Par Woofie
La destination était choisie depuis un an déjà : en 2020, ce serait l'Andalousie. Mais le coronavirus voyage lui-aussi, et de Chine a gagné l'Europe...
Septembre 2020
2 semaines
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A défaut d'Andalousie, voilà donc Ben et Woofie partis sur les routes de notre beau pays. Donzenac, la première étape de notre périple, est une jolie bourgade de caractère située à une douzaine de kilomètres de Brive-la-Gaillarde. Le temps est estival ; nous flânons dans les rues et ruelles de la petite cité qui a conservé son aspect médiéval - elle est dominée par le superbe clocher de l'église Saint-Martin, bâtie au XIIIème siècle. Cette belle escale à Donzenac se termine par un excellent repas en terrasse, au Périgord. Nous sommes chanceux car il ne restait qu'une seule table, et un couple s'est cassé le nez quelques minutes à peine après notre arrivée. Les vacances commencent bien.

Eglise Saint-Martin
Eglise Saint-Martin
Duo mignon et travers de porc - Le Périgord
Duo mignon et travers de porc - Le Périgord
Donzenac

Nous arrivons à Brive-la-Gaillarde en début d'après-midi, et partons à la découverte de la vieille ville après avoir siroté un verre de vin blanc en terrasse. Brive est la ville la plus peuplée du département de Corrèze, avec ses 75 000 habitants ( pour l'agglo'). La légende veut que son surnom de "Gaillarde" lui fut donné par ses propres habitants, qui surent résister au fil des siècles à de nombreux sièges.

Théâtre
Théâtre
Maison Treilhard
Maison Treilhard
Maison Cavaignac
Maison Cavaignac
Exposition - Chapelle Saint-Libéral
Exposition - Chapelle Saint-Libéral
Nuages d'orage
Nuages d'orage
Brive-la-Gaillade

La collégiale Saint-Martin est l'édifice "phare" de la ville :

Collégiale Saint-Martin - Brive-la-Gaiilarde

Nous ne saurions bien entendu quitter Brive sans visiter la distillerie Denoix, une institution fondée en 1839, célèbre pour son Suprème Denoix, une liqueur à base... de noix - évidemment. Fabriquée à l'ancienne, dans un alambic en cuivre. Après une petite dégustation, Ben craque et fait chauffer la carte bleue ! "On est là pour se faire plaisir" me dit-il...

Cuves
Distillerie Denoix - Brive-la-Gaillarde

Pour clore cette belle journée, nous prenons bien sûr une pinte en terrasse. C'est alors que le ciel se couvre peu à peu et que le vent se lève, tandis que la température chute brutalement. Il est grand temps de trouver un restaurant. Il n'en manque pas dans le centre ville, avec d'alléchants menus à 25 € - comptez 35 € à Orléans pour, nous semble-t-il, une qualité équivalente. Mais impossible de dénicher une table : tous sont complets ! Alors que l'orage éclate, nous nous réfugions dans un ultime établissement, mais en vain. Dépités, nous regagnons notre hôtel sous la pluie, après une pause sous un auvent au plus fort de l'orage. Nous devons nous résigner à passer la soirée dans le salon de l'hôtel... et dîner d'une pizza commandée en ligne, mais accompagnée d'un vin blanc local fort gouleyant. Fautes de grives, on mange des merles...

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La journée s'annonce particulièrement chargée aujourd'hui : pas moins de trois "plus beaux villages de France" sont au programme.

Le premier d'entre eux est Turenne, situé à une quinzaine de kilomètres au sud de Brive. Mais malheureusement, comme vous pouvez le voir, l'orage d'hier soir a entrainé un changement de météo et le beau ciel bleu a laissé place à une grisaille hideuse, la plaie du photographe.

Turenne

Fin septembre, de bon matin et par temps gris : le village est à nous ; pas un chat dans les rues.

Collégiale Notre-Dame-Saint-Pantaléon
Turenne

Turenne est dominé par sa forteresse médiévale, qui offre de beaux panoramas sur la campagne environnante.

Visite de la forteresse de Turenne

Nous reprenons la route en fin de matinée. Direction : Collonges-la-Rouge. C'est un certain Charles Ceyrac, le maire de ce petit bourg tout entier bâti de grès rouge, qui fonda en 1982 l'association "Les plus beaux villages de France". Collonges fut donc tout naturellement la première localité à bénéficier du fameux label - qui regroupe à ce jour 159 villages.

Après un bon déjeuner dans l'agréable jardin du Collongeois, nous flânons dans les ruelles de Collonges.

Chapelle des pénitents noirs
Chapelle des pénitents noirs
Eglise Saint-Pierre
Collonges-la-Rouge

Le village est entièrement piéton et compte de nombreux restaurants. On a en fait l'impression singulière de déambuler dans un village d'opérette, une simple attraction touristique. Etrange...

Castel de Vassinhac
Collonges-la-Rouge

La journée se termine par la visite de Saint-Cirq-Lapopie, magnifique village médiéval situé à une vingtaine de kilomètres à l'est de Cahors. Perché sur une falaise dominant le Lot et dominé par son imposante église fortifiée, Saint-Cirq-Lapopie est un lieu magique.

Saint-Cirq-Lapopie

Qu'il fait bon flâner dans ces pittoresques ruelles par cette douce soirée de fin d'été... D'autant que le soleil a finalement fait sa réapparition

Saint-Cirq-Lapopie
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C'est sous un ciel gris et parfois un méchant crachin que nous entamons notre visite de Cahors, chef-lieu et ville la plus peuplée du département du Lot - l'agglomération compte 40 000 habitants.

