Par Woofie
Pour leur randonnée annuelle, Manu et Woofie ont choisi les Vosges. Et comme ces deux dernières années, ils serons "en liberté", sans guide. Livrés à eux-même.
Juillet 2021
8 jours
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J'ai souhaité, cette année, faire un break avec la Bretagne où nous avons randonné ces trois dernières années. J'avais envie de chemins plus sauvages, au cœur de la nature. Nous avons donc opté pour "Le tour des Hautes Vosges" en liberté, avec Allibert Trekking. Quelques semaines seulement après mon périple en Alsace, me revoilà donc à nouveau à Colmar. Je n'insiste donc pas : pour visiter cette magnifique cité avec moi, reportez vous à mon précédent carnet "L'Alsace, du nord au sud". Et pour d'autres photos, à la dernière étape de ce carnet, car nous passerons une nouvelle journée à Colmar avant de rentrer chez nous.

Demain, nous débuterons notre randonnée annuelle à Munster, située à une vingtaine de kilomètres.

Koïfhus
Koïfhus
Ancien presbytère protestant et église Saint-Mathieu
Ancien presbytère protestant et église Saint-Mathieu

Demain, nous débuterons notre randonnée annuelle à Munster, située à une vingtaine de kilomètres plus à l'ouest.

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Après une bonne nuit de sommeil à Munster, que nous avons gagnée hier soir par le train - pour la visite de la ville, vous pouvez vous reporter à mon précédent carnet "L'Alsace, du nord au sud" - nous prenons donc ce matin le départ de la randonnée... sous la pluie. Enfin, nous étions prévenus : le temps s'annonce exécrable pour notre première journée de marche - 14 km et 700 m de dénivelé positif..

Nous sommes à peine sortis de Munster que notre "road book" nous joue des tours. Impossible de trouver le chemin indiqué. Nous revenons d'abord sur nos pas, puis Manu part en éclaireur sur une petite route, tandis que je l'attends à l'abri d'une grange - pas convaincu de la direction prise. Bref, à peine partis, nous sommes déjà perdus - ça commence bien !

Tout ce dont l'on soit sûr, c'est qu'il faut monter. Le chemin passe en effet par le mémorial du Linge situé sur le collet - ou col - du même nom, à près de 1 OOO m d'altitude, sur les hauteurs qui dominent Munster. Alors, nous montons par la route. Au lieu-dit Haslach, nous demandons notre chemin à une vieille dame à sa fenêtre, mais elle n'est pas très claire dans ses indications. Nous continuons à monter, en suivant toujours la route, puis un large chemin forestier. Vers 11h la pluie s'intensifie. Ma veste imperméable rend définitivement les armes et ça fait "floc floc" dans mes chaussures de marche. Bref : je suis trempé. A midi passé, une cabane providentielle fait son apparition au détour du chemin ; je ne laisse alors pas le choix à Manu, qui marche quant à lui relativement au sec sous... son parapluie : je ne ferai pas un pas de plus sous ce déluge.

La cabane providentielle
La cabane providentielle

La cabane est aménagée pour les randonneurs : des bancs, une table, et même quelques livres à disposition - ce qui tend à prouver que la pluie s'invite bien souvent sur la région. Nous y cassons la croute et j'en profite pour passer un t-shirt - à peu près - sec avant de reprendre le chemin.

Et par bonheur, la pluie se calme quelque peu. Je peux enfin ressortir mon appareil photo du fond de ma poche et vous faire profiter de la vue.

Mémorial bombardier anglo-canadien du 7 janvier 1945
Mémorial bombardier anglo-canadien du 7 janvier 1945

Il est 14h passées quand nous atteignons finalement le mémorial du Linge , que nous ne visitons pas - nous avons perdu trop de temps ce matin à chercher notre chemin. C'est bien dommage pour Manu, car le mémorial vaut le déplacement. Là encore, je vous renvoie à mon carnet "L'Alsace, du nord au sud", où vous trouverez de nombreuses photos de cet ancien champ de bataille de 1914-1918. Toutefois, comme vous pouvez le voir, le chemin offre de notables séances de rattrapage car il n'est pas avare des vestiges de la Grande Guerre. La carrière du Schratz - exploitée pour la construction de l'église protestante de Munster, entre 1867 et 1873 - fut ainsi transformée en camp retranché par les soldats bavarois de l'armée du Kaizer.

