Carnet de voyage

Chili

Dernière étape postée il y a 1809 jours
Quelques photos et impressions sur mon voyage au Chili.
Février 2020
7 jours
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Publié le 9 mai 2020
  • Voyage de Mendoza à Valparaiso :

Le départ était prévu pour 9h30 et nous partons à 9h34 mais bon, ce n'est pas au départ qu'il y a le plus d'écart mais à l'arrivée... On nous sert une boisson chaude avec des biscuits aux coings. Moins de vingt minutes plus tard, nous nous arrêtons au bord de la route : deux hommes de forte corpulence faisaient des signes et un des chauffeurs descend pour les rejoindre.

Avant 13h, nous arrivons au poste frontière de Los Libertadores perché à 3175m d'altitude. Comme toujours, les Chiliens sont très tatillons sur ce qui rentre dans leur pays : nous sommes dans un bâtiment énorme, tous les passagers sortent du bus avec l'ensemble de leurs bagages à main. Nous passons d'abord au bureau d'immigration pour faire tamponner nos passeports, il n'y a qu'un seul guichet, cela traîne en longueur. Si on a des fruits, il faut les manger car sinon ils seront jetés sans négociation possible. Un fois cette étape accomplie, nous passons au contrôle sanitaire : nous récupérons les bagages qui étaient en soute qui sont sur des tapis roulants semblables à ceux des aéroports et les transportons sur quelques mètres afin qu'ils passent aux rayons X accompagnés des bagages à main. Lors de mes passages précédents je n'ai jamais eu de problèmes mais ce jour-là, il semble qu'il y ait une "fuente" dans mon gros sac... Je suis le troisième français avec le même sac estampillé Decathlon mais le seul à me faire fouiller. Après quelques minutes à retourner mes affaires, je peux ranger et sortir. Il n'y a pas de préposé au placement des bagages en soute et les chauffeurs ne s'abaissent pas à cette tâche alors je m'y colle. Je profite du temps d'attente pour manger mes viennoiseries achetées au terminal.

Nous sommes tous dans le bus à part celui qui a cinq cartons de bouteilles de vin Tolentino. Nous devrons l'attendre vingt minutes car il n'a pas les factures correspondant à ses achats... On nous met un film pour patienter. Ce sont des jeunes qui parlent crûment de sexe et de drogues, une maman demande à faire changer la diffusion et y parvient. Nous pouvons enfin partir à 14h15. On nous distribue de quoi se restaurer. Nous passons devant une station de ski.

Vers 15h40 nous arrivons à Los Andes et deux heures plus tard Viña del Mar. Où nous restons dix minutes et d'où il est difficile de s'extirper car il y a un festival de musique en cette fin de semaine et c'est gavé de monde. Nous débarquons à Valparaiso à 18h16, l'horaire prévu était 17h30. Comme je n'ai pas de sim chilienne, je ne peux joindre mon hôte. Un dame me dit quel "micro" (bus) arrêter pour me rendre à mon logement. Je grimpe dans un véhicule minuscule et mon gros sac me dérange. Quelques minutes plus tard je descends. Je marche un peu, passe par la plus grande place de la ville : Sotomayor où se trouve un bâtiment de l'armée.

Je prends mon premier ascenseur dans cette ville qui est réputée pour cela.

C'est très lent mais la pente est tellement forte que ça soulage, surtout avec mon sac de 16 kg 

Je commence aussi ma loooooongue série de photos de graffitis.

Une dernière épreuve m'attend avant de pouvoir me poser...

J'arrive chez mes hôtes, Maria Jose et Gonzalo et leurs animaux : le chien qui est plutôt énervé et Bagheera un chaton trop mignon. Gonzalo parle super vite comme les Chiliens avec qui j'avais visité une mine à Potosi, c'est dur de le comprendre et je le fais répéter souvent. Maria a une voix bizarre un peu lente et désagréable. Le chaton s'incruste dans la chambre ou la salle de bain si je ne ferme pas la porte assez vite et se cache pour squatter, miauler et réclamer des caresses. J'ai la flemme de sortir pour me restaurer, je me goinfre des biscuits et autres joyeusetés sucrés qui traînent dans mes affaires. Le lendemain, je cherche un tour de la ville avec guide. D'après des blogueurs français (toujours), le meilleur est Valp'Otop et ce dernier commence à 15h30. Je découvre un graff sur la route de la veille.

