Carnet de voyage

Colombie

11 étapes
3 commentaires
Quelques photos et impressions de mon séjour en Colombie.
Du 5 novembre au 21 décembre 2019
47 jours
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En préambule, il faut dire que j'ai pris un bus depuis Chambéry jusqu'à l'aéroport de Genève et que ce dernier s'est fait contrôlé par les douanes suisses à la frontière.

Ceci étant, je suis passé par Londres (Heathrow) où j'ai dû repasser les contrôles de sécurité parce que je n'avais pas suivi les connexions... (au comptoir de la compagnie aérienne Avianca, on m'a demandé une preuve de sortie du territoire. Merci les forums, j'avais pris un billet sur OneWayFly.)

Après de longues heures de vol, je suis enfin arrivé à l'aéroport de Bogotá.

🇨🇴

Le premier jour, je l'ai surtout consacré à trouver un transport pour la prochaine étape : San Martín. Deux conducteurs de bus sur trois m'ont laissé frauder, en effet, impossible d'acheter un ticket dans le bus, il faut se munir d'une carte rechargeable et je n'ai trouvé que 2 points de vente qui n'étaient pas du tout sur ma route... C'est plutôt folklo les transports en commun (et les transports en général) : ils peuvent s'arrêter et prendre du monde à peu près partout, il suffit de faire signe au chauffeur. J'ai demandé mon chemin (pour la première fois) après un temps d'hésitation il s'est exécuté, m'a demandé d'où je venais et j'ai eu droit à un joli sourire. Il n'y avait que 2 compagnies de transport qui faisait le trajet jusqu'à San Martín, aucune réservation, juste se présenter entre 4h et 12h pour l'une et à 7h pour l'autre ... À proximité du terminal, un jeune a voulu me faire du "change"...

Le deuxième jour, j'ai fait le touriste : museo del oro et Monserrate. J'ai opté pour le taxi pour l'aller comme pour le retour : le matin, pas de problème, une course plutôt rapide, ne pas regarder la route et éviter de faire attention aux klaxons, le plus déterminé passe en premier ; en fin d'après-midi, ce fût une autre paire de manches, des embouteillages et le chauffeur a calé je ne sais combien de fois, j'ai arrêté de compter à 5... Il était beaucoup trop timoré à mon goût (on croit rêver).

Après de nouvelles recherches sur le site d'une compagnie de bus, j'ai réservé mon trajet pour San Martín, départ à 6h.

Pour les autres photos et vidéos, c'est sur instagram: _raf_paf_

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Départ du bus à 6h07. Honnêtement, je pensais qu'il y aurait du retard... Mais c'est après que les choses se corsent : on a dû s'arrêter 3/4 fois peu de temps pour rameuter des passagers à differents points stratégiques avec des rabatteurs ou le chauffeur directement, puis on s'est arrêté trèèèèèès longtemps à la sortie de la ville pour presque remplir le car... D'après la réservation faite la veille, je devais arriver à Villavicencio à 9h15, ce fût plutôt 11h et des brouettes, heureusement que mon Air Bnb était flexible.

J'ai dû chercher un transport pour arriver à San Martín : arrivée à 13h15.

Après avoir profité d'une douche (froide), je suis allé faire un tour : les choses se mettent en place en différents endroits, il y a beaucoup de petits étals, des manèges, une grande et une petite scène. Je fais un tour de la ville et respire enfin, je préfère ce village à Bogotá, sans hésitation.

Je repère les restaurants et m'achète une bouteille d'eau (je fais ça tous les jours en fait...). Je jette mon dévolu sur "El rincon del tigre"

Je n'ai pas réussi à finir la viande... J'ai goûté avec la pointe du couteau la sauce, j'ai directement transpiré à grosses gouttes...

Je cherche à retirer de l'argent : chou blanc, les distributeurs sont vides... (j'ai mis des plombes à trouver un deuxième distributeur car Google Maps ne donnait pas la bonne rue). Il y a peu d'animation et le trajet m'a fatigué, je rentre me coucher et succombe devant la TV. Je mets des bouchons car ma porte donne directement sur la rue et est "ouverte" en haut et présente un jour conséquent en bas.

Pas de rideau... 

Le lendemain matin, je suis à la recherche de cash comme ils disent (ou efectivo) car je ne trouve pas d'enseigne qui accepte la CB... Je respire enfin vers 11h : un guichet sur trois distribue les précieux papiers. Après une grosse averse, le soleil fait son apparition.

Je passe tout l'après-midi près du "Parque principal" : présentation des reines des différents villages alentour et surtout : concours de danse ! J'ai seulement fait le lien entre "cuadrillas" et quadrille... Des équipes se succèdent, enfants, ados et des pros, les supporters sont là ! La musique est toujours la même et les chorégraphies quasi identiques, ce sont l'entrain des participants et les costumes qui font la différence.

Après avoir profité du spectacle pendant je ne sais combien de temps sous un soleil de plomb, je décide de regagner mes pénates. Que nenni ! Une horde de chevaux investissent la rue, je reste encore jusqu'à la nuit tombée devant ce défilé interminable et de toute beauté.

La faim me fait ressortir à 22h22, je suis les conseils de mon hôte et prend une "mamona", une brochette de viande grillée. Excellente, mais je ne suis pas calé, et comme nous sommes samedi, je prend une grosse part de pizza (pollo), un des serveurs me demande si je veux rajouter quelque chose, il parle trop vite, je bégaie "Natural", regard entendu de son acolyte, il me sert la part telle quelle. Un petite bière pour accompagner et je me cale devant la grosse scène, le son est très fort, plutôt désagréable, je préfère rejoindre le "Parque principal". Je bloque devant 3 attractions : une femme qui vend ou met en jeu diverses espèces (photos), un truc mécanique qui ressemble à un entraînement de cosmonautes et un succédané de bateau pirate (pour les connaisseurs).

Ce dimanche, c'est LE jour au stade. Je mange sur la route : un yaourt à la "fraise" et 2 croissants, l'un fourré au jambon et l'autre à la confiture de je ne sais quoi (cette fois "natural" n'a pas eu l'effet escompté, la serveuse m'a fourni un de chaque pour ne pas me décevoir je suppose). Mon hôte avait dit que ça commençait à 13h, vers 12h30, je tombe sur le stade, à 14h, ça commence à bouger. Toujours les quatre "équipes" : Galanes, Moros, Guahibos y Cachaceros. Jusqu'à 19h20 et le feu d'artifice, s'enchaînent des scènes reproduisant l'histoire, combat, course. Beaucoup de tours e terrain des différentes équipes en réalité... La musique est plaisante, le commentateur parle lentement, c'est passé relativement vite. Bien sûr, je me sauve avant l'énorme feu d'artifice car il avait annoncé 19h et à 19h20, j'avais très faim et ça commençait à se rafraîchir. J'en vois un peu mais il aura duré vingt bonnes minutes.

Je reprend de la mamona et une arepa. Rien sur la grande scène, je fais un tour et rentre me reposer.

En fait, tout se passait plus tard mais les quasi sept heures au stade ont eu raison de moi...

Dernier jour, dernière animation : au club deportivo de coleadores de San Martín pour la tarde de toros coleados... Il y a deux cavaliers (1 rabatteur et 1 attrappeur), une malheureuse vache, 3 zones où l'attrapeur doit saisir fermement la queue de la vache, se pencher sur sa selle et la faire basculer/rouler-bouler. C'est un sport qui ne me botte pas trop, surtout lorsque l'une d'elles se brise une patte et doit être évacuée saucisonnée dans la pelle d'un tractopelle...

2 arepas pour la route, je rentre préparer mon sac pour le lendemain et préparer la suite de mon voyage : retour à Bogotá pour une nuit et trajet pour Armenia / Salento.

(Comme à Bogotá, mon réveil / téléphone ne sonne pas, mais cette fois, mon hôte ne me réveille pas, je manque le premier bus, le suivant, prévu à 7h30, part à 6h50 !? (Le son de l'alarme que j'utilisais était désactivé, celle de mes tests, non))


Remarques :

- À San Martín, il y a souvent un ou plusieurs enfants sans casque sur les motos, donc 3 et même jusqu'à 5 passagers... (j'ai vu des bébés)

- au stade, certains étaient assis dans l'herbe, là où le spectacle avait lieu : selfie et autres photos pendant la représentation, on traverse le stade de long en large...

Des comportements un peu déroutant.

- le truc marrant (qui m'a rappelé un spectacle conté par un français d'origine indienne) ce sont les personnes au Terminal de Bogotá qui crient à tue-tête la destination de leur agence de voyage : "Medellín ! Medellín ! Medellín ! Etc.

Pour les autres photos et vidéos, instagram : _raf_paf_

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Comme à l'aller, il faut remplir le bus, quelques arrêts suffisent pour y parvenir et les rabatteurs sont moins présents (ou visibles). J'ai de quoi m'occuper pendant le trajet, comme dans l'avion Londres - Bogotá, il y a un petit écran et on peut brancher des écouteurs, pas de jeux mais beaucoup de musiques de tout genre et pas mal de films.

L'arrivée au Terminal Salitre de Bogotá est plutôt éprouvante, beaucoup d'embouteillage qui font s'allonger ce trajet. Je communique avec mon hôte, elle m'attend depuis un moment puisque Google Maps donnait 20 minutes puis a changé pour 35 et je crois même que ce fût plus... Elle m'accompagne jusqu'à chez elle (chez sa mère en fait). C'est la première fois que je mets mon sac sur le dos (d'habitude je le porte comme un sac de sport sur de courtes distances) il pèse son poids et mes épaules souffrent. Les deux étages de la "tour" finissent de m'achever. Mes hôtes me proposent de sortir manger avec elles, j'accepte avec plaisir mais je me douche avant de sortir. Pour changer, je mange poulet, riz, pour une fois un peu de tomate et de la salade. Je tente la mangue en entrée et une "limonade" (jus de citrons). (Aucune conséquence sur mon transit intestinal...) On fait connaissance, elle parle anglais et sa mère espagnol, autant dire que vu mon niveau, elle joue l'interprète. Après ce bon repas, je rentre me reposer. Je ressors en fin d'après-midi car mon estomac crie famine et il faut que j'achète de l'eau et de la nourriture pour le trajet du lendemain. Au sortir du "Centro comercial Gran Estación", il se met à pleuvoir, je m'abrite à un food truck et entend de la musique que je ne supporte pas : Rammstein, s'en suit une conversation avec 2 mecs, un uruguayen qui fait le raccourci, je n'aime pas la langue allemande alors les français ont un problème avec les allemands et son ami colombien qui parle un peu anglais et est heureux d'écouter avec moi "Creep" de Radiohead. Je coupe court à la discussion, je suis sévèrement trempé et je dois trouver un taxi et rentrer me sécher pour le voyage. Après des adieux en bonne et due forme, je prend un taxi. La route est complètement inondée et le pare brise est plein de buée, comme toujours, très difficile d'expliquer une adresse à base de 2 rues perpendiculaires : calle 24 carrera 69b #24-39... on fait un tour et j'arrive enfin à destination.

Je vérifie pour la énième fois que mon réveil ne va pas me faire faux bond et je me couche.

Tout se passe bien pour le lever, je suis enfin dans les temps. Mon hôte a demandé à sa mère de m'accompagner au Terminal, je refuse poliment et la remercie pour mon linge tout propre (et sec). Je fais trois guichets différents de la compagnie avant de trouver le bon, je suis en avance, en tout cas je l'étais, et je demande à la personne si mon billet électronique suffit ou s'il faut l'imprimer : pour lui, aucun problème. Le bus a quinze minutes de retard. Au moment d'embarquer, la personne qui contrôle les tickets veut un billet imprimé, son collègue doit donc s'exécuter pour moi (Gaspillage). Le trajet est plutôt long, sur une partie, il fait chaud, mais après une pause (où on nous oblige à descendre, je suppose pour de l'essence), c'est la Sibérie dans le bus. C'est le troisième que j'emprunte et c'est toujours pareil. Pour une fois, très peu d'arrêts et le bus est quasi vide. Nous arrivons avec une demi-heure d'avance sur l'horaire prévu non sans avoir passé nombre de péages (dont un en plein milieu d'une montée (pour nous) et avec une seule voie, cela crée un ralentissement important, et des travaux à tire larigot (ponts et tunnels essentiellement). Un buseta d'Armenia jusqu'à Salento et je dois encore mettre mon sac sur le dos, c'est dur après ce trajet et mon logement est dans une cote. Je peux enfin me reposer.

Pour les autres photos et vidéos, c'est sur instagram: _raf_paf_

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Pour mon premier jour à Salento, je décide de faire le trek incontournable : la vallée de Cocora. Mon hôte me prépare un petit déjeuner parfait : céréales / papaye / banane + jus de mangue + thé (cela surprend toujours quand je dis que je ne bois pas de café, encore plus dans un région qui porte son nom...).

Plein d'énergie (et d'appréhensions pour les fruits ingurgités), je me mets en route pour Cocora. Je passe par le mirador et descend dans la "jungle".

Le chemin est plutôt boueux, des branches en travers, pas vraiment entretenu, peu importe je m'enfonce dans la végétation. Les bâtons de marche me sont d'un grand secours. Je sors enfin de ce sentier et me retrouve... sur une route goudronnée. J'ai beau regarder alentour, pas d'accès à un autre chemin. Qu'à cela ne tienne, je commence à emprunter cette "Vía a Cocora". Quelques dizaines de mètres plus loin, un panneau indique "Valle del Cocora 9km". Petite hésitation, est-ce que j'ai bien vu sur Google Maps la veille ? 11km et 2h38 à pied... Moi qui pensais cheminer le long du Río Quindío, me voilà parti sur une route en macadam. Des dizaines de véhicules en tout genre me dépasse pendant les 3h de marche (qui me semblent interminables) : voitures, motos, camions, jeep Willis pleines à craquer de touristes... Heureusement que les paysages sont magnifiques et qu'il y a des animaux et des plantes remarquables.

