Chacun son tour, cette nuit c'est à Marie de se réveiller à 4h30 du matin sans pouvoir se rendormir et toc!
On décolle vers 7h30 du matin pour voir si la chaleur est supportable. Il fait déjà très chaud mais y'a du mieux. On commence à sentir le rythme de vie des malais, on croise plus de monde et des gens qui bosse. Il faut dire que ce matin on s'aventure sur la Bukit China (colline chinoise) qui est un peu excentrée par rapport au centre historico- touristique.
Cette colline est en fait un grand cimetière chinois.
Au 15e siècle, le sultan de Malacca se marie avec une princesse chinoise par amour. Non je déconne il le fait pour assurer les échanges commerciaux, c'est pas pour rien qu'on parle alliance dans les mariages. Mais cette princesse a besoin de servantes pour se coiffer et jouer au Mahjong le samedi soir en buvant un petit sake. Du coup elle amène avec elle 500 de ses suivantes (moi j'ai vu passer personne).
C'est l'origine et la raison de la communauté chinoise sur le détroit de Malacca.
On se balade gentiment au milieu du cimetière à ciel ouvert, c'est mignon mais ça mériterait un petit coup de balai. La vue est quand même sympathique.
En redescendant on s'arrête dans un petit boui boui manger le petit dej à savoir deux laksa pas trop spicy. On sent qu'on s'est éloigné un peu du centre les deux bols nous coûtent 3e.
On profite de la fin de matinée pour voir ce qu'on a pas eu le temps de voir la veille.
On fait donc un stop à la Christ Church qui est sur Dutch square, quitte à choisir un saint autant prendre le boss après tout.
L'intérêt historique de cette église surpasse de loin ce qu'elle a à offrir au regard. On comprend mieux pourquoi les chrétiens de l'Asie nous envie nos églises.
On se dirige ensuite vers le musée Baba & Nyonya. Il s'agit d'une ancien maison d'un self-made millionnaire Peranakan dans le caoutchouc. Je sais beaucoup d'informations d'un coup.
On retrouve le terme Peranakan un peu partout sans en comprendre vraiment le sens. Si j'ai bien compris, il s'agit des personnes métissés. Beaucoup d'hommes et de femmes (écriture inclusive) d'affaires sont venus dans les détroit du Penang, de Malacca ou encore de Singapour. Le travail c'est pas tout dans la vie donc il arrivait parfois que ces explorateurs du capitalisme trouve chaussure à leur pied dans la population locale. Les fruits de ses unions sont appelés les Peranakan. Ils peuvent être d'Inde, de Chine ou d'Indonésie.
Encore une fois ce metissage culturel se retrouve dans les assiettes. Pour en finir avec cette parenthèse, lorsque ces Peranakan était reconnu par la société on leur donnait le surnom de Baba pour les hommes et Nyonya pour les femmes.
Les propriétaires qui ont fait fortune dans les plantations d'hévéa se sont vus attribuer ce titre et voilà!
C'était intéressant de visiter la maison pour se rendre compte des volumes et de la manière dont les pièces étaient agencées. Outre la richesse des mobiliers ou de la décoration à laquelle on pouvait s'attendre on remarque une réelle ambivalence des cultures sino-malaise voulue et cultivée par les Peranakan.
D'un point de vue architectural, les maisons sont tout en long collées les unes aux autres donc sans fenêtres sur les côtés. Pour palier à ce manque on trouve des grands puits de jour qui servent à amener de la lumière et rafraîchir la maison avec l'eau de pluie.
Cette maison est gigantesque et on prend plaisir à passer d'une pièce à l'autre avec le petit guide papier fourni. En français s'il vous plaît !
La visite terminée il est temps de se préparer pour le trajet vers Kuala Lumpur, après une petite sieste bien sûr.
On se rend à la gare de bus et on part sous la pluie vers la capitale. Fun fact avec la pluie : on pourrait penser qu'une petite pluie rafraîchisse quand on marche sur l'asphalte. Que nenni, il fait tellement chaud que l'eau s'évapore instantanément à tel point qu'on a l'impression d'avoir les fesses dans une cocotte minute. Voilà
J'écris depuis le bus, on est au dessus du train arrière et ça fait un bruit métallique effroyable.
Je ne sais pas si on arrivera entier peut être est-ce là mon ultime bafouille.
Ouf bien arrivés et au street market pour le repas du soir, bonsoir !