Par Woofie
Cinquième randonnée avec Brother Manu : nous partons cette année crapahuter dans le parc naturel des monts d'Ardèche.
Juin 2017
10 jours
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Le point de rendez-vous cette année est la gare d'Aubenas. Pour y arriver, il faut prendre le train jusqu'à Montélimar puis le car jusqu'à Aubenas. Du coup on décide d'y aller en voiture. Et de couper le trajet en deux en faisant étape à Issoire, dans le Puy-de-Dôme.

Je récupère donc Manu à la gare d'Orléans et nous voilà partis. Ça roule bien et nous sommes à Issoire pour le déjeûner. Nous prenons ensuite possession de notre chambre à l'hôtel et Manu en profite pour envoyer deux ou trois mails... professionnels !!! Eh oui ! Des fonctionnaires qui bossent pendant les vacances, je pensais que ça n'existait pas !!! Mais si !!! Il y en a un !! Très certainement un modèle unique et il a fallu que je tombe dessus !!! Je précise de plus qu'il a quitté hier le boulot à minuit et demi !!! Conséquence : un sac fait dans l'urgence et l'appareil photo... oublié sur un coin de table à Paris !!! Catastrophe !!! Heureusement que Brother Woofie est là avec son appareil photo de secours. Je prête donc mon compact Canon à Manu qui pourra ainsi shooter comme un fou comme il en a l'habitude !!!

Nous commençons dès lors les visites par l'église Saint-Austremoine. Malheureusement, le magnifique chevet de cette église romane est en travaux ; donc couvert de bâches et d'échafaudages. Pas de bol.

Eglise Saint-Austremoine - Issoire 

Puis nous flânons dans les rues bien calmes d'Issoire avant de grimper au sommet de la tour de l'horloge pour profiter du panorama :

Fontaine de la République
Fontaine de la République
Issoire 

Après la découverte d'Issoire, nous gagnons le village de Boudes pour une petite randonnée dénichée par Brother Manu : près de ce charmant petit village vigneron - on y produit l'appellation Côtes d'Auvergne - se trouve en effet la vallée des Saints, un site à ne pas manquer si vous passez un jour dans le coin.

La randonnée, très facile au demeurant, commence de façon champêtre.

Puis nous atteignons la vallée des Saints, dont les surprenantes structures d'argile - dites cheminées de fées - sont des plus photogéniques. Je ne peux que vous conseiller d'ailleurs de faire cette belle rando' le matin, de sorte à ne pas vous trouver à contre jour, comme c'est le cas pour nous en cette fin d'après-midi.

Le lieu est magique :

Sur le parcours on trouve également une source... romaine !!! Un panneau explique qu'elle a été redécouverte en 1882 par l'aïeul du propriétaire actuel du terrain, qui a eu la chance de découvrir au fond de la vasque - d'époque ! - un véritable trésor !!! Rien moins que 67 pièces de monnaie romaines en bronze !!! L'eau de la source est salée, ferrugineuse et, comme vous pouvez le voir, gazeuse.

Source romaine

Après cette superbe petite rando', retour à Issoire où nous passons une soirée bien tranquille.

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Hier notre hotellière nous a mis en garde. Attention ! : demain c'est samedi, jour de marché à Issoire ; il ne faut donc pas vous garer sur le petit parking qui longe la rue principale ! Plan dessiné de sa main à l'appui, elle nous a désigné précisément l'endroit où nous garer. Je me suis donc exécuté.

Mais ce matin : horreur !!! A notre grand effarement la Polo est cernée de toute part ! Devant : une benne à ordures. Derrière : un utilitaire. Et sur le côté : une rôtissoire !!! Il est 9 h, Brother Manu nous a concocté tout un programme pour la journée et la voiture est coincée jusqu'à 13 h ou 14 h !!! Passé l'inévitable moment d'abattement, le propriétaire de l'utilitaire garé derrière nous fait son apparition et gentiment accepte de déplacer son véhicule. Et, grâce à ma science légendaire de la manœuvre, nous parvenons à nous extraire de ce mauvais pas - tout en maudissant notre logeuse, que je retournerais bien étrangler de ce pas !!!

Mais bon, comme je préfère passer la semaine sur les sentiers ardéchois plutôt que dans une geôle, je m'abstiens et nous prenons la route en direction d'Aubenas. Sur le trajet Manu a prévu un premier arrêt au mont Gerbier-de-Jonc, connu de tous les écoliers de France pour être le lieu où la Loire prend sa source.