Après de gros efforts, je parviens enfin à destination (la dernière cote et ses virages était de trop). Bien sûr, si je veux voir ce pour quoi j'ai fait tout ce chemin, il faut encore grimper. Me voilà parti pour une boucle de 10km (que j'ai pris à l'envers...) et qui ne fût pas une boucle entre le 2e point de vue et la finca la montaña, où je me suis arrêté prendre un chocolat chaud (pas de thé ici) et où j'ai renoncé à aller à la maison des colibris, j'en avais sous les yeux et la pluie rendait boueux et glissant le terrain (des ponts de singe m'attendaient). Après une pause revigorante, j'entame la descente, mes genoux me font souffrir, j'y vais lentement et découvre des oiseaux jaunes, rouges, bleus, des plantes jamais croisées auparavant.

Je n'ai pas croisé d'ours à lunettes, encore moins de tapir, peut-être un condor mais j'ai vu ce que j'attendais depuis le matin : el bosque de las palmas, des palmiers de cire qui culminent jusqu'à 60 mètres.

Dernière étape de ce périple à Cocora, le Parque Nacional Natural : Los Nevados. Malheureusement, il y avait juste un petit problème :

On voit le panneau du parc sur l'autre rive 

Encore quelques mètres de descente dans un chemin semi-boueux, semé d'obstacles :

J'ai pris une jeep Willis pour le retour, c'est plus pratique et je suis cuit.

Sur LA place de Salento, je trouve un petit établissement sympa avec un plat typique du coin :

J'avais besoin de gras, c'est fait !

Je rentre me doucher et me reposer.

Le deuxième jour, je désire me reposer un peu, mon genou droit est douloureux. Je décide d'arpenter les rues de la ville. Je tombe sur une multitude de couleurs.

Je rentre manger un bout et me lance à l'assaut du Mirador Alto de la Cruz et ses marches interminables.

Il commence à pleuvoir, un peu dangereux de descendre vers le mirador officiel (par où je suis passé la veille), je prends les escaliers, grosse erreur, mes genoux me brûlent mais là pluie me pousse à continuer. Je m'abrite un peu sous les toits de tuiles et rejoins ma chambre avant qu'un énorme orage n'éclate.

Je ne ressortirai que lorsque la faim me tirera de ma chambre (et que la pluie aura cessé). Je vais voir un resto à 2 minutes de mon logement : El rincón de Luci. J'opte pour de la truite avec des légumes. La soupe en entrée est offerte.

C'est plein d'arêtes et je mets des plombes à trier. Le repas est très bien par ailleurs. J'ai également un verre de soda, ça ressemble à de l'orange. Le repas terminé, je pars vers la place principale, le temps s'est rafraîchi, j'ai mal aux mollets, je décide de rentrer. Un peu de TV, Los guerrilleros del zodiaco, un film américain en VOST espagnol...

Le lendemain, je me lève avant le réveil et décide d'aller une nouvelle fois dans la rue marchande : la Calle Real. Grand bien me fasse, c'est quasi désert (à part des touristes) et toutes les boutiques sont fermées. Je mitraille.

Ah oui, j'allais oublier : il y a un grand soleil, ça fait du bien au moral.

Je retourne à l'hostal pour le petit déjeuner, je fais 2 courses pour le midi et je pars sur la route pour Boquía. Bien sûr, comme pour Cocora, je ne prends pas de transport, Google Maps indique 1h30 (Je viens de voir qu'il y avait une route plus directe...) Bref, que de la descente, j'ai les genoux en feu arrivé en bas. Je prends donc un chemin pour la cascada Santa Rita. Je vois des citrons énormes et des oranges.

Je poursuis le chemin jusqu'à la finca Santa Rita. Je paie l'entrée du site et on m'explique le déroulement de la "visite".

Il y avait plus de cascades que ce à quoi je m'attendais (tant mieux) et d'autres "attractions" intéressantes : piscine naturelle, tunnel, grotte, ponts suspendus. Le tour prend 2h environ mais j'ai été lentement et j'ai mangé à côté de la piscine. (Je me suis fait piqué deux fois)


J'ai traversé la grotte éclairé par mon téléphone avec un mec qui me suivait, c'était bien boueux et nous faisions "floc floc" à l'unisson. À la dernière cascade, il enlève son T-shirt et son chapeau et se place sous l'eau, recto puis verso. Je sais pas si c'était un rituel mais vu la température, je ne l'ai pas imité. La balade se termine par un dernier pont qui se courbe jusqu'à effleurer l'eau. Je ne suis pas mécontent d'avoir terminé, l'orage gronde au loin. Je me hâte de trouver un arrêt de bus (En fait, il n'y en a pas, il faut faire signe au chauffeur...) J'arrive à Salento et m'aperçois qu'il a plu ici. Je presse le pas, ça recommence. Après une bonne douche, je trie les photos et vidéos et me repose. C'est samedi, je sors manger une pizza chez Somevi. Je voulais prendre une moyenne mais on me fait voir un grand plat, ce serait trop pour moi, faute de mediana, ce sera une pizzeta. Je l'accompagne d'une Corona (RIP Jacques). Après avoir réglée la note, je rentre me détendre avant ma dernière journée à Salento.

Dimanche, 7h, je n'ai pas encore réservé pour ma dernière activité. Je ne pouvais pas repartir de la région du café sans visiter une finca. Ce sera la finca Las Acacias, je peux réserver sur Air Bnb et payer en ligne. Le "tour" dure 1h, je prend le créneau qui démarre à 10h. La finca est à quelques kilomètres de Salento, je n'ai pas envie de marcher : des jeep Willis sur la place principale partent pour Cocora ou les différentes exploitations. Je prend mon ticket à 9h15, le prochain départ est à 10h... J'explique ma situation, pas de problème ça demarrera à mon arrivée. Soit, je patiente. À 10h, j'interpelle le "placeur", la jeep arrive. Vers 10h10, nous partons, j'ai vraiment bien fait de ne pas faire le chemin à pied, cela me paraît long et la route est boueuse. Je descends au premier arrêt, je suis le seul. Deux personnes descendues depuis une autre jeep se sont trompées de finca : elles devront marcher 1 km. Je me présente, la personne s'appelle comme moi. Je dois attendre 11h pour bénéficier de la visite. On m'offre un café : je prends un expresso, il est fort, je rajoute de l'eau mais je ne peux pas le boire. Mon guide est Cristian, il parle très bien anglais. Ces explications sont intéressantes, j'ai même droit à des mots français (il en passe tellement par ici). Je pose des questions sur les plantes et les arbres.

En fait, il y a des bananiers pour la protection de leurs feuilles et pour l'eau qu'ils apportent. Il y a aussi des avocats, des sortes de mandarines mais acides comme le citron, des haricots... Je cueille quelques grains bien rouges, je retourne des grains et je mouds également. Tout le processus depuis la germination, les plants, etc, jusqu'à la torréfaction m'est détaillé par le guide. Oui, je suis seul. On me propose encore un café pour clore ce moment, je refuse poliment et on me sert un très bon thé au citron. Le temps qu'une jeep repasse dans le sens inverse, mon homonyme veut connaître mes impressions, savoir d'où je viens, etc. Quelques minutes plus tard, mon moyen de locomotion débarque, les places assises sont toutes prises et il y a les deux personnes qui s'étaient trompées de finca debout accroché à l'arrière du véhicule. Je les imite. Nous taillons une bavette le temps du trajet : allemandes, elles viennent d'enchaîner Bolivie et Pérou, elles remontent vers les Caraïbes et iront au Panama. Arrivés sur la place du village, je suis un peu crispé au niveau des mains. Je fais quelques courses et rentre à l'hostal avant que le pluie ne débute.

Je profite d'une éclaircie pour repérer le "terminal" de Salento. Sur le retour, il se remet à pleuvoir. Je passe la fin d'après-midi dans ma chambre. Je récupère ma lessive auprès de mes hôtes et prépare mon sac à dos.

La pluie a duré des heures, avant de sortir manger je me rappelle qu'il faut que je recharge mon crédit téléphonique : je n'y parviens pas en utilisant les 2 cartes de débit, avec 3 méthodes différentes... Ça m'a pris des plombes, je ne sors pas, je mange des parts de sortes de quatre-quarts au chocolat et nature (très équilibré). Je finis de préparer mes affaires et me couche.

Réveil à 5h pour partir pour Armenia puis Cali. (1h + 3h de route)

Pour les autres photos et vidéos, c'est sur instagram: _raf_paf_

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De peur que mon téléphone ne sonne pas, je me réveille avant 5h. Petite douche et je pars comme un voleur de l'hostal. Il y a des bus toutes les 15 minutes, je ne suis pas pressé et découvre des maisons sous un regard différent avec porte et volets fermés. J'achète mon ticket et aperçois un graf qui m'avait échappé la veille. Je monte sur la route prendre des photos et me fais houspiller par le gars de la compagnie de transport, on entend au loin le bus arriver.

Je me hâte et "tombe" sur un couple de français. Après 1h plus ou moins de trajet, j'arrive à 7h au Terminal d'Armenia. Mon bus est à 8h, je ne suis pas pressé. Effectivement, pas la peine de s'activer, le bus aura plus de 2h de retard... Je m'endors quasi instantanément, c'est un trajet court (3h en théorie) et c'est le premier où je ne regarde pas les paysages.

Après 4h de somnolence, on arrive enfin à destination, il fait chaud :

Et ça, c'est trois heures après...

Je retire de l'argent, je teste 3 guichets avant de tomber sur une banque qui ne me taxe pas (Davivienda), comme à Bogotá (en fait ils se sucrent sur le taux de change...). Je cherche un taxi et essaie de donner la dirección. Je pense que c'est bon et nous voilà parti : encore une grosse ville, c'est le bordel, des travaux de partout, route, trottoir, aménagement d'espaces verts... Au bout d'une trentaine de minutes j'aperçois le bâtiment azul y gris décrit par mon hôte. Résidence sécurisée avec gardien. Celui-ci me transmet les instructions de mon hôte qui est parti travailler, un échange sympa. Je découvre ma chambre/appart', ma fenêtre donne sur l'Avenidad de los Cerros mais pour le bruit, ça passe. Un peu de lessive et une grosse douche (froide). J'attends que la faim me tiraille et me décide à sortir. J'étais parti pour une panaderia, finalement ce sera une brochette de saucisse (gros morceaux de gras et herbe) et une arepa (pour changer). Le quartier a l'air plutôt malfamé, j'ai mon téléphone et ma CB, je presse le pas et rentre. Au bout de quelques temps, mon hôte rentre et vient en personne me donner le code wifi (et zieuter la chambre) : mon linge pendu en train de sécher le fera tiquer.

Il est très cordial et me conseille vivement de ne pas réitérer mon aventure dans cette partie du quartier, surtout la nuit, de l'autre côté, il y a un grand centre commercial avec tout ce qu'il faut. Comme d'hab mon voyage m'a fatigué, je me couche tôt.

Le lendemain, direction le centre. Je passe d'abord acheter une carte rechargeable pour le bus, comme à Bogotá, pas de ticket vendu par les chauffeurs, question de sécurité. Ça me prend plus de temps que je ne pensais, une loooooongue queue. Mon sésame en poche, je décide d'opter pour le Mio cable, un téléphérique urbain. Bien sûr, il est fermé et j'avais compris qu'il ouvrait de 14 à 17h. En fait, c'est de 12 à 14 et de 17 à 23... Bref, je prends un bus pour le centre, ou pas. J'ai pris la bonne ligne mais pas dans le bon sens, je me retrouve au sud de la ville devant l'une des universités. Castagnette ! Je repars à l'opposé et descend enfin au bon arrêt. En premier lieu, je veux aller voir la chapelle San Antonio située un peu en hauteur.

La vue est plutôt bonne mais pas autant que sur le Monserrate de Bogotá.

Prochain stop, el Gato del Río.

Derrière lui, toute une rangée de chats en fibre de verre "qui lui font la cour". Il y en a également le long du bulevar del río et disséminés de-ci de-là dans toute la ville.

Viennent ensuite les differentes chapelle, églises et cathédrale, de style, d'époque et de dimensions différentes.

Je mange un bout le long du bulevar del río : patate farcie au riz et poulet frit (avec beaucoup de peau)

Papa rellena y jesaisplus  

Le temps est plutôt couvert mais cela n'arrête pas de changer. Je vais vers la place Caicedo.

J'ai encore pas mal marché aujourd'hui et il fait très chaud, je me prends une glace dans un magasin, les vendeurs de rue ne m'inspire pas confiance. Je me pose près du parque Simón Bolivar.

Sur ces entrefaites, je me rend à l'arrêt le plus proche : comme d'habitude, il faut décrypter le nom de l'arrêt qui n'en a pas : Google Maps dit Av 1N entre Cl 12 y 10 PP1, oui, c'est inscrit ça, par contre, je dois prendre le bus E27B. Après 2 bus E27 qui me passent sous le nez, je décide de monter même si ce n'est pas le même nom. J'arrive au terminus, j'ai juste oublié de descendre 2 arrêts plus tôt, c'est moins pire que ce matin. Comme tous les soirs, lessive du jour et douche.

Ce soir, petit tour au Cerro Cristo Rey et à la statue de Sebastián De Belalcázar. Deux points de vue sur Cali et un christ de 26 mètres de haut.

Le lendemain matin, petit déjeuner dans une panaderia qui fait de bons croissants (fourrés au "fromage")... Un petit tour au centre commercial Cosmocentro pour boire un délicieux jus de fruits frais : ananas, fraise et mangue ; le meilleur : pastèque, banane, noix de coco.

Le soir, nouvelle expérience culinaire : du veau est déposé avec délicatesse (non je déconne) sur des grilles érigées telles un tipi avec un feu au centre, le toit dans un four transparent avec une grande cheminée. La viande est délicieuse (bien qu'il y ait du gras) et la petite portion est largement suffisante, bien sûr des pommes de terre et du yuca en accompagnement et une sauce à l'avocat parfaite (Une petite Poker pour boisson). Après ce repas, retour au bercail. Il y a un mouvement national le lendemain et j'avais croisé une dame dans la cathédrale qui m'avait dit d'éviter de sortir pour des raisons de sécurité.