Je mange dans un resto qui a de bonne appréciations mais à mon goût, c'est plutôt banal.

Le service traîne en longueur et j'ai peur d'être en retard sur la place Sotomayor. Je paie rapidement après le dessert et file au point de rendez-vous. Il y a déjà la guide et un vieil homme qui discute, j'ai moins galéré pour la trouver que le jeune à La Paz (qui avait vingt minutes de retard). Je fais un tour de la place en attendant que plus de monde soit là.

Le monument est gardé par deux militaires et entouré de barbelés 

Je ne savais pas avant de voir son pull que c'était une visite en français, c'est mon troisième tour et c'est le premier non hispanique. On commence par se présenter, six touristes français et un suisse. Camila nous détaille le parcours des trois prochaines heures. Nous commençons par la statue que j'ai pris en photo avant le début du tour. C'est un hommage aux héros de la bataille navale du 21 mai 1879. Une anecdote sur le blason au centre, il devrait y avoir un grand cerf, appelé huemul mais le sculpteur a fait un cheval. Après cette erreur, il est tombé dans l'anonymat... Nous enchaînons avec le port à conteneurs et à bateaux de visite pour touristes (anciennement pour pêcher), les lanchas.


Avant l'existence du canal de Panama, les bateaux venant de l'est franchissaient le cap Horn et faisaient escale ici en remontant plus au Nord. Après la mise en service dudit canal, l'activité a coulé, c'est devenu un port mineur du pays et la ville est parmi les plus pauvres depuis. Il y a eu un sursaut grâce à l'UNESCO qui a classé certaines zones comme patrimoine historique mais cela implique également des contraintes de non modifications des bâtiments et infrastructures existantes. Nous prenons l’Ascensor El Peral offert par notre guide.

Direction le cerro  

Nous arrivons au Cerro Alegre, nous sommes face au palais Baburizza, ancienne résidence d’un riche croate puis une école d’art et, laissé à l'abandon, il fût le théâtre de soirées clandestines dans les années 90. Après une rénovation massive de 1997 à 2011, ce gros chalet art déco abrite désormais le musée des Beaux-Arts.

Nous enchaînons les rues aux murs décorés avec maestria. On reconnaît la patte de certains artistes.

Sur la prochaine photo, nous sommes devant ce qu'ils appellent une "maison mensonge" : d'un côté cette dernière a quatre étages alors que de l'autre elle n'en a que deux. Ceci est dû au vallonnement de la ville et il faut y prêter attention lorsqu'on veut acheter un bien immobilier.

Nous arpentons encore les rues de la ville et passons devant d'autres graffitis.

Nous arrivons au Cerro Concepción : il y a de nombreuses églises réparties ça et là. La légende veut que les marins faisaient la fête au Cerro Alegre le soir et allaient se confesser au Cerro Concepción le lendemain.

Nous faisons une petite pause pour boire un verre de Pisco. Il y a une vraie guerre entre le Pérou et le Chili (qui a renommé la ville d'Elqui en Pisco Elqui) pour cette boisson mais nous nous accordons sur le fait que celui du Pérou est meilleur.

Je trouve une pâtisserie qui vend des macarons et ils étaient excellents !

Encore une série intéressante de graffs :

Nous poursuivons avec le Paseo Atkinson, avec des stands d'artistes, des maisons colorées et une vue sur la ville basse et l'océan.

On distingue des graffs à l'horizontal sur deux bâtiments, ce sont des commandes passées à des artistes de renom 

Nous prenons ensuite une photo de groupe.

Depuis notre pause "boisson", une chienne nous suit, chaque fois que nous croisons un Chilien seul, elle l'attaque, littéralement ! Des couples, des groupes, elle s'en fiche mais pas de Chilien sur notre parcours. Elle en mord d'ailleurs deux au passage et n'aime pas les vélos et motos non plus.

Après une dernière série de graffs, nous terminons cette visite très intéressante de 3h30.

Je cherche comment rentrer à mon logement : vu la configuration de la ville, je ne suis pas au bout de mes surprises, encore des montées et des descentes dans un dédale de rues très pentues pour certaines. Bien sûr, je croise encore de beaux graffs et un endroit incontournable des touristes.