Nos pas nous conduisent tout naturellement vers le Lot et le monument emblématique de la ville : le pont Valentré. Long de 138 m et défendu par trois imposantes tours de 40 m de hauteur, il fut construit entre 1308 et 1378. Restauré à la fin du XIXème siècle, il est dans un état de conservation exceptionnel.

Pont Valentré

Nous visitons ensuite le vieux Cahors - capitale historique du Quercy - tout entier contenu dans un méandre du Lot. A l'heure du déjeuner, nous nous attablons à la terrasse - malgré le temps toujours aussi maussade - des Petits producteurs. Un restaurant créé et tenu par des paysans locaux que je vous recommande chaudement ! Produits authentiques et ambiance chaleureuse garantis - on peut également y faire ses courses : foie gras, conserves, miel, pinard... Tout est produit dans les environs. Une superbe vitrine pour tous les bons produits du Quercy.

Hôtel de ville
Clocher du collège des Jésuites
Saucisse au couteau et écrasé de pommes de terre au fois gras

Après ce bon repas, nous visitons la cathédrale Saint-Etienne, bâtie entre le début du XIIème siècle et la fin du XVème, dans les styles romand puis gothique - bien que ses remarquables coupoles lui donnent des airs d'église orthodoxe.

Cathédrale Saint-Etienne

Nous passons ensuite dans le cloître alors qu'une belle giboulée s'abat sur les lieux.

Cloître de la cathédrale Saint-Etienne

Puis nous reprenons nos pérégrinations dans les rues du vieux Cahors, pérégrinations quelque peu perturbées par les averses qui scandent cet après-midi automnal. Si bien que nous renonçons à gravir le mont Saint-Cyr, situé à une petite heure de marche sur l'autre rive du Lot. Il offre pourtant un panorama imprenable sur la ville. Une autre fois... Qui sait ?

Barbacane
Maison du bourreau
Jardin du courtil des moines
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La journée est consacrée à la visite d'Albi, la ville rouge. Vous saisirez sans peine l'origine de ce surnom à la vue des photos qui suivent.

Théâtre
Hôtel Reynes
Hôtel Reynes

Albi est le chef-lieu du département du Tarn - son agglomérations compte 85 000 habitants.

Nous visitons la collégiale Saint-Salvi, dont la construction - victime des aléas de l'histoire - débuta au XIème siècle pour s'achever... sept siècles plus tard.

Ecce Homo
Collégiale Saint-Salvi 

Le cloître, dont il ne subsiste qu'une seule galerie, fut quant à lui bâti à la fin du XIIIème siècle.

Cloître Saint-Salvi

Puis c'est la cathédrale Sainte-Cécile, énorme, massive, immense montagne de briques, qui se dresse bientôt devant nos yeux ébahis. Un monument unique en son genre, édifié entre 1282 et 1480 dans un style typique du sud-ouest de la France : le gothique méridional. On est saisi, dès le seuil franchi, par le contraste entre son allure austère de forteresse militaire et la richesse picturale et sculpturale qui règne à l'intérieur.

Cathédrale Sainte-Cécile

Le jubé - clôture de pierre qui isole les chanoines du reste des fidèles lors des offices - est une merveille :

Jubé de la cathédrale Sainte-Cécile

Après tant de splendeur, nous sortons tout ébahis de Sainte-Cécile, tel le pauvre paysan du Moyen-Age découvrant cet exceptionnel édifice. Et poursuivons la visite d'Albi. Le musée Toulouse-Lautrec est abrité dans le palais de la Berbie, ancien palais épiscopal malheureusement - pour nous - en cours de restauration et donc couvert d'échafaudages. J'avoue ne pas avoir été enthousiasmé, loin s'en faut, par l'œuvre de cet artiste pourtant majeur, natif de la ville rouge.

Musée Toulouse-Lautrec
Musée Toulouse-Lautrec

Nous profitons ensuite de la vue sur le Tarn depuis les jardins de la Berbie.

Les jardins de la Berbie

L'après-midi se termine sur les bords du Tarn. Malheureusement, le ciel blafard n'est pas propice à faire de belles photos... Dommage, car il y a de quoi faire.

Sur les bords du Tarn

Quelques photos nocturnes en regagnant notre hôtel, après le repas du soir, et... au lit.

Cathédrale Sainte-Cécile
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Au programme de la journée : la visite de deux magnifiques bastides - une bastide est une ville nouvelle bâtie au Moyen-Age autour d'une place centrale - ainsi que deux villages médiévaux.

La première bastide se nomme Castelnau-de-Montmirail, fondée en 1222 par Raymond VII, conte de Toulouse.

Porte des Garrics
Castelnau-de-Montmirail

Sa très belle place aux arcades lui vaut le label de "Plus beau village de France". Pour bien profiter du charme des lieux, nous prenons bien sûr un p'tit blanc en terrasse. Il fait bon vivre à Castelnau.

Place des arcades - Castelnau-de-Montmirail

Après ce bon moment, nous reprenons la route et gagnons Puycelsi, lui aussi labellisé "Plus beau village de France". Puycelsi est un superbe village fortifié fondé au Xème siècle par des moines bénédictins.