Je me lève relativement tôt et constate qu'effectivement, aucun bus ne circule. Je trie mes photos et vidéos et mets en ligne celles qui le méritent. Vers 14h30, je me décide à sortir pour aller au centre commercial. Il y a peu de gens, beaucoup de boutiques, restaurant sont fermés. Je mange un sandwich dans une copie de Subway et ai juste le temps de m'apercevoir que le supermarché ainsi que la boutique pour recharger ma carte prépayée du téléphone ont le rideau baissé qu'un gardien vient me demander de sortir, le centre ferme. Apparemment il y a des heurts dans le sud de la ville (Mais la police nie et une vague de panique s'empare des habitants, les réseaux sociaux y sont pour beaucoup... certains prennent les armes pour défendre leur bien).

Je rentre me réfugier dans ma chambre et demande à mon hôte par message interposé à quelle heure je dois rendre le logement samedi : il me répond et complète en disant que le maire a décrété un couvre-feu à 19h. Je m'empresse de commander quelques victuailles à me faire livrer. J'ai bonne espoir que ma commande arrive quand, à 18h15 (j'aurais dû être livré à 17h50), on m'annonce qu'en raison de la situation, la livraison est annulée. Ce sera donc jeûne pour moi.

J'entends des hélicoptères qui tournent, les motos, voitures de police et ambulances passent et repassent. Il y a aussi les cacerolazos, qui me cassent les oreilles.

Il semblerait que des malandrins soient en train de piller et casser dans les quartiers plus au Sud. Le couvre-feu doit prendre fin à 6h. Il ne reste plus qu'à patienter.

Parmi mes objectifs pour ce séjour, le Cerro de las Tres Cruces. Je mets mon réveil à 5h30 pour être prêt dès la fin du couvre-feu. Je fais les 5 minutes de marche qui me sépare de la station de bus et constate que tout le monde attend dehors, c'est fermé. Je patiente jusqu'à 7h et rentre. Je lis sur Twitter que les bus reprendront à 7h30. Je me remets donc en route et suis dépité quand je vois le monde sur les quais et dans les bus, impossible de se frayer un chemin... À ma grande surprise, le Mio cable fonctionne. Je saute sur l'occasion et emprunte ce moyen de locomotion. Il n'y a que trois gares mais chacune possède un thème différent : mythes et légendes, nature et bien sûr, musique.

Après ce petit tour bien sympathique, je reviens à mon idée de la journée, me rendre dans le centre, le temps est très couvert et on ne distingue pas les trois croix... Sur la route, j'ai une correspondance à Petecuy, 20 minutes d'attente. Il y a un peu d'agitation dans les rues et sur le quai, des rassemblements, des gens armés de morceaux de bois, de barre de fer, de matraque, etc. Ça devient franchement chaud et une dame me dit que des gens jetteraient des pierres et autres objets à une rue de là. Les bus arrivent mais devant la situation, reculent. De nombreux policier affluent. Je prends quelques clichés du quai.

Mon bus arrive enfin et je le rate, je voulais rebrousser chemin mais ce quai est à sens unique. Un autre le suit de près, je m'éloigne avec soulagement de le violence qui est encore présente aujourd'hui. Je rencontre un mec dans le bus, il me parle allemand, raté. Il me guide jusqu'à un grand centre commercial : Chipichape, afin que je puisse recharger ma carte de bus et mes crédits sur le téléphone. Il travaille dans une boutique de ce centre, parfums, maquillage. L'année prochaine il va habiter à Munich. Il me dit que je devrais aller danser la salsa avec lui. En me quittant, il me tend un papier avec un mot pré-rédigé et son numéro de téléphone. Il me dit de passer au magasin, il me mettra du parfum : est-ce que je sens mauvais ? (Les français ont une très mauvaise réputation au niveau de l'hygiène). Il a été très aimable mais je ne lui ai pas donné de nouvelles. Je me restaure dans un chinois et prend le chemin du retour. Mon itinéraire est différent, ça m'arrange. Je passe par une partie de la ville où de nombreux bâtiments ont été détruit et des énormes tas de briques et autres gravats sont laissés là, c'est un paysage de désolation, comme après des bombardements. Arrivé à la station de bus, je ne rentre pas tout de suite et m'arrête faire quelques courses pour le lendemain. Je ne sais pas s'il y aura un nouveau couvre-feu.

Finalement pas de couvre-feu mais je préfère ne pas tenter le diable au vu des récents événements, la situation est encore tendue. Je me couche tôt afin d'être d'aplomb pour mon dernier jour.

À 5h20, j'anticipe encore le réveil et me prépare pour mon ultime balade à Cali : el Cerro de las Tres Cruces. Comme toujours, les trajets en bus sont compliqués. J'arrive à ma correspondance et me rend à l'arrêt de bus suivant, je prends une photo du journal

 "Cali a vécu une nuit de panique comme dans la purge"

Je me retourne et m'aperçois que les gens qui attendent le bus sont à la file indienne, assez étrange, je pense que j'ai doublé quelques personnes mais bon, je ne suis pas habitué à cela. En fait, le bus qui arrive est tout petit, on rentre au max de la capacité, en tout cas, on est très serré. J'espère que pour le retour ce ne sera pas comme ça sinon les colombiens vont vraiment être persuadés que les français sont sales...

Je descends à un arrêt (pas celui prévu, normal). J'entame les hostilités avec des marches, ça chauffe bien. Je trouve enfin le sendero (j'ai suivi des gens "équipés").

Il y a des parties plutôt difficile dues à la pluie récente : boue, pierres qui glissent, c'est bien raviné. Au bout de 45 minutes pile-poil en ayant fait des pauses (photos, eau), j'arrive au sommet. Il y a beaucoup de monde et même des gens qui font des exercices avec des haltères et autres équipements installés là.

Je me prends à manger : papas y enchiladas. J'ai besoin de force pour la descente. Le soleil fait son apparition et la température monte rapidement. Je fais un panorama de Cali.

La descente est plutôt douloureuse, comme toujours mes genoux me font souffrir. Je retrouve assez facilement un arrêt de bus pour le chemin du retour (Une fois n'est pas coutume). Arrivé sur le pas de "ma" porte, je vois mon hôte qui me dit qu'il vient de faire le ménage. Il me prend de court, je n'ai pas les mots en espagnol pour lui signifier mon mécontentement mais je ne trouve pas très correct de pénétrer dans le logement de la personne qu'on héberge sans son consentement. Il a bougé mes affaires afin de refaire le lit et le ménage. On s'était mis d'accord pour un départ à 15h et il n'est même pas 10h30... Un peu troublé, je prends une douche méritée et passe les dernières heures sur mon lit à manger, finir mon sac et rédiger mes aventures de la veille.

À 14h45, je sors avec toutes mes affaires et croise une femme (sa femme ? ) qui me souhaite bon voyage.

Première étape, le bus, chargé comme une mule, d'habitude je prends un taxi mais pour une fois que j'ai une carte, je l'utilise. Ça va, il en passe toutes les 5 minutes d'après Google Maps (rien d'afficher sur l'arrêt, hein, ce serait trop facile). J'arrive à la station, trouve le quai, attends quelques minutes et hop, c'est parti pour 11 arrêts. Pas d'affichage dans le bus ni d'annonce, je perds le fil car le bus ne s'arrête pas à tous les "parada". Je reconnais un arrêt : Las Americas, un des rares qui porte un nom et pas des croisements d'avenues et de rues. Je descends et demande mon chemin une première fois, puis à des policiers : super aimables, indications précises. J'arrive enfin au Terminal. J'ai au moins 2h devant moi avant le départ. Je trouve rapidement le guichet de la compagnie de transport, le hasard comme par hasard, sur la dizaine de comptoir, c'est le seul qui est vide. Je patiente et vois enfin arriver une femme siglée de la compagnie suivie d'une furie et de quatre hommes. Apparemment il y a eu une embrouille à l'achat des tickets. Deux des hommes sont en treillis et semble régler l'affaire. Un jeune demande un renseignement et le temps de saisir tour mon barda, la voilà repartie... Je me re-pose sur un banc. Deux nouvelles personnes font le pied de grue devant le guichet. La femme fait enfin son apparition, je m'approche prestement mais ça va,  tranquille, elle est au téléphone. Les deux gars voulaient des renseignements sur les prix, c'est vite expédié, je suis enfin enregistré à 15:55:28, je suis large. Je monte d'un étage et demande à la dame au guichet si je suis au bon endroit, elle est aimable comme une porte de prison et gromelle un truc, ça devrait le faire. Le temps que mon véhicule se pointe, j'observe le défilé de passagers, bagages et colis en tout genre : vélos protégés par du papier journal, cartons énormes, gros sacs de toile, poules, etc. En fait, les bus transportent autant de personnes que de colis. Cette fois-ci, je n'ai que 5 minutes de retard sur l'horaire prévu. C'est un buseta, sans toilettes. Pour 4h de trajet le véhicule est plus petit que celui pour 3h de trajet (Un car équipé), je précise, c'est la même compagnie. Pour une fois pas de clim à fond mais les fenêtres ouvertes. Le bus est au 3/4 vide mais le copilote est plutôt bon, à la sortie de Cali, il ne reste que 2 places disponibles. Le copilote interpelle les gens dans la rue ("Popayán ? Popayán ? ") et on fait 2 gros arrêts rabattage. Le pilote/chauffeur est très brusque : accélération / freinage intempestifs, virages pris à fond. Ce n'est pas facile de se reposer, on est ballotté. Bien qu'il nous ait fallu quasi 1h30 pour quitter la ville, nous arrivons en avance à Popayán.

Je prends un taxi et arrive à l'hôtel, fourbu.

À part le fait que l'eau chaude soit très tiède, je ne suis pas mécontent de ma trouvaille.

Comme toujours, linge et douche, rédaction et gros dodo. (Tout ce que j'avais écrit la veille c'était volatilisé, maintenance du site...)

Pour les autres photos et vidéos, c'est sur instagram: _raf_paf_

6

Pour ce premier jour à Popayán, je trouve un truc qui paraît sympa : des bénévoles font des visites à 10h et 16h, Get Up and Go Colombia. Il est 7h, j'ai le temps de petit-déjeuner et de mettre des photos en ligne. Vers 9h50, je me rends au parc Caldas à moins de 5 minutes. Il y a plein de monde : un semi-marathon est organisé ce dimanche. Je fais le tour de la place à la recherche de ce panneau :

Je suis devant la cathédrale mais je ne vois rien. Et là j'aperçois enfin un attroupement mais pas de coureurs cette fois, je m'approche et effectivement c'est le groupe pour la visite. Un homme qui parle anglais et une femme, espagnol : une seule personne veut la visite en espagnol (Une francaise), le reste du groupe et moi, en anglais (une irlandaise, des néerlandais, une allemande, une australienne, trois français et un turc). D'après le guide, ça fait beaucoup de monde. Nous commençons par un ancien cloître devenu école (El Carmen) : il ne faisait pas bon être une femme il y a quelques temps en arrière, mariage forcé, sévices, suicides... Nous marchons beaucoup et faisons des arrêts avec des anecdotes sur les quartiers, maisons, etc. Nous arrivons au pied du Morro del Tulcán, parcourons rapidement El Pueblito Patojo (Rincón Payanes) une réplique miniature de la ville.

Enfin, nous entamons le côté sportif que je n'avais pas anticipé : une randonnée jusqu'à Las Tres Cruces (ça me dit quelque chose). Donc chemin assez boueux et glissant, en voyant "walking tour", je pensais que c'était dans les rues, etc. Bref, comme d'habitude mauvais choix. J'ai appris la signification des trois croix : pour protéger et bénir la vallée et 3 parce que Jésus a été crucifié entre 2 voleurs.


Nous avons terminé le tour par la "casa Obando" avec une histoire intéressante sur les sorcières. Ce qu'on voit sur la photo suivante est un dispositif pour empêcher les brujas de venir enlever les enfants ou jeter un sort.

Avant de se séparer, il nous a conseillé d'aller manger des spécialités locales au Mora Castilla, j'y suis allé avec trois français (un couple et un mec) et une future guide colombienne. Nous avons pris des carantantas à partager (sortes d'énormes chips de maïs), des empanaditas (petites empanas), des tamal de pipían et des verres de salpicón payanés.

Il manque les carantantas 

C'est là que s'est finalisé mon programme du lendemain : gravir le volcan Puracé (4650m). Départ à 5h du terminal de Popayán.

L'après-midi, il pleut quelques heures. Je dois trouver de quoi petit-déjeuner et manger pour la rando. Je demande au réceptionniste, nous sommes dimanche, beaucoup de magasins sont fermés... Je pense avoir saisi le chemin, au final, non, je me renseigne auprès de passants, je ne trouve rien, il se remet à pleuvoir et on m'indique un resto sympa. Je commande du salé et du sucré : pas trop de choix pour ce dernier, des crêpes... Je pense à faire enlever les boules de glace (qu'on me met à côté) mais pas la chantilly. Cela ne sera pas transportable pour la balade. Je prends des lasagnes pour le soir et un gros sandwich pour le lendemain.

Je me lève à 3h30, petit-déjeune et descends pour que le réceptionniste m'appelle un taxi. Je dois sonner 2 fois pour le réveiller. Il arrive avec sa chemise ouverte qu'il tient à une main. Mon taxi arrive relativement rapidement et le trajet est court. Je suis au Terminal avant 4h30. Comme toujours, des rabatteurs qui scandent les noms des villes. Je trouve le comptoir de la compagnie de transport qui me mènera à El cruce de la Mina. Je ne vois pas le couple de français ni le turc, mais je prends mon billet. Je patiente à l'extérieur et repense au sucre pour la rando : je me prends une grosse barre de chocolat au lait avec noisettes. Je retourne sur le banc et aperçois mon buseta, je me faufile dedans. Toujours pas de têtes connues à l'horizon. Il est l'heure de partir, ils ne sont pas venus. Bien sûr sans leurs coordonnées, impossible de savoir pourquoi. Je m'endors rapidement. Le trajet devient chaotique lorsque l'asphalte disparaît, gros trous, pierres, un chemin pour 4x4.