L'ascension du mont est courte mais... ardue !! Il n'y a pas de sentier ( un simple marquage permet d'arriver au sommet ) et il faut parfois escalader de gros rochers ; mais le jeu en vaut la chandelle.

Mont Gerbier-de-Jonc 

Car au sommet on profite d'un spectaculaire panorama sur 360 degrés au milieu de dizaines de cairns !!! C'est juste fantastique !! D'autant qu'il fait là-haut un vent à décorner les bœufs !!! Accroupi pour prendre mes photos, certaines rafales parviennent quand même à me déséquilibrer !!!

Au sommet du Gerbier-de-Jonc 

Au pied du Gerbier se trouve une auberge qui se targue d'abriter la source de la Loire... Est-ce réellement LA source de la Loire ? Une des sources de la Loire ? Ou... tout simplement un attrape-touriste ? Je ne me prononcerais pas et vous laisse donc vous faire votre propre opinion, en consultant internet ou toute autre source à votre disposition.

Source de la Loire ?
Source de la Loire ?
Les prétendues sources de la Loire 

Après cette belle halte nous poursuivons notre route. Brother Manu a bien étudié le parcours et nous nous arrêtons bientôt pour profiter d'un autre superbe site : la cascade du Ray-Pic. Le site est très bien aménagé, ce qui ne gâche rien.

Orgues basaltiques
Cascade du Ray-Pic 

Après cette seconde halte, nous reprenons la route car nous attend désormais la visite de la caverne du Pont-d'Arc - soit la réplique de la fameuse grotte Chauvet, du nom de son découvreur en 1994. Et ce n'est pas tout près.

Nous sommes d'ailleurs à la bourre car le programme de la journée ne manque pas d'ambition. Manu a réservé la visite sur Internet pour 16h50. Les routes dans la vallée de la Dordogne sont, dirons-nous, délicates. Je commence à fatiguer et mon copilote n'est pas de premier ordre. Bref, on prend une mauvaise route et on doit faire demi-tour. Pas facile sur cette voie étroite et bordée d'un impressionnant ravin !!! Je profite de l'entrée d'un camping pour faire ma manœuvre mais... fatigué, stressé par le timing hyper serré, je merde et voilà la Polo qui dévale en marche arrière !!! Coup de frein et là voilà qui s'arrête juste à temps !!! La roue arrière droite à moitié dans le vide. Bon ce n'est pas un ravin, mais il y a bien 3 ou 4 m de dénivelé, donc de quoi se retrouver les quatre fers en l'air. C'est la panique ! Benh oui Woofie est beauceron et la Beauce... c'est plat. Donc le démarrage en côte... c'est pas du tout sa spécialité. Heureusement Brother Manu a lui gardé tout son sang froid - c'est qu'il a gravi le Machu Picchu ou traversé le salar d'Uyuni le bougre !!! Il a la bonne idée de caler les roues avec de grosses pierres et, ayant repris mes esprits, je parviens ainsi à faire un démarrage sur les chapeaux de roues ! Ouf ! Après l’histoire du marché ce matin, ça fait deux belles frayeurs dans la journée tout de même.

Nous voilà donc repartis et c'est juste à temps que nous parvenons à la caverne du Pont-d'Arc. A peine garés, c'est en courant que nous parcourons le chemin qui mène de l'entrée du site à la caverne proprement dite.

Vous ne verrez aucune photo car il est interdit d'en prendre à l'intérieur - s'agissant d'une reproduction on se demande bien pourquoi ? Les groupes d'une douzaines de personnes s'enchainent toutes les 10 mn ; c'est une usine à touristes ! A l'entrée de la caverne notre guide nous équipe d'un casque. Je suis un peu sceptique mais en fait c'est très confortable : on entend vraiment bien notre guide qui est sympa et très compétent. Mais pour ce qui est de la convivialité... C'est une autre histoire : quand il pose une question ou nous invite à participer, personne ne moufte. Ça coupe la communication quand même. Chacun est dans sa bulle. Enfin, il faut avouer que la reproduction de la grotte est vraiment exceptionnelle ! On se demande bien comment a pu être atteint un tel degré de perfection.