Chapelle Saint-Jacmes
Chapelle Saint-Jacmes
Maison de la pierre sacrée
La pierre sacrée
Puycelsi

Le village compte de nombreuses maisons de pierre, de bois et de briques des XIVème ou XVème siècles ainsi qu'une belle église dont la construction s'étala du XVème au XVIIème siècle.

Eglise Saint-Corneille
Eglise Saint-Corneille
Chapelle Saint-Roch
Puycelsi

Du haut de son plateau rocheux surplombant la vallée de la Vère, Puycelsi veille sur la forêt de Grésigne. Par cette belle journée d'été, le chemin de ronde offre de superbes points de vue sur les paysages alentour.

En route vers l'étape suivante, nous faisons une très courte halte, juste le temps de faire une jolie photo du château de Bruniquel, perché sur sa colline.

Château de Bruniquel

Nous arrivons peu après à Penne, surplombé par les ruines de son château fort.

Penne

Le village a conservé son aspect médiéval et compte une belle église de style gothique méridional, bâtie au XIVème siècle.

Eglise Sainte-Catherine
Eglise Sainte-Catherine
La forteresse en pleine restauration
La forteresse en pleine restauration
Penne

Après cette belle visite, nous sirotons une bonne bière artisanale en admirant le panorama ; Penne domine en effet la majestueuse vallée de l'Aveyron.

La dernière étape de la journée est un des plus fameux "plus beaux villages de France" : Cordes-sur-Ciel.

Cordes-sur-Ciel

Cordes-sur-Ciel est une somptueuse bastide fondée en 1222, tout comme Castelnau-de-Montmirail - et par le même homme : le comte de Toulouse Raymond VII. Mais c'est tout récemment, en 1993, que le mot "ciel" est officiellement accolé à celui de "Cordes".

Porte de l'horloge
Cordes-sur-Ciel

A peine le seuil de Cordes franchi, on se trouve - en remontant la rue Droite - transporté plusieurs siècles en arrière, à l'époque médiévale. La cité, avec ses vieux pavés, ses portes fortifiées et ses façades gothiques sculptées, mérite bien sa renommée.

Porte de Rous
Porte de Rous
Maison du Grand Veneur
Eglise Saint-Michel
Cordes-sur-Ciel

Les halles du XIVème siècle comme l'église Saint-Michel - bâtie entre les XIIIème et XVème siècles dans le style gothique méridional - sont remarquables.

Porte des ormeaux
Porte des ormeaux
Cordes-sur-Ciel

Une bien belle journée en pays albigeois ! Peu gâtés par la météo depuis notre départ, nous avons enfin eu le bonheur de profiter d'un temps estival ! Avouez que c'eut été dommage de visiter ces beaux villages sous la grisaille qui régnait ces derniers jours sur la région.

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Ce matin, nous prenons le temps de terminer la visite d'Albi, entamée avant-hier. Malheureusement, comme vous pouvez le voir, la grisaille est - déjà - de retour.

Grand théâtre
Cour de l'hôtel de ville
Albi

Ben a le don de dénicher des lieux à l'écart des sentiers battus. Nous pénétrons ainsi par une porte cochère dans la résidence Le Castelnau, qui recèle une magnifique cour intérieure.

Résidence le Castelnau - Albi

Nous poursuivons notre balade dans le vieil Albi alors que le soleil fait son apparition. Enfin...

Albi

Nous ne saurions bien sûr quitter la ville rouge sans faire un petit tour au marché couvert...

Marché couvert - Albi

Il est temps maintenant de regagner la i20 car notre prochaine étape nous attend déjà.

En arrière plan : la cathédrale Sainte-Cécile
Le Tarn
Albi

C'est à regret que nous quittons Albi, étape phare de notre périple.

Nous arrivons à Castres à l'heure du déjeuner. L'agglomération de Castres - unique sous-préfecture du département du Tarn - compte environ 55 000 habitants. La grande place au centre de la ville porte le nom de l'enfant du pays : Jean Jaurès. Les maisons colorées qui surplombent l'Agout - occupées au XVIIème siècle par tisserands, teinturiers et tanneurs - font quant à elles tout le charme de la ville.

Théâtre
Place Jean Jaurès
Place Jean Jaurès
Hôtel de Vivies
Eglise Saint-Jacques de Villegoudou
Eglise Saint-Jacques de Villegoudou
Maisons sur l'Agout
Maisons sur l'Agout
Castres

Nous visitons bien sûr la cathédrale Saint-Benoît. Vous remarquerez que ses bâtisseurs - au début du XVIIIème siècle - ont fait l'économie d'un clocher en conservant celui de l'ancien monastère médiéval qui se trouve pourtant... de l'autre côté de la rue.

Cathédrale Saint-Benoît - Castres

Puis en fin d'après-midi, nous visitons au pas de course - avant sa fermeture - le musée Goya, consacré à la peinture espagnole. Le musée est abrité dans l'ancien palais épiscopal, dont les jardins furent dessinés par Le Nôtre, le concepteur des jardins de Versailles - la classe !

Autoportrait aux lunettes
Les enfants du comte Casa Florez
La fusillade
Musée Goya

Après un bon dîner à , la journée se termine par une balade nocturne dans les rues de Castres, entre l'Agout et la place Jean Jaurès.

Maisons sur l'Agout
Maisons sur l'Agout
Place Jean Jaurès
Place Jean Jaurès
Place Jean Jaurès
Place Jean Jaurès
Place Jean Jaurès
Place Jean Jaurès
Castres by night
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Au programme de la journée : la visite de Carcassonne, mondialement connue pour sa cité médiévale. Ceinte d'une double rangée de remparts de près de 3 kilomètres de long, comptant rien moins que 52 tours, elle fut restaurée au XIXème siècle par Violet-le-Duc - encore lui ! - d'où son état de conservation exceptionnel.

