Jour 05 : 21/10/2017
A 4:00, notre driver est venu nous chercher. Nous avons mis 1h pour gravir les 20 km de route, à travers les arbres. Nous sommes ensuite arrivées dans le camp des porteurs de souffre. Pour le Kawah Ijen, pas moyen de frauder l'entrée : 100 000 Rp / 7.- CHF en semaine et 150 000 Rp / 11.- CHF le week-end. Nous étions samedi et bizarrement nous n'avons payé que 100 000 Rp. C'est seulement plus tard que nous nous sommes aperçues que le billet était daté du vendredi, autrement dit, ils nous ont filé un billet déjà vendu la veille, incroyable comme la corruption est présente partout dans ce pays… Lors de notre ascension, nous avons fait la route avec Warno, un jeune porteur de souffre d'une vingtaine d'année. Il parlait très bien anglais et il nous a expliqué ses conditions de vie. Il tirait avec lui une grosse brouette lui permettant, par la suite, de véhiculer sa précieuse cargaison de souffre.
Warno notre guide / Un porteur chargeant sa cargaison sur sa brouette Après 45 min de marche, nous étions au sommet du cratère et là, le monde s'arrêta de tourner! Un paysage à couper le souffle, autant que les conditions dans lesquels les porteurs de souffre travaillent…. C'est le contraste absolu entre un décor de rêves et le calvaire qu'endurent ces hommes.
Vue depuis le sommet du cratère / Au fond du cratèreCe jour-là, nous étions les seules à descendre au cœur de cet enfer. Nous avons suivi Warno, jusqu'au fond du cratère, où il a pu nous montrer, au plus près, son calvaire quotidien : faut le voir pour le croire…. ils avaient tous le sourire et ils étaient tous fières que des gens s'intéressent à leur travail, c'est une belle leçon de vie que l'on reçoit en côtoyant les porteurs de souffre...
Warno récoltant le souffre / Un porteur nous montrant les différentes couleurs de souffre Au niveau de la respiration, sachez qu'un petit masque en toile suffit amplement, nous en avions pris avec nous de Suisse, pas besoin de louer les gros masques à gaz…. Pour la petite histoire, le Kawah Ijen a été racheté par la Chine. Les porteurs de souffre touchent 1 $ pour 10 kg de souffre. Warno nous a raconté qu'il descendait 2 fois dans le cratère pour remplir sa brouette (120 kg) et qu'il faisait aussi 2 fois l'aller-retour jusqu'au camps de base. Autrement dit, il porte et ramène 240 kg de souffre par jour pour être payé 24 $. L'argent qu'ils se font en emmenant les touristes sur leurs traces est une aide indispensable. Pour cette expérience hors du commun qu'il nous a permis de vivre, nous lui avons donnée 100 000 Rp / 7.- CHF par personne, nous n'avions pas le cœur à marchander sa demande.
De retour de cette balade qui nous a marqué à jamais, nous avons repris la route pour rejoindre l'embarcadère de Ketapang afin de relier le port de Gilimanuk, sur Bali. C'est sur cette histoire que se termine notre aventure sur Java.