Sawat Dhi Kaa ! Bonjour
Nous avons enfin quelques mots de politesse en Thaï : Bonjour !!!! (Dis par une femme sinon, si c'est un homme qui dit bonjour c'est Sawat Dhi Krap )
Et bien nous voilà de retour à Mae Hong Son : é - Pui - sés !!!!
Nous étions donc 6 français : Didier de Toulouse, Lyse de Hossegor, Marie de Caen, Yves et moi + 4 jeunes femmes thaïlandaises : Can, Da, Poum, Pen. Marc, l'organisateur. Phap Luu, le moine qui nous enseignait, et son "moinillon" ?! Phap Tan
Nous avons vécu tellement de choses, je ne sais comment commencer ?! Nature grandiose, arbres, torrents, cascades, montagnes abruptes ( imaginez l'aiguille du midi mais avec bp arbres), oiseaux, entendu les Gibbon mais pas vu.... Le contact avec les villageois (tous des villages Karen, ne parlant pas le Thaï mais leur dialecte) le soir à notre arrivée, éreintés et leurs sourires qui nous redonnaient de la force d'aller se laver ("doucher" ne serait pas approprié !!!) , dans une cabane en bambou, sur le sol argileux rouge, avec un grand seau plein d'eau froide qui sert à jeter de l'eau pour nos besoins où se jeter de l'eau sur le corps pour le lavage, frontale sur la tête car nous arrivions la plupart du temps de nuit !!!! Pas très pratique pour se laver les cheveux 🙃 la communication se réduisait à des gestes et des bruitages 😀 et un mot que nous connaissons ensuite par cœur : TABLOU (merci) 🙏
Nos journées étaient rythmées par un lever à 5h ('à savoir que chaque famille possède un coq, et que tous les coqs des villages traversés ont à peu près tous le même horaire de réveil !!!! 4h10. Ils chantent à tue-tête entre 4h10 et 5h). Nous nous retrouvions ensuite tous vers 5h30 dans une pièce commune pour des exercices physiques type salutation au soleil, puis auto-massage, méditation et enseignement sur le rapport de l'alimentation, l'açtivite pHysique sur le corps, les muscles, la moelle épinière .... Départ pour la randonnée à 7h30. Pas de prise alimentaire avant 10h, à la première pause. Déjeuner vers 13h30, puis plus de prise alimentaire jusqu'au lendemain 10h. Notre repas de la journée se résumait à 2 petites bananes, une ration de riz emballée dans une feuille de bananier qui nous sert d'assiette pour ajouter quelques légumes, racines, plantes bouillies. C'était très bon, avec des découvertes surprenantes. Nous n'avons jamais souffert de la faim. Nous, les francophones ne terminions jamais notre riz, la portion était trop grosse pour nos appétits. Parfois, une femme Karen nous donnait une papaye, et là c'était la fête !
Ce trek , très mal organisé, avec une très mauvaise communication de l'organisateur, qui ne voulait rien révéler du programme, du temps de marche pour la journée, à quelle heure la 1ère pause, combien d'eau, oú recevrions nous notre repas, le nom du village oú nous nous trouvions, .... Et autre problème qui aurait pu être très grave, les prises de risque importantes, inutiles. Le trek devait être de niveau 4/5 mais nous passions des 1/2journee en 5/5. Les journées de marche étaient très longues : 8h à 14h de marche ! Des pentes à 45 / 50. Degrés, sans trace. Pour ne pas glisser, nous calions chaque pas dans une racine, un pied d'arbre, une touffe de bambous... Parfois, le guide (toujours un villageois oú nous avions passé la nuit) taillé un bambou en pointe et s'en servait pour nous faire des encoches dans la terre lorsqu'il n'y avait plus assez d'arbres pour se tenir et nous permettre de caler nos pieds. Le groupe est remarquable de calme, de sérénité, personne ne se plaint, tout le monde est dans la joie, et lorsqu'on est coincé sur un endroit dangereux, chacun se met en mode "méditation", CONCENTRATION maximum. Si nous y sommes arrivés c'est grâce au mental, uniquement.
Les remontées de torrent, les pieds dans l'eau, parfois le sac à dos sur notre tête car nous avions de l'eau au torse !!! Ces moments là nous ont rappelé nos moments d'enfance passés dans les rivières, à sauter de rochers en rochers ... Un seul désagrément c'est que nos chaussures et chaussettes restaient mouillées en permanence, il y avait un fort taux d'humidité et la nuit elles n'avaient pas le temps de sécher.
Des passages à flancs de falaise périlleux... Mais je ne préfère pas m'étendre sur cette journée ... Nous en parlerons de vive voix autour d'un bon repas Thaï !
Toujours est il : 3'abandons sur 10 randonneurs ! Une fracture de la malléole, des ligaments arrachés, et une extrême fatigue.
Un paragraphe spécial pour notre ascension du Doi Pui. Lever à 3h30, départ à 4h, le village d'oú nous partons est à 900 m d'altitude. Une montée "droite" ! qui n'en finit pas jusqu'au sommet à 1 722m. En ce qui me concerne, c'était le 4e jour, je commençais à être bien fatiguée, le groupe avait des problèmes avec l'organisateur, et mon mental n'y était pas. Yves m'a motivée toute la montée, m'annonçait lorsqu'il y avait un replat, une orchidée sur le tronc d'un arbre, une belle araignée, .... Et puis, le cadeau, au sommet : le lever du soleil et une vue à 360 degrés : splendide !
!Je laisse parler les photos ....
Nous nous quittons avec de chaudes accolades, l'échange des adresses mail pour avoir des nouvelles des blessées, et se communiquer les photos.
Retour à notre guest house au bord du lac, retour dans une chambre avec la lumière, l'eau courante, et de l'eau chaude... Nous sommes sortis de nos zones de confort, mais ça fait du bien de vivre autrement, ça rend humble.