'il démarre pour se placer à hauteur de la femme. Les bus s'arrêtent vraiment partout. Je comate un peu. Arrivé au Terminal, je me renseigne sur les bus pour ma prochaine destination. Je marche jusqu'à mon logement. Je passe le reste de l'après-midi dans ma chambre, j'ai un mal de crâne affreux. Je me repose histoire de faire baisser la douleur. Vers 19h30, je sors avec pour prime intention d'aller à un resto de l'autre côté de la panaméricaine. En chemin je tombe sur un énorme centre commercial (Un mall). D'après le gardien du parking, il y a un KFC et tout un étage de restos divers. Je rentre, monte et prends une pizza. Je dirais plutôt minizza mais accompagnée de nachos et de "fromage".

Oui je consomme local 

Les boutiques et restos baissent les rideaux à partir de 20h, je prends vite une glace à la vanille, elle est meilleure que celle en ville. Je rentre tranquillement en consommant mon cône. Je ne traîne pas trop, je dois me lever à 5h pour attraper le premier bus à 6h.

Le réveil est houleux, je marche au radar mais le froid me revigore rapidement. J'arrive au Terminal, pose mon sac en soute et celui-ci se met en route à 5h50, à peu de choses près je le manquais... Il s'arrête plus loin pendant au moins dix minutes. Le trajet est plus long que la veille et le temps n'est pas au beau fixe. Nous arrivons à 7h40. Un hostal plutôt joli jouxte l'entrée.

C'est plutôt nuageux et il fait frisquet. Je prends un thé et vais au petit coin : de la vapeur d'eau sort de ma bouche dans le petit resto/café.

Je me mets en route. J'aperçois un panneau indiquant un belvédère, je monte, je me dis que j'ai bien fait de venir : la couleur de l'eau vaut le détour.

Je passe près de constructions originales et pour certaines, non achevées.

Bien sûr, je vais de nombreuses pauses pour apprécier le lac mais aussi ce qui se trouve sur ma droite.

Au bout d'un temps certain, je croise deux personnes, je les avais vu de loin sur un promontoire qui jure un peu dans le paysage : le mirador de cristal Shalalá.

Énorme structure en bois à 2 étages  

Je continue la rando, au bout de 2h, je pense que je n'ai pas fait la moitié.

J'arrive au point le plus haut du cratère.

Je boucle le tour en un peu moins de 5h, non sans avoir pris un maximum de photos du lac pour sa couleur changeante mais aussi les fleurs et des formations géologiques.

Enfin, clou de cette journée, je rencontre des lamas.

Je croise quelques moutons mais ils sont vraiment sales et les seuls potables fuient l'objectif. La pluie se met à tomber quelques minutes avant que je rejoigne le bus pour Latacunga. J'étais passé devant un hostal, l'homme voulait que je prenne une chambre ou qu'il m'emmène à l'arrêt de bus ou carrément en ville, soi-disant il n'y a pas de bus avant des heures... Bref, nous décollons à 13h29, le papier avec les horaires pris au Terminal indique 13h45, un autre bus stationne derrière, ils sont en avance, encore. Je me fais poser un peu avant le terminal histoire de me rapprocher de mon logement. Je me repose et sort manger vers 19h30, comme la veille. J'avais repéré une "crêperie" mais ils ne servent plus que deux crêpes et elles sont sucrées... Je me rabats sur un combo viande/bacon avec frites et salade.

Deux petites filles font les quatre cent coups dans le resto en attendant leur commande : elles montent sur les tables, canapés, font des roulades, crient à tue-tête... Les parents réagissent peu ou pas. Je finis mon plat et rentre me reposer, cette randonnée était plutôt longue. Je veille un peu, le lendemain je pars vers midi, il n'y a qu'une heure et demi de route pour ma prochaine destination et mon logement sera disponible à partir de 13h. Je m'endors avant minuit. Vers 7h30 je suis réveillé par des travaux dans la maison... Je me renseigne sur la suite de mon voyage : le Machu Picchu est cher et il faut réserver longtemps à l'avance. Je verrai à Cuzco sinon je m'en passerai. Je retourne au centre commercial et achète un sandwich au pain complet avec du jambon de qualité (étonnements, c'est une filiale de KFC). Je pars de mon logement non sans avoir pris un cliché de Tupac.