Nous arrivons enfin au parc national de Puracé après 2h de trajet.

J'aurais quand même un compagnon de route : un espagnol. Le guide est un petit homme avec des bottes en caoutchouc. C'est une vraie mobylette, assez rapidement je me fais semer, mais bon, la montée est longue, 9km, et je ne veux pas exploser en tentant de le rattraper. Après 2km, on s'arrête à Puente Tierra, si on veut on peut boire un truc chaud ou manger. Mon guide me conseille de laisser des affaires ici, mon sac est trop gros : je me décharge d'un pull, une première peau et mon maillot de bain (le bain thermal est ici).

Le chien nous a suivi jusqu'au sommet 

Après cette petite pause, les choses sérieuses commencent, nous devons monter jusqu'à une ancienne base militaire. Les paysages sont magnifiques, j'ai un peu mal au crâne.

Après cette seconde pause, c'est la dernière grosse ascension, le chemin est constitué de pierres, le vent est très fort (de face ou de côté), ce qui rend l'exercice encore plus difficile et la pluie vient s'en mêler. Mon sac pèse une tonne, vu les conditions météo je me dis que personne ne nous suit, je l'abandonne sur le bord du chemin à 900m du sommet. Le guide et mon compagnon de route ont disparu dans le brouillard depuis un moment, j'avance très péniblement, altitude, vent, fatigue. J'entends au loin un chien japper, je ne suis plus très loin. Je rejoins enfin le "point de rendez-vous". Encore un petit effort pour dominer le cratère du volcan d'un côté et une fumerolle de l'autre.

Pas vu le cratère... 

La descente fût plus longue que prévue, le temps change souvent, pluie, soleil, chaud, froid. Bien sûr mon genou droit se rappelle à moi au bout de quelques mètres et la suite n'est que grimaces et pauses pour me soulager.

Arrivé à l'entrée du parc, il faut trouver un moyen de locomotion. D'après le guide, il y a des véhicules qui passent, il faut faire des signes et parfois certains s'arrêtent et si on a de la chance, vont à Popayán. Nous attendons plus d'une demi-heure afin de trouver une jeep. Il y a déjà deux hommes à l'arrière et des colis. Nous récupérons encore deux jeunes sur la route mais qui vont moins loin que nous. Le chemin est un enfer pour le dos et je dois me cramponner. On se prend les gaz d'échappement et de la poussière. J'ai des haut-le-coeur et me rends compte que je n'ai mangé que 90% de la barre chocolatée et une banane offerte par le guide, je meurs de faim. Arrivés à Popayán, nous "livrons" un colis qui était sous mon siège et je demande à être laissé à quelques rues de mon hôtel. Encore un peu de marche, je ne suis plus à ça près. Je prends une bonne douche (pour une fois que je voulais de l'eau tiède, l'eau chaude est là ?! C'était plutôt froid tout le week-end). Je dévore le sandwich qui ne ressemble plus à rien et mange des morceaux de fraise et banane qui étaient dans la crêpe. Cette journée était très fatigante, je me couche vers 21h30.

Je me lève vers 7h, je n'ai pas tellement de douleurs aux jambes, en tout cas moins qu'à Salento après mes 20km. Je décide d'aller petit-déjeuner dans un café qu'on m'a recommandé : Cuaresnor. Je prends un Desayuno cereal (jus de fruit, morceau de fruit, muesli, chocolat chaud) + aguapanela con queso. Ensuite, je fais le tour des cathédrales, églises, cloîtres...

Je rentre me reposer un peu. En milieu d'après-midi, je ressors pour manger un bout, j'ai regardé avant de partir, le resto que je cherche est calle 3. Je commence mal, je pars de l'autre côté de la ville. Bon, je rebrousse chemin et arrive dans la bonne rue. Je la parcours en me demandant comment s'appelait le resto (j'ai laissé mon portable à charger à l'hôtel). Je ne trouve pas. Je vais alors sur la place principale et me rabats sur une sorte de snack : Maracuba Jugos. Ils n'ont plus ce que je veux (arepa et papa rellena) alors je désigne deux éléments dans la vitrine, un truc au poulet et une sorte de bugne allongée. Une petite cerveza pour accompagner. Cela ne m'a pas calé, je trouve une papa rellena sur le chemin du retour à l'hôtel. Je trie les photos et vidéos de la journée. Vers 21h, je sors trouver un autre resto : le Carmina. Il est très bien noté et les plats sont plutôt européens. Il est plus loin que je ne pensais mais au moins, je le trouve. Il ferme dans moins d'une heure, je choisis rapidement : des pâtes. Je prends une bière, ce sera une brune, j'avais pas saisi, je n'en prends pas d'habitude. Le plat de pâtes est très copieux, j'ai du mal à terminer. Je ne prendrais pas de dessert mais leurs gâteaux avaient l'air très bons. En rentrant, je prends des photos de monuments :

À l'hôtel, j'essaie de trouver comment me rendre aux thermes d'Agua Tibia. Il y aurait deux compagnies de transport qui assureraient le trajet. Je n'ai aucune info sur les horaires, ça ouvre à 9h et le temps de route est d'environ 1h30. J'opte pour un réveil à 6h30.

Comme souvent, je me réveille avant la sonnerie. Je me prépare et descends à la réception pour faire appeler un taxi. J'arrive au Terminal vers 7h30. Je cherche les comptoirs qui m'intéressent. Aucun des deux ne va où je veux. On m'envoie vers un troisième rien. Encore un autre qui me renvoie au même, je retente et tombe sur le chauffeur, le buseta part d'un instant à l'autre. Parfait. On s'arrête pas mal en chemin pour prendre des gens et on arrive à Coconuco. J'ai le choix entre moto et voiture, pour une fois, je prends moto. Pas de casque, pas de gants. Je suis plutôt content de mon choix même si je me pèle un peu en T-shirt. Malheureusement, au bout de quelques minutes, je déchante : plus de bitume, chemin en terre avec beaucoup de cailloux, des trous, nous effectuons un véritable slalom. Après la jeep lundi, la moto termine de ruiner mon dos. Après quelques minutes qui m'ont parues une éternité, nous arrivons devant un portail clos, normal, ça ouvre dans 5 minutes. Mon chauffeur klaxonne à de nombreuses reprises et me montre un passage pour se faufiler. Je m'exécute et tombe sur le guichetier qui semble à peine réveillé. Il me baragouine ce que je sais déjà, le plan du site.

Les températures des différents bassins varient de 28 à 38 degrés. Le bassin à 39 est désespérément vide.

Il y a peu de monde, je squatte pas mal la piscine à 38°. Sur les coups de 11h, je décide de tenter le toboggan. C'est long mais en même temps tellement rapide. Vision d'horreur : depuis le bassin d'arrivée j'aperçois un énorme car arriver avec des enfants. Je fais vite un deuxième tour de toboggan parce que je sens qu'ils vont en abuser. La pomme qui faisait office de petit-déjeuner est déjà loin, je demande au surveillant du toboggan où je peux trouver un repas chaud. Il faut que je descende à l'entrée. Je retrouve le guichetier dans un hamac, pépouze. En fait, je dois sortir du site et aller dans le resto à 200m environ. Il y a des camions qui passent et soulèvent de la poussière et des bourrasques de vent. Je suis en short de bain, claquettes et j'ai ma serviette blanche sur les épaules. Je prends un plat à emporter, je ne me sens pas de rester sur place dans cette tenue. On m'invite néanmoins à attendre à une table à l'intérieur. Mon gros sachet prêt, je reprends un peu de poussière sur le retour. Mon repas est parfait :

Viande, riz, plantain, carottes, lentilles, soupe (le truc orange c'est du soda) 

Je passe le reste de l'après-midi entre les piscines à 28 et 37 degrés.

Sur les coups de 16h, je décide de partir. Comme pour le parc national de Puracé, il est assez facile de venir, mais repartir, c'est une autre histoire... Je dois marcher quasiment 3km avant qu'une moto daigne me prendre (j'ai essuyé plusieurs refus de la part de divers véhicules). J'étais arrivé à la partie goudronnée, c'est plus agréable. Nous doublons un buseta qui se révélera être mon transport pour le retour à Popayán. Je descends à quelques rues de l'hôtel. Il y a une rue bloquée et je pense qu'il y a plus de graffiti et d'affiches qu'avant. Je trace ma route, fais quelques courses et rentre. Mon visage est écarlate, mes épaules en feu : crème solaire interdite dans les thermes. La douche n'est pas de refus. Cette journée a été reposante et j'ai sommeil rapidement. Je pensais aller à Silvia le lendemain mais il semblerait que la route soit barrée.

Je me réveille assez tôt mais j'ai encore sommeil. Je me recouche et me lève vers 8h30. Vers 11h, je suis devant le Museo Casa Negret y Museo Iberoamericano de Arte Moderno. Il est déjà fermé (je pensais que ce serait à 12h). J'avais rendez-vous avec Mara. On se rejoindra donc devant la cathédrale près du parque Caldas. Le musée étant fermé, nous allons voir la iglesia Belén (santuario sur Google Maps). Ensuite, nous montons au Morro del Tulcán. Une petite colline faite par l'homme (des excavations ont été creusées et ils ont trouvé des corps de femmes et d'enfants, ils ont dû arrêter car cela fragilisait le monticule).

(Je me suis fait piquer 2 fois la main par je ne sais quoi, Mara pense à une fourmi ou une guêpe)

Bien sûr, "saison" des pluie oblige, on se prends un gros orage. On s'abrite quelques minutes. Vers 14h, nous retournons au Museo Casa Negret y Museo Iberoamericano de Arte Moderno. Là, un étasunien nous rejoint.

Ensuite, sur la lancée, on va au Casa Museo Guillermo Leon Valencia qui se trouve dans la même rue, sur le trottoir d'en face. Une multitude de photos en noir et blanc d'un homme de la droite conservatrice qui a gravi les échelons du pouvoir. Ce qui m'a intéressé :

Après ces deux visites, sur la route du troisième musée, Museo de Historía Natural, je trouve "La casa de té". Nous nous arrêtons pour un maté coca avec une part de tarte au citron pour moi. Angela, professeure et amie de Mara, nous rejoint.

On traîne tellement que le musée est fermé. Nous retournons au parque Caldas, comme tous les soirs depuis le 21 novembre, il y a une marche (los cacerolazos).

Après un débat sur la protestation pacifique et ses effets sur les revendications auprès du président, Robert (l'étasunien) nous quitte. Il a tellement insisté pour connaître le nom d'un leader du mouvement que Angela le prendra pour un espion... Je passe vite fait dans une pharmacie pour prendre une crème après soleil. Nous allons manger quelques spécialités sucrées du coin (dulce). Des sortes de choux à la crème, des "boules" de sucre... (repolludas, manjar blanco, brevas, limón calado). Je suis obligé d'en emporter avec moi, il y en a trop. Les filles veulent que j'écoute de la salsa (et danse) donc nous allons au La Iguana Afro Video Bar. Par chance, il y a un groupe qui joue ce soir. Nous devons attendre jusqu'à 21h pour que tous les membres du groupe soit là. Je suis cuit, j'ai pris un méchant coup de soleil aux thermes car la crème solaire était interdite. Je goûte l'aguardiente, c'est un alcool local anisé, moins fort que je ne pensais. Le groupe joue pendant une heure et demie. Après cela, je rentre me reposer.

Le lendemain, direction la "poste" locale pour des renseignements. C'est beaucoup plus long que je ne pensais pour recevoir un pli depuis la France... Je retourne plusieurs fois afin d'avoir le plus de renseignements possible.

Comme le Museo de Historía Natural est (encore) fermé, je "visite" le Pueblo Patojo ou Rincón Payanés, une réplique de la ville en miniature.

Il y a la Tour de l'horloge, la Ermita de Jesús Nazareno, une fontaine.

Je prends un déjeuner local, sancocho (soupe) et porc, afin d'atteindre 14h.

Le musée est ouvert, je peux arpenter les trois étages qui le composent.

Cela me prend plus d'une heure pour profiter de toutes les salles. Ils ont une collection impressionnante d'oiseaux : la Colombie possède plusieurs dizaines de variétés de colibris.

Avec le retour de la pluie, cela se rafraîchit un peu. Je m'arrête me réchauffer à la casa de té. Je prends un thé à la menthe et une part de tarte aux noisettes.

J'attends une accalmie avant de repartir vers l'hôtel.

Le soir, je décide de sortir manger de la polenta au Via Petra.

En guise de polenta, ce sera une vulgaire purée de pommes de terre... La viande est excellente.

Je prends une photo de nuit de la Ermita de Jesús Nazareno.

Je rentre me coucher, direction Silvia por la mañana, la Suiza de america.

Je retrouve Mara aux environs de 8h au Terminal. La seule compagnie de transport qui assure le trajet vers la ville est trop chère au goût de Mara, nous ferons le voyage avec une étape : Piendamó. Nous n'y trainons pas trop, "Es feo".

Arrivés dans le village, on commence par l'église. Il y a une cérémonie : matrimonio avec un groupe pour la musique.

Je fais LA photo de touriste :

On se renseigne à l'office du tourisme et nous commençons notre tour. Nous marchons beaucoup, le deuxième lac est perché au-dessus du village.

Sur le chemin du lac Margarital, il y a une maison en construction elle a une vue imprenable ("Narcos !") et la dépendance me fait penser à Salento.

D'après Mara, je prends trop de photos, mais il y avait énormément de graffitis à travers le village. Certains sont signés : Vacalok et avec un numéro.

Nous aurons une pause bien méritée pour le déjeuner.

Truite fumée cuite au four, galette de banane, riz, enveloppé de maïs, jus de raisin

Nous devrons attendre assez longtemps avant de repartir, il pleut énormément. Nous devons renoncer à voir les deux jardins botaniques...

Nous somnolons sur le chemin du retour.

C'est samedi, je prends une pizza. Elle est accompagnée de la plus grosse quantité et variété de légumes que j'ai eu depuis le début de mon voyage et c'est avec une pizza... J'ai même du concombre !

