Carnet de voyage

Randonnée Pyrénéenne.

9 étapes
3 commentaires
Par Woofie
Deuxième randonnée avec Brother Manu. Cette fois nous attaquons la "vraie" montagne puisque Manu a choisi la rando' "Gavarnie - Ordesa", au cœur des Pyrénées
Juillet 2014
9 jours
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Tout comme l'année dernière, nous arrivons la veille du départ de la randonnée, à Lourdes cette fois. Après avoir pris possession de notre chambre d'hôtel, nous flânons dans les rues de la petite cité mariale avant de visiter le château qui domine la ville, et offre donc de beaux panoramas.

Visite du château 

Puis nous nous rendons à l'inévitable sanctuaire, constitué de la basilique de l'Immaculée-Conception - construite entre 1862 et 1871 - de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire - construite entre 1883 et 1889 pour faire face à l'afflux de pèlerins - et de la basilique souterraine. L'ensemble surplombe la fameuse grotte de Massabielle, où la Vierge Marie serait apparue à la jeune Bernadette Soubirous en 1858.

Le sanctuaire 

Lourdes est une ville sans charme qui ne vit que par et pour le pélerinage. Le château mis à part, il n'y en a que pour le Bon Dieu et sa maman la Vierge Marie.

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Après un transfert en fourgon jusqu'à Gavarnie, la rando' débute en fin de matinée. Tête de linotte que je suis, j'ai oublié de prendre dans mon paquetage... une gamelle qui m'aurait permis de recuillir la salade prévue pour le pique-nique de midi. Je savais pourtant, depuis notre première randonnée l'année dernière, que c'était indispensable. Mais bon, on ne se refait pas...

Nous commençons à marcher sous un ciel bas et gris... puis très vite sous un crachin glacial. Décidément ça commence bien !!! Du coup nous pique-niquons entassés dans une cabane de berger avec d'autres randonneurs. C'eût pu être ma foi fort sympathique, mais comme la cabane est un peu crado - vieux emballages, canettes vides... - ce n'est pas le cas. Et lorsque nous repartons la température a encore baissé. Je suis juste... frigorifié !!! Je vous rappelle que nous sommes le... 20 juillet ! A ce moment, mes pensées vont à la liste des affaires à prévoir pour cette rando' qui comprenait... bonnet et gants. Je m'en suis volontairement dispensé, jugeant ces accessoires parfaitement inutiles en plein été. J'avais tort !!! Mais bon, ça grimpe dur et 10 mn plus tard je n'ai plus froid : la marche, ça réchauffe !

Nous traversons cet après-midi le soi-disant magnifique cirque de Troumouse dont nous ne voyons... absolument rien ! Tout est noyé dans un brouillard dense et tenace.

Cirque de Troumouse dans le brouillard 

Dans ces conditions, Thomas, notre guide, décide d'écourter l'étape.

Auberge du Maillet

Nous atteignons donc le refuge du Maillet en fin d'après-midi.

Nous découvrons notre chambre "grand luxe" - un vaste appentis avec deux rangée de couchettes superposées rudimentaires - et faisons plus ample connaissance en attendant le dîner... qui ne tarde pas puisqu'aparemment ici il est servi... à l'heure de l'apéro. Je m'éternise ensuite un peu dans la salle à manger, mais bien vite je me retrouve seul et doit me résigner à gagner le dortoir. Finalement c'est avec effarement que j'assiste impuissant à l'extinction des feux ! Il est 22h. Je suis debout, comme un con, devant la porte du dortoir, ma brosse à dent et mon tube de dentifrice à la main. Il y fait noir comme dans un four, et je me demande bien comment je vais pouvoir regagner ma couchette qui se trouve tout au fond, sur la rangée supérieure, car je n'ai pas de lampe. Coup de chance ! : la lumière se rallume et j'en profite fissa pour gagner ma place et me glisser dans mon sac à viande. Moi qui habituellement m'endors à peine la tête posée sur l'oreiller, je mets une éternité à trouver le sommeil, ne me couchant d'ordinaire jamais avant 23h30

Pour conclure cette première journée, tâchons tout de même de rester un tant soit peu positif : demain, ça ne pourra juste... pas être pire !