Au final c'est un sentiment mitigé qui domine : la visite est intéressante, la reproduction de la grotte fantastique, mais ça reste un fac-similé et on ne peut même pas prendre une photo de la célèbre fresque représentant des mammouths et des rhinocéros poursuivis pas des lionnes.

La visite achevée, nous gagnons Aubenas pour y prendre nos quartiers pour la nuit. Nous logeons dans un petit hôtel hors d'âge - et resté dans son jus depuis lors - à la sortie de la ville. Aucune envie de s'y attarder. Donc après une petite bière bien méritée, nous prenons le chemin du centre ville.

Aubenas 

La soirée est déjà bien avancée et il est temps de se restaurer. Nous jetons notre dévolu sur "Le coin gourmand" : la terrasse est sympa, l'accueil l'est tout autant et la cuisine vraiment délicieuse. Je me régale pour ma part de foie gras, puis de quasi de veau rosé à point avant de terminer par un fondant au chocolat tip-top !

Repus, nous terminons cette riche journée - en découvertes comme en émotions ! - par une belle balade nocturne dans les rues d'Aubenas.

Eglise Saint-Laurent
Aubenas 
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Nous avons rendez-vous cet après-midi à 15h30 pour le départ de notre cinquième randonnée. Ce qui nous laisse le temps de visiter deux sites incontournables de la région.

Le premier est l'aven d'Orgnac, un gouffre exceptionnel de par ses dimensions et ses concrétions calcaires impressionnantes.

Aven d'Orgnac 

A la sortie de l'aven, je discute un peu avec notre jeune guide. Je luis apprends que j'ai visité le site en 1993, il y a presque un quart de siècle. Il me dit qu'il est justement né cette année-là ! Je prends "une claque"!! C'est qu'il n'est plus tout jeune le Woofie, même s'il garde la forme. A cette époque il n'y avait pas d'ascenseur et une fois au fond du gouffre, on remontait les quelques 400 marches à pied. C'est en 2002 que le site a été entièrement réaménagé, m'apprend-il.

Après cette belle visite, nous prenons la direction du site le plus connu de la région : le fameux Pont d'Arc, qui enjambe la Dordogne depuis la nuit des temps.

Le Pont d'Arc 

Après cette belle halte nous prenons la direction du hameau du Gua, lieu de notre rendez-vous avec notre guide et nos compagnons de marche. Il s'agit d'un hameau minuscule au milieu de nulle part qu'on atteint en empruntant de toutes petites routes, sur lesquelles il est fort délicat de se croiser. Je ne peux que remercier Google Maps de nous avoir indiqué le chemin !

Nous sommes accueillis par Jean-François, notre guide pour la semaine - nous avons réservé cette randonnée via Chamina qui sous-traite à une petite structure locale : Chemin faisant. Nous ne sommes pas les premiers arrivés et bientôt nous faisons connaissance des "collègues" randonneurs en terrasse de la Boucharade, un charmant petit restaurant qui a trouvé refuge dans ce lieu éloigné de tout !!

Après une petite pause baignade à quelques pas de là, le temps d'attendre les retardataires, nous voilà partis pour six jours de randonnée dans les Monts d'Ardèche. Et pour commencer, ça monte raide et le soleil tape dur ! A peine partis, deux randonneuses sont déjà victimes d'un bon coup de chaleur !! Jean-François gère la crise en guide accompli et nous revoilà partis sur les calades - ces sentiers muletiers empierrés qui assuraient la liaison entre les villages et hameaux de cette région au relief tourmenté.

Calade

Le soir nous faisons étape dans un superbe gite, les Eaux Marèches - situé sur la commune de Beaumont.

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La journée commence de bon matin par un bon petit déjeuner... en terrasse. Le top quoi !

Nous sommes rejoints ce matin par Agathe, qui nous accompagnera toute la semaine dans le cadre de son stage de guide-accompagnatrice de randonnée. Il est maintenant temps de quitter les Eaux Marèches pour notre première journée de marche.

Sur le chemin on trouve les traces des activités d'autrefois. Comme cette vieille cabane - photo ci-dessous - qui n'est autre qu'un ancien séchoir à châtaignes. Les précieux fruit étaient déposés sur le plancher à claire-voie, sous lequel on allumait un feu sans flamme avec des feuilles mortes, les bogues des châtaignes et de vieilles souches. Jean-François nous précise que la châtaigne était destinée à nourrir les animaux et n'était consommée par nos anciens qu'en période de disette.