 On voit bien le ciment qui s'écoule depuis l'étage

La mère de mon hôte m'aide pour héler un taxi. Je suis rapidement au Terminal, direction Baños de Agua Santa.

5

- Voyage de Latacunga à Baños De Santa Agua :

Une fois n'est pas coutume, je pensais qu'il y avait un bus direct de Latacunga à Baños, hé bien non, il faut d'abord passer par Ambato pour avoir le bon bus. Je dors quasiment tout le trajet. Il nous faut 1h30 environ pour parvenir à la première étape. Vers 13h30 donc, je prends un ticket pour Baños. Il y a des "portiques" pour accéder au "quai", j'essaie, ça ne fonctionne pas, un homme me dit d'aller acheter un autre ticket à un guichet. Je m'exécute, non, il faut que je retourne au guichet qui ne m'a vendu que le ticket pour le bus... J'adore. Je dois patienter jusqu'à 14h. Le bus arrive, je monte, il fait carrément plus chaud à l'intérieur. Le bus se remplit petit à petit. Comme toujours, nous partons à l'heure. Mon hôte habite 2km avant la ville, je demande à être arrêté où il me l'a indiqué. Nous nous rapprochons, je me lève non sans bousculer ma voisine qui ne s'est pas levé pour faciliter ma sortie, tant pis pour elle. Je circule tant bien que mal dans l'allée, le chauffeur conduit vite et est brusque. Le cobrador ouvre la porte, je lui réexplique où je veux descendre, le conducteur met du temps à réagir, je dois remonter une courte côte pour arriver à mon logement. J'ai le code du Wi-Fi, je me connecte pour signifier mon arrivée à mon hôte. Il sort de l'habitation derrière moi. Il me présente les lieux.

Je serai seul pendant mon séjour. Il me détaille les différentes activités disponibles dans les environs, je connais déjà à peu près mon programme des trois jours. Il me donne également le nom d'un bar qui brasse sa propre bière d'après une formule allemande. Il y a des thermes avec des piscines mais d'après les commentaires c'est gavé de monde, sale et j'en passe... Je jette mon dévolu sur un resto qui sert de la fondue ! Gruyère, raclette et tilsit.

Cette journée était plutôt épuisante, je ne demande pas mon reste, après avoir pris des infos pour une sortie le lendemain, je rentre me coucher.

Je ne suis pas trop pressé de me lever, le départ pour la route des cascades est à 10h30. Je mange un des avocats que mon hôte m'a offert : excellent. Je file en ville pour monter dans une chiva, je n'avais pas eu l'occasion de le faire en Colombie. Ambiance avec de la cumbia.

Nous passons par différents endroits tels un barrage, des miradors, des tyroliennes, une tarabita, une fabrique de sucreries et bien entendu quelques cascades.

Le tour aller plus retour dure un peu plus de trois heures. De retour à Baños, je prends quelques photos de graffitis et vois un homme manipuler ce qui me semble être du sucre...

Je passe par le Parque la basílica et le Santuario de Nuestra Señora del Rosario de Agua Santa.

Deux façades d'hôtels attirent mon attention.

Sur le chemin de mon logement, il y a un marché, une jolie mosaïque et un chien.

Le soir venu, je vais déguster un churrasco, une spécialité équatorienne.

 viande de bœuf recouverte d'un œuf au plat et servie avec riz, frites, salade, plantains frits, avocat

C'est un peu copieux pour le dîner. Je rentre tôt pour digérer et me reposer, je pars en expédition le lendemain aux portes de l'Amazonie. Il y a un projecteur de lumières sur le meuble tv.

Départ de la même agence que la veille (tour en chiva). Nous sommes une vingtaine de personnes de différentes agences et de différentes nationalités dans le même buseta. Notre guide nous détaille le programme de la journée, c'est bien rempli. Le premier arrêt est un mirador avec vue sur le Río Pastaza.

