Par Woofie
Pour ce week-end de l'Ascension, cap sur Le Mans avec Cécile.
Mai 2018
4 jours
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"Week-end au Mans" : je vous l'accorde bien volontiers, excepté pour les amateurs de rillettes ou les passionnés de sport automobile, le titre de ce carnet ne fait pas rêver. Pourquoi donc le choix du Mans comme destination de ce week-end de l'Ascension ? Eh bien pour deux bonnes raisons. La première : mon pote Ben, amoureux depuis toujours des vieilles pierres, m'a vanté cette destination, une cité de caractère ceinte d'une muraille gallo-romaine exceptionnellement bien conservée. Seconde raison, plus prosaïque : il ne faut que 2 h de route pour parcourir les 140 km qui séparent Le Mans d'Orléans - on y passe pour se rendre en Bretagne, sans jamais s'y arrêter ; et on a bien tort, ce carnet va vous le prouver.

Nous voilà donc partis par cette belle matinée sans nuage. Sur la route, nous faisons une pause dans la petite ville de Saint-Calais, particulièrement animée en ce jour de marché.

Saint-Calais

Nous arrivons au Mans à l'heure du déjeuner. Après nous être restaurés dans une brasserie proche de la cathédrale, nous partons à la découverte de la vieille ville. Celle-ci a gardé son caractère médiéval, ce qui en fait un lieu très prisé de tournage pour des films historiques ou de cape et d'épée. Le formidable "Que la fête commence" de Bertrand Tavernier, l'inoubliable "Cyrano de Bergerac" avec Gérard Depardieu ou encore "Le bossu" - la version avec Daniel Auteuil - ont ainsi été tournés en grande partie au Mans.

Nous visitons bien sûr la cathédrale Saint-Julien, dont le chevet est la partie la plus grandiose, la façade faisant pâle figure en comparaison. Sa construction commence vers 1060 pour s'achever autour de 1430, après maintes constructions et reconstructions.

Cathédrale Saint-Julien - Le Mans

Nous reprenons ensuite nos pérégrinations dans le vieux Mans.

Nous atteignons enfin la fameuse enceinte gallo-romaine, dont il subsiste une portion d'environ 500 m. Elle est exceptionnellement bien conservée pour une construction âgée de plus de ... 1 700 ans !!! Elle fut en effet bâtie à la fin du IIIème siècle, sous le règne de l'empereur romain Dioclétien. Formant un rectangle de 450 m par 200 m, d'une épaisseur allant jusqu'à 4 m à sa base, la muraille ceinturait entièrement la vieille cité et comptait 26 tours. Vous noterez les motifs géométriques décoratifs : les architectes militaires romains avaient visiblement un petit côté "artiste".

Enceinte gallo-romaine - Le Mans

L'après-midi tire maintenant à sa fin. Nous flânons encore un peu, prenons un pot sur la place de la République, puis regagnons tranquillement notre hôtel - situé tout près de la gare - en passant devant le palais des comtes du Maine.

Nous reprenons bien sûr la direction de la vieille ville dans la soirée. Nous y dînons - fort bien - à La plancha gourmande. Cette belle journée se termine par une petite balade digestive et... par quelques photo bien évidemment.

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Avant de vous emmener à nouveau en balade avec nous, quelques mots de géographie s'imposent. Le Mans - qui fût jadis la capitale du Maine et du Perche - est aujourd'hui la préfecture de la Sarthe ; elle se trouve d'ailleurs à la confluence de cette rivière avec sa consœur l'Huisne. Elle compte plus de 140 000 habitants - et son aire urbaine près de 350 000.

Dès que nous sommes prêts, nous prenons la direction de la vieille ville...

... où nous reprenons notre flânerie sous un ciel sans nuage.

Hier soir à l'hôtel, j'ai pu voir dans la brochure trouvée à l'office du tourisme, que nous avons raté deux pièces essentielles de la cathédrale Saint-Julien. Tout d'abord la pierre du même nom, un menhir de grès sculpté accolé à l'angle sud de la façade. La "bête" fait 4,55 m de hauteur et, hier, nous sommes pourtant passés devant sans remarquer sa présence !!! Il faut le faire !! Ensuite, à l'intérieur de la cathédrale cette fois, le vitrail dit de "L'Ascension". Ce vitrail - la partie centrale avec les personnages uniquement - est le plus vieux au monde encore en place dans un édifice religieux ; il date de la fin du XIème siècle. Nous nous offrons donc une séance de rattrapage, après avoir à nouveau contemplé le spectaculaire chevet de la cathédrale.

Cathédrale Saint-Julien  - Le Mans

Après un bon déjeuner en terrasse, mis à part une petite sieste, rien ne vaut une balade digestive.