Ancien sèchoir à châtaignes

Un peu plus loin sur notre chemin, un beau murier - deuxième photo ci-dessous - témoigne de l'importance qu'eut l'élevage du ver à soie - ou sériciculture - dans la région. Une activité implantée dès le XVIème siècle qui trouvait son débouché naturel auprès de l'industrie de la soie lyonnaise.

Vieux châtaignier
Murier
Jean-François en tête
Châtaigniers en fleurs
Vieux châtaignier
Calade

Nous continuons sur les calades, en pleine nature.

Fleurs de châtaigniers

Nous faisons la pause pique-nique sur le site d'un vieux rucher, entretenu par une association de passionnés. Puis après une petite sieste, nous repartons sur les calades.

Ce sera un peu le "fil rouge" de cette randonnée : les spots de baignade gracieusement mis à notre disposition tout au long de cette semaine ardéchoise. L'eau est malheureusement bien trop fraiche pour un beauceron et je préfère simplement me tremper les pieds et prendre quelques photos.

Brother Manu s'est jeté à l'eau

Après cette longue pause baignade, nous reprenons le chemin qui serpente au milieu de paysages toujours aussi somptueux.

Une bien belle journée de marche qui s'achève dans la bonne humeur dans le gite du petit hameau du Tavers, sur la commune de Saint-Mélany.

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C'est à nouveau sous un ciel sans nuage que nous quittons Tavers pour regagner les calades hors d'âge qui courent dans la forêt ardéchoise.

Que ça grimpe dur !
Oeuvre d'art en pleine nature

Après une courte pause auprès de la petite chapelle Saint-Régis, nous repartons sur les sentiers.

Chapelle Saint-Régis

Après une belle montée, petite pause pendant laquelle les braves qui le souhaitent peuvent... encore grimper, à la suite de Jean-François et Agathe, jusqu'au sommet d'un promontoire qui domine la vallée voisine. Superbe !!!

Manu prend la pause

Puis vient l'heure du pique-nique. Je profite de cette longue pause pour partir à la chasse - photographique - aux papillons, nombreux par cette belle et chaude journée sur les fleurs de gentiane. Puis pour faire, comme les camarades, une petite sieste.

Nous somme donc tous en pleine forme quand il s'agit de repartir. C'est heureux car le soleil tape fort. Nous marchons donc à la cool, en faisant quelques pauses. Notamment en terrasse du Pégan, dans le petit village de Loubaresse. Puis à l'ombre de quelques arbres en pleine nature.

Guide à la cool

Peu avant l'arrivée à l'étape du soir, à Borne : encore une belle rivière. Et cette fois, sous l'amicale pression du groupe, Woofie se jette à l'eau !!! Oui oui !!! Vous avez bien lu !!! Incroyable mais pourtant vrai !!!

Et en conclusion de cette belle journée, tout comme dans les albums d'Astérix le Gaulois : un beau banquet final où les saucisses ont remplacé les sangliers.

Les grillardins de service
Le banquet
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Temps radieux à nouveau ce matin. C'est parti pour une troisième journée de marche.

Soudain, au détour d'un sentier, perché à flanc de rocher, surgit le château féodal de Borne ! Avouez qu'i fallait en vouloir pour construire à mi-falaise, en ces lieux éloignés de tout, avec les moyens techniques du Moyen Age, une forteresse de cette taille ! Puis, quelques minutes plus tard, c'est un village lui-aussi perché qui se découpe à l'horizon. La matinée est maintenant bien avancée et en guise de mise en bouche avant le pique-nique, Jean-François nous déniche un joli spot de baignade. Trop tôt toutefois pour décider Woofie à faire trempette à nouveau.

Château de Borne
Château de Borne
Village perché

Nous nous apprêtons à quitter les lieux quand Agathe remarque, fichée dans une fissure dans la roche, une petite pièce brillante. En or certainement ! Il ne peut en être autrement : il s'agit à coup sûr d'une pièce d'or qu'un imprudent a laissé choir dans la rivière il y a des siècles et qui est venue finir sa course dans cette anfractuosité, attendant patiemment que quelqu'un vienne la trouver là. Mais problème : la pièce semble comme fichée dans la pierre. Impossible de l'en extraire. Heureusement j'ai dans mon sac un couteau suisse muni... d'une pince. Eh hop ! D'un coup sec, j'extrais la précieuse pièce comme un dentiste une molaire récalcitrante ! Nous sommes riches !!!