Difficile de prendre une photo sans personne... 

Ensuite, nous faisons un petit tour en pirogue sur le fleuve, c'est plutôt remuant, l'embarcation prend l'eau (mes voisins de derrière écopent en continu), nous touchons le fond plusieurs fois. Nous apercevons de jolis spécimens d'oiseaux.

Nous continuons notre route pour parvenir à un autre mirador, cette fois, il y a une petite marche d'approche. Toujours avec vue sur le fleuve, avec des hamacs pour se détendre et une balançoire : ils adorent ça en Équateur.

Malheureusement, pas de photo ou vidéo de moi quand je voltige mais les sensations étaient là, surtout que c'est juste une grosse corde (pas de planche en bois) mais bien sûr, il y a un harnais. Notre guide et le responsable de l'attraction s'élancent sans protection...

Ensuite, nous devons nous rendre à la cascade Hola Vida. Cette fois, il faudra marcher dans la forêt pendant environ quarante minutes. Je m'équipe en conséquence, ils nous prêtent des chaussures adaptées.

Le chemin était très boueux et les bottes n'étaient pas de trop. Nous arrivons à destination. J'attends le moment du départ pour des photos libres de touristes (nous croisons toujours les mêmes personnes depuis le début du tour...).

Avant-dernière étape de cette journée, la visite d'une communauté quechua. Plusieurs activités, danse traditionnelle, sarbacane, peinture de visage, pose avec perroquet ou boa (payant), boutique artisanale.

Enfin, dernier stop avant le retour : une fabrique de chocolat.

Après une petite collation, nous prenons le chemin du retour. Nous arrivons après 19h30. Un restaurant s'appelle Raclette Giuseppe's.

J'ai cru, naïvement, qu'il y aurait du fromage à l'intérieur, hé bien non, je prends donc des "canelones". Mais là encore, ce ne sont pas des cannelonis mais des sortes de lasagnes plates.

Après cet enchaînement de déconfitures, je rentre me détendre et regarder Netflix en espagnol et en anglais. Je tarde un peu à me coucher, il ne me reste que les balançoires géantes à voir le lendemain. Je me lève assez tard, il y a un bus en centre ville à 13h, j'ai du temps devant moi. Je passe par l'office du tourisme pour confirmer la rue dans laquelle il y a l'arrêt pour le "vol du condor", la plus impressionnante attraction du coin (je découvre qu'il existe 4 ou 5 autres balançoires énormes plus loin...). Le temps est pourri depuis le début de la matinée. Je suis dans le brouillard.

Je prends seulement un chocolat chaud au café de l'attraction et je monte vers "La casa del árbol". Un bus devrait passer par là mais une camionnette veut bien me prendre, le chauffeur va au même endroit. Il y a beaucoup plus de monde, je m'échauffe avec une petite balançoire. La plus grosse est très demandée : je reste un moment à me moquer de ceux qui crient quand le "pousseur" les envoie valser ou tourbillonner dans les airs, toujours plus haut. Je passe par une mini tyrolienne et puis finalement je me laisse tenter, il y a moins de monde.

Je prends du maïs avec du "fromage" et une banane plantain avec du "fromage". Deux chats réclament à manger.

Je prends une photo de touriste avant de me diriger vers l'arrêt de bus.

La vue est dégagée... 

Le prochain (et dernier) véhicule part dans une heure et trente minutes... Je vais me poser au bar à proximité et prends un canelozado.

Cocktail avec liqueur, jus de lulo et naranjilla 

Je squatte près de la cheminée pour me réchauffer et somnole un tantinet. Le bus est prêt à partir, il se remplit rapidement et descend vers le centre ville. Je prends un repas classique dans un resto près du "terminus" : soupe, viande avec riz, jus de fruit et chose rare : dessert (un bout de gâteau microscopique et sec). Dans les toilettes, il y a une affiche sympa sur la porte.

Je prends un taxi et rentre dans mon Air Bnb. Je passe une dernière soirée tranquille, le lendemain, 1h30 de trajet m'attendent pour rejoindre Riobamba.