Je passe devant deux églises, je vous laisse juger de l'état de la deuxième... Un jeune croisé sur le chemin me conseille de ne pas prendre la prochaine rue vers la gauche car c'est un quartier qui craint un peu. Je m'exécute.

La colère est très présente dans les rues contre le président Piñera, le gouvernement et surtout la Constitution qui date de Pinochet !?

Piñera tu n'effaceras jamais le sang sur tes mains 

Je rentre enfin après une grosse demi-heure de crapahute. Je retrouve les animaux de la maison, très actifs.


Le soir, je sors manger sur Viña del Mar dans un resto / bar au rez-de-chaussée avec une discothèque à l'étage. Je ne squatte pas trop longtemps l'étage car ma promenade de l'après-midi m'a quelque peu usé et c'est blindé de fumeurs au seul endroit où on trouve des sièges et des tables. Je passe sur le port et remarque que le seul bateau de croisière présent plus tôt a mis les voiles et laissé la place à un porte conteneurs très animé, avec le balai de ces derniers sur le pont et le quai.

Le lendemain, direction Concón et ses dunes de sable. Avant d'atteindre l'avenue Errázuriz où trouver le bus adéquate, je prends en photo des graffs (pour changer).

Suivant la vitesse des bus, c'est plutôt compliqué de lire les destinations sur les pancartes présentes sur les parebrises. Je me fais aider par une sorte de contrôleur qui est à l'arrêt de bus. Après environ une demi-heure de trajet, je descends un peu au petit bonheur la chance au plus près des dunes. Pour confirmer encore mes impressions sur les différents commerces qui détournent des personnages de dessins animés, je tombe sur ce restaurant :

Je galère pas mal pour trouver un passage vers les dunes et passe par une sorte de squat entre les arbres, des matelas jonchent le sol et des déchets sont éparpillés ça et là. Heureusement, il n'y a personne. Après plus de vingt minutes de grimpette, j'ai les mollets en feu et j'assiste aux premières glissades : à un, deux ou plus, les gens dévalent les pentes sur différentes planches de matières hétéroclites. Je m'installe en haut et observe pendant un temps certain.

Le temps passe et avec le vent, il fait un peu froid. Je descends et tente de trouver un bus pour rentrer.

Je patiente un peu à un arrêt mais aucun bus ne va jusqu'à Valparaiso, à ce que je décrypte sur les pancartes de couleur. Je me décide à passer de l'autre côté des dunes et marcher vers la plage de la Reñaca.

Je vais tester la température de l'océan pacifique, c'est la première fois que je suis si proche de celui-ci, ce n'est pas très froid mais il y a beaucoup de vent alors c'est plutôt moyen. Je suis sur une "plage" où il est interdit de se baigner, bien sûr il y a des gens dans l'eau... Je trouve une vraie boulangerie et me jette sur une baguette et du pain Ciabatta, un régal. J'arrive enfin à la plage de La Reñaca, le temps est maussade mais il y a du quand même des gens sur le sable et les terrasses. L'été touche à sa fin.

Un gros chien manque de me mordre mais ça émeut plus un passant que le propriétaire qui a une bonne tête de connard. Je pense que mon sac de pain était très attirant, il est plein de bave. Je poursuis mon chemin jusqu'à un arrêt de bus. Je me renseigne auprès des personnes présentes sur la possibilité d'un retour à Valparaiso, apparemment, je suis au bon endroit, il faut faire signe au chauffeur quand on reconnaît son transport, facile à dire pour des locaux. Heureusement, elles m'indiquent lequel est le bon. Après une vingtaine de minutes de trajet où je cherchais une pizzeria (nous sommes samedi), je descends au plus près d'un ascenseur. Manque de pot, il n'est pas ou plus en service actuellement. En temps normal, ils (les 10) fonctionnent jusqu'à 23h. Je tente de trouver un passage vers la pizzeria, Maps.Me me conduit vers des passages condamnés... J'en profite pour prendre des photos.

Après tous ces efforts, je commande une pizza et sirote une bière en attendant.

