Carnet de voyage

À quelle heure La Réunion ?

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Gros gros voyage
Juin 2025
59 jours
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Publié le 29 juin 2025

C'est le départ !

On est pas tout à fait prêt alors on se lève tôt pour finir de préparer les sacs, ranger la maison et automatiser les aquariums. On s'est peut-être fixé une contrainte temporelle dépassant légèrement la notion de décalage optimal (Linda Allal). On s'en sort pas mal on n'oublie que nos serviettes et une casquette sur deux : c'est honnête.


Paf. Petit footing avec les sacs de randonnée pour attraper le tram. Puis on monte dans le train avec les supporters de l'UBB (j'ignore le score au moment de l'écriture !). Ensuite, trahi par les taxis, on prend le métro vers l'aéroport d'Orly et là on a largement le temps de boire un coup ou deux et de se restaurer avant de prendre l'avion. On double sans faire exprès la totalité de l'avion à l'embarquement, c'est pas nous, c'est la faute du cheveu sur la langue de l'agent aérien : personne ne comprenait ce qu'il disait à part nous. En gros ça s'est joué à un cheveu...

On décolle en retard parce qu'apparemment c'est possible d'enregistrer ses bagages mais de ne pas se présenter à l'embarquement : l'Humanité ça demeure abstrait comme concept. Mais du coup on apprend que dans ce cas précis, la loi oblige la compagnie aérienne à rechercher les valises des absents, les décharger et recharger toute la cargaison. Comme quoi c'est vraiment utile d'apprendre à lire l'heure sur les boîtes de camembert !

C'est parti pour 11h de vol dans un calme assez général, on a pris quelques heures de sommeil. L'un de nous plus que l'autre, on l'aura deviné ^^

Merci Skyrim !

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Publié le 30 juin 2025

La nuit a été trop courte pour moi, tant que j'ai l'impression qu'il s'agit d'une et même journée !

Néanmoins le trajet depuis Lormont a semblé passer à toute vitesse.

On atterit à 10h30 heure locale, il fait un bon 25°C avec un peu de vent c'est très agréable. On apprend que la location est disponible dès maintenant ce qui est une bonne nouvelle car on n'était pas ravis d'errer avec les sacs jusqu'à 15h!

Bus jaune Z'eclair direction Jardin de l'État. On y est en une demi-heure et il nous reste 10 mins à pattes pour rejoindre l'appartement. On est accueillis dans le parc par une lézard à tête rouge, il n'est pas spécialement rapide mais plus que nous compte tenu le temps de réaction que l'on a eu pour vouloir le prendre en photo : la fatigue, contrairement au sol, est palpable.

On arrive un peu avant midi, on allume la clim, on grignote les céréales qu'on avait empaqueté et hop sieste de deux heures qui fait plaisir.

On décide d'aller boire un verre et manger un morceau, on sait d'ores et déjà que le coucher sera prématuré comme moi.

On repasse par le Jardin de l'État qui est tout mignon, les monsteras portent bien leur nom et on voit bien qu'on est sur un climat tropical, c'est luxuriant et vert.

Apparemment La Réunion c'est un climat tropical de type alizé maritime aucun lien avec la chanteuse elle est fille unique. Ceci étant dit les alizées ne tardent pas à répondre présent le vent se lève et nous rafraîchit en complément d'un episode de pluis d'une dizaine de minutes. Le temps est doux et le soleil commence à se cacher.

Le soleil se couche ? C'est l'heure de l'apéro ! On prend deux pintes de Bourbon ou Dodo de son surnom histoire d'étancher la soif. En parlant d'histoire : je demande au mec du bar deux pintes de Dodo et il me répond après quelques secondes à me dévisager "hein?". Il comprend qu'on est pas d'ici et enchaîne "deux pressions c'est ça ? Petites ou grandes?". À moi de répliquer "deux grandes pressions stp".

==> Éloquence +2 je level up comme disent les jeunes.


La nuit est adolescente quand on décide de changer de bar afin de goûter les bières locales juste à côté de la cathédrale de Saint Denis. On déguste bière blanche et ipa/ambré du Péi (prononcé comme écrit). Elles sont vraiment singulières, moins filtrées que chez nous et avec des goûts métissés : une super bonne surprise.

On s'envoie un bar et du riz chauffé pour éponger et c'est l'heure d'aller au lit!!