6

- Voyage de Baños à Riobamba :

Des bus partent toutes les heures et différentes compagnies sont en concurrence. Mon logement à Riobamba est disponible quand je veux, le trajet prend une heure et trente minutes (en théorie) : je valide l'horaire de départ 11h50. Je m'installe dans le terminal pour patienter. Les minutes passent mais aucun bus de la compagnie ne se gare à proximité. Je demande à la guichetière si le bus a du retard, non, non, c'est juste que c'est en dehors du terminal, de l'autre côté de la route qu'il va passer... Je saisis tout mon bardas et file vers l'arrêt. L'heure prévue est passée depuis 5 minutes, j'ai peur que le bus soit déjà parti. Ouf, il s'approche enfin. Je donne mon sac au cobrador et monte me poser. Je somnole et pique méchamment du nez pendant le trajet. Nous débarquons vers 13h30.

Je prends mes affaires et intercepte un taxi. Je ne connais pas l'adresse exacte, je sais que c'est à côté du "Crossfit Riobamba". Je demande au taxi de me laisser un peu au hasard. Je crois reconnaître l'établissement. Pas de sonnette, je frappe sur le portail en métal. Un homme ouvre, je me présente, il porte bien le même prénom que mon hôte mais il n'est pas au courant de ma venue, super... Il demande à un autre homme puis à son fils de tenter de comprendre pourquoi je suis là. Je leur montre la confirmation de mon paiement à Air Bnb, ils me laissent entrer et je monte dans la chambre. Je ne m'étale pas trop, son fils est parti voir s'ils avaient reçu un règlement pour les deux nuits. La chambre dégage une odeur de renfermé, la douche est comme à San Agustín : trois en un.

Heureusement que cela ne va durer que peu de temps. Eduardo fait un peu de ménage dans la "salle de bain", il ne savait pas que je venais donc il y a des trucs qui traînent. Le fils confirme le paiement, je m'installe pour de bon.

(J'avais repéré un logement parfait mais j'ai tellement tardé à confirmer qu'une des deux nuits qui m'intéressaient a été réservée entre temps...)

Je dois faire quelques courses pour la rando du lendemain et étant samedi, je cherche une pizzeria. Je dois marcher un peu. C'est un petit centre commercial, quelques boutiques en plus du supermarché et une mini pizzeria, cela m'évitera de marcher encore pour trouver celle que j'avais repéré. Je prends à emporter et rentre dans ma chambre.

C'était pas vraiment le cas 

Je mange avant que ce ne soit froid et me couche tôt, le bus qui m'intéresse part à 7h30. Je me réveille avant la sonnerie, je petit-déjeune et pars en direction du terminal, environ dix minutes de trajet. Je trouve le bon guichet assez vite, prends un ticket, me rends sur le quai et grimpe dans le véhicule. Une femme est à ma place, je me pose sur les sièges de l'autre côté du couloir. Le bus se remplit, je suis sur le siège de quelqu'un, je me lève et fais remarquer à la femme que je devrais être à sa place, elle se décale. Un monsieur me demande mon numéro de siège, en fait, la femme n'a pas de ticket : c'est le bordel, il y a pas mal de monde debout qui veut LE siège qui est inscrit sur son ticket. Cela prend un peu de temps pour se stabiliser. Toujours ponctuel, nous partons à l'heure. Il nous faut environ une heure pour rallier l'entrée de la réserve. Je ne suis pas le seul à descendre : la femme sans ticket, deux autres femmes, deux jeunes et un groupe de six jeunes. Autant les femmes ont des sacs de rando et des vêtements adaptés, autant tous les jeunes sont à l'arrache : jeans, baskets, vestes plutôt légères. Nous passons nous enregistrer à l'accueil : la femme est espagnole et les deux autres colombiennes. Je m'apprête à marcher quand un homme me propose de m'emmener au parking : 20 dollars !? Je peux faire baisser le prix en partageant le véhicule : sans façon. La femme part sur le chemin des voitures, je commence à la suivre et aperçois les deux jeunes sur ce qui ressemble plus à un sentier de rando, je bifurque. Le vent est vraiment très violent, je m'équipe en conséquence. Des vigognes traînent de ci de là, impossible de les photographier, elles restent à bonne distance. La première partie de la montée est un calvaire, en plus du vent très fort, l'altitude fait que c'est dur de respirer. Je dépasse enfin la zone de turbulences. Je vois la femme sur la route, elle a un bon rythme mais le chemin est plus court de mon côté. Je grimpe encore un peu et aperçois enfin mes objectifs de la journée : les deux refuges.