Je dévore le tout et me couche, le bus pour Neiva part à 9h30.

J'arrive en avance au Terminal. Le guichetier m'avait montré la photo d'un car, ce sera un buseta. Pas de toilettes et pour la première fois depuis que je prends des transports colombiens, pas de place pour les jambes. Le voyage de 10h sera un vrai calvaire : la "route" est un chemin caillouteux parsemé de trous, on est ballotté, on saute... Cerise sur le gâteau, nous arrivons avec plus de 2h de retard, plus de transport jusqu'à ma destination : Villavieja. Un taxi coûte trop cher. Je prends une "chambre" dans l'hôtel en face du terminal, j'ai besoin d'une douche et de me reposer.

Le bus part à 5h le lendemain.


Pour les autres photos et vidéos, c'est sur instagram: _raf_paf_

7

Ma nuit fût assez courte et peu reposante. La "chambre" d'hôtel est un four, même avec le ventilo, il fait chaud. J'arrive au Terminal avant 5h. La guichetière ne me vend pas de ticket et me dit d'attendre qu'elle annonce l'embarquement. Pour les petits trajets, il m'arrive de payer directement le chauffeur. Cela m'intrigue, j'intercepte un conducteur pour me renseigner. Il me conduit à la guichetière, qui consent à me vendre un billet pour Villavieja... Drôle de situation. Elle me dit que le bus partira vers 5h30. Le conducteur me dit qu'il manque encore 5 personnes et le bus partira. Donc on ne sait pas à quelle heure on prend la route, il faut des passagers supplémentaires. La suite est encore plus bizarre : je patiente quasiment une demi-heure puis le chauffeur d'une autre compagnie de transport cherche des personnes avec un billet pour Villavieja, un couple et moi-même sommes priés de monter dans son véhicule. Problème, le vigile qui "garde" les quais n'est pas d'accord, moment de flottement, on échange avec le couple et finalement nous pouvons embarquer dans un bus d'une autre compagnie !? Je dois mettre mon gros sac à moitié dans l'allée centrale, avec plein d'autres choses empilées. Comme d'habitude, on s'arrête beaucoup sur le trajet et il y a même des gens debout, je pense que c'est la première fois que je vois ça. On arrive enfin à Villavieja. Mon hôte s'est enfin inquiété de ma non-venue la veille et vient me chercher à pied. Sur le site AirBnb, l'adresse est calle 5 mais en réalité, c'est carrera 5, j'étais déjà en train de chercher un moyen de m'y rendre. Comme à Popayán, une chambre avec deux lits, c'est pratique pour mes affaires. L'eau est froide mais vu la température extérieure (et intérieure), c'est mieux.

J'ai droit à un petit-déjeuner.

Il y a un colombiano-chilien, un chilien (Alvaro) et un argentin (Pato) qui sont également dans l'auberge de jeunesse : ils viennent construire une habitation écologique dans le désert. Ils me proposent d'aller au fleuve avec eux pour se baigner. Sur la route, je fais une photo d'une statue et l'un deux ne peut s'empêcher de :

La indigena pescada 

Peu de temps après, nous voilà dans l'eau et celui sur la photo a la bonne idée de plonger dans les rapides et traverser le río Magdalena. Il devra revenir en bateau...

Nous ne nous attardons pas trop, il fait une chaleur suffocante, l'appel de la bière se fait sentir. Nous cherchons désespérément un magasin qui vende une grande bouteille mais c'est un échec. Nous avons même trouvé une épicerie où le fait de prendre un pack de 6 coûtait plus cher que de prendre 6 bières séparément !? Ils ont beaucoup ri. On se pose au parque principal, le temps de siroter les boissons et on me fait remarquer que nous ne sommes pas seuls :

Un bel iguane 

Nous rentrons à l'auberge après avoir descendu les canettes. C'est infesté de moustiques, même le produit spécial tropiques de Biovectrol n'y fait rien, je me fais dévorer. Celui sur la photo prépare le repas : poisson du fleuve, frites et riz. Il fait de grosses quantités. Pour dessert, Alvaro va acheter une bouteille de soda. Je me pose pour digérer avant de partir dans le désert à 16h. L'homme qui vient me chercher est assez âgé et son scooter aussi : on rame pour grimper les quelques cotes qui nous séparent de notre but. Après quasiment 20 minutes, il me pose près du labyrinthe de Cuzco et me donne rendez-vous à 19h pour aller à l'observatoire.

Je marche pendant près d'une heure et demie et décide de retourner à l'endroit où nous nous sommes quittés. Je n'ai pas vraiment suivi le sentier balisé mais je ne me suis pas tellement éloigné. Il revient quelques instants plus tard. Il m'emmène à un endroit connu pour ses couchers de soleil.

Nous devons attendre jusqu'à 19h pour que le site d'observation ouvre ses portes. Je pensais aller à un des observatoires mais je me retrouve avec 2 télescopes et une grande bache blanche pour s'allonger et regarder les étoiles. On peut observer la lune dans l'un et Saturne dans l'autre.

Voilà comment on voit la lune en Colombie (el sonrisa del gato dans Alice au pays des merveilles) 

Ensuite, on nous explique pendant plus d'une heure les constellations, ce qu'on voit suivant l'endroit de la planète où on se trouve, etc. Plutôt intéressant et en anglais et espagnol. Retour plutôt laborieux jusqu'à l'auberge de jeunesse, le scooter galère vraiment.

Le lendemain, je me lève tôt et vais sur la place centrale.

Je me rends compte que le "désert" est bien plus vaste que je ne pensais. Les 2 parties que je visite sont petites. Je rentre, petit-déjeune et une moto arrive avec mon "guide" du jour. Le trajet est plus rapide que la veille alors que nous allons plus loin... Il me montre le sentier à suivre, ce n'est pas balisé comme l'autre. Je n'ai pas mis mes chaussures de randonnée, grosse erreur, c'est beaucoup plus humide et boueux.

Il ne me faut pas longtemps pour en faire le tour. En traînant un peu, 45 minutes. Mon guide m'attend près de la piscine. On monte pour avoir une vue à 360°. On voit les deux cordillères : centrale et orientale.

Après ça, il m'emmène à 2 autres points de vue : Las ventanas, où on peut voir des formes d'animaux et le mirador de Miguelito.

Un petit tour plus rapide que la veille avec un véhicule plus nerveux et plus d'explications. (Je n'ai pas vu Xilopalos, une autre partie grise avec des arbres fossilisés ; et tellement d'autres encore).

Je prends un repas typique dans le village et vais me cacher du soleil le reste de l'après-midi.

Quand la nuit est tombée, je ressors prendre un repas (pain au chocolat mais avec du jambon et de l'ananas, il est énorme). Je prends une autre photo de touriste.

Je rentre à l'auberge et le propriétaire, Ricardo, me dit qu'ils vont partir au village de El Doche à 6h30. Ils doivent construire une habitation écologique avec les 3 volontaires.

Le lendemain, je me lève donc à 5h30. Pas de bruit ni de lumière, je me recouche. Vers 6h30, je me lève mais rien n'a bougé... Je mange le croissant au jambon qu'il me restait de la veille. Les choses bougent vers 9h, Ricardo m'apporte un thé et Alvaro un tamal. Ce dernier me convie à une baignade dans le fleuve. On croise un animal :

Le niveau de l'eau est monté et continue encore suite au gros orage de la veille. Le fleuve charrie beaucoup de bois et de déchets. On s'amuse à tirer sur des bouteilles en plastique. On rentre pour préparer nos affaires et surtout car ils ont faim. On devait partir à 12h30, ce sera plutôt vers 13h30.

À part la propriétaire et le chauffeur, nous sommes 6 derrière plus un chaton et un chien dans la "remorque" d'un camion. J'ai oublié de dire qu'un français de Villefranche sur Saône est arrivé, Antoine, et qu'il a décidé de nous accompagner. Le trajet est très douloureux pour les bras (faut se cramponner), les jambes (on subit les cahots) et semble très long mais les paysages sont magnifiques.

On arrive enfin à El Doche. Petit patelin avec des animaux bizarres et toujours des chiens qui dorment partout.

On décharge tout le matériel pour la construction de l'hostal : sacs de ciment de 50kg, tubes plastiques, une quantité impressionnante de bouteilles en plastique et de cannettes en aluminium... Je vais devoir dormir dans un hostal sur place : Las brisas del Cabrera. Le Cabrera est le fleuve qui coule plus bas, "frontière" entre les départements Huila et Tolima. Il n'y a personne, je prends une chambre avec moustiquaire, je ne pensais pas que ce soit possible mais il y a plus de moustiques qu'à Villavieja.

Une bonne douche, pas aussi fraîche que je le pensais, les tuyaux sont au soleil. Je retourne voir les autres, Alvaro et Pato s'activent pour le repas du soir : riz, oignons, pommes de terre, salade de tomates/oignons. J'épluche deux patates, le reste, ils s'en chargent. Un jeune du village est plutôt insistant pour trouver des partenaires de jeu : football. Alvaro lui dit qu'on va d'abord manger puis après on viendra. On engloutit le tout et on va se promener à quelques encablures du village. On reste un moment à se faire dévorer par les moustiques en regardant des éclairs dans les nuages au loin. Je commence à avoir sommeil et je me lève tôt le lendemain. Les autres prennent une dernière bière dans mon hostal.

Ma fin de nuit fût plutôt agitée, un gros orage a éclaté et en plus du tonnerre, la pluie tombait drue sur le toit. Comme souvent, je me lève avant l'heure, j'en profite pour ranger mes affaires et préparer mon sac du jour. Le petit-déjeuner est composé d'une assiette de fruits, d'un aromatica (une sorte d'infusion de je ne sais quoi, ils ont du café, pas de thé) et de "sandwichs" crackers/fromage. Le temps d'aller me laver les dents, mon guide est là. Il a un gros sac poubelle, son petit-fils porte les rames et un autre sac et mon hôte nous accompagne. Les adultes portent des sortes de Crocs, le jeune, des baskets. Nous marchons dans des chemins boueux pendant quasiment une heure. Enfin, nous arrivons à la première pierre sacrificielle.

En bas, le cycle de la vie, l'homme sacrifié, le serpent représente le péché commis, le soleil et enfin, le cycle de la mort

J'ai comme l'impression d'être suivi.

Nous parvenons à la deuxième pierre, sur la "plage". Il y a beaucoup plus de dessins.

Le guide et son petit-fils se relaie pour gonfler notre embarcation.

Nous traversons le río Cabrera sans encombre, équipés de gilets de sauvetage. Après avoir franchi un bras de rivière (j'ai dû retirer mes chaussures, j'avais de l'eau jusqu'aux genoux), nous arrivons aux "thermes". Il n'y a personne... Il y a 2 piscines, une à 70° et l'autre à 30. Vue la chaleur ambiante, impossible de se baigner mais celle à 30 est plutôt agréable pour les jambes.

Nous squattons un peu, il y a des rizières à perte de vue et un martin-pêcheur nous rend visite.

Nous retournons au bateau. Je pensais que comme à l'allée, nous allions simplement atteindre l'autre rive. Que nenni, nous voilà partis pour une descente du fleuve. Je ne suis pas très rassuré.

Dès les premiers rapides, je manque de tomber à la renverse, je m'étais mis sur le boudin pour ne pas mouiller mes fesses. Me voilà trempé des pieds au bas du dos, mon téléphone a pris l'eau, c'est un peu tard mais je le glisse dans un sac plastique hermétique après l'avoir brièvement essuyé avec mon T-shirt. Mon sac a le fond mouillé... Ça commence bien. Mes chaussures de randonnée sont imbibées et baignent dans quelques centimètres d'eau au fond du bateau. Nous voguons ainsi pendant assez longtemps, non sans heurter des branchages sur une rive. Par la suite, mon guide anticipe les zones dangereuses et descend pour franchir les obstacles. Nous arrivons enfin à destination : je prends le temps d'essorer mes chaussettes et chaussures. Les autres se baignent. Nous prenons le chemin du retour. À peine quelques minutes plus tard, je dois me remouiller jusqu'aux genoux... Nous tentons d'apercevoir des singes dans la forêt, échec. Mes chaussures font floc-floc jusqu'au village qui n'est pas très loin. Le guide me paie une bière et tente tant bien que mal de joindre un motard pour qu'il m'emmène jusqu'à Villavieja. Sans succès. Nous allons voir la gérante de l'hostal qui galère également plusieurs minutes. J'ai peur de devoir rester une nuit de plus ici et ça fait rire son mari. Après avoir épluché son répertoire, elle a enfin une réponse positive. Je suis soulagé et vais saluer les volontaires et Ricardo avant mon départ. Je dois encore attendre presque une heure avant de voir mon chauffeur du jour. J'ai le temps de prendre des photos de la déco de l'auberge.

Le retour est plus rapide qu'en camion et je me fais quelques frayeurs, mon conducteur est un peu pressé à mon goût et il y a des saignées sur le chemin. On dépose un sac à dos, confié par la patronne de l'hostal, à un restaurant sur la route. Une moto est sur le bas-coté, comme tout le monde connaît tout le monde, on s'arrête. Après plusieurs tentatives, le chauffeur réussit à démarrer. Je vois Antoine au bord de la route. On me dépose à l'hostal, le temps d'ouvrir la porte, il est là également. Il a été déposé par une personne de El Doche à la partie grise le matin, un tuk-tuk l'a posé à la partie rouge et il a marché jusqu'à ce que la moto le prenne. Il attend la gérante pour récupérer son sac. Il part vadrouiller et dans l'intervalle, elle revient. Il récupère son bien, va manger un bout à côté et disparaît. Je lave mes affaires de la veille, celles du jour et rince abondamment mes chaussures de randonnée. Avec la chaleur, je me dis que ce sera sec avant mon départ vers 7h15. Le soleil fait son œuvre mais cela ne suffit pas, mon énorme ventilateur terminera le travail.

Je prend une photo de ma chambre et part me restaurer.