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Au lever ce matin : pas d'amélioration. Il fait malheureusement toujours aussi brumeux, humide et froid ! Un moment de grâce pour photographe toutefois : l'espace de quelques instants, le soleil parvient à percer les nuages et vient éclairer les sommets qui font face au refuge !! La lumière est juste fantastique, quasi irréelle !!! Clic-clac !! c'est dans la boîte. Peut-être est-ce un "signe"?

Moment de grâce 

Nous nous mettons donc en route dans des conditions aussi pourries que la veille mais... peu à peu, le temps s'améliore...

Le sentier est occupé par la C.G.T. Moutons !

Nous pouvons donc pique-niquer sous un ciel somme toute beaucoup plus clément. Je me dois de remercier Daniel qui me prête gentiment sa gamelle pour que je puisse manger un morceau. Et nous repartons sous le soleil en direction de Gavarnie, notre étape du soir.

Pique-nique 

L'après-midi se révèle splendide et nous découvrons ainsi le fameux cirque de Gavarnie encore chapeauté de nuages. La vue est magnifique !

Cique de Gavarnie
Cirque de Gavarnie
Cirque de Gavarnie

La descente sur Gavarnie est rude. Il fait chaud désormais et la fatigue de cette longue étape se fait sentir. Mais ce soir c'est grand luxe au Gypaète : bière, chambres de six avec de vrais lits et... une douche. Le bonheur du randonneur.

Au Gypaète
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Magnifique journée de marche en perspective : départ de Gavarnie - 1 375 m d'altitude - et arrivée au refuge des Sarradets, au pied de la fameuse brèche de Roland, à 2 587 m. Ça va donc grimper dur, sous un grand ciel bleu sans nuage.

La matinée est une bonne mise en jambe. Le soleil tape déjà fort.

Cirque de Gavarnie
Cirque de Gavarnie

Reposés, nous reprenons tranquillement notre marche après le pique-nique...

... jusqu'à atteindre l'altitude où la neige est toujours bien présente. Après un passage un peu délicat - nous devons franchir un mini-torrent qui dévale une pente très raide au milieu de gros rochers - nous parvenons finalement au terme de l'étape au col des Sarradets. Là : WAOUHHH !!! C'est la récompense de tous nos efforts : la vue sur le cirque de Gavarnie est FANTASTIQUE !!! On a juste envie de s'asseoir sur un rocher et de contempler...

Le passage délicat
Cirque de Gavarnie
Cirque de Gavarnie
Cirque de Gavarnie
Brèche de Roland
Cirque de Gavarnie
Cirque de Gavarnie
Cirque de Gavarnie
Cirque de Gavarnie
Brèche de Roland

Mais il faut bien suivre le groupe pour parcourir les dernières centaines de mètres qui mènent au refuge des Sarradets. Fin juillet, il ne devrait plus y avoir de neige ; mais cette année ce n'est pas le cas. Ce qui permet à Manu de nous gratifier de quelques pirouettes, tout à fait involontaires certes, mais... parfaitement exécutées ! Il faut croire que les Varois ne sont pas conçus pour affronter les pentes enneigées.

La fin d'après midi est très agréable sur la terrasse du refuge des Sarradets. Une jeune femme y donne une conférence sur les rapaces : nous devrions désormais être capables de reconnaitre les différentes espèces ( milans, vautours, aigles ... ) qui peuplent ces montagnes. Ludique et instructif. On peut également observer les marmottes particulièrement dodues et peu farouches qui vivent tout près du refuge. Puis, en soirée, de petits nuages font timidement leur apparition au dessus du cirque de Gavarnie. Peu à peu, on assiste à leur suite à l'arrivée de leurs grands frères. Et c'est tout le cirque qui est bientôt recouvert d'une mer de nuages. Le spectacle est magique !!!

Cirque de Gavarnie

Puis vient l'heure de l'apéro. Chouette ! Mais ici comme au refuge du Maillet, à cette heure-là... on dîne. Snif... A l'issue du repas, je m'éternise le plus longtemps possible dans la salle à manger. J'écris deux ou trois cartes postales en buvant quelques verres de vin. Mais bientôt je dois débarrasser le plancher : le refuge est plein à craquer et la salle à manger sert de chambrée à Thomas et à ses collègues guides. Il n'est pas 22h. La plupart des randonneurs se couchent - ou sont même déjà couchés. Je me réfugie donc... dans les sanitaires - l'année prochaine, je penserai à prendre une lampe dans mon paquetage ! croyez moi ! - avec mon bouquin du moment : "Le diable, tout le temps", un excellent roman ma foi. Je lis debout - les lieux ne sont pas super clean, le sol est trempé - une bonne heure avant de regagner ma couchette - j'ai pris la précaution de choisir la plus proche de la porte pour pouvoir m'y glisser dans le noir - dans un concerto d'impressionnants... ronflements. Heureusement, je n'ai pas oublié les bouchons d'oreilles !