Tranchée de la Grande Guerre
Petite carrière du Schratz
Tranchée de la Grande Guerre

La pluie ayant cessé, nous poursuivons notre chemin dans la belle forêt vosgienne, désormais en phase avec le road book.

Nous atteignons peu après le cimetière militaire allemand du Hohrod, qui compte 1 518 tombes - tandis que 942 corps reposent dans une fosse commune. Le cimetière est parfaitement entretenu et dégage une impression de grande quiétude - quel contraste avec la mort atroce qui a cueilli tous ces jeunes gens, venus des campagnes allemandes pour se battre contre d'autres jeunes paysans, français ceux-là.

Cimetière militaire allemand du Hohrod

Après ce moment d'émotion, nous reprenons notre marche au cœur de la forêt...

Une forêt pour l'heure gorgée d'eau. Une humidité qui semble faire le bonheur des mousses et des buissons de myrtilles, sans déranger le moins du monde les fourmis locales qui bâtissent d'impressionnantes demeures.

Fourmilière
Fourmilière
Fourmilière

Nous atteignons ensuite le site des pierres tremblantes - enfin, selon la légende, car nous avons tout tenté, et il s'est avéré impossible de faire bouger l'une ou l'autre de ces imposantes dalles de pierre.

L'après-midi est désormais bien avancé. Nous approchons du bourg d'Orbey - notre étape du soir - tandis que le soleil fait une timide apparition.

Arbre de métal

Il est 17h45 quand nous arrivons à Orbey, où nous logeons à l'hôtel Les bruyères. Le soir venu, je m'y régale d'une excellente choucroute - plat typique de la région, qui met du baume au cœur du randonneur après une longue journée de marche. Manu fait quant à lui le délicat ; le gars du sud n'est pas "choucroute" et se fait servir une escalope de poulet. Dans les Vosges ! Une escalope de poulet ! Et pourquoi pas des beignets de fleurs de courgette tant qu'on y est !

La belle choucroute des Bruyères

Nous sommes le 13 juillet et notre chambre d'hôtel donne sur le parc où ont lieu les festivités du 14 juillet. J'irai bien prendre un verre et me mêler à la population locale mais je renonce car il fait un froid de canard. Nous profitons toutefois de la sono, qui donne à fond, et du feu d'artifice, fort honorable pour une bourgade de moins de 4 000 habitants.

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Une belle étape nous attend aujourd'hui : 21 km avec 900 m de dénivelé positif. Nous partons donc dès 8h ce matin car la pluie est annoncée pour l'après-midi ; autant marcher au sec le plus longtemps possible.

La journée ne commence pas sous les meilleurs auspices : les deux boulangeries d'Orbey sont fermées ce matin. Il faudra donc faire avec le reste de pain d'hier pour le pique-nique. Sitôt sortis du bourg, le chemin s'engage dans la forêt.

Glacière - Orbey
Roche du chat noir

Après une bonne montée, la tour du Faudé se dresse face à nous. Haute de 16 m, elle offre un superbe panorama à 360 degrés sur toute la région. Elle succède aux deux précédentes tours construites au sommet du massif du Faudé par le Club Vosgien - créé en 1872, ses bénévoles œuvrent depuis lors au balisage et à l'entretien des sentiers de randonnée du massif. La première tour était de forme carrée et d'une hauteur de 12 m - elle fut édifiée en 1889 et détruite en 1915 par les obus français, les allemands en ayant alors fait un observatoire de choix. Elle fut rebâtie en 1934, plus haute et de forme octogonale. Cette nouvelle tour fut quant à elle détruite en 1944, par les allemands cette fois, victime à nouveau de sa position clé pour la défense de la vallée d'Orbey. La tour sur laquelle nous admirons le panorama est la réplique de cette dernière, rebâtie par l'Association des amis de la tour du Faudé et inaugurée en 2002.