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Publié le 1er juillet 2025

Bonne grosse nuit réparatrice : aujourd'hui c'est tranquille, affiché.

Je passe à la boulangerie d'à côté nous prendre de quoi petit déjeuner et je tombe amoureux des macatias et de ses déclinaisons : coco-choco, framboise ou encore gratiné. Benoît m'expliquera plus tard que c'est de la pâte de la veille un poil réactivé avec un peu d'eau et de farine et du sucre pour casser l'acidité de la fermentation. Ça evite le gaspillage et si on peut se remplir la panse c'est du win-win.

Ensuite on va faire qqs courses et on enchaîne par Decathlon pour récupérer ce dont on a besoin pour la randonnée.

On rejoint Benoît et à sa coloc au carré cathédrale pour se désaltérer et manger un bout. On se retrouve au bar de la veille, on a déjà nos marques !

Après être rentrés poser les sacs, on repart se balader à St Denis en suivant le guide local. On déambule et on se retrouve sur la jetée du Barrachois pour goûter bouchons, samoussas et les bonbons piment. On commence à fatiguer mais on a plus faim alors on décide de faire des courses et se préparer un repas du soir plus tard. On prend de quoi faire un riz frit avec des saucisses goût d'enfer et un rhum arrangé au Faham. Le Faham est une orchidée endémique des Mascareignes qui sert pour aromatiser le breuvage de canne à sucre : ça donne une note se caramel/vanille. C'est un délice !

On prépare le tupp' pour la randonnée de demain et on va se coucher!

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Aujourd'hui c'est crash test pour les sacs et les chaussures, s'assurer que tout va bien pour la randonnée sur plusieurs jours qui nous attend.

On préfère prendre du sommeil et risquer de cuire au soleil mais il faut qu'on continue de récupérer.

On prend le bus jaune jusqu'à La Possession qui est le debut du Chemin des anglais.

Historiquement ce chemin baptisé Chemin Dumas est emprunté dès 1732 par les paysans qui conduisaient leurs bœufs de la Possession à Saint Denis. Dans les années 1770 Honoré de Crémont est en charge du pavage du sentier pour le rendre plus praticable. C'est ce qui rend ce passage si singulier avec son pavage en basalte parfois sur des sections larges et bordées de muret : il sera alors rebaptisé Chemin de Crémont. Son appellation actuelle est dû à la bataille finale de 1810 qui scelle la victoire anglaise face à la France dans la guerre de l'océan Indien. Les troupes britanniques (3000 hommes) débarquées à la Grande Chaloupe atteignent Saint Denis par ce chemin. C'était en juillet nos amis d'outre Manche ont dû attraper de sacrés coup de soleil malgré l'hiver austral ^^.

La randonnée est très agréable sans difficulté mais avec un peu de dénivelé c'est parfait pour rôder l'équipement. La pierre noire contraste magnifiquement avec la végétation orangée et verte c'est superbe. En revanche le soleil chauffe ce qui nous vaut de prendre quelques couleurs mais rien d'insurmontable non plus. On admire l'œuvre des travailleurs qui sont venus agencer ce pavage qui a su durer dans le temps.

J'en profite pour tester le drone et sa portée max avec le téléphone : des progrès de pilotage sont souhaités!!

On prend 3h pour rejoindre la Grande Chaloupe en prenant des pauses et en mangeant le riz de la veille.

On rentre se doucher et prendre un petit temps calme.

On repart au Barrachois profiter de samoussas, de bières et du coucher de soleil. On est au poil.

On finit la journée en mangeant au Roland Garros, un restaurant qui fait de l'œil à Benoît depuis quelques temps. On se régale d'une cuisse de canard confite, de poulpe grillé et sa purée de citrouille au gingembre et enfin un tartare de thon albacore. Parfait !

On profite de manger varié parce que pendant 10 jours ça va être du riz et des pâtes !!

C'est l'heure d'aller se coucher demain on se lève un peu plus tôt, acclimatation oblige.

On boit un rhum arrangé avant quand même, on est pas des bêtes....

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Publié le 3 juillet 2025

Ce matin on s'est prévu une petite randonnée avec un point de vue pour finir de chauffer les genoux.

On part prendre le téléphérique au Chaudron qui survole Saint Denis et ces alentours. La cabine suspendue nous offre également une superbe vue dégagée sur l'océan Indien.

Il nous reste à prendre un Traffic de la compagnie de bus pour nous déposer à l'orée du bois des nèfles.