Nous débutons tout naturellement la visite par les remparts. Le soleil est tout d'abord de la partie mais bientôt le vent se lève, et le ciel se couvre de gros nuages avant qu'une pluie battante mêlée de neige fondue s'abatte sur nous. Nous sommes le 25 septembre... De la neige fondue à Carcassonne !!! Nous ne sommes pas vernis tout de même.

La pluie ayant cessé, nous flânons ensuite dans les rues - désertes - de la vieille cité.

A noter que la cité de Carcassonne compte une forteresse... dans la forteresse. A savoir le château comtal, bâti au XIIème siècle et rehaussé au siècle suivant.

Machicoulis
Château comtal

Nous profitons de la pause déjeuner pour nous mettre au chaud "Au four Saint-Louis". Je m'y régale d'une succulente soupe aux carottes rôties, puis d'un magret de canard "topissime" !

Soupe aux carottes roties
Cuisson parfaite !
Au four Saint-Louis

Après cet excellent repas, nous visitons la belle basilique Saint-Nazaire - qui perdit son statut de cathédrale en 1803 au profit de l'église Saint-Michel, située dans la ville basse, à l'extérieur de la cité fortifiée. Comme vous pouvez le voir, elle est ornée de magnifiques vitraux.

Basilique Saint-Nazaire

Nous quittons la cité en fin d'après-midi et nous dirigeons vers la ville nouvelle, chef-lieu du département de l'Aude - 110 000 habitants avec son agglomération. Nous franchissons donc l'Aude sur le Pont-vieux - qui porte bien son nom car construit dans les années 1320. Il est désormais réservé aux piétons et offre une très belle vue sur la cité médiévale.

Pont-vieux et cité médiévale

A son extrémité se trouve la jolie chapelle Notre-Dame-de-la Santé.

Chapelle Notre-Dame-de-la-Santé

Nous sommes très agréablement surpris par la ville neuve, que je vous invite à visiter également si un jour vos pas vous mènent jusqu'à la cité de Carcassonne.

Chapelle des Dominicains
Maison du sénéchal
Ancien hôtel de ville

La place Carnot et ses belles façades vaut à elle seule le détour.

Place Carnot

Il se fait tard et, malheureusement, la cathédrale Saint-Michel est fermée. Sa construction débute en 1247, sur ordre de Saint-Louis. De style gothique-méridional, elle n'accède au statut de cathédrale qu'en 1803, à une époque où la cité médiévale est désertée par ses habitants au profit de la ville basse.

Cathédrale Saint-Michel

La journée, bien remplie, s'achève comme bien souvent par une balade digestive. Nous repassons l'Aude sur le Pont-vieux...

Pont-vieux et cité médiévale

... puis flânons dans les rues désertes de la citadelle.

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Avant de reprendre la route, nous achevons la visite de Carcassonne en flânant dans le quartier de la Barbacane, situé au pied de la cité médiévale.

Carcassonne 

L'abbaye de Fontfroide se trouve à une soixantaine de kilomètres à l'est de Carcassonne, soit à une bonne heure de route. Fondée en 1093 près d'un torrent dans le massif des Corbières, c'est à cette source d'eau fraiche qu'elle doit son nom. A l'origine d'obédience bénédictine, elle fut intégrée à l'ordre cistercien au milieu du XIIème siècle. Malgré les vicissitudes des ans, elle est admirablement bien conservée.

Abbaye de Fontfroide

Le cloître est splendide. Construit au tournant des XIIème et XIIIème siècles dans les règles de l'art roman, il est profondément remanié dès la fin du XIIIème siècle selon les nouvelles techniques du gothique triomphant.

Cloître de l'abbaye de Fontfroide

L'église abbatiale, tout en sobriété, est impressionnante : la voute de la nef s'élève à plus de 20 m du sol.

Eglise abbatiale de l'abbaye de Fontfroide

Nous passons ensuite dans la salle capitulaire puis découvrons l'intérieur des bâtiments.

Salle capitulaire
Salle capitulaire
Chapelle des morts
Abbaye de Fontfroide

Nous terminons la visite par les jardins. Superbes et entretenus avec soin, ils ménagent de magnifiques vues sur les toits de l'abbaye.

Jardins de l'abbaye de Fontfroide

Enchantés de notre visite, nous reprenons la route. Destination : Narbonne, sous-préfecture du département de l'Aude avec son agglomération de 130 000 habitants.

Après une pause en terrasse, nous visitons le palais des archevêques, qui domine de sa stature massive la place de l'hôtel de ville.

Palais des archevêques - Narbonne 

Puis la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur, dont la construction commença en 1272 mais fut interrompue au siècle suivant - le manque de ressources, l'affrontement entre le chapitre et les consuls de la ville, la reprise de la Guerre de Cent Ans et la peste de 1348-1355 eurent finalement raison de l’opiniâtreté des chanoines. Seul le chœur - d'une taille impressionnante ! - fut donc élevé.

Pyxide au nom d'Ismaïl - XIème siècle
La croix glorieuse - IXème siècle
Cloître
Cloître
Cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur 

Nous flânons enfin dans les rues du centre historique. Sur la place de l'hôtel de ville, on trouve une curiosité : un morceau préservé de la via Domitia, voie romaine qui permettait de relier l'Italie à la péninsule ibérique.