Avec ou sans nuage : 6263m

Je parviens au premier refuge plus rapidement que ne le laissait entendre le chauffeur à l'entrée.

Je me pose un bon quart d'heure et déguste quelques galettes salées ainsi qu'un thé. Je vais aux toilettes, il y a du papier par terre, je pousse avec mon pied, je découvre une jolie flaque de vomi, un homme du refuge me dit que je ne peux pas utiliser cette pièce, elle est sale, je réponds que j'en ai pour deux minutes. Pour la première fois, je vois des gens malades à cause de l'altitude, certains dorment à même le sol, sur les tables, les chaises, c'est l'hécatombe. Je reprends mon ascension, j'ai repéré un chemin pour aller directement à un lac plus haut que le second refuge. Je suis seul sur cet accès. Je galère un peu pour avancer, fais beaucoup de pauses. Je parviens néanmoins au lac.

Je pousse un peu plus loin en voyant un homme s'aventurer malgré les panneaux.

Je trouve un peu de neige et pas mal d'eau. Je ne m'attarde pas trop non plus, j'entends beaucoup de pierres chuter plus haut, pas très rassurant. Je change de chemin et descends faire une pause au second refuge.

Des nuages s'accrochent au sommet enneigé 

Je prends encore deux clichés et entame la descente vers le parking.

Je cherche une voiture, un 4x4 ou un bus qui s'apprête à descendre, rien. Je commence à marcher en direction de l'entrée. Cette fois, je reste sur la route des voitures. Je me retourne de temps à autre, les deux jeunes et le groupe de six me suivent de loin. Les deux premiers montent dans une voiture et le groupe à l'arrière d'un pick-up. À quelques minutes près, je pouvais intercepter ces moyens de locomotion. Le paysage est étrange.

Je continue de marcher, des véhicules me dépassent et pas un ne s'arrête, je ne fais pas l'effort de lever le pouce. Je vois un autre pick-up au loin avec la benne vide, je tente : il s'arrête. C'est un couple dont les enfants dorment sur la banquette arrière, je peux grimper dans la benne. Le trajet est horrible : c'est tape-cul et les vibrations de la route augmente considérablement mon mal de crâne. Après des minutes qui m'ont paru des heures, je saute de la benne et remercie le chauffeur. Je retrouve le groupe de six au bord de la route, ils attendent le bus. Le vent est toujours très violent, je me pose non loin d'eux et patiente, giflé par les gravillons que charrie le vent. Ils se mettent en route. Je n'ai pas envie de marcher encore. Un véhicule fait des appels de phare, il s'arrête à ma hauteur et me demande où je vais, c'est sur leur chemin, la femme me dit que c'est trois dollars, le bus est à 2,50 et je ne sais pas à quelle heure est le prochain. J'accepte sans hésitation. Nous nous arrêtons au niveau des jeunes plus bas, ils refusent. Le conducteur connaît deux mots de français et sa femme et lui me questionnent pendant le trajet. Ils me jettent non loin du terminal. Je prends en photo un graf que je n'avais pas vu le matin.

Je vais acheter mon billet pour le voyage du lendemain qui me conduira à Cuenca, dernière étape équatorienne. Je rentre me reposer. Ma tête me fait un mal de chien : je prends un cachet de paracétamol et comate pendant une heure. Je me sens mieux. Je tente la douche : il y a une grosse fuite, je comprends pourquoi la "plaque" au-dessus était enlevée, elle est trempée en deux secondes. Je squatte un peu, l'eau est chaude, ça fait du bien. Je répère un restaurant qui sert une spécialité non loin de mon logement.