On démarre une boucle d'un peu moins de 5kms qui longe la ravine jusqu'au point de vue du Pic d'Adam et on redescend de l'autre côté. Outre la différence de température liée au fait que l'on soit parti plus tôt, cette randonnée est très différente de celle d'hier.

On est dans un tunnel de chlorophylle qui fait penser à la jungle. Sur la montée de 2kms on a peu d'endroits on l'on peut voir loin : effet oeillères vertes.

Le sentier est à flanc de montagne, étroit par endroits mais sans grandes difficultés. On coupe la boucle initiale par un chemin trouvé sur Komoot. Encore plus étroit et accidenté mais il nous permet de nous économiser et nous offre un panorama grandiose.

J'essaie de faire décoller le drone et paf c'est un échec cuisant mais bon il fallait la tenter celle là.

En un peu moins de deux heures on atteint Le point de vue du Pic d'Adam qui est à 360° avec l'océan Indien devant nous et les montagnes dans notre dos c'est à couper le souffle (la vue et la rando)

Cette fois ci je parviens à faire fonctionner la bête et on comprend comment marche les fonctions pré enregistrées.

Il est temps de redescendre afin de confier nos sacs à Benoît qu'on remercie encore, c'est très facilitant pour la suite du périple.

On prend un petit temps calme et on file faire les courses pour manger dans Mafate : sachets en tout genre!

Il s'agit de se reposer maintenant, demain réveil à 5h.

On prend une bière au carré cathédrale, on rentre manger un plat de pâte pesto/gruyère, un épisode de Castle et au lit!

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On a un programme chargé pour aujourd'hui, on s'adaptera si ce n'est pas possible pour nous de le faire.

On prend le bus à 5h40 pour nous emmener le plus haut possible sur le GR et ainsi espérer relier la Roche écrite dans la journée. Tout se passe bien jusqu'au changement de bus où le chauffeur nous signale que lui ne va pas jusqu'en haut et qu'on doit attendre le prochain... C'est 30 minutes plus tard c'est pas si grave, on en profite pour siroter un thé et nous réchauffer. On croise une femme qui avait envie de papoter et qui nous explique qu'on a raison de prendre le bus pour pas marcher autant. Parce qu'elle va au sentier des goyaviers et qu'elle a pas envie de trotter hein !

On attaque sur le GR aux alentours de 7h30, il fait frais mais le soleil nous réchauffe doucement les os.

La première étape est au gîte de la plaine des chicots où l'on passera la nuit. On a un peu plus de 800m de d+ sur 7,5kms, ça monte tout du long mais de manière plutôt régulière. On grimpe lentement sans finalement trop de peine en prenant nombres de photos et de films.

Le début ressemble fortement à la randonnée de la veille, ce qui s'entend car finalement on est sur la ravine juste à côté. C'est luxuriant, verdoyant, épais et légèrement boueux mais honnête. On observe beaucoup de très jolies fleurs qui apportent un côté très bucolique à cette marche.

Ensuite on ressent plus la présence du soleil, l'atmosphère change : on trouve davantage de bambous, arbres imposants, la boue disparaît en même temps que nos pulls.

On arrive au gîte vers 11h20, on prend une bonne heure de pause pour que je puisse changer mon tee-shirt trempé à cause du sac et pour manger!

On est suffisamment en forme et on s'allège le plus possible pour rejoindre le point de vue de la roche Écrite, ce qui va nous amener à 2276m d'altitude.

Là encore changement de décor mais celui-ci encore plus saisissant : on est sur la Lune !

On marche à même le rocher au sommet de la montagne, une sorte de calvitie tellurique quand on y pense. Le sol est constellé de petits cratères, de tâches de lichen ressemblant à des roses et il est, par endroit, craquelé comme une terre aride ou un visage vieillisant. La végétation est rase et barbue à la fois c'est pour le moins dérangeant cette histoire !

On aime énormément ce passage même si je dois bien l'avouer, j'ai tiré fort la langue sur le dernier kilomètre de montée. On ne peut que reconnaître la limite de son talent quand au lieu de se prélasser, on entame les lacets en côte à l'instar des cyclistes sujets au coup de pompe (sans lacets ça va sans dire). En parlant de limite, un traileur a eu le temps de nous doubler, aller tout en haut, redescendre et nous redoubler avant qu'on ai pu faire la moitié : dopé va!