Tour du Faudé

Nous gagnons ensuite la vallée sous la grisaille.

Tout en haut : la tour du Faudé

Après avoir manqué un sentier à peine visible, nous revenons sur nos pas tout en maudissant ce foutu road book. Il faut dire qu'avec des indications telles "Prendre le chemin qui part sur la gauche mais dans la continuité de votre direction" ( !!! ) - les bras m'en tombent - il faut avoir les nerfs solides. Nous finissons par retrouver notre chemin, qui nous conduit sur une jolie route de campagne, à flanc de vallée.

Nous pénétrons ensuite à nouveau dans la forêt vosgienne.

Nous atteignons peu après l'étang du Devin, qui se referme peu à peu, se transformant ainsi en une superbe tourbière.

Etang du Devin

Nous poursuivons dans la forêt jusqu'à la gare du téléphérique allemand, vestige de la Grande Guerre. Il permettait d'approvisionner les troupes stationnées sur les pentes de la Tête des Faux - à 1 100 m d'altitude - depuis le village de Lapoutroie. A quelques encablures se trouve la roche du Corbeau, que les troupes du Kaizer avaient fortifiée et sur laquelle nous pique-niquons à l'heure du déjeuner.

Gare du téléphérique allemand
Roche du Corbeau

Après la pause, nous achevons l'ascension de la Tête des Faux, qui culmine à 1 208 m - "faux" signifiant "hêtres" en vieux vosgien. Casemates, tranchées, vieux obstacles et barbelés rouillés... Tout rappelle les durs combats qui ont eu lieu pour le contrôle de ce sommet qui offrait une vue dégagée sur les alentours, d'où sa position convoitée par les deux camps. Les troupes allemandes lancèrent ainsi une attaque meurtrière la nuit de Noël 1914 pour s'emparer de cette position clé : on dénombra 137 tués dans le camp français et plus de 500 dans le camp allemand. Côté français, les hommes des 28ème et 30éme bataillons de chasseurs alpins y gagnèrent leur surnom de "Diables bleus". Une nouvelle attaque allemande fut lancée le 21 février 1915. Elle fut également repoussée par les vaillants défenseurs français qui resteront maîtres du sommet jusqu'à la fin de la guerre - les combats se limitant par la suite à de simples escarmouches sans aucun gain de territoire pour les deux camps.

Casemate en ruine
Casemate
Vestiges de guerre
Bunker
Sommet de la Tête des Faux
Tranchée
Champ de bataille de la Tête des Faux

En contrebas sur le chemin se trouve la nécropole du Carrefour Duchesne, où s'alignent 292 tombes de soldats français, qui reposent ici dans une quiétude absolue.

Après ces lieux de mémoire, le chemin continue à travers la forêt, avec certains passages rendus particulièrement casse-gueule par l'humidité ambiante - nous sommes toutefois épargnés par la pluie.

Nous atteignons ensuite le Lac Blanc, à demi-noyé dans la brume.

Lac Blanc

Nous poursuivons à travers la forêt saturée d'humidité...

... avant d'entamer la dernière "ligne droite" vers Orbey, que nous atteignons à 17h45 sans avoir subi la grosse pluie annoncée. Un soulagement.

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Nous entamons l'étape du jour - 19 km et plus de 1 000 m de dénivelé positif - sous un méchant crachin. Et malheureusement, les prévisions météorologiques ne laissent guère d'espoir d'amélioration.

Notre bel hôtel
Orbey

Nous laissons Orbey derrière nous et poursuivons sur des chemins et des petites routes qui serpentent dans la paisible campagne vosgienne.

Abbaye de Pairis
Abbaye de Pairis

Puis nous pénétrons dans la forêt, où se cache le lac Noir, bordé de hautes falaises noyées dans la brume.