La pièce a vécu, ses bords ont été été polis par l'eau de la rivière. Je la frotte fébrilement pour la nettoyer un peu. L'excitation est à son comble, nos cœurs battent la chamade... Nous l'examinons avec attention : mais nul portrait de roi de France ou d'Empereur romain... juste le profil de... Marianne sur une pièce de 10 centimes de 1989. La déception est à la hauteur de nos espérances : snif snif. Adieu veaux, vaches, cochons... ( bon... j'avoue, j'ai un peu forcé le trait... mais... on y a cru un peu quand même... re-snif ).

Le réconfort d'un bon pique-nique nous fera vite oublier cette petite déception. Mais j'ai à peine le temps d'avaler trois fourchetées de taboulé que l'orage qui menaçait éclate soudain !! Il s'agit donc de vite ranger ma pitance, d'enfiler ma veste de pluie, puis le sac à dos, pour suivre au pas de course notre petit troupe en pleine déroute !!

Ça tombe fort et aucun abri à proximité immédiate !! Je suis vite complètement trempé... de sueur sous ma veste imperméable soit disant... respirante. A choisir, autant être trempé par l'eau du ciel. Enfin... Après quelques centaines de mètres nous trouvons refuge dans un petit garage aménagé en atelier de dépeçage de sangliers par les chasseur du cru. On se serre debout là-dedans vingt bonnes minutes. Et nous sommes donc très heureux de repartir avant même que la pluie ne se soit définitivement arrêtée.

Sauterelle verte
Digitale
Après l'orage 

Jean-François a pris le parti de nous ramener au gite de Borne par le chemin le plus direct. On peut ainsi finir de s'y sécher ou se changer. Puis après une heure de repos, il propose à ceux qui le souhaitent une petite "balade" sur les crètes environnantes. A ma grande surprise, seuls Brother Manu et moi-même - jamais rassasiés - sommes volontaires pour ce petit extra. Nous voilà donc partis en compagnie d'Agathe.

Maître Guide et sa petite Scarabée

Le rythme est soutenu et le soleil - même voilé - tape encore fort. Mais nous sommes récompensés de nos efforts par un bien beau point de vue :

Après cette petite expédition, nous retrouvons nos compagnons de marche bien reposés pour prendre l'apéro.

Repos bien mérité 

Ce soir, 21 juin, c'est la fête de la musique partout en France. A défaut d'orchestre ou même de sono, il nous faut improviser. Heureusement Orla, notre collègue irlandaise, nous a concocté une surprise de taille. Elle a tout simplement demandé à son pote Bono de venir chanter pour nous !!! Eh oui pour la toute première fois en live en Ardèche, à Borne, Bono, débarqué d'on ne sait où, nous gratifie d'un Sunday Bloody Sunday de légende sous les ourrahs de notre petit groupe ébahi !!! Malheureusement vous ne verrez pas de photos de cette prestation scénique époustouflante car la U2worldcompany en détient seule les droits - qui sont bien trop chers pour Woofie.

Orla connait de belles chansons traditionnelles de son beau pays et quelques classiques rock tels que Bohemian Rhapsody. Et elle chante divinement bien. Nous sommes malheureusement, nous la quinzaine de Français présents, bien en peine de lui faire découvrir notre propre patrimoine musical, mis à part quelques refrains connus de tous. Toutefois, grâce à l'aide de Google nous massacrons dans la bonne humeur quelques chansons de Brel ou de Brassens avant de regagner nos chambres.

Une soirée qui restera dans les mémoires !

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Comme vous pouvez le voir, malgré la fête de la musique hier soir, tout le monde est fin prêt à l'heure fixée par Jean-François.

Prêts pour le départ 

Et c'est parti pour une belle journée de marche dans les superbes paysages d'Ardèche :

Pépinière naturelle

Bientôt, nous parvenons sur un petit plateau dominant une vallée remplie d'une spectaculaire mer de nuages !!! La vue est fantastique !!! Et pas un bruit. La nature dans toute sa splendeur :

Panorama à couper le souffle ! 

On resterait bien là encore des heures, mais il faut bien continuer notre chemin.