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De bon matin nous laissons un groupe de retraités japonais - dont quelques-uns ne semblent plus tout jeunes - ouvrir la voie, puis nous commençons l'ascension de la pente bien raide qui "défend" la brèche de Roland. C'est vraiment top !

Refuge des Sarradets
Le groupe de retraités japonais et la brèche de Roland
Brèche de Roland

De l'autre côté de la brèche, c'est l'Espagne. Les paysages sont différents mais tout aussi sublimes. Après une petite pause, nous entamons la descente du versant sud. Il y a encore beaucoup de neige pour un 23 juillet et la pente est également fort raide. Thomas - qui a sans doute eu pitié de Brother Manu dont l'équilibre sur la neige est fort précaire - a donc pris le temps de nous tailler un chemin à grands coups de piolet et de talon. C'est une mère pour nous ! Nous prenons donc soin de mettre nos pas dans les siens et la descente se passe sans encombre. Merci Thomas !

Brèche de Roland
Brèche de Roland
Brèche de Roland
La descente, côté espagnol 

Nous marchons ensuite sous un ciel bleu sans nuage dans des paysages exceptionels.

Après la pause déjeuner, nous nous remettons en route en direction du refuge de Goriz où nous ferons étape ce soir.

Au refuge de Goriz, le confort est tout aussi spartiate que dans les refuges français. Toutefois je note une différence de taille : en Espagne on sait vivre et à l'heure de l'apéro... on prend l'apéro ! Le dîner ne sera servi qu'à 20h. Nous prenons donc le temps de bavarder tranquillement en vidant quelques cervezas. Viva España !!!

Pause crocks 

P.S. Depuis le début de la rando', j'ai bien remarqué que Jean-Marie, Manu et d'autres se badigeonnaient régulièrement de crème solaire, tout en me disant que sur les bras ou sur le visage, déjà bien halés, ça ne servait pas à grand chose. Benh si en fait ! Car j'arrive ce soir au refuge carrément cramé de la gueule !!! J'ai les pommettes et les oreilles en feu. Et le dessus des mains aussi. Durant ces belles journées de marche, avec le bon petit air de la montagne, je n'ai rien senti venir. Mais cette cuisante - c'est le cas de le dire ! - leçon sera retenue !

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Ce matin Thomas a fixé le départ très tôt : l'étape est longue et il va faire chaud. Je suis de toute façon réveillé avant l'aube et comme j'ai la chance que ma couchette soit près de la fenêtre du dortoir, j'assiste couché dans mon sac à viande au lever du soleil sur la montagne ! Inoubliable ! Nous atteignons donc de fort bon matin le canyon d'Ordesa. La vue est fantastique ! Il fait un temps superbe et l'air encore frais du petit matin est baigné par une lumière si apaisante, que j'ai juste envie de m'asseoir là et de contempler. On se sent si loin du quotidien ici. Si tranquille.

Canyon d'Ordesa 

Mais il faut bien continuer, la journée de marche ne fait que commencer. Nous poursuivons donc notre chemin sur les hauteurs du canyon une bonne partie de la matinée - nous y apercevons sur l'autre versant la brèche de Roland franchie la veille.

Canyon d'Ordesa
Canyon d'Ordesa

Puis nous nous lançons dans la descente - 900 m de dénivelé !!! - chacun à notre rythme, suivant ainsi le conseil de Thomas.

La descente 

Après le pique-nique, nous repartons tranquillement pour le reste de l'étape. Il fait très chaud cet après-midi mais le parcours est tranquille. Pour se rafraichir, les plus "braves" se baignent - imitant ainsi les jeunes du village d'à-côté - dans une jolie rivière à l'eau transparente et par conséquent fort attirante mais... glaciale. Inutile de préciser que je ne fais pas partie des "braves", tels que Daniel ou Brother Manu.