Pour d'autres photos et vidéos, instagram : @_raf_paf_

8

- Trajet jusqu'à San Agustín :

Mon idée première était de me rendre de Neiva à Pitalito puis de là, à San Agustín. Mais en fait, il y a un moyen d'y aller directement qui n'apparaissait pas sur mon appli ou sur mes sites de recherche... Tant mieux, je gagne du temps et je n'ai pas de correspondance.

J'ai même droit à l'étage VIP de Pitalito à San Agustín, ce dernier étant vide à 90%.

- J'arrive à San Agustín 2h après l'horaire prévu, c'est devenu une habitude sur mes derniers trajets. La réservation que je voulais n'a pas été confirmée par l'hôte sur AirBnb (Je prends toujours des réservations instantanées mais lors de ma recherche, je n'avais pas trouvé). J'ai faim, il y a un resto au coin de la rue, je m'installe et recharge mon téléphone. J'essaie un autre logement, pareil, il faut attendre la confirmation. Il est tard et je veux une douche et me reposer. Je prends une chambre dans une auberge de jeunesse. Elle est dans la même rue, à moins de deux minutes. J'arrive, pose mes affaires et mon hôte/guide me vend le grand tour que je ne pourrais pas faire en marchant : el estrecho du Río Magdalena ("détroit"), musée Obando, la chute de Bordones, le parc archéologique Alto de las Piedras, la chute de Mortiño. Le parc de Los Idolos est fermé... Pour les sites La Pelota, El Purutal, El Tablón et la Chaquira, je refuse le tour à cheval : je les ferai à pied ainsi que le parc archéologique de San Agustín.

Je veux prendre une douche chaude, j'ai perdu au moins 10° par rapport à Villavieja.

Dans l'annonce, il est dit que l'eau chaude fonctionne parfaitement. Gros rire jaune. Elle est glaciale. Autant dire que je suis lavé et séché en peu de temps. De plus, il est indiqué que le wi-fi est "muy bueno" : re-gros rire jaune, c'est lent comme je n'avais jamais eu auparavant. En même temps, je suis dans une grotte à l'étage inférieur. Bref, je me couche, j'ai rendez-vous à plus ou moins 9h. Le transport passe me prendre en premier et fait le tour des autres hébergements.

Je me lève plus tôt que je ne pensais. Je vais petit-déjeuner dans une panaderia et reviens pour le départ. En fait, tout le monde est déjà dans le van. Un couple de français, un sud-coréen, un couple d'allemand et deux bogotanaises. Nous commençons par el estrecho.

Ensuite, nous visitons le parque museo Obando.

Il y a peu de tombes, c'est vite visité.

Un musée se trouve là également.

Et bien sûr, une église et une maison originale.

Nous prenons la direction de Isnos et notre chauffeur nous avait prévu un arrêt supplémentaire. Une fabrique de panelas : du jus de canne à sucre solidifié.

J'avais lu sur un blog qu'ils avaient eu le même arrêt.

Nous nous arrêtons à Isnos pour commander notre repas de midi (15h d'après le chauffeur) et nous filons vers l'Alto de las Piedras.

C'est plutôt petit, nous en faisons tous le tour rapidement.

Vient ensuite la chute de Bordones. Un spectacle qui vaut le détour.

Nous allons enfin manger. Il est plus de 15h, ça gargouille sévère. Comme d'hab, une soupe en entrée est offerte et j'ai droit à un gros morceau de porc avec quelques frites et une sauce à l'avocat. Le sud-coréen dévore sa truite. Je fais connaissance avec les français. Ils ont 3 semaines pour visiter la Colombie, ils sont arrivés le 21 novembre à Bogotá, jour du paro national : couvre-feu à 19h comme pour moi à Cali, ils ont été dans l'ambiance direct. Leur taxi n'avait pas pu les déposer à leur hôtel, ils ont marché un moment et l'homme est en béquilles... Ils ont visité le parc Tayrona près de Santa Marta, Popayán. Ils vont au "désert" ensuite, je leur fais part de mon expérience.

Nous allons à notre dernière étape du jour, la chute de Mortiño, la troisième plus grande cascade d'Amérique du Sud. Vraiment impressionnant, les deux belvédères offrent des vues uniques.

Il y a une attraction : Columpio Extremo : el vuelo del halcón. Je teste.

Après ces "sensations fortes", nous prenons le chemin du retour. Je descends au parc principal.

On est samedi, je cherche la meilleure pizzeria du coin. Je trouve Pizzeria Italiana, 7 avis, une note de 5 sur 5. Je tente. Je ne suis pas déçu, la pâte est très bonne, les ingrédients aussi. Seul hic : la "sauce" tomate.

C'est le "jour des bougies". Il y a des bougies et des lumières de partout.

Bien sûr, je prends LA photo de touriste.

Je rentre pour essayer de mettre des photos en ligne et mettre à jour mon blog. Je galère jusqu'à 1h du mat', le pire, c'est les vidéos. Je dois me lever tôt afin d'être parmi les premiers au parc archéologique de San Agustín.

Réveil à 6h30. Je file à la panaderia pour prendre deux croissants (fourrés à la confiture et au fromage) pour la route. J'ai plus de 3 kilomètres à parcourir et, bien entendu, la dernière partie est une looooongue cote. Je mets moins de temps que prévu pour y parvenir.

Il y a un groupe de personnes âgées, trois jeunes et moi. Je commence la visite par la Mesita A.

Je continue avec la Mesita C.

Je descends à la fontaine cérémoniale de Lavapatas pour mieux monter vers l'Alto de Lavapatas. Le soleil tape un peu, les escaliers traînent en longueur.

Je refais le chemin inverse pour arriver à la Mesita B.

Le clou de cette matinée est le Bosque de las Estatuas : 38 statues (1 est en rénovation)

Je termine par la Casa-Museo Luis Duque Gomez.

Cette visite m'aura pris près de 4h. Sur les blogs, en 2h ou en tout cas moins de 3h, c'était réglé. J'ai vraiment pris mon temps. Il y a des statues en très bon état, d'autres ne sont plus que des blocs de pierre...

Sur ma lancée, je décide de partir vers deux autres sites (qui ne sont qu'un seul en réalité) : el Purutal et la Pelota. Cela me semble assez proche, moins de 5km. J'entame la montée avec entrain, je prends pas mal de photos de papillons.

Après plus d'une heure trente, les jambes tirent un peu, j'enchaîne des montées et des descentes assez raides. Je vois un "café" et m'arrête prendre une boisson chaude et des biscuits. Les sites sont là et je n'avais pas remarqué.

Après tous ces efforts, la récompense n'est pas à la hauteur à mon goût. D'accord elles sont encore peintes mais il n'y en a que 2.

J'entame un loooong retour vers mon hôtel, je dois rebrousser chemin et bifurquer plus bas. Les presque 6km sont assez longs et j'ai déjà pas mal marché entre le parc et l'accès aux autres sites. Je ne suis pas mécontent de rentrer, une bonne douche froide et des tentatives pour mettre du contenu en ligne. Je suis obligé de me rendre dans les parties communes pour avoir un wi-fi lent.

Pour le repas du soir, je fais encore confiance aux avis sur Google Maps et me rends à la Gata Parrilla. Je prends un gros burger. Il est excellent et je vois le cuistot cuire les ingrédients. Je goûte enfin une nouvelle bière que Mara m'a conseillée : BBC.

Je profite d'un vrai wi-fi pour poster sur instagram. Je fais durer ma bière afin de squatter tout mon saoul. Vers 21h, je rentre et essaie tant bien que mal d'exploiter le faible débit du réseau de l'auberge. Je me couche, il me reste encore 2 sites à voir le lendemain.

Je me lève et entends qu'il pleut. Je ne me presse pas puis squatte les parties communes : le couple d'allemands qui étaient en excursion avec moi samedi s'est mis à l'abri sur des canapés dans l'entrée de l'hostal. J'attends une accalmie et vais prendre un petit-déjeuner dans la panaderia. Je rentre à l'auberge et prends mes affaires pour partir. Je marche quelques minutes et me rends compte que je n'ai rien pour la pluie, je fais demi-tour et prends ma veste imperméable. Je pars à la recherche d'un buseta qui me rapprochera des sites. Il en passe fréquemment et bien sûr, je l'arrête au milieu de la rue. Je ne sais pas exactement où il doit me poser, le chauffeur zappe et je fais un petit bout de route supplémentaire. Au moment où je descends, la pluie fait son retour. Je me vets et commence le chemin vers le premier site : El Tablón. Un homme me dit de commencer par l'autre, la Chaquira, et de finir par celui-là. Je vais néanmoins me renseigner à El Tablón et file donc à l'autre, la femme n'est pas d'un grand secours. Je croise des français vus la veille au musée. Il y a également des personnes venues en voiture au plus près du site sans utiliser le parking payant ainsi que des cavaliers. J'entame la descente, des escaliers... J'arrive devant les 3 formes humaines et animales, taillées dans le même bloc de roches volcaniques.

Il se met à pleuvoir très fort : en quelques secondes je suis trempé, j'ai bien fait de ne prendre que mon imperméable et pas mon super poncho. Je commence à remonter les escaliers et la pluie stoppe, le soleil sort. Je remonte jusqu'au premier site.

Comme pour le précédent, il n'y a pas grand chose à voir. C'est plutôt décevant comme la veille à El Purutal et la Pelota. La seule chose qui était bien c'était la vue sur le río Magdalena (200m plus bas) depuis la Chaquira.

J'ai croisé de drôles d'oiseaux, ils se baignaient dans un cours d'eau quand je les ai dérangés puis ils se sont mis au soleil pour s'ébrouer et sécher.

En redescendant vers San Agustín, je suis interpellé par une personne qui parle plutôt bien français ("comme ci comme ça"). Il me désigne des maisons et des hôtel-restaurant qui appartiennent à des compatriotes ou d'autres étrangers. Il me dit que c'est jour de marché et que du coup le repas sur place est moins cher que d'habitude. Il me donne le nom d'une bonne adresse pour déjeuner. Je reprends ma descente, je croise des graffitis et un panneau publicitaire.

Je passe à l'auberge pour me changer et ressors aussitôt. Le marché est plutôt grand : zone viande, zone poisson, zone fruits et légumes et zone vêtements. Je ne me souviens plus du nom donné par l'homme un peu plus tôt. Je m'assois après avoir fait le tour des estaminets. Une assiette et un jus de fruits.

Il y a une grosse église à côté : Iglesia de Lourdes, je rentre, ils préparent la crèche.

Une énorme sculpture devant l'église : El Cristo de los dientes rotos.

Je me prends une glace et attends que des véhicules ou des gens bougent pour que je puisse faire des photos de graffitis. Mon espagnol doit vraiment être mauvais, je demande à une petite fille de se pousser mais au contraire, elle se place devant le graf...

Je rentre squatter les parties communes, tentant en vain de mettre en ligne des photos. Pour mon dernier soir, je dois dîner tôt : le premier bus pour Pitalito part à 4h et il y en a tous les quarts d'heure. Je trouve un resto inhabituel : Salam resto bar. Je suis le seul client. Le "cuisinier" et le serveur ne sont pas des flèches. Je demande une bière et un shawarma, la bière arrive dans un grand verre avec une rondelle de citron vert et du sel collé sur les bords comme pour un cocktail (c'est d'ailleurs ce vers quoi j'ai été orienté en arrivant). Le repas est déposé devant moi : c'est très minimaliste.

Je dévore le tout mais je reste sur ma faim. Je marche quelques mètres et tombe sur un sans-abri qui me baragouine je ne sais quoi. Il s'éloigne en riant et en répétant mes mots : "No entiendo". Ensuite, c'est Paolo qui m'aborde, il a un laboratoire, produit des kilos de cocaïne et fait visiter à des gringos comme moi. Heureusement, on croise deux connaissances, j'en profite pour l'esquiver. Je rentre à l'auberge, je me couche avant 22h30 : réveil à 3h33 pour Tierradentro...


Pour les autres photos et vidéos : instagram @_raf_paf_

9

Je suis au "terminal" vers 4h10. On m'a dit que le premier départ était à 4h et qu'il y avait des véhicules toutes les 15 minutes. Mon chauffeur annonce 4h50... Un mec complètement bourré tente en vain de mettre une bouteille dans la poche intérieure de sa veste. Je vole à son secours. Pour me remercier, il ressort la bouteille et insiste pour que je boive, c'est de l'aguardiente, à 4h du mat' c'est moyen. Puis il me dit que je lui dois de l'argent pour avoir bu... Je lui fais remarquer que je l'ai aidé, il répète en boucle et mime avec son pouce et son index. Je m'éloigne, dans son état il ne peut pas faire grand chose. Il enfourche sa moto et part en trombe. Mon hostal n'est pas loin, je squatte devant pour avoir le "wi-fi".

Vient enfin l'heure de partir, pour une fois, je ne monte pas à l'arrière de cet hybride pickup/jeep. Il fait meilleur même si ma voisine tarde un peu à fermer sa fenêtre. On croise pas mal de véhicules sans phare, surtout des motos. Arrivé au Terminal de Pitalito, le chauffeur me dit que cette place est plus chère que celle de derrière, au vu du confort, cela ne me dérange pas.

Il réussit à me trouver un bus pour la Plata dans la foulée. Il part dans un quart d'heure, parfait. Comme d'hab, il y a un rabatteur qui harangue les passants. Au bout d'un moment, il est debout ainsi qu'un autre passager. Je suis maintenant persuadé que ce bus va à Neiva. Ce n'est pas ma destination. Je lui demande si je peux descendre à Garzón, il me répond que c'est prévu, j'ai payé pour aller à la Plata, je descendrai donc à Garzón et continuerai jusqu'à ma destination. Effectivement, il me trouve un chauffeur au Terminal qui essaie tant bien que mal de remplir son mini-bus de 8 places. Il réussit, on décolle enfin.

Nous sommes arrêtés en chemin par la police : contrôle des papiers, palpation et fouille des sacs (mon sac est dans le coffre et le conducteur fait semblant de ne pas arriver à débloquer la serrure...). Nous arrivons enfin à un terminalito, ça ressemble plus à un des nombreux parqueaderos qui gardent voitures et motos en ville.