La nuit est tombée. Je suis encore assez loin de mon Air Bnb. Je me retrouve à quelques encablures de l'endroit où le tour de la veille s'était terminé. Je mets une grosse demi-heure à rentrer et croise en chemin pas mal de chiens errants ainsi que des jeunes qui s'enivrent. J'évite les zones sensibles indiquées par un inconnu lors de mon précédent retour. Je me goinfre la moitié de ma pitance et digère de cette journée bien remplie. Le lendemain, je dois aller au marché aux poissons ainsi qu'à la maison du poète Pablo Neruda (Le temps est capricieux et mon linge met plus de temps que prévu pour sécher correctement).

Je pars en milieu de matinée en direction de Caleta Portales, il faut se rendre là-bas avant la fermeture vers 11h30 ou 12h, tout dépend des ventes du jour. Comme toujours, je prends les escaliers plutôt que l'ascenseur pour descendre.

La montée est haletante 

Je trouve un graff qui m'avait échappé les jours précédents.

Le président Piñera porte un colis des entreprises privées Administratrices de fonds de pension (AFP), de l'argent dans sa poche

Je peux prendre à peu près n'importe quel bus qui va dans cette direction, il suffit de préciser au chauffeur où je compte descendre et il s'arrête. J'y suis en un quart d'heure environ. C'est très bruyant à cause des mouettes et la pluie est présente par intermittence.

Je me dirige vers un attroupement et suis surpris par ce que je trouve en contrebas, c'est impressionnant et je reste ici pendant de longues minutes :

Ils font beaucoup de bruit et se disputent pour avoir ce qui semble être la meilleure place. On voit des grosses plaies roses ainsi que des cicatrices indiquant qu'ils se battent souvent et en effet, ils se mordent joyeusement. En plus des lions de mer et des mouettes, il y a des pélicans :

Je fais enfin un tour sur le marché, les étals sont remplis de toutes sortes de poissons, de crustacés et de coquillages.

Ce n'est pas très grand et les différents vendeurs proposent sensiblement les mêmes produits. Tout a l'air très frais et des touristes asiatiques ou d'autres contrées se régalent. Un jeune traîne une caisse remplie de "déchets" de poissons jusqu'au bout de la jetée. Ce bruit a réveillé les lions de mer : ils se dirigent à toute vitesse vers l'endroit où le jeune déverse le contenu de son lourd fardeau. S'en suit une joyeuse cacophonie pleine de batailles entre les lions de mer, les mouettes, les pélicans et tous ceux qui veulent une part du festin. Mon tour est fini, je reprends le chemin de la ville basse afin de me rendre à la maison de Pablo Neruda. Je prends un micro pour me rapprocher au plus près sur l'artère principale. Je passe faire quelques courses dans un magasin pour le déjeuner : pain, jambon, boisson. Je sillonne à travers les rues pour grimper vers le musée. Je prends quelques clichés.

La montée est plutôt pénible, je dois bien mettre quarante minutes pour parvenir à mon but. La ville basse est parsemée de messages contre le président, son gouvernement et la police : début mars, le bilan faisait état de 31 morts et plus de 200 blessés oculaires ! Je fais un tour dans une sorte de parc qui jouxte la maison.

Si je veux me rendre à l'intérieur de la demeure, je dois débourser 8 euros : ça ne m'intéresse pas tant que ça de savoir comment vivait ce poète. Je repars assez rapidement de cet endroit, tout ça pour ça... Je prends le chemin de mon logement non sans rencontrer de nombreux graffs sur ma route. Je fais même une halte dans une église et écoute le sermon (nous sommes dimanche).

Je me perds plusieurs fois à force de suivre les œuvres sur les murs. Je mets plus de temps que prévu pour rentrer mais ça valait plus le coup que la maison de Neruda. Je me repose un peu dans mon lit avant de ressortir pour le diner. Je me rends dans un resto vénézuélien qui sert des arepas et des frites.