Lac Noir
Digitales

Après ce beau passage forestier, nous traversons des pâturages d'altitude, où quelques Montbéliardes nous regardent passer sans broncher, comme blasées. Il ne semble pourtant pas que les randonneurs soient légion ces temps-ci.

Puis la forêt nous avale à nouveau avant de nous révéler un nouveau lac, le lac des truites - ou lac du Forlet - qui est le plus élevé des lac vosgiens, à 1 066 m d'altitude. La pause déjeuner s'y révèle bien compliquée : il pleut toujours et cette fois aucune cabane providentielle sur le chemin. Nous tâchons donc de nous mettre un tant soit peu à l'abri sous les arbres, mais sans grand succès. Tout est mouillé ; c'est une vraie galère.

Lac des truites
Lac des truites

Nous reprenons le chemin sous le crachin - plus ou moins intense - qui ne nous laisse aucun répit. Heureusement, ma veste de pluie remplit cette fois son rôle et, à aucun moment de la journée, je ne me trouverai trempé comme le premier jour.

Bientôt nous abordons le troisième lac de la journée : le lac Vert, dont les pentes couvertes de conifères sont elles-aussi noyées dans les nuages.

Lac Vert
Lac Vert
Lac Vert
Lac Vert
Lac Vert

Après une courte halte, nous reprenons le chemin dans une atmosphère saturée d'humidité.

Digitales
Digitale

L'après-midi est maintenant bien entamé et nous atteignons ce qui doit être clou de la journée : le chemin des crêtes menant au sommet du Tanet, à 1 292 m d'altitude. Là, selon notre road book, s'offrent des panoramas splendides sur les vallées alsaciennes et vosgiennes et, plus loin, sur la Forêt-Noire et même les Alpes… Mais nous ne voyons rien de tout ça, car si la pluie a fini par cesser, Le Tanet a la tête dans les nuages et n'offre aujourd'hui qu'un spectacle de brume spectrale à 360 degrés. La déception est de taille !

Sommet du Tanet
Ancienne borne frontière
Le chemin des crêtes dans la brume

Au bas des crêtes, le chemin retrouve la forêt. Vous noterez - comme précédemment sur Le Tanet - la présence de bornes de pierre qui marquèrent, après la défaite de Napoléon III en 1870, et jusqu'en 1919, la frontière entre la France et l'Empire Allemand.

Ancienne borne frontière

Si la brume nous a gâché la vue sur le chemin des crêtes, elle n'est pas sans donner un certain cachet aux photos de la belle forêt vosgienne. On se console comme on peut.

Au sortir de la forêt se profile le col de la Schlucht - 1 139 m d'altitude - qui assure la liaison routière entre les départements des Vosges et du Haut-Rhin. Notre hôtel - Le Collet - se trouve au pied du col. Il s'agit d'un Chalet-Hôtel de "charme" tout simplement splendide - il est malheureusement en travaux et bardé d'échafaudages. C'est un peu gênés que nous en franchissons le seuil, les chaussures de randonnée et le pantalon couverts de boue.

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Une nouvelle fois, notre road book by Allibert tente de nous jouer un sale tour : il nous indique tout bonnement la direction opposée ( !! ) au chemin qui doit nous mener sur le Hohneck - 1 163 m d'altitude. Mais comme nous sommes désormais bien échaudés, nous vérifions sur la carte avant de nous engager sur la mauvaise voie.

Passé ce petit contretemps, nous débutons cette nouvelle journée de randonnée - 17 km et 800 m de dénivelé positif - par un petit passage forestier nimbé de brume.

Puis nous montons vers le massif du Hohneck où nous rejoignons le sentier des névés, qui longe le cirque glacière de la Wormsa. Ce sentier panoramique est bien connu pour quasi-garantir l'observation de chamois. Je n'ai qu'un zoom X3 ; il me faut donc être très près pour immortaliser cette jolie bestiole. Et coup de chance : l'une d'elle est justement à portée, couchée dans l'herbe, ignorant les promeneurs qui passent pourtant à une dizaine de mètres. Près de nous se trouve un photographe armé quant à lui d'un énorme téléobjectif. Il nous apprend que les chamois du coin sont désormais accoutumés à la présence des randonneurs, très nombreux sur le sentier, et n'en ont plus peur. Nous discutons quelques minutes et il finit par me remettre sa carte de visite : il a en effet une petite réputation dans le milieu des photographes animaliers et publie ses plus beaux clichés sur WWW.PHILIPPE14.PIWIGO.COM.