C'est une boule de banane plantain avec de l'ail et de la pomme de terre. J'ai pris les crevettes pour varier de l'éternel poulet ou du bœuf et je n'aime pas ça. C'est très bourratif, je ne finis pas. Je rentre digérer. Je ne tarde pas trop à m'endormir, la rando était longue. Le lendemain, mon bus pour Cuenca est à 9h30. Je préviens mon hôte afin de lui rendre les clés. Je me lève vers 8h et termine mon sac. Mon hôte répond enfin à mes messages. Je le cherche dans l'habitation et crois l'apercevoir, non, c'est un autre locataire. Je le vois dehors, au bord de l'avenue, je lui fais signe. Il vient et commence à me demander comment je trouve son pays, il parle politique (le président), je suis quelque peu pressé, je commence à partir, il me dit de dire aux futures personnes qui voudraient loger chez lui de passer directement par lui, hé oui, AirBnb se sucre au passage. Bref, je le quitte sans demander mon reste, il est déjà 9h passée. J'arrive au Terminal en dix minutes environ. Je trouve mon bus et me déleste de mon fardeau. Cuenca est à 6h de route.

7

- Voyage de Riobamba à Cuenca :

Nous partons avec cinq minutes de retard. Le bus est plutôt vide. Nous faisons un arrêt assez long pour essayer de capter des voyageurs égarés. Une femme se plaint de l'attente. Nous reprenons la route non sans avoir pris une photo troublante devant un vétérinaire.

Le trajet est très long, avec de nombreux arrêts pour prendre ou poser des gens. Je dors une partie de celui-ci. Je me retrouve à côté d'une femme qui sent très mauvais, très désagréable pour mes narines. J'ai au moins 5 passagers différents pendant ce voyage. Nous passons par une ville où j'avais hésité à faire un stop : Cañar, mais apparemment il y fait froid (drôle, rires aux éclats). Blague à part, il y a des temples à Ingapirca : un temple inca arrondi et non rectangulaire. C'était pas folichon et je me passerai d'histoire précolombienne pour cette fois. Nous devions arriver à 15h30, ce sera plus 15h50, ce n'est pas non plus excessif.