Je ne tarde pas trop, le lendemain, je dois prendre un bus pour la capitale, Santiago. Il y a un départ toutes les demi-heures ce n'est donc pas la peine de réserver un billet. Je n'aurai pas accès à mon Air Bnb avant 12h, je traînasse encore un peu à Valpo avant de faire mes adieux à mes hébergeurs ainsi que leurs compagnons poilus. Pour la première fois, je n'emprunte pas les escaliers pour descendre dans la ville basse mais j'intercepte un micro dans une rue non loin de mon logement. Avec mon gros sac, c'est plutôt compliqué de trouver une place, en fait, j'en prends deux directement derrière le chauffeur. Je lui annonce mon intention de descendre près du terminal et il s'arrête quand il estime que nous sommes au plus près. Je passe au guichet de la compagnie qui assure les liaisons Valparaiso-Santiago, il y a un bus qui part assez rapidement. Je me rends sur le quai et grimpe dans le premier bus avec l'affiche "Santiago" sur le parebrise. Je veux m'installer mais une personne occupe le siège qui m'a été attribué. Je regarde mon billet puis je demande l'heure de départ à un voyageur : j'ai pris le bus qui part avant le mien, donc je n'ai pas de place dans celui-ci normalement. Je trouve néanmoins une place libre et attends nerveusement le départ qui ne se fait pas attendre. Personne ne vient réclamer ce siège, je somnole pendant l'heure et demi qui me sépare de ma destination.

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Publié le 10 mai 2020
  • Voyage de Valparaiso à Santiago :

Il n'y a pas grand chose à dire si ce n'est que le trajet fût très rapide. À peine une heure et vingt minutes pour me rendre à la gare de métro Pajaritos, la plus pratique pour aller jusqu'à mon Air Bnb.

La première étape fût d'acheter une carte de transport : je fais donc la queue dans la file idoine. Quelques (longues) minutes plus tard, la guichetière m'annonce que je ne peux pas payer par carte bancaire... Je dois donc retirer de l'argent au guichet à quelques mètres de là (qui me taxe au passage de 10 euros quel que soit le montant retiré). Je refais la queue et charge ma carte pour quelques trajets en prévision des visites. Comme d'habitude, mon sac est un poids non négligeable et toutes ces manipulations sont pénibles. Je prends enfin le premier métro pour me rapprocher de mon logement. Je fais un changement pour contourner le parc O'Higgins au sud duquel se trouve le Air Bnb. J'y parviens vers 11h45. Je salue mes hôtes et patiente sur la terrasse avec un chat très collant qui me pourrit mon pantalon avec ses coussinets sales...

Il est à peine midi mais il fait déjà très chaud, pas loin de 28°. Je profite du Wi-Fi et discute avec une fille de mes hôtes : Barbara. Sa mère nous interrompt car elle a terminé le ménage. Je prends possession de ma chambre et découvre ce pour quoi j'ai choisi ce logement entre tous.

Je ne profite pas encore de la piscine, je fais une grosse sieste qui s'éternise plus que je ne le voulais. Je me réveille avec la tête dans le ... Je demande à mon hôte si elle peut me laver quelques affaires, cela ne la dérange pas le moins du monde. Elle me conseille également des restaurants à proximité mais avec tout ce qui se passe actuellement dans le pays et le fait que je sois un étranger me refroidit un peu. Je finis ce que j'avais acheté la veille. J'essaie de squatter le Wi-Fi mais ça capte mal depuis mon lit. Il y a pourtant un répétiteur mais ce n'est pas possible de se connecter. Je tente de le paramétrer et il se met en défaut : je tente en vain de me reconnecter mais il est coriace. J'abandonne et vais sur la balancelle sur la terrasse. J'assiste à un superbe coucher de soleil et mon hôte m'offre une bière. Un autre locataire vient tailler le bout de gras sur la balancelle (et fumer ses roulés). C'est un Japonais, j'ai tellement pris l'habitude de parler espagnol que je lutte pour trouver mes mots en anglais. Nous restons là pendant un temps certain à échanger nos impressions sur nos aventures. Quand il était à Mendoza, de l'autre côté de la frontière, il faisait une ballade en vélo quand des individus ont tenté de le détrousser : ils ont tiré sur son sac à dos mais il a résisté, non sans mal. Une expérience traumatisante. Je profite encore de la connexion puis vais me coucher en évitant les chatons qui dorment dans les escaliers. Le lendemain, direction le centre-ville.

Je prends encore des métros, c'est le plus pratique. Par contre vers 9h c'est sur-blindé de monde : je laisse passer plusieurs rames bondées avant de tomber sur un métro vide... Le trajet est assez rapide. Mon premier objectif était de visiter le GAM (pour la poétesse Gabriel Mistral), un centre culturel réputé. Je tombe sur beaucoup de revendications et des graffs.