Lac du Schiessrothried
Sentier des névés

Le sentier des névés fait plus de 7 km, de quoi se régaler car...

Sentier des névés

... il offre à chaque instant de superbes panoramas.

Sentier des névés

Dans les Vosges, la forêt n'est jamais loin... Nous abordons ainsi, en contrebas du sentier des névés, un beau passage forestier, teinté de féérie lorsque le soleil profite d'une trouée dans l'épais manteau nuageux pour illuminer la brume accrochée aux grands arbres qui bordent le chemin.

Cette fugace apparition du soleil n'était qu'un avant goût : le voilà enfin l'astre solaire tant attendu après toute cette pluie, tout ce crachin, toute cette brume et toute cette grisaille !!

Digitales

Nous atteignons ensuite le beau lac - d'origine glaciaire - du Fischboedlé.

Lac du Fischboedlé

Avant de continuer notre chemin au cœur de la belle forêt vosgienne.

Bientôt, nous atteignons le lac du Schiessrothried, qui n'était qu'une tourbière avant la construction d'un petit barrage fort discret qui fait croire à beaucoup de randonneurs qu'il est d'origine naturelle. Le barrage servait alors à réguler le flot des eaux vers les usines de textile et les scieries de la vallée de Munster, dont la plupart étaient alimentées en électricité de façon autonome.

Lac du Schiessrothried

Après un nouveau passage forestier...

... nous débouchons en terrain découvert. Le sentier serpente sur de belle prairies parsemées de petites fleurs.

Les vaches broutent paisiblement, sans se soucier du ciel pour le moins menaçant...

Moins sereins, nous hâtons le pas, de peur d'être pris par l'orage. L'éclaircie n'aura été que de courte durée. Et pour ne rien arranger, la montée sur le Hohneck s'avère particulièrement pentue. Dur dur !!

Lac du Schiessrothried

Mais nos efforts sont finalement récompensés : nous parvenons au Collet avant que la pluie ne nous rattrape.

Chalet-Hôtel  Le Collet

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Nous débutons la journée de marche - 19 km et 550 m de dénivelé positif - en empruntant, tout comme hier matin, le chemin en direction du Hohneck. La brume confère à la forêt une atmosphère mystérieuse.

La pente est rude. Mais nous sommes récompensés car la brume laisse peu à peu place au ciel bleu.

Gentiane
Lac de la lande

Comme de coutume désormais, un passage forestier s'offre à nous...

Puis le chemin débouche en terrain ouvert, alors que la brume se montre quelque peu farceuse, réapparaissant mystérieusement alors qu'on la croit définitivement disparue.

Lac de Blanchemer
Ancienne borne frontière

Cette belle journée est ponctuée de petites ascensions, telle celle du Rainkopf - 1 305 m d'altitude - au sommet duquel nous cassons la croute.

Au sommet du Rainkopf 

Rassasiés, nous reprenons notre marche. Avec toujours la brume qui nous joue des tours, alors que nous abordons l'ascension du Batteriekopf - 1 311 m d'altitude.

Batteriekopf
Batteriekopf

Puis nous traversons une vaste zone de pâturages d'altitude, appelée "hautes-chaumes". Le soleil est maintenant bien présent et tape même fort ; je sens venir les coups de soleil sur les avant-bras et les mollets. Et bien sûr, je me rends compte alors que j'ai oublié la crème solaire à la maison.

Hautes-chaumes du Rothenbach 

Je suis donc bien content de retrouver l'ombre du couvert forestier...