Basilique Saint-Paul
Maisons des trois nourrices
Rue du pont des marchands
Via domitia
Narbonne 
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Nous arrivons à Nimes pour l'heure du déjeuner. Je me laisse tenter par un plat incontournable de la région : une gardiane de taureau - ou daube camarguaise. Elle n'est pas mauvaise en soi mais manque toutefois de moelleux, et j'aurais apprécié un peu plus de sauce - notamment pour faire "couler" le riz servi à part dans un petit bol.

Gardiane de taureau 

Après le repas, nous visitons les fameuses arènes, un splendide amphithéâtre bâti à la fin du Ier siècle dans ce qui était à l'époque la colonie romaine de Nemausus. Transformé en village fortifié à l'époque des Grandes Invasions, il devient un quartier à part entière au Moyen Age avant d'être libéré de ses constructions au XIXème siècle et reconverti en arènes en 1863.

Arènes 

La Maison Carrée est le second édifice phare de la ville : il s'agit d'un temple romain - rien de moins que le mieux conservé au monde ! - bâti sur la place du forum de Nemausus sous le règne de l'empereur Auguste. L'intérieur a été aménagé en salle de projection où est diffusé un documentaire très bien fait sur la fondation et l'aménagement de la colonie romaine aux Ier siècles avant et après notre ère. Intéressant.

Maison carrée 

Nimes est une ville bien agréable - et bien calme en ce dimanche après-midi de fin septembre.

Porte d'Auguste
Eglise Sainte Perpetue et Sainte-Félicité
Eglise Saint-Baudile
Musée de la Romanité

Beaucoup de restaurants sont fermés ce soir, nous optons finalement pour une pizzéria. Puis la soirée s'achève par une balade digestive qui nous permet d'admirer de nuit la sublime Maison Carrée.

Esplanade Charles-de-Gaulle
Arènes
Maison Carrée
Maison Carrée
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Au programme de la matinée : la suite de la visite de Nîmes.

Statue de Nimeno II devant les arènes
cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor
lNÎmes 

Nous gagnons les Jardins de la Fontaine, vaste et agréable parc où se trouve la source de la Fontaine, à l'origine de la fondation de la ville, plusieurs siècles avant la période romaine. On y trouve les ruines du temple de Diane, construit au Ier siècle de notre ère, ainsi que sur les hauteurs, l'imposante tour Magne - vestige de l'enceinte qui protégeait jadis la colonie romaine de Nemausus.

Temple de Diane
Tour Magne
Tour Magne
La vue depuis le sommet de la tour Magne
Jardins de la Fontaine - Nîmes 

Après un bon déjeuner en terrasse place de la Maison Carrée, nous prenons la route vers notre prochaine étape : Arles.

Arles - 50 000 habitants - se trouve aux portes de la Camargue et a pour spécificité d'être la plus grande commune de France avec ses 75 000 hectares. Elle fut, tout comme sa voisine Nîmes, une importante cité de la Gaulle romaine.

Nous visitons tout d'abord la cathédrale Saint-Trophime, splendide bâtisse de style roman provençal, dont la construction débuta au XIIème siècle pour s'achever au XVème siècle. Son portail sculpté, fraichement restauré semble-t-il, est une merveille.

Cathédrale Saint-Trophime - Arles 

Son cloître est peu banal : il est de style roman pour les galeries nord et est et de style gothique pour les galeries sud et ouest - sa construction s'étala en effet sur près de... 250 ans.

Cloître de la cathédrale Saint-Trophime - Arles 

Les arènes sont bien entendu incontournables. Bâties au Ier siècle de notre ère sous le règne de l'empereur Domitien, elles ont connu - comme celles de Nîmes - les vicissitudes de l'histoire. Elles sont ainsi transformées en bastide à la fin du VIème, sorte de forteresse urbaine qui au fil du temps se dote de quatre tours et dans laquelle s'intègrent plus de deux cents habitations et deux chapelles ! Le médecin et géographe Jérôme Münzer, de passage dans la cité d'Arles en 1495, écrit : « Aujourd'hui, de pauvres gens habitent ce théâtre, ayant leur cahutes dans les cintres et sur l'arène. » Puis François Ier, visitant la ville en 1516, s’en étonne et regrette de trouver un tel édifice dans un si triste état. Il faut attendre 1830 pour que l'amphithéâtre romain retrouve sa fonction originelle, lors d’une fête inaugurale à l’occasion de la célébration de la prise d'Alger. Et ce n'est que dix ans plus tard que les dernières maisons adossées aux arènes sont enfin détruites.

Arènes - Arles 

Après une bonne bière artisanale sirotée à l'ombre des arènes, nous flânons dans le vieux Arles.

Clocher de la cathédrale Saint-Trophime
Vestige du théâtre antique
Vestige du théâtre antique
Arles 

Après le dîner, cette belle journée se termine par une petite balade digestive...

Arles 
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Nous poursuivons aujourd'hui la visite d'Arles.

Le Rhône
Café Van Gogh

Nous avons tout notre temps aujourd'hui. Nous visitons ainsi le musée Réattu, sis dans l'ancien prieuré hospitalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, bâti au milieu du XVIème siècle. Des lieux chargés d'histoire, quelques œuvres intéressantes... La visite est agréable même si elle ne restera pas non plus dans nos annales...