Mon bus pour Tierradentro part dans 40 minutes, j'ai le temps d'acheter 2 croissants (fourrés à la confiture). Le chauffeur ne sait pas où est Tierradentro ?! Alors je dis San Andrés de Pisimbalá. On a un peu de retard, on est serré comme des sardines à l'arrière du véhicule, je regrette ma place du matin. On se sert encore pour accueillir de gens et/ou des colis. Il y a des gens debout qui se tiennent à l'arrière du véhicule. On s'arrête au village de San Andrés mais une femme dit que ce n'est pas là le parc archéologique. Le chauffeur grimace, nous faisons demi-tour et il me lâche devant un hostal, je n'ai pas envie de marcher 270m pour voir les autres possibilités, je suis fatigué et il fait chaud. La dame propose les mêmes services qu'ailleurs pour un prix correct. Je m'installe et lui fais remarquer que le wi-fi est HS car elle n'a pas payé son abonnement, elle me dit que ce sera réglé dans l'après-midi. Je me lave et file manger au seul restaurant dans cette partie du village. Le plat typique.

Je descends à l'entrée afin de me renseigner. J'avais lu qu'on pouvait visiter le 2 musées puis activer son passeport (valable 2 jours), le lendemain. Apparemment, non. C'est 2 jours et pi c'est tout. Il est près de 14h, le parc ferme à 16h, je n'ai pas envie de courir pour enchainer un jour et 2h... Je monte donc au village.

Je tente d'acheter une torta mais une femme me dit qu'il n'y en a pas. Je venais de faire le tour et j'en avais vu en vitrine... Je redescends à l'auberge voir si le wi-fi fonctionne. Je tombe sur une finca avec de la musique et une piscine avec de l'eau verte. Un homme me dit que je peux rentrer et me fait goûter son verre : c'est très fort. Je me prends une Corona et squatte une chaise le temps de boire. J'achète un paquet de chips et le torche sur le chemin de l'auberge. Je n'ai que du Edge sur le réseau Claro, impossible de charger une page internet et le wi-fi ne fonctionne pas. Le voyage m'a fatigué et demain j'ai plusieurs kilomètres à parcourir. Je me couche avant 21h.

J'ai omis de mettre les bouchons et 2 coqs s'en donne à cœur joie dès potron-minet. Je me prépare donc pour le gros bout de cette visite de Tierradentro. Je passe voir au resto de la veille s'ils font aussi le petit-déjeuner. Ça a vraiment l'air de faire chier la femme (désolé pour l'expression mais elle n'est pas aimable du tout) et elle consent à préparer des œufs brouillés avec des légumes, 2 arepas et une tasse d'aromatica.

C'est ce qu'il me fallait pour attaquer les 2h de montée jusqu'à l'Alto del Aguacate. Je croise un oiseau énorme.

Je trouve aussi des poils ou cheveux...

Les paysages sont magnifiques.

J'arrive à destination après avoir tenté sans succès de photographier de beaux papillons et croisé des cidron et du yuca.

Il y a un garde qui me tamponne mon "passeport". Et me dit de faire attention, ça glisse. Je lui demande comment aller à El Hato. Il fait partie d'une agence qui organise des circuits en Colombie sur plusieurs villes/sites. Il peut m'emmener en moto à 16h à El Hato puis à la pyramide et ses 2 tunnels. Je réfléchis et me dis que cela pourrait être pas mal, j'accepte.

 Si vous voyez des salamandres, pas moi...

J'enchaîne les tombes avec ma lampe frontale.

Perso, j'ai reconnu le soleil, des formes géométriques mais pas d'animaux.

Je descends vers le site suivant : Alto de San Andrés. Je croise un serpent corail, du roundup et des chevaux.

Celui-ci est différent : des belles formes géométriques et du rouge en bon état.

Je poursuis mon chemin jusqu'au village de San Andrés de Pisimbalá. Je prends un repas dans le seul resto.

Sur ma lancée, je pars pour le site El Tablón, ce n'est qu'à 15 minutes du village. Cela ne vaut pas les statues de San Agustín.

J'en ai plein les pattes et je dois encore rejoindre mon hostal, laver mon linge et me doucher avant de partir pour El Hato avec Jesús.

Au moment où je sors, la pluie commence à tomber. J'arrive et je vois deux motos sur le point de partir. Je reconnais difficilement mon pilote qui a troqué sa casquette contre un casque intégral. Il roule à vive allure sur une route toute en cailloux (Oui un chemin). Je crois voir 90 !!! Nous arrivons fissa à El Hato. Il me dit qu'il doit se changer et poser son sac à dos, sa maison est à quelques mètres.

On se dirige ensuite vers un deuxième site que je n'aurais jamais trouvé. Il faut passer dans un chemin fermé et s'arrêter au bout d'un champ. La bête est en contrebas. On suppose qu'elle a glissé au fil des années.

On reprend la moto et un bout de route, de la vraie. Mais ça ne dure pas. Ensuite une cote tellement prononcée que je dois descendre et gravir à pied. Nous sommes à la pyramide. Un groupe de 5 personnes est arrivé avant nous, nous patientons pour faire les touristes.

Vient enfin l'heure de prendre quelques clichés.

Nous descendons ensuite dans les tunnels. Il semblerait que les conquistadors espagnols croyaient pouvoir trouver de l'or sous la pyramide.

Jesús s'entraîne à dire un slogan pour son agence à différents endroits, je le filme. Il galère, il y a un mot anglais : awake.

Nous prenons le chemin du retour : les parties de pentes très abruptes sont un supplice pour mes bras, j'essaie de ne pas glisser sur la selle, impossible. La route est un calvaire, il bombarde comme un fou. La nuit est tombée et des chiens, chats ou des gens sont au bord de la route ou en plein milieu.

Je ne suis pas fâché que ce soit fini. Je rereretourne au seul resto à proximité vers 20h30. La dame, plus âgée et plus sympa que sa fille ou bru (c'est difficile de faire pire) est désolée mais elle ne peut me faire que des œufs et du riz. Pas le choix, j'accepte. Je rentre me reposer, la rando était plutôt longue et demain je vois les 2 musées et les 2 derniers sites.

Comme la veille, je vais au resto et demande le même petit-déjeuner. Je n'aurais qu'une arepa avec les œufs brouillés et un jus bizarre.

J'avale le tout et entame les hostilités.

🎵🎶Le petit pont de bois🎵🎶 (c

La montée est un peu raide et faite de pierres lisses avec du béton. Ça chauffe mais ça ne dure pas très longtemps. Me voici à Segovia.

C'est la première fois que les plafonds sont aussi bien sauvegardés. Les formes et les couleurs sont impressionnantes. Les gardiens sculptés sur les colonnes ont des traits bien prononcés. Ce qui est dommage c'est qu'on ne puisse pas voir 11 autres tombes... Il y a deux gardiens sur ce site qui ne sont pas avares d'explications.

Je continue en me rendant à El Duende.

Il n'y a qu'une seule tombe qui vaut le détour et malheureusement des débiles ont gratté une des colonnes.

J'ai rencontré un couple de français qui font parti d'un groupe en excursion à Cali mais comme cela ne les intéressait pas, ils ont pris un taxi depuis Popayán. La femme me donne des conseils sur le Pérou.

Je descends vers l'entrée et les 2 musées. Il commence à pleuvoir très fort, je m'arrête pour m'abriter en attendant une accalmie. Je vois un colibri, c'est la première fois depuis les thermes d'Agua Tibia. Il est trop craintif et trop rapide, je n'ai pas le temps de dégainer mon téléphone.

Je profite d'une éclaircie pour terminer ma descente. Je commence par le musée archéologique.

Très étranges ces urnes funéraires. Il y en a un nombre impressionnant d'autres rangées sur des étagères ou à même le sol.

Je finis par le musée ethnographique.

Plutôt intéressante cette plongée au cœur des us et coutumes des indigènes.

Je vais encore manger dans le resto, pas le choix dans le coin.

Je passe l'après-midi sur mon téléphone pour organiser la suite de mon voyage et mettre à jour mon blog et instagram. Il pleut en grande quantité.

Je monte en fin de journée au village de San Andrés pour acheter une torta à la vanille. La route est boueuse et collante. J'achète également de quoi manger le soir et le lendemain pendant le trajet. Je reviens à moitié dans le noir, éclairé par mon téléphone.

Je me couche tôt, le bus qui m'intéresse est à 8h30.

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- Voyage de Tierradentro à Popayán

Après renseignement auprès de mon hôte, un bus pour La Plata part à 8h30. Je dois être là-bas pour 11h et il faut 1h30 pour y parvenir, ça devrait le faire. Je suis prêt avant 8h. Il pleut à verse. Je m'abrite en attendant la jeep. Vers 8h20, elle passe devant moi et monte au village. Environ 15 minutes plus tard, me voici installé, le chauffeur met mon sac dans un plastique et le place sur le toit. Nous faisons un nombre certain d'arrêts sur la route de La Plata. J'arrive vers 10h, il y a un bus sur le départ pour Popayán, le temps de soulager ma vessie, nous décollons. Je mets un peu de temps à capter mais en fait le bus reprend la route que j'ai emprunté plus tôt. En fait, j'aurais dû aller à Inza pour partir vers Popayán. J'ai perdu du temps et de l'argent. Le chauffeur est un fan de musique, il y a pas mal d'enceintes réparties dans le véhicule : cumbia, salsa... Comme me l'avaient dit les français à Tierradentro, la route a été en grande partie améliorée. Il y a même beaucoup de travaux en cours de construction de ponts, c'est plus agréable que les "pierres/trous" entre Popayán et Neiva. Ma voisine de devant a la bonne idée d'ouvrir sa fenêtre quelques secondes.

- J'arrive aux environs de 14h au Terminal. Je prends un taxi et tente de lui expliquer l'adresse. Il appelle quelqu'un à la rescousse qui lui donne une mauvaise information. Il demande son chemin à 2 femmes. En fait, j'avais raison, c'est à côté d'un hôpital. La chambre est pas mal. Par contre, j'ai la vue sur je ne sais quoi.

Je pars vers le centre-ville afin de récupérer mon courrier qui est arrivé à l'hôtel 2 jours après mon départ pour Villavieja.

Le gérant me reçoit cordialement et me fait patienter dans un canapé.

Il me demande pourquoi je ne reste pas dormir ce soir : ben tiens, c'est peut-être parce qu'il ne m'a même pas prévenu de l'arrivée de la lettre à l'hôtel. C'est un pli remis contre signature mais ici, cela peut être celle de n'importe qui...

Je croise de drôles d'oiseaux.

Popayán est prête pour les fêtes de fin d'année.

Le soir, je rejoins Mara près de l'église San Domingo et nous allons manger libanais. Nous choisissons les ingrédients qui garniront notre pain pita. Nous prenons également du hummus et de la mousse d'aubergines. Je découvre une bière artisanale locale excellente.

Le lendemain, je commence la journée par un bon petit-déjeuner.

Nous voulons nous rendre à l'Hacienda Calibio mais le temps n'est pas de notre côté.

Nous flanons dans un grand centre commercial et nous testons des glaces "à l'azote liquide".

Nous sommes samedi, nous allons goûter les pizzas (lasagnes pour Mara) d'Alfredo.

Pour mon dernier jour, nous allons voir une cascade. C'est plutôt difficile d'accès et sans l'aide de 2 jeunes qui s'y rendaient aussi, je ne pense pas que nous ayons réussi (Nous étions passé devant le champ qu'il faut tout d'abord franchir pour ensuite se salir les mains avec la boue et glisser joyeusement dans les montées et descentes qui s'enchaînent).

Cela ne nous a pas pris énormément de temps, il y a un belvédère plus haut qui porte le même nom que la cascade, nous grimpons. Les 5 kilomètres sont plutôt rudes et nous n'avons pas un point de vue transcendant. Nous avons tout de même des petits aigles, faucons, papillons et toujours ces charognards qui guettent notre agonie.

La faim tiraille Mara, elle pense au champús (maïs, lulo) et à la rellena (sorte de boudin noir avec du riz). La descente est difficile pour nous deux, nos genoux sont mis à rude épreuve. La délivrance arrive enfin. Ça fait du bien de se remplir un peu. Le chemin n'est pas terminé pour autant, il nous faut regagner la civilisation pour prendre un buseta. Étant dimanche, le traffic est moindre, nous attendons un peu avant de trouver celui qui va dans la bonne direction.

Nous sommes tout deux fatigués. Je quitte Mara après l'avoir remerciée pour ce week-end pour aller somnoler un peu. Je ressors vers 21h pour aller manger. Le resto qui m'intéresse est fermé contrairement à ce que disait Google Maps... Je me rabats sur un resto qui sert de la cuisine traditionnelle.

Je rentre préparer ma valise et ne tarde pas à me coucher. Demain, je me lève à 5h30, le bus pour Pasto part à 7h.

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- Voyage Popayán - Pasto

Je me lève à 5h30, le bus part à 7h mais je peux aussi en trouver un plus tôt. Je prends un taxi et arrive avant 6h30. Je vais au guichet de la compagnie Bolivariano, j'ai au moins 7h de trajet et ils ont les bus les plus confortables d'après Mara. Bien sûr, personne au poste. Il y a Transipiales à côté, je demande à quelle heure part le bus pour Pasto : 7h. Je n'hésite pas longtemps et achète un billet. Je prends également de quoi manger sur le "quai". Mon bus arrive vers 7h30 et nous prenons la route à 7h42...

Il y a de la place dans le véhicule, c'est donc le jeu préféré des copilotes, arranguer les passants. Par deux fois je me retrouve avec un voisin alors que d'autres sièges sont vacants... nous faisons une grosse pause d'une demi-heure pour que le chauffeur prenne un petit-déjeuner. Je dors une bonne partie du voyage.

Mon hôte pour la semaine est plus que prévenant, la veille, ne me voyant pas arriver, il s'était inquiété et m'avait envoyé des messages ainsi que le numéro de sa mère pour récupérer les clés. Seulement il s'était fourvoyé quant à la date du jour... Au cas où je n'ai pas saisi son adresse, il m'envoie une photo de la façade de l'immeuble.