L'après-midi est maintenant bien entamé et nous approchons de l'étape du soir, au Markstein, une petite station de sports d'hiver située sur la route des crêtes. Nous effectuons les derniers kilomètres en compagnie d'un jeune couple, fort sympathique, rencontré en chemin.

Au Markstein, nous sommes hébergés à l'hôtel Wolf, qui est quasi-désert - nous dinons absolument seuls dans la grande salle de restaurant. Je découvre à cette occasion une nouvelle spécialité alsacienne : le fleischschnaka - "escargot de viande" en alsacien - une farce roulée dans de la pâte à nouilles. Nous passons une bonne soirée qui se termine par une longue discussion avec le couple propriétaire des lieux, désespéré par le manque de clientèle engendré par les soubresauts de l'épidémie de Covid 19. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils en veulent au Président et à son gouvernement pour leur gestion de la crise sanitaire.

Fleischschnacka-choucroute
Hôtel Wolf 
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Ce matin, pour notre dernière journée de marche, je quitte l'hôtel Wolf seul. Manu s'est en effet levé aux aurores car il a décidé hier soir, après mure réflexion, de faire l'ascension du Grand Ballon an prélude de l'étape du jour, qui nous ramène à Munster - 21 km et 650 m de dénivelé positif tout de même.

Hôtel Wolf
Hôtel Wolf
Le Markstein 

Me voilà donc seul en prise avec le road book, toujours aussi imprécis. Je mets pas loin de 30 mn à trouver le chemin à la sortie du Markstein !

Lac de la Lauch

Comme toujours, après un passage en forêt, le chemin débouche en terrain ouvert.

Et ainsi de suite...

Puis j'enchaine sur l'ascension du Klintzkopf - 1 329 m - qui réserve un superbe panorama à 360 degrés. Et cette fois, avec une visibilité optimale !

Klintzkopf 

Et à nouveau la belle forêt vosgienne...

... puis la lande - je suis alors rattrapé par Manu, très content de son ascension matinale du Grand Ballon.

Digitales

Et à nouveau de belles prairies parsemées de petites fleurs.

Nous abordons ensuite la dernière "difficulté" de cette belle semaine de randonnée : l'ascension du Petit Ballon - 1 272 m. Comme ça, sur la photo, on croit à un chemin tranquille en pente douce. Mais l'impression est trompeuse : en réalité, ça monte dur, tout droit dans la pente. J'avance péniblement, à petits pas, sous le cagnard. Et je parviens au sommet bien après Manu qui m'a largué dès les premiers mètres d'ascension. Mais la récompense est là, devant mes yeux : un somptueux panorama sur les sommets alentour.

Le Petit Ballon 

Il est temps maintenant de boucler la boucle et de prendre la direction de Munster, terme de notre randonnée vosgienne.

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Notre prenons le train du retour en fin d'après-midi, nous avons donc la journée pour profiter de Colmar, et ce sous un ciel sans nuage.

Maisons Gintzburger et Adolph
Ancien presbytère protestant
Ancien presbytère protestant
Corps de garde
Collégiale Saint-Martin
Collégiale Saint-Martin
Maison Pfister

Je ne me lasse pas de shooter encore...

Koïfhus
Maison des chevaliers de Saint-Jean

... et encore...

Maison des têtes
Oriel - Maison des têtes
Eglise des Dominicains
Anciens bains municipaux

... et encore.

Cour d'appel
Château d'eau

Il est maintenant temps de rentrer chez nous après cette randonnée vosgienne, malheureusement quelque peu gâchée par le mauvais temps qui a régné sur la région en début de semaine - nous avons malgré tout échappé au pire au vu des inondations monstres qui ont dévasté l'Allemagne et la Belgique voisines. Les somptueux chemins forestiers, les superbes panoramas, les pâturages bucoliques et les magnifiques lacs d'altitude sont une invitation à la marche. Et les innombrables vestiges de la Grande Guerre donnent aux lieux un caractère tout à fait singulier.

Je ne peux que vous inviter à suivre nos pas et à découvrir cette belle région de France... ainsi que sa gastronomie bien sûr.