Accumulation de tenailles
Musée Réattu 

Après le déjeuner, nous poursuivons nos pérégrinations dans le vieux Arles...

Chapelle de la Charité
Obélisque et hôtel de ville
Eglise Notre-Dame-de-la-Major

... avant de nous diriger vers les Alyscamps, une vaste nécropole d'époque romaine. D'abord païenne, elle devient bien sûr chrétienne et, sa renommée grandissant au fil des siècles, elle attire de grands personnages souhaitant y reposer pour l'éternité, à l’instar des évêques d'Arles. Des défunts sont ainsi descendus par le Rhône sur de petits bateaux pour y être inhumés. Les Alyscamps, désormais connus de toute la chrétienté, s'enrichissent alors de nombreuses églises, telle Saint-Honorat - bâtie au XIIème siècle - et deviennent le point de départ vers Compostelle pour les pèlerins provençaux. Puis c'est un lent et long déclin qui s'amorce - à la Renaissance, de puissants seigneurs et prélats dérobent ainsi les plus beaux sarcophages. Les Alyscamps ne sont plus aujourd'hui qu'un simple lieu de promenade un peu à l'abandon.

Eglise Saint-Honorat
Eglise Saint-Honorat
Eglise Saint-Honorat
Sarcophages
Alyscamps 

Nous regagnons ensuite le vieux Arles et ses charmantes ruelles. Et visitons les cryptoportiques, trois galeries qui constituaient à l'époque romaine les fondations sur lesquelles reposait le forum de la colonie d'Arelate.

Tour Gehry
cathédrale Saint-Trophime
Cryptoportiques
Cryptoportiques
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Ce matin, nous quittons notre hôtel vers 9h30...

Notre hôtel 

... pour gagner tranquillement le musée Arles antique - ou musée bleu.

Site de l'ancien cirque romain
Musée Arles antique - Arles

Ouvert en 1995, ce musée moderne met bien en valeur les nombreuses collections présentées. La pièce maitresse est un chaland antique de 31 m de long découvert dans le Rhône en 2004. Sauvé des eaux et superbement restauré, il est de toute beauté.

Buste présumé de Jules César
Figurine de Silène
Statuette d'Hercule
Sarcophage des Dioscures
Sarcophage des époux de la Trinité
Pieux de fondation du cirque
Chaland romain
Chaland romain
Musée Arles antique  - Arles

Le musée est grand et nous passons près de deux heures à admirer toutes les merveilles qu'il recèle. Il me rappelle le musée archéologique d'Héraklion - voir mon carnet "La crête, de long en large" - encore plus moderne et aux collections tout aussi exceptionnelles.

Après cette belle visite - je vous recommande vivement de ne pas faire l'impasse si vous suivez un jour nos pas à Arles - nous prenons la direction de Villeneuve-lès-Avignon, à 45 mn de route. C'est en 1293 que le roi Philippe-le-Bel fonda Villa Nova près d'Avignon, où le pape Clément V se fixa en 1309, assurant l'extension et la croissance rapide de Villeneuve.

Nous visitons tout d'abord la collégiale Notre-Dame, de style gothique méridional, construite au XIVème siècle. Son cloître, de petite dimension, est très bien conservé.

Collégiale Notre-Dame  et son cloître - Villeneuve-lès-Avignon 

Puis la chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction - une chartreuse est un monastère rassemblant des moines chartreux, un ordre religieux contemplatif fondé par Bruno le Chartreux en 1084. Le monastère a été construit au XIVème siècle et recèle trois cloîtres.

Ainsi le cloître Saint-Jean et sa fontaine couverte.

Cloître Saint-Jean -  Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction - Villeneuve-lès-Avignon

L'église conventuelle a perdu son abside, qui s'est effondrée au XIXème siècle.

Eglise conventuelle
Eglise conventuelle
Chapelle des fresques
 Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction - Villeneuve-lès-Avignon

Le petit cloître est de style particulièrement dépouillé :

Petit cloître -  Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction - Villeneuve-les-Avignon

Le cloître des morts servait quant à lui jadis de cimetière aux moines, qui étaient enterrés à même la terre.

Cloître des morts  - Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction - Villeneuve-les-Avignon

Après l'architecture religieuse, l'architecture militaire : le fort Saint-André est lui aussi bâti au XIVème siècle. Commandité à la fin du XIIIème siècle par Philippe-le-Bel, l'ouvrage n'est réalisé que dans les années 1360 sous Jean-le-Bon, sur la frontière avec le Saint Empire Romain Germanique et à proximité de la résidence des papes à Avignon. Son rôle stratégique est remis en cause après 1480, lorsque la Provence est rattachée au Royaume de France. Bâti sur le mont Andaon, qui fait face au rochers des Doms qui domine lui-même Avignon, sur l'autre rive du Rhône, il offre un beau panorama sur l'ancienne cité papale.

Chapelle Notre-Dame de Belvezet
Chapelle Notre-Dame de Belvezet
Avignon
Fort Saint-André - Villeneuve-lès-Avignon 

Mais très vite, nous sommes à nouveau plongé dans l'ambiance religieuse car le fort abrite l'abbaye bénédictine et royale Saint-André. Ses jardins en terrasse ont obtenu le label “Jardin remarquable” en 2014. Au pied du palais remanié à la fin du XVIIème siècle s'étend un parterre de style toscan du XVIème siècle, orné de bassins, de vases et de sculptures.

Abbaye Saint-André - Villeneuve-lès-Avignon 

Après toutes ces visites, il nous reste tout de même un peu de temps pour flâner au cœur de Villeneuve.