Beau gosse

Le soir nous faisons étape dans le joli village de Torla. Avant le repas, nous prenons tous ensemble un verre de sangria dans une bodéga très sympa. Viva Espana !!!

 Torla
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Pour notre dernier jour de marche... le mauvais temps se rappelle à notre bon souvenir. Le ciel est bas, il pleut et il fait froid. Mais comme une grimpette de 900 m de dénivelé nous attend ce matin - soit 3 heures non stop - nous aurons vite bien chaud sous nos vêtements de pluie. D'autant que pour motiver la troupe Oscar nous gratifie tout au long de la montée de ses talents - jusque-là cachés - de chanteur-boîte à rythme !!! C'est donc dans une folle ambiance "clubing", jamais vue dans ces contrées reculées, que nous grimpons toute la matinée.

Autre primeur pour les marmottes et vautours de la région : le randonneur au parapluie ! Daniel restera longtemps un sujet d'étonnement dans les terriers et les nids du coin.

La classe faite randonneuse

L'après-midi est plus reposant : la pluie cesse, le temps s'améliore et la descente sur Gavarnie s'effectue donc paisiblement.

Nous retrouvons en fin d'après-midi le désormais fidèle cirque de Gavarnie.

Cirque de Gavarnie
Cirque de Gavarnie

Et en soirée nous retrouvons le confort du Gypaète à Gavarnie, pour notre dernier repas. La boucle est bouclée.

Au Gypaète
Au Gypaète
A Gavarnie 

Ce fût vraiment une très très belle semaine. Un grand merci à tous pour ces si bons moments, et en particulier à Thomas notre guide, qui fut un véritable père pour nous tous.

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Journée de transit pour moi aujourd'hui. Tout d'abord Daniel et Anne-Sophie nous ramènent, Manu et moi, à Lourdes. Comme nos trains respectifs ne partent qu'en début d'après-midi, nous avons le temps de prendre le funiculaire qui mène au pic de Jer, qui domine la ville. L'escapade est sympathique : la montée comme la descente en funiculaire sont impressionnantes et la le panorama au sommet du pic est magnifique !

Escapade au pic de Jer 

Une bonne assiette de pâtes accompagnée d'un rosé en terrasse, tout près des très belles halles de Lourdes, et il est ensuite temps de nous séparer, Manu et moi.

Les halles - Lourdes 

Manu regagne Paris en T.G.V. tandis que je prends la direction de Pau pour rendre visite à ma cousine Odile. Suite à un accident survenu sur la ligne ferroviaire une dizaine de jours auparavant, je fais le trajet en autocar.

Comme j'arrive finalement très en avance à la gare de Pau, j'en profite pour "flâner" - je mets les guillemets car je "flâne" avec mon sac à dos et mon sac de voyage en prime - dans le centre ville.

Eglise Saint-Jacques
Le château
Le château
Pau 


Puis je retourne à la gare où j'ai rendez-vous avec Odile. Nous ne nous sommes pas vus depuis son installation sur Pau, c'est à dire depuis un sacré bail. Les retrouvailles sont chaleureuses et nous passons une excellente soirée.

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Aujourd'hui Odile et Pierre m'emmènent "randonner"- je mets les guillemets, vous comprendrez bientôt - en Espagne, sur les pentes du Pic de l'Enfer.

Et quand on randonne avec la cousine, ça ne rigole pas ! Hier soir, j'ai eu droit à la revue de paquetage. Et il s'est vite avéré que je n'avais pas l'équipement réglementaire ! Pierre m'a vite dégoté un piolet et des crampons ! Et ce matin réveil à 5h ! J'ai pour ma part négocié une heure de rab' auprès de l'adjudant de semaine en me passant du petit déjeuner : je me lève donc à 6h. Et nous voilà partis ; direction l'Espagne. Le ciel est couvert mais Odile et Pierre ne sont pas inquiets : ils me disent en choeur que les nuages sont bloqués par les montagnes et que nous retrouverons le soleil dès que nous aurons basculé du côté espagnol - ce qui s'avèrera exact. En route nous achetons du pain pour le pique-nique et prenons Eric qui va nous accompagner dans notre expédition.