Je regarde si je suis loin à pied de mon Air Bnb : plus d'un kilomètre. Avec mon sac et la chaleur, je préfère prendre un taxi. Nous arrivons dans la rue qui est indiquée dans l'annonce, je demande à m'arrêter à peu près au milieu. J'appelle mon hôte, explique où je suis, il me passe je ne sais qui, je réexplique, il voit, il doit sortir. J'attends quelques minutes, une jeune femme sort et me propose de rentrer, c'est un restaurant. Elle me montre ma chambre, les toilettes (du resto) et la douche qui est dans celles des femmes, soit. Si j'avais bien lu les commentaires, le dernier venu expliquait le nom du resto et l'adresse. Par contre, salle de bain privée ok mais les toilettes du resto c'est moyen. Comme toujours après un long trajet, je suis un peu fatigué. Mon programme des prochains jours est bouclé : visite du parc national Cajas et tour dans la ville. Je dois repasser par le terminal afin de savoir comment me rendre au Pérou en fin de semaine et quel bus prendre le lendemain pour parvenir au parc Cajas. Il y a un point d'informations, j'ai tous les renseignements sur des petits papiers. Je vais demander le prix du trajet pour le Pérou à la compagnie indiquée et n'en trouve qu'une seule autre mais plus chère, mon choix est fait. Par contre, impossible de mettre la main sur des personnes de la compagnie qui va au parc. J'avais lu que toutes celles qui assurent les voyages pour Guayaquil passent par là et peuvent me poser, il suffit de préciser au chauffeur qu'on souhaite s'arrêter au parc, on verra bien. Je n'ai pas vraiment envie de me prendre la tête pour chercher un coin où manger, il y a un centre commercial pour que j'achète des denrées pour le lendemain et un KFC s'y trouve, ça m'arrange, je n'ai plus beaucoup de liquide et la CB est acceptée ici. Je prends des galettes salées ainsi que des cookies au supermarché et je passe au KFC. Ils servent même les plats typiques genre riz/viande/lentilles ou haricots rouges... Je m'empiffre, prends une glace à la vanille pour la route et rentre dans mon logement. Le bus qui m'intéresse est à 7h00. Je ne tarde pas trop à sombrer. Le réveil pique un peu. Mon hôte peut me servir un petit-déjeuner mais pas avant 8h, il m'a préparé un kiwi et des crackers à la vanille. Je mange mes cookies et mets de côté sa boîte. Je pars en direction du terminal, avec peu d'affaires, je peux le rallier à pied plus facilement. La veille, je n'avais trouvé personne au guichet, ce matin, idem. Il y a un portique payant pour accéder au quai avec un "gardien", je lui pose la question. D'après lui, je devrais trouver mon bonheur au n°14. Je m'exécute et entends un cobrador dire "Cajas". Je demande à quelle heure est le départ : 7h. Comme la compagnie fantôme. Je m'installe dans le bus et patiente jusqu'à 7h. Je doute un peu quant à la destination du bus. Quand le cobrador passe, je lui reprécise mon intention de descendre au parc. Nous roulons depuis bientôt une heure, nous passons une sorte de péage avec écrit "Parque Nacional Cajas". Je me lève pour demander si je descends là, non, c'est plus haut. Quelques minutes plus tard, on s'arrête et je suis au lac Toreadora. Je dois m'enregistrer à l'accueil. Il est possible de prendre trois différents chemins. Je demande pour le plus long : trop dangereux tout seul. Je choisis donc la ruta 2 et je finirai par la ruta 1. D'après l'homme à l'entrée, il faut 5h pour retourner au péage plus bas. Je commence mon tour.

Je tombe sur un joli lapin et un oiseau bleu (mésange).

Le temps n'est pas top, un peu de vent, des nuages mais le lac est beau malgré tout.

Je prends pas mal de photos du paysage, de la flore et bien sûr, le lac.

Un peu plus loin, je me retrouve face à des arbres bizarres, sans doute des polylepis.

Ensuite, je suis carrément dans une forêt avec ces arbres, il y a des champis, de belles fleurs.

Et puis, un peu à l'écart du chemin, trois lamas qui se goinfrent tranquillement. Je m'approche un peu et les photographie.

Je n'en ai que 2, le troisième était trop nerveux à mon goût 

Je continue, me paume un peu, rebrousse chemin et parvient au bout de toutes ces étendues d'eau. Le plus embêtant pendant cette promenade c'était les changements climatiques : et que j'enlève ma casquette et que je remets mon bonnet et vice versa et la veste, le pull, les gants...

La ruta 1 est terminée, pourtant, il e reste encore un bout de chemin à parcourir. Je suis le balisage et arrive devant une clôture de barbelés : propriété privée. À partir de là c'est la galère : je voulais rallier l'entrée mais pas de chemin autre que privé, je m'enfonce dans des sortes de tourbières, des branches me barrent le passage. La route est un peu plus haut et je dois me frayer un chemin jusqu'à elle. Je lutte contre toute cette végétation et ce sol qui est parfois de mousse et d'eau. Après m'être bien sali à créer ma voie, je parviens néanmoins à la route goudronnée. Quand je me baladais, j'entendais et voyais des bus passés mais j'attends un moment avant d'en stopper un à moitié dans un virage (je ne voulais pas marcher jusqu'au péage). Je retrouve un couple qui faisait aussi la rando. Nous arrivons au Terminal en moins d'une heure. Je marche jusqu'à mon Air Bnb. Il est à peine 14h, je demande à mon hôte si son offre de la veille tient toujours, son petit-déjeuner est intact et ils servent un almuerzo. Il est d'accord, le service se termine à 15h. Je me dépêche et rencontre enfin mon hôte, toute la famille travaille au resto de 12h à 15h.

