Par Woofie
Foin des traditions pour ce week-end de l'Ascension : pas de Bretagne cette année pour Cécile et Woofie, mais un séjour à Auxerre en passant par Chablis, Vézelay et Clamecy...
Mai 2016
3 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Direction donc plein est vers la Bourgogne et plus exactement Auxerre, ce qui nous permettra accessoirement - mais l'accessoire a souvent son importance - de rouler sereinement sans craindre les bouchons de l'Ascension. La première étape de notre petit périple est... un chantier ! Celui du château de Guédelon, dont la construction a débuté en 1997. Bâti avec les matériaux et les techniques du Moyen-Age, il s'agit de la réplique d'un modeste château-fort du XIIIème siècle, qui aurait pu appartenir à un petit seigneur - il ne comportera ainsi ni douves ni pont-levis. Le chantier - au delà de son aspect ludique - est très utile aux historiens car il leur permet de valider les théories émises sur les techniques de construction utilisées à cette lointaine époque.

A Guédelon on fait tout de "A" à "Z". On peut donc assister au travail des tailleurs de pierre, des maçons ou des cordiers... On y produit également de la laine grâce aux moutons élevés sur place - laine ensuite teinte avec les pigments naturels utilisés au Moyen Age - ou des tuiles de toutes formes... C'est ludique et intéressant...

Corderie
Corderie

Tous les outils en fer utilisés par les différents corps de métiers sont bien entendu fabriqué dans la forge :

La forge

Comme vous pouvez-le voir, après 18 ans de travaux, le château est encore loin d'être achevé :

Nous passons vraiment un bel après-midi et je ne peux que vous conseiller vivement de faire halte à Guédelon si vous passez dans le coin.

Ce soir nous faisons donc étape à Auxerre. Nous flânons dans le petit centre ancien, qui compte quelques belles maisons à colombages datant du Moyen Age. Et nous attardons quelque peu à l'intérieur de la cathédrale Saint-Etienne, dont la construction débuta en 1215 et s'étala sur plus de... trois siècles. La cathédrale est en fait restée inachevée - une seconde tour devait ainsi harmoniser la façade - après que les guerres de religion eurent ruiné la ville, qui fut mise à sac par l'armée protestante en 1567. Et pour bien terminer la journée, nous parvenons à dénicher - non sans mal - un petit restaurant où je me régale pour ma part d'une spécialité locale : une belle tranche de jambon au Chablis.

Cathédrale Saint-Etienne
Cathédrale Saint-Etienne
Dîner au Grand Gousier, une excellente adresse !
Auxerre
2

La première étape de la journée est Chablis, connu pour son vin blanc dont Guy Roux fit ardemment la promotion du temps où il était l'entraineur de l'A.J. Auxerre. Un marché se tient justement ce matin dans les rues du village et les viticulteurs y vendent leur production. On se pose bien sûr en terrasse pour boire un verre de vin du cru. Il fait beau, on est juste bien. Puis, après avoir flâné dans les rues du bourg, j'achète deux bouteilles - les moins chères à... 9 euros le flacon tout de même. Pas donné pour un petit blanc...

Chablis

Nous prenons ensuite la direction de Vézelay, bâti sur une colline dominant la plaine bourguignonne et labellisé "plus beau village de France". Après un bon repas pris en terrasse au pied de la "colline éternelle" - comme l'a qualifiée Maurice Druon à qui l'on doit le "Chant des partisans" et "Les rois maudits" - nous remontons l'unique rue du village, qui compte nombre d'atelier d'artistes ou de jolies boutiques d'artisans et d'antiquités.

Vézelay

Au sommet de la colline se dresse la basilique Sainte-Marie-Madeleine, bâtie entre 1120 et 1150, qui est un édifice majeur de l'art roman - à ce titre il eut été opportun de nettoyer les grandes portes de la façade qui étaient tout simplement dégueulasses ce week-end de l'Ascension. Vézelay était au Moyen-Age un haut-lieu de la Chrétienté et Saint-Bernard, abbé de la puissante abbaye de Clairvaux, y prêcha la seconde croisade le jour de Pâques 1146. Vézelay est également connu pour être le point de départ d'une des principales voies de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostalle, la Via Lemovicensis.

Basilique Sainte-Marie-Madeleine - Vézelay

Du sommet de la colline, la vue embrasse toute la région ; le lieu est idéal pou y élever une église à la gloire de Dieu.

C'est sous le charme de ce magnifique village que nous rejoignons la Polo ; il est temps de rentrer.

Sur la route du retour, nous traversons Clamecy - sous-préfecture de la Nièvre. La petite ville a quelque charme, alors nous décidons de nous y arrêter un moment. Rien ne presse et il fait si beau.

Clamecy - située au confluent de l'Yonne et du Beuvron - a connu par le passé une certaine prospérité grâce au flottage du bois, qui permettait de ravitailler Paris en bois de chauffage par voie fluviale. Les troncs abattus dans les forêts du Morvan étaient liés entre eux pour former de vastes radeaux - dits "trains de bois" - que des conducteurs - dit "flotteurs"- acheminaient jusqu'à Paris. De nos jours la prospérité s'en est très visiblement allée voir ailleurs : on trouve ainsi dans les faubourgs de de la petite ville de nombreuses maisons abandonnées, qui peu à peu tombent en ruine. Et les agences immobilières proposent à la vente des maisons de 80 mètres carrés - habitables de suite - avec jardin pour... 30 000 euros ! Pour finir sur une note moins triste, on notera l'existence à Clamecy de la remarquable collégiale Saint-Martin, bâtie au début du XIIIème siècle et flanquée d'une tour bâtie plus tardivement car achevée en 1515.

Collégiale Saint-Martin
Clamecy

Finalement, comme il se fait tard, nous décidons de dormir à Clamecy. Nous rentrerons demain. Et cette belle journée se termine au mieux par un excellent dîner à L'angélus, à deux pas de la collégiale.

3

Nous quittons Clamecy en milieu de matinée pour prendre la route du retour...

Clamecy

Rien ne presse, alors nous faisons halte au gré de nos envies, comme au moulin Blot. Les champs de colza en fleur illuminent la plaine.

Il fait si beau que nous décidons de faire étape à Briare, célèbre pour son pont-canal qui enjambe la Loire depuis 1896. Nous le franchissons à pied dans un sens puis dans l'autre...

Pont-canal de Briare

... avant de nous balader le long des canaux, sur le petit port de plaisance et dans les rues du bourg.

Cécile eut été submergée en 1856 !
Eglise Saint-Etiene
Briare

L'église est décorée des fameux émaux de Briare ; c'est d'ailleurs le patron de l'usine qui les fabrique qui finança sa construction, à la toute fin du XIXème siècle.

Après cette dernière étape, il est temps cette fois de regagner nos pénates orléanaises. Un week-end parfait ma foi pour Cécile et Woofie. De beaux endroits, de belles routes de campagne, de bons repas, et un temps à manger dehors durant ces trois journées. Et tout ça à 2 heures de route. Que demander de plus ?