Après un café - un jus d'orange pour moi - au refuge Casa de Piedra nous voilà enfin partis sur les sentiers. Le site est magnifique dans la lumière du matin. Nous grimpons tranquillement entre lacs et cascades, dans un univers de plus en plus minéral et enneigé.

Après deux bonnes heures de marche nous "attaquons" des névés de plus en plus pentus. On m'initie au maniement du bâton et du piolet car nous devons marcher en dévers. Pierre trace le chemin de ses grosses chaussures de montagne. Le soleil cogne dur maintenant et la pente est plus que rude ! Je commence à accuser le coup mais je m'accroche. Nous montons toujours. J'ai de plus en plus de mal à suivre le rythme et à bien mettre mes pas dans ceux de Pierre. Je dois me rendre à l'évidence : je perds ma lucidité et je n'avance plus en toute sécurité - sur ces névés très pentus, on prend vite de la vitesse en cas de chute et on peut se fracasser sur les rochers en contrebas ! La prudence me commande de dire stop ! Je fais part de mon coup de barre à mes compagnons et nous nous arrêtons en pleine pente. Pour eux le diagnostic est limpide : je fais une hypoglycémie - je paie cash mon heure de sommeil en rab'. Alors Odile me donne une espèce de gel à avaler ; c'est censé me donner un "coup de fouet". Je bois beaucoup aussi : concentré sur chacun de mes pas et ayant peu à peu perdu ma lucidité, je ne m'étais pas rendu compte que je crevais de soif ! Après quelques minutes de pause, je suis apte à repartir.

Et finalement nous parvenons au lac de Tebarray, formidable récompense à tous nos efforts. Le lac est fantastique avec son eau bleue et son pourtour de glace. On dirait le cratère d'un ancien volcan.

Après une pause bien méritée nous repartons pour atteindre l'objectif final : le sommet du Pic de l'Enfer. Je dois avouer que je serais bien resté là, à me reposer tout en profitant du panorama. Au dessus du lac : plus de neige mais un vaste pierrier très pentu. Aucun sentier. La progression est lente et difficile. Seuls quelques cairns permettent de savoir que d'autres "aventuriers" nous ont précédés un jour sur cette voie. Finalement Pierre et Eric repèrent d'autres randonneurs au loin ; ils attaquent la dernière partie de l'ascension. A priori on n'est pas sur la voie la plus facile ! Hésitations... Enfin... pas pour moi ! Le passage auquel sont en effet confrontés les marcheurs au loin relève en effet carrément de l'escalade. Et mes réserves sont trop entamées pour que je puisse envisager de me risquer sur une telle voie... Je dis alors à mes compagnons que pour moi l'équipée s'arrête là... que je n'ai pas le niveau pour continuer... Pierre et Eric en conviennent... Et nous redescendons alors sagement au lac pour déjeuner.

Restaurés et reposés, il est temps maintenant de redescendre. Nous empruntons le même chemin que ce matin. L'ambiance est bon enfant et Odile nous gratifie de quelques mémorables arrêts-piolets sous l’œil averti de Pierre, son professeur particulier. Dans la seconde moitié de la descente, je vais à mon rythme, histoire de ne pas chuter ou me faire une entorse dans les passages un peu difficile. Car les jambes sont raides et la fatigue me tombe dessus. J'arrive finalement au refuge Casa de Piedra complètement rincé ! Crevé ! Claqué ! Harassé ! Moulu ! Fourbu ! Mais heureux de cette si belle journée ! D'autant qu'une pinte de bière bien fraiche m'attend en terrasse du refuge ! Un pur bonheur !

Entrainement arrêt-piolet pour Odile

Rincé comme je suis, je pense m'endormir dans la voiture pendant le trajet du retour mais non... Il faut croire que la bière m'a requinqué. Sur la route nous nous arrêtons dans un petit village pour prendre un verre dans une auberge. Eric est le local de l'étape et il me conseille un vin du cru ma foi fort gouleyant.

Cette journée inoubliable se termine par un petit barbecue avec Manon rentrée de son travail. Et par un excellent dessert de sa fabrication. Miam miam ! Pas de doute : je vais bien dormir ce soir.

P.S. Je comprends mieux la réponse de Thomas, avant hier, quand je lui demandais ce qu'il pensait de la "randonnée" du pic de l'enfer : une rando' "aérienne" m'avait-il répondu avec un petit sourire.