Après ce bon repas, une bonne douche et du repos. Je sors un peu avant la nuit pour prendre un bus pour le centre. J'en laisse passer un car il n'est pas écrit "CENTRO" sur les panneaux sur la vitre et décide de prendre le suivant. En fait, il n'y a qu'une ligne qui passe par là, le premier aurait donc fait l'affaire... Je compulse Maps.Me pour tenter de descendre au plus près du centre historique et d'un café réputé. Je questionne le chauffeur, puis, au moment de me diriger vers la porte du milieu, il accélère comme un dératé, je perds l'équilibre et m'affale à moitié sur une personne. Très brusque ce conducteur pour changer. Je descends à l'arrêt suivant, je suis à deux rues de mon objectif. Je commande un chocolat chaud et m'installe à une table.

Cela fonctionne moins avec des Européens 

Je prends le chemin du retour non sans une photo d'église.

J'ai marché environ 4h aujourd'hui, une bonne nuit de sommeil s'impose.

Le lendemain, c'est le jour de la visite de la "plus belle ville d'Équateur". Maintenant que je sais comment ça se passe, je prends un bus pour le centre. Je croise une statue du maréchal Sucré, des églises, des bâtiments et quelques graffitis.

Mon objectif de la journée est la Cathédrale Métropolitaine La Inmaculada Concepción.

Je me suis payé le luxe de grimper sur la terrasse. Un escalier en colimaçon plutôt longuet et peu apprécié par mes genoux mais de là-haut, on a une belle vue sur la ville.

Le soleil cogne fort, je redescends au bon moment : je croise un groupe de personnes âgées et carrément une classe de collégiens prêts à avaler les marches. Je passe par le parc qui jouxte la cathédrale.

Je flâne au hasard dans les rues.

Mon hôte m'avait parlé du tram qui est en période d'essai pour six mois sans voyageur, je le rencontre plusieurs fois.

Je rentre au resto peu avant midi et peux donc profiter du repas comme la veille.

J'en profite pour demander à mon hôte à quelle heure je dois libérer le logement le lendemain, je lui explique que le bus pour Chiclayo (Pérou) part à 21h30. Il m'autorise à rester jusqu'à mon départ pour le terminal ! Je passe le reste de l'après-midi à mettre des photos en ligne et terminer mon article sur Riobamba et le Chimborazo. Je trouve un resto intéressant sur Google Maps et une fois de plus, il n'existe pas ou est fermé. Je me rabats sur un petit resto qui ne paie pas de mine. Je mange un hamburger avec des frites servis avec un jus de coco !? Le pain était surgelé, il part en miettes entre mes doigts. Après ce repas qui ne restera pas dans les annales, je rentre me coucher. Je peux encore profiter de la ville le lendemain. Comme la veille, je prends un bus à proximité de mon logement. Je dois prendre un autre bus afin de me rendre à Turi. Avant cela, je passe devant l'église de San Francisco, des costumes étranges et une statue.

Il y a un panorama immanquable sur la ville.

Je visite l'intérieur de la iglesia Santíssima Virgen de La Merced de Turi.

Je grimpe encore quelques marches pensant trouver un point de vue intéressant mais à part un caveau étrange et des restos, rien.

Vers 17h, le soleil commence à disparaître et il fait plus frais. J'attends un bus pendant un moment...

Après plusieurs bus de touristes à étage, celui qui descend sur Cuenca se profile à l'horizon. Je demande où m'arrêter mais en fait, le terminus correspond à l'arrêt où j'étais monté. Tant mieux, je connais les lieux. Je décide de rentrer à pied. Je croise encore des graffitis, une église et une statue.

Je retourne manger un bout au KFC et finis de préparer mon sac. Au moment de rendre les clés à mon hôte, je tombe sur son frère et sa mère. Ce dernier peut me déposer au Terminal, c'est sur son chemin. On parle de voyage, il a de gros à priori sur la Colombie et dans un sens il n'a pas tort. Je le quitte après l'avoir remercié et me dirige vers les bureaux de la compagnie de transport qui me conduira jusqu'au Pérou.