Tour Philippe-le-Bel
Villeneuve-lès-Avignon 
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La journée est consacrée à la visite d'Avignon, située à la confluence du Rhône et de la Durance. Chef-lieu du département du Vaucluse, son aire urbaine compte environ 530 000 habitants.

Les remparts
Clocher des Augustins
Eglise Saint-Pierre
Eglise Saint-Pierre
Halles couvertes
Sous les halles couvertes, l'étal préféré de Woofie

L'église Saint-Symphorien-les-Carmes, de style gothique méridional, a été bâtie dans la seconde moitié du XIIIème siècle, puis reconstruite sous la papauté.

Eglise Saint-Symphorien-les-Carmes 

Le monument phare de la ville, outre son fameux pont, est l'imposant palais des papes. Avignon abrita en effet le siège de la chrétienté d'Occident de 1309 à 1378, puis disputa à Rome ce privilège jusqu'en 1418 - durant cette périodes, deux papes rivaux se disputèrent en effet le titre de successeur de Saint-Pierre. A l'origine de ce déménagement : la volonté du pape Clément V de ne plus résider dans une Rome déchirée entre clans rivaux, en proie à des émeutes quasi-permanentes.

À la fois forteresse et résidence, le palais est l'imbrication de deux bâtiments, le palais vieux de Benoît XII, véritable forteresse assise sur l'inexpugnable rocher des Doms, et le palais neuf de Clément VI, le plus fastueux des pontifes avignonnais. Par son ampleur, il permit une transformation générale de l'organisation de l'Église en facilitant la centralisation des services et en permettant la création d'une véritable administration. Outre les 500 membres de la curie, plus d'un millier de fonctionnaires laïcs œuvraient ainsi à l'intérieur du palais au début du XIVème siècle.

Palais des papes 

Nous passons plus de deux heures à visiter cet immense palais, car nous prenons bien sûr tout notre temps. Ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance de visiter un monument pareil !

Cour d'honneur
Cloître
Cloître
Plafond du grand Tinel
Salle de la grande audience
Salle de la grande audience
Palais des papes 

Après la pause déjeuner, nous reprenons nos pérégrinations en direction du fameux pont d'Avignon.

Tour Saint-Jean
Le Rhône
Sur les bords du Rhône
Les bords du Rhône
Le Rhône

Ben et Woofie ne sauraient bien sûr quitter Avignon sans improviser quelques pas de danse sur le fameux pont Saint-Bénézet. Construit entre 1177 et 1185, il comptait alors vingt-deux arches enjambant le Rhône et formait une courbe de 920 mètres de long pour une largeur de quatre mètres. Il fut longtemps le seul pont permettant de traverser le Rhône entre Lyon et la mer Méditerranée. Malheureusement, seules quatre arches ont résisté vaille que vaille aux vicissitudes de l'histoire ( crues, guerres... ). Nos quelques pas de danse vaudront à Ben un de ses plus grands succès sur Facebook.

Pont Saint-Bénézet 

Nous visitons ensuite le musée du petit palais, ainsi nommé par opposition avec le palais des papes tout proche. Ce bâtiment massif bâti au XIVème siècle est pourtant de grande dimension ; il était jadis la résidence des archevêques d'Avignon et abrite désormais de nombreuses œuvres du Moyen-Age et de la première Renaissance.

Musée du petit palais 

Nous visitons ensuite la cathédrale Notre-Dame-des-Doms. De style roman provençal, elle est bâtie au XIIème siècle puis agrandie aux XIVème et XVIIème siècles par l'ajout de chapelles latérales.

Cathédrale Notre-Dame-des-Doms

La journée se termine au jardins des Doms, situé à deux pas du palais des papes. Cet agréable parc de trois hectares, où l'on trouve un petit vignoble, fut aménagé au XIXème siècle. Nous y sirotons quelques verres, confortablement installés à la terrasse du restaurant-buvette.

Jardin des Doms 

Il est maintenant l'heure de passer à table. A la recherche d'un restaurant, nous en profitons pour faire quelques photos supplémentaires.

Palais du Roure
Collégiale Saint-Agricol
Collégiale Saint-Agricol

Après cette journée bien remplie, nous jetons notre dévolu sur Le jardin des Carmes. Un excellent choix car nous y faisons le meilleur repas des vacances.

Foie gras de canard poellé, garniture et bouillon de pot-au-feu
Suprème de volaille et mille-feuilles de poireau et pomme de terre
Calisson à notre façon
Dîner au Jardin des Carmes 

Puis c'est la traditionnelle balade nocturne...

Eglise Saint-Pierre
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Ce matin, nous commençons la journée par un site tout à fait exceptionnel : le Pont du Gard. Spectaculaire pont à trois niveaux enjambant le Gardon, probablement bâti dans la première moitié du Ier siècle par les Romains, il assurait jadis la continuité de l'aqueduc qui transportait l'eau d'Uzès à Nîmes. Long de 275 m et haut de 48 m, il est le plus exceptionnel pont-aqueduc de l'époque romaine encore debout.

Pont du Gard 

Le pont est le joyau d'un très beau site naturel. Malheureusement pour nous, une grisaille tenace ne met pas en valeur le paysage. L'avantage : nous sommes quasi seuls dans ce site magique - et au vu de la taille des parkings, c'est un privilège...