Le bâtiment ouvre quelques minutes après mon arrivée, avec les événements qui bouleversent la vie de la ville, les protections qui ne me laissaient pas voir l'intérieur de l'édifice m'ont fait douter de l'accès à ce dernier.

Je ne peux accéder qu'à la bibliothèque à partir de maintenant et plus tard à d'autres parties du bâtiment. L'accueil n'est pas ouvert non plus et les personnes qui se trouvent de l'autre côté m'ignorent royalement. Il n'en faut pas plus pour me faire partir, tout sera accessible mais pas avant 2h d'attente d'après ce que je lis mais impossible de se le faire confirmer... Je croise des photographes et prends les mêmes clichés qu'eux (ou à peu près).

Je passe devant une belle église.

Iglesia de la Virgen de la Victoria 

Toujours des détournements de jeux vidéos ou dessins animés pour les restos et du violet pour ma môman.

Mon prochain objectif est de monter au sommet du Cerro San Cristóbal. Je pourrais marcher deux kilomètres mais j'ai la flemme et je compte descendre à pied de l'autre côté. Bien sûr, il faut que j'attende trente minutes que le funiculaire ouvre. Je m'incruste près du guichet mais je dois sortir pour patienter...

Je vais me poser à l'ombre un peu plus loin. Il n'est pas encore 11h mais ça commence à chauffer sévère. À l'heure passée de quelques minutes, nous pouvons enfin accéder au guichet. Je suis dans le wagonnet à bord duquel Jean-Paul II a gravi cette colline.

Nous arrivons assez rapidement. Il est tôt mais la pollution est impressionnante : je fais une vidéo du panorama.

Je grimpe une volée de marches, visite une église puis me rend aux pieds de la Vierge.

Je prends des clichés du nuage qui recouvre la ville.

Toutes ces marches m'ont donné faim et soif, heureusement qu'il y a des Mote con huesillo en vente : jus de pêches, pêches et blé, très bon.

Je prends encore deux photos intéressantes.

J'entame ensuite ma loooongue descente vers la ville. Je passe par la Casa de la cultura Anahuac, un centre culturel dans le parc métropolitain de Santiago.


Je mets moins de cinq minutes à en faire le tour, à vrai dire, il n'y a qu'une salle d'exposition.

Je passe non loin d'une piscine qui était ouverte jusqu'à la veille (l'été est fini), puis plusieurs lieux pas particulièrement intéressants.

En plus du funiculaire, il y a également une ligne de téléphérique.

Je vois sur la carte que je suis à moins d'un kilomètre d'un jardin japonais, je ne suis plus à quelques centaines de mètres près.

J'arrive enfin en bas de la colline. Je passe devant un magasin au nom évocateur qui vend des vélos et sous un arbre qui fait du bruit.

Je traverse le parc des sculptures.

Je souhaite ensuite me rendre dans un restaurant réputé, je chemine jusque là non sans prendre des photos.

Je galère un peu, il est bien plus loin que je ne l'imaginais et est très cher. Je prends néanmoins un plat et une bière, je n'ai pas marché jusque là pour rien.

Après cette demi-déception, je pense à rentrer. Je cherche désespérément un vendeur de glaces à l'italienne pour avoir un dessert, je n'en trouve point. Je file vers le métro et évite le soleil qui tape de plus en plus. Je filme un ventilo / brumisateur sur les quais.

De retour au Air Bnb, je me mets en tenue et me rafraichis dans la piscine. Elle est effectivement plutôt froide, ça fait du bien mais ce n'est pas la température idéale à mon goût.

Pour mon dernier soir, je me fais plaisir, je vais manger et boire dans "la" rue des bars et restaurants, un quartier sûr.

Je pars du bar à la fermeture. À peine rentré, je tombe de sommeil. Je dois rendre ma chambre pour midi bien que mon vol ne soit qu'à 22h15. De plus, la fille de mes hôtes me demande si je ne peux pas libérer plus tôt afin qu'elle puisse faire le ménage avant l'arrivée du suivant... Je ne suis pas à une demi-heure après tout. Je boucle donc mon sac pour la dernière fois et prends la direction du métro puis de l'aéroport.