La récompense est au bout de l'effort, on observe en contrebas le cirque de Salazie et Grand Ilet. C'est tout simplement vertigineux. Un gros nuage nous cache la vue sur Mafate mais nous offre un arc en ciel en contrepartie, y'a le beau geste. On prend une demi heure pour profiter du spectacle et d'un peu de réseau pour répondre à certains messages.

La redescente est magique, on traverse un nuage, on a une dizaine de mètre de visibilité : c'est typiquement la scène de guerre sur la lande anglo-saxonne où une armée nous débaroule dessus. Moi j'ai vu personne.

On apprécie d'enlever les chaussures, de boire une bière froide et manger un plat chaud.

Il est 19h30, on est sous quatres couches de couverture et à mon avis d'ici une heure y'a plus personne !!

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On se réveille emmitouflés sous notre montagne de couverture bien au chaud. On expérimente différents reveils et 6h c'est un poil tôt, on réajustera demain.

On fait les sacs, on prend un thé, on remplit nos gourdes et on trace la route vers 7h. Bye bye le refuge de la plaine des Chicots.

Il s'agit d'entamer la descente vers Dos d'âne où l'on a notre chambre chez l'habitant ce soir. Il y'a environ 10kms à faire et avec les arrêts photos, drone ou encore ramen, on table sur une arrivée entre midi et une.

On s'attend à rencontrer un décor étagé identique à hier mais à l'inverse, je me suis bien fait compris?

On aurait pas pu être plus éloigné de la vérité.

Déjà le relief c'est n'importe quoi, ça monte et ça descend sans s'arrêter. On s'est rendu vite compte de la différence avec hier. On se retrouve quasiment tout du long sur la crête avec le vide de chaque côté de nous. Un accident serait vite arrivé....

C'est une randonnée en funambule qui malgré la difficulté relative nous plaît énormément. On croise de nouveaux copains après les "Tuits-Tuits" ces petits oiseaux dont le nom évoque le cri. Il s'agit cette fois ci de petites araignées qui dégoûtent complètement Marie. Alors qu'elles sont en train de pioncer sur leurs toiles accrochés par leurs patounes jaunes et noires. On les croise sur une section d'un ou deux kilomètres mais je trouve qu'elles rajoutent une note tout à fait unique aux photos des paysages. Vous avez vucet escargot bleu!!

On a maintenant un choix à faire en arrivant à la roche verre bouteille :

-on prend le sentier qui passe par la crête et qui offre une vue sur Dos d'âne mais il y'a un gros nuage qui arrive

-on prend le sentier fermé qui contourne la montagne par le flanc, on descend avec des échelles et on rejoint le Cap Noir

J'ai fait ce que j'ai pu pour la raisonner mais Marie a insisté pour passer par le sentier fermé, désolé les albigeois.

C'est un passage vraiment sympa et rigolo, les échelles ça change un peu. Et comme c'est quasiment tout le temps à l'ombre, la végétation est un peu différente. On arrive au point de vue du Cap Noir avec une superbe vue sur la crête d'Aurère, le Taïbit ou encore Marla. On peut observer aussi la cime par laquelle on est descendue, putain c'est loin!!

On ressort du GR juste devant un arc-en-ciel et il est 12h45, on est dans les temps. On s'arrête manger dans un snack et paf découverte : poulet à la créole.

Les mots clés sont cuisson lente et tapisser l'intérieur de sauce siave (c'est de la sauce soja). À tester à la maison!

On rentre à la chambre d'hôte, on est seuls c'est genial! Douche chaude et pâte au cochon au menu : what else.

Marie a pu tester le siège massant, elle a kiffé.

D'ailleurs j'y vais.



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On a passé une super nuit dans la chambre d'hôte c'était vraiment au poil. On décolle vers 7h30, cette fois-ci c'est un peu tard : on va y arriver!

On démarre par la descente vers le lit de la rivière et Deux-bras. La dégringolade n'est pas une sinécure mais il y'a des échelles alors c'est rigolo. On observe l'îlet saint ange (le "t" n'est pas muet) en face de nous, on repère une trace et on se demande si c'est un sentier de randonnée. Ça paraît tellement étroit !

Au bout de 3h on parvient en bas, on se trempe les pieds et on boit la fin du thé. J'en profite pour essayer de faire voler le drone mais y'a du vent !