Au menu du pique-nique aujourd'hui : la fameuse caillette d'Ardèche, LA spécialité locale - une sorte de petit pâté de viande de cochon agrémentée de verdure ( blettes, épinards ou même salade ). Miam-Miam !! Et à mon goût ce serait vraiment le top avec... une bonne salade de pommes de terre !!... Mais à mon grand désespoir, la cuisinière de "Chemin faisant" n'a pas eu la même inspiration que moi. Pas de patates encore ce midi ! Snif. Snif.

Après une bonne sieste, c'est reparti pour un bel après-midi de marche.

Jean-François

Direction Laboule sur de superbes calades dans la forêt ardéchoise.

Le gite à Laboule dispose d'une fantastique terrasse qui domine la vallée en contrebas. La soirée y débute par un apéro agrémenté de tartines de caillette - les restes du pique-nique de midi. Miam miam.

Caillette
Diner sur la terrasse du gite - Laboule 

Puis après le repas - quelque peu perturbé par quelques grosses gouttes tombées du ciel, prémices d'un orage qui n'éclatera heureusement pas - Christine, devant le groupe rassemblé et tout ouïe, nous dit un conte de son invention alors que, peu à peu, l'obscurité se fait.

P.S. : Encore une journée sans pommes de terre !!!.... Je n'ai même pas vu ne serait-ce qu'une malheureuse chips depuis notre départ du Gua dimanche !!!... Le manque commence sérieusement à se faire sentir !!! C'est que Woofie a été élevé au jus de patate dès son plus jeune âge !!!

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Il fait encore très beau ce matin. La journée s'annonce radieuse.

Et joies de la marche à pied, il y quelquefois au détour du chemin des lieux magiques : c'est le cas de cette fontaine au charme fou. Toute cette verdure, toutes ces fleurs et le bruit apaisant de l'eau... L'endroit rêvé pour se poser avec un bon bouquin ou pour une petite sieste.

Fontaine bucolique 

Nous profitons également de la fontaine pour remplir nos gourdes d'une eau bien fraiche et délicieuse avant de quitter à regret ce lieu si bucolique.

Peu après le parcours se fait plus boisé.

The Bernard's show !

Au détour d'un sentier, Jean-François propose aux plus hardis du groupe - dont brother Manu et Woofie font bien sûr parti - un petit détour qui nous mène jusqu'à une imposante dalle de pierre qui domine un superbe panorama :

Après une petite pause contemplative, nous rejoignons le gros de la troupe et repartons sur les calades :

C'est dans le superbe jardin de Nelly que nous faisons halte pour le pique-nique. Un véritable petit coin de paradis où notre hôte met à la disposition des promeneurs ou randonneurs tables et chaises, ainsi qu'un petit coin cuisine où l'on peut faire le plein de nos gourdes. Sans oublier un petit réfrigérateur rempli de boissons dont quelques bières brassées localement. Francis et moi sommes bien évidemment aux anges !!! Une armoire contient également des produits maisons ( confitures, sachets de graines du jardin ... ) et du miel local. Une petite boite sert de caisse et je m'offre ainsi un joli pot de miel ainsi qu'un petit sachet de poivre de Sichuan.

Le jardin de Nelly 

Après une petite sieste, il nous faut bien repartir vers les Eaux Marèches.

Arbre à deux jambes
Joli sourire

Puis vient l'heure de la désormais traditionnelle baignade rafraichissante - voire très rafraichissante !!! - dans les rivières ardéchoises.

Pour Jean-François, c'est le grand saut !
Woofie à l'eau : la preuve en image !
Spot de baignade 

Après ce bon moment, nous repartons pour la "dernière ligne droite" avant l'étape du soir.

Retour donc ce soir au gite des Eaux marèches pour - déjà !! - notre dernière soirée. Au menu ce soir : épaule d'agneau cuite au four à bois !!! Miam Miam !!! C'est Francis, notre boulanger émérite, qui se charge d'allumer le four. Et qui vient me glisser à l'oreille : "Damien... Ce soir, il y en a !!" Non !!! C'est pas vrai ??!! Un gratin de patates !!! Bon plus exactement de patates et de céleri mais... de patates quand même !!! Enfin !!! Après six jours d'abstinence !!! Alleluhja !!! Ça s'arrose !!! Eh puis c'est le dernier soir... On peut se lâcher un peu !!! Et pour finir en beauté, Fred vient nous rejoindre pour former avec Orla un duo franco-irlandais qui restera dans les cœurs.