Nous arrivons un peu avant 15h au Terminal de Pasto. Je trouve rapidement un taxi et donne l'adresse. Il a l'air d'être plus dégourdi que ceux auxquels j'ai affaire d'habitude, j'arrive à bon port en moins d'un quart d'heure. Mon hôte m'explique le fonctionnement des 3 clés (il en rajoutera une plus tard pour la cuisine). Je suis assez fatigué, je lave mes vêtements et prends une bonne douche bien froide (comme lors de mon deuxième séjour à Bogotá, il y a un système qui chauffe l'eau en sortie de tuyau seulement il faut mettre peu de débit, j'avais zappé). Je me repose le reste de l'après-midi et sors pour trouver de quoi me restaurer avant la nuit.

Je rentre pour préparer ma semaine, mettre des photos en ligne et terminer mon étape précédente. Je ne me couche pas tard.

Le lendemain, je le consacre à la visite des différentes églises, sanctuaires, temples de la ville.

Église de San Sebastián 
 Sanctuaire Nuestra Señora de las Mercedes
Templo de Cristo Rey 

Je croise des bâtiments à moitié détruits et d'autres colorés et récents.

Des décos de noël sont disséminées dans toute la ville.

Des murs sont joliment habillés.

D'autres "trouvailles" durant mes pérégrinations.

Je passe également à l'office du tourisme prendre des renseignements sur les activités qui m'intéressent. Je ne pourrais pas gravir le volcan Galeras, c'est un des plus actifs et donc très dangereux. De plus, certains sites sont interdits suite au non-respect des lieux... J'irai donc au seul lac disponible : Telpis. La laguna de la Cocha est un incontournable ainsi que la cathédrale de Las Lajas. Je passe une partie de la soirée à tenter de joindre un des guides pour Telpis. Un seul me répond pour me donner un autre numéro qui n'est pas joignable non plus. J'abandonne mes tentatives et décide de repousser cette sortie à jeudi.

Le lendemain, je me lève vers 8h et me prépare pour la laguna de La Cocha. Pour arriver à destination, je prends d'abord une moto-taxi jusqu'au Santo Sepulcro puis une voiture particulière jusqu'au lac. Pour se rendre sur l'île de la Corota, il faut utiliser une lancha, sorte de petit bateau à moteur.

Nous voyons des animaux connus : des poules d'eau mais aussi des canards à bec bleu et des pato pescador. Il y a des élevages de truites.

Nous poursuivons notre route puis faisons une halte d'une dizaine de minutes sur un belvédère d'où la vue est superbe.

Nous débarquons sur l'île de la Corota. Faune et flore préservées.

Il y a un sentier, il faut environ 45 minutes pour faire l'aller-retour. Nous rentrons au port vers 11h30.

J'ai un petit creux mais entre les trajets et le tour de bateau, je n'ai plus beaucoup de liquide et je dois encore rentrer sur Pasto. Apparemment, il y a 2 restos qui acceptent la CB. Je fais un tour pour essayer de trouver le plus proche.

Je tombe sur un resto assez énorme et complètement vide. Je demande quand même si je peux payer par carte (il m'est arrivé plus qu'à mon tour de voir un macaron visa et/ou mastercard acceptée(s) mais "la machine est en panne" ou "problème de réseau").

Le serveur m'oublie un peu, je squatte le wi-fi et mets à jour mon blog. Vers 14h30, je pars à la recherche d'un véhicule pour rentrer. Il y en a à quelques mètres. Je m'installe et attends que ce dernier se remplisse.

Le chauffeur prévient que ça va secouer  

Je reviens dans un coin que je ne connais pas. Il s'agit du siège de la compagnie de transport... Je regarde sur Maps.Me, je ne suis pas loin de l'office du tourisme, je décide de demander de l'aide. Il appelle le numéro que j'ai eu en dernier et tombe sur Doris, il me la passe. Je comprends à peu près ce qu'elle me dit : rendez-vous à 7h le lendemain pour faire la balade jusqu'au lac de Telpis. Par contre, elle m'a parlé de moto mais je doute que je puisse aller jusque là-bas par ce moyen. J'essaie de la contacter par sms et Whatsapp, rien. Je renvoie un message au seul guide qui répondait la veille, rien. J'essaie d'appeler Doris, impossible (Pour parler sur Whatsapp grâce à mon numéro français, je mets +57 mais pour appeler avec mon numéro local, il faut enlever l'indicatif...). Bref, je demande de l'aide à Mara : Doris injoignable, par contre, le guide répond, lui donne le numéro du chef du parc et lui explique qu'il faut que je prenne un bus pour Yacuanquer puis une moto pour aller jusqu'à San Felipe. J'écris un sms au chef et comme par hasard, Doris me répond sur Whatsapp... (note après rando : c'est bizarre mais il y a eu un français à Telpis le mercredi, comme on peut faire des groupes de 10, ça diminue le prix, je dis ça, je dis rien). Je me couche tôt, je mets mon réveil à 4h30.

Je me réveille en sursaut à 22h43, je crois que le soleil est levé, que j'ai manqué (encore) le réveil mais c'est le palier qui est allumé et comme je n'ai pas de rideaux mats et encore moins de volets, c'est trompeur. Je me rendors et me lève à 4h12. Je suis rapidement prêt à partir. La veille, j'avais fait quelques courses et placé des victuailles dans le réfrigérateur dans la cuisine, au premier étage. Bien sûr, la tête dans le *bip*, je zappe ces denrées précieuses, je n'aurais que 10 gaufrettes au chocolat pour la rando. Mon idée première était de prendre une moto-taxi jusqu'au terminal, mais à cette heure matinale les rues sont vides. Je compulse mon téléphone, 2km et 30 minutes de marche. Je vais jusqu'à une grosse artère et trouve un taxi. Dix minutes plus tard, me voilà à galérer de guichet en guichet pour trouver la compagnie qui va à Yacuanquer... On m'envoie de l'un à l'autre, je vais voir à l'extérieur mais les busetas ne partent qu'à 7h. Vers 5h30, alors que j'avais renoncé, je tombe sur LE guichet. Le prix indiqué (et donné par le monsieur de l'office du tourisme, Doris et le rabatteur au guichet) est de 5000 pesos, l'ordinateur dit 6000, soit. Mon buseta décolle à 6h. J'essaie de trouver une place pour patienter mais entre les courants d'air et le nombre impressionnant de voyageurs, c'est compliqué. Vers 6h, je sors tenter de trouver mon véhicule, je tombe sur le chauffeur, le numéro du buseta indiqué sur mon billet n'était pas le bon, pour un peu, je ratais mon transport. Nous ne sommes que 3 quand on quitte le terminal à 6h15, un arrêt plus tard, le véhicule est plein. Avant de parvenir à Yacuanquer, il faudra disséminer tout ce petit monde et en prendre d'autres. On arrive enfin à destination. Je trouve un motard et file vers San Felipe. 7h15, pas de réseau... La moto s'éloigne puis revient me chercher, Doris est plus bas dans le village. Elle me présente mon guide, elle est interprète environnemental, pas guide. Rapide présentation, il parle trop vite, je ne comprends pas son prénom. Il m'annonce que pendant environ 3h ça grimpe et ce ne sera que des cailloux. En effet, ça chauffe très vite. Nous faisons plusieurs haltes afin que j'enlève des couches. Le truc pénible, c'est qu'il y a de la boue, il me dit que c'est mieux de marcher avec des bottes, comme lui (comme le guide pour le Puracé). Perso, je n'ai pas de bottes et je ne pourrais jamais crapahuter avec... Nous cheminons pendant 2h environ avant de voir la cabane du guide du parc.

Sur la route, j'ai eu des explications sur le paysage, le río, etc. Nous faisons une pause bien méritée. Deux gaufrettes plus tard, nous partons vers un belvédère. Il y a un chemin barré qui conduit au lac mais le passage est interdit pour ne pas souiller la terre et l'eau. Le paysage vaut le déplacement. Je vois enfin des frailejónes, manqués au Puracé.

Nous montons des escaliers, j'appréhende la descente. Au bout de quarante minutes, voilà le lac.

Il reste un petit bout avant le Mirador. Nous faisons une pause à celui-ci et le guide disparaît. Je scrute un moment les alentours avant de le voir accroupi (💩). J'engloutis encore deux gaufrettes et bois une bonne rasade. Il y a beaucoup de vents, ça meule. Des nuages commencent à apparaître sur les cimes. Frustré de ne pouvoir m'approcher davantage et ayant enfilé gants et bonnet, je décide qu'il est temps de rebrousser chemin. Très vite, je dirais plus vite que pour l'autre volcan, mon genou droit est enflammé, les deux prochaines heures vont être sympas. Le paysage me donne des forces.

Je prends en photos des panneaux et nous voyons un colibri (couleur inédite pour moi), mais trop furtivement, pas de photo...

Nous faisons une nouvelle halte à la cabane du guide du parc. Un petit pipi et du repos pour mes genoux, les deux n'ont pas apprécié la pente trop prononcée et surtout les escaliers. Nous prenons un chemin différent pour descendre sur San Felipe. Nous passons à travers champs pour éviter au maximum la boue mais nous pataugeons sur de petites portions. Le guide me montre ses vaches, son champ et son bassin.

Je prends quelques photos du paysage, de la flore.

Nous mettons environ 2h pour arriver chez le guide. Il propose son fils pour m'emmener en moto à Yacuanquer. J'accepte sans hésitation, dans ce sens, il est plus compliqué de trouver un véhicule. Comme d'hab, il roule plutôt vite mais la route est en bon état, c'est plus sécurisant (rire jaune). Au "terminal" du village, un buseta est prêt à partir mais j'ai repéré des couleurs sur la place.

Après ces quelques clichés, je vais demander à quelle heure part le prochain buseta. Une voiture est presque pleine mais je réponds que je ne suis pas pressé. Il répète ma phrase. Pour le même prix je me retrouve à l'avant d'un véhicule de 8 places et pas serré à 3 sur la banquette arrière d'une voiture. J'ai dû attendre un quart d'heure... Ce n'est rien comparé au confort du retour. Pour la première fois depuis que je suis en Colombie, je dois mettre la ceinture, des agents de la route font des contrôles. Nous arrivons au Terminal de Pasto non sans quelques petits roupillons. Je prends une moto pour rentrer. Je commence par laver mes fringues puis avale goulûment deux des quatre sandwiches oubliés dans le réfrigérateur. Je prends une grooooooosse douche bien chaude. Je suis pas mal fatigué mais je dois revoir ma dernière visite en Colombie : Le sanctuaire de Las Lajas. Comme je veux la voir de nuit et que le trajet dure 2h30, je peux dormir un peu le matin. Je me réveille tôt néanmoins... J'ai envie d'aller voir un quartier avec des graffitis. Je prends une moto, le mec ne connaît pas, ça démarre bien. Il me rapproche au plus près et je finis à pied : ça grimpe sévèrement. J'arrive enfin, rien. Je reregarde le site, c'est un village voisin de Pasto... Je prends une photo du stade.

Bref, je prends de quoi manger dans une panaderia et j'attends que la pluie cesse. Cela n'a pas de fin. Je hèle un taxi pour me rendre à la cathédrale Nuestra Señora de Fatima.

Après ces quelques clichés, je reste méditer dans l'édifice (Oui j'attendais une accalmie). Celle-ci ne viendra pas. Je décide d'affronter la pluie et part à la recherche d'un taxi : ils sont tous occupés. Je ne sais pas quel bus me rapprocherait de chez moi. Je marche, achète de la crème solaire, de l'anti-moustiques ainsi que deux stylos bille. J'ai un billet de tombola de la pharmacie et j'ai discuté à la papeterie quelques minutes. Je déjeune dans le resto qui jouxte mon entrée. Le temps passe, il faut quand même que je prenne un bus pour Ipiales. Je perds du temps à trouver un café internet afin d'imprimer la preuve de ma sortie de l'Equateur. Je prends un dernier mur en photo.

Une fois le sésame en poche, je prends une moto pour aller jusqu'au terminal. J'achète rapidement un ticket, le buseta est vite rempli, nous prenons la route vers 15h. Le trajet est un calvaire : il y a énormément de travaux et nous nous arrêtons plusieurs fois pendant des plombes. Le chauffeur laisse monter des vendeurs plusieurs fois dont un qui a un discours très élaboré.

Ça donne envie  

Au lieu des 2h30 prévues, nous mettons plus de 3h30. La nuit est tombée sur Ipiales. Je trouve un taxi pour me rendre au sanctuaire de Las Lajas. C'est impressionnant.

La visite m'a pris environ une heure. Je remonte vers le parking, trouve un buseta pour le terminal d'Ipiales. Vers 20h, je commence mon tour des compagnies de transport. Aucune n'a de véhicules pour Pasto. Moment de flottement, je regarde sur rome2rio, au moins une devrait assurer un dernier départ à 21h : non, que dalle. Je me vois mal patienter jusqu'à 5h dans ce hall plein. Un gars cherche à remplir sa voiture pour Pasto, je suis intéressé mais cherche encore. Un homme avec une chemise de la compagnie qui m'a amené jusque là plus tôt propose un trajet pour le triple du prix normal. En calculant le prix d'une chambre plus le trajet du lendemain, ça reste intéressant. Il faut maintenant attendre d'autres voyageurs. Deux femmes se joignent à moi, elles râlent contre le prix et finissent par faire baisser à 2,5 fois par rapport au prix habituel. Nous payons tout trois cette somme et devons patienter jusqu'à 21h21 que nous soyons huit pour enfin partir. Le trajet est bien plus rapide qu'à l'aller avec toujours ces arrêts où aucun véhicule ne vient d'en face mais nous sommes arrêtés jusqu'à 20 minutes... Je n'ai pas assez de doigts pour compter le nombre de chiens que nous avons failli écraser, il y en a partout. Je suis chez moi vers 23h30. Une bonne douche et je finis de préparer mon sac pour le voyage du lendemain qui me conduira à Otavalo en Équateur.


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