On entame la seconde partie de la randonnée en suivant la rivière des galets. On la croise par quatre fois avant d'arriver au pied de la montée d'Aurère. De gros rochers ont été mis en place pour faciliter la traversée. Tout s'est bien passé à trois reprises mais la quatrième fois, le courant porté l'eau sur la surface des pas réunionnais et on a préféré mettre les petons dans l'eau. Alors qu'on se rechausse on remarque que le niveau de l'eau baisse et le passage est de nouveau possible. Mais quel est cette diablerie ! On aura la réponse plus en amont, il y'a un barrage et un petit malin s'est amusé à tourner le bouton au moment idoine.

Fini la marrade, il faut grimper et la sentence est sévère ! C'est abrupte et les marches sont hautes, en revanche la vue sur l'îlet des palmistes et l'îlet des bambous est saisissante. La récompense vaut la souffrance endurée. Marie craque juste un peu avant l'arrivée, elle commence à avoir mal au dos un peu trop malgré mes massages et séances d'ostéopathie sauvage. J'aide en portant son sac sur quelques mètres, je me transforme en sherpa. Pas aussi en forme que les mecs en claquettes avec des frigos sur le dos. Je suis plus la version discount : le pasher.

On arrive entier non loin du sommet Bord Bazar et on est comme Alexandre, bienheureux. Il est temps de prendre nos quartiers dans le refuge du piton cabris, sommet qu'on peut apercevoir sur une magnifique photo de nuit !

Aurére c'est un petit village sur un plateau à un peu moins de 1000m d'altitude. C'est ceinturé par des montagnes, on a l'impression d'être seul au monde. Jusqu'à qu'on arrive et qu'on croise pléthore de randonneurs comme nous : les gens n'ont aucune personnalité.

Avant de manger notre riz au réchaud, on va goûter deux bière Dalons, une au poivre de timut l'autre à la goyave/framboise. Délicieux!

On profite d'un ciel étoilé sans pollution lumineuse et il est temps de faire dodo. On peut traîner jusqu'à 9h demain car la rando est courte.

GRASSE MAT'

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Endormis à 20h30, on passe une bonne nuit!

Je suis réveillé vers 5h50 étant une personne normale mais marie dormira facilement jusqu'à 7h15 ^^.

Du coup je retourne à Bord Bazar pour admirer les premières lueurs du jour sur le cirque. Je croise une grenouille avec ma frontale et le pestacle est magnifique.

Une chose est sûre, s'il y'a bien une créature qu'on ne peut pas endormir sur les horaires d'embauches, ce sont les coqs d'Aurère. Des cocoricos en veut tu en voilà enfin des cocoïcos. Les volatiles s'en donnent à cœur joie, une symphonie de cui-cui en tout genre accompagne notre thé matinal.

On apprend qu'un temps mafe est un ciel nuageux où le soleil s'en va et revient, qu'il est fait de tout petit rien.

Mais ce matin c'est pas mafe du tout !

Le parcours que l'on prend tourne autour du Piton Cabris jusqu'à arriver à Grand Place. On a moins de kms à faire mais on doit descendre et remonter de trois ravines ce qui casse le rythme et fatigue.

Une première fois entre Aurére et Îlet à malheur, puis jusqu'à Îlet à bourse et enfin jusqu'à Grand Place.

Hors des ravines, le sentier est très roulant et beaucoup plus boisé que ce que l'on a traversé déjà. C'est bien ça nous change.

Comme je le disais, l'œil du Cabris nous surveille tout le long de notre marche. Il est là toujours à l'affût, dans le décor au loin mais toujours rivé sur nous. Ça ferait une belle version de LotR en réunionnais : "Hey m'sieur Fodon vous reprendrai bien du rougailh".

Bref bref bref, la matinée se passe tranquillement à notre rythme de croisière, on se régale. On fait une pause sandwich et Dodo radler à Îlet à bourse et en plus on peut payer en ligne ce qui est à priori rare dans Mafate.

On pousse poussivement jusqu'à notre gîte qui ressemble à un jardin : l'herbe est verte, les plantes mises en valeur par le paysage, magique.

On doit faire une lessive à l'ancienne dans le lavabo avec du gel douche. Comme Caradoc avec son eau du bain, à la fin l'eau n'est pas propre mais c'est déjà mieux que rien! Quelques étirements avec les montagnes comme temoins et ça va être l'heure de manger.

Demain on part au lever du soleil, la journée va être longue et on veut s'aménager des bonnes pauses dans la montée qui dure un peu plus de 5kms...