Epaules d'agneaux
Duo de charme franco-irlandais

Une soirée inoubliable !!!

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Nous sommes arrivés au terme de cette belle semaine. Au programme de cette ultime étape : une ascension qui doit nous mener au pied de la tour de Brison. Comme vous pouvez le voir : ça grimpe dur, tout droit dans la pente ! Un parcours plus favorable au bouquetin qu'à la tortue terrestre ! Et ce n'est pas Jean-François qui me contredira.

La pente !

Au sommet, à 781 m d'altitude précisément, la récompense est au bout de l'effort : un magnifique panorama !!!

Tour de Brison
Site de la tour de Brison 

La tour de Brison est l'unique vestige d'un ancien château bâti sur un promontoire qui domine la région. Elle a été restaurée pour servir de tour de guet dans le cadre de la lutte contre les incendies de forêt.

Après une pause bien méritée, c'est l'ultime descente vers le Gua. Nous pique-niquons à l'endroit où nous avions attendu les retardataires dimanche dernier. L'endroit est parfait pour une dernière baignade par ce temps splendide.

Il est maintenant temps de remercier chaleureusement Jean-François et Agathe. Avant de nous séparer nous prenons un dernier verre en terrasse de la Boucharade. Voilà cette fois, c'est bien fini. Les adieux sont comme toujours difficiles après tous ces bons moments passés ensemble. Mais c'est la vie. Les vacances ont une fin - pour le commun des mortels que nous sommes en tout cas - et il nous faut repartir vers notre quotidien.

Dernier pot en terrasse 

Sur la route d'Issoire, où nous passerons la nuit comme à l'aller, nous faisons un petit crochet par le pont du diable qui enjambe l'Ardèche à Thueyts. Le spectacle y est assuré pas les jeunes du cru qui plongent dans la rivière...15 m plus bas !!!

Nous quittons le pont du diable sous les premières gouttes de l'orage qui menaçait depuis notre arrivée sur le site. Peu après, ce sont des trombes d'eau et de grêle qui s'abattent sur la Polo !!! La grêle fait un boucan du diable - l'aurait-on dérangé par inadvertance, le bougre, en se promenant sur son pont ?! - en s'abattant violemment sur la carrosserie et je suis contraint de réduire ma vitesse à 20 km/h, car on n'y voit pas à 30 m !!! Je cherche désespérément un endroit sur le bord de la route pour me garer, le temps que le déluge cesse, mais sans succès. Je continue donc à rouler, pas rassuré du tout. Finalement, au bout de 10 ou 15 mn qui paraissent des heures, nous sortons du grain sans dommage. Ouf!

Nous arrivons donc sain et sauf à Issoire dans la soirée pour y faire étape.

Issoire 
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Sur la route du retour, Brother Manu a noté deux villages figurant parmi les "plus beaux de France". Il serait donc dommage de ne pas y faire halte.

Le premier, Usson, accroché à un piton volcanique, est connu pour avoir accueilli, de 1585 à 1605, la fameuse reine Margot, qui y fut maintenue en résidence surveillée sur ordre du roi Henri III.

Eglise Saint-Maurice
Usson 

Après avoir parcouru les rues du village, nous entamons la montée vers le sommet de la butte où se dresse une immense statue de la Vierge.

Orgues basaltiques

Après avoir pris le temps de profiter de l'exceptionnel panorama, nous redescendons dans le village.

Eglise Saint-Maurice
Eglise Saint-Maurice
Usson 

Nous repartons, encore sous le charme, vers le second village : Montpeyroux, que l'on ne peut rater, perché qu'il est sur sa butte à quelques encablures de l'A75. Bien entendu, nous ne manquons pas de monter en haut du donjon pour profiter du panorama.

Montpeyroux 

Puis vient le temps de regagner la Polo... le ventre vide malheureusement, car les deux seuls restaurants du village - dont les terrasses et les cartes sont fort sympathiques - affichent malheureusement complet - le second semblant réservé pour un baptême ou un mariage.

Eh voilà, après cette seconde belle étape sur la route du retour : direction Orléans. Tout comme à l'aller, ça roule bien. Sur l'aire de Clermont, je prends en stop un jeune énergumène un peu barré. Il remonte sur Paris et je le dépose sur une autre aire de repos, peu avant de quitter l'autoroute.

Demain : retour au quotidien après cette belle randonnée ardéchoise.