Après cette agréable balade, nous retrouvons la Polo pour gagner l'abbaye de l'Epau, située aux portes de la ville. D'obédience cistercienne - ce qui signifie qu'elle dépendait de l'abbaye de Citeaux, sise en Bourgogne - elle fut fondée en 1230 par la reine Bérengère de Navarre, épouse du fameux Richard-Cœur-de-Lion. Elle appartient désormais au département de la Sarthe, qui l'acheta en 1959 pour la sauver de la ruine.

Abbaye de l'Epau

Après les extérieurs, nous visitons la salle capitulaire où se trouve le gisant de Bérengère de Navarre, l'abbatiale, le grand dortoir à l'étage et la cuisine.

Abbaye de l'Epau

Enchantés par cette belle visite - recommandée par Ben - nous passons la fin de l'après-midi au parc de l'Arche de la nature, tout proche.

Parc de l'Arche de la nature - Le Mans

De retour au Mans, la journée s'achève par un excellent dîner au Nez rouge, que Cécile et Woofie vous recommandent.

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Après deux jours de beau temps, changement de décor ce matin : il pleut. Et selon Météofrance, on en a pour la journée entière ; aucun espoir d'amélioration.

Mais, coup de bol : il y a ce week-end au Mans une exposition d'art contemporain - Puls'Art - à l'espace culturel des Jacobins. Des dizaines d'artistes exposent toiles, sculptures, photos... Et c'est gratuit. Nous y passons la matinée aux milieux d'innombrables œuvres dont l'immense majorité est de très grande qualité - enfin, à mes yeux de complet novice en la matière. Un très bon moment partagé.

N'ayant pas vu le temps passer, il est largement plus de midi quand nous quittons Le Mans. Direction : Nogent-le-Rotrou. La seconde partie de notre week-end sera en effet consacrée à la découverte du Perche. Sur la route, nous pique-niquons... dans la voiture - eh oui, très optimistes hier, nous avions donc prévu de déjeuner assis dans l'herbe, dans un petit coin de nature. Ce qui ne nous empêche nullement de savourer les bonnes rillettes... du Mans bien sûr, achetées hier au marché.

Sur la route, nous faisons une petite halte, toujours sous la pluie, à La Ferté-Bernard.

La Ferté-Bernard

Nous atteignons finalement Nogent-le-Rotrou et y faisons halte au château des comtes du Perche - connu également sous le nom de château Saint-Jean - où se tient un marché médiéval... quasi-désert, car la pluie n'a pas cessé. Les quelques badauds pataugent entre les flaques, bien emmitouflés car il ne fait de plus pas bien chaud pour une journée de mai. C'est la cata' pour les camelots présents. Nous nous réfugions quant à nous à l'intérieur du château qui abrite un petit espace muséographique retraçant l'histoire du Perche.

Espace muséographique du Château des comtes du Perche - Nogent-le-Rotrou
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Comme annoncé, la pluie a cessé lorsque nous nous levons ce matin. Après une rapide balade dans le petit centre ville de Nogent-le-Rotrou - sans charme - nous nous dirigeons vers le château.

Nogent-le-Rotrou

Le château des comtes du Perche, sous une belle lumière ce matin, est réellement impressionnant. Son imposant donjon, haut de 35 m, a été construit dans les années 1040 - ce qui en fait l'un des plus anciens de ce type encore debout en France. L'enceinte et les tours datent, quant à elles, de la fin du XIIème et du début du XIIIème siècle.

Le petit marché médiéval a retrouvé quelques couleurs - Cécile y achète du savon artisanal et Woofie un porte-clefs en cuir, décoré d'une sympathique tête de... cochon - et un groupe folklorique y ravit petits et grands.

Château des comtes du Perche - Nogent-le-Rotrou

Nous regagnons ensuite le centre de Nogent par un escalier qui m'a tout l'air aussi vieux que le château lui-même.

Après un déjeuner en terrasse place Général de Saint Pol, nous prenons la route pour la maison du parc naturel régional du Perche, dont le manoir de Courboyer est le siège.

Le manoir de Courboyer, construit à la fin du XVème siècle, est typique de la région.

Manoir de Courboyer

Un agréable jardin médiéval et une jolie marre, qui doit faire la joie des grenouilles et crapauds des alentours, complètent le décor.

L'endroit est charmant, bucolique à souhait. Tellement reposant qu'il donne envie de s'allonger dans l'herbe pour y piquer un petit roupillon. Ou de faire une jolie balade à travers la campagne vallonnée du Perche. Cela tombe bien car le manoir est le cœur d'un domaine bocager de 65 ha, où l'on peut se promener en toute quiétude.

Avec le beau temps revenu, le week-end ne pouvait s'achever plus agréablement...