Dodo!


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On quitte le cœur de Mafate vers 7h30, on démarre l'étape qui peut-être sera la plus rude de cette première partie du GR de la Réunion. Une montée quasi ininterrompue de 6kms après vérification et un gain de plus de 1000m de d+.

On commence par descendre vers Grand Place dans l'espoir de trouver une petite boulangerie ouverte, chou blanc! Avant d'arriver en bas de la côte on passe à côté de Cayenne, je décide d'aller voir rapido en posant le sac et en laissant Marie faire une pause : même résultat !

Pas grave on continue gentiment, c'est dur pour Marie ce matin elle a chaud et n'est pas trop à l'aise. Après avoir traversé la rivière de galet (encore) par le pont et entamé l'ascension, elle se trouve deux bâtons qui vont lui faciliter la marche et la remettre en forme en moins de deux. On fait un premier arrêt à l'Îlet aux Lataniers en faisant un petit détour mais on fait bien car un snack est ouvert. On prend dix samoussas (thon et jambon/fromage) et deux radlers. Pour une collation de 10h c'est parfait! On en profite pour se prendre deux sandwichs aux bouchons gratinés pour le midi. On repart et la halte déjeuner sera à l'Îlet aux orangers.

Le paysage devient habituel mais suscite toujours le même émerveillement malgré la fatigue qui s'accumule conjointement au dénivelé. On grimpe la plupart du temps à l'ombre et une légère brise nous rafraîchit et nous amène les effluves de nos en-cas sur le bord du sac. On emprunte la canalisation des orangers qui serpente dans un défilé avant de pouvoir manger. C'est rude et c'est long, très long mais le panorama à l'arrivée est somptueux. Cerise sur le gâteau on a un robinet d'eau à côté des tables de pique-nique et y'a un petit bar... Pendant qu'on récupère des calories, on peut observer l'atterrissage et le décollage de l'hélicoptère à 100m de nous. Les pilotes ce sont pas des manches !!

Bon là on rigole plus, il s'agit de vaincre la Brèche qui nous amène à notre point le plus haut au pied du Maïdo. Cette brèche suit le lit de la ravine Grand mère et le sentier est un peu accidenté mais ça nous change et c'est très sympa. On se sent tout petit au creux de ce petit étranglement de roche, mais encore une fois on est à l'ombre. On parvient lentement mais sûrement au bout du sentier et le cadeau au bout de l'effort est grandiose. On a un panorama double : d'un côté on peut voir le chemin parcouru en contrebas et de l'autre une vue dégagée sur tout Mafate. On peut repérer toutes les étapes de notre périple jusqu'à présent. On se rend compte qu'au final on a pas mal trotter!

Avant d'arriver à notre gîte, on longe la muraille naturelle que forme le Maïdo pendant un peu plus d'un kilomètre, nous offrant une vue sur Roche Plate. On commence à fatiguer et il nous tarde de poser nos valises. Juste avant d'arriver on repère un bar avec vue où l'on ne manquera pas de faire un stop!!

Il est 16h et on arrive comme prévu, on est bien contents de se dire que l'étape de demain est un plus cool.

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Ce matin c'est mafe de chez mafe.

On se réveille vers 7h et il pleut. Comme l'étape d'aujourd'hui est plus courte, on se dit qu'on va attendre un peu. Du coup, on glandouille, on essaie de déverrouiller le dos de Marie qui s'apparente désormais à une planche de chêne. Je parle pas de l'aspect mais de la souplesse et de la mobilité !

On arrive à un résultat correct et on se met en route à 9h.

Le Maïdo est irrévérencieux au possible. On le longe pendant près de 4kms et jamais il ne se découvre de chapeau de coton.

Le sentier qui passe au pied de l'autre malotru est très chouette et nous donne l'occasion d'avoir des panoramas sur plusieurs cascades. On adore et on en avait que peu vu jusqu'à maintenant. Avant d'arriver à la cascade de Trois Roches on descend dans une ravine et tout en bas la catastrophe se produisit.

Il faut savoir qu'on est endoloris par l'enchaînement de randonnée mais malgré tout on avance mieux et on prend moins de peine. Comme quoi il faut être vide pour toucher du doigt ce que c'est que d'être efficient. Bref tout ça pour dire que j'étais probablement trop en confiance et au moment d'un appui, Marie me dit de regarder et je pense que je peux tout faire.