Vieil olivier
Vieil olivier
Le Gardon
Site du pont du Gard 

Un petit tour par le vaste musée construit à quelques encablures du pont et nous voilà repartis vers l'étape suivante : Châteauneuf-du-Pape, renommée pour ses vins. C'est le pape Jean XXII qui fit venir à Avignon des vignerons de Cahors dans le but d'accroitre les richesses de la papauté - vignerons qui s'installèrent à Châteauneuf sur d’anciennes parcelles laissées par les templiers, chassés par Philippe-le-Bel. Jean XXII fit également bâtir à Châteauneuf une forteresse qui devint la résidence secondaire des papes d’Avignon.

Après le déjeuner et alors que nous entamons la visite de Châteauneuf, des trombes d'eau s'abattent sur la petite ville et nous obligent à nous réfugier précipitamment dans sa petite église. Nous y sommes bientôt rejoints par un groupe de cyclo-touristes avec qui nous discutons le temps que la pluie cesse - soit vingt bonnes minutes tout de même.

Juste après la pluie
Les ruines du château

Le vignoble de l'appellation Châteauneuf-du-Pape s'étend aujourd'hui sur 3 200 hectares et déborde sur les communes d'Orange, Bédarrides, Sorgues et Courthézon.

Vignoble de Châteauneuf-du-Pape 

Nous gagnons en fin d'après-midi l'étape du soir : Orange. La ville, niché au cœur d’une région agricole et située au carrefour de routes conduisant au nord de l'Europe, à l'Espagne ou à l'Italie, était un emplacement de choix pour les Romains qui la fondèrent en 35 avant notre ère. Au Moyen Âge, Orange devient la capitale de la principauté éponyme - elle ne fut annexée par le royaume de France qu'en 1713.

Le monument phare de la ville est son vaste théâtre antique, construit sous le règne de l'empereur Auguste, au Ier siècle. Il est l'un des théâtres romains les mieux conservés au monde : son impressionnant mur extérieur de 104 m de long pour 35 m de haut est encore debout !

Théâtre antique - Orange 

Malheureusement, la pluie s'est invitée ce soir à Orange et c'est une ville triste aux rues désertes que nous découvrons. La pluie continuelle nous contraint d'ailleurs assez rapidement à nous mettre à l'abri dans un bar, au milieu d'ne troupe de lycéens venus comme nous y trouver refuge. Dans la nuit à 200 km au sud est, dans l'arrière pays niçois, la Roya et la Vésubie sortent de leurs lits et dévastent tout sur leur passage.

Orange désertée sous la pluie 
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Pour le dernier jour de notre périple, Ben a mis au programme la visite de Vaison-la-Romaine, qu'il a découverte avec ses parents, étant enfant. Il "rêvait" depuis longtemps d'y revenir. C'est donc chose faite et de plus, la pluie a cessé. Nous commençons la visite par la ville basse et la Cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth.

Cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth

Le parc archéologique de la Villasse témoigne de la grandeur de Vaison à l'époque romaine. La cité est à son apogée au IIème siècle, la "pax romana" contribuant à en faire l'une des plus riches villes de la province de Narbonnaise - qui occupait une grande partie du sud de la France actuelle.

La Villasse
Parc archéologique de la Villasse 

Nous visitons également le petit musée archéologique - rien à voir avec le musée Arles Antique - qui recèle néanmoins quelques très belles pièces

Sabine - épouse de l'empereur Hadrien
Acrotère - socle - de tombeau
Mosaïque du paon
Musée archéologique 

Nous poursuivons ensuite la découverte de la ville basse et parvenons jusqu'à l'Ouvèze et au pont romain - me reviennent alors en mémoire les images du petit ruisseau devenu ce torrent marronnasse en furie charriant une caravane qui s'écrase contre l'arche du pont, qui culmine pourtant à plus de 12 m au dessus de son lit, un jour funeste de septembre 1992. Ce pont est tout aussi exceptionnel que le pont du Gard car il fut construit comme ce dernier au Ier siècle ! Endommagé par plusieurs crues, dont celle du 15 août 1616 qui emporta ses parapets, il est parvenu vaillamment jusqu'à nous, résistant même à une tentative de dynamitage par les troupes allemandes en retraite à l'été 1944.

Site archéologique de Puymin
Suite archéologique de Puymin
Pont romain
Ville basse

Après la ville basse et ses ruines romaines, la ville haute d'aspect médiéval. C'est au XIIIème siècle que la population chercha refuge de l'autre côté de l'Ouvèze, sur le rocher dominé par le château construit par les comtes de Toulouse - dont il ne reste guère que les ruines de l'imposant donjon. La ville haute compte également une cathédrale dont la façade évoque une époque beaucoup plus tardive, bien que sa construction débuta en 1464.

Cathédrale Sainte-Marie-de-l'Assomption
Ville haute 

Cette belle balade dans les ruelles de la ville haute, et par là même notre périple sur les routes du sud de la France, s'achève sous le soleil enfin revenu.

Château comtal
Ville haute 

Mais le beau temps ne dure pas bien longtemps et c'est sous la pluie - et parfois des trombes d'eau - que nous faisons la route du retour.

Une bonne idée que cette équipée sur les routes départementales de notre belle France. Cahors et les villages du Quercy, Albi et sa cathédrale Sainte-Cécile, Nîmes et son patrimoine antique d'exception, Arles et le pont du Gard. je ne peux que vous inviter à découvrir - si ce n'est déjà fait - toutes ces merveilles qui font la beauté et le charme de notre beau pays.