Le pied gauche vrille vers l'extérieur, et avec la grâce du danseur seur étoile Raphaël Ibanez, j'engage mon genou dans la même direction pour accompagner une chute magnifique. Ma proximité avec le sol, mon passé de judoka et les chaussures montantes me sauve : c'est reparti.

On prend une micro pause au café des trois roches pour boire un jus d'orange et une citronnade. Et une seconde juste après pour manger en haut de la cascade des Trois Roches. C'est vraiment impressionnant, ça tombe à pic et c'est encore et toujours la rivière aux galets!

Le décor change presque du tout au tout. On arrive sur un sentier de sable et de roches noirs qui nous ramènent au Mordor. Du coup on se met la BO du seigneur des anneaux pour être dans l'ambiance !

Et là et ben ça monte pour arriver à Marla.

Un fin de sentier escarpé, pentu et instable avec les cailloux qui roulent sous la chaussure.

On arrive tout de même à bon port et en bon état.

Pour la première fois, on a pris le repas chaud en auberge et par chance c'est un rougailh! On avait faim et on a dévoré NOS assiettes c'est pour ça qu'on a oublié les photos Mélissa....

On descend finir la soirée chez Jimmy avec le groupe boire quelques rhums arrangés à la feuille de canelle.

Dodo

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Publié le 9 juillet 2025

Il s'agit ce matin de redescendre dans le cirque de Cilaos après avoir franchi le col du Taïbit (2081m).

On a pris des forces au petit déjeuner du gîte et on décolle vers 8h30.

L'ascension du Taïbit se déroule sans trop d'efforts, on déroule. Le sentier n'est pas à-pic, il serpente le long de la montagne et passe la majorité du temps dans les sous-bois. C'est un vrai plaisir.

On s'attarde au sommet pour profiter de la vue sur une grosse partie du cirque de Mafate. Ce panorama est aussi extraordinaire que celui de la Brèche. En plus ce matin c'est découvert et on peut enfin contempler l'imposant Maïdo et sa muraille de pierre.

C'est maintenant qu'on rigole plus du tout. On voit Notre Dame des neiges à Cilaos au loin, si loin, tout petit vu d'ici. C'est plus bas aussi, les genoux commencent déjà à claquer !

Il faut y aller et c'est parti pour le show, tout le monde est chaud. On entame une descente durant 3h45 sans trop de pause car au final c'est pas tellement fatiguant mais traumatisant pour les articulations. On procède dans le calme et précaution et tout se passe bien. On passe par la ravine de Bras Rouge on l'on peut observer la grandiose cascade mais aussi d'autres plus modestes. Ces petites cascades semblent d'ailleurs expliquer l'origine du nom du cours d'eau.

À un moment on s'arrête sur le chemin oberver un papangue en vol circulaire à la recherche de proie. On semble l'ennuyer car il se rapproche de nous et lâche une bombe fécale à quelques mètres de nous. Ça paraît très intentionnel et on le voit regarder dans le rétro nous montrer sa plume majeure.

On est désabusé de remarquer que bien qu'on se rapproche de Cilaos, on finit par descendre plus bas que le niveau de la ville ce qui implique qu'il faudra grimper à la fin...

On est heureux d'être tout en bas et on fait un stop pour tremper les arpions dans l'eau gelée. On en profite pour manger un ramen avant de repartir. Ça y est les réserves de bouffe sont vides.

Avant de remonter on s'arrête profiter de la cascade de Bras Rouge depuis le belvédère et on s'étonne de la manière dont l'eau jaillit. Ça ressemble à s'y méprendre à un jet de toilettes japonaise. Bras Rouge c'est plus classe, définitivement.

La dernière ascension est plutôt agréable, ça monte pas trop fort et il y'a peu de marches. On peut accélérer et finalement rejoindre rapidement la cible blanche qu'on a dans le viseur depuis le Taïbit.

Ça y est la première semaine du GR est bouclée !

On rejoint notre auberge, on prépare notre journée de repos du lendemain en chargeant le frigo de bière et on va manger un plat chaud.

Y'a de l'attente ça me permet d'écrire une bafouille.






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La messe est dite.

On a dormi, on a fait les boutiques, on a mangé et bu une bière. Après la sieste on a recommencé.


Entre temps on s'est baladé dans Cilaos qui s'apparente à une petite ville balnéaire qui vit au rythme des touristes.


Voilà et ben ça fait du bien de se reposer!!!